Le langage du désir. Le Rouge et le Noir à la lumière du « désir triangulaire » de René Girard
p. 235-244
Texte intégral
1Depuis l’étude de René Girard, Mensonge romantique et vérité romanesque, on sait qu’un certain type de discours est susceptible d’éveiller le désir dans le monde romanesque de Stendhal, à savoir celui qui signale aux personnages l’existence de rivaux ou de « médiateurs ». À titre d’exemple, les mots adressés par le père Sorel à M. de Rênal « Nous trouvons mieux ailleurs1 » conduisent immédiatement M. de Rênal à employer Julien Sorel comme précepteur – à tout prix. De même, le discours du « jeune homme à moustaches » et de ses voisins au bal chez M. de Retz suscite l’intérêt de Julien pour Mathilde de La Mole. Ayant entendu qu’ils nomment celle-ci la « reine du bal », Julien constate en effet : « Puisqu’elle passe pour si remarquable aux yeux de ces poupées, il vaut la peine que je l’étudie […]2. » On sait aussi que, quoiqu’elles ne contiennent au fond aucun mot sincère, les lettres d’amour écrites par Julien à Mme de Fervaques amènent Mathilde, la malheureuse, à donner à Julien des « garanties3 ».
2Nous allons examiner ces cas particuliers de plus près et également considérer quelques autres types de discours qui suscitent – ou anéantissent – le désir dans l’univers du Rouge et le Noir, notamment à propos de Mathilde et de Julien. On remarquera par exemple que le langage des yeux et des regards, qui, chez Stendhal, joue un rôle si important pour le désir de l’autre, n’est pas forcément lié au désir mimétique. À la fin, sera discutée, de façon plus générale, la validité des hypothèses de Girard sur le roman de Stendhal.
3Arrêtons-nous d’abord sur la scène de la négociation entre le père Sorel et M. de Rênal, scène qui selon Girard constitue l’exemple typique de la médiation interne4. Girard a raison de souligner la présence du rival M. Valenod dans l’esprit de M. de Rênal quand celui-ci prend la décision d’employer Julien. Le fait que M. Valenod, « […] n’a pas de précepteur pour ces enfants » ainsi que la réplique de Mme de Rênal « — Il pourrait bien nous enlever celui-ci » décident M. de Rênal, cela est clair5. Au cours de ses négociations avec M. de Rênal, le père Sorel voit le pouvoir qu’il a sur ce personnage riche et normalement supérieur à lui et il profite de la situation. Ses mots, cités par Girard, « Nous trouvons mieux ailleurs », bouleversent certainement M. de Rênal et amènent ce dernier à augmenter tout de suite le salaire de Julien6.
4Si l’on va au-delà des épisodes auxquels Girard fait référence, on peut trouver d’autres répliques qui déclenchent le même désir triangulaire : « — Je sais où aller, Monsieur, en sortant de chez vous7 », dit par exemple Julien lorsque M. de Rênal lui a reproché d’être négligent. De toute évidence, il s’agit là aussi d’une réplique efficace : « À ce mot, M. de Rênal vit Julien installé chez M. Valenod. — Eh bien ! Monsieur, lui dit-il enfin avec un soupir et de l’air dont il eût appelé le chirurgien pour l’opération la plus douloureuse, j’accède à votre demande8. »
5Le fait que M. de Rênal dépende à ce point de M. Valenod n’échappe pas à Mme de Rênal, qui essaye d’en tirer un profit personnel. Ainsi, pour adoucir les effets – négatifs pour Julien et elle-même – d’une lettre anonyme reçue par M. de Rênal, elle veut lui faire croire que Julien va entrer en service chez M. Valenod comme précepteur de ses enfants. C’est pourquoi elle dit à Julien :
L’essentiel est que l’on croie à Verrières que tu vas entrer chez le Valenod, ou chez tout autre, pour l’éducation des enfants. // Voilà ce que mon mari ne souffrira jamais. […] Ne doute pas un instant que mon mari ne se conforme à ton égard à ce que lui prescrira l’opinion publique.9
6Mme de Rênal a compris qu’en évoquant l’opinion des autres, du public, des rivaux, elle pourra toujours manipuler son mari vaniteux. Elle sait bien que si elle rappelle à M. de Rênal que Valenod peut lui enlever Julien, celui-ci va augmenter en valeur aux yeux de son mari. Lorsqu’elle lui propose de renvoyer Julien avec la remarque qu’il « […] trouvera facilement à se placer, par exemple chez M. Valenod ou chez le sous-préfet de Maugiron, qui ont des enfants », M. de Rênal estime, en effet, que sa femme est bien « sotte10 ». Ensuite, en montrant à son mari les lettres d’amour que M. Valenod lui a écrites, elle lui fait comprendre qu’encore un objet qu’il possède est désirable aux yeux de M. Valenod, à savoir elle-même. Par conséquent, la colère de M. de Rênal s’intensifie : il hausse la voix, se frappe la tête « avec fureur », devient « ivre de colère », brise son précieux secrétaire et détruit son beau parquet11. On pourrait voir là une illustration de cette violence que Girard conçoit ailleurs comme la conséquence de la rivalité12. En fait, Mme de Rênal se donne beaucoup de peine pour empêcher son mari d’aller se battre en duel avec M. Valenod. Il va même chercher des pistolets qu’il fait charger13.
