Introduction
p. 7-16
Texte intégral
1Si l’on consulte quelques livres récents, synthèses monographiques ou ouvrages monumentaux de référence, publiés ou réédités à l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, force est de constater que la place qu’occupe l’Italie dans l’historiographie internationale est manifestement marginale, sans commune mesure avec la participation au conflit d’un pays qui fut pourtant l’un des principaux belligérants et dont le président du Conseil Vittorio Emanuele Orlando siégea au Conseil des quatre à la Conférence de la paix aux côtés du président des États-Unis Woodrow Wilson et des chefs de gouvernement français et britannique Georges Clemenceau et David Lloyd George. La monumentale Cambridge History of the First World War dirigée par Jay Winter, qui compte pourtant 2 300 pages, comporte un seul essai consacré à la situation militaire italienne1 ; les autres publications ne la mentionnent que très rarement et, quand elles le font, elles ne lui accordent qu’une place minime. À titre d’exemple, l’article de Stig Föster sur les relations entre pouvoirs civils et pouvoirs militaires consacre trois pages au cas japonais [sic], alors qu’il en accorde deux fois moins au cas italien2. Le livre de François Cochet, La Grande Guerre. Fin d’un monde, début d’un siècle, qui ne borne pourtant pas son étude aux opérations conduites sur le théâtre de guerre occidental, n’y consacre pas plus d’une dizaine de pages3. La guerre italienne, ses aspects géopolitiques, ses fondements économiques et humains et, plus encore, son évolution opérationnelle, sont à peu près absents de l’Encyclopédie de la Grande Guerre dirigée par Stéphane Audoin-Rouzeau et Jean-Jacques Becker, pourtant forte de 1 800 pages : un seul article fait explicitement référence au cas italien, que le reste de l’ouvrage ne mentionne que très rarement, privilégiant les exemples empruntés aux cas des principaux autres pays belligérants4.
2Il est d’ailleurs significatif que l’édition italienne de cet ouvrage5, parue en 2014, comporte de nombreux articles supplémentaires, rédigés par une équipe de spécialistes dirigée par Antonio Gibelli, sur des sujets que la version française ne traitait pas : le contexte politique et diplomatique de l’intervention de l’Italie dans la guerre, les opérations en montagne, l’expérience de la guerre de tranchée sur le Carso, la bataille de Vittorio Veneto et l’armistice de Villa Giusti, l’impact de la guerre sur la société, la culture et le territoire italiens, le développement du mouvement fasciste et les violences perpétrées par ses membres.
3Notons enfin que les études étrangères intégralement consacrées à la guerre italienne non seulement sont plutôt rares6, mais encore qu’elles ne trouvent pas toujours un éditeur dans le pays où elles ont été conçues : les actes du colloque intitulé Le traumatisme de Caporetto organisé le 9 et le 10 novembre 2017 à l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 et à la Maison de l’Italie, ont été publiés en Italie et non point en France7. Il convient par ailleurs de mentionner que deux des trois organisateurs de cette manifestation scientifique, ainsi que la majorité des intervenants, ne sont pas des historiens, mais des spécialistes de la langue, de la littérature et de la civilisation italiennes, indice ultérieur – certes indirect mais, on en conviendra, pas totalement insignifiant –, de la tendance des études historiques internationales à délaisser l’analyse de la participation italienne à la Grande Guerre.
4À l’inverse de l’historiographie étrangère, l’historiographie italienne semble plus attentive au déroulement, aux caractéristiques et aux effets du conflit dans les autres pays, en particulier en France. L’ouvrage qui fait autorité sur la guerre italienne, coécrit par Mario Isnenghi et Giorgio Rochat, intitulé La Grande Guerra. 1914-19188, s’ouvre sur un tableau approfondi des aspects politiques, socio-économiques, culturels et stratégiques de l’Europe à la veille du conflit, évoque les opérations sur les autres fronts et analyse la victoire de l’Entente et les armistices qui mirent fin à la guerre : au total, une bonne centaine de pages sur un peu moins de 500. En outre, la bibliographie du livre abonde en références empruntées aux études françaises et, dans une moindre mesure, britanniques et allemandes.
