La Ruse de Dame Kataka
p. 57-68
Texte intégral
1Dans ses Annales de la cour de Fleur de Prunier, Dame Nakitan parle de l’engouement pour les réserves à gibier chez les nobles kyonois du douzième siècle. Dans ces réserves se trouvaient des bassins où les chasseurs admiraient le reflet des atours de leurs serviteurs, de leurs chevaux et de leurs faucons. Dame Nakitan se souvient du seigneur Kito, qui se pencha tant pour admirer l’image frémissante de son chignon de guerrier qu’il tomba la tête la première dans un bassin de la réserve à gibier de l’empereur, près du village de Denzou. Sa tête s’enfonça dans la boue, et il se noya. Des années durant, les jambes de Kito restèrent plantées dans le bassin, d’abord en chair, puis en os, à craquer dans le vent qui pommelait l’eau et à singer, selon Nakitan, la mort du poète Li-Po qui s’était noyé en tombant d’un bateau, alors qu’il se penchait pour étreindre le reflet de la lune.
2Au nombre de ceux qui n’avaient cure de l’exemple de Kito figuraient les cerfs de l’empereur Hamitaï, animaux racés que le garde-chasse avait pris dans toutes les autres réserves de l’île de Kyono. Si vaniteux étaient ces cerfs, raconte Dame Nakitan, qu’ils venaient au bord du bassin quand la pleine lune l’éclairait, et, sans se nourrir, contemplaient la planète lumineuse prisonnière de la ramure de leurs bois.
3Pendant les années qui séparaient l’enfance de Dame Nakitan de sa maturité (et il serait impoli de spéculer sur le nombre exact des ans), vit le jour une génération de cerfs qui refusait de perdre ses bois à l’automne, comme ces animaux l’avaient toujours fait. Ils refusaient même de les frotter contre l’écorce pour les débarrasser de la mousse qui les tachait de vert, comme le thé qu’on servait à la cour. Et les bois de ces cerfs se ramifiaient, grandissaient, grossissaient au fur et à mesure des saisons, malgré leur poids qui renversait les cerfs quand ils courbaient le cou pour brouter.
4L’hiver venu, de nombreux cerfs s’effondraient sous le poids de leurs bois chargés de neige, et des flocons s’accumulaient sur eux. Il devint de bon ton, un certain hiver, d’aller nourrir les cerfs tombés au sol. Volumineuses dans leur kimono matelassé, portant chacune trois paires de chaussettes, les dames de la cour se frayèrent un chemin dans la neige, suivies de serviteurs qui portaient des balles de foin sur le dos. Et même l’impératrice Kataka enfouit les mains dans ses vastes manches et avança péniblement dans la neige.
5L’empereur et ses courtisans regardaient ces dames, à l’abri dans un pavillon de guet laqué et construit à cet effet près du bassin. Tous souriaient avec bienveillance tandis que les dames ployaient le genou pour dégager de la neige la tête des cerfs prostrés, et pour offrir délicatement des bouquets de foin du bout de leurs longs ongles rouges. La dame la plus belle d’entre toutes, de l’avis commun de tous les spectateurs, était Kataka, la seule qui n’interrompît pas la scène pour souffler sur ses doigts engourdis. Par décret impérial, elle était la seule à pouvoir porter dans ses manches les petits chiens rouges ou « totojoni ». Lorsque ses mains se refroidissaient, elle les réchauffait simplement au souffle des chiens.
6La discrétion et la grâce de Kataka ravirent tant Hamitaï qu’il répudia ses concubines sur le champ, mais sa détermination lui fit bientôt défaut. Il recommença à céder à leurs cajoleries, à ne passer que très peu de nuits dans le lit de sa femme, car elle ne parvenait toujours pas à lui donner le fils légitime qu’il appelait de tous ses vœux. L’empereur envisageait de prendre une nouvelle épouse, mais Kataka ne manquait pas une occasion de faire diversion en attirant son attention sur la chasse, de sorte qu’il ne prenait pas la peine de la répudier.
