1 J. Annas, « Plato the Sceptic », dans J.C. Klagge and N.D. Smith (eds.), Methods of interpreting Plato and his dialogues, Oxford, Clarendon Press, 1992, p. 43-72.
2 An. Prol. In Plat. Phil. 26, 39.
3 Marin. Vit. Procl. 38, 12-15.
4 L’édition de référence est celle de G. Bastianini et D.N. Sedley, « Commentarium in Platonis Theaetetum », dans Corpus dei papiri filosofici greci e latini, Firenze, L. Olschki, 1995, vol. III, p. 227-562.
5 Sur des bases paléographiques, on peut dater le papyrus du iie siècle de notre ère et donc soutenir qu’il a été composé à cette période. Sur des bases différentes, H. Tarrant (« The Date of Anonymous In Theaetetum », Classical Quarterly, 33, 1983, p. 161-187) et D. Sedley (« Commentarium… », op. cit., p. 254-256) ont proposé une autre datation, aux alentours du ier siècle av. J.-C., mais leur hypothèse a soulevé plus d’objections qu’elle n’a suscité d’approbations : cf. J. Opsomer, In Search of the Truth. Academic Tendencies in Middle Platonism, Bruxelles, Koninklijke Academie voor Wetenschappen, 1998, p. 34-36 ; Ch. Brittain, Philo of Larissa. The Last of the Academic Sceptics, Oxford, Oxford University Press, 2001, p. 249-254 ; M. Bonazzi, « Un dibattito tra academici e platonici sull’eredità di Platone. La testimonianza del commentario anonimo al Teeteto », dans Papiri filosofici. Miscellanea di Studi IV, Firenze, L. Olschski, 2003, p. 41-74. Sur les possibles identifications de l’auteur du Commentaire, voir D. Sedley, « Commentarium… », op. cit., p. 251-254.
6 H. Diels – W. Schubart, Anonymer Kommentar zu Platons Theaetet, Berlin, Weidmann, 1905.
7 H. Tarrant, Scepticism or Platonism ? The philosophy of the Fourth Academy, Cambridge, Cambridge University Press, 1985, p. 66-88.
8 Cf. M. Bonazzi, Academici e Platonici. Il dibattito antico sullo scetticismo di Platone, Milano, LED, 2003, p. 179-211.
9 D.L. III, 58. Sur ce passage, voir l’article de D. Sedley, dans ce même volume.
10 C’est cette interprétation que D. Sedley, « Three Platonist Interpretations of the Theaetetus », dans C. Gill and M.M. McCabe (eds), Form and Argument in Late Plato, Oxford, Clarendon Press, 1996, p. 90, appelle « object-related ».
11 Ibid., p. 94.
12 En ce qui concerne l’occurrence de ἁπλοῦϛ, voir Théétète, 146 d 4 (ἁπλοῦ), avec le commentaire ultérieur de l’anonyme en XVIII, 12-XIX, 20.
13 Cf. XLVI, 34-XLVIII, 35 ; LII, 44-LIV, 13 ; LV, 14-33 ; LVI, 11-37 ; LVII, 11-42. Nous verrons plus loin que le commentateur, lorsqu’il parle de la connaissance, s’intéresse avant tout à la « connaissance scientifique », mais la référence aux πράγματα montre qu’il pense également à la connaissance des réalités qui nous entourent (en ce sens, la distinction de XLVII, 35-XLVIII, 11 est significative : si τὰ ὄντα désignent clairement les choses qui sont, les πράγματα mentionnées en XLVII, 42, seront les choses de ce monde).
14 Cf. XLVI, 47 ; II, 27 ; III, 4 ; XX, 2 ; cf. par ailleurs XXII, 32-36 sur la relation entre nom et chose.
15 M. Frede, « Stoic epistemology », dans K. Algra, J. Barnes, J. Mansfeld and M. Schofield (eds), The Cambridge History of Hellenistic Philosophy, Cambridge, Cambridge University Press, 1999, p. 296.
16 Ménon, 80 d (trad. Canto-Sperber), cf. An. In Tht. XXIII, 15-25 avec D. Sedley, « Commentarium… », op. cit., p. 512-513.
17 Ménon, 81 c.
18 Cf. par exemple L.P. Schrenk, « A Middle Platonic Reading of Plato’s Theory of Recollection », Ancient Philosophy, 11, 1991, p. 103-110, sur Alcinous.
19 Je me réfère sur ce sujet à D. Sedley, « Commentarium… », op. cit., p. 500-503.
20 Ibid., p. 502.
21 Cf. Ménon, 85 d 4, Phédon, 76 e 4-6, Philèbe, 34 b 6-8, Théétète, 198 d 6.
22 À la fin de ce passage, il est intéressant d’observer que l’anonyme introduit une allusion ultérieure à la connaissance simple : il évoque en passant le fait que son discours concerne la connaissance simple, en ajoutant à « en devenant plus savant » la précision suivante : « autour de ce que quelqu’un apprend », XVII, 25-32.
23 Cf. A.A. Long et D. Sedley, Les Philosophes Héllenistiques, Paris, GF-Flammarion, 2001, vol. II, p. 82 (trad. française de The Hellenistic Philosophers, Cambridge, Cambridge University Press, 1987) ; J.-B. Gourinat, La Dialectique des Stoïciens, Paris, Vrin, 2000, p. 46-58 ; Ch. Brittain, « Common Sense : Concepts, Definitions and Meaning in and out the Stoa », dans D. Frede and B. Inwood (eds), Language and Learning. Philosophy of Language in the Hellenistic Age, Cambridge, Cambridge University Press, 2005, p. 186-199.