5Dans un ouvrage plus récent, les actes d’un colloque dédié à la guerre conduite par le général en chef italien Luigi Cadorna de 1915 à 19179, pas moins de 13 articles sur les 41 que compte le volume, abordent la situation de l’Italie dans une perspective résolument comparatiste10, étudient les relations diplomatiques et militaires de l’Italie avec ses alliés11, ou présentent la façon dont furent perçus les combattants italiens à l’étranger12. La même tendance se dessine nettement dans un autre volume issu d’un colloque consacré aux écritures du temps de guerre – lettres, carnets et journaux intimes contemporains du conflit – organisé à l’Université de Gênes du 26 au 28 novembre 201513, puisque 18 des 39 essais qu’il rassemble s’appuient sur des sources produites par des scripteurs français, mais aussi allemands, américains et même grecs.
6Le présent ouvrage s’inscrit, quant à lui, dans la lignée interprétative d’un courant historiographique somme toute récent qui traite de la Première Guerre mondiale dans une optique transnationale : un courant inauguré en Italie au début des années 1990 par l’étude pionnière de Luca Riccardi, Alleati non amici. Le relazioni politiche tra l’Italia e l’Intesa durante la prima guerra mondiale, et en France par la thèse de doctorat soutenue par Frédéric Le Moal à l’Université Paris IV-Sorbonne sous la direction de Georges-Henri Soutou en 2004, révélé au public par le livre de Jean-Jacques Becker et Gerd Krumeich, La Grande Guerre. Une histoire franco-allemande, alimenté depuis par le volume publié sous la direction de Nicola Labanca et d’Oswald Überegger, La Guerra italo-austriaca (1915-1918), par l’étude magistrale d’Antoine Prost et de Gerd Krumeich, Verdun 1916, ou bien encore par l’ouvrage dirigé par Fabien Théofilakis, Côte à côte : Berry-au-Bac dans la Première Guerre mondiale. Perspectives franco-allemandes sur les fronts de l’Aisne14 ; un courant dont les trois forts volumes de The Cambridge History of the First World War coordonnés par Jay Winter constituent à ce jour la tentative la plus ambitieuse à l’échelle globale.
7Nous avons pour notre part apporté une plus modeste contribution au développement de cette approche transnationale du conflit en organisant le 15 avril 2016 à Turin, avec le soutien de la Fondazione De Benedetti Cherasco 1547, une journée d’étude consacrée à la Grande Guerre aérienne dans une optique bilatérale franco-italienne, qui réunissait des contributions sur les premiers développements de l’aéronautique militaire, l’essor de l’industrie et de la technologie aéronautiques, le recrutement et la formation des pilotes, la doctrine et l’emploi opérationnel de l’aviation militaire, la naissance de l’aviation civile dans l’après-guerre15.
8Il convient enfin de signaler un livre récemment publié sous la direction de Fabio Caffarena et de Carlo Stiaccini, également consacré à la guerre aérienne, qui nous paraît se situer en quelque sorte à la croisée des tendances actuelles de l’enquête historique sur la Première Guerre mondiale, tout particulièrement pour deux raisons. En premier lieu, il met bien en évidence la relation symbiotique entre guerre et modernité technique et culturelle. Pour ce faire, il examine tour à tour le cycle productif des appareils, l’expérience des pilotes, les stratégies des entrepreneurs et le vécu des ouvriers des ateliers de construction aéronautique. En second lieu, tout en privilégiant les échelles locale et régionale, l’ouvrage les inscrit dans le panorama plus vaste de l’histoire aéronautique italienne qu’il confronte aux réalités française, britannique et américaine dans une optique interprétative fondée sur le binôme coopération/compétition16.