7Or, en matière de chasse aussi, la volonté impériale était frustrée, car les cerfs aux bois hauts comme des arbres mouraient plus vite que l’empereur et ses gentilshommes ne pouvaient les chasser. De surcroît, ils ne parvenaient pas à s’accoupler avec les biches, car s’ils se cabraient pour les monter, leurs bois lourds les renversaient. Quelques biches tentèrent de se glisser sous les cerfs, dans l’espoir d’être pénétrées sans avoir été montées, mais leurs jambes droites tremblaient puis s’écartaient sous elles. Alors l’empereur fit venir de forts guerriers des fortifications côtières que les Kyonois défendaient contre le barbare Mandchou. Il chargea ces guerriers de trancher de leur glaive les bois des cerfs chastes ; hélas, ceux qui perdirent leur couronne allèrent se cacher dans les arbres et moururent de faim. Hamitaï versait des larmes à l’idée de perdre à jamais ses cerfs magnifiques. Les dames de la cour le réconfortaient de leurs chants et de leurs danses, de leurs cerfs-volants et de leurs marionnettes, lui apportaient des fleurs et du thé, mais il sombrait toujours davantage dans l’apathie, exprimant à voix haute des pensées sombres au sujet d’un héritier.
8À son insu, Dame Kataka avait pris l’habitude de sortir de sa chambre à la dérobée, tard en soirée, vêtue comme un garçon. Elle allait au chenil, car elle avait dressé ses chiens à faire certains tours. Oh ! plusieurs d’entre eux savaient déjà marcher sur leurs pattes postérieures, ou se rouler au sol sur un ordre, parler ou encore faire le mort. C’était aux gardiens du chenil que Kataka laissait le dressage de ces tours bien ordinaires, eux qui ronflaient dans leur cahute les nuits où la dame murmurait à l’oreille de ses chiens préférés.
9Parce que les manches de ses vêtements de garçon étaient étroites, l’impératrice habitua les chiens à marcher derrière elle l’un à la suite de l’autre. Et quelle ne fut pas la stupéfaction d’une Dame Nakitan insomniaque, qui tournait en rond dans les appartements de Fleur de Prunier, lorsqu’elle vit un mince garçon, avec des cheveux longs de courtisane qui lui descendaient en cascade dans le dos, pénétrer délibérément dans la réserve à gibier, suivi d’une file disciplinée de petits chiens rouges à la queue en plumeau recourbée au-dessus du dos.
10Dissimulée derrière un pilier, Nakitan resta plusieurs nuits à son poste ; même sous la pluie, la tête délicate du garçon protégée par un splendide parapluie de papier ciré, l’étrange petite colonne s’en allait dans la nuit, ne rentrant qu’au lever du soleil.
11Un jour, Nakitan vit Kataka piquer du nez sur son trône tandis que les gardiens du chenil mettaient les totojoni à l’épreuve devant la cour : ils faisaient faire aux gentils petits chiens des sauts périlleux dans les airs, les envoyaient chercher des flèches en sautant dans des cerceaux de feu, et former une pyramide vivante et instable sur la croupe d’un cheval de combat au trot. Dame Kataka bailla dans sa manche pendant tout le spectacle, et se frotta les paupières au moment où les chiens dansèrent sous une pluie de pétales de chrysanthèmes.
12Ce jour-là, Dame Nakitan ordonna à sa propre servante de se déguiser pour aller lui acheter un costume de garçon. Vêtue d’un pantalon et d’une simple veste, Nakitan monta la garde dans les appartements de Fleur de Prunier, dans l’attente de voir sa semblable traverser la nuit pommelée de lune avec les chiens à sa suite. Et, une fois le cortège passé, Nakitan leur emboîta le pas dans le parc. Elle y vit Kataka nourrir les cerfs de groseilles séchées, enfilées sur ses ongles comme des perles sur un boulier. De cette manière, l’impératrice avait gagné la confiance des cerfs et ils se pressaient autour d’elle avec les totojoni.
