Pistes pédagogiques
p. 213-224
Texte intégral
1Tout comme dans la partie linguistique où nous avons montré comment la dynamique de la langue permet de passer du lexique à la syntaxe, il s’agit, dans cette partie pédagogique, de faire entrer l’apprenant dans la grammaire de la lsf. Ceci implique l’introduction de notions nouvelles et la mise en œuvre de nouvelles habiletés dans l’apprentissage. En effet, les chapitres que nous avons développés jusqu’ici traitaient du lexique, de sa formation et de son organisation à travers, d’une part, les quatre paramètres comme éléments de construction et, d’autre part, l’iconicité comme critère de référence au réel. Avant d’aborder différents éléments plus élaborés de syntaxe avec la grammaire spatiale et le rôle du corps dans la phrase, le présent chapitre expose le lien qui existe entre le lexique et la syntaxe en montrant comment un élément de lexique devient un élément grammatical. Ce glissement de statut linguistique des paramètres est au cœur même des « dynamiques iconiques ». Selon le niveau des apprenants, il n’est pas forcément nécessaire d’utiliser une terminologie linguistique technique en définissant formellement les notions de « stf », « locus », « pointage », « spatialisation », « dynamiques iconiques ». Nous avons choisi ici des applications, réservées à des niveaux moins avancés, permettant d’amener les apprenants à découvrir, dans des formes de grammaire implicite, ces phénomènes syntaxiques spatiaux et iconiques.
2De ce fait, il nous a paru que le registre discursif de la description était celui qui offrait le plus de possibilités pour expérimenter dans une interaction guidée non formelle tous ces éléments syntaxiques. Nous présentons donc trois applications descriptives. La première concernera les noms communs et les objets avec les spécificateurs de taille et de forme (stf). La deuxième, exigeant une maitrise simple des spatialisations et des pointages, consiste, d’une part, à décrire des drapeaux et, d’autre part, à positionner des continents et des pays sur un planisphère, au moyen de la structure présentative « il y a ». La dernière, la description d’un paysage, permet à l’apprenant d’actualiser toutes ces structures, tout en prenant conscience de la nécessité d’élaborer une stratégie de planification linguistique. Car si la lsf peut, au premier abord, être perçue comme une « évidence gestuelle », il s’agit d’une langue qui, à ce titre, obéit à des règles qui sont plus complexes qu’elles peuvent le paraître. Le rôle de l’enseignant est donc de s’appuyer sur ces fondements « évidents » de la gestualité pour amener l’apprenant à prendre conscience des difficultés et planifier son expression pour la maîtriser véritablement.
1. Les spécificateurs de taille et de forme – stf
3Les stf étant des formes de main utilisées pour décrire la forme et/ou la taille des objets auxquels le discours fait référence, ils ont une valeur adjectivale, car ils modifient le nom. Ces stf sont en effet le produit du glissement du paramètre ‘configuration’ d’un statut purement phonologique ou éventuellement « sublexical » dans la formation du signe à un statut plus morphologique entrant dans la structure de la phrase.
4Le premier exemple porte sur les stf de description du visage avec les pointages lexicalisés, le second sur les stf lexicalisés de description de vêtements, spatialisés sur le corps.
Application 1 : La description des visages
5Cette description se fait d’abord par pointage lexicalisé d’une partie du visage pour la nommer, puis se fait par la caractérisation de la forme et de la taille de l’élément pointé. Ces qualificatifs sont les stf. Par exemple, [nez] [stf-forme trompette], [yeux] [bleus] [stf-forme amande], [bouche] [stf-forme fine].
6Les éléments du lexique du visage se pointant sur la partie nommée, il suffit alors de pointer la partie dont on veut parler sur son propre visage, ce que l’on appelle des « pointages lexicalisés ». L’économie linguistique est ici évidente puisqu’on utilise ce qui existe sur soi pour produire ce lexique. La description passe par les mains, reprenant simultanément les forme et taille effectives de l’élément désigné. On peut aussi ajouter des éléments de couleur.
