Introduction générale
p. 13-30
Texte intégral
1Nous présentons dans cette introduction générale les lignes directrices qui ont guidé nos pas et la façon dont nous avons organisé l’ouvrage. Nous y donnons des clefs pour naviguer dans les différentes sections, les paragraphes et les références. Nous y affirmons l’ancrage socioculturel de notre démarche qui sous-tend les parties pédagogiques et qui a motivé notre corpus d’exemples. En dernier lieu, nous explicitons le système de notation des exemples donnés en langue des signes française (dorénavant lsf).
1. Genèse, objectifs et organisation de l’ouvrage
2Ce livre est le fruit de la collaboration entre une linguiste spécialiste de la lsf, Agnès Millet et Marion Kobylanski, enseignante titulaire du Capes lsf (Certificat d’aptitude à l’enseignement du second degré, permettant d’enseigner dans les collèges et les lycées). Laurent Verlaine, spécialisé dans le dessin des signes de la lsf, a illustré les exemples donnés tout au long de l’ouvrage.
Genèse
3Il s’agit d’un ouvrage de vulgarisation scientifique qui s’attache à décrire les mécanismes linguistiques fondamentaux de la lsf et à proposer des pistes pédagogiques pour l’enseignement/apprentissage de cette langue. Les illustrations y ont une part importante, tant pour la compréhension linguistique que pour la présentation des applications pédagogiques proposées. Ces illustrations permettent aussi aux apprenants de la lsf de mémoriser le vocabulaire et d’acquérir quelques structures de base propres à la grammaire de cette langue.
4Les descriptions linguistiques s’appuient sur un ouvrage spécialisé, Grammaire descriptive de la langue des signes – dynamiques iconiques et linguistique générale, publié à UGA éditions par A. Millet en 2019. Nous en reprenons ici, dans les chapitres 1 à 7, l’essentiel des chapitres II et III qui explorent les bases de cette grammaire, afin de nous concentrer sur les mécanismes fondamentaux. Nous ne renonçons pas à une nécessaire exigence de précision descriptive, mais nous utilisons les termes les plus simples et les plus compréhensibles possibles pour un public non spécialiste de linguistique. Ces éléments de descriptions linguistiques donnent ensuite lieu à des pistes pédagogiques qui explorent la façon dont certaines de ces descriptions peuvent être exploitées dans l’enseignement de la lsf.
5En fin de chaque chapitre, les lecteurs plus avertis trouveront des approfondissements linguistiques, ainsi que des références bibliographiques très sommairement glosées, pour leur permettre d’approfondir, s’ils le souhaitent, quelques points.
Objectifs et organisation des chapitres
6Les objectifs poursuivis par les auteures sont principalement les suivants :
- initier des lecteurs non spécialistes de linguistique à l’univers de la lsf ;
- proposer des pistes pédagogiques pour les enseignants ;
- fournir des explications et des supports illustrés pour les apprenants.
7Nous avons conscience que les publics potentiels sont hétérogènes : élèves et étudiants de la lsf sourds ou entendants, locuteurs ou non de la lsf, pédagogues sourds ou entendants. Il s’agit donc d’un ouvrage généraliste dont les rubriques développées et les illustrations pourront nourrir chacun, dans un cheminement personnel, vers une appropriation de la lsf.
Chapitres
8Aussi, pour répondre à nos objectifs, qui concernent des publics variés, nous proposons sept chapitres qui seront, chacun, subdivisés en deux sections :
- « Descriptions linguistiques » : on y explore les mécanismes fondamentaux sous-tendant la grammaire de la lsf ;
- « Pistes pédagogiques » : on y reprend bon nombre d’éléments linguistiques qui feront l’objet de développements pédagogiques approfondis pour en assurer l’enseignement le plus efficace et le plus exemplifié possible.
9Chacune de ces deux sections fondamentales « Descriptions linguistiques » et « Pistes pédagogiques » est subdivisée en différents paragraphes qui s’organisent autour du thème traité dans le chapitre. Les pistes pédagogiques sont donc, dans chaque chapitre, articulées en étroite relation avec les développements linguistiques. Il s’agit tout à la fois de se familiariser avec les concepts qui ont structuré la présentation de la grammaire de la lsf et les applications pédagogiques qui peuvent en découler.
10Chaque chapitre et chacune des sections sont conçus comme des outils. Le lecteur, selon qu’il est étudiant, apprenant, enseignant ou « curieux » passionné par la lsf, pourra les mettre en résonnance comme il le souhaite.
Rubrique « Pour aller plus loin »
11En fin de chapitre, dans une partie, intitulée « Pour aller plus loin », on trouvera des compléments, des discussions et des approfondissements essentiellement liés à la section « Descriptions linguistiques ». Chaque élément de cette rubrique renvoie donc à un élément développé. Tous présenteront quelques références bibliographiques, brièvement glosées, liées à ces approfondissements ou consistant plus simplement en des suggestions de lectures complémentaires pour les lecteurs intéressés par le thème traité.
