N
p. 138-144
Texte intégral
1Nains (Piticii). Ils étaient minuscules, si bien qu’une petite mère pouvait en tuer neuf ou qu’ils devaient se mettre à six pour bouger une coquille d’œuf. À l’aide de leur hache, ils grimpaient au sommet de l’absinthe ou bien s’asseyaient à douze dans un four et battaient le blé. Le plus célèbre d’entre eux était le Petit Poucet.
Ce peuple habitait la Roumanie avant même que les Roumains existassent, et on ignore ce qu’il advint d’eux. Ils combattirent l’empereur Alexandre* (allusion à la rencontre de celui-ci avec Antiloys), les cigognes (réminiscence de la légende des Pygmées), se noyèrent dans un puits par peur des Tartares ou furent décimés par les géants. En période de sécheresse, ils capturèrent saint Georges* et lui demandèrent de leur apporter la pluie. Pour sauver le prisonnier. Dieu envoya une pluie diluvienne qui les noya. On raconte qu’un Roumain s’égara, arriva au village des nains et se coucha dans un champ : les nains crurent qu’une montagne était née et se mirent à pelleter. L’homme crut que des puces le piquaient. Les nains lui demandèrent de les aider à combattre leurs ennemis, d’autres nains, et il détruisit facilement tous les navires de leurs adversaires.
Selon d’autres traditions, les nains auraient été un peuple de mineurs vivant dans les monts métallifères de Transylvanie. Ils portaient de longues barbes grises et des vêtements de laine noire, portaient des lanternes et des pics, se battaient souvent mais se montraient amicaux avec les mineurs. Quand l'un d'eux mourait au fond de la mine, les nains informaient sa famille en frappant trois fois à sa porte la nuit.
D’autres personnes croient que le temps des nains n’est pas encore venu : à l’origine, la terre aurait été peuplée de géants, puis des hommes actuels, et de nains ensuite.
2Nan de găvan (Nan din Găvan). Sur les conseils d’un magicien, un vieux couple sans enfants mit ses vents dans une bouteille et la boucha ; un minuscule enfant en naquit qui reçut le nom de Nan de Gãvan. Un jour qu’il apportait au champ un repas à son père, une forte pluie s’abattit et il se réfugia sous un champignon où une vache l’avala. Dans son estomac, il se gaussa de la vachère et lui conseilla de vendre l’animal au boucher, ce qu’elle fit. Ce dernier abattit la vache dans le ventre de laquelle Nan de Gâvan criait. Ainsi l’enfant put retrouver sa famille.
3Naum, saint (Sf. Naum). Saint Naum, nommé le Savant, est fêté le 1er décembre. Ce jour-là, les parents s’arrangent pour que leurs enfants étudient afin de devenir savants eux aussi.
4Negru, le Prince (Negru-Vodă). Un Transylvanien à la peau sombre poursuivit avec un groupe de jeunes gens les Tartares au sud des Carpates où il fonda la principauté de Munténie (Ţara Românească), comme Dragoş* avait fondé celle de Moldavie. On dit qu’il combattit les Tartares toute sa vie avec succès. Adolescent, il s’engagea comme gardien de chevaux et fut payé d’un poulain possédant des ailes cachées et capable de voler. Negru revint de Rome avec ses hommes mais ferra ses chevaux à l’envers et les Tartares qui les poursuivaient partirent dans la direction opposée. Une autre fois, il fit édifier une digue ; les Tartares campèrent dans la cuvette et furent noyés quand Negru rompit la digue. Afin que ses hommes se marient, il institua un marché à la frontière de la Moldavie, où l’on exposa des objets destinés à attirer les femmes. Les Moldaviennes s’y rendirent, les hommes de Negru s’en emparèrent et les épousèrent. On dit que Negru introduisit aussi la culture du maïs : il acheta en Hongrie de nombreuses dindes et les gava là de grain de maïs ; un fois la frontière franchie, il les tua, vida leurs jabots et ensemença un champ de maïs. Negru a caché de grands trésors, dit-on, que personne ne peut trouver... Il est connu comme fondateur de nombreux villages et constructeur de nombreux monastères et églises, la plus célèbre étant celle de Curtea de Argeş (Manole*).
