Qaïn
p. 183-191
Texte intégral
1À parler de Caïn (ou de Judas), on risque de s’enliser dans d’interminables querelles eschatologiques ou théologiques qui n’ont pas commencé avec la théodicée de Leibniz (renvoyons aux objections que soulève sans cesse Candide sur le scandale du Mal, et au « Mais... » de Zadig) et, plus en amont, aux débats entre jésuites et jansénistes sur la grâce suffisante ou nécessaire. Laissons de côté aussi les affres et les flottements de Vigny dans Les Destinées face au silence de Dieu. Je n’aborderai la question qu’à propos d’un poème virulent de Leconte de Lisle, « Qaïn », et dans le contexte de sa création. Soit dit en passant, les littérateurs, pour s’en prendre à l’iniquité du Dieu suprême, ont abondamment utilisé le masque grec et un champion plus présentable (et moins foudroyable par l’Église) : Prométhée. Voir Gœthe 1773), (Quinet (1838), Louis Ménard (1844)...
2Leconte de Lisle (1819-1894). En voilà un bien oublié, sinon par Edgard Pich qui soutint sur lui une thèse d’une science époustouflante (Leconte de Lisle et sa création poétique1) et donna aux Belles-Lettres, en 1976-1978, une édition critique de ses œuvres en quatre volumes.
3On range volontiers Leconte de Lisle, créole de la Réunion, fils d’esclavagiste, parmi les parnassiens, parce qu’il publia quelques poèmes dans Le Parnasse contemporain et que Lemerre fut son éditeur. Son enfance s’est déroulée dans un éden exotique, un carrefour océanique, un fouillis de races, de mœurs et de cultes, noir, malgache, indien, pluriculturel. Définitivement Parisien à partir de 1845, il fut proche des fouriéristes et des républicains, tourné vers la diversité et le devenir du multiple. L’arrivée au pouvoir de Napoléon III le convainquit de la lâcheté des esclaves qui « baisent leurs chaînes », de la vanité des engagements politiques, de la praxis, et fit de lui un bourgeois rangé, avec femme et maîtresse, tenant salon littéraire, travaillant beaucoup pour vivre et mériter de modestes pensions (traductions du grec et du latin, drames, compilations alimentaires) et, parallèlement, schizophréniquement, un adepte aristocratique de l’Art pour l’Art. Sartre consacre de longs développements d’une ironie féroce2 à cet archétype de la « névrose objective » (autrement dit collective, née d’un échec générationnel) de sa génération littéraire, à la conscience de « survol » qu’adoptent les « chevaliers du néant » : « l’art absolu aboutit à une “négation généralisée de l’homme et du réel” », bref à tout aborder du point de vue de la Mort :
Ce qui revient à s’adresser au lecteur privilégié pour l’informer de sa propre inexistence. La littérature à faire a pour objectif d’apprendre à Dieu qu’il n’existe pas. Le conflit est ici entre la désignation a priori de l’unique interlocuteur valable (Dieu) et le sens a priori du message qui nie l’existence de cet interlocuteur.
4Après les Poèmes antiques (1859), encore trop proches d’une Grèce familière depuis la Renaissance, Leconte de Lisle entreprit d’explorer, de 1862 à 1872 (de cinquante et un à soixante et un ans), des mythologies mal connues qui donneront naissance aux Poésies barbares3, puis aux Poèmes barbares, agencés différemment et enrichis4.
5Je fixerai donc mon attention sur « Qaïn », poème qui, publié en revue dans Le Parnasse, en 1869, puis remplaçant « L’homme » en incipit des Poèmes barbares, réhabilite Qaïn et prophétise la mort de Iahvèh.
6Caïn... On l’a déjà rencontré plus haut, dans « Labyrinthe », consacré aux œuvres d’art imaginaires dans L’Emploi du temps de Michel Butor, sur un vitrail de la cathédrale de Bleston, ville maudite qui aspire à la rédemption. Mais le Qaïn des cent-cinq quintils de Leconte de Lisle n’a rien à voir avec l’espoir butorien d’un monde rédimé.
7Leconte de Lisle a certainement connu la pièce XCI, « Abel et Caïn », dans la partie Révolte des Fleurs du mal de Baudelaire5, son cadet de deux ans. Le poète, qui se range parmi les maudits de toujours, étend l’antithèse à toute l’humanité, en distiques d’octosyllabes alternés : d’un côté les nantis, de l’autre les misérables, pour le dire courtement. D’abord un état en vingt-quatre vers :
Race d’Abel, bois, dors et mange ;
Dieu te sourit complaisamment.
Race de Caïn dans la fange
Rampe et meurs misérablement.
[...]
