Chapitre 6
Le paisible Frioul oriental
p. 113-122
Texte intégral
1La rivière Judrio (Idrija en slovène) forma, de 1866 à 1919, la frontière entre l’Italie et l’Autriche-Hongrie, séparant le Frioul oriental, tombé dans la mouvance des Habsbourg depuis 1500 (son nom officiel était : « comté-principauté, contea principesca1, de Gorizia et de Gradisca)2 du Frioul occidental, territoire traditionnellement vénitien, annexé par l’Italie en 1866. Géographiquement, le Frioul oriental correspond à la vallée de l’Isonzo/Soca et à sa mince plaine côtière. Son chef-lieu, Gorizia (Görz en allemand, Gorica en slovène) est situé justement là où l’Isonzo débouche dans la plaine.
Depuis 1849, il formait une province autonome, même s’il partageait, avec Trieste et l’Istrie, un luogotenente commun, résidant à Trieste. Au recensement de 1910, la population totale (sur un territoire de 2 918 km2) était de 249 000 habitants, dont 154 537 de langue slovène, 90 181 de langue italienne, 4 481 de langue allemande3.
En 1914, à la Diète provinciale, sur 41 députés, 20 étaient de langue slovène, 21 de langue italienne. Le Frioul oriental envoyait au Reichsrat cinq députés, trois italiens et deux slovènes.
2Une terre germano-slave, imparfaitement et tardivement italianisée
3Depuis le Moyen Âge, la région juxtaposait une noblesse féodale de langue germanique à une paysannerie de langue frioulane, à laquelle se mêlèrent, à partir du xvie siècle, des serfs slovènes.
La ville de Gorizia s’italianisa grâce aux nouveaux ordres (capucins, jésuites…) introduits par la Contre-Réforme. Les actes officiels furent rédigés en italien à partir du xvie siècle4. En visite apostolique en 1596, le nonce Girolamo di Porcia, lui-même frioulan, décrivit Gorizia allemande par la nourriture, la boisson, l’habillement, mais « ordinairement, trois langues y sont familières : allemande, slave et italienne5 ». Trois générations plus tard, en 1660, l’empereur Léopold écrivait en italien, depuis Gorizia : « Le pays, le climat, ne pas entendre d’autre langue que l’italienne… Tout ceci me fait écrire dans cette même langue6. »
4À la veille des révolutions de 1848, l’érudit local Prospero Antonini7 décrivait ainsi Gorizia :
La partie cultivée, industrieuse et policée de la population […] est toute italienne de langue. Seules les plèbes rustiques des vallées juliennes et du Karst font communément usage de rudes patois slovènes ; c’est pourquoi lesdites plèbes, malgré leur supériorité numérique, ne purent jamais détruire le primat ethnique qui revient aux habitants de langue italienne, lesquels moralement, sinon matériellement, prévalent sur tous les autres8.
5Une région rurale et agricole
6L’augmentation de la population germanophone (qui avait presque doublé en trente ans) s’explique avant tout par le développement du tourisme de séjour. En 1873, l’ouvrage du baron Carl von Czörnig9 avait fait une telle publicité à « la Nice de l’Empire austro-hongrois » que bien des Autrichiens fortunés vinrent y prendre leur retraite.
7Sinon, la région restait essentiellement rurale et agricole. Les chantiers navals de Monfalcone, ouverts en 1908 par les armateurs triestins Callisto et Alberto Cosulich10, et quelques usines à Gorizia (en particulier celle de traitement des métaux non ferreux Ritter dans le faubourg de Straccis/Strazig, au bord de l’Isonzo, à l’ouest de la ville), étaient les seules industries. En 1914, Virginio Gayda écrivait : « Ici, tout s’immobilise dans une silencieuse passivité campagnarde qui ralentit, endort la modernisation […] C’est un peuple pauvre, lent, doux11. »
8Comme dans le Trentin, mais à la différence des autres terres irrédentes, la ferveur catholique restait forte en Frioul, aussi bien chez les Italiens que chez les Slovènes. Depuis 1751, l’archevêché de Gorizia12 avait autorité sur les évêchés de tout le Litorale. Et si les libéraux dominaient à Gorizia même, le reste du comté était nettement clérical. En 1848, le Frioul oriental était resté fedelissimo, totalement sourd aux appels à l’unité frioulane qui lui parvenaient de l’autre côté de l’Isonzo, de la partie du Frioul rattachée au Royaume lombardo-vénitien. En 1882, le journal catholique l’Eco del Litorale devait même désapprouver la Triplice, au point d’être censuré par les autorités autrichiennes pour son ton anti-italien : « Le royaume d’Italie résume les aberrations du libéralisme, de la maçonnerie judaïque et des erreurs de la modernité13. » On peut aussi évoquer l’incident de la Fête-Dieu 1892 à Lucinico/Locnik (faubourg, au nord-ouest de Gorizia). Quand le prêtre prêcha en slovène, les fidèles italophones quittèrent l’Église et l’un d’entre eux s’introduisit dans le clocher pour y sonner le tocsin.
