Science, croyance et éloquence
L’Arcadie romaine au temps de Gioacchino Pizzi (1772-1790)
p. 77-90
Texte intégral
1De toutes les provinces composant la vaste république des lettres, l’Italie ne fut pas la dernière à promouvoir, au siècle des Lumières, l’idéal d’un syncrétisme culturel entre science et littérature. Il n’est pour s’en convaincre que de citer l’ouvrage publié dès les années 1730 par le Vénitien Francesco Algarotti sous le titre aguicheur de Newtonianisme pour les dames1. Recourant à une forme dialoguée qui fait écho aux œuvres de Galilée et de Fontenelle2, l’auteur entendait alors rénover la culture italienne au moyen d’une écriture didactique et moderne étroitement liée à la défense et illustration des vérités scientifiques. Aux yeux d’Algarotti, il n’était en effet point d’instrument plus efficace que la littérature pour soutenir le système expérimental newtonien et terrasser le rationalisme cartésien. En 1765, le poète milanais Giuseppe Parini n’agissait pas différemment en consacrant une ode à l’inoculation de la variole, célébrant ainsi par des vers la victoire de la science sur la maladie remportée par des médecins comme Gianmaria Bicetti de’Buttinoni3. À la lumière de ces deux exemples, une idée semble avoir traversé le siècle et les différents états de la péninsule italienne : modernité littéraire et modernité scientifique se devaient de progresser de conserve, en se soutenant solidairement l’une et l’autre.
2Dans cette perspective, il paraît bien légitime de s’interroger sur l’attitude adoptée à l’égard des sciences par l’institution représentant alors aux yeux du monde les belles-lettres italiennes : l’académie des Arcades. Formée à la fin des années 1680 à Rome sous le patronage de la reine Christine de Suède, l’Arcadie s’était donné pour objectif originel de lutter contre le mauvais goût poétique hérité de l’âge baroque4. Au terme de cette mission accomplie pour l’essentiel dans la première moitié du XVIIIe siècle, les poètes arcadiens ne sombrèrent-ils pas eux-mêmes dans une forme nouvelle de conformisme ? Le siège romain de l’académie – rappelons que l’Arcadie avait précocement essaimé sous la forme de diverses colonies dans les villes de la péninsule – fut en tout cas la cible d’attaques virulentes au temps de l’Illuminismo, c’est-à-dire des Lumières italiennes. Fustigée par Baretti dès le premier numéro de sa Frusta letteraria5, l’Arcadie fut aussi violemment critiquée dans les récits des voyageurs ayant accompli le Grand Tour d’Italie. Revenu de son séjour dans la péninsule en 1767, l’académicien français Charles Duclos écrit ainsi : « L’académie des Arcades, avec son déluge de sonnets, n’est par son titre qu’une parodie des vraies sociétés savantes6. » Ces jugements souvent péremptoires, émanant d’acteurs n’ayant guère participé à la vie intérieure de l’académie, pesèrent durablement sur l’image négative et rétrograde associée à l’Arcadie du Settecento.
3Dans le sillage d’une première revalorisation entreprise par Giosuè Carducci et Benedetto Croce, l’historiographie italienne récente a mis en avant les liens féconds noués par l’Arcadie romaine avec la culture philosophique de son temps, coïncidant avec un processus marqué de féminisation des membres de l’académie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle7. Les nombreux manuscrits arcadiques conservés à la Biblioteca Angelica de Rome – comptes-rendus de séances, correspondances, catalogues de membres – permettent aujourd’hui de prolonger l’enquête sur un autre terrain : celui de la rencontre patiemment et savamment orchestrée au sein de l’académie entre champ littéraire et champ scientifique8. Cette rencontre fut préparée et pérennisée par l’activité inlassable d’un homme : l’abbé Gioacchino Pizzi, élu custode de l’académie des Arcades de Rome en 1772, et demeuré à sa tête jusqu’à sa mort en 17909.
4Avant d’en dire plus long, il convient de souligner en quelques mots l’originalité du contexte politique, religieux et culturel dans lequel s’épanouit l’Arcadie de l’abbé Pizzi : celui de la Rome des années 1770-1780. En 1773, la suppression de l’ordre des Jésuites, prononcée par le pape Clément XIV sous la pression des monarchies catholiques européennes, permit à de nombreux clercs d’entrevoir la possibilité d’une réconciliation entre l’église romaine et les savoirs modernes. Dans la capitale pontificale, le parti des catholiques intransigeants – qualifié de zelante – demeurait certes très puissant au sein de la Curie, mais il n’empêchait pas l’influence grandissante au sein du tissu culturel romain de personnalités nouvelles. Défenseurs d’une culture cléricale ouverte aux connaissances venues d’outre-monts, souvent proches des milieux jansénistes10, ces acteurs trouvaient à faire entendre leur voix en dehors des congrégations religieuses, par le biais des académies et des périodiques érudits alors en plein essor dans la cité sainte11. Science et littérature constituaient selon eux les deux vecteurs indissociables d’un nouveau pacte culturel catholique, susceptible de redonner à l’Italie en général et à Rome en particulier une place prédominante au sein de la république des lettres.