8En huit vers, la seconde partie du poème cesse d’être descriptive et devient prophétique et programmatique :
Ah ! race d’Abel, ta charogne
Engraissera le sol fumant !
Race de Caïn, ta besogne
N’est pas faite suffisamment ;
Race d’Abel, voici ta honte ;
Le fer est vaincu par l’épieu !
Race de Caïn, au ciel monte,
Et sur la terre jette Dieu !
9Entre les Poésies Barbares de 1862 et les Poèmes Barbares de 1872, Caïn apparaît en 1864 dans un poème dédié à Leconte de Lisle par son compatriote réunionnais Léon Dierx, « La vision d’Eve ». Eve, voyant Caïn enfant frapper Abel, a de sinistres prémonitions et verse des torrents de larmes ;
Du fond de l’avenir, Azraël, menaçant
Te montrait-il ce fils, ayant fait l’œuvre humaine,
Qui s’enfuyait sinistre et marqué par le sang
Un soir, loin d’un cadavre étendu dans la plaine ?
Le voyais-tu mourir longuement dans Enoch,
Rempart poussé d’un jet sous le puissant blasphème
Des maudits qui gravaient leur défi sur le roc,
Et dont la race immense est maudite elle-même6 ?
10On ne peut passer sous silence un autre grand révolté, hanté par la prédestination au Mal et marqué du signe de la claudication, qui s’identifia à Caïn, même s’il n’est pas sûr que Leconte de Lisle ait connu Caïn, tragédie de Byron. Lucifer vient y parler à Caïn et à son épouse et sœur Adah :
Lucifer (à Adah)
Tu l’aimes plus que ton père et que ta mère ?
Adah
Oui. Est-ce un péché aussi ?
Lucifer
Non. C’en sera un quelque jour, pour vos enfants.
Adah
Quoi ? Ma fille ne doit pas aimer son frère Enoch ?
Lucifer
Pas comme tu aimes Caïn.
Adah
Oh, mon Dieu !
Ne doivent-ils ni aimer ni procréer des êtres aimants
Nés de leur amour ? [...]
Lucifer
Le péché dont je parle n’est pas mon œuvre,
Et ne peut être un péché en vous – quoi qu’il
En puisse sembler à ceux qui vous remplaceront en
Mortalité.
11Après la mort d’Abel, Caïn nie la faute :
Ce que je suis, je le suis ; je n’ai pas demandé la vie, je ne me suis pas fait moi-même...7
12Certes, toute la tragédie de Byron est surdéterminée par ses relations incestueuses avec sa demi-sœur, sa marque et sa condamnation à l’errance. Mais la mise en cause de la responsabilité de Iahvèh dans sa prédestination est identique. L’ensemble du clergé se déchaîna contre l’œuvre.
13Revenons au « Qaïn » de Leconte de Lisle. Structurellement, tout le poème est enclos dans un songe que fit
En la trentième année du siècle de l’épreuve
Etant captif parmi les cavaliers d’Assur
Thogorma le voyant, Fils d’Élam, fil de Thur
14Autrement dit, pendant la captivité des Juifs à Babylone ; c’est-à-dire qu’on peut le dater approximativement de 5 37 avant Jésus-Christ, sous le règne de Nabuchodonosor, et que Thogorma s’ajoute à la série des grands inspirés bibliques. Le début du poème reprend presque textuellement le texte d’Ezéchiel :
La trentième année, le cinquième jour du quatrième mois, comme j’étais parmi les captifs du fleuve du Kebar, les cieux s’ouvrirent et j’eus des visions divines.8
15Le rêve que fit Thogorma, allongé dans les roseaux du bord du Kobar pour fuir dans une sieste la chaleur écrasante, le transporte en un autre temps, antérieur au déluge : « C’était un soir des temps mystérieux du monde. » Et Thogorma voit le sépulcre où Qaïn dormait depuis mille ans au pays d’Hevila, dans la cité d’Henochia parmi les chasseurs géants de sa descendance.
16J’ouvre ici une parenthèse : j’ai négligé plus haut le poème de Hugo « La conscience »9, que j’ai pourtant appris par cœur comme la plupart des lycéens de ma génération. Il va de soi que pour un déiste optimiste et visionnaire comme Hugo (qui, de plus, pouvait se sentir coupable d’écraser son frère Abel), il n’était pas question de faire de Caïn le porte-parole de l’Humanité contre un Dieu d’injustice ! En fait, son Caïn poursuivi par l’Œil du remords figure le remord qui devrait hanter Napoléon III. Si je l’amène ici, c’est pour confronter esthétiquement deux descriptions d’Henochia.
17Chez Hugo :
Hénoch dit : « Il faut faire une enceinte de tours
Si terrible, que rien ne puisse approcher d’elle.
