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Chapitre premier. L’économie : faire et défaire la cité

p. 23-89


Extrait

1L’économie a pour Platon deux visages : elle est instable, incohérente, source de divisions, et pourtant cohérente dans son incohérence, durable dans son instabilité, capable de rassembler sur les désunions qu’elle suscite. Bref, l’économie fait et défait la cité. Cette ambivalence lui est naturelle, et ses conséquences opposées ne sont l’aboutissement que d’un seul et même mouvement : celui qui pousse les hommes à s’assembler pour subvenir à leurs besoins, au risque de conflit d’intérêts généralisé. La tendance destructrice de l’économie n’atteint toutefois son maximum de puissance que dans les régimes imparfaits, ceux dont les membres ne s’associent qu’en s’opposant, parce que la politique y est, à des degrés divers, au service d’une économie donnant libre cours au désir illimité de possession, à l’insatiabilité de nos appétits sensibles. À l’inverse, dans la cité idéale, le politique régule et contient cette propension dévastatrice, et en utilise la force au bénéfice de la

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