Chapitre 5
Le Haut-Adige, une terre irrédente où l’on ne parlait pas italien
p. 103-112
Texte intégral
1La région que les Allemands appellent Südtirol et les Italiens, depuis 1890, l’Alto Adige, correspondait aux Kreise de Bozen, de Brixen, de Meran et de Schlanders, au sein du Kronland du Tyrol ; 7 400 km2 en tout, la taille d’un grand département comme l’Isère ou le Puy-de-Dôme. C’était la plus contestable et contestée des terres irrédentes, car cette vieille terre de culture germanique n’était pas, n’avait jamais été une terre italienne, ni linguistiquement ni politiquement (sauf très brièvement, de 1811 à 1813).
2Au recensement de 1910, sur les 255 000 habitants, 235 000 déclaraient avoir l’allemand comme langue d’usage, 13 000 le ladin1 ; et seulement 7 000 l’italien2. Seuls deux villages (Branzoll et Pfatten) avaient une population italophone autochtone ; sinon, tous les italophones étaient des fonctionnaires ou bien des masadori, ouvriers agricoles saisonniers.
3La passe de Salorno (chiusa di Salorno en italien, Salurner Klause en allemand) marquait la frontière linguistique notée par tous les voyageurs ; qui notaient également que le Welschtirol était beaucoup moins prospère et riant que le Tyrol de langue allemande3. Au nord, 97 % de la population n’avait pas l’italien comme langue maternelle, soit la même proportion qu’en Dalmatie. Mais, alors qu’en Dalmatie, on pouvait considérer que tous les Slaves ayant fait des études secondaires avaient une bonne connaissance, au moins passive, de l’italien, la quasi-totalité des germanophones du Haut-Adige, et quel que soit leur niveau d’instruction, l’ignoraient complètement. La région était d’ailleurs sans lien, ni économique ni historique, avec le monde italophone.
4En 1866, le tridentin Antonio Gazzoletti décrivait :
Un pays profondément et exclusivement allemand. Allemand le type des habitants, allemande la langue, allemands les sentiments, les aspirations, l’histoire, allemand les mœurs, […] plus intimement et populairement allemand que toute autre région de l’Allemagne et à peine moins autrichien que la famille des Habsbourg elle-même. Personne ne l’ignore4.
5Invoquer l’argument linguistique pour compter le Haut-Adige parmi les terres irrédentes était donc irrecevable. Le 17 avril 1848, le gouvernement provisoire de la République lombarde avait d’ailleurs proclamé :
Frères tyroliens, jamais nous n’attaquerons la patrie que Dieu vous a donnée en partage, jamais nous ne franchirons la frontière du pays welsch [= romand]. Nous voulons notre liberté mais, en même temps, la liberté de tous les peuples et donc la liberté du Tyrol. Trente est romand et doit rester romand ; Bozen est allemand et restera toujours allemand5.
L’argument des frontières naturelles
6On a vu que le Tyrol fut divisé, pour la première fois de son histoire, par Napoléon en 1809-1810. L’Empereur, qui avait compris le rôle stratégique fondamental du col du Brenner, en fit la nouvelle frontière entre la Bavière, son alliée, et le royaume d’Italie, dirigé par Eugène de Beauharnais. Séparation du reste, éphémère : dès 1813-1814, les Autrichiens récupérèrent la totalité du Tyrol, y compris le Trentin.
7Mais l’idée des « frontières naturelles » avait discrètement pris corps chez certains. Peut-être enthousiasmé par le relatif succès de la campagne de Garibaldi dans le Trentin (voir p.), Mazzini lui-même revendiqua la frontière du Brenner dans son article « La Pace », publié le 25 août 1866 (soit après la double défaite de Custoza et de Lissa). Après avoir rappelé que « toutes les grandes autorités militaires jusqu’à Napoléon jugèrent que la seule frontière valide de l’Italie était celle tracée par la nature sur les versants qui séparent les eaux de la mer Noire et celle du golfe Adriatique… Le Haut-Adige coupe les communications entre l’ennemi et nous, pour être en sûreté, il nous faut l’avoir ». Mazzini affirmait encore :
Le Trentin est à nous, dans la mesure où une terre italienne peut être à nous, à nous jusqu’au-delà de Brunopoli [transcription italienne de Bruneck] jusqu’à la clôture des Alpes rhétiques… Nôtres sont les eaux qui descendent se verser dans l’Adige… Et la nature, les oliviers, les agrumes, le climat (qui n’a rien à voir avec celle de la vallée de l’Inn) parlent à nous et à l’étranger qui visite l’Italie : ils rappellent la Xe région de l’empire d’Auguste. Et italiennes y sont les traditions, les coutumes ; et italiennes les lignes naturelles du système de communication ; et italienne y est la langue : sur 500 000 habitants, seuls 100 000 sont de souche teutonique, dispersés et facile à italianiser6.
