Ultime verbiage 96
p. 117-128
Texte intégral
À l’excellent Seigneur Giovan Andrea Anguillara.
1Magnifique seigneur, d’anciens balourds courant après les augures croyaient que, si les poulets venaient à ne rien picorer, ils perdraient eux-mêmes toutes les batailles 97. Mais un jour, on força à boire une couple de volailles qui ne voulait pas manger. C’est ainsi qu’en se moquant d’une telle superstition, un cerveau astucieux remporta la victoire. Nos modernes, tels des forcenés, s’empêtrent très souvent dans ces sortes de folies, comme de voir un mauvais signe quand on renverse le sel, et un bon quand on répand du vin, et autres bourdes dont on ne peut que rire. Je puis bien raisonnablement me compter au nombre de ces nigauds, m’étant trouvé un moment dans une grande frénésie, qui consistait en ceci : je croyais que tous les Giovanni étaient pour moi de mauvais et funeste augure ; et je me fondais pour cela sur la sottise de certains Giovanni qui s’étaient mal conduits envers moi, comme vous le contera le récit qui va suivre. Giovanni fut le nom d’un soldat moitié gredin et moitié coquin, tout le reste étant d’un pur fainéant. Ce vaurien fut en procès avec mon père, avec mon oncle, avec moi, avec toute ma famille ; aussi nous causa-t-il un tort extrême car, grâce à sa nature maligne, à sa mauvaise langue, à son zèle remuant, il avait réussi à nous dérober une maison et une propriété, et cela par l’entremise d’écritures, de contrats et de faux témoins, toutes engeances inventées par sa cabale. Enfin il en fit tant et tant qu’il fut pendu haut et court, et trépassa. Ainsi nous pûmes tout récupérer grâce à la confession de ses vilénies. C’est là l’origine de la haine que je me mis à éprouver pour les Giovanni. Giovan Pietro fut le nom d’un misérable marchand de lacets qui fit opérer jadis une saisie de mes meubles, grâce à l’appui d’un certain Giovanbattista de Florence. De sorte que depuis, dussé-je vivre autant que Messire Nestor 98, jamais je ne pourrais lui pardonner. Bon Dieu, si je voulais citer les Giovanni qui m’ont assassiné comme au coin d’un bois, en trois mois je n’en viendrais pas à bout. Giovanni di Brunaccione et Gian Benvenuto de Firenzuola, Gian Maria Tombolo milanais, Giovanni Mattio et Giovanmaria de Crémone, Giovan le pédant, Gianantonio procureur, Gian Bartolomeo vénitien, Gian Carlo florentin et Gian Benedetto de San Miniato : tous ces gens-là m’ont causé désagréments, ennuis et dommages, non certes dans ma vie, mais dans mes biens et mes intérêts. Deux pédants, tous deux Giovanni de surcroît, me sont tombés naguère sur le râble ; ils sont doctes in libris, même si leur honorabilité pratique la palinodie imprimée ; ils ont été pour moi deux taons, deux punaises et deux mouches à merde ; oh les importuns pédants, oh les écœurants pédants, oh les ennuyeux, insolents pédants chenapans ! Et ce ne fut pas seulement avec moi, mais dans toutes leurs entreprises qu’ils se sont conduits en brutes. Dernièrement, un cheval boiteux et une bourrique irascible se sont essayés à donner avec l’insolence qui est la leur deux coups de sabot à ma bonté mais, au lieu d’atteindre ma personne, ils se sont cognés contre un mur et se sont déboîtés le pied. Le premier était un des vieillards de Suzanne 99, fils de feu maître Ottaviano. Le second ne mérite pas tant d’honneur de ma part, autrement dit d’être cité dans mes ouvrages, mais appelons-le messire Baudet. Ce dernier reçut, jadis, une lettre deux heures après le coucher du soleil : un de ses enfants avait payé je ne sais combien de livres à Rome pour le compte de mon frère ; il en devint si furieux et fut saisi d’une telle colère qu’en l’espace de deux jours, transformé en poudre de riz 100, on l’emmena à Volterra. Mais avant d’y laisser ses guêtres, ou pour mieux dire sa vieille carne fripée par les années, il