24 Du sensible, on pourrait dire, en suivant Alcinous, Didaskalikos, 4, qu’il n’y a seulement qu’« opinion » (δόξα).
25 H. Tarrant, Recollecting Plato’s Meno, London, Duckworth, 2005, p. 142-143, lit cet extrait d’une manière différente, en soutenant que les définitions constituent seulement un passage, la connaissance vraie culminant, elle, dans une vision (vision). Il me semble que cette hypothèse ne tient pas suffisamment compte de la présence notable d’Aristote : cf. infra, et, par exemple, XIX, 47-XX, 2. Reste cependant que la seule partie conservée du commentaire ne permet pas de régler tous les problèmes, et par exemple la question de la relation entre les idées et les universels, ou celle de savoir si, comme c’est le cas chez Alcinous, il y a une distinction entre la connaissance des idées avant que l’âme ne vienne dans un corps et leur connaissance une fois que celle-ci est embarquée dans le corps (Didaskalikos, 155, 24-26).
26 P. Moraux, L’Aristotelismo presso i Greci, Milano, Vita e Pensiero, 2000, vol. II. 2, p. 54-57 (éd. originale : Der Aristotelismus bei den Griechen, vol. II, Berlin, De Gruyter, 1984) ; cf. également D. Sedley, « A Platonist Reading of the Theaetetus, 145-147 », Proceedings of the Aristotelian Society, Supplementary Volume 67, 1993, p. 125-149.
27 An. Post., II, 3, 91a1 ; II, 10, 93b29-94a10.
28 An. Post., I, 2, 71b-72b. La possible influence des Seconds Analytiques, I, 1-3, sur le concept d’ἐπιστήμη ἁπλῆ est une question qui mérite ici l’attention.
29 En réalité, celle d’Aristote ne constitue pas vraiment une citation, mais cf. P. Moraux, L’Aristotelismo, op. cit., p. 62-63.
30 Comme me le fait observer T. Bénatouïl, per litt., l’anonyme semble là encore, sur ce point précis, reprendre une idée stoïcienne : « d’abord, les stoïciens présentent certains de leurs dogmata comme directement fondés sur l’articulation de notions communes (par exemple la doctrine monon to kalon agathon est tirée de l’analyse de la prénotion du bien : Plutarque, Contr. Sto. 1041 E) ; ensuite, et en conséquence, les stoïciens présentent leur philosophie comme la philosophie de la Nature au sens de “la philosophie tirée directement de la Nature, la porte-parole de la Nature” (cf. Cicéron, De Finibus III, 11). »
31 Cf. Cicéron, Luc. 15 ; Numénius fr. 24-28 des Places ; Proclus, Theol. Plat., I, 1.
32 Pour une première analyse de ce passage, voir M. Bonazzi, « The Commentary as Polemical Tool. The Anonymous Commentator on the Theaetetus against the Stoics », Laval Théologique et philosophique 64, 2008, p. 597-605.
33 Ceci pourrait sembler surprenant si l’on considère que, pour d’évidentes raisons chronologiques, la « doctrine secrète » de Protagoras n’a rien à voir avec le stoïcisme. Cet anachronisme constitue un exemple significatif de la démarche du commentateur, qui pense pouvoir trouver dans les Dialogues une manière adéquate de traiter non seulement des problèmes des prédécesseurs de Platon, mais également de ses successeurs : la philosophie n’est rien d’autre que des notes de bas de page à l’œuvre de Platon, et tenter de s’éloigner de lui conduit inévitablement à l’erreur. Pour un rapprochement entre la doctrine secrète et le corporalisme stoïcien, voir l’article d’A. Macé dans ce volume.
34 C’est ainsi que je tente d’expliquer un raisonnement que D. Sedley, « Commentarium in Platonis Theaetetum », op. cit., p. 554, qualifie de « surprenant ».
35 D. Babut, Plutarque : Œuvres Morales : Sur les notions communes, Paris, Les Belles Lettres, 2002, p. 345-346, n. 681.
36 L’anonyme prend la peine de distinguer le relativisme des pyrrhoniens de celui de Protagoras et de Démocrite, démontrant ainsi une bonne connaissance de chacun, cf. Sextus Empiricus, Hypotyposes Pyrrhoniennes, I, 216 et III, 82.
37 Pour un parallèle intéressant, voir Plutarque, Sur l’E de Delphes, 392 B.
38 Cf. F. Decleva Caizzi, « La “materia scorrevole”. Sulle tracce di un dibattito perduto », dans J. Barnes and M. Mignucci (eds), Matter and Metaphysics, Napoli, Bibliopolis, 1988, p. 451-452.
39 Cf. D. Sedley, « A new Reading in the Anonymus Theaetetus Commentary (PBerol. 9782 fragment D) », dans Papiri filosofici. Miscellanea di studi I, Firenze, L. Olschki, 1997, p. 142.
40 F. Decleva Caizzi, art. cit., p. 436, n. 11.
41 H. Tarrant, Scepticism or Platonism ?, op. cit., p. 83.