1 Charles Baudelaire, Mon cœur mis à nu [posth. 1887], dans Œuvres complètes, Claude Pichois (éd.), Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », t. I, 1975, p. 687.
2 Armand de Pontmartin, « Revue littéraire » [« Chronique de la quinzaine », 14 mars 1852], Revue des Deux Mondes, t. XIII, janvier-mars 1852, p. 1185.
3 Théophile Gautier, feuilleton dramatique de La Presse, 9 mars 1852.
4 Cité par Georges Lubin, Corr., XIII, 372, note 1.
5 George Sand, Les Maîtres sonneurs [1853], Marie-Claire Bancquart (éd.), Paris, Gallimard, coll. « Folio classique », 1979, p. 497.
6 La pratique de la blague dans la première moitié du siècle, nommée puff, tire son nom du verbe anglais to puff, qui signifie « exhaler des bouffées de tabac ». Associée au tabac, la blague (ce sera le « fumisme » de la fin du siècle) est donc intrinsèquement masculine – même si George Sand s’est approprié cette prérogative. Voir Nathalie Preiss, Pour de rire ! La blague au xixe siècle, Paris, PUF, coll. « Perspectives littéraires », 2002 ; Daniel Grojnowski, Aux commencements du rire moderne : l’esprit fumiste, Paris, José Corti, 1997.
7 Henri Bergson, Le Rire [1900], Daniel Grojnowski et Henri Scepi (éd.), Paris, Flammarion, coll. « GF », 2013, p. 63. Bergson ajoute : « le rire est incompatible avec l’émotion. Peignez-moi un défaut aussi léger que vous voudrez : si vous me le présentez de manière à émouvoir ma sympathie, ou ma crainte, ou ma pitié, c’est fini, je ne puis plus en rire. » (ibid., p. 145).
8 George Sand, La Mare au Diable [1846], Léon Cellier (éd.), Paris, Gallimard, coll. « Folio classique », 1973, p. 36.
9 Id.
10 Ibid., p. 35-36.
11 Alain Vaillant, La Civilisation du rire, Paris, CNRS Éditions, 2016, p. 14.
12 Ibid., p. 57.
13 Selon Thomas Hobbes, le rire nous confirme dans la bonne opinion de nous-mêmes : De la Nature humaine [1640], chap. IX, Paris, Vrin, 1991.
14 Sur les questions du symbole et de la parabole chez Sand, voir George Sand, Jeanne [1844], Pierre Laforgue (éd.), Joué-lès-Tours, La Simarre/Christian Pirot, 2006, « préface », p. 28-35.
15 George Sand, Mademoiselle Merquem [1868], Martine Reid (éd.), Arles, Actes Sud, coll. « Babel », 1996, p. 26.
16 George Sand, Nanon [1872], Nicole Savy (éd.), Arles, Actes Sud, coll. « Babel », 2005, p. 143.
17 George Sand, Mauprat [1837], Jean-Pierre Lacassagne (éd.), Paris, Gallimard, coll. « Folio classique », 1981, p. 79.
18 Ibid., p. 261.
19 Jean-Marc Defays, Le Comique, Paris, Le Seuil, coll. « Mémo », 1996, p. 10.
20 Mikhaïl Bakhtine a montré comment, au Moyen Âge, l’Église a autorisé l’existence, à côté de la parole religieuse, d’un rire païen et débridé, faisant ainsi voisiner des « formes canoniques » et des « formes […] comiques » (Mikhaïl Bakhtine, L’Œuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance [1965, trad. fr. 1970], Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1982, p. 82).
21 George Sand, Mademoiselle Merquem, op. cit., p. 110.
22 George Sand, Indiana [1832], Brigitte Diaz (éd.), Paris, Honoré Champion, 2008, p. 88.
23 George Sand, François le Champi [1850], André Fermigier (éd.), Paris, Gallimard, coll. « Folio classique », 1976, p. 100.
24 Henri Bergson, Le Rire, op. cit., p. 92.
25 Alain Vaillant, « Le rire moderne », dans Christophe Charle et Laurent Jeanpierre (dir.), La Vie intellectuelle en France, I, Des lendemains de la Révolution à 1914, Paris, Le Seuil, 2016, p. 243.
26 Le comique existe moins de manière objective que dans sa relation au destinataire. « Le comique, la puissance du rire est dans le rieur et nullement dans l’objet du rire » (Charles Baudelaire, De l’essence du rire et généralement du comique dans les arts plastiques [1855], Critique d’art suivi de Critique musicale, Claude Pichois (éd.), Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », 1992, p. 192).