9Le livre que nous proposons aujourd’hui, issu des travaux du colloque L’Italie et la France dans la Grande Guerre. Un bilan politique et militaire à cent ans de la fin du conflit, organisé à l’Université de Turin avec le concours du Lycée français international Jean Giono, aborde l’engagement de l’Italie et de la France dans la Première Guerre mondiale, ainsi que les effets de leur participation au conflit dans la même perspective résolument comparative et pluridimensionnelle. Les contributions des auteurs sont consacrées aux relations bilatérales dans le cadre de la guerre de coalition, aux conséquences du conflit, principalement dans les domaines politique et géostratégique, ainsi qu’à l’héritage et à la mémoire de la guerre dans l’univers culturel et dans la société des deux pays. Nous nous sommes efforcés, dans la mesure du possible, de proposer une lecture en miroir, comparée et croisée de la guerre et de ses effets en Italie et en France, dans le but de fournir une contribution ultérieure au courant historiographique qui s’efforce de dépasser le cadre traditionnel des narrations et des représentations nationales du conflit.
10Nous avons, pour ce faire, pris le parti d’adopter une approche essentiellement militaire et, dans une moindre mesure, politique, à contre-courant de la tendance historiographique dominante qui tend à privilégier l’étude des aspects sociaux et culturels de la Première Guerre mondiale dans le but d’élaborer une anthropologie des combattants et des civils dans la tourmente du conflit, tendance dont le produit éditorial le plus emblématique est le livre de Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker, 14-18, retrouver la guerre, qui a d’ailleurs été rapidement traduit et commenté en Italie17. Il n’entre pas dans notre intention de tracer de manière arbitraire une ligne de démarcation qui serait par trop schématique entre la guerre d’en bas et la guerre d’en haut, la guerre des états-majors et la guerre des tranchées18. Notre choix dérive de la conviction que la compréhension du phénomène guerrier ne saurait faire l’impasse sur deux aspects qui nous paraissent quelque peu délaissés – en France et en Italie plus que dans le monde anglo-saxon – par les études les plus récentes consacrées à la Grande Guerre : les mécanismes décisionnels à l’œuvre dans les milieux dirigeants politiques, diplomatiques et militaires ; et l’efficacité opérationnelle – military effectiveness – des appareils militaires19. Cependant, tout en insistant sur ces deux aspects, le volume que nous présentons aborde aussi les impacts sociopolitiques, culturels et géopolitiques du conflit.
11La première partie de ce livre s’ouvre sur une étude des aspects politiques, idéologiques et même sentimentaux qui caractérisèrent les relations politiques et militaires franco-italiennes de l’époque du Risorgimento à l’intervention de l’Italie dans la Grande Guerre : une base indispensable si l’on veut comprendre toute la complexité et l’ambiguïté des liens et des échanges bilatéraux qui se tissèrent pendant le conflit, aussi bien dans le domaine opérationnel que dans le secteur productif et technologique.
12Dans la suite de la première partie de l’ouvrage, les auteurs ont tenté de répondre, dans un contexte certes circonscrit aux relations franco-italiennes, à une question que l’historiographie a jusqu’ici injustement délaissée : dans quelle mesure les pays de l’Entente ont-ils mené une véritable guerre de coalition20 ? Pour ce faire, ils examinent la collaboration militaire bilatérale tour à tour dans ses dimensions terrestre, maritime et aérienne. On y verra que si le partenariat franco-italien se manifesta concrètement par des échanges d’informations, une aide opérationnelle et un soutien logistique réciproques, il ne fut jamais véritablement une relation d’égal à égal et se déploya dans un contexte de rivalité plus ou moins latente qui limitait la solidarité interalliée. Les Italiens estimaient souvent que les Français étaient trop hautains et condescendants, voire dédaigneux, à leur égard. C’était l’opinion, partagée assurément par nombre d’officiers transalpins, du colonel Angelo Gatti, proche collaborateur du général en chef Luigi Cadorna, lorsque dans son journal intime il dépeignait le général Ferdinand Foch comme un insupportable donneur de leçons : « et Foch continue