Glossaire
12En fin d'ouvrage, un glossaire donnera des définitions claires de tous les termes linguistiques utilisés, agrémentées, le cas échéant, d'exemples. Ces termes sont définis dans le corps du texte à leur première apparition, mais le lecteur pourra se reporter au glossaire pour mieux les appréhender ou les mémoriser au fil de sa lecture.
2. Les descriptions linguistiques
Un choix théorique
13Il existe de nombreuses théories linguistiques pour décrire la LSF et encore davantage si l’on considère la description des différentes langues signées du monde. On ne saurait ici entrer dans les détails de toutes ces théories. Rappelons néanmoins que, en France, la théorie la plus utilisée, est celle construite par Christian Cuxac, souvent intitulée « modèle sémiologique » [voir la rubrique pour aller plus loin]. Nous nous appuyons ici sur une autre théorie qui sous-tendra toutes nos analyses : « le modèle des dynamiques iconiques ». Pour le dire vite, « le modèle sémiologique » se base sur une théorie générale de l’iconicité et sur les façons différentes de traiter, par le cerveau, cette iconicité. Il implique d’élaborer une linguistique spécifique pour les langues gestuelles. Le « modèle des dynamiques iconiques » présente la langue de façon plus unifiée, en cherchant à rendre compte de l’économie linguistique iconique des langues gestuelles et n’exclut pas, bien au contraire, de s’appuyer sur les acquis de la linguistique générale développée pour les langues vocales.
Organisation des descriptions
14Les descriptions linguistiques sont organisées pour aller des connaissances les plus générales aux connaissances les plus spécifiques. On présente d’abord globalement ce qu’est la lsf – et ce qu’elle n’est pas – ainsi que ce qu’implique une communication linguistique gestuelle au sein de l’ensemble des procédés de la communication humaine. On entre ensuite dans la formation et la structuration du lexique de la lsf. La compréhension profonde des aspects lexicaux est en effet une base rigoureuse pour entrer dans la grammaire. S’intéresser au lexique et aux procédés iconiques qui président à son élaboration permet de s’initier à la notion de « dynamique iconique » qui est le principe majeur de l’économie linguistique des langues gestuelles. Cette plongée dans le lexique permet ensuite d’aborder les fondements de la grammaire iconique et spatiale de la langue. On décrit et on explique un certain nombre de mécanismes syntaxiques à l’œuvre dans des phrases simples. On termine par la description du rôle du corps et de son importance dans la grammaire de la lsf, spécialement lorsqu’il s’agit de narration.
15Les descriptions linguistiques sont faites dans le cadre d’une linguistique générale tout en intégrant les outils propres à la description des langues gestuelles (spécialement, les notions de « proformes », de « spécificateurs de taille et de forme » et de « locus »). Il s’agit d’appréhender les différences de fonctionnement entre langues vocales et langues gestuelles, sans renoncer à des outils communs à toutes les langues. À ce titre, sans y recourir de façon systématique, on s’autorisera, ici ou là, des comparaisons avec la langue française, afin que les lecteurs maitrisant la langue française puissent apprécier les distances plus ou moins grandes entre les deux langues. À l’inverse, des lecteurs maitrisant le fonctionnement de la lsf pourront découvrir une manière linguistique d’appréhender la langue française.
16Les descriptions linguistiques, tout en s’appuyant sur un vocabulaire spécifique nécessaire à leur précision, clarifient et exemplifient les notions pour permettre à chacun de les appréhender.
17La présentation des notions et descriptions linguistiques suit la progression que l’on a mentionnée, néanmoins, selon ce que le lecteur cherche et selon son niveau de connaissances de la lsf, chacun des chapitres peut se lire indépendamment des autres.
3. Les pistes pédagogiques
18Comme on l’a dit plus haut, chaque section présentant des développements linguistiques est suivie d’une section qui propose des pistes pédagogiques possibles qui sont liées aux notions linguistiques présentées. Il s’agit bien de pistes et non d’une progression linéaire, chaque enseignant pouvant apprécier le niveau auquel elles seront adaptées.
Les textes officiels : des orientations pédagogiques générales
19La lsf a été reconnue comme langue de la République en 2008 [circulaire 2008-109 du 21/8/2008,] ; elle a, à ce jour, sa place comme langue à part entière au sein de l’apprentissage des langues vivantes.
20On compte ainsi aujourd’hui une centaine d’enseignants de lsf diplômés, dont trente-trois, en 2021, certifiés Éducation nationale. L’enseignement dispensé par ces derniers s’adresse à des élèves sourds et entendants en cursus scolaire suivant les niveaux d’apprentissage de A1 à C2, définis par le CECRL (Cadre européen commun de référence pour les langues), datant de 2001. Dans ce cadre, la langue s’apprend à la fois dans son lexique et sa grammaire, dans une dimension actionnelle qui fait sens en situation ainsi que dans la particularité de son histoire et de sa culture.
