L’exercice d’un pouvoir par les femmes
p. 155
Texte intégral
1Cette deuxième partie est tournée vers les modes d’action des femmes, tels qu’ils trouvent à s’exprimer dans un certain nombre de domaines ; tous les champs d’action ne pouvant être envisagés dans ce cadre, le recours à la liste des thématiques qui ont affleuré lors de l’élaboration de ce livre (à la suite de l’introduction générale) pourra ouvrir des pistes vers d’autres domaines, de même que la synthèse générale en fin de volume.
2L’étape que représente cette partie dans la réflexion commune menée ici est en quelque sorte la mise en application des atouts dont les femmes disposent ou dont elles sont les symboles, et qui ont été abordés dans la première partie : il s’agit maintenant de voir, en action, les réussites que les femmes obtiennent, tant dans le monde hellénistique que dans le monde romain, dans l’exercice de formes de pouvoirs variées.
3On s’attachera ainsi à comprendre l’évolution que connaît la position institutionnelle des femmes à la période hellénistique, manifestée par leur place dans les protocoles et, par conséquent, dans l’exercice officiel, visible, du pouvoir, que ce soit aux côtés d’un homme (voire de deux, dans certains règnes conjoints) ou seule : ainsi constate-t-on que les formes d’association varient alors même que les femmes de pouvoir se signalent par leur omniprésence.
4Dans le monde romain, cette présence, si elle n’est pas toujours officielle, est réelle, comme le montrent les chapitres qui s’y rapportent. Le pouvoir des femmes est ici étudié dans ses aspects économiques (à la période triumvirale) ou dans ses aspects religieux (à la période impériale) ; mais ce qui rassemble les approches scientifiques de ces deux domaines est la constatation qu’une bonne part de ces exercices du pouvoir, marqués par leur réussite et leur efficacité, échappe malgré tout à la mise en lumière pour des raisons qui sont souvent morales et de représentation. Ce point est particulièrement évident quand on examine les situations où des sœurs jouent le rôle de remplaçantes d’hommes absents ou défunts : subsidiarité et nécessité amènent souvent les sources, principalement littéraires, mais pas uniquement, à noircir le trait.
5En somme, l’exercice de pouvoirs par les femmes, s’il est souvent une réussite et un accomplissement, court toujours le risque de soulever des accusations aux frontières de la morale. Et nous-mêmes, en intitulant ce livre Femmes influentes, ne cédons-nous pas à cette ambiguïté ?
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
La collection Ad usum Delphini. Volume I
L'Antiquité au miroir du Grand Siècle
Catherine Volpilhac-Auger (dir.)
2000
Devenir roi
Essais sur la littérature adressée au Prince
Isabelle Cogitore et Francis Goyet (dir.)
2001
L’Éloge du Prince
De l’Antiquité au temps des Lumières
Isabelle Cogitore et Francis Goyet (dir.)
2003
La collection Ad usum Delphini. Volume II
L’Antiquité au miroir du Grand Siècle
Martine Furno (dir.)
2005
Des rois au Prince
Pratiques du pouvoir monarchique dans l'Orient hellénistique et romain (IVe siècle avant J.-C. - IIe siècle après J.-C.)
Ivana Savalli-Lestrade et Isabelle Cogitore (dir.)
2010
Femmes influentes dans le monde hellénistique et à Rome
IIIe siècle avant J.-C. - Ier après J.-C.
Anne Bielman Sánchez, Isabelle Cogitore et Anne Kolb (dir.)
2016
Femmes influentes dans le monde hellénistique et à Rome
iiie siècle av. J.-C.-ier siècle apr. J.-C.
Isabelle Cogitore, Anne Bielman Sánchez et Anne Kolb (dir.)
2021