7Comme on le voit, ces exemples s’accordent à beaucoup d’égards avec le modèle de Girard ; Julien est bien un objet de désir « interchangeable » pour M. de Rênal aussi bien que pour M. Valenod. Ce ne sont pas les qualités réelles de Julien qui incitent M. de Rênal et M. Valenod à l’employer : c’est l’idée même d’avoir un précepteur qui les préoccupe. Il est évident que le médiateur importe plus à leurs yeux que l’objet désiré. Ce qui est moins évident est peut-être la structure triangulaire du désir de ces deux rivaux. Girard situe le médiateur au-dessus du sujet, mais on peut tout autant envisager les deux rivaux au même niveau, parce qu’aucun des deux ne regarde explicitement l’autre comme supérieur : rien n’indique que la haine qu’ils ressentent l’un pour l’autre soit au fond de l’admiration14.
8Un autre exemple qui semble s’accorder assez bien avec le modèle de Girard est l’épisode de Mme de Fervaques. Julien déclenche, de fait, un désir triangulaire en envoyant les cinquante-trois lettres d’amour à Mme de Fervaques (suivant les instructions de Korasoff). En voyant un jour une réponse de la maréchale adressée à Julien, Mathilde se jette aux pieds de son amant en le suppliant de l’aimer :
— Voilà ce que je ne puis pas souffrir, s’écria Mathilde en s’emparant de la lettre ; vous m’oubliez tout à fait, moi qui suis votre épouse. Votre conduite est affreuse, Monsieur. // À ces mots, son orgueil, étonné de l’effroyable inconvenance de sa démarche, la suffoqua ; elle fondit en larmes, et bientôt parut à Julien hors d’état de respirer. // Surpris, confondu, Julien ne distinguait pas bien tout ce que cette scène avait d’admirable et d’heureux pour lui. Il aida Mathilde à s’asseoir ; elle s’abandonnait presque dans ses bras.15
9À plusieurs occasions, Julien montre en effet qu’il est bien conscient de ce qu’il doit dire pour éveiller ou pour maintenir le désir de Mathilde. « J’ai toutes sortes d’armes et de pistolets », lui déclare-t-il par exemple en montant dans la chambre de Mathilde au clair de lune16. Cette réplique ne peut qu’avoir du succès auprès de Mathilde, pour qui le danger et le devoir sont des ingrédients indispensables à l’amour. Mathilde est fort contente aussi lorsque Julien lui dit qu’il s’exposerait très volontiers au danger en arrivant encore une fois par l’échelle : « En l’écoutant parler, Mathilde était choquée de cet air de triomphe. Il est donc mon maître ! se dit-elle17. » (On se rappelle aussi l’occasion où Julien réveille le désir de Mathilde en se jetant sur l’épée dans la bibliothèque de M. de La Mole.)
10Il n’empêche que Julien fait quelquefois des erreurs importantes, comme lorsqu’il avoue un jour à Mathilde qu’il l’adore : « — Et vous ne m’aimez plus, moi qui vous adore18 ! » Le narrateur commente : « Cette sottise était à peu près la plus grande qu’il pût commettre. » Les conséquences de cette déclaration d’amour sont en effet désastreuses : « Ce mot si franc, mais si stupide, vint tout changer en un instant : Mathilde sûre d’être aimée, le méprisa parfaitement. […] La sensation de Mathilde alla jusqu’au dégoût ; rien ne saurait exprimer l’excès du mépris qu’elle éprouvait en le rencontrant sous ses yeux19.»