Évoquons aussi ce prêtre qui, alors que des activistes slovènes étaient arrêtés, se découvrit en disant : « Allez mes fils, consolez-vous en pensant que Jésus aussi a dû souffrir beaucoup. Recevez ma bénédiction14. » Attilio Tamaro déplorait (en 1924) que « Trieste avait entre elle-même et le reste de l’Italie, la masse du Frioul, alors presque hermétique aux idées nouvelles15 ».
Des conflits ethniques circonscrits à Gorizia
9Dans les campagnes, c’était chacun chez soi : aux Slovènes la montagne, aux Italiens la plaine. En tout cas, dans le Frioul, et contrairement à ce qu’on pouvait observer en Dalmatie, en Istrie et, dans une certaine mesure, à Fiume et Trieste, l’antagonisme ethnique ne se doublait pas d’un antagonisme social. C’est pourquoi, dès 1867, le comté avait adopté, sans heurts, le bilinguisme italo-slovène16, question qui devait donner lieu à tant de disputes, en Istrie ou à Trieste.
Gorizia et ses faubourgs étaient, finalement, le seul endroit où les ethnies se rencontraient ; et s’affrontaient. Carlo Favetti fut élu podestà en 1861 (mais l’élection ne fut jamais ratifiée par les autorités) ; virulent irrédentiste ante litteram, il fut condamné en 1867 à six ans de prison, mais vite libéré et expulsé, sur l’intervention du roi Victor-Emmanuel. Alors qu’il avait obtenu l’autorisation de rentrer à Gorizia, y terminer sa vie, il dut, à nouveau, quitter l’Empire, après les manifestations de 1878.
10Le feu de paille de 1878
11Jusqu’en 1878, « l’inconsistance d’un parti “italien” est confirmée – involontairement – par l’historiographie elle-même, qui va (en vain) à la recherche d’anticipation du mouvement irrédentiste ». Au-delà de mouvements de mauvaise humeur, moins anti-autrichiens qu’anti-gouvernementaux, « rares sont ceux pour qui l’Italie est quelque chose de plus qu’une suggestion confuse, aspiration à quelque chose de mieux en face de mécontentements et de difficultés17 ».
12Mais dans le sillage de la déception du congrès de Berlin (voir p.), un premier activisme irrédentiste connut son paroxysme autour du 2 juin 1878, le dì dello Statuto : affichages sauvages, lancers de pétards ; on hissa un drapeau italien sur le Montecalvario/Podgora18. Le 18 août, anniversaire de l’Empereur, plusieurs pétards explosèrent autour de la cathédrale. Constatons une nouvelle fois combien hostilité à l’Église et hostilité aux autorités autrichiennes allaient souvent de pair.
13Le 28 septembre 1878, devant la Diète provinciale, le capitaine provincial Luigi von Pajer dénonça ces manifestations dont le but était :
De nous rendre familière et agréable l’idée de nous détacher de l’Autriche. Ces évènements, bien qu’alarmants, n’ont pas pour nous le prestige de la séduction… Notre population n’a pas l’étoffe des carbonari. Et je ne parle pas seulement des Allemands et des Slovènes, naturellement hostiles parce que c’est contre eux que sont dirigées ces manifestations, mais aussi des habitants de cette ville et du territoire de Gorizia, qui s’enorgueillissent de parler la « lingua del sì ». Ils considèrent comme un anachronisme et une utopie de ressusciter la question italienne parmi nous, d’enflammer la révolte d’un pays habité de nations diverses et liées par amour sincère et profond à la dynastie très auguste des Habsbourg Lorraine. […] Gorizia ne peut descendre à l’humiliante condition d’ultima Thulé du royaume d’Italie, elle ne veut pas commettre un suicide et, par là même, un acte de félonie contre la très auguste maison d’Autriche à qui elle fût, et sera toujours très attachée19.
