Avant-propos
p. 5-15
Texte intégral
1Assis sur son pliant au bord de la rivière, le pêcheur à la ligne fixe des yeux le bouchon qui suit le fil de l’eau, le lève quand il arrive en fin de coulée, et relance sa ligne au point de départ. Geste inlassablement répété, occupation dérisoire et incompréhensible pour le non initié : le pêcheur est dans son univers, relié à un ailleurs, de l’autre côté du miroir, par un fil invisible qui plonge dans l’inconnu et le mystère.
2Le lecteur allongé sur son lit, assis sur un banc ou à la terrasse d’un café, parcourt des yeux le texte, revient à ligne, et recommence le même trajet, de gauche à droite et de droite à gauche, occupation tout aussi répétitive et dérisoire pour le non-lecteur que celle du pêcheur à la ligne pour le non-pêcheur. Au-delà de cette page blanche ponctuée de caractères noirs se dessine pourtant un autre monde, un monde imaginaire, de l’autre côté du miroir…
3L’écrivain, à son bureau, trace ces signes noirs, produits d’une plume, d’un stylo ou d’un clavier d’ordinateur ; il revient, lui aussi, reprendre son souffle et son énergie à chaque ligne, retour au même pourtant toujours différent. Fil de l’eau, fil du texte, écoulement de la rivière ou axe syntagmatique, c’est le temps qui passe, que scandent le pêcheur, le lecteur ou l’écrivain, par ce retour au point initial, jamais identique cependant, et qui est le fondement même de la poésie : le vers, le versus latin qui signifie aussi bien le sillon du laboureur que la ligne du poème, se définit par ce mouvement alternatif faisant naître la majuscule du premier mot à chaque nouvelle ligne, comme si le début du vers était la promesse d’une phrase neuve, inattendue.
4Que recherchent ce pêcheur à la ligne, ce lecteur, cet écrivain, ce poète, dans ce recommencement perpétuel ? Qu’y a-t-il de l’autre côté du miroir de suffisamment envoûtant pour susciter une telle concentration de toutes les facultés, un tel détachement, une telle passion ? Est-ce un loisir futile et insignifiant, un « divertissement » pascalien, une occupation qui, par ses multiples tours et détours, détourne de l’essentiel ? versus, vertere, divertere… À moins que ce ne soit exactement le contraire, que cette plongée dans la profondeur de l’eau ou de la page ne révèle, précisément, l’essentiel.
5Pêche à la plume d’André Stil, La Ligne de Pierre Bergounioux, parmi bien d’autres ouvrages, nous rappellent grâce au double sens de leurs titres que les relations entre littérature et pêche à la ligne, sur lesquelles se penche cet essai, sont apparues clairement à de nombreux écrivains… et à de nombreux pêcheurs. Dans un ouvrage intitulé Le Bonheur de la pêche, Jean-Marcel Dubos, « agrégé de Lettres, docteur en sciences de l’éducation, mais aussi et surtout grand pêcheur à la ligne », comme le précise la quatrième de couverture, explique qu’« on peut diviser les ouvrages en trois catégories » : ceux des « pêcheurs auteurs », spécialistes de la pêche qui écrivent pour donner des conseils aux lecteurs, dans des revues ou des ouvrages spécialisés ; ceux des « écrivains non-pêcheurs ou pêcheurs occasionnels », « qui savent évoquer avec le talent et la distance nécessaires la pêche et la personnalité de ses pratiquants » ; ceux des « écrivains pêcheurs, qui éprouvent à la fois la passion de la pêche et la passion de l’écriture1 ». Si l’on ne considère que la littérature halieutique stricto sensu, ces trois catégories se réduisent à deux « genres », comme l’explique William Humphrey (lui aussi écrivain, professeur, et grand pêcheur) :
La littérature halieutique se divise en deux genres : une littérature d’éducation et une de dévotion. La première est écrite par des pêcheurs qui écrivent, l’autre par des écrivains qui pêchent2.
