Note sur le texte, la traduction et le commentaire
p. 28-31
Texte intégral
1La traduction a été réalisée à partir du texte de base fourni par Isidoro Del Lungo : La Cronica di Dino Compagni delle cose occorrenti ne’ tempi suoi, édité dans les Rerum Italicarum Scriptores, en 1913. Néanmoins, du travail préparatoire de révision éditoriale engagé par Davide Cappi (cité en bibliographie), qui annonce une édition critique nouvelle sur la base du seul Ashburnham 443 confirmé comme souche unique de dérivation de tous les autres manuscrits connus (une vingtaine), nous avons retenu quelques suggestions de lecture. Elles ont permis d’améliorer dans notre traduction la cohérence du texte de l’auteur, à quelque sept reprises, par modification de la ponctuation dure ou de la coupure des mots ou encore carrément de la lecture du manuscrit, en dehors de corrections diverses du texte sur des coquilles ou des lapsus manifestes de l’éditeur. Ce n’est qu’à de très rares occasions que nous avons choisi de modifier la répartition du texte en paragraphes.
2Nous avons tiré grand profit de l’abondant commentaire historique de Isidoro Del Lungo, savant et précieux, aujourd’hui encore pour la majeure partie irremplaçable. Le découpage du texte en chapitres, comme bien évidemment la ponctuation, et sa répartition en paragraphes, n’appartiennent pas à l’auteur mais à l’éditeur Del Lungo. Les résumés sommaires placés en tête de chaque chapitre n’appartiennent pas, eux non plus, à l’auteur mais dérivent des indications compilées par les premiers imprimeurs des éditions les plus anciennes. Pour la commodité qu’ils offrent à la lecture de l’œuvre, et parce qu’ils sont conformes aux habitudes de composition de l’époque, nous les avons repris à l’édition de Del Lungo et mis en français, avec quelques légers aménagements.
3Si nous restituons à leur langue d’origine les noms étrangers, nous évitons en revanche de franciser les noms italiens, que nous conservons en général tels quels, avec leur orthographe quelquefois variable, sauf lorsque leur morphologie ancienne (Alagna, par exemple) les éloigne trop du nom consacré dans la langue moderne (Anagni). Seule la gémination des consonnes intervocaliques, incertaine jusqu’au XVIe siècle, est rétablie (Pazzi pour Pazi ; Arezzo pour Arezo), ainsi que la nasale bilabiale devant occlusive bilabiale (Falco Cambio pour Falco Canbio). Pour la préposition de liaison entre le nom et le patronyme (di, degli, della…), nous la conservons telle quelle (mais la traduisons devant « messire »), comme celle qui relie le nom au lieu d’origine (en général da), sauf lorsque ce lieu doit être lui-même traduit.
4L’authenticité de l’œuvre étant acquise avec certitude depuis longtemps, les notes de bas de page n’ont plus à fournir la moindre justification en ce sens, et se borneront à rectifier ce qui est aujourd’hui considéré avec certitude comme erroné (nom, date, lieu) dans le texte de l’auteur. Elles constitueront un commentaire essentiellement documentaire, c’est-à-dire historique, géographique, institutionnel. Elles viseront en outre autant que possible à éclairer ce qui, dans ce récit exact de bout en bout mais écrit pour des initiés, contemporains et italiens, surtout toscans voire proprement florentins, n’est pas aujourd’hui immédiatement accessible. Pour cela, on renverra parfois aux récits parallèles des contemporains de l’auteur, lorsque ceux-ci offrent un complément d’information utile, permettant de suivre l’histoire à laquelle songe Dino mais dont il ne nous livre pas tous les éléments. En outre, des références internes de plus en plus fournies, rappelant faits, situations et récurrences de personnages et de lieux, avec renvois corrélatifs, devront permettre de mieux comprendre dans son déroulement le récit de l’auteur, et de trouver au moment opportun l’information permettant de faire le lien entre les divers éléments du texte, une information qui d’ordinaire, suivant les habitudes éditoriales, figure de manière systématique et recomposée dans un index des noms propres.
5Le texte de Dino Compagni est écrit dans une langue issue à la fois de la prose médiévale latine dont l’idéal stylistique vise à l’essentialité, et d’un certain élan propre à l’oralité du langage parlé. Cette langue a pour caractéristiques premières une brièveté, traditionnelle au genre, et une économie de moyens, propre à l’auteur, qui, par leur combinaison, versent dans l’excès de concision et de densité, et confinent fréquemment à l’obscurité. Aussi tenterons-nous également d’élucider en note les ellipses les plus rudes de son discours. Cela nous amènera parfois, sans cacher certains problèmes d’interprétation littérale toujours en suspens, à discuter des propositions d’interprétation précédentes et à justifier notre propre interprétation du texte, dans la mesure où il nous semblera que cela peut nouvellement contribuer à sa bonne intelligence.
6Enfin, sur la question des choix de style qu’il a fallu faire pour traduire ce texte, c’est avant tout le souci de fidélité qui nous a guidé. Ce souci de fidélité au sens a été privilégié jusque dans le mouvement syntaxique et dans la volonté de conservation, naturellement jusqu’à un certain point d’équilibre qu’il a fallu trouver, de la longueur et de la complexité des phrases. La foisonnante articulation de pensée qui sous-tend les phrases de Dino Compagni explique en grande partie cette longueur et cette complexité, qui se manifestent dans la présence de nombreuses conjonctions et articulations syntaxiques de causalité et de consécution. La phrase de Dino, répondant à son discours passionné, avance le plus souvent sans plan d’organisation, ni préparation rigoureuse, mais s’expanse, en rebondissant, par l’adjonction apparemment non préméditée de faits, d’arguments, de circonstances, de justifications dont l’urgence, venue de la fougue de dénonciation, ne tolère pas, ou pas longtemps, une mise en ordre calculée et rigoureuse. Ce n’est donc que par une violence que nous avons dû nous faire à nous-même que, dans un souci légitime de fluidité de la langue française, ont été supprimées grand nombre de ces conjonctions qui alourdissent la phrase en la prolongeant indéfiniment.
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