Statuts pour une société de plaisirs
p. 29-41
Texte intégral
1Les Statuts pour une société de plaisirs / Capitoli per una compagnia di piacere sont un texte qu’on ne saurait dater. La seule indication certaine est contenue par le texte lui-même, qui évoque « le Géant de la grand place », c’est-à-dire la statue du David de Michel-Ange, dont on sait qu’elle fut placée devant le Palazzo Vecchio sur la place de la Signoria de Florence à partir du printemps 1504. L’indication nous offre un terminus a quo, mais pas davantage, même si la seule évocation en elle-même peut tendre à faire penser à une œuvre de jeunesse, écrite à partir de cette date mais proche de cette date. On peut à l’inverse invoquer, outre l’étude graphologique du manuscrit qui place l’écrit dans les années 1519-1520, l’humeur d’un moment plus tardif de la vie de Machiavel, avec par exemple ce qu’il dira de lui-même dans sa correspondance du 17 au 19 mai 1521 avec François Guichardin : on y lit un Nicolas Machiavel, en veine de plaisanterie avec son destinataire et de théâtralité auprès de ses hôtes du moment, qui déclare à son ami Guichardin être depuis quelque temps devenu docteur ès mensonges1. La mission pour laquelle il séjourne à Carpi auprès des frères de l’Ordre franciscain n’est pas d’une très haute importance et le sérieux des affaires peut bien être pimenté de grasses plaisanteries. Or le texte des Statuts pour une société de plaisirs n’est ni un tissu de mensonges ni une œuvre au discours entièrement crypté. Destiné essentiellement à faire rire, il s’agit bien davantage d’un divertissement débridé s’appuyant sur un renversement parodique de l’ordre moral et religieux, de toute évidence chargé de clins d’œil complices à l’adresse de destinataires avertis, plaisantins et bons vivants associés autour d’une réalité festive que Nicolas a peut-être personnellement expérimentée. On songe certes à l’occasion du carnaval, prétexte pour les grandes impertinences et pour la farce extravagante et provocatrice qu’alors on ne boude jamais à Florence ; mais ces Statuts font référence à l’organisation d’une société festive qui se veut stable.
2Par renversement grotesque, le texte de Machiavel fait allusion à une confrérie de piété laïque (« compagnia » en italien médiéval, « societas » en latin) entrant dans la dynamique des multiples associations à but fi déiste que connaît l’Italie chrétienne au Moyen Âge et à la Renaissance, le plus souvent rattachées au couvent d’un ordre particulier qui les héberge et dont elles tirent l’assistance spirituelle, avec lequel elles sont liées par des droits, des devoirs, des concessions diverses. Machiavel, en passant, évoque comiquement dans le texte l’Ordre des Servites. Autonomes dans leur constitution et leur vie quotidienne, réglées par des statuts spécifiques, ces confréries plus ou moins durables peuvent posséder un siège, un autel, un oratoire, des objets de culte et des œuvres d’art chrétien, des livres et des archives. Elles s’occupent surtout de récitation, prière et liturgie ou paraliturgie, ou encore de spectacles sacrés voués à susciter et entretenir la dévotion et la bonne moralité par des exemples pédagogiques et édifiants.
3Quant à la dénomination « Capitoli » contenue par le titre, typique par ailleurs des actes publics d’une cité médiévale de l’Italie du Centre conservés sous forme d’archives, elle désigne ici les différents articles des statuts juridiques d’une association. Il peut sembler, ne serait-ce que par la modestie de ce titre (« Statuts pour » et non pas « Statuts de ») qui dénonce le caractère hypothétique de ces statuts, qui n’appartiennent pas à une société en réalité, ou pas encore, que le texte est provisoire, comme une sorte de brouillon à compléter. Et l’impression peut être renforcée par le sentiment de désordre qui émane de la succession des articles.