5Néréides (Nereidele). Dans les récits des pâtres macédo-roumains, ce sont de belles jeunes femmes vêtues de blanc qui demeurent sur le mont Pindus et jouent, la nuit, de la clarinette et de la flûte comme on le fait aux mariages. Elles apparaissent sur le sommet, font de la musique, dansent et chantent. Leur chemin frôle un fleuve ou une source, personne ne peut les rattraper. Elles disparaissent à l’aube. Elles sont d’une force extraordinaire, peuvent déraciner les pins, porter des maisons dans les airs pour les jeter ensuite dans des ravins. Les Néréides sont bienveillantes la plupart du temps. Un jour, elles enlevèrent un petit enfant qu’elles déposèrent sur la montagne, depuis, celui-ci possède les dons d’un enfant né le dimanche, c'est-à-dire qu’il peut voir et entendre mieux que tous les autres enfants. Une autre fois, les Néréides voulurent enlever une fillette qui se débattit en criant ; à cause de cela, elle perdit sa voix et ne la retrouva que plus tard, dans une église. Elles sont parfois méchantes : elles piétinent, élèvent dans les airs et jettent dans un ravin les pâtres qui n’ont en poche ni sel ni encens. Si l’on dérobe le fichu d’une Néréide, elle se transforme en femme normale, épouse un pâtre et lui donne des enfants ; mais si elle retrouve son fichu, elle s’enfuit avec ses enfants sur la montagne des Néréides – avatar du thème des femmes-cygnes. Pour empêcher cela, il faut brûler le fichu.
6Nicolas, saint (Sf Nicolae, Sânicoară). Il est fêté le 6 décembre, jour où il arrive chevauchant un cheval blanc et secouant sa barbe ; alors il neige. Ce jour-là, on pense aux morts par noyade ou dévorés par les bêtes sauvages. Nicolas possédait un jeune frère, Sânicoarâ, que l’on fête trois jours plus tard pour se préserver du gel.
À l’aube du monde un enfant naissait chaque jour. Le premier fut Nicolas, le second sainte Barbara*. À peine âgé de six jours, Nicolas savait déjà lire ; il devint donc le précepteur des hommes. Plus tard, Dieu l’accueillit aux cieux et saint Paul* le remplaça. Nicolas jouait au ballon avec le Christ et saint Pierre* à la porte du paradis.
Dieu lui confia ainsi qu'à saint Théodore* la garde du soleil : ils devaient empêcher qu’il s’écartât de sa course. Une autre de ses tâches fut d’apprendre comment annuler le contrat* qu'Adam avait passé avec le diable. Nicolas attendit trente ans à la porte de l’enfer avant d’apprendre que seul celui qui serait né du Saint-Esprit pourrait le rendre caduc.
Par certaines de ses capacités, Nicolas poursuit les activités de Poséidon (Neptune) et d’Hermès, c'est donc l’un des saints les plus importants. Son domaine réservé est celui des eaux ; c’est lui qui a fait cesser le déluge. Parfois, il vient au secours des navires chrétiens se heurtant aux bateaux païens. D’autres fois, il arrive en retard à la congrégation des saints parce qu'il a dû montrer aux nefs des bonnes âmes le chemin du paradis, et celui de l’enfer aux autres. Il chevauche un canon et les soldats s’adressent à lui en temps de guerre. C’est un saint bienveillant qui aide les pauvres, les veuves et les orphelins ; les filles démunies reçoivent une bourse qu’il leur jette par la fenêtre, afin de pouvoir se marier. Il secourt les marchands et même les voleurs. C’est le patron de la demeure et on porte ses icônes en amulettes. Parfois, ses tâches se recoupent avec celles d’autres saints ou celles de personnages historiques. Par exemple : il est le maître des loups, fonction dévolue à saint Pierre* et saint André*. On raconte aussi qu'il fut malade et reçut un remède que burent ses trois aides ; ils devinrent des esprits, comme les serviteurs d’Alexandre* le Grand (Fées méchantes*).