21En 2002, sous l’impulsion de Jack Lang, alors ministre de l’Éducation, le CECRL a été adapté à la lsf. Cependant, suite à une défaite électorale, le projet n’a pas pu pleinement aboutir et le CECRL lsf a pu être largement critiqué comme n’étant qu’un calque du CECRL de la langue française qui ne tenait pas compte des spécificités linguistiques de la lsf [voir la rubrique pour aller plus loin].
22Cependant, notre propos est ici de prendre en compte les outils de guidage pédagogiques existants, très majoritairement utilisés par les enseignants, pour articuler linguistique et pédagogie de la lsf. En effet, la plupart des cours actuellement dispensés, tant dans les milieux associatifs qu’institutionnels, s’appuient sur les niveaux du CECRL dans lesquels les compétences communicatives sont primordiales, ce qui ne veut pas dire qu’elles soient les seules visées. Car même si elles sont privilégiées, elles sont sous-tendues par des compétences linguistiques et culturelles qui font partie intégrante de l’apprentissage – fût-il implicite. Ainsi, le CECRL d’enseignement des langues propose, et c’est l’une de ses forces, une approche actionnelle de l’activité langagière, c’est-à-dire basée sur le réel et sur les différentes situations rencontrées dans la vie quotidienne. Quant à la construction du travail pédagogique lui-même, la méthodologie apporte aux apprenants des stratégies de production et de réception, en développant des compétences sur les trois plans suivants : discursif, linguistique et culturel.
23Outre le CECRL, l’enseignement de la lsf et ses axes pédagogiques sont inscrits dans le bo qui a aussi ses détracteurs, mais qui a le mérite d’exister et de donner aux enseignants de l’Éducation nationale des lignes directrices que chaque enseignant a tout loisir d’interpréter dans l’esprit du texte et non nécessairement dans sa littéralité. Le bo d’enseignement de la lsf s’adresse aux débutants Lycée L2 (langue seconde) et développe des connaissances et des stratégies de communication évoluant et se complexifiant durant les trois années de lycée. Si ce programme est dirigé en priorité vers des lycéens, il nous a paru également pertinent, car il peut tout à fait servir de base pour l’enseignement auprès d’étudiants et d’adultes.
24Ces deux supports, associés à notre pratique de l’enseignement vont nous permettre de proposer aux formateurs lsf une large ouverture en termes de niveaux d’apprentissage, mais également en termes d’âge, rendant accessible aux apprenants l’acquisition de la lsf à différentes périodes de la vie.
Des textes à la pratique : les liens entre linguistique et pédagogie
25Dans cette section intitulée « Pistes pédagogiques », notre démarche s’appuie sur un fil conducteur qui se traduit par une progression en trois phases d’étude : la première couvre l’acquisition du vocabulaire par l’étude d’un lexique varié ; la deuxième développe ce même lexique qui se complexifie par l’apport d’éléments grammaticaux ; enfin, la troisième phase réunit ces connaissances pour aboutir à l’emploi de la syntaxe lsf. Cette section a comme objectif de replacer les éléments théoriques dans l’enseignement concret et effectif de la lsf : c’est-à-dire appliquer les concepts linguistiques dans la pratique de la langue pour rendre compte de leurs rôles et de leurs fondements. La rédaction de l’ouvrage est alors un va-et-vient entre théorie et pratique, linguistique et pédagogie qui se nourrissent l’une l’autre et se répondent, en deux approches complémentaires du même objet d’étude, la lsf.
26Ces pistes pédagogiques seront présentées de la manière suivante : il s’agira tout d’abord d’aborder la langue directement dans sa dimension visuo-spatiale et gestuelle, puis d’entrer dans la culture Sourde en s’appropriant un prénom en lsf. Ensuite, comme première immersion dans les dimensions plus linguistiques, il s’agira de découvrir les signes et les contraintes des différentes structures manuelles, ainsi que de s’imprégner du rôle fondamental de l’iconicité et de sa pertinence en lsf.
27Une langue, quelle qu’elle soit, n’est pas une suite de mots que l’on juxtapose, elle se doit de faire sens et pour cela elle a besoin de structures appropriées pour former des phrases afin de, par exemple, situer une action dans le temps, formuler une question ou évoquer les notions de cause, conséquence ou autre. Il en est de même pour la lsf. Alors, pour avancer vers la syntaxe, seront étudiées des structures propres à la lsf : la maîtrise de l’espace, les verbes spécifiques, les rôles du visage et du corps dans la langue.