8On ne peut que se demander où Mazzini avait trouvé des données géographiques et statistiques aussi fantaisistes, aveuglé par sa vision des « nations européennes comme des blocs compacts définis par la langue, l’histoire et une assise territoriale que la providence avait, du moins dans le cas italien, clairement identifiée par des frontières aussi naturelles que l’arc alpin7 ». Beaucoup plus réaliste était Carlo Gambillo dans le Trentino, où il reportait ses impressions de voyage, en 1880. Ce partisan de l’autonomie du Trentin devait reconnaître :
Au-delà de la frontière ethnographique, nettement indiquée par le sommet des deux chaînes qui convergent à la passe de Salorno s’étend un pays qui ne peut être agrégé au royaume d’Italie, ni pour des raisons historiques ni par ses mœurs ni par sa langue, sans qu’il soit commis un délit contre le principe des nationalités8.
Le socialiste irrédentiste (une combinaison rare à l’époque, presque un oxymore) tridentin, Cesare Battisti9 affirmait, encore en 1898, dans son livre Il Trentino la légitimité de la frontière linguistique. Il est vrai qu’il devait changer d’avis par la suite.
« Ettore Tolomei, l’homme qui inventa l’Alto Adige10 »
9Le Haut-Adige ne serait peut-être jamais devenu italien sans l’action d’un homme : Ettore Tolomei. Pour la droite italienne, il s’agit d’un héros national. Mais les Tyroliens, même les plus modérés, le considèrent encore, un siècle après l’annexion de 1918-1919, et plus de soixante ans après sa mort, comme leur bête noire, leur duc d’Albe. Mort en 1952, Tolomei demanda à être enterré « la tête tournée vers le nord, de façon à voir comment on chasserait, par le col du Brenner, le dernier Tyrolien du Sud ». Sa tombe fut, à plusieurs reprises (en 1957, puis 1979), la cible d’attaques haineuses. Encore aujourd’hui, elle est sous protection policière.
10Tolomei était né en 1865 à Rovereto, dans une famille garibaldienne. Ayant participé à une manifestation interdite, le jeune Ettore passa quelques semaines en prison, en 1883, et décida, comme beaucoup de jeunes irrédentistes, d’aller poursuivre ses études en Italie. Toutefois, il accepta de revenir faire son service dans l’armée austro-hongroise, en 1888-1889, ce qui lui permit de ne pas être interdit de séjour dans son pays natal. À Florence, puis à Rome (sous la direction de Ruggiero Bonghi, alors président de la Dante Alighieri), il fit des études de géographie et d’histoire, se spécialisant dans la toponymie.
11Auréolé par son séjour dans les prisons autrichiennes, Tolomei fréquenta bien sûr les cercles irrédentistes. C’est alors qu’il commença à parler de l’« Alto Trentino », le « Haut Trentin », non comme d’une province de langue italienne (ç’aurait été tout de même difficile…), mais, tirant parti de l’existence du groupe ladin, d’une « zone grise », c’est-à-dire mixte, tout comme l’Istrie et la Dalmatie, zone grise, où les arguments historiques et géographiques devaient l’emporter sur le principe des nationalités.
12Dès 1890, il écrivait :
Quant à la frontière géographique et naturelle de l’Italie, elle n’est vraiment pas difficile à tracer. Entre nous et les étrangers, il y a un désert de neige, une muraille immense, les Alpes. La paix entre les tribus humaines sera stable et durable quand les patries seront définies et respectées et quand les nations vivront en amour l’une de l’autre, dans les limites tracées par la nature.
C’était là reprendre la théorie des frontières naturelles, lui donner la priorité sur le principe des nationalités. Tolomei qualifiait dédaigneusement de « salurnisti » ceux qui, par souci de ne pas jeter de l’huile sur le feu, ou respect de leurs principes, voulaient limiter les revendications irrédentistes au Trentin italophone, et donc faire coïncider frontière étatique et frontière linguistique, à la Passe de Salurn.