à faire le maître d’école. Tout son discours se résume, on peut dire, en quelques mots : “Bon ! Taisez-vous ! Laissez-moi parler !”21 ». Quant aux Français, ils reprochaient généralement aux Italiens une certaine réticence à se battre, tel Clemenceau, outré devant le refus du général en chef Armando Diaz de lancer une offensive, s’exclamant : « Ils se fichent de nous, ils ne font pas la guerre, ils n’auront droit à rien22. » Le même reproche était d’ailleurs formulé par les Britanniques, si l’on en juge par un rapport des services de propagande italiens à Londres du 5 septembre 1918 dont l’auteur écrivait : « Une des choses qui contribuent le plus à dévaloriser notre guerre à l’étranger, ce sont les longues périodes d’inaction quasi complète sur notre front qui font dire aux étrangers que notre […] front est par excellence celui des “pique-niques”23. »
13La deuxième partie de l’ouvrage étudie comment l’Italie et la France sont sorties de la guerre. Le premier chapitre traite un aspect méconnu des derniers mois du conflit : en remontant aux origines de la théorie du bombardement stratégique, il montre qu’en 1917-1918, en Italie comme en France, mais aussi au Royaume-Uni et aux États-Unis, certains milieux industriels, militaires et politiques envisagèrent sérieusement de rompre le blocage opérationnel terrestre et, par conséquent, de gagner la guerre en lançant une vaste campagne de bombardement aérien en territoire allemand. Les deux autres chapitres dressent le bilan du conflit dans les deux pays : deux États vainqueurs, mais à quel prix, dans quelle mesure, et pour quelle paix ? Le chapitre consacré au cas italien écarte la thèse la plus généralement accréditée par l’historiographie et propose une interprétation à la fois novatrice et pondérée qui, au travers d’une étude minutieuse de la position diplomatique du pays au lendemain de la guerre, remet en cause la croyance communément répandue selon laquelle la victoire italienne aurait été « mutilée » au point de s’apparenter à une défaite stratégique. Le chapitre consacré à la situation française s’intéresse d’abord aux séquelles humaines, matérielles et économiques du conflit, puis en examine les conséquences géopolitiques et militaires dans la lignée interprétative de la thèse magistralement étayée, illustrée et renouvelée par l’historien Georges-Henri Soutou dans une étude récente24 : ce qui paraissait être une victoire incontestable, bien qu’obtenue au prix d’immenses pertes et de lourds sacrifices, fut en réalité une victoire en trompe-l’œil à l’issue de laquelle les responsables politiques ne furent pas en mesure d’inscrire dans les conditions de paix tous les buts de guerre qu’ils s’étaient fixés pour garantir efficacement et définitivement la sécurité du pays face à l’Allemagne.
14La troisième partie de ce livre traite de l’impact de la Première Guerre mondiale sur la culture et sur les sociétés en France et en Italie. Sans aucune prétention d’exhaustivité, les « traces de guerre » y sont scrutées successivement dans trois domaines. Le premier chapitre s’intéresse au rôle de la communauté scientifique dans l’émergence et le développement d’une nouvelle forme de diplomatie pendant la guerre et au lendemain de celle-ci. Les deux derniers chapitres étudient deux aspects qui nous paraissent constituer d’excellents observatoires des processus de construction et de reconstruction mémorielles du conflit :
- Le monde des anciens combattants, marqué tout à la fois par la création d’organisations de secours mutuel et par la tentation de descendre dans l’arène politique pour y défendre ses intérêts spécifiques et réclamer un renouvellement du personnel politique
- L’univers inépuisable des écritures de guerre, ces monuments de papier, qui sont devenues des sources précieuses pour l’historien et dont l’étude illustre bien l’évolution du chantier historiographique, jamais tout à fait achevé et même récemment enrichi et partiellement renouvelé à l’occasion du centenaire de la Grande Guerre.
Notes de bas de page
1 Nicola Labanca, « The Italian Front », dans Jay Winter (dir.), The Cambridge History of the First World War, Cambridge, Cambridge University Press, vol. I, 2014, p. 287-318 (édition française : Nicola Labanca, « Le front italo-autrichien », dans Jay Winter (dir.), La Première Guerre mondiale, Paris, Fayard, 2013).