28Ainsi, les pistes pédagogiques présentées dans cet ouvrage mettent en avant les éléments pertinents de la description linguistique pour l’enseignement de la lsf en proposant des séquences ou des applications ponctuelles. C’est pourquoi la forme des applications varie tout au long de la présentation des chapitres : elle commence par deux séquences classiques d’enseignement, puis elle se poursuit par la présentation d’un éventail de thèmes et d’un panel de situations à proposer pour la pratique du lexique lsf. Quant à la logique spatiale de la lsf, les éléments syntaxiques spécifiques nécessaires seront développés par des séries de mises en situation, par des jeux classiques ou par des jeux de rôle, incitant et entraînant les apprenants à la production jusqu’à l’exercice de la narration. Notre objectif est de proposer des formes de travail non figées pour permettre une adaptabilité, une flexibilité ouvrant sur un élargissement des connaissances par le biais des applications pédagogiques proposées.
29On soulignera qu’il ne s’agit pas d’un manuel, mais bien de réflexions pédagogiques autour de notions linguistiques. Ainsi chaque enseignant pourra s’inspirer des pistes proposées et les mettre en œuvre en les adaptant à des niveaux divers d’enseignement, dans un ordre qui conviendra à ses objectifs pédagogiques.
4. Ancrage sociolinguistique, culturel et historique
S’inscrire dans un espace social, historique et culturel
30Les deux auteures de cet ouvrage ont longtemps été impliquées dans les milieux associatifs Sourds de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Par exemple, les contacts et les collaborations entre l’Université Grenoble Alpes et les associations de Sourds de la région (l’Association des Sourds de Grenoble – ASG38 – et la fédération régionale ULSF – Université de la langue des signes française – notamment) ont été constants durant plus de trente ans et jusqu’à aujourd’hui. Les recherches de l’université de Grenoble ont porté sur des questions sociolinguistiques, en lien ou non avec la didactique, et sur des recherches linguistiques et pédagogiques impliquant, dans tous les cas, des dialogues avec les Sourds investis sur le terrain.
31Sur le plan de la description linguistique, cet ancrage socioculturel s’affirme dans cet ouvrage par le fait que tous les exemples donnés sont issus de corpus émanant de personnes sourdes dans des contextes d’échanges les plus naturels possibles.
32De même, une idée-force traversera toutes nos propositions pédagogiques : l’ancrage historique social et culturel de la lsf. En effet, comme toutes les langues vivantes, la lsf, langue naturelle des Sourds, relève à la fois d’une identité, mais aussi d’une histoire et d’une culture. C’est en effet parce que la lsf est une langue que ses locuteurs l’utilisent dans le besoin qu’a tout être humain d’appréhender le monde, de communiquer, de traduire pensées et émotions. L’histoire de la lsf ne s’apprend pas pour elle-même, mais elle permet d’appréhender la langue pour en comprendre les usages. Quant à la culture Sourde, étroitement reliée à l’histoire de la lsf et des Sourds, elle est à la fois le vecteur de reconnaissance des Sourds signants et un des moyens de revendication de leur différence. L’histoire des Sourds et celle de la lsf qui, comme toute langue, se crée au jour le jour dans son évolution contemporaine, portent en elles la mémoire douloureuse de leur passé. De la même manière et intimement liée à son histoire, la culture Sourde, qui a longtemps été en quelque sorte « bâillonnée », s’ouvre sur une nouvelle expression de son patrimoine avec l’élaboration de créations reconnues dans le monde culturel.
33On pense ici, par exemple, aux chansignes (c’est-à-dire des traductions de chansons en signes qui suivent le rythme de la chanson), aux poèmes signés, à l’émission de télévision L’œil et la main, aux formations artistiques comme celles proposées par l’IVT (International Visual Theatre) à Paris, aux sites dédiés, tels entre autres Média’Pi ou Écho Magazine. Cette médiatisation peut aussi passer par des films tel La famille Bélier (2014), souvent controversé parce que, comme toute comédie, il joue sur les stéréotypes et dont d’ailleurs un remake est sorti en 2021 aux États-Unis sous le titre Coda (Children of deaf adults – « Enfants nés de parents sourds »). Grâce à tous ces supports médiatiques, la culture Sourde s’ancre dans le présent tout en l’ouvrant au plus grand nombre, au premier rang desquels les Sourds qui trouvent là des moyens d’échanges et d’émancipation citoyenne. D’ailleurs, cet aspect culturel de la surdité se marque par la majuscule au mot « Sourd » qui renvoie à la dimension socioculturelle historique et linguistique de la surdité, s’opposant ainsi à « sourd » – avec minuscule – qui renvoie à la seule question de la déficience auditive.
34Sur le plan des applications pédagogiques, nous nous attarderons sur deux points fondamentaux : s’inscrire, en se dotant d’un prénom en lsf, dans une dimension culturelle autre et saisir quelques-uns des procédés de création de la poésie en lsf. Cependant, il est clair que tous ces supports culturels peuvent devenir des supports pédagogiques pour des niveaux un peu avancés, si les enseignants les font découvrir à leurs élèves ou s’ils leur proposent de constituer des dossiers et/ou des exposés à partir de l’une ou l’autre de ces sources.