4Le texte se présente quoi qu’il en soit comme le règlement de constitution et d’activité d’une société, avec ses différents articles rédigés dans l’imitation du style juridique. Il est en effet modelé sur les exemples sérieux de l’époque, avec son préambule d’explication de la nécessité et de justification de l’initiative, son premier article consacré au mode d’élection ou de désignation d’un responsable nommé pour une durée limitée, avec les restrictions afférentes, d’âge par exemple, puis la définition et l’organisation des activités contenant les devoirs des membres actifs et jusqu’aux sanctions en cas de manquement. Ce texte prend donc le contre-pied systématique des règles ordinaires de vie de toute société, religieuse ou laïque, au point qu’il est légitime de se demander quel a pu être précisément le modèle sous-jacent de cet anti-modèle. On ne saurait le dire, mais globalement on lit l’envers d’une société à vocation religieuse, où l’on sépare les sexes pour prévenir toute tentation, où l’on observe, sinon la claustration, du moins le silence et la modération, de comportement et de parole, la modestie et la discrétion, la chasteté et la pudeur, la vérité et la sincérité, la mesure et l’humilité, la simplicité et l’austérité, une société où l’on respecte la fi délité matrimoniale, les convenances et les bonnes manières, la confiance mutuelle et le droit de parole des autres, une société où l’on pratique régulièrement la confession, l’entraide, l’écoute des autres, le respect d’autrui… une société en somme vouée à la bonne moralité civile à fondement religieux.
5Ces règles de comportement ne touchent en fait guère à l’organisation associative, mais s’appliquent surtout à la prescription des activités à y mener, sur le fil d’une constante dérision du comportement moral et des usages civiques, et si l’on veut y retrouver l’essence du Machiavel penseur, peut-être peut-on l’apercevoir dans un certain glissement insensible de la désignation du responsable de la société qui passe, au long du texte, de « capo » à « signore » puis à « principe », ou encore dans l’article sur le principe démocratique de la majorité élective, ici comiquement déclassé.
6L’accent est mis en outre, avec insistance, sur la réparation des infractions aux règles édictées – lesquelles, énoncées de manière formelle et péremptoire dans l’affirmative comme dans la négative, se veulent comiquement strictes et impératives – par l’introduction très fréquente de punitions compensatoires : la plupart des articles étant ainsi assortis d’un châtiment prévu en cas de non-respect de l’obligation imposée.
7Quant au principe de la punition, il apparaît éminemment farfelu, et n’obéit pas toujours au traditionnel « contrappasso » qui impose une correspondance, ou une correspondance inverse, entre la faute et le châtiment. Il comporte ou sous-entend ici souvent un sens érotique. Nombreuses sont en effet les obligations et les punitions à caractère érotique ou sexuel. Si de nombreux articles paraissent de toute évidence chargés de sous-entendus complices exprimés dans un langage florentin allusif au sens graveleux, certains pourtant, notamment vers la fin du texte, dont on a du mal à déceler ou à préciser un sous-entendu quelconque, mais qui s’y trouve vraisemblablement, peuvent verser dans le non-sens apparent et dans l’absurde de façade, et trahir un divertissement seulement narratif.
8Le texte dans son ensemble apparaît ainsi fortement lié à la licence des fêtes profanes du Carnaval, et il est difficile de ne pas y voir au moins l’ombre d’une dérision désacralisante des règles ascétiques de Jérôme Savonarole, et de la sévère austérité de mœurs qui fut imposée à Florence, et toujours davantage, entre 1495 et 1498, sous le gouvernement éphémère inspiré par le réformateur dominicain. Ce texte contribue de la sorte à alimenter les interrogations sur la difficile question de l’irréligiosité de Machiavel.