2 Stig Föster, « Civil-military Relations », dans Jay Winter (dir.), ouvr. cité, vol. II, p. 113-150 (édition française : Stig Föster, « Civils et militaires », dans Jay Winter (dir.), ouvr. cité).
3 François Cochet, La Grande Guerre. Fin d’un monde, début d’un siècle, Paris, Perrin, 2014.
4 Fabienne Bock, « Parlement, pouvoir civil et pouvoir militaire (Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni) », dans Stéphane Audoin-Rouzeau, Jean-Jacques Becker (dir.), Encyclopédie de la Grande Guerre, Paris, Perrin, 2012, vol. I, p. 639-656 (première édition Bayard, 2004).
5 Stéphane Audoin-Rouzeau, Jean-Jacques Becker, Antonio Gibelli (dir.), La prima guerra mondiale, Turin, Einaudi, 2 vol., 2014.
6 Il existe quelques exceptions dans le panorama éditorial français : un ouvrage collectif présenté par Pierre Guillen, La France et l’Italie pendant la Première guerre mondiale : actes du Colloque tenu à l’Université des sciences sociales de Grenoble, Centre de recherche d’histoire de l’Italie et des pays alpins, les 28, 29 et 30 septembre 1973, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1976 ; Hubert Heyriès, Les Garibaldiens de 14. Splendeurs et misères des Chemises Rouges en France de la Grande Guerre à la Seconde Guerre mondiale, Nice, Serre, 2005 ; Hubert Heyriès, Les travailleurs militaires italiens en France pendant la Grande Guerre, « héros de la pelle et de la truelle » au service de la victoire, Montpellier, Presses universitaires de La Méditerranée, 2014 ; Julien Sapori, Les troupes italiennes en France pendant la Première Guerre mondiale, Parçay-sur-Vienne, Anovi, 2008 ; Julien Sapori, L’autre armistice. Villa Giusti, 3 novembre 1918, l’armistice entre l’Italie et l’Autriche-Hongrie, Tours, Éditions Sutton, 2019. On peut aussi mentionner deux travaux universitaires : le mémoire de maîtrise inédit du regretté Patrick Facon, Le 12e corps français en Italie (novembre 1917-novembre 1918). Une étude du moral, sous la direction de René Rémond, Université Paris X-Nanterre, 1973 et la thèse de doctorat d’Emmanuel Boudas, L’Italie et les Alliés de 1914 à 1919 : indépendance ou subordination ?, sous la direction de Jean-Marc Delaunay, Université de la Sorbonne nouvelle-Paris 3, 2009, disponible sur le serveur TEL (Thèses-en-ligne) à l’adresse <https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01129252/document>. Le livre d’Éric Vial, Guerres, société et mentalités. L’Italie au premier xxe siècle, Paris, Séli Arslan, 2003, embrasse une période plus étendue, mais il présente l’avantage d’offrir au lecteur francophone une synthèse des meilleurs travaux italiens sur la Grande Guerre disponibles à l’époque de sa rédaction. On trouve également quelques ouvrages dans le monde anglo-saxon : Mark Thompson, The White War. Life and Death on the Italian Front, 1915-1919, New York, Basic Books, 2010 ; John Gooch, The Italian Army and the First World War, Cambridge, Cambridge University Press, 2014 ; Wanda Wilcox, Morale and the Italian Army during the First World War, Cambridge, Cambridge University Press, 2016 ; Wanda Wilcox (dir.), Italy in the Era of the Great War, Leyde, Brill, 2018.
7 Maria Pia de Paulis, Francesca Belviso, Alessandro Giacone (dir.), Il trauma di Caporetto. Storia, letteratura e arti, Turin, Accademia University Press, coll. « Biblioteca di Historia Magistra », 2018.
8 Mario Isnenghi, Giorgio Rochat, La Grande Guerra. 1914-1918, Bologne, Il Mulino, 2008 (première édition : Florence, la Nuova Italia, 2000).