27 Henri Bergson, Le Rire, op. cit., p. 64.
28 Simone Vierne oppose l’ironie sandienne, constructive, à l’ironie mussettienne, tragique et à bien des égards annonciatrice de Flaubert et des décadents. Pour elle, le rire sandien est optimiste, tourné vers la vie : c’est ce « grand rire sain qui la secoue souvent au fil de la plume » (Simone Vierne, George Sand, la femme qui écrivait la nuit, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, 2003, p. 77). Cela n’empêche pas Sand d’user des ressources du romanesque pour creuser subtilement d’ironiques distances à l’intérieur de ses narrations : voir Éléonore Reverzy, « Romanesque et ironie chez George Sand. Autour de Jeanne », dans Fabienne Bercegol et Didier Philippot (dir.), La Pensée du paradoxe. Approches du romantisme, Presses universitaires de Paris-Sorbonne, 2006, p. 545-560.
29 Charles Mauron, Psychocritique du genre comique [1964], Paris, José Corti, 1985, p. 19.
30 Sigmund Freud, Le Mot d’esprit et sa relation à l’inconscient [1905], trad. Denis Messier, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », 1988, p. 411.
31 Le rire « assouplit […] tout ce qui peut rester de raideur mécanique à la surface du corps social » (Henri Bergson, Le Rire, op. cit., p. 72).
32 George Sand, « Quelques réflexions sur Jean-Jacques Rousseau » [1841], dans George Sand critique 1833-1876. Textes de George Sand sur la littérature, Christine Planté (dir.), Tusson, Du Lérot, 2007, p. 156.
33 Voir Sylvain Ledda, L’Éventail et le Dandy. Essai sur Musset et la fantaisie, Genève, Droz, 2012 ; Olivier Bara, « Musset et Sand ironistes : deux romantismes critiques ? », Littératures, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2009, p. 29-45. Sur les postures de Sand ironiste avant sa rencontre avec Musset, voir José-Luis Diaz, « Face à la “boutique romantique” : Sand et ses postures d’écrivain (1829-1833) », dans Brigitte Diaz et Isabelle Hoog Naginski (dir.), George Sand. Pratiques et imaginaires de l’écriture, Presses universitaires de Caen, 2006, p. 15-33.
34 George Sand, Le Marquis de Villemer [1861], Andrée Mansau (éd.), Paris, Honoré Champion, 2016, p. 56.
35 George Sand, Mademoiselle Merquem, op. cit., p. 168.
36 George Sand, La Fée aux gros yeux, dans Contes d’une grand-mère [1875], Béatrice Didier (éd.), Paris, Flammarion, coll. « GF », 2004, p. 415.
37 Marcasse offre à voir « un nez tellement effilé, qu’il n’y avait rien au monde qui pût lui être comparé, si ce n’est une longue rapière posée en travers sur les genoux du personnage, et la face d’un petit chien qu’on eût prise, à sa forme pointue, pour celle d’un rat gigantesque » (George Sand, Mauprat, op. cit., p. 111).
38 Voir Pierre Laforgue, « L’absolu et la dévastation des pommes de terre, ou le romantisme en question en 1837 (Lettres d’un voyageur, X) », dans Damien Zanone (dir.), « Les Lettres d’un voyageur de George Sand : une poétique romantique », Recherches & Travaux, n° 70, 2007, p. 121-130.
39 George Sand, « Notice » [1853], pour Le Secrétaire intime [1834], Paris, Hetzel, 1854, p. 1.
40 Article d’Amédée Doin, Le Mousquetaire, 27 septembre 1855.
41 Charles Baudelaire, De l’essence du rire, op. cit., p. 195.
42 Id.
43 Arlequin marquis, Arlequin médecin, Cassandre assassin, Cassandre persuadé, Pierrot comédien sont des canevas de Sand joués « à l’improvisé » à Nohant entre 1846 et 1849. Voir Amélie Calderone, « L’humour débridé de George Sand en privé : le secret bien conservé des premières pantomimes de Nohant », Cahiers George Sand, n° 39, 2017, p. 29-41 ; Amina Kharrouby, « L’imaginaire du crime sur la scène de Nohant », ibid., p. 43-57.
44 Charles Baudelaire, De l’essence du rire, op. cit., p. 194.
45 George Sand, La Nuit de Noël, fantaisie d’après Hoffmann, dans Théâtre de Nohant [1864], Paris, Michel Lévy frères, 1865, p. 215.
46 Le présent ouvrage est issu du colloque international « George Sand comique » qui s’est tenu à la Maison des sciences de l’Homme Lyon-Saint-Étienne et au Théâtre des Célestins de Lyon les 17, 18 et 19 octobre 2018. Organisé par Olivier Bara et François Kerlouégan, ce colloque s’est tenu sous l’égide de l’UMR 5317 IHRIM, de l’Université Lumière Lyon 2, du CNRS, de la George Sand Association et de l’association Les Amis de George Sand.