STATUTS POUR UNE SOCIÉTÉ DE PLAISIRS
9Considérant que plusieurs personnes, hommes et femmes, se sont réunies en diverses occasions pour bavarder ensemble, réunions au cours desquelles bien souvent on trouvait du plaisir à ce qu’on faisait, mais bien souvent au contraire du désagrément, sans qu’on ait encore trouvé le moyen de rendre le plaisir plus plaisant ni le désagrément moins désagréable, bien qu’on ait songé parfois à faire quelques farces, lesquelles cependant, par irrésolution de ceux qui y avaient pensé, n’ont pas été réalisées : pour ces raisons il a semblé bon, à ceux qui ont un peu de cervelle et quelque expérience des hommes et des femmes, d’ordonner, ou si l’on veut, de réglementer cette société de telle sorte que chacun puisse imaginer et, de là, mettre en œuvre tout ce qui pourrait servir aussi bien aux femmes qu’aux hommes et à quiconque d’entre eux, de quelconque manière. C’est pourquoi il est décidé que ladite société est créée et qu’elle entend se soumettre aux statuts ci-après, arrêtés et décidés d’un commun accord. Lesquels sont les suivants, à savoir :
Que nul homme de moins de trente ans ne puisse faire partie de la ladite société, libre aux femmes de tous âges d’en être.
Que ladite société ait un président, homme ou femme, nommé pour huit jours ; et que le premier choisi parmi les hommes soit celui qui a le plus grand nez et de même pour les suivants, et parmi les femmes celle qui aura le plus petit pied, et ainsi de suite2.
Que quiconque, homme ou femme, ne rapporte dans les vingt-quatre heures ce qu’on a fait dans ladite société, soit puni de la manière ci-après : si c’est une femme, qu’on suspende ses pantoufles dans un endroit où tout le monde puisse les voir, avec en dessous une affichette à son nom ; si c’est un homme, qu’on suspende ses chausses retournées à l’envers, en hauteur dans un endroit visible de tous.
On devra sans cesse dire du mal les uns des autres ; et des étrangers qui arriveraient là, on devra révéler tous leurs péchés et les faire connaître à tout le monde sans le moindre égard.
Que personne de ladite société, ni homme ni femme, ne puisse aller à confesse en d’autres périodes que durant la semaine sainte ; et que le contrevenant soit tenu de prendre3, si c’est une femme, le président de la société, de se faire prendre par lui si c’est un homme, de la manière que le président souhaitera. Quant au confesseur il devra être choisi aveugle, et s’il était aussi à moitié sourd, ce ne serait que mieux.
Qu’on ne dise jamais de bien, à aucun prix, les uns des autres ; et s’il y avait un contrevenant qu’il soit puni comme ci-dessus.
Si quelqu’un, homme ou femme, trouvait sa propre beauté supérieure, et que deux personnes puissent en témoigner4, qu’on soit obligé, si on est une femme, de montrer sa jambe nue jusqu’à quatre doigts au-dessus du genou, si on est un homme, de prouver à la société qu’il n’y pas un mouchoir ou autre chose de ce genre dans sa braguette.
Que les femmes soient tenues de se rendre chez les Servites5 quatre fois par mois au moins, et davantage, autant de fois qu’on le leur demandera au sein de la société, sous peine de doublement.
Si quelqu’un, homme ou femme, de ladite société commence à raconter quelque chose, et qu’on le laisse terminer, que tous les autres soient condamnés à une peine choisie par celui ou celle qui aura commencé ledit récit.
Que toutes les décisions soient prises dans ladite société selon le vote de la minorité des présents ; et que l’emportent toujours les plus faibles suffrages.
Si un membre de la société apprend, de l’un des autres membres ou de quiconque, quelque secret et ne le divulgue pas dans les deux jours, qu’il encoure, homme ou femme, la peine d’avoir toujours à faire tout à l’envers, sans pouvoir y échapper d’aucune manière par aucun moyen, direct ni indirect.
Qu’on ne doive ni ne puisse jamais, dans ladite société, garder le silence, mais plus on jacassera, et le plus confusément possible, plus grande louange on méritera. Et que le premier qui cessera de jacasser soit harcelé6 par tous les autres membres jusqu’à ce qu’il rende des comptes sur son soudain silence.
Les membres de la société ne devront ni ne pourront se rendre service les uns les autres en quoi que ce soit ; mais, au cas où ils seraient priés de communiquer un message, ils devront toujours le rapporter à l’envers.