9 Pietro Neglie, Andrea Ungari (dir.), La Guerra di Cadorna 1915-1917. Atti del Convegno (Trieste e Gorizia, 2-4 novembre 2016), Rome, Ufficio Storico dello Stato maggiore dell’Esercito, 2018.
10 Par exemple Andrea Guiso, « Potere civile e potere militare. Per una storia del costituzionalismo di guerra: Francia, Italia, Gran Bretagna », dans Pietro Neglie, Andrea Ungari (dir.), ouvr. cité, p. 99-113.
11 Entre autres exemples, Federico Imperato, « L’Italia e gli accordi di San Giovanni di Moriana », dans Pietro Neglie, Andrea Ungari (dir.), ouvr. cité, p. 383-399.
12 Ainsi Hubert Heyriès, « Immagini e rappresentazioni del combattente italiano dans Francia durante la guerra di Cadorna », dans Pietro Neglie, Andrea Ungari (dir.), ouvr. cité, p. 279-291.
13 Fabio Caffarena, Nancy Murzilli (dir.), In guerra con le parole. Il primo conflitto mondiale dalle testimonianze scritte alla memoria multimediale, Trento, Fondazione Museo Storico del Trentino, 2018.
14 Luca Riccardi, Alleati non amici. Le relazioni politiche tra l’Italia e l’Intesa durante la prima guerra mondiale, Brescia, Morcelliana, 1992 ; Frédéric Le Moal, Les relations entre la France et l’Italie dans les Balkans pendant la Première Guerre mondiale, 1914-1918. Deux alliés face au problème yougoslave, thèse de doctorat sous la direction de Georges-Henri Soutou, Université Paris IV-Sorbonne, 2004 ; l’auteur a tiré de cette étude le volume La France et l’Italie dans les Balkans 1914-1918. Le contentieux adriatique, Paris, L’Harmattan, 2006 ; Jean-Jacques Becker, Gerd Krumeich, La Grande Guerre. Une histoire franco-allemande, Paris, Tallandier, 2008 ; Nicola Labanca, Oswald Überegger (dir.), La Guerra italo-austriaca (1915-1918), Bologne, Il Mulino, 2014 ; Jay Winter (dir.), The Cambridge History of the First World War, ouvr. cité ; Antoine Prost, Gerd Krumeich, Verdun 1916, Paris, Tallandier, 2015 ; Fabien Théofilakis (dir.), Cote à côte : Berry-au-Bac dans la Première Guerre mondiale. Perspectives franco-allemandes sur les fronts de l’Aisne, Bruxelles, Peter Lang, 2017 ; voir aussi Ester Capuzzo (dir.), Istituzioni e società in Francia e in Italia nella prima guerra mondiale, Rome, Edizioni Nuova Cultura, 2017 ; Laurent Jalabert, Reiner Marcowitz, Arndt Weinrich (dir.), La longue mémoire de la Grande Guerre. Regards croisés franco-allemands de 1918 à nos jours, Lille, Presses universitaires du Septentrion, 2017 ; Andreas Gottsmann, Romano Ugolini, Stefan Wedrac (dir.), Österreich-Ungarn und Italien im Ersten Weltkrieg / Austria-Ungheria e Italia nella Grande Guerra, Wien, Publikationen des Historischen Institutes beim Österreichischen Kulturforum in Rom 18, 2019.
15 Éric Lehmann (dir.), La Grande Guerra aerea. Sguardi incrociati italo-francesi, Rome, Difesa Servizi SpA – Edizioni Rivista Aeronautica, 2017 ; une sélection d’articles, en français et en anglais, dans « La Grande Guerre. Regards croisés franco-italiens/The Great Air War. Franco-Italian Comparisons », Nacelles. Passé et présent de l’aéronautique et du spatial, no 3, 2017 (<http://revues.univ-tlse2.fr/pum/nacelles/index.php?id=323>).