11Ce qui n’est pas dit est effectivement aussi important que ce qui est dit, Julien l’apprend grâce à Korasoff : « Je puis tout perdre par un seul mot », se dit-il lorsque Mathilde tombe à ses pieds dans la scène citée plus haut20. Les mots à éviter, il le sait maintenant, sont ceux qui trahiraient son désir pour Mathilde et qui, ainsi, tueraient instantanément le désir de celle-ci pour lui-même. Autrement dit, il faut que Julien joue le rôle du « maître », pour que Mathilde puisse se considérer comme son « esclave ».
12Dans ce jeu, dans cette « dialectique du maître et de l’esclave », dialectique qui repose selon Girard sur la dissimulation du désir21, le langage des yeux est également d’une importance primordiale. Pour rester le « maître » de Mathilde, Julien ne doit pas trop la regarder, il en est bien conscient : « Maintenant, pensa-t-il, il s’agit des regards22.» Plus précisément il s’agit de ne pas laisser le langage trop évident des yeux trahir ses sentiments. Comme on le sait, l’idée qu’il ne doit pas regarder Mathilde préoccupe souvent Julien23.
13Les seuls regards permis sont les regards froids, indifférents. Ces regards-là peuvent éveiller le désir de Mathilde, Julien l’a bien remarqué : « […] il est clair que ce sont mes regards pleins de froideur qui ont allumé l’amour baroque que cette fille de si haute naissance s’avise d’avoir pour moi24.»
14Les regards que Julien jette à Mme de Fervaques dans les soirées d’opéra ont le même effet. À ces occasions, il s’agit pour Julien de feindre le désir. Comme prévu, le désir de Mathilde pour Julien s’en intensifie.
15Ce rôle important des regards d’éveiller et de maintenir le désir n’est pas négligé par Girard, bien sûr. Selon Girard, les manœuvres de Julien sont au fond un « renoncement » ou une « ascèse pour le désir », ce qui nous semble juste25. On retrouve d’ailleurs l’idée de l’ascèse chez des théoriciens du désir comme Jacques Lacan et Gilles Deleuze. On peut se demander, cependant, pourquoi Girard considère ce phénomène comme triangulaire. « L’être aimé se dédouble en objet et en sujet sous le regard de l’amant », affirme Girard26. Par conséquent, les trois sommets du triangle « sont occupés par l’amant, par l’aimée et par le corps de cette aimée ». Julien et Mathilde seraient donc des sujets, des objets et des médiateurs l’un pour l’autre. Lorsque Julien joue le rôle du « maître », il manifeste, aux yeux de Mathilde, un désir de lui-même que copie Mathilde par la suite. Voilà selon Girard un exemple de « coquetterie » ou de « désir de soi27 ». Cette hypothèse n’est cependant pas vérifiable dans le texte : à s’en tenir à ce qui est explicite, c’est l’indifférence de Julien qui incite le désir de Mathilde plutôt qu’un « tiers » quelconque.
16Revenons maintenant à la scène du bal de M. de Retz que nous avons soulevée au début. Dans cette scène, c’est Julien qui est la victime du désir des autres. Ici, les médiateurs sont M. de Croisenois, M. de Luz et M. de Caylus, entre autres. C’est en effet avec beaucoup d’attention que Julien écoute le discours du « jeune homme à moustaches » et de ses voisins lorsqu’ils nomment Mathilde « la reine du bal28 ». Et c’est précisément à ce moment que Julien s’intéresse à Mathilde pour la première fois : « Puisqu’elle passe pour si remarquable aux yeux de ces poupées, elle vaut la peine que je l’étudie, pensa-t-il. Je comprendrai quelle est la perfection pour ces gens-là29.»