6La première des trois catégories définies par Dubos ne nous intéresse que partiellement. L’écriture pratiquée par les « pêcheurs auteurs », informative, voire commerciale, si elle ne manque pas d’intérêt pour le pêcheur débutant ou confirmé, ne relève pas en général de la littérature. Elle est chargée de transmettre un message univoque, pratique, pragmatique, et correspondrait plutôt à ce que Barthes nomme « le degré zéro de l’écriture » : « une écriture indicative », « une écriture de journaliste3 ». C’est celle que l’on trouve dans les magazines halieutiques, mais aussi dans la plupart des traités de pêche qui ont fait leur apparition dès la fin du Moyen Âge, en Grande-Bretagne tout d’abord4. Elle ne sera prise en compte que lorsque l’information se transforme en réflexion ou en récit, voire en fiction, et qu’elle fait alors entrer le texte dans la troisième catégorie. Ainsi, le « pêcheur auteur » Henri Limouzin, spécialiste reconnu, journaliste à la revue La Pêche et les Poissons, est devenu « écrivain pêcheur » en rédigeant mensuellement des nouvelles halieutiques sous le titre générique de La Musette à Matthieu5. Quant à la deuxième catégorie, celle des « écrivains non-pêcheurs ou pêcheurs occasionnels », elle constitue un corpus de textes quasi illimité, dans lesquels la pêche n’est pas l’objet principal du discours, mais se trouve mise à contribution comme thème secondaire lié d’une façon ou d’une autre à l’intrigue ou aux personnages. Convoquée souvent à titre métaphorique, elle sert de révélateur du sens de l’histoire, de la psychologie d’un personnage, d’une situation particulière… Dans une moindre mesure, elle peut tout simplement être une figure de style, un ornement rhétorique, en surgissant dans l’une des multiples expressions imagées de la langue française où elle sert de comparant (appâter, pêcher en eau trouble, ferrer le poisson, faire une bonne prise, etc.), comme c’est souvent le cas chez Balzac. Prenons deux exemples pour illustrer ces deux catégories : d’un côté Deux Amis de Maupassant6, nouvelle qui utilise le prétexte d’une partie de pêche hors du Paris assiégé pour développer le thème de la résistance héroïque à l’ennemi ; de l’autre La Boîte à pêche de Genevoix, récit qui fait de la passion de l’auteur le thème autour duquel s’organisent tous les chapitres pour tenter de dégager la quintessence d’une raison de vivre.
7Comme on peut s’en douter, l’intuition première fut de séparer ces deux catégories de textes pour les aborder successivement, ou même de ne s’intéresser qu’à l’une des deux : cette étude devait-elle se fixer pour objet la pêche dans la littérature, ou la littérature halieutique ? Il semble a priori peu pertinent, en effet, de traiter dans un même chapitre, voire un même paragraphe, une œuvre qui convoque furtivement la pêche pour un besoin ponctuel, et une autre qui hisse ce loisir au rang de thème principal : dans un cas, la pêche est au service du texte littéraire, dans l’autre c’est la littérature qui devient un moyen de célébrer la pêche. Cette évidence méthodologique a cependant été rapidement écartée, pour une raison simple : le but d’établir les liens complexes qui unissent littérature et pêche à la ligne ne pouvait être atteint que par un va-et-vient permanent entre ces deux activités, et par des analyses relevant de l’une ou l’autre des deux catégories littéraires mentionnées. Toute autre méthode aurait abouti soit à un strict essai de critique littéraire thématique, soit à une étude sociologique, psychologique, philosophique… des pratiques, des plaisirs, des vertus, du « bonheur de la pêche », à travers les écrivains qui en parlent, ce à quoi s’occupe largement le livre de Dubos cité plus haut. Il ne s’agit donc pas d’un ouvrage limité à la littérature halieutique, ni à l’étude du thème de la pêche dans la littérature, mais d’une tentative de mettre en évidence les relations entre ces deux activités humaines. La seule façon de procéder était donc de mêler, au fil des chapitres, les textes qui utilisent la pêche comme un moyen, un ingrédient dans la fabrique de l’œuvre littéraire, et ceux qui rapportent l’ensemble du discours à cette activité. Une double confrontation donc – au fil de l’eau, au fil des textes –, avec toutefois un risque bien réel qu’il faut assumer : celui de n’appréhender que de façon superficielle et imparfaite les deux catégories mentionnées.
