1 « Le romanesque prend sa source dans un exercice de l’imagination, un débordement de la représentation, un reflux ou une écume de l’action impossible ou empêchée », écrit Albert Thibaudet (cité dans Gilles Declercq et Michel Murat (dir.), Le Romanesque, Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2004, p. 268). Il est fondateur d’un genre à l’intérieur d’un genre.
2 Le Piccinino [1847], René Bourgeois (éd.), Grenoble, Glénat, 1994, t. I, p. 21. Nous renverrons à cette édition sous la forme P.
3 Voir sur ce point Yvon Le Scanff, « Le Contrebandier de George Sand : formes et figures de la marginalité », dans Pascale Auraix-Jonchière, Simone Bernard-Griffiths et Marie-Cécile Levet (dir.), La Marginalité dans l’œuvre de George Sand, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, coll. « Révolutions et Romantismes », 2012, p. 266.
4 Ibid., p. 270. Il ajoute : « D’une certaine façon, peu de choses distinguent le texte de Sand d’un livret d’opéra romantique. » (ibid., p. 271)
5 Ce que confirme le choix fait par Sand de classer cette pièce dans la division consacrée aux « Contes, légendes et fantaisies ».
6 George Sand, L’Homme de neige [1859], Martine Reid (éd.), Arles, Actes Sud, coll. « Babel », 2005. Nous renverrons à cette édition sous la forme HN.
7 Avec sa consonance italienne et son homophonie avec le verbe français « pouffer », le nom fait signe vers la comédie.
8 George Sand, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré [1858], René Bourgeois (éd.), Grenoble, Éditions de l’Aurore, 1990, 2 vol. Nous renverrons à cette édition sous la forme BM.
9 Voir Shira Malkin, entrée « Beaux Messieurs de Bois-Doré (Les) (théâtre) », dans Simone Bernard-Griffiths et Pascale Auraix-Jonchière (dir.), Dictionnaire George Sand, Paris, Honoré Champion, 2015, t. I, p. 89-90.
10 Sur le burlesque, voir l’étude d’Hélène Thil dans le présent volume.
11 « Il faut vous attendre à renfoncer de bonnes envies de rire auprès de lui », prévient Guillaume d’Ars (BM, I, 21). Et d’Alvimar « eut peine à s’empêcher de rire à l’apparition de son hôte » (BM, I, 42) qui paraît au milieu du repas.
12 Telle est l’idée que se fait d’Alvimar du marquis de Bois-Doré avant de l’avoir rencontré (BM, I, 30).
13 Voir sur ce point Elisheva Rosen, Sur le grotesque. L’ancien et le nouveau dans la réflexion esthétique, Saint-Denis, Paris, Presses universitaires de Vincennes, coll. « L’imaginaire du texte », 1991, p. 11, 13.
14 « L’enfant […] s’accroupit en singe et regarda autour d’elle avec des yeux de chat sauvage » et elle se démène comme une « guêpe furieuse » (BM, I, 147).
15 « M. Goefle eut fort envie de se fâcher, mais, voyant que cela n’amènerait que des pleurs, il se résigna à faire tout seul non seulement son lit, mais encore celui de son petit laquais » (HN, 56).
16 Toute une tradition littéraire fait de l’âne une possible source de comique – depuis L’Âne d’or d’Apulée et ses diverses « métamorphoses » au fil des siècles (opéra-comique d’Alexis Piron en 1724) jusqu’à Shakespeare dans Le Songe d’une nuit d’été. Voir sur ce point Anne Witte, « Shakespeare et le folklore de l’âne : la métamorphose de Bottom dans Le Songe d’une nuit d’été », XVII-XVIII, Revue de la Société d’études anglo-américaines des xviie et xviiie siècles, n° 55, 2002, p. 69-83.
17 « M. Stangstadius se mit à marcher rapidement, mais en imprimant à la partie disloquée de son corps un si violent mouvement de bas en haut que la pauvre Marguerite, entraînée par lui, avait peine à toucher le parquet » (HN, 115). Plus tard, « M. Stangstadius entra, faisant trembler les cristaux et les porcelaines par l’ébranlement qu’imprimait au parquet sa démarche inégale et violente » (HN, 131).
18 « Présentation » par René Bourgeois (P, I, 5).
19 Marie-Cécile Levet, entrée « Brigand et aventurier », dans Dictionnaire George Sand, op. cit., p. 143.
20 L’abbé Ninfo incarne de façon plus univoque le type du moine lubrique. Le thème du viol est concrétisé par l’histoire de la princesse Agathe.
21 Ne serait-ce que dans l’édition du Piccinino établie par René Bourgeois qui nous sert ici de référence (voir P, I, 19).
22 Dans Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, il s’agit du type du petit marquis mis à l’honneur par Molière (voir Claudine Grossir, « Le personnage de marquis dans les romans sandiens : entre marginalité et subversion », dans Pascale Auraix-Jonchière, Simone Bernard-Griffiths et Marie-Cécile Levet (dir.), La Marginalité dans l’œuvre de George Sand, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, coll. « Révolutions et Romantismes », 2012, p. 249).
23 Le Piccinino signifie « tout petit », formule en inadéquation apparente avec la fonction de « chef de brigands », et renvoie sans doute au Condottiere Niccolo Piccinino (1380-1444), connu pour son habileté et ses ruses (parfois sources de comique). Les Beaux Messieurs de Bois-Doré souligne la fantaisie risible du marquis obsédé par la jeunesse et vivant par procuration dans l’univers enchanté de L’Astrée.
24 Voir sur ce point Marie-Cécile Levet, « Histoire de ma vie de George Sand : humour et autobiographie », dans Lire Histoire de ma vie de George Sand, Simone Bernard-Griffiths et José-Luis Diaz (dir.), Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, coll. « Cahier romantique », 2006, p. 297-309.
25 « Ce que je pense de la noblesse de race, je l’ai écrit dans Le Piccinino, et je n’ai peut-être fait ce roman que pour faire les trois chapitres où j’ai développé mon sentiment sur la noblesse. » (Histoire de ma vie, cité par René Bourgeois, P, I, 12)