17Le rival le plus important pour Julien est le marquis de Croisenois. À l’instar de la victime du désir triangulaire, Julien admire M. de Croisenois tout en se considérant lui-même inférieur30. Il lui semble que M. de Croisenois a toutes les qualités qui lui manquent. Tout comme le médiateur défini par Girard, M. de Croisenois est donc bien une sorte de modèle pour Julien. Conformément à ce qu’affirme Girard concernant le rapport entre la rivalité et la violence, on pourrait même entrevoir des effets violents de la rivalité entre Julien et M. de Croisenois, même si cette violence reste sur le plan de l’imagination : « Que je voudrais qu’il se fâchât ! dit Julien ; avec quelle assurance je lui donnerais maintenant un coup d’épée. Et il faisait le geste du coup de seconde31. »
18Ces exemples ne suffisent pas, bien sûr, pour tirer des conclusions générales sur le « désir triangulaire » chez Stendhal. Comme on le sait, dans Mensonge romantique et vérité romanesque, les hypothèses de Girard sur l’œuvre de Stendhal sont nombreuses. Dans une autre étude, portant sur le Rouge et le Noir et sur la Chartreuse de Parme, nous avons examiné ces hypothèses de façon plus détaillée32. À propos de la médiation interne nous avons pu confirmer entre autres que la personne rivale joue très souvent le rôle d’un « obstacle » qui favorise le désir du sujet pour l’objet. Un exemple qui s’accorde bien avec le modèle de Girard est celui de Julien, dont le désir de conquérir Mathilde est éveillé par M. de Croisenois. Dans la Chartreuse de Parme, on peut mentionner celui du comte M., qui désire La Fausta « à travers » Fabrice. Toutefois, le tiers n’est pas toujours présent au moment précis où naît le désir, comme l’exige le modèle de Girard : on peut songer par exemple au désir de Mme de Rênal pour Julien, ou à celui de Fabrice pour Clélia, de Clélia pour Fabrice, de Mosca pour Gina, de Gina pour Fabrice ou encore de Ferrante Palla pour Gina. Le rôle primordial que joue le regard dans la naissance du désir, notamment dans la Chartreuse de Parme, révèle que c’est parfois l’objet lui-même qui suscite le désir du sujet, autrement dit qu’il existe bien un désir spontané, à l’encontre de l’hypothèse de Girard. En effet, si c’est la vue de l’autre qui éveille les désirs des personnages, cela signifie que le désir ne dépend pas d’un tiers pour naître. Le fait qu’on tombe amoureux en regardant l’autre indique aussi qu’on est capable de voir l’autre et de le désirer tel qu’il est. C’est ainsi que le contact visuel entre les personnages contredit également l’hypothèse de l’« éclat trompeur33 ».
19En outre, on doit noter que le médiateur n’est pas le seul obstacle entre le sujet désirant et l’objet du désir dans les romans de Stendhal. D’autres facteurs qui contrarient le désir tout en le renforçant sont la prison, le mariage, la religion, le remords, la distance physique et la distance sociale. Qu’ils soient créés par les personnages eux-mêmes ou qu’ils viennent du monde extérieur, ces obstacles ne sont pas nécessairement reliés à l’« imitation d’un tiers ».
20Pour appliquer le modèle de Girard, il est parfois nécessaire de compléter le sens du texte stendhalien et de remplir certains « blancs ». Par exemple, il est rarement explicite que le modèle soit considéré comme supérieur par le sujet désirant, autrement dit que le rival fonctionne comme un modèle. Dans plusieurs cas, comme dans celui de M. de Rênal et de M. Valenod et dans celui de Mathilde désirant Julien à travers Mme de Fervaques, c’est surtout de la haine que ressent le sujet désirant pour le rival et rien n’indique que cette haine soit au fond de l’admiration, comme le soutient Girard. Ainsi, il ne va pas de soi que le médiateur se trouve au-dessus du sujet ni, par conséquent, que la « forme » du désir soit triangulaire : le sujet et le rival sont, pour ainsi dire, dans la même sphère, physiquement aussi bien que spirituellement. Finalement, rien ne permet d’établir que l’« ascèse pour le désir » et l’indifférence soient liées à l’« imitation d’un tiers ».
21En ce qui concerne la structure du désir des personnages stendhaliens, celle-ci s’est montrée difficile à identifier, notamment à propos de Julien Sorel. L’application du modèle de Girard présuppose en fait que l’on peut identifier un désir ou un objet de désir spécifique et bien défini dans le texte, ce qui est loin d’être toujours le cas chez Stendhal. Cette difficulté est sans doute liée au problème général d’identifier ce qui, dans un roman raconté à travers la focalisation interne et variable, est posé comme vrai. Comme on le sait, tout dans le roman stendhalien est filtré à travers une conscience, celle d’un personnage (parfois naïf et inconscient de ce qui ce passe autour de lui ou de ce qu’il ressent) ou celle du narrateur (qui est tantôt réticent, tantôt sympathisant, tantôt critique vis-à-vis du comportement des personnages). S’il est si difficile de « fixer » le désir de Julien, c’est aussi parce qu’il endosse sans cesse des rôles et que le narrateur s’abstient parfois de révéler les motifs derrière son comportement. Pour la même raison, il est également impossible d’établir avec certitude quelle serait la « vérité » du désir que Girard associe à la conversion de Julien. On sait que le héros renonce à certaines valeurs et à un certain comportement, mais on ne voit pas clairement dans quelle mesure ce comportement a été révélateur de ses désirs véritables. En tout cas, la conversion n’implique pas, ni pour Julien ni pour Fabrice, un renoncement à tout désir, comme le voudrait Girard (étant d’avis que tout désir est triangulaire) : ils ne renoncent notamment pas au désir de se réunir avec l’aimée.