se fit transporter malade comme il était et il vint avec une compagnie de sbires, à minuit, sans nous avoir soufflé mot de rien, et pénétra dans la maison de vive force, tandis que nous dormions ; aussi fallut-il débourser les écus, et même trois de plus, sans presque me laisser le temps d’enfiler une chemise. Ce qui fut risible c’est que, lorsque je lui eus donné les écus, je lui tendis une obole en lui disant : « Maître Giambattista, prenez ceci pour passer dans l’au-delà, afin que Caron ne vous fasse pas languir sur la rive, car je sais que vous ne conserverez pas un sou de tout l’argent que vous avez mal acquis par l’usure et les filouteries. » Là, il bondit de colère et ne voulut pas m’établir de reçu, me disant : « C’est toute la reconnaissance que vous avez pour moi parce que je suis venu de nuit procéder à cet acte pour l’honneur de la maison » ; puis il se fit emmener et peu de temps après ce fut le diable qui, avec un maléfique à propos, se chargea de l’emporter. Ce mauvais tour fut tel que le matin suivant on racontait dans toute la ville qu’un bandit avait été recherché dans notre maison ; et bien qu’on ait déclaré ce qu’il en était de la chose, on eût dit que nous racontions des salades (personne ne croyant que ce vieillard décati ait pu utiliser de tels procédés) et la rumeur enfla tellement que je fus bel et bien forcé de vider le pays. Mais afin de le payer en retour (ne voulant pas être ingrat) d’une si grande courtoisie, dès qu’il fut mort, je fis pour lui un Dialogue mettant en scène son âme en train de parler avec les tanches du lac de Pérouse et de Grosseto ; et je l’ai confiné là-dedans jusqu’à ce carême, puisque c’est l’année du Jubilé (le bonhomme achetait tout le produit de la pêche et fournissait la région en poisson) ; et pour évoquer les peccadilles de cet alerte petit vieux, je le change en tanche à l’échine fendue (la partie qui frappait d’estoc et qu’il retournait pour sa défense) ; quelquefois je le transforme en brochet enfariné, comme quelqu’un qui s’enfarinait volontiers avec le bien du prochain ; et lorsqu’il barbote et qu’il veut me glisser entre les mains, je le fais devenir grosse anguille, je l’enfile sur une broche et l’enduis de graisse, en récompense des tourments qu’il a fait subir aux pauvres gens, pour ne rien dire des choses de Dieu. Enfin, à l’approche des jours saints, quand on crie : « C’est ma faute, à l’aide », et qu’on se frappe la poitrine pour sa très grande faute, je le rends à son premier état, c’est-à-dire grenouille, puisqu’en ce monde il avait l’air d’une moitié d’homme et qu’il trépignait de colère à cause de ces maudits sous ; c’est ainsi que je veux le conduire à la ville, joliment écorché, dans une citrouille, pour le vendre au bourreau comme l’animal le plus vil, inutile et méprisable que l’on eût jamais acheté ; mais bête brute véritable aussi qui, durant toute sa vie, demeura dans les eaux mortes de ses erreurs et dans la fange de ses turpitudes. Le bourreau le livrera ensuite, bien frit (une fois puni de ses méchancetés) au diable de l’enfer ; je réfléchirai aussi sur son cas, si je dois le faire passer de peine en peine et de tourment en tourment, selon les péchés commis. À dire vrai, je crois que, s’il avait connu mon humeur, il m’aurait offert mille écus, au lieu de ne saigner ma maison que de trois sous seulement. Quant à cet autre âne bâté, escroc, pourceau et traître, qui avait accompagné Giovanni et s’est débaptisé de la moitié de son nom, il s’est déchaîné et, quoiqu’il ait bramé et brame encore contre les gentillesses que j’ai eues envers lui, je l’envoie se faire pendre. Il ne nous reste, pour abréger, qu’un certain Giammarino, hérétique, docteur in utriusque sexus 101, un butor démesuré à vendre en arpents comme les champs ou qui ferait une bonne rame sur les galères, et puis baste.