Bâtissons une ville et nous la fermerons. »
Alors Tubalcaïn, père des forgerons,
Construisit une ville énorme et surhumaine.
18Chez Leconte de Lisle :
Thogorma dans ses yeux vit monter des murailles
De fer d’où s’enroulaient des spirales de tour
Et de palais cerclés d’airain sur des blocs lourds ;
Ruche énorme, géhenne aux lugubres entrailles
Où s’engouffraient les Forts, princes des anciens jours.
19Dans sa lumière rougeoyante et crépusculaire, la comparaison tourne sans conteste à l’avantage de Leconte de Lisle. Cette qualité littéraire explique sans doute que, malgré l’incompatibilité des idéologies, Hugo ait toujours apprécié Leconte de Lisle poète, et qu’il lui ait donné sa voix pour une élection à l’Académie française. Plus tard, après la mort de Hugo, Leconte de Lisle succédera à son siège.
20Revenons à la vision de Thogorma. Dans ce paysage cyclopéen surgit sur un furieux étalon le « Cavalier de la Géhenne », suivi d’une horde de bêtes monstrueuses. Il annonce le déluge qui va noyer la race maudite de Qaïn et, plus largement, la race humaine qui se vautre dans l’ignominie. Alors Qaïn se dresse sur sa couche de granit et maudit Iahvèh qui les a chassés du Jardin d’Éden, Iahvèh qui se repaît de la souffrance humaine :
Misérable héritier de l’angoisse première,
D’un long gémissement j’ai salué l’exil.
Quel mal avais-je fait ? Que ne m’écrasait-il
Faible et nu sur le roc quand je vis la lumière ?
21Au Khéroub qui lui ordonne : « Courbe la face, esclave, et subis ton destin », il réplique en évoquant Abel :
Ô jeune homme, tes yeux, tels qu’un ciel sans nuage
Etaient calmes et doux, ton cœur était léger
Et celui qui te fit docile à l’esclavage
Par ma main violente a voulu t’égorger.
22Qaïn aimait donc son frère Abel. Il plaide non coupable du raptus qui l’a saisi, il n’est pas coupable du Mal dans la création. Seul l’est Iahvèh le cruel sanguinaire : « Ai-je dit de vouloir et puni d’obéir ? » Et Qaïn prophétise au milieu des invectives ; il s’adresse d’abord à sa race, aux géants qui l’entourent, puis directement à Iahvèh :
Elohim, Elohim ! Voici la prophétie du Vengeur
[...]
Tu voudras vainement, assouvi de ton rêve,
Dans le gouffre des eaux premières l’engloutir,
[mais]
L’homme pullulera de nouveau sous les cieux
[...]
23Et la prophétie se fait prométhéenne. L’homme, malgré les bûchers de l’inquisition, ressuscitera les cités submergées ou ensablées10, effondrera la voûte dérisoire des cieux,
[...] Et d’étoile en étoile,
Le bienheureux Eden longuement regretté
Verra renaître Abel sur mon cœur abrité ;
Et toi, mort et cousu sous la funèbre toile,
Tu t’anéantiras dans ta stérilité,
24À ce point, le songe de Thogorma bascule, il ne voit plus les bêtes, ni le grand cavalier, ni les géants. Il voit commencer les cataractes du déluge, les vagues déchaînées. Et puis Thogorma, juste avant de se réveiller et de consigner sa vision
Vit Qaïn le Vengeur, l’immortel Ennemi
D’Iahvèh, qui marchait, sinistre, dans la brume,
Vers l’Arche monstrueuse apparue à demi.
25Ainsi survivra la race de Qaïn, ainsi s’accompliront ses prophéties, les grandes fouilles archéologiques, la conquête de l’espace et d’autres mondes habitables, édéniques.
26Antichrétien mais déiste à sa façon, l’utopiste Fourier (1772-1837), ce « bigot pornocrate » raillé par Proudhon, avait réfléchi au problème du Mal dans sa Théorie de l’Unité universelle (1808). Il est persuadé que la Création est bonne, mais comment innocenter Dieu du Mal qui règne sur la terre (et peut-être les autres globes habités) ? Ne nous a-t-il pas donné, avec le libre arbitre, des désirs qu’il condamne ? Que manque-t-il ? Une véritable économie libidinale dont Fourier se veut le révélateur.
27Fourier suppose l’existence d’un « code social divin ». Sinon, il faudrait admettre que
Dieu est imprévoyant, limité en providence et en lumières [...] devient provocateur d’anarchie sociale [...] est coupable de déni de justice envers notre globe seul ou envers tous [...], etc., bref qu’il « est l’équivalent de l’être fictif que nous nommons Diable. »
28Pour ne pas tomber dans ces blasphèmes, Fourier conclut que :
Le procès entre Dieu et la raison humaine se réduit aux deux points suivants ; les devoirs de l’un sont de composer pour le genre humain un code passionnel attrayant et de le lui révèle par interprétation permanente.