Que chacun soit tenu d’envier le bonheur des autres, et pour cela de leur causer tous les désagréments possibles ; et si on le peut et qu’on ne le fait pas, qu’on soit puni selon le bon vouloir du maître.
Que chacun soit tenu de se retourner, partout et toujours, sans aucune discrétion, au moindre rire, au moindre rot ou à toute autre manifestation, et de répondre de même, sous peine de ne pouvoir refuser, pour toute la durée du mois, quoi qu’il lui serait demandé.
En outre, afin que chacun puisse avoir ses aises, il est établi que chaque homme et chaque femme doive coucher, l’un sans sa femme et l’autre sans son mari, au moins quinze jours francs par mois, sous peine d’avoir à coucher avec lui ou elle pendant deux mois d’affilée.
Que celui ou celle qui parlera le plus en ayant le moins à dire soit le plus honoré et le mieux considéré.
Que les hommes aussi bien que les femmes de ladite société se rendent à tous les pardons, fêtes et autres cérémonies célébrées à l’église ; ainsi qu’à tous les déjeuners, goûters et dîners, à toutes les comédies, veillées et autres semblables papotages qu’on donne chez les particuliers, sous peine de confinement, pour les femmes sous la règle d’un ordre de frères, pour les hommes dans un couvent de moniales.
Que les femmes soient tenues de passer les trois quarts de leur temps à leur fenêtre ou à leur porte, soit devant, soit derrière, au choix ; et que les hommes de ladite société soient tenus de se montrer à elles au moins douze fois par jour7.
Que les femmes de ladite société n’aient pas de belle-mère à la maison ; et si quelqu’une avait encore la sienne, qu’elle s’en débarrasse avant six mois, au moyen de la scammonée8 ou d’autre remède semblable : médicament qu’elles pourront utiliser également contre les maris qui ne rempliraient pas leurs devoirs.
Que les femmes de ladite société ne puissent porter de vertugadin9 sous leur robe, ni quoi que ce soit d’autre qui crée empêchement ; et que tous les hommes aillent sans aiguillette10, mais au lieu de cela qu’ils utilisent les épingles, interdites, elles, aux femmes sous peine d’avoir à contempler avec des lunettes le Géant de la grand-place11.
Que chacun, qu’on soit garçon ou fille, pour se faire la réputation qui convient, se vante de ce qu’il n’a pas et ne fait pas ; et quand on dirait l’exacte vérité, en montrant sa propre insuffisance ou autre chose de ce genre, qu’on soit puni selon le bon vouloir du prince.
Qu’on ne montre jamais par des signes extérieurs ses propres états d’âme, qu’on fasse même tout le contraire ; et celui qui sait le mieux feindre ou mentir mérite le plus d’être félicité.
Qu’on passe le plus clair de son temps à se pomponner et à soigner sa toilette, sous peine pour le contrevenant de n’être jamais seulement regardé par les autres membres de la société.
Que quiconque répéterait en rêve ce qu’il a pu dire ou faire pendant la journée soit gardé une demi-heure les fesses en l’air, et que chaque membre de la société lui donne un coup de fouet.
Que quiconque, au cours de la messe, ne regardera pas souvent tout autour de soi, ou se placera de manière à ne pas être vu de tout le monde, soit puni pour crime de lèse-majesté.
Que jamais, qu’on soit homme ou femme, et surtout si l’on désire avoir des enfants, on ne chausse d’abord son pied droit, sous peine d’avoir à aller pieds nus durant un mois, ou plus selon le bon vouloir du prince. Que personne au moment de s’endormir ne puisse fermer les deux yeux en même temps, mais d’abord l’un puis l’autre, excellent remède pour garder une bonne vue.
Que les femmes en marchant déplacent leurs pieds de manière qu’on ne puisse savoir d’après leur façon de marcher si leurs guêtres sont très échancrées ou pas.
Que personne ne se mouche jamais quand on peut le voir, sauf en cas de nécessité.
Que chacun soit obligé, sous peine d’amende12, de se gratter quand ça le démange.