Quelques jalons historiques
35Nous ne pouvons pas, dans le cadre de cet ouvrage, entrer dans tous les détails de l’histoire des Sourds et de leur éducation, en discutant par exemple toutes les controverses liées aux interrelations entre mythe et réalité. Nous ne donnons donc ici que quelques jalons permettant d’éclairer les lecteurs les moins au fait de cette histoire. Quelques références bibliographiques sommaires sur cette question sont données dans la rubrique [pour aller plus loin].
36La lsf a toujours existé, depuis que des communautés de Sourds ont pu se constituer, sortant ainsi les Sourds de leur isolement, mais elle a brutalement été bannie des institutions scolaires, suivant ainsi les décisions du congrès de Milan en 1880. Ce congrès de pédagogues européens, comprenant pour la très grande majorité des entendants, a en effet proclamé que la méthode orale était la meilleure éducation pour les jeunes sourds. Ainsi, la lsf n’a pas été à proprement parler « interdite », comme on le dit souvent, mais elle a été reléguée, proscrite. Ce bannissement de la lsf dans l’éducation des sourds, qui a duré un siècle – et perdure aujourd’hui dans certaines structures de scolarisation –, a eu d’importantes répercussions sur la langue elle-même, sur son statut, sur son évolution, avec de graves conséquences sur l’éducation des jeunes sourds, les reléguant générations après générations dans un statut de dépendance et brisant ainsi leur avenir d’adultes autonomes.
37Un siècle avant ce congrès, la lsf était pourtant considérée comme une langue à part entière. Au 18e siècle, l’abbé de l’Épée, précepteur et prêtre entendant, créait la première institution d’éducation de masse et gratuite pour les sourds et, ainsi, permettait à ses élèves d’accéder au sens et à la connaissance par les signes. De cette époque datent les premières écoles, les premiers écrits, ainsi que les premiers travaux prouvant la légitimité de la lsf en tant que langue avec une mise en parallèle entre français et lsf. Cette dernière devient alors objet d’étude dans sa structure linguistique, dans son usage et dans son enseignement : on nomme cette période « l’Âge d’Or » de la lsf.
38Au 19e siècle, non seulement 1880 marque la rupture qui va priver les sourds de leur langue naturellement accessible mais aussi, de manière concomitante, il s’avère qu’en France l’ambition de l’État est d’uniformiser la langue française en une seule langue nationale. Les langues régionales et la langue des signes perdent alors leur existence institutionnelle. Cependant, la lsf a continué à être pratiquée en cachette, comme d’autres langues régionales, dans les écoles spécialisées et, par ce fait, se sont créés des variations lexicales régionales qui perdurent de nos jours. C’est aussi au 19e siècle que se créent les premières associations de Sourds, mettant en avant la culture et l’art Sourds, ainsi que l’accessibilité à des métiers « nobles ». Cette période est également caractérisée par la révolution industrielle, où les innovations dans les domaines scientifiques, technologiques et médicaux sont spectaculaires. Le domaine médical est marqué par la volonté de fondre les sourds dans le monde entendant, en réparant leur audition et en les obligeant à oraliser. En revanche, dans les pays anglo-saxons et spécialement aux États-Unis, les préconisations du congrès de Milan n’ayant pas été suivies, les langues des signes ont connu un réel essor, tant sur leur reconnaissance que dans l’acceptation des communautés Sourdes dans leur différence. L’université Gallaudet de Washington est l’une des premières au monde à accueillir des Sourds et à prodiguer des enseignements en asl (American Sign Language) – même si l’on sait que, aux États-Unis aussi, l’oralisme a de nombreux partisans depuis Alexander Graham Bell, l’inventeur du téléphone qui, en son temps, a été un farouche opposant à l’asl.
39En France, du fait de sa proscription, un fossé s’est creusé entre les systèmes éducatifs existants et les attentions sociales portées sur la langue. L’évolution de la lsf a été considérablement ralentie, ce qui s’est traduit par un vrai retard dans le développement de son vocabulaire et dans les recherches concernant sa grammaire.
40Après ce siècle de relégation de leur langue, les membres de la communauté Sourde, portés par le mouvement de mai 1968 prônant les libertés sociales, se font connaître, revendiquent leurs droits et affirment leur différence : c’est le mouvement que l’on nomme « Le Réveil Sourd ». Quelques dates marquantes jalonnent cette période :
- En 1980 et 1987, la « langue des signes » est tolérée dans l’éducation des jeunes sourds. Les circulaires de l’Éducation nationale montrent néanmoins une grande méfiance vis-à-vis de cette « langue », puisque la conclusion de son alinéa concernant la rubrique « bilinguisme et oralisme » se termine par : « La démutisation et l’apprentissage du langage oral par tous les enfants sourds sont donc plus que jamais des impératifs pédagogiques absolus. »
- En 1991, la loi dite « Fabius » (loi no 91-73 du 18 janvier 1991), stipule que « Dans l’éducation des jeunes sourds, la liberté de choix entre une communication bilingue – langue des signes et français – et une communication orale est de droit. » La langue des signes apparaît alors dans les textes de loi. Cette loi donne naissance, en 1993, à une nouvelle circulaire de l’Éducation nationale dans laquelle le statut de la lsf reste toutefois ambigu, puisqu’on peut lire que « La communication bilingue se caractérise par l’apprentissage et l’utilisation de la langue des signes française en association au français. » La lsf n’est pas reconnue comme langue autonome, et ce d’autant qu’il est fait mention en fin de texte à l’utilisation du « français signé ».