7Nikita, saint (Sf. Nichita). On fête ce saint le 15 septembre pour se protéger des maladies. Nikita possède deux particularités : D’une part, il tient Satan par les cheveux. En effet, alors qu’il était moine, il constata les maux que Satan infligeait aux hommes ; il fit donc un trou dans son lit, saisit le diable par les cheveux, le tira par le trou et boucha celui-ci avec un coin de bois. D’autre part, il déroba quelque chose à un riche pour le donner à un pauvre. Un jour, il rencontra une femme portant des petits pains au marché pour les vendre ; il lui demanda un petit don, mais elle lui répondit qu’il n’y avait que des pierres dans son panier, et Nikita pétrifia les pains. Une autre fois, il rencontra une femme poussant une charrette remplie de pierres ; il lui fit la même demande, mais elle répondit qu’elle ne possédait que des pierres, alors Nikita transforma celles-ci en pains, et la femme ne manqua jamais plus de rien.
8Noé (Noe). Selon un récit rare, Noé épousa sa fille après la mort de sa femme ; comme il ignorait que c’était interdit, Dieu lui pardonna. Selon d’autres mythes, Noé vécut deux cent soixante ans et eut de son épouse douze fils et treize filles, qui étaient tous bons. Ses enfants se marièrent entre eux, sauf une fille qui fut destinée aux soldats, et c’est là l'origine de la prostitution.
La femme de Noé avait aussi le diable pour amant et elle lui donna douze fils, tous mauvais ainsi que leurs descendants.
Les mythes les plus connus sont ceux concernant l’arche. Dieu apparut en rêve à Noé et lui conseilla de construire une arche, d’y placer sa famille et un couple de chaque volatile et quadrupède pour les préserver du déluge. La poitrine d’un oiseau devait servir de modèle à l’arche et le secret être gardé pendant la construction. Le diable voulut apprendre ce qui se passait ; il cracha dans le tonneau d’où Noé tirait son vin, ou bien il apporta de l’alcool à la femme de Noé et Noé se grisa. Elle dévoila alors le secret. Les planches de l’arche se détachèrent et redevinrent arbres. Sur les conseils d’un ange, Noé fit une planche et deux marteaux en bois d’érable, en frappa la planche (c’est un rite de l’Église orthodoxe) et tous les morceaux de bois se rassemblèrent et reformèrent l’arche.
Le but du déluge fut de détruire les hommes mauvais et le diable, mais aussi de leur permettre un nouveau départ. Le diable se glissa cependant dans l’arche grâce à la femme de Noé qui refusa d’y entrer jusqu’à ce que Noé dise : « Entre donc, diable ! » – en s’adressant à elle, et le diable, invisible, put s’embarquer. Quelques animaux refusèrent d’embarquer, pensant qu’ils pourraient nager pendant la durée du déluge, mais ils se trompèrent et se noyèrent. Ce fut le cas d’un bœuf sur les cornes duquel se posèrent les oiseaux célestes, et d’autres volatiles qui disparurent à jamais et dont nous ne connaissons que les noms (Boriţa). Le chef des géants* périt aussi : perché sur le plus haut sommet, il se retint à l’oreille* du ciel quand l’eau monta, mais Dieu lui envoya des moustiques, des oiseaux et des vers qu’il dut chasser de ses mains, et il tomba dans l’onde.
Le diable qui s’était glissé dans l’arche chercha à la percer et créa donc les souris. Dieu, ou Sa mère, ou encore Noé, lança un gant parmi les bêtes, dont l’une se changea en chat et mangea les souris. Selon d’autres mythes, le diable perça lui-même l’arche, mais la sage couleuvre (le lézard ou le serpent) boucha le trou de sa queue et sauva l’arche et ses occupants. Depuis ce temps-là, c’est un péché de tuer ce reptile. Certes, on lui promit de lui sacrifier un homme tous les jours ! D’autres traditions disent que Noé boucha lui-même le trou de l’arche avec ses cheveux et c’est depuis que les hommes sont chauves.
Lorsque la pluie eut cessé, Noé libéra un corbeau* pour qu’il lui dise où en étaient les eaux. Le corbeau trouva bien des cadavres d’hommes et de bêtes et se mit à les dévorer ; trois jours plus tard, il regagna l’arche : Noé le condamna à perdre ses plumes blanches, à devenir noir, à se nourrir de cadavres et à couver ses œufs de décembre à janvier, la période la plus froide de l’année.