7Les stf permettent ainsi un large éventail de descriptions dont voici quelques exemples :
- [visage] rond, triangulaire, joufflu, creux, maigre, ovale ;
- [peau] ridée, avec taches de rousseur, grain de beauté ;
- [front] large, dégagé, haut, étroit ;
- [nez] fin, en trompette, aplati, large, proéminent, court, allongé ;
- [yeux] grands, petits, ronds, enfoncés, en amande, bridés, globuleux ;
- [oreille] petites, grandes, décollées ;
- [bouche] large, fine, charnue, pincée ;
- [sourcils] larges, fins, dessinés, épilés, broussailleux ;
- [pommettes] fines, hautes, avec fossette ;
- [cheveux] longs, courts, épais, fins, raides, ondulés, frisés, peignés, emmêlés, hirsutes, coiffés en arrière, coiffés en brosse ;
- [barbe/moustache] imberbe, moustache, barbe, barbiche, collier.
Sur le plan pédagogique, le travail sur la description physique propose une progression dans l’enseignement/apprentissage. Dans un premier temps, on l’aborde par la description des visages qui explore un vocabulaire connu puis qui s’enrichit en développant la multiplicité des possibilités manuelles. En limitant cette description à la seule zone du visage, les apprenants révisent ou apprennent les couleurs tout en expérimentant de manière répétée la notion de pointages lexicalisés. En résumé, en utilisant peu de lexique, c’est l’occasion d’applications pratiques variées puisque les visages sont tous différents.
Application 2 : La description des vêtements
8Le lexique des vêtements est iconique : il prend un trait saillant du réel pour en faire le signe lsf et il se localise à l’endroit sur le corps où l’on porte le vêtement. La description de ces éléments est spatialisée sur le corps et nous retrouvons ici la dimension de l’économie linguistique comme si le locuteur portait lui-même les vêtements. Un élément saillant du vêtement permet, par métonymie, de créer le signe. Par exemple, la figuration du col roulé crée le signe [pull], l’amplitude du tissu le long du corps crée le signe [robe] et, comme illustrés dans les exemples suivants, la figuration du tissu court qui part des hanches réfère à la jupe, tandis que la forme du col en pointe renvoie à la chemise.
9En ce qui concerne les motifs des tissus de vêtement, les stf montrent là aussi simultanément la forme et la taille de ces motifs, et ils les décrivent en les plaçant sur le propre corps du locuteur.
10Quelques exemples de motifs :
- les pois [stf-rond] plus ou moins gros ;
- les stries [stf-trait fin] ou les rayures [stf-bandes] plus ou moins larges, horizontales, verticales, croisées, quadrillées ;
- les imprimés : sobres ou au contraire chargés, fleuris, ethniques, à lignes ondulées, géométriques ou à inscription typographique ;
- les couleurs : comme le montre l’illustration suivante, elles se signent après les stf.
11Au niveau pédagogique, le travail de description des vêtements se déroule avec tout d’abord la thématisation du vêtement, par un travail lexical. Ensuite ce travail s’enrichit avec les stf, en présentant les différents motifs des tissus, tendant vers plus de complexité et de précision pour gagner en aisance d’expression. Pour les apprenants, le travail est double : ils s’entraînent à décrire physiquement une personne ou à en comprendre la description. Les jeux pédagogiques sont nombreux, vivants et souvent drôles : ils s’articulent en effet autour de devinettes relatives à la description des participants, mettant ainsi en œuvre ce double travail facilement vérifiable ! D’autres jeux utilisant le dessin, pour décrire l’allure d’une silhouette, d’acteur par exemple, s’inscrivent également dans ce travail qui peut être individuel ou collectif. Nous avions évoqué l’importance d’un ordre cohérent dans la progression de l’apprentissage dès la description des visages. Avec le travail sur les vêtements, cette acquisition de contenus ouvre une grande variété d’applications de taille et de forme qui, par la répétition, favorise la familiarisation puis, plus tard, l’intégration de la morphologie en lsf. Ces deux étapes amènent naturellement à une troisième étape : à savoir la description d’une personne en y ajoutant sa taille et sa corpulence, des accessoires et des traits de personnalité.