13Lorsque Kataka présentait un doigt perlé d’une groseille, une chienne totojone allait à reculons se mettre sous un cerf pour lui chatouiller le sexe en agitant la queue : un tour grossier que Dame Nakitan eut grande honte à regarder, et plus encore à consigner par écrit. Néanmoins, sa curiosité était si impérieuse, si ardent son désir de rendre compte fidèlement de tous les événements singuliers de son temps, qu’elle ne manqua pas d’observer nuit après nuit comment Dame Kataka, par une série de tours vulgaires (sur la plupart desquels Dame Nakitan fut assez gracieuse pour jeter le voile de sa discrétion), entreprit de dresser les totojoni à s’accoupler avec les cerfs de la manière suivante : un chien totojon (les chiens étant légèrement plus grands que les chiennes) se met debout sous le ventre d’un cerf. Ce chien porte sur son dos une chienne. Elle se baisse sur ses pattes antérieures, offrant son arrière-train au sexe du cerf, ayant rabattu sa queue entre ses jambes pour recouvrir le véritable orifice de son corps. Le cerf, qui titube sous le fardeau de ses bois, prend garde de ne pas perdre l’équilibre et répand sa semence sur la queue de la chienne.
14Celle-ci descend d’un bond du dos du chien et va se frotter contre le creux du genou du cerf pour prendre son odeur. Puis elle remonte d’un bond sur le dos du chien, à l’envers cette fois, la tête du côté de la queue du chien. Celui-ci court se mettre derrière une biche ; la chienne montée à l’envers sur le dos du chien pénètre la biche de sa queue délicate.
15Assis seul dans le pavillon de guet par une belle journée printanière, Hamitaï le ténébreux sursauta devant l’apparition inattendue des totojoni, vêtus chacun d’un tabard brocardé, au milieu des cerfs. Sur un mot de leur maîtresse, qui était superbement parée d’une étoffe brodée de fleurs de pruniers bleues, les chiens entreprirent de faire le tour qui fut dès lors appelé la ruse du chien de manche.
16Quand la plupart des biches eurent des petits cet été-là, Hamitaï congédia toutes ses concubines et les envoya dans un couvent contempler le cycle des saisons. Lui-même se jura de vivre fidèlement avec sa remarquable impératrice, qui donna naissance à trois fils dans les années qui suivirent. C’est ainsi que la dynastie dojane régna pendant encore quatre siècles, même si les empereurs firent à plusieurs reprises venir les guerriers des fortifications côtières pour chasser le cerf aux grands bois.
17Pour rendre l’exploit plus digne (car les cerfs ne pouvaient s’enfuir devant les chasseurs, qui estimaient qu’il n’était pas valeureux de tuer les biches aux pieds légers), les chasseurs se revêtirent d’armures si pesantes et si embarrassantes qu’ils devaient être déplacés d’un endroit à un autre par des serviteurs. Ils mettaient des bandeaux sur les yeux et tiraient sur les cerfs des flèches lourdes et serties de pierres précieuses, à la trajectoire incertaine. Un homme aurait pu passer sa vie entière à envoyer des flèches sans toucher un seul cerf. Les guerriers étant ainsi occupés, les Mandchous qui lancèrent leur invasion par la mer en 1637 trouvèrent Kyono conquête facile.
18Farouches mais intelligents, les conquérants décidèrent de ne pas mettre à sac le palais impérial, dont ils se contentèrent de prendre possession, envoyant en exil au fin fond du pays mandchou le dernier empereur dojan et ses courtisans férus de chasse. L’épouse de l’empereur et ses concubines furent autorisées à continuer leur service. Les conquérants, dont les femmes marchaient à grandes enjambées avec leurs chaussures plates, comme des hommes, trouvaient que les totojoni avaient fait leur temps. Ils tuèrent les jeunes chiots les plus succulents pour les manger ; ils relâchèrent les autres dans la réserve à gibier, où les petits chiens apprirent à chasser pour se nourrir.