2Donc, mon cher Maître, j’en étais réduit au point qu’au seul nom de Giovanni, je me ruais en disant : « Qu’est-ce que tu as à démembrer, à dépecer ou à faire avec moi ? tu mens méchamment, je ne suis ni ton ami, ni ton parent, ni rien. » Je surprenais tout le monde. Chaque matin, au moment de sortir de chez moi, je me répétais : « Dieu me garde des Giovanni » ; et je priais le premier individu que je rencontrais de me dire son prénom ; et s’il s’appelait Giovanni, je me rencognais chez moi, et pour rien au monde je serais sorti ce jour-là, tant il me paraissait de mauvais augure ; et si mon humeur persistait, je courais comme un fou dans la ville, sans cesser de crier : « Je fuis les Giovanni. » À me trouver ainsi dans cette folie funeste, je me suis soustrait à de très honorables, utiles et vertueuses amitiés, comme à Rome celle de Giovanni Salviati cardinal 102, et ici à Venise de Giovanni Della Casa 103, pour ne pas en citer quantité d’autres ; donc, ce martel en tête, je me retirai dans un séjour solitaire à la campagne ; et quand j’apprenais qu’il y avait quelqu’un du nom de Giovanni, je fuyais à toutes jambes loin de l’endroit où il y avait des gens appelés Giovanni, comme s’ils avaient la peste. Ainsi en étais-je réduit à rester chez moi la plupart du temps, sans pouvoir trouver un répit de quelques heures, chaque fois que je lisais le prénom Giovanni. J’ai même des livres en latin et en langue vulgaire où ont été effacés les Johannes, et un Boccace pareillement endommagé. Dans cette vie retirée, j’ai composé cinq ou six petits livres, en partie manuscrits, afin de les offrir, et en partie imprimés. Une fois achevés, un jour je les relus, et pris le plus grand soin que n’y apparaisse par malheur aucun prénom Giovanni (pour ce qui dépendait de moi) ; puis comme j’avais conservé un San Giovanni, un bas-relief en stuc, avec tout autour une frise de sauterelles, herbettes, différents animalcules et très belles grotesques 104, cadeau de Giovanni d’Udine 105, ce même jour je m’en débarrassai, voulant me débarrasser une fois pour toutes des Giovanni, et ne plus jamais y penser. Songez que je vivais avec une telle phobie de ce nom que, possesseur d’un luth excellent et parfait, tout mon bien d’alors, un jour où je regardai à l’intérieur par la rosette, je vis qu’il avait été fait par un certain Giovanni Gruff Marit 106, et aussitôt je le jetai à terre (oh quelle sottise !) ; je déchirai le portrait du comte Giovan Pico Della Mirandola 107 qui m’était si cher ; je restai une fois un an sans aller voir l’Arétin, afin de ne pas l’entendre vanter ce Mars glorieux qu’est le signor Giovanni 108 ; et si messire Enea 109 avait fait sa médaille avant, comme il l’a faite après, j’eusse été forcé de la détruire pendant la nuit. La nuit de la Saint-Jean (San Giovanni), la tête pleine de ces folies ainsi que de la fête, j’eus un rêve pénible ; il me semblait être à Florence, et j’allais voir baptiser le premier né de Son Excellence 110 à San Giovanni 111 ; cela se faisait en grande pompe et avec solennité ; en entrant dans l’église, mon regard tomba sur la sépulture de feu le pape Iohannes 112, et j’étais heureux qu’il ait été démis de ses fonctions par amour envers ce prénom, et je le disais à quelques faux amis qui se trouvaient à la fête. Sur ce, voilà qu’on dit : « On a donné au nouveau-né trois prénoms, et parmi ceux-ci il y a Giovanni » ; aussi je dis : « Oh, ce nom, oh, ce nom, laissez-moi sortir de l’église », et on se mit à me bousculer et à me malmener ; une grande confusion s’éleva dans ma tête, et la foule commença à se déchaîner contre moi et à me presser sauvagement ; soudain messire Giovanni Conti, domestique, en sa qualité d’ami, voyant qu’on me maltraitait de cette façon, m’arracha de leurs mains, en homme qui a la plus grande autorité et peut s’en servir ; ayant à peine quitté l’église, je m’éveillai.