2. Spatialisation et pointages
12Nous venons de présenter les stf comme l’outil de description de noms communs et d’objets reprenant le paramètre ‘configuration’ dans une fonction à la lisière entre lexique et grammaire. Nous allons aborder dans cette partie, à partir de la description de drapeaux, un exemple de stf spatialisés dans l’espace de signation où l’on introduit des pointages et des locus spécifiques, puis nous élargissons le propos par une spatialisation descriptive avec la description du planisphère.
Application 1 : La description de drapeaux
13Pour décrire des drapeaux des pays du monde, les stf sont spatialisés. Ils sont en effet produits dans l’espace de signation devant le locuteur : ils décrivent la forme des drapeaux et les motifs de chacun. La quasi-totalité des drapeaux étant de forme rectangulaire, le stf de description sera alors [stf-rectangle], spatialisé dans l’espace neutre. Ensuite vient la description des motifs du drapeau : en pratique, pour matérialiser ce fait en lsf, la main gauche (main dominée pour un droitier) va être maintenue et devient une référence spatiale dans laquelle d’autres stf vont prendre place.
14Les drapeaux du monde amènent une grande variété de descriptions : rectangle divisé en deux, en trois, bandes horizontales, verticales, rayures, diagonales, croix, de couleur unie ou de plusieurs couleurs, avec une éventuelle présence d’un symbole – une étoile, une couronne, un soleil, un objet, un élément végétal ou un animal par exemple.
15Prenons l’exemple de la description du drapeau de la France, composé de trois bandes verticales, dans l’ordre : bleue, blanche, rouge.
L’illustration ci-après montre la façon dont on peut le décrire en lsf.
On notera que dans les dessins présentés ici, les « bandes » sont reprises par des stf, mais un pointage dans la zone de ces bandes aurait pu suffire.
16Dans l’exemple rendu par le dessin, on voit qu’en lsf on signe tout d’abord : [stf-rectangle] pour la forme générale qui est maintenue ensuite avec la main dominée. Un nouvel espace ‘drapeau’ est créé, dans lequel on précise [stf-bandes verticales] ×3 – c’est-à-dire répété 3 fois – pour les trois bandes. Trois locus sont ainsi créés par le signeur, allant de sa gauche vers sa droite dans le rectangle. Puis [stf-bande verticale]–loc1 [bleu], [stf-bande verticale]–loc2 [blanc] et enfin [stf-bande verticale]–loc3 [rouge] pour les trois couleurs. Ce principe iconique général se retrouve dans la description de tous les drapeaux que l’on présente ci-après sous forme de « planche pédagogique ».
Application 2 : Description spatialisée du planisphère
17Nous voyons maintenant un aspect différent de la structure présentative au travers de la description du planisphère où l’espace géographique des continents est signé dans l’espace de signation devant le locuteur, avec le souci de rester au plus proche du réel. Notons que cette application de spatialisation descriptive qui part du général – le monde – vers le particulier – un continent – est également appelée « focus ».
18Pour ce faire, on donne d’abord le signe [monde] puis on le positionne : le cadre donné au monde est alors représenté par le [stf-grand rectangle] par la double configuration ‘L’. Ce stf figure une carte que l’on projette verticalement devant soi, en veillant à ce qu’il soit suffisamment large pour y placer tous les continents. Le cadre de référence est ainsi posé, spatialisé et matérialisé par les deux mains. Nous le nommerons [loc-monde] : comme tous les locus créés, il sera disponible pendant toute la description.
19Dans cet espace ainsi créé, il convient ensuite de planifier linguistiquement la désignation et le placement de chacun des cinq continents (dont le lexique a été décrit dans le chapitre 3). Le jeu des stf se caractérise par le rôle des mains qui marquent chacune une référence différente : le placement d’un continent à l’intérieur de [loc-monde] se fait avec la main dominante, tandis que la main dominée maintient seule cet espace-cadre en [stf-L-grand-rectangle-monde].
20On pointe alors une grande zone à l’ouest – pour le locuteur – du nord au sud par le [stf-main plate] montrant ainsi la surface et l’emplacement du premier continent, puis on le nomme : [Amérique]. Comme on a besoin des deux mains pour ce signe, on lâche le maintien de [loc-monde], puis on le reprend une fois le signe réalisé et on en poursuit le maintien.