5L’abbé Pizzi fut partie prenante de ce mouvement dont nous chercherons d’abord à mieux comprendre les aspirations et les enjeux, avant d’analyser ses illustrations concrètes au sein de l’académie dirigée par ses soins. On rencontrera au fil de ce parcours non point une mais de multiples figures de passeurs entre science et littérature ; leur point commun est de s’être exprimés publiquement devant l’assemblée des Arcades de Rome, tantôt en tant que savants déployant des efforts de rhétorique pour faire passer des contenus scientifiques à un auditoire de non-spécialistes, tantôt en tant que poètes désireux de glorifier par leurs vers l’activité et les découvertes scientifiques de leur temps.
Unir l’esprit des sciences et l’esprit des belles-lettres
6Pour comprendre de quelle manière et selon quels objectifs cette nouvelle Arcadie romaine entendit concilier science et belles-lettres, la correspondance personnelle du custode s’avère des plus précieuses12. Dans deux lettres non datées adressées au naturaliste Buffon et au médecin du roi de France, l’abbé Pizzi annonçait que l’académie qu’il avait reprise en main entendait « jeter à terre l’Idole de la fausse pensée et de la mauvaise manière d’écrire », et considérait à ce titre « les œuvres de Philosophie comme les véritables filles de la raison et du sentiment13 ». Il est clair que la philosophie à laquelle Pizzi se réfère peut être identifiée à la science et à la méthode expérimentale, seules capables de renverser la culture scolastique et de terrasser les derniers épigones de l’aristotélisme. On en veut pour preuve la lettre que le custode adresse en 1782 à la nièce du défunt Algarotti, à l’occasion de l’installation du portrait de ce dernier dans les salles de l’académie des Arcades. Pizzi témoigne dans sa missive de la profonde admiration qu’il voue au vulgarisateur de Newton, louant sa capacité à joindre la grâce de l’écriture aux plus fines allusions scientifiques14. Car tel apparaît bien la vocation de l’Arcadie nouvelle dans les publications de Gioacchino Pizzi : « observer la nature avec un œil philosophique15 », « renforcer par les sentiments de la Philosophie la délicatesse de l’Art poétique16 ». Encore convient-il de ne pas réduire l’activité du poète et du savant à de vaines méditations. Aux yeux de l’abbé Pizzi, la poésie se doit d’œuvrer utilement à la purification de la langue, de même que la science a pour vocation naturelle de servir le bien public17.
7Cette dimension utilitaire commune des sciences et des belles-lettres transparaît avec plus de vigueur encore dans les discours prononcés au sein de l’académie romaine par Giovanni Cristofano Amaduzzi18. En 1776, c’est-à-dire l’année suivant son admission parmi les pasteurs d’Arcadie19, cet abbé érudit originaire de Romagne propose, dans un retentissant Discorso filosofico sul fine ed utilità delle Accademie, de ressusciter l’art de l’éloquence poétique au moyen de la philosophie, et de faire triompher à cette fin dans les académies italiennes « le sublime langage de Locke et de Newton20 ». Deux années plus tard, Amaduzzi semble aller plus loin encore dans son discours arcadique intitulé : La Filosofia alleata della Religione. Se référant à Bacon, Descartes, Galilée et Newton, qui tous furent à la fois de grands savants et d’authentiques croyants, il soutient que la science doit aider la religion à se libérer du carcan des superstitions et de l’ignorance21. Les idéaux d’une éloquence sublimée et d’une science appliquée s’enrichissent dès lors de la perspective d’une purification religieuse.
8De telles propositions ne manquèrent pas d’être critiquées par les milieux catholiques conservateurs, y compris au sein de l’Arcadie romaine22. Amaduzzi pouvait néanmoins compter sur le soutien de membres éminents de l’académie, parmi lesquels le custode Pizzi, mais également le prince Gonzaga di Castiglione, entretenant par ses voyages des liens féconds avec les milieux encyclopédiques français23, ou encore l’abbé Luigi Godard, auteur en 1778 d’une Novità poetica qui peut être considérée comme le manifeste versifié de l’Arcadie nouvelle24. Autant de personnalités espérant un profond renouveau culturel romain, entièrement fondé sur cette alliance scellée entre croyance, science et éloquence.
9Ces perspectives étant fixées, il reste à se demander comment elles furent concrétisées au fil de la vie académique. Trois chemins convergents doivent à cet égard être retracés.
