Notices bibliographiques
p. 196-198
Texte intégral
Brèves données biographiques concernant les mémorialistes mentionnés.
Camon Achille : avocat d’Annonay et consul de cette ville, relate dans ses Mémoires les désastres causés pendant les guerres de religion de 1560 à 1586.
Jeanne II d’Albret : reine de Navarre (1528-1572), convertie au protestantisme, elle devient leur chef de file et lutte courageusement contre les intrigues de l’Espagne, de Rome et de la France, chacun voulant mettre la main sur le royaume de Navarre. Dans ses Mémoires elle fait l’apologie de ses choix politiques et religieux. Mère d’Henri IV.
Agrippa d’Aubigné (1550-1630) : sa gloire de poète fait oublier qu’il fut également capitaine protestant, intransigeant et perpétuellement insurgé, exilé à Genève. Dans Sa Vie à Ses Enfans, il rédige ce qu’il appelle son histoire secrète.
Guillaume (1491-1543) et Martin (?-1559) du Bellay : Guillaume se distingua comme diplomate, ses ambassades à Rome, en Allemagne et en Angleterre furent de grands succés, ses opérations militaires dans le Piemont avaient révélé un grand capitaine. Il fut gouverneur de Turin et vice-roi du Piémont. Il écrivit des Mémoires en huit livres (ogdoades) que Martin du Bellay, son frère, complèta. Martin était lieutenant-général en Normandie et prince d’Yvetot. Ces Mémoires retracent le règne de François Ier, il s’agit de memoires politiques et non personnels.
Pierre de Bourdeille, seigneur de Brantôme (1540-1614), célèbre historien, ses récits souvent anecdotiques sont très prisés, Charles IX lui octoie une pension, il est l’auteur de la Vie des hommes illustres et des grands capitaines français et étrangers, Dames illustres et Dames galantes, Anecdotes touchant les duels, Mémoires de Pierre de Bourdeilles.
Louis de Bourbon, prince de Condé, duc de Vendôme, (1530-1569) à la tête du parti huguenot, ses Mémoires rassemblent des documents, discours, lettres et actes sans qu’il y ait de narration suivie.
François Boyvin du Villars, relate les Mémoires du maréchal de Brissac, catholique, gouverneur du Piédmont qu’on lui retira lors de la signature du traité de Cateau-Cambrésis, le texte couvre de 1550 à 1560.
Michel de Castelnau (1520-1594) ambassadeur de France en Angleterre, protestant, chargé de diverses missions de négociations, ses Mémoires retraçent ses missions diplomatiques et disent son amertume d’avoir été si mal récompensé.
Jean Choisnin de Chatelleraud (1530- ?) chargé par Catherine de Médicis de négocier avec l’évêque de Monluc, l’élection d’Henri d’Anjou au trône de Pologne.
Philippe de Commynes (1445-1509) passe du service de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne à celui de Louis XI, plus offrant et surtout plus prometteur, devient son proche conseiller, connaît la disgrace, puis est rappelé sous Charles VII, mais ne jouera plus aucun rôle prépondérant. Présentés comme une biographie de Louis XI, les Mémoires de Commynes retracent son rôle de conseiller avisé auprès du roi, récit rationnel et logique organisé comme un plaidoyer en sa faveur.
Fleurange (1491-1536) dit « jeune advantureux » rédige ses Mémoires lors de l’emprisonnement à l’Ecluse, ils retracent les règnes de Louis XII et de François Ier. Nommé en 1526 capitaine des gardes et maréchal de France, il prend Bayard comme modèle.
Claude Groulart, seigneur de la Court (1551-1607), parlementaire normand, premier président au parlement de Rouen, compte parmi les Politiques, pour la restauration de la monarchie, proche d’Henri IV, défenseur des valeurs montantes du parlementarisme issu de la nouvelle noblesse.
Michel de La Hugherye, protestant au service du comte de Nassau, relate les missions qui lui ont été confiées et développe le thème du serviteur mal rétribué.
Philippe de Hurault (1528-1599), comte de Cheverny, garde des sceaux et chancelier, disgracié par Henri III, puis rappelé par Henri IV, amant de Mme de sauve, tante de Gabrielle d’Estrées, en faveur bien que très controversé, catholique.
François de La Noue (1551- 1591) dit « Bras de fer ». Auteur des Discours politiques et militaires, écrit pendant sa captivité, grand capitaine protestant proche de l’amiral de Coligny, gouverneur de La Rochelle.
François de Lorraine, duc d’Aumale et de Guise (1519-1563) lieutenant général de l’Etat, à la tête des catholiques, ses Mémoires représentent un ensemble de documents avec une majorité de lettres qui n’ont pas été fondus en une narration suivie.
Michel de Marillac (1563-1632), conseiller au parlement de Paris, ligueur royaliste, maître des requêtes, conseiller d’état, membre du conseil du roi, garde des sceaux en 1626. Partagera la disgrâce de Marie de Médicis, les sceaux lui seront retirés en 1630, il mourut en prison.
Jean de Mergey (15562-16 ??) gentilhomme protestant attaché à François de La Rochefoucault, témoin oculaire de la Saint Barthélémy.