19La nuit, des meutes de totojoni à l’état sauvage harcelaient les flancs des cerfs épuisés et des biches gravides. Quand ceux-ci s’écroulaient, les totojoni les mangeaient. Le jour, ils couraient avec les cerfs, la langue pendante entre des gencives noires et souriantes, et faisaient la ruse du chien de manche pour assurer l’avenir de leur proie.
20Le temps s’écoulait, et les ongles des dames mandchoues poussaient. Les gentilshommes mandchous, ayant oublié qu’ils dormaient jadis en selle, avaient restauré le pavillon de guet et buvaient à petites gorgées leur thé vert en contemplant les chiens et les cerfs. Leurs sorciers affirmaient que ce spectacle ravivait la virilité déclinante, en particulier chez les hommes âgés.
21Tandis que les Mandchous relâchaient leur vigilance, les petits-fils des gentilshommes dojans quittèrent la terre patrie des Mandchous, où leurs pères et leurs grands-pères, bien que mariés à des femmes mandchoues, leur avaient transmis en secret les préceptes dojans de vertu, de sagesse et d’orgueil. Les petits-fils prirent les armes au nom du peuple kyonois, au sein duquel nombreux se considéraient mandchous et restèrent attachés à leurs conquérants.
22De part et d’autre, l’île de Kyono devint un champ de bataille ; pas un village n’échappa au combat, qui dura trente-trois ans. C’est alors qu’un homme fort, Nizan le Calme, se distingua dans les rangs des résistants dojans et massacra les Mandchous, vengeant ainsi ses ancêtres.
23Dame Nakitan était morte depuis longtemps. C’est vers des chroniqueurs plus tardifs qu’il nous faut nous tourner pour rassembler les bribes des récits de la vie du légendaire Nizan. Voici l’histoire qui établit le lien entre d’une part le héros, et de l’autre les cerfs et les chiens de la réserve à gibier : ce lai fut composé par Nanso, le chanteur de l’auberge de la Fleur-Inconnue, à Denzou.
24Nizan le Calme portait une boucle de ceinturon en bois de cerf sculpté en forme de tête de chien de manche. Aux derniers jours de la bataille du village de Denzou, qui se blottissait comme auparavant non loin du rempart entourant le parc de l’empereur, mais qui était désormais habité par des veuves, Nizan se montra habillé en vendeur de charbon, d’une simple tunique bleue, un bandeau lui ceignant la tête, et son glaive dissimulé dans le baluchon qu’il portait sur le dos. Murmurant à travers le rempart en bambou du jardin de la Fleur-Inconnue, Nizan répandit des rumeurs selon lesquelles l’un des soldats du protecteur mandchou tenait un autre pour lâche. Le second pensait que le premier était laid, tandis que les deux pensaient qu’un troisième était bestial et idiot.
25Pour pareilles vétilles, tous les soldats du protecteur s’entretuèrent ; tous, sauf le seigneur protecteur en personne, Hosaï, que les veuves virent sortir de sa place forte en rampant, se cacher à l’ombre de chaque maison devant laquelle il passait, le lustre de son armure assombri de poussière. La dernière fois qu’on le vit, il n’était plus qu’une volute de poussière sur la route.
26Nizan sortit son glaive de son baluchon et ôta sa tunique. Il but de l’alcool de riz à l’auberge de la Fleur-Inconnue. Une veuve chanta pour le distraire ; une autre peigna ses longs cheveux et refit son chignon. D’autres encore lui apportèrent des vêtements de soie brodée et lui lavèrent et lui parfumèrent les pieds.
27À mesure que circula le bruit du comportement calme de Nizan, de nombreux sympathisants mandchous capitulèrent et vinrent s’asseoir sur des nattes à ses côtés. Certains étaient des vétérans balafrés et à l’armure cabossée, d’autres des jouisseurs ventripotents.