Les devoirs de l’autre sont de chercher ce code par l’étude analytique et synthétique de l’Attraction et d’en faire l’examen critique et l’essai quand il est découvert.11
29« Ergo gluc », comme on dit. À la fin de la monarchie de Juillet, Leconte de Lisle avait fréquenté le milieu du Phalanstère et même composé une « Ode à Fourier » pour le banquet anniversaire de la naissance du maître :
[...] Gloire ! Durant quarante années,
Tu soutins sans fléchir nos lourdes destinées
En proie au rire amer comme au dédain moqueur...
Ô sage, ô martyr, ô prophète !
Sois béni ! car un monde a germé dans ta tête,
Un monde a fleuri dans ton cœur !12
30En 1869, ce monde est flétri. Edgard Pich souligne à juste titre dans sa thèse l’importance de la pensée de Proudhon dans l’évolution de Leconte de Lisle et la genèse de « Qaïn » :
Le premier devoir de l’homme intelligent et libre est de chasser incessamment l’idée de Dieu de son esprit et de sa conscience. Car Dieu, s’il existe, est essentiellement hostile à notre nature et nous ne relevons aucunement de son autorité. Nous arriverons à la science malgré lui, à la société malgré lui. [...] Les fautes dont nous te demandons la remise, c’est toi qui nous les fais commettre. Les pièges dont nous te conjurons de nous délivrer, c’est toi qui les as tendus (et le Satan qui nous assiège, ce Satan, c’est toi)13.
31Et Proudhon a purgé la pensée du poète des illusions quarante-huitardes et panthéistes (Lamennais, Leroux) selon lesquelles l’Humanité se substituerait à Dieu. Ce qui renvoie le poète à son pessimisme : il n’y a rien pour remplacer le Dieu mort - sinon la quête du Nirvana.
32Mais assez parlé de philosophie sociale. Dans « Qaïn », le créole exilé de l’éden insulaire touche à un sommet de la poésie par une versification hachée ou flexible selon le contexte, audacieuse, par l’intensité farouche et survoltée de l’onirisme. Une danse délébile des mots pour des lecteurs condamnés à mort sur une planète condamnée à terme à l’holocauste.
Notes de bas de page
1 Lyon, Imprimerie Chirat, 1975.
2 J.-P. Sartre, L’Idiot de la famille, Paris, Gallimard, 1972, t. III, chapitre « La névrose objective », passim.
3 Paris, Poulet-Malassis, 1862.
4 Paris, Lemerre, 1872.
5 Baudelaire rendit justice à l’aristocratique et impopulaire Leconte de Lisle dans un article paru dans La Revue fantaisiste, le 15 août 1861, et repris dans Dix portraits, notices littéraires, dans Œuvres complètes, Paris, Club français du livre, 1966, t. III, p. 611-615 : il échappe à la langueur créole, il a versé dans la part qu’il fait aux religions d’Asie « son dégoût naturel pour le transitoire, le badinage de la vie, et son amour infini pour l’immuable, pour l’éternel, pour le divin néant ». Mais Baudelaire le préfère plus amant de la beauté que de la philosophie.
6 Dans Poèmes et poésies, 1864. « La vision d’Eve » est reproduite dans l’Anthologie des poètes français contemporains, Paris, Delagrave, réédition de 1929, t. I, p. 174-177.
7 Cité par A. Maurois, Don Juan ou la vie de Byron, (1952), Lausanne, Éditions Rencontre, 1967, p. 423-424.
8 Ézéchiel, 1.
9 La Légende des siècles, partie II (« D’Eve à Jésus »), poème II, écrit entre 1852 et 185 5. La première série de l’ouvrage parut chez Lévy et Hetzel le 26 septembre 1859.
10 Les fouilles en Assyrie furent fructueuses dès le milieu du xixe siècle. En 1843 le consul de France Botta dégagea dans le palais de Khorsabad les colossaux taureaux ailés dont on voit des exemplaires au Louvre. Le consul anglais dota pareillement le British Museum.
11 Ch. Fourier, Œuvres, t. III, p. 260-275, cité par E. Pich, leconte de lisle et sa création poétique, op. cit., p. 470-471.
12 Publié dans LM Démocratie pacifiste du 8 avril 1846, reproduit dans Ch. Fourier, Œuvres complètes, Paris, Les Belles-lettres, 1976-1978, E. Pich (dir.), t. IV, Œuvres diverses, p. 152-15 3-
13 P.-J. Proudhon, Système des contradictions économiques, 1846, cité par E. Pich, Leconte de Lisle et sa création poétique, op. cit., p. 472-473.
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