- En 2005, la loi dite « sur l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » abroge la loi « Fabius ». Elle renforce considérablement le statut de la lsf comme langue de communication nécessaire à l’intégration scolaire, sociale et citoyenne des Sourds. Elle devient un droit pour les personnes sourdes.
- En 2007, la lsf devient une option possible au baccalauréat.
- En 2008, la lsf est enfin reconnue langue de la République (circulaire 2008-109 du 21/8/2008).
41Notons que les programmes d’enseignement de l’Éducation nationale qui dataient de 2010 ont été remaniés en novembre 2020 par le Bulletin officiel numéro 44 du 19 novembre 2020, Annexe 2 « Programme de langue des signes française, langue seconde (lsf L2) […] ». À l’Éducation nationale, l’inspectrice générale M. Golasewski puis l’inspecteur d’académie J. L. Brugeille s’attachent à faire reconnaître la place et les droits de la lsf dans la société d’aujourd’hui, réalisant des avancées tant sur le plan législatif que sur le terrain. Ils ont insufflé et soutiennent encore par leur énergie la motivation d’enseigner cette langue et le désir de transmettre ce savoir.
42Sur le plan linguistique, cette dimension historique n’est pas prise en compte dans nos descriptions. On sait que les signes évoluent, par exemple les quelques variantes données dans cet ouvrage sont le fruit de l’histoire. Cependant, les descriptions données ici s’appuient sur les usages actuels de la langue.
43Sur le plan pédagogique, il est important que la question de l’histoire des Sourds et de leur éducation soit transmise. Les enseignants peuvent selon les séquences envisagées y faire des références ponctuelles. D’autres enseignants proposent, en tout début de parcours, un cours sur l’histoire des Sourds, traduit par un interprète, puisque les apprenants concernés sont des débutants. D’autres enseignants encore préfèrent attendre que les apprenants soient engagés dans un niveau plus avancé pour leur proposer la rédaction de dossiers et/ou d’exposés, collectifs ou personnels, sur des thèmes historiques. Quoi qu’il en soit, l’enseignant devra être au fait de cette histoire, l’avoir en mémoire pour que ses cours ne soient pas uniquement des cours d’une « langue de communication » parmi les autres et être en mesure de répondre à toutes les questions que peuvent se poser les étudiants sur ce thème.
5. Outils de transcription et de description
Conventions de transcription de la lsf
44La description linguistique d’une langue nécessite de pouvoir la découper et la figer grâce à des systèmes de transcription. La lsf ne possédant pas d’écriture, on est obligé de créer de toutes pièces des conventions pour en rendre compte dans un écrit. La lsf n’étant, en outre, pas une langue linéaire, il convient de mettre en place un système de notation « en portée », comme pour l’écriture de la musique par exemple. En créant plusieurs lignes, nous pouvons ainsi rendre compte de tous les éléments linguistiques qui sont réalisés simultanément. Dans cette présentation, quand cela est nécessaire pour illustrer nos explications, nous utilisons des dessins présents dans différents chapitres de l’ouvrage et reproduits dans cette introduction générale en plus petit afin d’éviter des renvois qui ne faciliteraient pas la lecture.
Noter le vocabulaire
45Le vocabulaire de la lsf est composé de plusieurs unités que l’on nomme « paramètres du signe ». Mais il serait fastidieux, et difficilement lisible, d’en faire une transcription pour noter un signe. C’est pourquoi, comme c’est le cas dans toutes les recherches internationales, nous noterons le lexique de la lsf par la traduction centrale qu’on peut en faire en français, entre crochet et en petites capitales. Ainsi, le signe référant à un oiseau, correspondant au français « oiseau » sera noté [oiseau]. Si pour la description nous avons besoin de faire référence à un paramètre, il sera noté entre guillemets anglais simples ‘’, par exemple ‘main plate’ pour spécifier une forme de main.
Noter les points de départ et d’arrivée des signes
46Les verbes, comme nous le verrons, ont en lsf un point de départ et un point d’arrivée dans des espaces dédiés. Ces espaces dédiés sont notés « eps » (pour « espace pré-sémantisé » – notion abordée plus tard au chapitre 6). Cette abréviation « eps » sera suivie d’un chiffre et éventuellement d’une lettre le caractérisant. Cette notation des espaces pré-sémantisés encadre les crochets du signe. C’est le cas pour « Il lui donne. », illustré et transcrit ci-après.