Notes de bas de page
1 Cités par Girard, Mensonge romantique et vérité romanesque, éditions Bernard Grasset, « Pluriel », 1961, p. 20.
2 Le Rouge et le Noir (RN), p. 284-285. Toutes nos références à ce roman renvoient à l’édition du Livre de Poche classique, 1997, annotée et présentée par M. Crouzet.
3 Ibid., p. 428.
4 Le désir triangulaire que Girard voit s’établir entre M. de Rênal, M. Valenod et Julien constitue son exemple principal : c’est l’exemple qu’il développe le plus et il y revient à plusieurs reprises. De toute évidence, Girard considère ce cas comme typique du désir dans l’univers romanesque de Stendhal, considération qui, cependant, est contestable. En effet, on pourrait objecter à Girard qu’il attache trop d’importance aux intrigues politiques et sociales des messieurs de Rênal et Valenod, qui, malgré tout, n’ont pas de fonction capitale dans le roman.
5 Ibid., p. 22.
6 Girard, op. cit., p. 20. C’est Stendhal qui souligne.
7 RN, p. 69.
8 Ibid., p. 69.
9 Ibid., p. 125. Le symbole // indique un changement de paragraphe.
10 Ibid., p. 132.
11 RN, p. 134-138.
12 Dans Shakespeare Les feux de l’envie, Girard parle des conséquences violentes du désir triangulaire, mais surtout d’une violence « potentielle », autrement dit d’une violence qui aurait pu exister dans les pièces de Shakespeare (voir Shakespeare Les feux de l’envie, éd. du Livre de Poche, Grasset & Fasquelle, 1990, p. 386-387, 390, 398).
13 RN, p. 160.
14 Pour des analyses plus approfondies du désir de M. de Rênal et de M. Valenod, voir A. Mörte Alling, Le désir selon l’Autre. Étude du Rouge et le Noir et de la Chartreuse de Parme à la lumière du « désir triangulaire » de René Girard, Études romanes de Lund 65, Studentlitteratur, Lund 2003, p. 34-41, 184-185.
15 RN, p. 421-422.
16 Ibid., p. 343.
17 Ibid., p. 346.
18 Ibid., p. 356.
19 Ibid., p. 356.
20 Ibid., p. 422.
21 Voir sur ce point Girard, op. cit., p. 132, 179.
22 RN, p. 404.
23 Voir par exemple RN, p. 405 : « Julien se disait à chaque instant : Je ne dois pas trop regarder Mlle de La Mole, mais mes regards non plus ne doivent point la fuir. » ; p. 410 : « En regardant d’une certaine façon sous le bord de son chapeau, il apercevait la taille de Mathilde sans voir ses yeux. Par conséquent, se disait-il, elle ne peut voir les miens, et ce n’est point là la regarder. » et p. 404 : « Mes regards seront éteints et ne me trahiront pas ! »
24 Ibid., p. 335.
25 Voir Girard, op. cit., p. 181.
26 Ibid., p. 125.
27 Ibid., p. 25.
28 RN, p. 284-285.
29 Ibid., p. 285.
30 Voir aussi RN, p. 311 : « Il serait plaisant qu’elle m’aimât. Qu’elle m’aime ou non, continuait Julien, j’ai pour confidente intime une fille d’esprit, devant laquelle je vois trembler toute la maison, et plus que tous les autres le marquis de Croisenois. Ce jeune homme si poli, si brave, et qui réunit tous les avantages de naissance et de fortune dont un seul me mettrait le cœur si à l’aise ! »
31 RN, p. 329.
32 Voir A. Mörte Alling, op. cit.
33 Voir Girard, op. cit., p. 32.
Auteur
Université de Lund (Suède)
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