Qu’on se nettoie les ongles des pieds, ainsi que ceux des mains, tous les quatre jours.
Que les femmes soient tenues, en s’asseyant, de toujours mettre quelque chose sous elles, afin de paraître plus grandes.
Qu’on choisisse pour la société un médecin qui n’ait pas plus de vingt-quatre ans, afin qu’il puisse supporter les privations et résister à la fatigue.
Notes de bas de page
1 « Quant aux mensonges des habitants de Carpi, je pourrais bien me mesurer avec eux tous, car voilà beau temps que je suis devenu docteur en la matière, à tel point que je ne voudrais pas de Francesco Martelli pour apprenti. En effet, depuis pas mal de temps déjà, je ne dis jamais ce que je crois, et je ne crois jamais en ce que je dis ; et s’il arrive même que je puisse parfois dire la vérité, je la dissimule parmi tant de mensonges qu’elle en devient difficile à repérer. »
2 Cette première exigence farfelue recèle très probablement une allusion obscène aux attributs sexuels, des hommes comme des femmes.
3 « Portare [ ] essere portato » : le sens n'est pas « commander » comme on interprète toujours ce verbe. Ce serait illogique, car commander le président ou la compagnie, au sens de lui donner des ordres, le diriger en quelque action que ce soit, ne constituerait pas une punition pour soi ; et être commandé par lui, non plus, puisque c’est la logique hiérarchique, quand bien même le président serait une femme. L’idée est certainement triviale, avec allusion obscène à la possession charnelle. En outre, il faut très probablement comprendre les expressions « si c’est une femme / si c’est un homme » comme se référant au président et non pas au contrevenant.
4 Si deux personnes peuvent témoigner de la prétention à se trouver plus beau que les autres. Il ne s’agit pas d’admirateurs mais de dénonciateurs.
5 Servites : Religieux des Serviteurs de Marie, un ordre florentin fondé au cours de la première moitié du XIII e siècle. Ils ne sont pas tenus en haute estime à l’époque de l’auteur, si l’on s’en tient à ce que Machiavel en dit dans La mandragola, acte III, scène 2, où l’on apprend, entre autres choses, que la dévotion de la prude Lucrezia a été troublée par un frère servite qui l’importunait de ses assiduités.
6 « Stivato » : latinisme, au sens de « entouré de façon compacte », et donc pressé de questions, harcelé pour l’obliger à se justifier, pour lui faire dire pourquoi il a cessé de parler.
7 Le sens de cet article du statut est probablement un commandement d’exhibition.
8 Du plant de scammonée, plante médicinale connue depuis très longtemps, on utilisait le suc de la racine – la scammonine – comme purgatif drastique et pour faciliter l’évacuation de la bile.
9 Bourrelet en forme de cercle qui faisait bouffer la jupe autour des hanches, ou jupe de dessous baleinée pour créer ce qu’on appellera plus tard un panier, puis une crinoline.
10 Petit cordon ou ruban ferré aux deux extrémités, servant à fermer ou tenir un vêtement, spécialement utilisé pour attacher la jupe ou le pantalon : en somme un cordon de ceinture.
11 Le Géant de la grand-place : il s’agit du célèbre David de Michel-Ange, statue de l’éphèbe ne cachant rien de sa nudité, seulement armé de sa fronde, inaugurée sur la place de la Seigneurie à Florence en avril 1504. Cette évocation contribue à cerner la datation de ces « statuts ». L’interdiction des épingles signifie que les femmes ne doivent porter aucune sorte d’attache, qui ralentirait le déshabillage. Quant à la punition, elle est certes ironique, mais consiste-t-elle en une condamnation à voir mal ce qui est à voir, à cause des lunettes à la correction rudimentaire, ou plutôt à ne voir que mieux grâce aux lunettes, et donc en une sorte de supplice de Tantale ?
12 Le texte porte ici l’expression latine in forma camere que l’on comprend généralement comme le paiement d’une amende au Trésor public (à la « Camera »).
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