8Le titre suggère aussi une liberté, un commentaire au fil des lectures. Ce petit essai, qui n’est jamais qu’une approche personnelle des textes mis en regard avec une autre passion personnelle, celle de la pêche à la ligne, ne peut offrir qu’un nombre restreint d’analyses relevant d’un choix limité par mes propres connaissances sur le sujet. Les classiques de la littérature halieutique ne seront pas négligés, mais on trouvera aussi des auteurs peu connus ou réputés « secondaires », aux côtés d’écrivains célèbres qui ont, pour une raison ou pour une autre, évoqué la pêche à la ligne. La littérature française constituera le champ d’études principal, mais une part belle sera également faite aux Anglo-saxons, et en particulier aux écrivains américains, car « bon nombre des meilleurs écrits modernes sur la pêche sont américains7 ». Ce n’est pas moi qui l’affirme, mais Jeremy Paxman, un Anglais… Il faut bien reconnaître que, de l’autre côté de l’Atlantique, on a depuis longtemps compris tout le parti que l’on pouvait tirer de l’alliance entre littérature et pêche à la ligne, et que ce loisir, en particulier grâce à la valorisation de la pêche à la mouche, n’a pas subi le même discrédit que chez nous : la différence dans le traitement littéraire d’un même thème révélera parfois des disparités culturelles importantes. De plus, la critique universitaire anglo-saxonne possède un domaine de recherche autour de ce qu’elle nomme Nature writing, « écriture de la nature » (en particulier les Animal Studies, recherches connues pour leur démarche militante), dans lequel la littérature halieutique, même si elle occupe une toute petite place, a fait l’objet de quelques analyses. En France au contraire, ce champ est encore vierge, ou presque8.
9La critique française contemporaine ne néglige pourtant pas les rapports entre littérature et nature. Qu’il s’agisse de l’écocritique ou de la récente zoopoétique, des approches nouvelles des textes ont vu le jour. La première s’intéresse aux problèmes environnementaux tels qu’ils peuvent apparaître dans la littérature9, tandis que la seconde place au centre les rapports entre l’homme et l’animal10. Un des enjeux littéraires de la zoopoétique, notamment, est de voir comment l’intérêt porté au monde animal (et au vivant, de manière plus générale) peut générer des formes particulières d’écriture, comme l’explique Anne Simon, responsable du programme « Animots » :
L’emploi du terme « zoopoétique », un peu « savant » (en espérant qu’il ne soit pas cuistre !), était pour moi une manière de légitimer les études animales littéraires. Je cherchais à les sortir de la simple analyse d’un thème ou d’un personnage animal, pour reverser l’interrogation vers les styles, les tempos, les phrasés, la grammaire : il y a derrière tout cela l’idée que les vivants produisent, par leur mouvement même, une sorte de syntaxe vitale11.
10Ainsi, le fait de ne plus considérer l’animal, dans de nombreux textes contemporains, d’un point de vue strictement anthropomorphique mais dans une volonté, au contraire, de lui donner une pleine entité et une sorte d’autonomie, semble constituer une nouveauté importante de ce début de xxie siècle, comme le pense Sophie Milcent-Lawson :
On assiste ainsi à un décentrement narratif de l’humain vers l’animal, avec des tentatives pour rendre compte de sa vision du monde et imaginer l’univers mental propre à chaque espèce12.
11Nous verrons que si la littérature halieutique, lorsqu’elle place au centre les poissons, reste bien souvent anthropomorphique, certains auteurs tentent également des expérimentations intéressantes en prenant le point de vue de l’animal. Il est évident, d’autre part, que les préoccupations écologiques sont présentes dans de nombreux textes d’écrivains pêcheurs, et que parler des rapports entre pêche et littérature, c’est aussi parler d’écologie.