16 Fabio Caffarena, Carlo Stiaccini (dir.), La fabbrica del volo. Industria, aviatori e memoria della Grande Guerra in Liguria, Saluzzo, Fusta Editore, 2018.
17 Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, 14-18, retrouver la guerre, Paris, Gallimard, 2000 (éd. italienne La violenza, la crociata, il lutto, Turin, Einaudi, 2002). La liste des publications françaises et italiennes qui privilégient le paradigme anthropologique et culturaliste est trop longue pour que l’on puisse la proposer ici. Pour un panorama de l’historiographie récente de la Première Guerre mondiale en France et en Italie et sa mise en perspective internationale, voir Antoine Prost, Jay Winter, Penser la Grande Guerre. Un essai d’historiographie, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Histoire », 2004 ; Marco Mondini, « L’historiographie italienne face à la Grande Guerre : saisons et ruptures », Histoire@Politique, no 22, 2014, p. 69-84 ; « Nuovi interrogativi e nuove risposte. La storiografia sulla Prima guerra mondiale cent’anni dopo », Ventunesimo secolo. Rivista di studi sulle transizioni, no 41, 2017, qui contient entre autres un essai de Georges-Henri Soutou, « L’historiographie récente de la Première Guerre mondiale en France », p. 58-74.
18 Nous pensons ici au recueil posthume du député des Vosges Abel Ferry, La guerre vue d’en bas et d’en haut (lettres, notes, discours et rapports), Paris, Grasset, 1920. Le neveu du plus célèbre Jules Ferry fit en effet l’expérience du conflit non seulement d’en haut, en qualité de sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères (juin 1914-octobre 1915), puis de délégué au contrôle et de commissaire aux armées de la Commission parlementaire de la Guerre de la Chambre des députés, mais aussi, d’en bas, en séjournant longuement au front où il connut l’épreuve du feu et perdit la vie.
19 Voir Allan R. Millet, Williamson Murray (dir.), Military Effectiveness, vol. 1 : The First World War. New Edition, Cambridge, Cambrige University Press, 2010 (première édition 1988).
20 Il n’existe aucune étude d’ensemble traitant la délicate question du commandement stratégique de l’une ou de l’autre coalition qui s’affrontèrent pendant la Grande Guerre. Le seul ouvrage qui s’y intéresse se limite à la coordination stratégique franco-britannique : Elizabeth Greenhalgh, Victory through Coalition. Britain and France during the First World War, Cambridge, Cambridge University Press, 2009.
21 Angelo Gatti, Caporetto. Diario di guerra inedito (maggio-dicembre 1917), Bologne, Il Mulino, 1997 (première édition 1964), p. 271 : « Tutto il suo discorso si riassume, si può dire, in poche parole: “Bon ! Taisez-vous ! Laissez-moi parler !” ».
22 Cité par Pierre Miquel, « Je fais la guerre ». Clemenceau, le père la victoire, Paris, Tallandier, 1996, p. 248.
23 Cité par Veronica De Sanctis, « La propaganda italiana in Gran Bretagna durante la prima guerra mondiale tra nazionalismo e politica delle nazionalità (1917-1918) », Eunomia. Rivista semestrale di Storia e Politica Internazionali, no 2, 2017, p. 327-350.
24 Georges-Henri Soutou, La grande illusion. Quand la France perdait la paix, 1914–1919, Paris, Tallandier, 2015.
Auteur
Éric Lehmann enseigne au Lycée français international Jean Giono de Turin. Titulaire d’un doctorat en histoire contemporaine de l’Université Paris Nanterre, qualifié aux fonctions de maître de conférences (section 22), il est membre du comité éditorial de la revue Nacelles. Passé et présent de l’aéronautique et du spatial. Parmi ses publications : Le ali del potere. La propaganda aeronautica nell’Italia fascista (Utet, 2010) ; La guerra dell’aria. Giulio Douhet, stratega impolitico (Il Mulino, 2013) ; La Grande Guerra aerea. Sguardi incrociati italo-francesi (Edizioni Rivista Aeronautica, 2017).
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