Les atouts de la réussite féminine
p. 15-16
Texte intégral
1Dans cette première partie sont réunies des réflexions sur les atouts de la réussite féminine, aussi bien dans un sens passif (les atouts dont elles héritent ou qu’elles reçoivent) que dans un sens actif (les atouts dont disposent et jouent les femmes).
2On y croisera donc des femmes à qui leur père ou leur(s) mari(s) ont apporté des moyens d’action et d’influence, qui s’inscrivent dans les sphères économiques, diplomatiques et militaires, ainsi que des femmes (les mêmes ou d’autres) qui représentent des atouts dans des politiques dynastiques. C’est dire que cette partie met directement en dialogue les mondes hellénistique et romain, car la question des différences éventuelles, sur ces plans de l’action et/ou de l’utilisation des femmes, est l’une de celles qui s’imposent dans notre réflexion globale.
3Les premiers chapitres de cette partie ouvrent ainsi des pistes concernant la transmission des réseaux de pouvoir, essentiellement dans le monde hellénistique, par exemple à propos des réseaux qu’une reine comme Apamè garde en main même lorsque son mariage l’a éloignée des régions centrasiatiques dont elle est originaire, ou ceux qu’une fille de roi met en œuvre pour son père et sa famille. Ces réseaux et atouts hérités par une femme se manifestent concrètement, géographiquement, dans l’étendue des bases dont disposait une femme comme Bérénice en Syrie et en Cilicie, c’est-à-dire un territoire considérable et économiquement significatif. Les atouts des femmes sont alors concrets, efficaces et, pour ainsi dire, tangibles, mesurables.
4Les chapitres suivants, davantage tournés vers le monde politique romain, changent l’éclairage : on y voit mieux la valeur symbolique des femmes, les atouts qu’elles représentent dans une politique essentiellement menée par des hommes et qui s’inscrit dans le jeu des alliances et de la légitimation par mariage, ainsi que dans la diffusion du message dynastique par les monnaies. C’est, de fait, reconnaître que les femmes du monde romain, sans détenir elles-mêmes, ouvertement et pleinement, des atouts politiques, en sont les symboles et sont, à ce titre, utilisées dans le jeu politique. Les variantes des noms, surnoms et titres qu’elles peuvent porter témoignent de la large palette qu’elles offrent, tant dans les monnaies que dans d’autres textes officiels gravés et dans la littérature.
5La synthèse proposée en fin de partie tisse des liens entre ces diverses étapes de la réflexion grâce à la mise en valeur des thèmes toujours présents à l’esprit des rédacteurs de ce livre, et qui transparaissent dans ces différents chapitres.
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