47Dans cet exemple eps3 renvoie à un espace référant à la troisième personne ; eps3a, le point d’arrivée, se situe à la droite du signeur, eps3b, le point de départ, à sa gauche. La transcription eps3b[donner]eps3a signifie que le mouvement du verbe part de l’espace situé à gauche du signeur pour arriver sur l’espace situé sur sa droite, comme l’illustre le dessin, dans lequel l’arrivée du signe est dessinée en noir. Notons qu’une phrase eps3a[donner]eps3b se traduirait de la même façon « Il lui donne. », mais les références des espaces seraient inversées.
Noter les espaces créés par les signes et le regard
48Les espaces créés pour des besoins de référence sont appelés « locus ». On les note par « loc » en les nommant ou en les numérotant. La mention « loc » peut se trouver au-dessus ou en dessous de la transcription du signe, voire reliée par un tiret au signe. Par exemple, pour noter les deux séquences suivantes où il s’agit d’apercevoir une fleur, l’espace lié à la fleur étant créé pour la suite de la narration, la notation sera :
49Dans cet exemple, on notera que « apercevoir » n’est pas transcrit en majuscule, car le verbe [apercevoir] n’est pas signé, c’est le regard du signeur qui crée la signification /apercevoir/.
Noter les éléments propres à la lsf
50Toujours dans ce même exemple, on a une transcription « prC » qui renvoie à la notion de « proforme corporelle » développée au chapitre 7. De la même manière, on note les éléments propres à la lsf, développés au chapitre 5 : les « proformes manuelles » sont notées « prM ». Ces proformes sont liées à la grammaire de la phrase et sont notées à l’intérieur des crochets du signe verbal. Par exemple [prC-ours ; prM-cuillère – manger] signifie qu’un ours mange avec une cuillère.
51Les spécificateurs de taille et de forme sont notés « stf », les pointages ou pointés sont notés « pté ». Par ailleurs, si l’on a besoin de noter le fait qu’il s’agit de la main droite ou de la main gauche, on utilisera les abréviations MD ou MG. On peut aussi avoir besoin de spécifier le mouvement, que l’on abrège en « mvt » et que l’on qualifie après, par exemple « mvt circulaire ».
Noter les mimiques
52La mimique est pertinente dans la phrase en lsf et doit donc être notée. Elle s’exécute en même temps qu’un signe et sera notée au-dessus. On l’abrège en « mmq » que l’on qualifie après. « mmq interr. » transcrit une mimique interrogative, « mmq imp. » une mimique impérative. Les autres mimiques sont décrites avec le vocabulaire le plus adéquat, par exemple : « mmq étonnée », « mmq intensive », « mmq dégoûtée ». L’abréviation « neg. » renvoie à la notion de négation qui peut n’être portée que par la mimique et les mouvements de tête.
Noter les regards
53Il ne s’agit bien sûr pas de noter tous les regards du signeur, mais de noter ceux qui sont pertinents linguistiquement. Il s’agit principalement du regard porté sur l’interlocuteur « reg. int. », de celui posé sur un locus « reg. loc1 » et, dans le cas du mode impératif, d’un regard appuyé sur l’interlocuteur noté « reg. « tu » ».
Noter les concepts et les traductions françaises
Noter les concepts
54On a parfois besoin de s’abstraire des langues en présence (français ou lsf) pour référer à une notion plus abstraite, le concept véhiculé par le vocabulaire. Dans ce cas, on le notera entre barres obliques. Par exemple : [table] renvoie au signe de la lsf ; « table » au signe graphique de la langue française ; [tabl], noté en Alphabet phonétique international (API), au signe oral de la langue française ; et /table/, indépendamment de la langue, au concept de table.
Traduire en français
55Tout ce qui renvoie à une traduction française dans le corps du texte ou sous les illustrations sera noté entre guillemets et en italique, comme on l’a fait dans les exemples donnés auparavant. Il est important de ne pas perdre de vue qu’une traduction est une interprétation et que, dans de nombreux cas, d’autres traductions pourraient être proposées. Par exemple, une mimique de type « mmq étonnée » pourra être traduite selon les contextes et l’expression du visage de signeur par « étonné », « surpris », « ébahi » ou encore « interloqué ».
Les illustrations
Concernant les signes de la lsf
56Toutes les illustrations concernant les signes ou les phrases de la lsf ont été dessinées par Laurent Verlaine. La convention de ces dessins est que les points de départ du signe sont réalisés en gris clair, tandis que l’arrivée du signe est en noir. Si besoin le mouvement du signe est indiqué par des flèches ou des lignes, comme on le voit dans les signes [question] et [village] ci-après.