En 1895, au XIe Congrès des géographes italiens, qui se tint à Naples, le frioulan Olinto Marinelli11 avait fait sensation en affirmant que c’était la limite de partage des eaux qui était la plus naturelle des frontières. Et, en 1898, dans le IVe tome de l’encyclopédie géographique La Terra, Tolomei dessina la ligne de crête des Alpes comme la frontière naturelle du nord de l’Italie.
À partir de 1894, il entama une carrière dans les lycées italiens à l’étranger, considérant comme un sacerdoce la mission de défendre l’italianité dans les lycées de Tunis, de Smyrne, de Salonique et du Caire. Il revint définitivement en Italie en 1901 et, nommé inspecteur, consacra le reste de sa vie à la « conquête du Brenner12 ».
13Tolomei passa tous ses congés à sillonner le « Haut-Adige », reprenant ainsi le terme napoléonien, déjà relevé en 1866 par Mazzini. Pourquoi, alors que Tolomei lui-même utilisait celui d’« Alto Trentino », ceci jusqu’en 1890 ? Pour deux raisons. D’abord, le nom du département napoléonien rappelait que cette région avait déjà été incluse (même brièvement) dans un cadre italien. Et ensuite, le fleuve était comme un trait d’union, du Brenner à la lagune de Venise ; même si Tolomei incluait dans le « Haut-Adige » les vallées ladines d’Ampezzo et de Livinallongo, qui ne relevaient pas du bassin fluvial de l’Adige, mais de celui du Piave.
14Le 16 juillet 1904, avec un groupe d’amis irrédentistes, Tolomei entreprit l’ascension du Glockenkarkopf, sommet de 2 912 m sur la ligne de partage des eaux entre l’Adige et l’Inn. Affirmant que lui et ses amis étaient les premiers à en faire l’escalade (ce qui était faux, le sommet avait été vaincu pour la première fois neuf ans plus tôt, le 10 juillet 1895, par les alpinistes Franz Hofer et Fritz Kögel) il le rebaptisa Vetta d’Italia, qui est encore son nom officiel, aujourd’hui : « Ce point septentrional extrême des limites sacrées, je la nomme et la place comme but idéal de toutes les revendications nationales. Depuis l’extrême point boréal de ses Alpes, l’Italie y domine presque les plaines danubiennes 13( !) » Tolomei y déploya un drapeau tricolore et grava un I dans la roche ; le I devait d’ailleurs être détruit, en 1913, par des alpinistes d’Innsbruck.
15En 1906, Tolomei créa la revue savante Archivio per l’Alto Adige, dont l’objectif était de donner une base scientifique aux revendications irrédentistes14. Il sut s’assurer la collaboration de Pasquale Villari, Torquato Taramelli, Paolo Orsi, Angelo De Gubernatis, Alessandro d’Ancona, Olinto Marinelli et Carlo Battisti, noms prestigieux qui servirent à donner, dans l’opinion, une impression de sérieux, d’honnêteté et de rigueur scientifique aux thèses défendues par l’Archivio et son directeur, réputation qui n’était pas toujours méritée.
16Les articles de l’Archivio couvraient tous les domaines, de l’histoire à la géographie, de la géologie au folklore, de la linguistique à l’histoire de l’art… Tous les articles n’étaient pas partiaux et certains avaient même une vraie qualité15. Mais, dans l’esprit de Tolomei, la revue était avant tout un instrument de combat irrédentiste ; il alla jusqu’à déclarer : « Le premier fascicule tout entier aurait pu être considéré [par les Autrichiens] comme un acte de haute trahison. Mais des phrases et des mots hostiles à la “cohésion de l’Empire” avaient été habilement évités16. »
17Tolomei et ses collaborateurs recueillaient soigneusement tout ce qui pouvait « prouver » l’italianité du Haut-Adige, enrôlant sous leur bannière Polybe et Strabon, qui avaient déjà donné à l’Italie la frontière des Alpes, « du Var à Pola »17, Cicéron (« La nature, sans la volonté d’un Dieu, n’aurait pas mis les Alpes pour défendre l’Italie18 »), Dante19 et des centaines d’autres.
Tolomei ne reculait pas devant les « faux patriotiques » ni les statistiques de fantaisie. Il le reconnaissait volontiers lui-même : pour lui le patriotisme l’emportait sur toute considération scientifique : « Qu’à quiconque, qu’il soit né dans la Péninsule ou arrive en tant qu’étranger, s’impose à l’esprit cette évidente certitude quand il franchit ces monts éternels et regarde vers le Midi : Ici commence l’Italie20 ! »
18L’historienne tridentine Maria Garbari (1931-2018) décrivait « Ettore Tolomei, prêt à sacrifier la vérité historique aux mythes nationalistes, [même si] il était peu représentatif de l’opinion des Tridentins21. » Il est, en effet, difficile de calculer exactement l’influence exacte qu’avaient ses efforts sur l’opinion publique, tant dans le Trentin qu’en Italie même.