Des hommes de science pasteurs d’Arcadie
10Le mode d’action le plus immédiat consista à intervenir sur le plan institutionnel, en élargissant le recrutement des membres de l’Arcadie au profit de représentants des diverses disciplines scientifiques25. Le 20 avril 1775, le botaniste François de Paule Latapie et l’astronome Jean Bernoulli, tous deux en voyage à Rome, viennent assister à une séance de l’assemblée des Arcades. « Le custode M. l’abbé Pizzi et le sous-custode M. l’abbé Scarpelli nous ont reçus comme des petits Dieux », écrit Latapie qui se voit aussitôt proposer avec son confrère de devenir membre de l’académie. Après inscription de leurs noms sur les registres, les deux savants entendent une suite de récitations poétiques qui s’achèvent sur un éloge, improvisé en leur honneur, de l’astronomie et de l’histoire naturelle26. Cet épisode rappelle que l’institution arcadique jouait un rôle de premier plan dans la socialisation des voyageurs étrangers auprès des milieux culturels romains. Mais ce n’est pas seulement avec les savants de passage à Rome que le custode entendit développer des contacts fructueux. Les personnalités actives au sein des prestigieuses académies des sciences européennes devaient aussi associer leurs noms aux travaux de l’Arcadie romaine. Le 13 février 1777, Buffon fait ainsi l’objet d’une solennelle acclamation lors de son inscription sur les registres arcadiques. L’admission par correspondance du naturaliste avait été soigneusement préparée par deux médiateurs, l’un romain résidant à Paris – le prince Gonzaga di Castiglione –, l’autre français résidant à Rome – le savant minime François Jacquier27.
11L’entrée en Arcadie d’authentiques d’hommes de science ne s’est pas pour autant développée au détriment des représentants de branches plus traditionnelles de l’érudition. L’étude des Antiquités païennes et chrétiennes demeure très largement à l’honneur, comme en témoigne l’affiliation à l’académie dirigée par Pizzi d’érudits tels que Ansse de Villoison, La Porte du Theil ou Louis-Mayeul Chaudon28. Cette place reconnue à l’antiquaria apparaît d’autant plus décisive que l’Arcadie romaine s’engage pleinement au cours des années 1780 dans la défense du nouveau langage esthétique néoclassique29. En 1780, l’abbé Amaduzzi prononce ainsi un éloge funèbre du peintre Anton Raffael Mengs30, et en 1785, l’antiquaire Ennio Quirino Visconti donne une interprétation historique du tableau déjà célèbre achevé à Rome par Jacques-Louis David : Le Serment des Horaces31.
12L’Arcadie de Pizzi ne renonça pas davantage à sa vocation poétique originelle. En 1782, des hommages solennels sont rendus au défunt Metastasio32. En 1784, Gustave III de Suède, en voyage à Rome, est glorieusement reçu dans les rangs de l’académie, en hommage à sa lointaine parente, la reine Christine, instigatrice et patronne de l’institution33. Surtout, l’admission de Giuseppe Parini, de Vittorio Alfieri et de Melchiorre Cesarotti au titre de pasteurs arcades atteste que l’académie romaine s’est montrée accueillante aux expressions les plus contemporaines de la poésie italienne34. Le catalogue des membres admis en Arcadie au temps de l’abbé Pizzi démontre en somme la concomitance des objectifs de renouvellement de l’art poétique et de défense de la science moderne.
Une science mise en vers
13La deuxième voie empruntée par le custode pour faire triompher cette « Arcadie de la science35 » fut donc de donner la parole en assemblée à des poètes capables de glorifier par leurs vers les découvertes et expérimentations scientifiques les plus récentes. L’émerveillement immédiat suscité à travers l’Europe par les vols aérostatiques initiés en 1783 par les frères Montgolfier constitua une circonstance propice pour conférer à la poésie scientifique un statut de genre littéraire à part entière36. Pizzi trouva en la matière un allié de poids dans la personne de Vincenzo Monti, poète déjà célèbre pour ses compositions néoclassiques, et installé depuis 1778 à Rome où il bénéficiait d’un poste de secrétaire auprès du duc Braschi, neveu du pape Pie VI37. C’est en effet lors de l’assemblée arcadique romaine du 4 mars 1784 que Monti prononça son ode Al Signor di Montgolfier38. Dans ce poème de 136 vers, l’orateur commence par dresser un audacieux parallèle entre l’expédition des Argonautes et celle des nouveaux arpenteurs du ciel. À ses yeux, les exploits de Montgolfier surpassent même ceux du légendaire Jason, et un nouvel Orphée ne serait pas de trop pour chanter les louanges de son aérienne navigation. Monti ne se contente pas pour autant d’emprunter ses allégories aux répertoires classique et mythologique. Dans la deuxième partie de son ode, il cite des chimistes modernes tels que Georg Ernst Stahl et Joseph Black, et célèbre la manière dont la science a su dompter et rendre utilisable le périlleux hydrogène. Le poème se poursuit par une célébration enthousiaste de la raison, de la science et de la philosophie, et s’achève en s’interrogeant sur ce que le savoir humain peut encore conquérir au lendemain de découvertes scientifiques aussi importantes39.