3Pensez donc, mon cher seigneur, quel était mon état d’esprit, puisque même dans mes songes je souffrais à cause de la hantise de ce prénom de Giovanni, et je considérai presque de bon augure d’avoir été arraché des griffes de tant d’ennemis par les mains d’un Giovanni. Le matin suivant, dans cette maison de campagne arriva un homme d’esprit qui désirait me voir ; une fois en sa présence, j’apprends qu’il s’appelle messire Giovanbattista ; après offres de service, cérémonies et paroles d’accueil, il me dit : « Doni, dès que tu viendras à Venise, je veux que tu te lies d’amitié avec l’ambassadeur d’Espagne » ; ce qui fut fait, et j’apprends alors que celui-ci s’appelle Giovanni Urtado de Mendozza 113. « Fort bien, me dis-je, les Giovanni doivent avoir leur avers et leur revers. » Je rencontre le comte Sforza, et il m’emmène dîner avec l’ambassadeur de France, et voilà qu’on apporte un paquet de lettres ; et moi du coin de l’œil je les lorgne, lis l’adresse, et découvre ainsi qu’il s’appelle Giovanni de Morvile 114 ; j’étais donc dans les Giovanni jusqu’au cou, et pétrifié de stupeur. Je me lie d’amitié avec le comte Fortunato 115, je lui montre les ouvrages de ma main, et lui parle de mon humeur mélancolique ; à peine ai-je terminé qu’arrive un habitant de Modène qui apporte un diamant serti sur une bague d’une valeur de vingt-cinq écus, un collier d’or de vingt écus, et sept brasses de velours, de la part de la généreuse comtesse de Bagno ; en écrivant pour elle la lettre de réception, je demande à l’homme son nom, et il me répond : « Giovanni di Giovanni de Modène » ; nous faillîmes en tomber de saisissement. « Allons, dis-je, quant à ces livres je suis disposé à les dédier à tous les Giovanni » ; je me rends à l’imprimerie, et la première chose que je vois, c’est une épître toute pleine de compliments ; j’en viens à lire l’en-tête qui dit : « Au signor Gio. Vincenzo Belprato » ; je lui adressai la première partie des Medaglie 116 ; et en réponse à cet hommage, il m’envoya une lettre très courtoise accompagnée de vingt écus d’or. J’offre ensuite un livre au grand nonce de César qui me fit le présent magnifique de vingt-quatre écus d’or ; le comte me fait dédier un autre petit livre au très noble Monseigneur de France, ce qui me rapporte dix écus d’or, et le soir même celui-ci m’en donne dix autres en me disant : « Ajoutez-les aux autres. » Les seigneurs Martinenghi, illustres autrefois, vantaient les mérites de leurs nobles compatriotes ; et moi, entendant citer deux Giovanni, je leur consacrai aussitôt deux de mes travaux ; de l’un d’eux particulièrement libéral, je reçois un collier d’or de quinze écus, c’était le comte Gio. Paolo Cavriola ; et de vous, généreux seigneurs, une chaînette d’une valeur de trente écus, huit brasses de damas, et du velours à décorer. Je regrette à présent que le magnifique messire Gabriel Vendramino qui me donna le satin, et que le très noble ambassadeur de Mantoue qui me donna le damas, ne s’appellent pas Giovanni, comme beaucoup d’autres. N’ai-je pas reçu des mains de Gio. Procaccio un présent que m’envoyèrent le vertueux Lollio et messire Gio. Francesco, frère de messire Ieronimo Fava ? Ce même jour où je reçus deux autres présents, ce dernier ne m’apporta-t-il pas un paquet de mortadelles ? Tout dernièrement j’ai dédié La Libraria 117 à un noble et estimé personnage, le seigneur Gio. Iacomo da Pero, et je pense qu’il appréciera. Profitant de cette bonne fortune, je me suis occupé diligemment des Giovanni. J’ai dédié plusieurs choses au seigneur Gio. Bernardino, marquis d’Oria, illustre seigneur ; plusieurs autres au seigneur Gio. Francesco Pinello, fort noble personne ; au seigneur Gio. Vincenzo Vigliena ; j’ai noué une étroite amitié avec messire Gio. Antonio Sacchetti, jeune lettré, et offert mes services au seigneur Gio. Livio Polone ; j’ai encore des obligations particulières et honorées envers deux magnifiques seigneurs, jeunes gens très vertueux : messire Francesco et messire Gio. Paolo Cornari. Il faut citer messire Gio. Marquale, que j’aime et chéris beaucoup. Je suis devenu un intime de Gio. Battista Tombio ; j’ai redonné vie à l’amitié des Giovanni, de vieux amis : Gio. Battista Asinelli, Gio.