Blaise de Monluc (1500/4-1577), catholique, organise la répression contre les protestants en Guyenne, il rédige ses Commentaires à la manière de César, vibrant plaidoyer pour se défendre des accusations de cruauté gratuite et de malversations qui ternissent ses exploits guerriers, disgracié par Charles IX qui lui retire le titre de Gouverneur de la Guyenne, il reçoit d’Henri III le titre de maréchal de France .
Jacques Nompart de Caumont, duc de la Force (1558-1652), gouverneur du Béarn et vice-roi de Navarre sous Henri IV, maréchal de France sous Louis XIII, maître de sa garde robe.
Guillaume de Rochechouard (1497-1568) au service de Louis XII, François Ier, François II, Henri II, Charles IX. Ses Mémoires retracent la vie du fidèle serviteur dûment récompensé par Charles IX qui le fit maître d’hôtel.
Charlotte Arbaleste du Plessis-Mornay (1548-1606) épouse en secondes noces Philippe du Plessis-Mornay, homme politique, controversiste protestant et homme de guerre, disgracié par Henri IV. Elle dédie à leur fils le récit de la vie militante de son mari et de la sienne entièrement dévouées à la cause réformée. Il s’agit du récit des épreuves morales et politiques que le couple traversera, le récit s’achève sur le point culminant de la mort du fils, destinataire du récit. Récit de la Saint Barthélémy.
Henri de la Tour d’Auvergne, duc de Bouillon (1555-1623), se rallie aux protestants, tient tête à Henri IV dans son chateau de Sedan. Dédie ses Mémoires à son fils, récit repenti des erreurs à ne pas commettre. Abjure le protestantisme.
Gaspard de Saulx-Tavannes (1509 -1574) maréchal de France, sert sous François Ier, catholique prend part à la saint Barthélémy et combattit le protestantisme en France sous Charles IX.
Guillaume de Saulx (1553-1633) le fils relate les exploits militaires du maréchal de Tavannes et des choses advenues en France et guerres civiles depuis l’année 1560 jusqu’en 1596, fidèle au roi, il n’en retira aucun bénéfice.
Jean de Saulx, vicomte de Tavannes, (1555-1629) ligueur, maréchal de France et gouverneur de Bourgogne, lutte pendant trois ans contre son frère Guillaume resté fidèle au roi, publie les Mémoires de son père, Gaspard, en y insérant ses propres commentaires et digressions en particulier concernant la mauvaise rétribution de services rendus par sa famille au roi.
Jacques Pape, seigneur de Saint Auban attaché à l’amiral Chastillon, protestant, présent lors de l’attentat sur Coligny essaie d’arrêter le meurtrier, témoigne des troubles de la saint Barthélémy.
Nicolas de Neufville, seigneur de Villeroy (1543-1617), conseiller d’Etat, ligueur, rédige ses Mémoires pour se disculper des accusations que son engagement à la Ligue font peser sur lui, ses Mémoires donnent entre autre un récit de la saint Barthélémy.
Henri de Mesmes (1531-1596) magistrat, podestat de Sienne, conseiller d’Etat, chancelier du royaume de Navarre et garde du trésor des chartes. Négocia avec le maréchal Biron la troisième paix de religion qui fut dite boîteuse et mal assise – Biron boitait et de Mesmes était seigneur de Malassis. Catholique, disgracié par Catherine de Médicis et Charles IX, de Mesmes écrit ses Mémoires qui retracent sa carrière de vie et résume une certaine philosophie de l’existence et des avantages du repli sur soi qui rappellent Montaigne.
François de Scépeaux, maréchal de Vieilleville (1505-1571), ses Mémoires sont rédigés par son secrétaire Carloix
Jacques-Auguste de Thou (1563-1617) écrit des Mémoires centrés sur la vie intellectuelle et ses relations sociales, il s’y défend d’avoir témoigné de la sympathie à la Réforme ainsi qu’aux esprits dissidents de l’époque.
Charles de Valois (1573-1650), grand prieur de France, comte d’Auvergne puis duc d’Angoulême, fils naturel de Charles IX et de Marie Touchet. Relate dans ses memoires la mort d’Henri III.
Marguerite de Valois (1552-1615), fille de Catherine de Médicis et d’Henri II, ardente catholique, mariée contre son gré à Henri de Navarre dont elle divorcera en 1599, exilée à Usson, elle rédige ses Mémoires, relatant les manipulations et les intrigues dont elle est l’enjeu et qu’elle tente avec courage et intelligence de deviner et de déjouer. Se trouve prise entre plusieurs feux, sa mère influencée par Charles IX, puis Henri III, elle essaie de défendre les intérêts de son jeune frère François d’Alençon, tout en essayant de se concilier la sympathie du futur Henri IV.
Guillaume de Villeneuve, chevalier, originaire de Provence, écuyer de Charles VIII, il participe à la reconquête du royaume de Naples, après une dure captivité fut relâché et nommé maître d’hotel de Charles VII. Termine la rédaction des ses Mémoires sur la reconquête de Naples en 1497.
Sources bibliographiques des notices :
Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu’à 1850-60, avec les renseignements bibliographiques et l’indication des sources à consulter publiée par MM. Firmin Didot frères sous la direction de M. Le Docteur Hoefer, Paris, M DCCC LIII.
Biographie universelle (Michaud) ancienne et moderne, ou histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, chez Mme C. Desplaces, Paris et Librairie de F.A. Brockhaus, Leipzig.
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