14Le succès remporté urbi et orbi par l’ode de Vincenzo Monti ne doit pas faire croire qu’elle ait constitué une entreprise isolée. Au cours de l’été 1785 parvint à Rome la nouvelle de la mort de Jean-François Pilâtre de Rozier, survenue lors de sa tentative de traversée de la Manche en ballon. Il avait été, aux côtés du marquis d’Arlandes, le premier homme à s’élever dans les airs, quelques jours avant que les frères Montgolfier n’expérimentent eux-mêmes leur invention40. Pour rendre hommage à cette première victime de l’air de l’histoire, une nouvelle composition poétique fut déclamée le 21 août 1785 à l’académie des Arcades, par les soins, cette fois, de l’abbé Giovanni De Rossi41. Lorsque les expériences de vols aérostatiques gagnèrent la capitale pontificale, en 1788, notamment sous la conduite du romain Vincenzo Lunari, plusieurs sonnets furent encore rédigés en vue de célébrer l’événement42.
Des discours scientifiques en prose
15La poésie savante ne pouvait cependant suffire à diffuser des contenus scientifiques complexes pour un public d’amateurs dont la curiosité allait croissant en la matière. C’est la raison pour laquelle le custode Pizzi eut à cœur de faire entendre lors des assemblées arcadiques des discours scientifiques en prose. Il fallait à cette fin recourir à des hommes de science romains capables de vulgariser des savoirs à destination d’un auditoire composite et mouvant, formé tout à la fois de gens de lettres, de clercs érudits et de nobles voyageurs. Nul ne pouvait à ce titre offrir de plus sérieuses garanties que le père François Jacquier. Ce minime français résidant depuis les années 1730 dans le couvent romain de la Trinité-des-Monts s’était rendu célèbre en professant la physique expérimentale et les mathématiques dans les plus prestigieuses institutions d’enseignement de la cité sainte43. Son commentaire de l’œuvre de Newton, publié en collaboration avec son confrère le père Leseur, avait en outre largement contribué à populariser le système newtonien dans les diverses universités européennes44. Entre 1777 et 1788, ce ne sont pas moins de quinze discours que le père Jacquier prononce à l’académie des Arcades. La plupart traitent d’arguments scientifiques, développant des thèmes tels que les origines du globe terrestre, les grands mathématiciens du temps, les volcans ou le climat de Rome45. Ces interventions ne méritent pas seulement d’être envisagées du point de vue de la science, mais également sous l’angle littéraire. En témoignent les réactions au discours que Jacquier consacra le 13 février 1777 à « la manière de réunir l’esprit de la géométrie et l’esprit de la belle littérature ». Les comptesrendus de l’académie relèvent en effet à ce sujet :
L’argument était traité avec nouveauté dans la pensée, avec solidité dans le style, et avec une surprenante vivacité dans les images, de sorte que l’orateur fut à de nombreuses reprises interrompu par les applaudissements de l’audience, lesquels s’accrurent démesurément lorsqu’il eut terminé sa récitation.46
16Les interventions du père Jacquier étaient en outre suivies d’improvisations poétiques, souvent impulsées par le custode, qui reprenaient sous la forme versifiée les contenus scientifiques entendus auparavant47.
17Ces contenus peuvent être abordés à l’aide des manuscrits de deux discours intégralement conservés dans les archives de l’académie. Dans le premier, prononcé le 14 septembre 1780, Jacquier aborde le problème épineux de la conciliation entre les vérités issues de la géologie naissante et celles professées dans le texte sacré48. Si ce dernier fait remonter la création divine du monde à seulement cinq millénaires avant la naissance du Christ, comment rendre compte des lents et longs bouleversements des formes du relief terrestre dont témoignent les innombrables fossiles retrouvés à la surface des continents ? Conformément aux prescriptions d’Amaduzzi, le père Jacquier estime ne pas devoir choisir entre les vérités du savant et les convictions du croyant. Les fossiles ne sont-ils pas des reliquats du déluge décrit dans la Genèse, et le Créateur n’a-t-il pas fixé lui-même les principes de gravitation découverts par Newton ? Sous la plume du savant religieux, déluge universel et gravitation universelle deviennent ainsi les preuves indissociables d’une harmonie rêvée entre science et religion. Le second discours, prononcé le 5 mars 1783, ne propose quant à lui rien de moins qu’une issue à la querelle des Anciens et des Modernes49. En choisissant d’évoquer « la guerre littéraire entre les membres de la république des lettres », le père Jacquier songe sans nul doute à la scission provoquée en 1775 au sein de l’Arcadie par le couronnement de Corilla Olimpica sur le Capitole. À cette occasion, la poétesse avait été invitée à improviser sur le thème de « la supériorité de la philosophie et des sciences modernes sur la philosophie ancienne50 ». Sept ans plus tard, François Jacquier prône à rebours dans son discours arcadique une pacification entre les tenants de l’érudition classique et ceux des savoirs modernes, afin de faire de la Rome de son temps un nouveau « temple religieux de la paix littéraire51 ».