14L’activisme slovène
15Le 18 octobre 1868 se tint le premier tabor20 slovène à Sambasso/Sempas. À partir de là, selon Del Bianco :
Arrivèrent de Ljubljana des orateurs slaves pour tenir des conférences dans les grandes salles d’auberges de campagne, puant le vin et le tabac, et ils excitèrent le peuple si enclin à suivre les belles paroles qui, pour se le rendre favorables, l’exaltent et le trompent, lui faisant miroiter le mirage de richesses faciles à obtenir sans trop de peine21.
Dès lors, les tensions ethniques allèrent croissant, à Gorizia.
16Le tourisme excursionniste en souffrit, car « l’antipathie envers le signore italien était souvent plus forte que l’intérêt et l’hospitalité, même si on la payait bien, était empreinte d’un mauvais esprit à décourager n’importe qui22 ». Selon un processus d’appropriation par la toponymie, déjà observé ailleurs, des sociétés savantes slovènes inventèrent des noms slaves aux villes, qui n’avaient pourtant jamais eu que des noms italiens. Ainsi Monfalcone devint Tirzig, Lonzano, Loze…
Gorizia, foyer de tensions
17Les Slovènes s’installèrent, toujours plus nombreux à Gorizia ; et, comme ailleurs, urbanisation et italianisation n’allèrent plus de pair. Le faubourg de Salcano/Solkan23 devint un fief slovène. Désormais, « Gorizia était en majorité, mais non plus exclusivement, italienne. Le cauchemar de la slavisation se concrétisa24 ». Le 16 août 1895, le podestà Carlo Venuti25 protesta solennellement : « Depuis déjà un moment, certains Slovènes, avides de prédominance… font une guerre acharnée à l’élément italien, visant particulièrement la ville de Gorizia, à la possession de laquelle ils aspirent26. » À Gorizia même, en 1910, sur 26 750 habitants, la municipalité recensait 17 856 italophones (14 720 après correction par le luogotenente), 6 653 Slovènes (9819 après correction), 2 077 germanophones (2 044 après correction). En 1900, les Slovènes n’étaient encore que 4 75427.
18Les commerces slovènes se multipliaient avec, dans chaque communauté, des appels au boycott ; en 1901, le Corriere della Sera décrivait :
Rien n’est indifférent. Le sou dépensé dans le magasin du Slovène est un sou enlevé à l’ami et dévolu à l’ennemi28.
[Les dirigeants slovènes] prêchaient sur tous les tons : n’allez pas faire les courses dans les magasins qui ne sont pas slovènes, fuyez ceux où on ne vous parle pas, où on ne vous présente pas la note dans notre langue, ne vous faites pas défendre par des avocats qui ne sont pas slovènes, ne fabriquez qu’avec des ouvriers slovènes, n’allez à la messe qu’avec des prêtres slovènes. Demandez tout slovène, toujours slovène rien d’autre que slovène29.
Jour après jour, cette conquête lente, mais inexorable, progressait, au point que, dans les années qui précédèrent la guerre, à Gorizia, on voyait une venimeuse éclosion d’enseignes allemandes et slaves30.
19Si les violences restaient rares, on signalait des vexations, des mouvements de mauvaise humeur, sans gravité en soi, mais qui pourrissaient la vie quotidienne.
Le territoire slovène devint hostile aux Italiens. Les chroniques de faits divers parlent d’impolitesses systématiques […] La montagne elle-même que les excursions des sociétés sportives parcourent dimanche après dimanche devient un endroit où l’Italien n’est pas le bienvenu, surtout s’il s’y rend isolé31.
20Virginio Gayda dénonçait, en 1913 :
Il y a vingt ans, les Slovènes étaient là, mais on ne les voyait pas… Maintenant, même à Gorizia, les Slovènes forment une colonie compacte et palpable… En 1890, la via dei Signori, n’avait que des enseignes italiennes ; aujourd’hui s’y exhibent des grandes pancartes slovènes32.
Lucio Fabi parle, lui, de « psychose obsidionale… accentuée par la position particulière de Gorizia entourée d’un comté slovène de façon compacte… La menace se faisait toujours plus tangible33 ».