57Toutes ces illustrations permettent aux lecteurs ne connaissant pas la lsf de visualiser la forme des signes et constituent autant de traces permettant la mémorisation pour les apprenants. Les mimiques présentes dans les dessins ne sont pas pertinentes lorsqu’il s’agit de l’illustration du vocabulaire. Elles sont le fait de la liberté de l’artiste et visent à rendre les illustrations plus vivantes. Par exemple, si le signe [question] présent ici est souvent réalisé avec une mimique interrogative, il n’est pas nécessaire que la langue sorte de la bouche. De même le signe [village] est ici illustré avec une mimique relativement joyeuse qui n’est pas obligatoire pour la réalisation neutre et décontextualisée du signe, mais qui peut bien évidemment apparaître dans certains contextes de communication. Par ailleurs, des lecteurs connaissant la lsf pourront trouver que les dessins sont différents des signes qu’ils pratiquent. Il peut s’agir de variantes lexicales ou de variations non pertinentes dans l’ampleur du mouvement ou dans l’ouverture de la main par exemple.
58Ces illustrations donnent cependant un bon aperçu de la façon dont les signes sont effectués par des signeurs. Même sans les connaître, on peut, dans la plupart des cas, les reproduire. C’est donc un outil très utile aux apprenants et beaucoup plus lisible que des photographies. Cependant, à l’évidence, le dessin est statique par définition, alors que la lsf nécessite du mouvement. Dans les dessins, le mouvement est en général rendu par des flèches figurant le tracé du signe d’un point à un autre. Le jeu des couleurs noir et grisé permet, nous semble-t-il, d’appréhender sans trop de difficulté ce tracé. Cependant, nous sommes bien conscientes que rien n’en indique la vitesse d’exécution par exemple. De même, dans l’illustration des exemples de phrases, rien n’indique le temps de passage d’un signe à un autre. Le cas échéant, nous préciserons dans les commentaires et les gloses des phénomènes linguistiquement pertinents liés à cette temporalité qui échappe complètement à la représentation graphique.
Concernant les supports pédagogiques
59Les illustrations données comme supports pédagogiques ont été réalisées par Lucas Giraud, à l’exception du paysage proposé dans le chapitre 5, dessiné par Laurence Callet. K. Il s’agit de dessins permettant à l’enseignant de favoriser l’expression des élèves.
Les références et les renvois
60Pour ne pas surcharger la lecture, nous n’avons pas donné de références dans le corps du texte. Toutes les références se trouvent dans les rubriques [pour aller plus loin] terminant chacun des chapitres. Il s’agit d’éléments de bibliographie commentés pour permettre au lecteur, d’une part, de connaître les textes sur lesquels nous nous appuyons et, d’autre part, d’avoir des pistes pour approfondir, s’il le souhaite, ses réflexions.
61Par ailleurs, certaines illustrations ou synthèses graphiques sont issues de l’ouvrage « Grammaire descriptive de la lsf » paru en 2019. On note alors, par exemple, sous l’illustration, la référence [gdlsf : 31, ill.4] pour une illustration numérotée 4 et présente page 31 de l’ouvrage référencé. Si ces illustrations sont des exemples ou des « synthèses graphiques », on note « ex » ou « sg » en lieu et place de « ill. ». Si ces illustrations ont été revues et corrigées pour le présent ouvrage, on note « revu ».
Bibliographie
Le modèle sémiologique de description de la lsf
Cuxac C., 2000, « La langue des signes française – les voies de l’iconicité », Faits de langues, vol. 15-16, Paris : Ophrys.
Garcia B., 2010, Sourds, surdité, langue(s) des signes et épistémologie des sciences du langage, habilitation à diriger des recherches, université de Paris 8.
Sallandre M. A., 2014, Compositionnalité des unités sémantiques en langues des signes. Perspective typologique et développementale, habilitation à diriger des recherches, université de Paris 8. Disponible sur : https://core.ac.uk/reader/88321790 [consulté le 15/05/2023].
Textes officiels : BO et CECRL - lsf
Bulletin officiel de l’Éducation nationale, 2020, bulletin officiel no 44 du 19/11/2020. Annexe 2 « Programmes de langue des signes française, langue seconde (lsf L2) de seconde, première et terminale des voies générale et technologique, enseignement optionnel ».
Conseil de la Coopération Culturelle, 2001, Cadre européen commun de référence pour les langues. Apprendre. Enseigner. Évaluer. Strasbourg : Éditions du Conseil de l’Europe.
Histoire des Sourds [Partie I. § 4]
Bernard Y., 1999, Approche de la gestualité à l’institution des sourds-muets de Paris, au XVIIIe et au XIXe siècle, thèse de doctorat, université de Paris 5.
Bonnal-Vergès F., 2006, « Langue des signes française (lsf) : des lexiques des XVIIIe et XIXe siècles à la dictionnairique du XXIe siècle », Glottopol, revue en ligne, no 7. [sur le lexique]
Lane H., 1996 [1991], Quand l’esprit entend : histoire des sourds-muets, Paris : Odile Jacob.
Minguy A., 2009, Le réveil Sourd en France – Pour une perspective bilingue, Paris : L’harmattan.
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