18Arrivé à l’âge de 76 ans, le père Jacquier étonnait encore son auditoire par sa « vigueur de pensée » et la « chaleur juvénile de son mode d’expression52 ». Anticipant de deux ans la mort de Gioacchino Pizzi, sa disparition en 1788 sanctionne à maints égards la fin du projet défendu par l’académie des Arcades tout au long des deux décennies antérieures53.
19Entre les années 1772 et 1790, l’Arcadie romaine entendit donc bien participer à un renouvellement en profondeur de la culture italienne, par le biais d’une convergence pleinement assumée entre science et littérature. L’académie dirigée par l’abbé Pizzi ne fut certes pas seule à prendre part à ce processus. D’autres colonies arcadiques de la péninsule, mais aussi d’autres espaces favorisant l’échange culturel s’y associèrent étroitement. L’observateur du monde des salons romains se rend compte que la poésie scientifique était devenue un genre véritable et autonome dans la Rome de la seconde moitié du XVIIIe siècle. En 1775, le cardinal de Bernis, ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, ne propose-t-il pas au chevalier Perfetti d’improviser devant ses hôtes en rimes octaves sur les avantages et inconvénients de l’électricité54 ?
20Il n’en demeure pas moins que le projet porté par l’Arcadie nouvelle ne survécut pas à la mort de l’abbé Pizzi. Au début des années 1790, l’écho des événements révolutionnaires d’outre-monts rendit impossible à Rome la synthèse souhaitée par Amaduzzi entre catholicisme, science et littérature. La rhétorique dominante dans les assemblées arcadiques est désormais celle des tenants de la réaction religieuse comme l’abbé Spedalieri, désirant par ses discours re-catholiciser des milieux culturels pervertis à ses yeux par une trop large liberté de pensée55. Élu custode en 1790 en remplacement de Pizzi, Luigi Godard ne parvient pas dans ce contexte à faire fructifier l’héritage de son prédécesseur56.
21Cet héritage n’allait pas être défendu davantage par les Français qui occupèrent la péninsule au terme de la campagne d’Italie. Après la proclamation de la République romaine le 15 février 1798, les commissaires Monge et Daunou créèrent à Rome un Institut national des sciences et des arts sur le modèle français. Celui-ci prévoyait une stricte séparation entre la classe des sciences mathématiques et physiques d’une part, et la classe de philosophie, littérature et beaux-arts d’autre part57. Une partition qui anticipe la spécialisation des savoirs poursuivie tout au long du XIXe siècle, mais qui ne doit pas faire oublier ce mariage harmonieusement consommé entre science et littérature au sein de l’Arcadie romaine de Gioacchino Pizzi.
Notes de bas de page
1 Francesco Algarotti, Le Newtonianisme pour les dames ou Entretiens sur la lumière, sur les couleurs et sur l’attraction, Paris, Montalant, 1738 (1re édition originale italienne en 1737). Sur la diffusion du newtonianisme en Italie dans la première moitié du XVIIIe siècle, voir Vincenzo Ferrone, Scienza, natura, religione. Mondo newtoniano e cultura italiana nel primo Settecento, Naples, Jovene, 1982.
2 Galilée, Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, Paris, Seuil, 1992 (édition originale italienne en 1632) ; Bernard de Fontenelle, Entretiens sur la pluralité des mondes, Paris, Blageart, 1686.
3 Giuseppe Parini, « L’Innesto del vaiuolo », dans Le Odi, édition de Dante Isella, Milan, Ricciardi, 1975, p. 5-12.
4 Sur la naissance et les premiers développements de l’Arcadie, voir la synthèse de Walter Binni, « La letteratura nell’epoca arcadico razionalistica », repris dans La letteratura italiana, vol. 10, Il Settecento. L’età dell’illuminismo. L’Arcadia e Metastasio, Milan, Corriere della Sera, 2005, p. 386-608.