Conclusion
21Comme le constatait l’historien triestin Ernesto Setan, dans le Frioul oriental on ne constate « en presque quarante ans d’irrédentisme, aucune conjuration, aucune conspiration, aucun trouble sensible à l’ordre public, aucun esprit émeutier, car la stérilité de tout geste de ce genre n’était que trop évidente34 ».
22Ici, les italophones étaient, dans les campagnes, aussi bons catholiques que les Slaves. En témoigne la position conciliante de don Luigi Faidutti35, le chef du parti populaire (démocrate-chrétien) local : « Du moment qu’existent sur le même territoire la nationalité italienne et la slovène… au lieu de faire montre d’hostilité l’une envers l’autre, et aspirer à la prédominance, elles devraient amicalement convenir de développer, d’augmenter leurs intérêts communs. » Et il terminait ses manifestes électoraux par : « Pour Dieu, l’Empereur et la Patrie36 ! »37
23Ensuite, la majorité des Italiens étaient ici, en fait des Frioulans, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Et comme la frontière linguistique était à peu près nette, il n’existait pas, hors de Gorizia, de ces zones mixtes, où les tensions sont souvent plus fortes.
Notes de bas de page
1 Le nom allemand, officiel, était : Gefürstete Grafschaft Görz und Gradiska ; il était divisé en cinq cercles : Gorizia, Gradisca, Monfalcone, Sesana et Tolmino.
2 À l’est du Judrio, l’enclave de Monfalcone resta vénitienne jusqu’au traité de Campoformio, en 1797. Au long des xviie et xviiie siècles, « techniciens et fonctionnaires autrichiens » conseillèrent à Vienne de rectifier la frontière avec la république de Venise et en particulier d’annexer l’enclave de Monfalcone. Mais ils ne furent pas entendus. Voir Paolo Fragiacomo, 1997, La grande fabbrica e la piccola città. Monfalcone e il cantiere navale; la nascita di una company town 1860-1940, Milan, Franco Angeli Storia, p. 46-47.
3 Chiffres donnés par Weibel Ernest, 2004, Histoire et Géopolitique de l’Europe Centrale, Paris, Ellipses, p. 185.
4 Ferrari Liliana, 2002, « Gorizia ottocentesca, fallimento del progetto della Nizza austriaca », dans La Venezia Giulia. Storia d’Italia. Le regioni dell’Unità ad oggi, Turin, Einaudi, p. 316.
5 Ibid., p. 316.
6 Cité par Vielmetti Nikolaus, Die Persönlichkeit Ascolis, p. 71.
7 Prospero Antonini (1809-1884), né à Udine, prit énergiquement le parti du Risorgimento en 1848 et dut s’exiler. Son œuvre principale, Il Friuli orientale ; studi, publiée en 1865, visait non seulement à démontrer l’italianité de tout le Frioul, y compris le Goriziano. Et donc, à la veille de la troisième guerre du Risorgimento, à justifier son annexion au Royaume. Plus pessimiste qu’Ascoli, Antonini ne croyait guère à la coexistence pacifique des communautés, et revendiquait, pour l’Italie, des « frontières naturelles » qui auraient protégé les Frioulans des « exigences excessives de Allemands et des Slaves (pretese eccessive di Tedeschi e di Slavi) ».
8 Cité par Ferrari Liliana, ouvr. cité, p. 318.
9 Carl von Czörnig (1804-1889) haut fonctionnaire (spécialiste de la statistique) avait passé sa carrière à Trieste, et s’était passionné pour l’histoire et la géographie locale.
10 Sur Monfalcone, voir Fragiacomo Paolo, 1997, La grande fabbrica e la piccola città. Monfalcone e il cantiere navale; la nascita di una company town 1860-1940, Milan, Franco Angeli Storia.
11 Gayda Virginio, ouvr. cité, p. 240.
12 Gorizia était, depuis 1751, l’archevêché suffragant des diocèses de Trieste-Capodistria, Parenzo-Pola et Veglia. Les limites de tous ces diocèses avaient été précisées par la bulle Locum beati Petri du pape Léon XII, du 30 juillet 1828. C’était aussi à Gorizia que se trouvait le grand séminaire. Sur les huit archevêques qui se succédèrent sur le siège de Gorizia, de 1818 à 1918 on comptait quatre Slovènes et quatre Allemands, pas un seul Italien.