28« Maître, disaient-ils tous, nous avons ouï dire sur ta vertu et sommes venus à ton service, dans l’espoir de bien nous comporter sous le règne de la paix. Comme gage de notre sincérité, nous t’offrons des pièces, des rouleaux et des broderies. Nous nous prosternons en posant le front au sol. »
29L’un des suppliants, Bardo, était un paysan risible avec son nez rouge et luisant. Il portait un sarrau de lin grossier, un chapeau de paille et des guêtres.
30« Maître, dit-il, mes parents sont morts. J’ai laissé ma femme seule pour la récolte du riz et pour en nourrir comme elle pourrait nos sept enfants. Mais moi aussi je suis venu rendre hommage à la Vertu et à la Sagesse. J’irai m’asseoir derrière, sans toucher ces gens illustres. J’offre mes chaussures de paille de riz. »
31Nizan autorisa tous les suppliants à dormir sur le sol, à manger dans des bols ordinaires, même les plus raffinés d’entre eux. Chaque jour, Nizan restait assis au milieu d’eux, sans rien dire.
32Un après-midi, le Calme étudiait un rouleau peint par la plus jolie des veuves, représentant une touffe de brins d’herbes couchés sous un orage. Les caractères disaient : « La force ne se révèle pas si occasion ne s’y prête. » Nizan buvait son vin à petites gorgées. Il lustrait sur sa manche une prune que la veuve la plus intelligente lui avait donnée. Il se nettoyait les dents avec le cure-dent d’argent offert par la veuve la plus âgée, alors que ses dents étaient propres ; il n’avait rien mangé d’autre qu’une soupe de racine de lotus. Il jouait avec la boucle de son ceinturon sculptée en forme de tête de chien de manche. Et il ne disait toujours rien.
33Bardo s’avança en courbant le dos et en se prosternant, posant le front au sol par trois fois. Il tira l’ourlet du vêtement de Nizan.
34« Maître, dit-il, comment peux-tu être le messager d’une juste paix si ton talisman est sculpté dans la corne du cerf affamé, en forme d’un chien vicieux ? »
35Nizan regarda par la fenêtre. Vide était maintenant la place où, après le combat, les enfants des veuves les plus pauvres avaient dépouillé le corps des morts. Dans l’embrasure de leur porte, leur mère les avait regardés faire en silence. Les morts, dépouillés de leurs vêtements, avaient brillé sous les rayons de la lune. Et même la lune avait jeté un œil, du haut des nuages, sur la réserve à gibier, tout comme la plus jeune veuve le regardait à ce moment à la dérobée, derrière un paravent, et baissait la tête pour montrer à Nizan sa nuque.
36Bardo, impatient d’obtenir une réponse, posa encore sa question, en tiraillant la manche de Nizan. La peau de la prune que le Calme lustrait brillait comme un glacis rouge sang. Il jeta un regard sur les visages levés vers lui, comme pour solliciter une réponse. Puis, tirant de son fourreau son glaive au manche laqué, Nizan se trancha le chignon.
37« Maître ! », sursautèrent les suppliants.
38Nizan mordit dans la prune. Avec un haussement d’épaules, il fit tomber le nez en glaise rouge de Bardo, déplaçant du même coup le chapeau du paysan pour dévoiler un chignon fait à la manière des Mandchous. Bardo s’éventra aussitôt à l’aide du glaive que Nizan lui offrit poliment, et que le Calme essuya sur les guêtres du mourant, en réclamant encore des prunes. Les enfants des veuves les plus pauvres se mirent à déshabiller le corps du seigneur Hosaï. Et les suppliants restèrent muets.
39« Ah ? soupira Nizan, en baissant la tête. Bientôt, nous irons nous asseoir dans le pavillon de guet, comme le faisaient nos ancêtres. »
40Baissant le regard sur Hosaï, il répondit à la question de Bardo, lançant ses mots un à un comme de petits cailloux blancs dans un bassin sombre et lisse :
41« Il m’a suffit de contempler le désir de mon propre cœur pour vaincre. »
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