Une cigogne* reçut la même mission, mais elle s’attarda. Noé la maudit. Ses pattes et son bec prirent la couleur de la chair dévorée. Seule la colombe revint à temps avec une branche d’olivier, de sapin ou de saule.
En souvenir de cet événement, le ciel s’orne de la constellation appelée « la petite colombe ».
Le déluge passé, Noé libéra toutes les bêtes, sauf la grenouille et le moineau : ils quittèrent l’arche ligotés, pouvant juste sautiller et non courir. La couleuvre demanda à Noé de tenir sa promesse, mais le nombre des hommes était petit et Noé trouva le sacrifice trop grand. Il décida donc de brûler la couleuvre. La fumée qui se dégagea ne plut guère à Dieu qui envoya un vent la dispersant sur toute la terre. Les cendres donnèrent naissance aux puces* qui toutes ensembles prélèvent en une journée autant de sang qu’un homme possède.
Dieu décida qu’il n’y aurait pas d’autre déluge et Noé détruisit son arche. De crainte d’une nouvelle catastrophe, ses enfants l’en blâmèrent, alors Dieu créa l’arc-en-ciel* comme garantie qu’il n’y en aurait plus. Immédiatement après le déluge il n’y eut plus d’eau potable, alors Dieu donna du vin à Noé (Vigne, vin*) mais comme celui-ci oublia de Le remercier, il maudit le breuvage à posséder la force de soûler les hommes.
9Noël, le Père (Moş Crăciun). Le témoignage le plus ancien le présente comme un pâtre cruel possédant trois filles qu’il mutila, et une femme, Crăciuneasa, à laquelle il interdit d’exercer son métier de sage-femme et d’accorder asile aux étrangers. Quand la Vierge Marie* demanda l'hospitalité, elle dut passer la nuit dans l’étable avec les bêtes. Malgré l’interdiction, Crăciuneasa délivra Marie de Jésus. Noël lui trancha les avant-bras, mais ils repoussèrent quand sa blessure toucha les langes de Jésus ou bien l’eau de son premier bain. Marie guérit aussi les filles de Noël – l’une était aveugle, l’autre possédait une jambe plus courte que l’autre, etc. – et transforma l’étable en un château brillant comme le soleil et où retentissait une musique céleste. Quand Noël eut vu ces miracles de ses yeux, il demanda pardon à Marie et lui offrit l'hospitalité ainsi qu'à Jésus pour la durée des fêtes. Premier chrétien, il a donné son nom à la Nativité (Crãciun). 11 accueillit et nourrit aussi saint Jean*.
10Selon d’autres traditions, Noël fut l'un des pâtres qui adorèrent Jésus, l'un des rois de Bethléem, un grand saint, l'apôtre le plus ancien, un aveugle ou l’empereur de Constantinople ; parfois, il est même assimilé à Dieu ou au Christ. Les chants de Noël (Colindes*) le représentent un verre de vin à la main, au fond duquel sont dessinés la Lune* et le Soleil*. Ils le présentent aussi comme un vieillard à la barbe blanche comme neige.
11Noisetier (Alunul). En mythologie, c’est un arbre important. Avec ses branches, les femmes peuvent confectionner des charmes amoureux et arrêter les orages. Qui possède un rameau de noisetier sur lui peut empêcher les sorcières de dérober le lait de ses vaches, tuer les serpents, découvrir les trésors cachés, interdire au démon l’entrée de sa demeure, etc. On peut transmettre les maladies en offrant une branche de noisetier.
Si un ivrogne boit une tisane de fleur de noisetier, il ne supporte plus le vin. Ces feuilles guérissent de la morsure des reptiles et les noisettes récoltées par des femmes nues, les fièvres. Portées en amulettes, les noisettes ont un grand pouvoir.