13 Cité par Ferrari Liliana, ouvr. cité, p. 361.
14 Del Bianco Giuseppe,1937, La guerra e il Friuli. Irredentismo, neutralità, intervento, Udine, p. 75 et 134.
15 Tamaro Attilio, 1924, Storia di Trieste, Rome, Alberto Stock, tome II, p. 395.
16 Schusser Adalbert, 1972, Zur Entwicklung der italienischen Universitätsfrage in Österreich, thèse de doctorat, université de Vienne, p. 5.
17 Ferrari Liliana, ouvr. cité, p. 339 et 354.
18 Mulitsch Emilio, 1964, « I prodromi dell’irredentismo isontino », dans Gorizia nel Risorgimento. Miscellanea di studi storici per il centenario dell’Unità d’Italia, Gorizia, Biblioteca statale di Gorizia, p. 126.
19 Cité par Mulitsch Emilio, ouvr. cité, p. 129-130.
20 Tabor est un mot qu’on retrouve dans toutes les langues slaves, signifiant campement ou rassemblement en plein air.
21 Del Bianco Giuseppe, ouvr. cité, p. 68.
22 Del Bianco Giuseppe, ouvr. cité, p. 68.
23 Les traités de Paris du 10 février 1947 ont coupé Gorizia en deux et Solkan est désormais en territoire slovène.
24 Ferrari Liliana, ouvr. cite, p. 367 et 369.
25 Voir l’article de Cosma Stefano, 16 mars 2010, « I Venuti, la politica nel sangue », Il Piccolo.
26 Cité par Del Bianco Giuseppe, ouvr. cité, p. 81.
27 Chiffres donnés par Brix Emil, 1982, Umgangssprachen in Altösterreich. Die Sprachenstatistik in der zisleithanischen Volkszählungen 1880 bis 1910, Vienne/Cologne/Graz, Hermann Böhlaus Nachforschungen.
28 Cité par Ferrari Liliana, ouvr. cité, p. 366.
29 Del Bianco Giuseppe, ouvr. cité, p. 76.
30 Del Bianco Giuseppe, ouvr. cité, p. 69.
31 Ferrari Liliana, ouvr. cité, p. 360.
32 Gayda Virginio, ouvr. cité, p. 245.
33 Fabi Lucio, 1991, Storia di Gorizia, Padoue, Edizioni della Laguna, p. 40.
34 Ernesto Setan, cité par Fabi Lucio, ouvr. cité, p. 38.
35 Luigi Faidutti (1861-1931) était originaire de San Leonardo, dans la province d’Udine. Ordonné prêtre en 1884, il s’occupa de l’Action Catholique à partir de 1890. Avec la bénédiction de l’archevêque de Gorizia, Mgr Francesco Sedej (1906-1931), il fut élu conseiller municipal (sous l’étiquette de chrétien-social) de Gorizia et, en 1907, député au Reichsrat, en nette opposition aux libéraux-nationaux. Il interdit à ses ouailles d’adhérer à la Lega nazionale, tout en recherchant, sans grand succès, un modus vivendi avec les Slovènes (Giuseppe Del Bianco, ouvr. cité, p. 248 et 251).
Après le retour de Gorizia à l’Italie, Faidutti dut s’exiler en Autriche. Interdit de séjour en Italie, il vécut quelque temps au Vatican, puis en Lituanie et en Allemagne, où il mourut. Dans sa défense, il affirmera avoir été « buon austriaco e buon nazional ».
36 Cité par Del Bianco Giuseppe, ouvr. cité, p. 241.
37 Encore le 25 octobre 1918, alors que le Reichsrat débattait de l’appel de l’empereur Charles où celui-ci, le 16 octobre précédent, proposait la transformation de l’Empire en un État fédéral et invitait les différents comités nationaux à prendre contact avec lui pour entamer des négociations, le député du parti catholique populaire du Frioul, Giuseppe Bugatto (1873-1948), député de Monfalcone depuis 1907, rejeta sans ambages une éventuelle annexion de sa province par l’Italie. Il préférait encore, expliqua-t-il, une absorption par les Slaves du Sud, ou la constitution, avec Trieste et l’Istrie, d’un État autonome. Voire, pour plus de détails, Umberto Corsini, « Die Italiener », dans Die Habsburger Monarchie, p. 878.
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