4Angelo sculpteur 118, Gio. Battista Filippino, Gio. Antonio Volpe, Gio. Battista Bosello, Giovantonio Morando, Giovannijacopo Sartore, Giovannijacopo Cavalletti et, pour finir, Gio. Battista Gelli 119. Me voici à présent devant vous, avec ma robe luxueuse et la chaînette au cou : la première indique que vous, avec votre nom, avez revêtu d’honneur mon ouvrage, et l’autre que je suis votre serviteur, fidèle à jamais. Et en saluant le seigneur cavalier Bornato avec ces deux griffonnages, je me recommande à l’un et à l’autre plus de mille fois, avec la certitude que c’est avec quelque autre petit cadeau que souvent je viendrai vous présenter mes respects. Tous les seigneurs Conti se recommandent à vous, et ce soir ils ont eu la permission de se rendre dans leur ville natale. Quant à moi, ayant changé d’opinion à propos des Giovanni, je composerai La Vie et la médaille de Giovan Boccaccio, et je veux enfin, dans ces dispositions, envoyer ces Verbiages à lire au grand Jules III ; quand il était cardinal, il s’appelait en effet Gio. Maria Monte ; c’est donc avec cette résolution que je mets fin à mes Verbiages.
Notes de bas de page
96 La Zucca del Doni fiorentino, p. 23 à 26. Doni a dédié l’ouvrage à Giovan Andrea Anguillara, poète et traducteur des Métamorphoses d’Ovide, né à Sutri en 1517 et décédé en 1572. À noter, au sujet de l’obsession maladive illustrée ici par Doni, que Johannes était le nom que l’on donnait aux valets des régents de collège, et que c’est ainsi que le prénom de Jean devint péjoratif pour avoir été trop commun, aussi bien en Italie qu’en France. Giovanni Della Casa lui-même détestait son prénom : « Si j’avais moins de quinze ou vingt ans,/Messire Gandolfo, je me débaptiserais,/Pour ne jamais plus m’appeler Giovanni. » Citons aussi Bonaventure Des Périers, Les Nouvelles Récréations et joyeux devis, nouvelle 63 : « Va, va, Johannes !… » avec le sens de bouffon, cocu. Quant à Montaigne, il écrivait : « Chaque nation a quelques noms qui se prennent, je ne scay comment, en mauvaise part : et à nous Jehan, Guillaume, Benoît. » (Essais, livre I, chap. 46 « Des noms »)
97 Allusion aux pullaires (pullarii) ou gardiens des poulets sacrés. Si avant une bataille les poulets mangeaient avec appétit, les auspices étaient favorables ; dans le cas contraire, l’issue des combats risquait d’être désastreuse. Voir Tite-Live, Histoires, X, 40. Machiavel s’en fait l’écho également dans ses Discours sur la Première Décade de Tite-Live (Prima Deca, XIV).
98 Nestor : roi de Pylos. À l’époque de la guerre de Troie, où il dirigea quatre-vingt-dix vaisseaux, il était déjà très âgé et régnait sur la troisième génération.
99 Allusion au célèbre épisode biblique du Livre de Daniel, chap. 13, l’histoire de Suzanne ou la chaste Suzanne et les deux vieillards.