12Dans sa thèse de doctorat intitulée Le Grimoire animal. L’existence des bêtes dans la prose littéraire de langue française 1891-1938, Nicolas Picard consacre un chapitre aux « Chasses » et un autre aux différentes « Pêches13 ». S’il part de l’observation d’un phénomène culturel en établissant, comme je le fais, le constat d’une nette différence entre la France et les États-Unis dans la façon de considérer la pêche à la ligne, ses analyses s’inscrivent ensuite clairement dans les perspectives de la zoopoétique, ainsi que le titre le laissait entendre :
Ce qui m’intéresse a trait à la manière dont les ouvrages du corpus questionnent la liaison anthropologique entre la chasse et la pêche, qui détermine leurs rapports aux bêtes14.
13Je n’écarterai pas les passerelles qui peuvent également s’établir entre mon essai et l’écocritique, par le fait que de nombreux textes centrés sur la Nature seront convoqués, comme avec la zoopoétique, à travers la place qui sera accordée aux poissons et la volonté « d’aller voir chez des auteurs très étudiés autre chose que ce qu’on étudiait15 ». Comme l’écrit Anne Simon, il s’agit bien, pour moi aussi, de
reconfigurer les canons littéraires en s’intéressant à des œuvres ou à des genres méconnus, d’examiner selon une focale originale des textes déjà très travaillés, ou de s’intéresser à des sujets non remarquables dans le noble système des études littéraires tel qu’il s’est constitué depuis le dix-neuvième siècle16.
14Je souhaiterais cependant mettre en avant une différence importante qui tient autant à l’objet d’étude qu’aux objectifs poursuivis. Comme l’indique le titre, la relation abordée s’établit avant tout entre deux domaines strictement humains, non entre une activité humaine et la nature. Il serait certainement très instructif de se pencher en détail sur la manière dont la littérature halieutique est également écologique, et offre peut-être une façon de repenser l’animal, mais ce n’est pas ici ma priorité : si je m’intéresse au regard que porte le pêcheur – l’écrivain pêcheur, plutôt – sur son environnement, ou sur les poissons, c’est que je considère que l’analyse de ce regard est un moyen d’accéder à une réalité plus profonde et largement dissimulée, le sujet en l’occurrence me préoccupant plus que l’objet. Pêche à la ligne et littérature sont deux activités exclusivement humaines, leur confrontation met en contact un pêcheur et un écrivain (ou un lecteur) et elle peut permettre d’entrevoir des aspects fondamentaux du psychisme humain. Quelles que soient par ailleurs mes propres convictions écologiques, les réflexions qui vont suivre resteront donc fortement « anthropocentrées », et non « zoocentrées », pour reprendre le vocabulaire utilisé par la zoopoétique. La première partie analyse les représentations traditionnelles du pêcheur dans la littérature. Essentiellement descriptive au début, elle repose ensuite sur l’histoire et la sociologie, en opérant également un détour par les gender studies ; la deuxième relève de la narratologie, et la dernière de la psychanalyse : Genette d’une part, Bachelard et Freud d’autre part, en seront les guides respectifs.
15Précisons enfin quelles sont les limites fixées au thème d’étude. L’expression « pêche à la ligne » réfère à une pêche amateur, pratiquée comme un loisir, avec un matériel autorisé : c’est ce qu’il faudra désormais entendre par le mot « pêche » lorsqu’il ne sera pas davantage déterminé. Vaste catégorie en fait, que l’on pourrait bien sûr subdiviser de plusieurs manières différentes, en fonction des critères adoptés. Christopher Bear et Sally Eden, dans un article qui prend appui sur le fait que le mot fish en anglais peut être singulier où pluriel, répartissent les pêcheurs à la ligne en trois groupes, selon qu’ils s’intéressent aux poissons en général, ou à une catégorie de poissons en particulier : les pêcheurs de compétition, dont le but est de prendre en un temps donné le poids maximum de poissons, sans considération des espèces capturées ; les pêcheurs « par plaisir » (pleasure anglers), qui aiment le simple fait de pêcher plus que la recherche d’une espèce spécifique, et enfin les pêcheurs spécialisés, qui consacrent leur activité à la traque d’un poisson précis (pêcheurs de truites, de saumons, de carpes17…). Cette catégorisation ne manque pas d’intérêt, et il serait notamment instructif de se demander quelle est la raison qui pousse parfois le pêcheur à affronter ses semblables dans le cadre officiel de concours. Mais cette motivation supplémentaire ne semble pas spécifique à notre activité : elle est du même ordre que celle qui fait franchir le pas à n’importe quel sportif lorsqu’il décide de prendre une licence et de s’inscrire à des tournois ou à des compétitions officielles. Quant aux deux autres catégories, elles trouveront, bien entendu, leur place dans la suite.