Beaucoup de Tridentins considéraient même contreproductif l’activisme de Tolomei. L’annexion par l’Italie de tous les territoires jusqu’au Brenner leur apparaissant chimérique, ils concentraient leurs revendications à l’autonomie du Trentin par rapport au Tyrol, et voyaient leurs efforts contrariés par Tolomei qui, justement, s’évertuait à prouver l’unité du Trentin et du Haut-Adige22. Pour Tolomei, dont la courtoisie et l’humilité n’étaient pas les qualités principales, ces « salornisti » étaient « à peine moins que des traîtres à leur patrie23 ».
« L’annexion par la toponymie »
19De tous les ouvrages de Tolomei, celui qui devait avoir les conséquences les plus importantes fut le Prontuario dei nomi locali dell’Alto Adige, publié à partir de 1906. Réalisant un véritable travail de bénédictin, Tolomei y dressait la liste exhaustive de tous les toponymes (allemands, évidemment) du Haut-Adige, quand bien même il ne s’agissait que de simples lieux-dits, et les « traduisait » en italien ; la plupart du temps, il s’agissait d’une transcription, parfois d’une traduction littérale. Parfois aussi, d’une invention ex nihilo. Ainsi, le Vintschgau devint le Val Venosta ; l’Eisach, l’Isarco ; Sterzing devint Vipiteno ; le sommet du Wild Spe devient la Palla Bianca… Il s’agissait, pour reprendre l’heureuse formule de Claus Gatterer24 d’une « annexion par la toponymie ». En 1919, lors des négociations du traité de Saint-Germain, Tolomei distribua aux délégations des cartes détaillées où tous les toponymes, au sud du Brenner, étaient en italien, tous ceux au nord en allemand. Qui examinait ces cartes restait convaincu que le Brenner marquait bien la limite linguistique. Soixante ans avant Yves Lacoste, Tolomei aurait pu, lui aussi, s’exclamer : « La Géographie, ça sert d’abord à faire la guerre ! »
Après l’annexion, Ettore Tolomei, désormais commissaire à la langue et à la culture, revendiqua, dans les 32 points de son Programme de Bolzano, dévoilé le 15 juillet 1923, d’interdire le nom même de Tyrol, de détruire le monument à Walter von der Vogelweide et de « réitalianiser » les prénoms et les noms de famille ! Les fascistes eux-mêmes jugèrent que c’était aller trop loin25.
Conclusion
20Quoi que l’on pense des moyens qu’il utilisait, il est incontestable que Tolomei avait réussi dans son entreprise de rendre raisonnable et possible une revendication italienne sur le Haut-Adige, bref, d’en faire une terre irrédente, ce que même les plus téméraires n’osaient pas envisager, au départ.
Au début de la guerre mondiale, la religion de l’opinion publique italienne était faite ; même Gaetano Salvemini ou Leonida Bissolati [tous deux socialistes] utilisaient le terme Alto Adige que Tolomei avait ressuscité pour ce territoire… Tolomei et ses amis avaient donc réussi, avaient gagné leur première bataille, en agissant dans une pénombre politico-scientifique26.
21Quand les autorités italiennes entamèrent, avec les alliés, les négociations qui devaient déboucher, le 26 avril 1915, sur la signature du pacte de Londres, elles demandèrent, et obtinrent, la promesse du Haut-Adige. Déterminantes furent les considérations stratégiques des militaires : une fois annexé, le Trentin serait resté indéfendable si la frontière n’était pas repoussée jusqu’au Brenner.
Sans la militance de Tolomei et de ses amis, cette revendication n’aurait même pas été envisageable. Mais en faisant annexer par l’Italie une région qui n’était pas italophone, l’irrédentisme se faisait nationaliste et impérialiste, voire proto-fasciste, tournant le dos aux idéaux humanistes du Risorgimento, comme quoi les devoirs envers l’humanité passaient avant ceux envers son propre pays.
Notes de bas de page
1 Les Ladins des vallées qui divergent du massif de Sella parlent une langue romane, mais plus proche du romanche des Grisons, que de l’italien.