21On pointe ensuite une zone plus petite au centre et au nord par le [stf-main plate] pour le deuxième continent, puis on le nomme : [Europe].
22Pour le troisième continent, l’Afrique, on pointe en dessous de l’Europe une zone identique, par le [stf-main plate], puis on la nomme : [Afrique].
23On pointe ensuite une grande zone à l’est et au nord, par le [stf-main plate] pour le quatrième continent, puis on le nomme : [Asie].
24Enfin pour le dernier continent, l’Océanie, on pointe une plus petite zone au sud-est par le [stf-main plate] puis on la nomme [Océanie]. Comme pour l’Amérique, le signe [Océanie] se fait des deux mains et on lâche le maintien [loc-monde] pour le reprendre une fois le signe réalisé.
25Les cinq continents ayant été présentés dans l’espace-cadre, on termine avec le [stf-monde-L-grand-rectangle] à deux mains de la position initiale : c’est cela qui marque la fin de la description.
26Sur le plan pédagogique, l’enseignant organise la séquence autour du monde. Ici nous avons développé la description du placement des continents pour illustrer la partie théorique. Pour approfondir ce travail, le professeur a plusieurs activités langagières possibles : zoomer sur un continent pour en évoquer les pays, zoomer sur un pays pour en évoquer les pays limitrophes, nommer quelques capitales, associer drapeaux et pays, rechercher et reconnaître des emblèmes nationaux comme, par exemple, la statue de la Liberté pour les États-Unis, le coq pour la France ou le Portugal, le Gange pour l’Inde. Cet exercice donne l’occasion de contacts plus personnels entre les apprenants : ils présentent au travers de l’étude des continents des régions du monde, les pays qu’ils aiment et où ils rêveraient d’aller. Quelques situations cocasses sont à résoudre quand ils présentent, par exemple, un cadre trop petit, ou bien quand un pays change de continent ! Le contenu de la participation de chacun lui étant propre, cela rend les échanges uniques, investis et très vivants. Notons également les possibilités d’imbrications que l’enseignant a à sa disposition en mêlant les différentes notions abordées jusqu’ici, c’est-à-dire les drapeaux, les visages et les allures vestimentaires des différents peuples de notre planisphère.
3. Description et planification linguistique
27Nous venons de voir comment la spatialisation descriptive amène les éléments grammaticaux nécessaires à cette forme de description grâce à la création d’un ou plusieurs espaces ou locus qui permettent de placer par pointage puis de décrire les différents éléments internes qui le ou les composent. Voici un nouvel exercice d’application : la description d’un paysage naturel, ici de montagne. Comme nous l’avons vu dans la partie linguistique, les locus sont des portions d’espace rendues pertinentes pour assurer la référence et donc la cohérence textuelle. Ils sont activés par pointage ou par spatialisation du signe. Ils sont temporaires, ils ne servent et ne sont valables que pour les besoins de la production en cours.
Venons-en à notre exemple : le paysage que nous avons choisi comme support, pour illustrer ces points grammaticaux, est le dessin d’un paysage vallonné près de Grenoble, réalisé à partir d’une photo prise par nos soins au mois de juin 2021. Son intérêt réside dans le fait qu’elle présente différents plans, formes et contrastes qui offrent une description riche en locus, pointages et stf. On y voit un village, surplombé à droite par son église, village qui se décline en pente douce sous un ciel nuageux, sur fond des montagnes de Belledonne encore un peu enneigées. Sur la gauche se découpe une colline couverte d’arbres en dessous de laquelle s’étendent des champs où l’on devine paître quelques vaches. Au premier plan, la bordure d’herbe indique le sentier d’où la photo a été prise, avec à droite un grand arbre.
28En lsf, la description passe par les différents plans ou zones, allant du fond vers le locuteur, puis par les détails, avec la notion de focus discursif comme nous l’avons expliqué dans l’application précédente. Le cadre, [loc-photo], est représenté par les stf [stf-L-grand-rectangle] exécutés par chacune des deux mains. La main dominée et la main dominante ont chacune leur rôle de maintien et de pointage.