Au Banat et en Olténie, les petits enfants déposent des rameaux de noisetier sur les tombes du cimetière afin que les morts reposent en paix. Grâce à de tels rameaux, la Vierge Marie* préserve ainsi chaque année la terre de la dévastation : la terre s’appuie sur un pilier que ronge le diable ; à la fin de chaque année, alors qu’il va achever son œuvre, Marie le menace des branches de noisetier. Le diable lève les yeux vers elle et Marie remet du fer neuf dans le trou du pilier si bien que la terre est sauvée pour une année. On dit aussi que Caïn cacha le corps d’Abel dans un bouquet de noisetier après l'avoir tué, mais que Dieu le vit.
12Novac. C’est le prototype de l’homme fort et héroïque. C’est un géant* immense, qui a grand appétit et peut abattre toute une armée. On ne peut le vaincre qu’en lui racontant un conte qui l’endort. On dit qu'il y eut un peuple des Novaci habitant la terre aux origines. Quand ils virent les premiers hommes, ils crurent que c’étaient des fourmis et voulurent les tuer, mais leur roi leur apprit qu’il s’agissait d’hommes et que le monde leur appartiendrait. On trouve partout des traces de ces gens. L’un voulut essayer le tranchant de son couteau et le lança contre le sommet d’un mont qu’il trancha ; depuis ce temps-là, la montagne est plate en haut et s’appelle Retezatu (La Tranchée). Bien des collines ne sont que les tombes des Novaci et maints rochers rappellent leurs activités. Les Novaci ont, dit-on, creusé un profond sillon au Sud du pays, la Brazda lui Novac, que l’on peut encore voir. Ils furent anthropophages, possédaient une bouche dans le visage, avec laquelle ils mangeaient, et une autre sur la nuque d’où ils expulsaient les os. Pour les anéantir, Dieu envoya le déluge ; leur chef se cramponna à l’anse du ciel mais finit par tomber et périt (Oreilles du ciel*).
Un cycle de ballades narre les aventures d’un héros invincible nommé Novac et de sa famille. Il fonda Constantinople*, maîtrisa une fée, occit un dragon de la tête duquel sortent, chaque année, les mouches goloumbaques* (Iorgovan*), libéra son fils Grouia* prisonnier des Turcs et dépassa ceux-ci en prouesses guerrières et en capacité à boire. Il mit fin à ses jours quand, avec Iorgovan, il entendit le premier coup de feu : ils se firent enterrer vivants pour montrer que le temps des vrais héros était révolu.
13Novembre (dénomination populaire Brumar, de roum. brumă = givre). Ce mois qui recouvre la nature de givre est aussi un personnage mythique de sexe masculin qui prive les fleurs de leur parfum en les embrassant, ce qui les fait faner.
14Noyer, bois de (Nucul). Le noyer est un arbre qui tire la force de fleurir de l’ouverture du ciel aux grandes fêtes. À l’origine du monde, quand Adam et Ève furent chassés du ciel, ils étaient bien solitaires. Ève rêva que, si son époux et elle-même mangeaient chacun deux noix, ils pourraient se reproduire. Depuis ce temps-là, il y a des enfants.
On ne plante pas les noyers car la personne qui le ferait mourrait quand le tronc serait aussi gros que sa gorge. Il existe néanmoins une solution : lorsqu’on en plante un, il faut tracer un cercle autour de l’arbre, si grand que celui-ci ne puisse en atteindre le bord en une vie humaine. Le noyer pousse aussi du ventre d’un empereur ayant chassé sa fille enceinte. Dans les contes, les méchantes fées* habitent les noyers ou à proximité, et la brave fillette y trouve de merveilleux habits. Le héros d'un récit, revenant après plusieurs siècles du Pays de l’Immortalité et ne reconnaissant plus personne, entra dans un noyer qui s’ouvrit pour le recevoir.
Qui abat un noyer meurt, et qui brûle son bois a mal aux dents. C’est dans le creux d’un noyer que l’on cache le premier cheveu que l’on coupe à un enfant, afin qu’il ait une belle chevelure. Il faut déposer une noix dans le premier bain d’une fillette afin qu’elle ait une belle poitrine pas trop grosse. Il faut aussi en mettre une dans l’eau où l’on se lave le visage à Noël afin de rester en bonne santé. Une décoction de feuilles de noyer assainit le sang, enfin, une noix portée en amulette est très puissante.
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