5 Voir Luigi Piccioni (dir.), La frusta letteraria, Bari, Laterza, 1932, vol. 1, p. 9-13.
6 Charles Pinot Duclos, Voyage en Italie ou Considérations sur l’Italie, Paris, Buisson, 1791, p. 68.
7 Voir : Maria Pia Donato, Accademie romane. Una storia sociale (1671-1824), Naples, Edizioni scientifiche italiane, 2000, p. 155-164 ; Annalisa Nacinovich, « Il sogno incantatore della filosofia ». L’Arcadia di Gioacchino Pizzi. 1772-1790, Florence, Olschki, 2003. Ce dernier ouvrage est centré sur l’épisode du couronnement de la poétesse Corilla Olimpica sur le Capitole au milieu des années 1770, et sur les polémiques et les discours arcadiques qu’il a engendrés.
8 Les sources manuscrites les plus abondamment utilisées pour réaliser cette étude ont été les suivantes : Biblioteca Angelica di Roma (abrégée désormais en BAR), Atti arcadici 5 (1772-190), Atti arcadici 6 (1772-1792), Archivio dell’Arcadia, ms. 30 et 31. Les références précises aux lettres et aux discours contenus dans ces volumes seront données au fil du texte.
9 Sur les circonstances de l’élection de Pizzi à la tête de l’académie, et plus généralement sur les vicissitudes politiques au sein de l’Arcadie du XVIIIe siècle, voir Antonio Cipriani, « Contributo per una storia politica dell’Arcadia settecentesca », dans Arcadia. Atti e memorie, série IIIa, vol. 5, n ° 2-3, 1971, p. 103-169.
10 Sur l’influence du jansénisme à Rome au XVIIIe siècle, voir Enrico Damming, Il movimento giansenista a Roma nella seconda meta del secolo xviii, Cité du Vatican, Biblioteca apostolica vaticana, coll. « Studi e testi », n ° 119, 1945 ; Vittorio Emanuele Giuntella, Roma nel Settecento, Bologne, Capelli, 1971, p. 161-176.
11 Les Efemeridi Letterarie di Roma furent fondées en 1772, et l’Antologia romana en 1774. Pour une mise en perspective de ce dynamisme culturel caractérisant la Rome de Clément XIV et de Pie VI, on renverra en particulier à Marina Caffiero, « Le Efemeridi letterarie di Roma (1772-1798), reti intellettuali, evoluzione professionale e apprendistato politico », dans Marina Caffiero et Giuseppe Monsagrati (dir.), Dall’erudizione alla politica. Giornali, giornalisti ed editori a Roma tra xvii e xx secolo, Milan, Angeli, 1997, p. 63-101 ; Maria Pia Donato, « Cultura dell’antico e cultura dei Lumi a Roma nel Settecento. La politicizzazione dello scambio culturale durante il pontificato di Pio VI », Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée, t. 104, n ° 2, 1992, p. 503-548.
12 Une étude d’ensemble de cette correspondance a été menée par Anna Vergelli, « Letteratura e costume in Arcadia attraverso l’epistolario di Gioacchino Pizzi (1772-1790) », Roma moderna e contemporanea, vol. 1, n° 3, 1993, p. 155-174.
13 BAR, Archivio dell’Arcadia, ms. 31, fol. 203-204 et 232-233. (Je traduis en français les passages cités.)
14 Ibid., fol. 83-84.
15 Gioacchino Pizzi, Raggionamento sulla tragica e comica poesia, Rome, Casaletti, 1772, p. 31.
16 Accademia Letteraria Italiana Arcadia, Rime degli Arcadi, t. 13, Rome, Giunchi, 1780, p. 5-6 (dédicace de Pizzi au comte Jacop’Antonio Sanvitale).
17 . BAR, Archivio dell’Arcadia, ms. 31, fol. 207-209 (lettre de Pizzi à Mattei).
18 Sur le personnage, voir la notice d’A. Fabi dans le Dizionario biografico degli Italiani, Rome, Editore Riuniti, vol. 2, 1960, p. 612-615, ainsi que Marina Caffiero, « Cultura e religione nel Settecento italiano : Giovanni Cristofano Amaduzzi e Scipione de’Ricci », Rivista di Storia della Chiesa in Italia, n ° 18, 1974, p. 94-126.
19 Rappelons que c’est ainsi qu’étaient désignés les membres de l’académie des Arcades, chacun recevant lors de son admission un prénom issu de la tradition gréco-latine, associé à une patrie fictive censée correspondre à une campagne de la Grèce ancienne.
20 Giovanni Cristofano Amaduzzi, Discorso filosofico sul fine e utilità delle Accademie… da lui recitato nella generale Adunanza tenuta nella Sala del Serbatoio d’Arcadia il dì XXIII settembre MDCCLXXVI, Livourne, per i Torchi dell’Enciclopedia, 1777, p. 24. Le discours a été réédité par les soins de Vittorio Emanuele Giuntella, Rome, Palombi, 1993.
21 Giovanni Cristofano Amaduzzi, La filosofia alleata della Religione, Livourne, per i Torchi dell’Enciclopedia, 1778, p. 10.