16Seront donc exclues la plupart des pêches professionnelles – en mer ou en eau douce –, celles des « travailleurs de la mer », comme celles pratiquées en rivière à l’aide d’« engins » : l’usage de la canne à pêche, seul instrument légal pour le pêcheur amateur, implique un contact direct avec le poisson, préalable indispensable à toutes les analyses qui vont suivre. Si les utilisateurs de pièges, de filets ou de tout autre engin non autorisé sont généralement exclus de cet ouvrage, ce n’est donc pas pour obéir à un impératif moral : les hors-la-loi de la pêche auront droit à un paragraphe, mais ce sera pour montrer, précisément, en quoi ils diffèrent du pêcheur, et surtout en quoi leur traitement littéraire est différent. De même, la pêche motivée par l’argent, le commerce, ou tout simplement la survie, entraîne des attitudes qui n’entrent pas dans le cadre de cet essai, qui cherche à comprendre au contraire la signification d’une activité gratuite et non alimentaire. La distinction n’est pas toujours évidente, cependant, et il conviendra de nuancer : Najard, personnage de La Boîte à pêche, est bien un pêcheur professionnel, puisqu’il vend le poisson qu’il capture et possède pour cela une patente, comme un commerçant. Mais il pêche à la ligne, et Genevoix n’aborde jamais l’activité qu’il pratique dans son aspect mercantile, mettant toujours en valeur, au contraire, la passion physique qui unit cet homme à la nature et aux poissons. En revanche, Barolet, autre personnage du même romancier que l’on rencontre dans Rémi des rauches, est un pêcheur professionnel qui possède un bateau, emploie du personnel, et utilise des filets pour barrer la Loire et capturer saumons et aloses : il s’agit d’une activité purement commerciale, qui ne nous concerne pas ici. Comme l’écrivait il y a bien longtemps la sage Dame Juliana Berners, cette supposée nonne à qui l’on attribue le tout premier traité de pêche à la ligne :
Vous ne devez pas pratiquer ce sport ingénieux dont je viens de parler par cupidité, ou simplement pour économiser ou gagner de l’argent, mais principalement pour votre plaisir et pour la santé de votre corps, et plus encore, de votre âme18.
17Il ne s’agit là, après tout, que d’un lien supplémentaire entre pêche et littérature19.
Notes de bas de page
1 J.-M. Dubos, Le Bonheur de la pêche, p. 18-19.
2 « The literature of angling falls into two genres: the instructional and the devotional. The former is written by fishermen who write, the latter by writers who fish. » (W. Humphrey, My Moby Dick, p. 52 ; pour faciliter la lecture, les passages en anglais seront toujours traduits dans le corps du texte, et la version originale figurera en note. Il s’agit de ma traduction, sauf indication contraire).
3 R. Barthes, Le Degré zéro de l’écriture, p. 56.
4 Voir P. Juhel, qui répertorie les traités les plus marquants (Histoire de la pêche à la ligne. Au fil de l’eau et du temps, p. 40-54).
5 Quarante de ces récits, présentant une certaine continuité narrative et publiés dans La Pêche et les Poissons entre 1974 et 1984, ont été recueillis dans le premier volume (H. Limouzin, La Musette à Matthieu, tome 1, 2008) et quarante autres dans le deuxième (2013).