100 Il faut entendre qu’il finit en poussière, qu’il mourut.
101 Allusion injurieuse à l’ambivalence sexuelle du personnage.
102 Giovanni Di Jacopo Salviati, nommé cardinal en 1517 et mort en 1553.
103 Giovanni Della Casa (1503-1556), nonce apostolique à Venise, puis secrétaire d’État sous Paul IV. Auteur d’un livre célèbre, Il Galateo, traité de bienséance et de savoir-vivre.
104 Grotesques : décorations représentant des figures d’hommes et d’animaux, découvertes à la Renaissance dans les ruines souterraines (grottes) des demeures antiques à Rome.
105 Giovanni Da Udine, peintre et stuccateur, qui collabora avec Raphaël aux Loges du Vatican. Il fut aussi créateur des « grotesques » modernes (1487-1564).
106 Giovanni Gruff Marit : nom, semble-t-il, imaginé par Doni.
107 Giovanni Pico Della Mirandola (1463-1494), le célèbre humaniste Pic de La Mirandole, auteur de neuf cents thèses ou Conclusiones philosophi - cae, cabalistichae et theologicae, ainsi que de l’Heptaplus, ou commentaire du début de la Genèse.
108 Giovanni Dalle Bande Nere, fameux condottiere, ainsi appelé « aux rayons noirs » en raison de sa bannière blanche rayée de noir, en hommage à la mort du pape Léon X. Fils de Giovanni De’ Medici, il appartenait à une branche cadette des Médicis, et fut tué en défendant le territoire de Mantoue contre les troupes impériales. Son fils Cosimo devint le premier grand-duc de Toscane. Doni fait allusion ici à une des lettres d’hommage les plus célèbres de l’Arétin, dans laquelle celui-ci exalte les qualités guerrières et humaines de Giovanni Dalle Bande Nere, ainsi que sa mort héroïque. Lettre en date du 10 décembre 1526, de Mantoue, et adressée à Francesco Degli Albizzi, ami et trésorier du condottiere.
109 Enea Vico Da Parma (1523-1567), graveur sur cuivre, qui exécuta de nombreux portraits de personnages illustres.
110 Son Excellence : Cosme Ier de Médicis (1519-1574), duc de Florence, devenu grand-duc de Toscane en 1569.
111 Le baptistère de Florence, Saint-Jean-Baptiste, « mon beau Saint-Jean », ainsi que l’appelait Dante (Enfer, XIX, 17).
112 Jean XXIII (Baldassare Cossa), né à Naples, pape de Pise à l’époque du grand schisme de 1410 à 1415. Mort en 1419. Cosme l’Ancien lui fit élever un tombeau dans le baptistère San Giovanni, œuvre de Donatello et de Michelozzo.
113 Diego Hurtado de Mendoza (1503-1575), écrivain et diplomate, ambassadeur de Charles Quint à Venise de 1539 à 1547. Pendant longtemps, on lui a attribué La Vie de Lazarillo de Tormès, petit roman picaresque imprimé pour la première fois à Anvers en 1553.
114 Jean de Morvilliers (1506-1577), ambassadeur de France à Venise.
115 Fortunato Martinengo, dit « Il Risoluto » dans plusieurs dialogues des Marmi de Doni.
116 Le Medaglie, ouvrage de Doni. La Prima parte de le medaglie del Doni, con alcune lettere d’huomini illustri nel fine et le risposte. In Vinegia appresso Gabriel Giolito de Ferrari, 1550.
117 La Libraria del Doni fiorentino, nella quale sono scritti tutti gl’Autori vulgari con cento discorsi sopra quelli, tutte le tradutioni fatte all’altre lingue, nella nostra e una tavola generalmente come si costuma fra librari. In Vinegia appresso Gabriel Giolito de Ferrari, 1550.
118 Giovanni Angelo Montorsoli, sculpteur et architecte florentin (1507-1563), lié à Michel-Ange, et à qui on doit la fontaine d’Orion à Messine.
119 Giambattista Gelli, cordonnier et écrivain florentin (1498-1563), fondateur et membre de l’Accademia fiorentina. Auteur des Ragionamenti (ou Capricci) di Giusto bottaio (1548) et de Circe (1549).
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