22 Remarquons à cet égard que le Discorso filosofico dell’indole e della verità delle opinioni, prononcé par Amaduzzi lors de l’assemblée du 12 janvier 1786, fut, contrairement aux deux précédents, publié sans les insignes officielles de l’Arcadie.
23 Voir à son sujet la notice de M. Marocchi dans Dizionario biografico degli Italiani, op. cit., vol. 57, 2001, p. 825-827. En ce qui concerne le discours Il letterato buon cittadino qu’il prononça à l’académie des Arcades en 1776, voir Annalisa Nacinovich, « Il sogno incantatore della filosofia »…, op. cit., p. 41-54.
24 Luigi Godard, La novità poetica. Stanze dell’abate Luigi Godard fra gli arcadi Cimante Micenio, Rome, Benedetto Francesi, 1778.
25 Il est possible d’en retrouver les noms à partir de l’index de tous les membres de l’académie depuis sa fondation jusqu’au XIXe siècle, publié par Anna Maria Giorgetti Vichi : Gli arcadi dal 1690 al 1800. Onomasticon, Rome, Edizione dell’Arcadia, 1977. Voir également Marta Cavazza, « Scienziati in Arcadia », dans Mario Saccenti (dir.), La Colonia Renia. Profilo documentario e critico del’Arcadia bolognese, Modène, Mucchi, 1988, vol. 2, p. 425-461.
26 François de Paule Latapie, Éphémérides, 4e cahier, journée du 20 avril 1775 (manuscrit inédit conservé chez les descendants du voyageur). Sur Latapie et son journal de voyage, voir : Jean-Pierre Bériac, « Un savant du siècle des Lumières : François de Paule Latapie, 1739-1823 », dans Révolutions en Aquitaine. De Montesquieu à Frédéric Bastiat, Talence, Fédération historique du Sud-Ouest, 1990, p. 633-649 ; Gilles Montègre, « François de Paule Latapie. Un savant voyageur français au cœur de la Rome des Lumières », Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée, t. 117, n ° 1, 2005, p. 371-422.
27 BAR, Atti arcadici 5, fol. 142-143 : « Il custode sul principio dell’adunanza propose a nome del suddetto P. Jacquier, e del Principe D. Luigi Gonzaga di Castiglione dimorante ora in Parigi l’acclamazione del Signore Conte di Buffon famoso naturalista, autore di molte opere insigni. »
28 BAR, Atti arcadici 5, fol. 49, 133 et 284.
29 Voir Lucio Felici, « L’Arcadia romana tra Illuminismo e neoclassicismo », dans Arcadia. Atti e memorie, série III, vol. 4V, n ° 2-3, 1971, p. 167-182.
30 Giovanni Cristofano Amaduzzi, Discorso funebre in lode del cavaliere Antonio Raffaele Mengs, Rome, Benedetto Francesi, 1780. Voir à ce sujet Annalisa Nacinovich, « Il sogno incantatore della filosofia »…, op. cit., p. 129-142.
31 BAR, Atti arcadici 5, fol. 341. À propos de l’œuvre et de sa réception à Rome, voir David e Roma, Rome, De Luca, 1981, p. 133-143.
32 Voir BAR, Archivio dell’Arcadia, ms. 31, fol. 110-111, 117-118 et 246-247, ainsi que le recueil I giuochi olimpici celebrati dagli Arcadi per onorare la memoria dell’Abate Pietro Metastasio, Rome, 1784.
33 BAR, Atti arcadici 5, fol. 311.
34 Ibid., fol. 147 et 292 (attestations de l’inscription de Parini le 1er mai 1777, et d’Alfieri le 3 avril 1783) ; Festa pastorale celebrata dagli Arcadi nel fausto giorno in cui nella sala del Serbatoio di Roma fu collocata la dipinta effigie dell’inclito Moronte abate Melchior Cesarotti, Rome, Luigi Vescovi e Filippo Neri, 1785.
35 L’expression remonte à l’ouvrage ancien d’Emilio Bertana, L’Arcadia della scienza, Parme, Battei, 1890.
36 Voir Catriona Seth, « Envols en vers », dans Cahiers de littérature française, t. 5, Ballons et regards d’en haut, Michel Delon et Jean-Marie Goulemot (dir.), Paris, L’harmattan, 2007, p. 121-141.
37 Voir Gennaro Barbarisi, Vincenzo Monti nella culture italiana, vol. 2, Monti nella Roma di Pio VI, Milan, Cisalpino, 2006.
38 BAR, Atti arcadici 5, fol. 307.
39 Vincenzo Monti, Al Signor di Montgolfier, édition traduite et commentée par henri Bédarida, « Un sonnet de Parini et l’ode de Monti à la gloire de Montgolfier », Revue du Vivarais, n° 3, 1947, p. 129-144.