2 Cité par Lengereau Marc, 1961, La question du Tyrol du Sud, Paris, Centre de Documentation Universitaire, p. 15.
3 Voir Pombeni Paolo, 2007, Il primo De Gasperi, p. 19.
4 Gazzolettti Antonio, 1860, La questione del Trentino, Paris/Milan, pubblicato per cura dell’emigrazione trentina, p. 12-15.
5 Gazzolettti Antonio, ouvr. cité, p. 20.
6 Mazzini Giuseppe, 25 août 1866, « La Pace », Dall’unità italiana ; reproduit dans Scritti Politici Tome XIV, p. 216-217.
7 Jesne Fabrice, 2013, « Fiume/Rijeka 1919 : question nationale, expérimentations politiques et contrôle social dans un centre urbain », Cahiers de la Méditerranée, vol. 86, p. 85-96.
8 Cité par Framke Gisela, 1987, ouvr. cité, Tübingen, Max Niemeyer Verlag, p. 149.
9 Cesare Battisti (1875-1916) après des études de droit, puis de géographie, se consacra au militantisme dans les rangs socialistes. Et, dès 1898, il se proclamait « irrédentiste ». Mais le plus probable était qu’il entendait, alors : partisan de la défense de l’italianité du Trentin (et des autres terres irrédentes) contre les assauts des Slaves et du Pangermanisme. En 1911, il fut élu au Reichsrat.
Comme pour beaucoup d’autres militants, ce fut la guerre qui rendit Battisti séparatiste et rattachiste. Dès le 11 août 1914, il passait (illégalement) en Italie et mena un rôle de premier plan dans la campagne interventionniste. Lieutenant d’infanterie brillant et courageux, il fut fait prisonnier par les Autrichiens qui, le considérant comme un traître, et non un prisonnier de guerre, le pendirent le 12 juillet 1916, en même temps qu’un autre irrédent, le sous-lieutenant Fabio Filzi, originaire de Pisino, en Istrie.
10 Ettore Tolomei :l’uomo che inventò l’Alto Adige. Tel est le titre de la biographie que Maurizio Ferrandi consacra à Tolomei (2020; Edizioni alphabeta Verlag, Meran).
11 Olinto Marinelli (1876-1926), d’Udine, avait publié, en 1892, Il confine linguistico italo-tedesco. Enseignant la géographie à Florence, de 1902 à sa mort, il est considéré comme le père de la cartographie italienne, celui qui fit, en Italie, de la géographie une véritable science. Le Vidal de la Blache transalpin, en quelque sorte.
12 Tolomei Ettore, 1948 (quatre ans avant sa mort), Memorie di vita, Milan, Garzanti, p. 252 et 262.
13 Ibid, p. 257 et 258.
14 La revue existe toujours, mais le titre, trop connoté, est devenu en 1979 : Rivista di studî alpini.
15 « Condizioni dell’abbonamento: L’Archivio non è infatti pubblicazione da tale indole da richiedere larga diffusione: piuttosto importa che sia cercato nelle biblioteche, nei circoli e nelle sale di lettura e goda il favore di quelle cole persone le quali apprezzandone gl’intenti vogliono efficacemente cooperare al programma ch’è nello stesso suo nome. »
16 Tolomei Ettore, ouvr. cité, p. 271.
17 Polybe, Storia Libro, III, XI ; Strabon, Rerum geograficum, livres V et XVII.
18 Orat. De Pro. Cos. XIV.
19 Suso in Italia bella giace un laco,
A piè de l’Alpe che serra Lamagna
Sovra Tiralli, ed ha nome Benaco. (Inf. 20, 61-63)
20 Cité par Framke Gisela, ouvr. cité, p. 145.
21 Garbari Maria, Simboli e miti nazionali tra ‘800 e ‘900, p. 8.
22 Voir Framke Gisela, ouvr. cité, p. 62.
23 Pisa Beatrice, ouvr. cité, p. 138.
24 Cité par Framke Gisela, ouvr. cité, p. 59.
25 Les 32 mesures du programme de Tolomei furent adoptées par le Grand Conseil fasciste, mais appliquées avec une (relative) souplesse, l’Église catholique s’avérant un contre-pouvoir efficace.
26 Gatterer Claus, 1972, Erbfeindschaft Italien-Österreich, Vienne/Francfort/Zurich, Europaverlag, p. 201.
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L’irrédentisme italien dans l’Empire austro-hongrois (1866-1915)
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