6 G. de Maupassant, Deux Amis, dans Contes et Nouvelles, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2014, p. 519-523. Toutes les références aux contes et aux nouvelles de Maupassant renvoient à cette édition, sauf celles qui concernent Les Dimanches d’un bourgeois de Paris, texte qui n’y figure pas et qui est cité dans l’édition de la Pléiade, 1974.
7 « Much of the best modern writing about fishing is American. » (J. Paxman, Fish, Fishing and the Meaning of Life, introduction, p. xix)
8 Citons M. Sourdot, « Le genre “littératur halieutique”, de Maurice Genevoix à René Fallet », Études romanes de Brno, no 34-1, 2013, p. 17-25 ; N. Picard, « Pêche à la ligne et mondes des poissons », dans Mondes ruraux, mondes animaux. Le lien des hommes avec les bêtes dans les romans rustiques et animaliers de langue française (xxe-xxie siècles), Alain Romestaing (dir.), Éditions universitaires de Dijon, 2014, p. 119-130 ; et du même auteur, « Pêches » dans Le Grimoire animal. L’existence des bêtes dans la prose littéraire de langue française 1891-1938, Thèse de doctorat de littérature française soutenue le 24 juin 2019, Université Sorbonne Nouvelle Paris III, p. 65-88.
9 L’écocritique, apparue en France dans les années 2000, trouve sa source dans l’Ecocriticism anglo-saxon. Elle a pour objet « l’analyse thématique de textes qui portent sur l’écologie et sur le monde naturel, mais aussi, plus récemment, sur des lieux comme les cités, les décharges ou les friches industrielles ». (A. Simon, entretien par Catherine Vincent, « Anne Simon : “Je suis traversée par ce qu’on inflige au vivant” », en ligne sur Le Monde Idées, 6 septembre 2019, <https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/06/anne-simon-je-suis-traversee-par-ce-qu-on-inflige-au-vivant_5507013_3232.html> (consulté le 15/02/2021).
10 Voir en particulier la Revue des Sciences Humaines, no 328, 4/2017 (« Zoopoétique »), André Benhaïm, Anne Simon et Sabrina Valy (dir.).
11 A. Simon, « Entretien avec Anne Simon par Lucile Schmid », en ligne sur Animots. Carnet de zoopoétique , 28 mars 2018, <https://prixduromandecologie.fr/entretien-avec-anne-simon-par-lucile-schmid/> (consulté le 15/02/2021).
12 S. Milcent-Lawson, « Un tournant animal dans la fiction française contemporaine ? », Pratiques, no 181-182, 2019, Le récit en questions, disponible en ligne : <http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pratiques/5835> (consulté le 15/02/2021).
13 Voir ci-dessus, n. 8.
14 Ibid., p. 85.
15 A. Simon, « Entretien avec Anne Simon par Lucile Schmid ».
16 A. Simon, « Présentation de la zoopoétique », Animots. Carnet de zoopoétique. Disponible en ligne : <https://animots.hypotheses.org/zoopoetique> (consulté le 15/02/2021).
17 C. Bear et S. Eden, « Thinking like a fish? Engaging with nonhuman difference through recreational angling », Environment and Planning D: Society and Space, avril 2011, vol. 29, p. 336-352 (p. 339).
18 « Also, you must not use this aforesaid artful sport for covetousness, merely for the increasing or saving of your money, but mainly for your enjoyment and to procure the health of your body, and more especially, of your soul. » (J. Berners, The Treatise of Fishing with an Angle dans Holly Morris (éd.), Uncommon Waters. Women write about fishing). Cette « noble et sportive dame », comme il est dit dans la présentation (p. 96), aurait rédigé ce traité autour de 1421, soit plus de deux cents ans avant celui d’Isaak Walton.
19 Quelques-unes des analyses sur Proust, qui figurent à différents endroits dans la suite, ont été publiées sous une forme différente dans un article : « Vairons, têtards, truites de la Vivonne et rêveries halieutiques dans “Combray” », Bulletin d’informations proustiennes, no 50, novembre 2020, p. 173-182.
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