40 Voir : Audouin Dollfus, Pilâtre de Rozier : premier navigateur aérien, première victime de l’air, Paris, Cité des sciences et de l’industrie, 1993 ; Philippe Buron Pilâtre, Pilâtre de Rozier : un Lorrain d’exception. 1754-1785, Metz, éditions Serpenoise, 2006.
41 BAR, Atti arcadici 5, fol. 341.
42 Biblioteca Apostolica Vaticana, ms. Vat. Lat. 10730 : Avvenimenti sotto il pontificato di Pio VI dall’anno 1775 al 1800, raccolti da Francesco Fortunati, journée du 8 juillet 1788.
43 Sur le dynamisme culturel propre au couvent de la Trinité-des-Monts à l’époque moderne, voir : Isabelle Balsamo, « La vie intellectuelle à la Trinité-des-Monts au XVIIIe siècle », dans Les Fondations nationales dans la Rome pontificale, Rome, école française de Rome, 1981, p. 454-478 ; Pascal Dubourg-Glatigny et Antonella Romano, « La Trinité-des-Monts dans la “République romaine des sciences et des arts” », Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée, t. 117, n ° 1, 2005, p. 7-43. Sur le parcours intellectuel du père Jacquier dans la Rome de son temps, voir A. Galuzzi, « P. Francesco Jacquier. Un erudito nella Roma del ‘ 700 », Bollettino ufficiale dell’Ordine dei Minimi, vol. 24-1, n ° 1, 1978, p. 29-65 ; Federica Favino, « Minimi in “Sapienza” : François Jacquier, Thomas Le Seur e il rinnovamento dell’insegnamento scientifico allo Studium Urbis », Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée, t. 117, n ° 1, 2005, p. 159-187.
44 Isaaci Newtoni philosophiae naturalis principia, perpetuis commentariis illustrata communi studio PP. Thomae Le Seur et Francisci Jacquier, Genève, Barillot, 1739-1742, 3 vol. Le commentaire fut réédité à Venise, à Vienne en 1760, et à Prague en 1780.
45 BAR, Atti arcadici 5, fol. 242, 333, 339 et 356.
46 Ibid., fol. 142-143.
47 Ainsi, au terme du discours du 17 août 1783 relatif à la brume ayant envahi le ciel de Rome : « Quindi il custode generale ristringe in un brillante sonetto l’appunto del celebre dicitore » (BAR, Atti arcadici 5, fol. 299).
48 BAR, Archivio dell’Arcadia, ms. 30, fol. 1-8.
49 Ibid., fol. 185-193.
50 Voir Maria Pia Donato, Accademie romane…, op. cit., p. 158-159 ; Annalisa Nacinovich, « Il sogno incantatore della filosofia »…, op. cit., p. 13-70.
51 BAR, Archivio dell’Arcadia, ms. 30, fol. 193.
52 BAR, Atti arcadici 5, fol. 356.
53 Voir Giuseppe Ceruti, Elogio funebre del P. Jacquier detto in Arcadia, Rome, Luigi Vescovi e Filippo Neri, 1788.
54 François de Paule Latapie, Éphémérides, 4e cahier, journée du 2 mai 1775. Bernardino Perfetti fut, avant Corilla Olimpica, le premier poète du siècle à avoir été couronné par l’académie des Arcades sur le Capitole. Voir Atti della solenne coronazione dell’ill. mo Sig. Bernardino Perfetti tra gli Arcadi Alauro Euroteo… fatta in Campidoglio, Rome, De Rossi, 1725. Sur le monde des salons dans l’Italie du XVIIIe siècle, voir Maria Luisa Betri et Elena Brambilla (dir.), Salotti e ruolo femminile in Italia tra fine Seicento e primo Novecento, Venise, Marsilio, 2004.
55 Voir à titre d’exemple sa dissertation prononcée face aux Arcades le 3 décembre 1789 (BAR, Atti arcadici 5, fol. 381). Sur le personnage, voir Eluggero Pii, « Un aspetto della reazione cattolica. Il caso Spedalieri », Cristianesimo nella storia, n° 10, 1989, p. 251-272.
56 Voir Carlo Dionisotti, « Ricordo di Cimante Micenio », dans Arcadia. Atti e memorie, série II, vol. 1, n° 3-4, 1948, p. 94-121.
57 Voir Collezione di carte pubbliche, proclami, editti, ragionamenti ed altre produzioni tendenti a consolidare la rigenerata repubblica romana, vol. 1, Rome, Salvioni, 1798, p. 133 et suiv. Sur la République romaine de 1798-1799, on renverra aux nouvelles perspectives tracées par David Armando, Massimo Cattaneo et Maria Pia Donato, Una rivoluzione difficile. La Repubblica romana del 1798-1799, Pise/Rome, Istituti editoriali e poligrafici internazionali, 2000.
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