29Pour décrire le présent paysage, nous déterminons cinq zones dans l’espace créé. Il s’agit ici de proposer aux apprenants de faire une description « figée » ; pour des niveaux plus avancés, on pourrait envisager de se déplacer dans le paysage.
- Le ciel en haut de l’espace, balayé par la main de gauche à droite : il est couvert, avec des nuages gris et d’autres blancs [loc1-ciel].
- Dans le fond, et donc le plus éloigné du locuteur, les montagnes avec des plaques de neige, avec deux sommets pointus sur la partie gauche et un sommet arrondi sur la partie droite. Ces deux parties sont séparées par un col. Les bras du locuteur signeur seront nécessairement tendus pour créer ce second plan [loc2-montagnes].
- Un peu plus près du locuteur et au pied de [loc2-montagnes], la troisième zone [loc3-colline] est une colline très sombre couverte d’arbres. Devant elle s’étendent de grands champs parsemés de bosquets et où l’on y devine quelques vaches qui broutent.
- Le village marque une zone entourant [loc3-colline] par un demi-cercle vers la droite : ce [loc4-village] est très étendu et arboré avec, en haut, le clocher de l’église. Les maisons descendent en pente douce sur toute la largeur de l’espace-cadre. Ce sont des maisons individuelles aux façades blanches.
- Enfin, au premier plan, la bordure d’herbe indique le sentier d’où la photo a été prise, [loc5-sentier], avec sur sa droite, le feuillage d’un grand arbre.
La photo dégage des impressions que l’on peut aussi exprimer : c’est un endroit paisible, calme où la relative altitude semble protéger des frimas de l’hiver, tout en gardant la fraîcheur en été. Les habitations évoquent un cadre naturel verdoyant où il semble bon vivre. En voici un schéma spatialisé.
En lsf, pour pouvoir répondre à la spécificité de la description de notre paysage et afin de la rendre efficiente pour l’interlocuteur, le locuteur doit faire appel à une stratégie de planification. Il s’agit d’anticiper les différents éléments lexicaux et syntaxiques qu’intègre la description pour réussir la production. Les différentes zones ou plans doivent être clairement identifiables ainsi que les éléments gestuels de référence (les montagnes, la colline, etc.). Le locuteur doit diviser, mentalement et dans l’espace, l’espace-cadre en cinq zones et s’en souvenir tout au long de la description. Le [loc1-ciel] étant logiquement en haut, entre le [loc2-montagnes] et le [loc5-sentier], il faut avoir la place physique de placer deux autres zones, le [loc3-colline] et le [loc4-village], celui-ci tenant la majorité du cadre [loc-photo]. Ce travail d’anticipation et de planification va permettre à la production de respecter une cohérence spatiale et textuelle pour que la description soit correcte, juste et compréhensible. De la même manière, se décrivent tous les types de paysages, qu’ils soient ruraux, montagnards, marins, urbains ou industriels. Ils varient selon le climat, le relief, la végétation, la présence d’animaux et la présence des hommes et de leurs activités.
30L’importance de la planification syntaxique est capitale dans tout exercice discursif et le locuteur se doit de la maîtriser au mieux. Mais ce travail n’est pas facile au début, car il s’agit d’avoir en tête l’ensemble de ce que l’on va décrire, en gardant comme objectif de rester cohérent, fluide et compréhensible pendant la production. Le degré de complexité des supports sera progressif. On commencera par une description spatiale simple à deux zones, puis plus fournie en y précisant des détails. L’apprenant comprend ainsi le principe d’anticipation des besoins et développe les bases de la structure présentative de description spatiale en lsf, appliquées aux espaces, locus, pointages et stf. On poursuivra par des supports plus complexes en augmentant le nombre de zones et de détails. Cette approche est pragmatique, faite d’essais, d’erreurs et de prises de conscience, de corrections et de remédiations. Cela va demander à l’apprenant de la concentration, de la projection mentale dans la visualisation des espaces à décrire et de l’automatisme dans l’exécution gestuelle.
31La planification nécessite de l’entraînement pour, à la fois, s’approprier sa propre production, pouvoir « circuler à l’intérieur » de celle-ci, et gagner en aisance et en fluidité dans son discours.
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