Le fonctionnement de Sésamath : une étude exploratoire
p. 171-188
Texte intégral
1. Introduction : le contexte français de production de ressources pédagogiques
1Comprendre le fonctionnement de Sésamath ne peut se faire sans replacer cette association dans le contexte de la production des ressources pédagogiques et plus particulièrement des manuels scolaires. En France, les programmes scolaires sont nationaux. Ils sont conçus et validés par l’État. Des éditeurs privés font ensuite appel à des auteurs, le plus souvent des enseignants en exercice, pour concevoir les manuels en fonction des programmes officiels. L’État français n’exerce pas de contrôle, aucune instance officielle n’a comme rôle la validation a priori des manuels scolaires avant leur diffusion. Les enseignants choisissent ensuite librement les ouvrages avec lesquels ils souhaitent enseigner et en deviennent les prescripteurs (Bruillard, 1996). Le déploiement récent des ressources pédagogiques numériques pourrait devenir une source de tensions nouvelles dans le paysage éducatif français. En effet, ces ressources numériques font émerger un paradoxe. D’un côté, la création de la marque RIP1 (reconnu d’intérêt pédagogique) et la mise en avant de certains sites sélectionnés et référencés2 par le ministère de l’Éducation nationale pourraient (peut-être) indiquer des tentatives de contrôle dans le but avoué de mettre en avant les bonnes pratiques et les ressources pédagogiques jugées de bonne qualité. Et d’un autre côté, nous observons l’émergence de collectifs autonomes d’enseignants qui produisent et mutualisent des ressources pédagogiques. À titre d’exemple, nous pouvons citer les Clionautes3 pour l’histoire, la géographie et l’éducation civique, Weblettres4 dédié à l’enseignement des lettres, ou encore Sésamath5. Parmi ces collectifs d’enseignants, Sésamath, créé le 31 octobre 2001, est remarquable. Une visite sur son site Internet6 permet de mesurer l’importance de son niveau d’activité (en septembre 2008, 190 000 manuels ont été vendus ; en mars 2009 le cap des 30 000 inscrits à la lettre Sésamath est franchi ; de plus, le site a reçu 11 400 919 visites en 20087…). Sésamath est devenue incontournable dans l’enseignement des mathématiques. Comprendre le fonctionnement de cette association nous semble donc être une question à la fois importante et d’actualité. Afin de situer l’association dans son contexte, nous présenterons dans une première partie des éléments visant à la décrire. Parce que Sésamath est une organisation innovante à la fois au niveau de ses contenus mais aussi au niveau de sa structure, nous pensons que la compréhension de son fonctionnement fait appel à différents points de vue. Cette association évolue grâce à la dynamique des innovations ascendantes décrites par Cardon et Aguiton (2005). D’autre part, si l’on s’intéresse plus particulièrement aux contenus qu’elle propose, il nous a semblé judicieux de mettre en perspective le fonctionnement de Sésamath avec les fonctionnements observés dans la production de logiciels libres et du partage de ressources numériques écrites de façon collaborative. Nous exposerons, donc, notre cadre théorique ainsi que notre méthodologie de recueil de données. Nous présenterons ensuite nos résultats avant de proposer en conclusion une synthèse des éléments saillants et des perspectives de recherche.
2. Mieux comprendre Sésamath
2Comprendre le fonctionnement de Sésamath commence par une étude de ses finalités et de ses projets.
2.1. Présentation de l’association Sésamath
3Sésamath est une association créée sous le régime de la loi de 1901. D’un point de vue sociologique, l’association peut se définir comme étant un groupement formé par entente dont les règles statutaires ne revendiquent de validité que pour ceux qui y rentrent librement, de leur propre chef (Weber, 1922, traduit par Roth et Wittich, 1978). Cette définition, un peu générale, permet de mettre en lumière que le fonctionnement des associations est basé sur une grande liberté statutaire et que les règles doivent être acceptées et ne peuvent pas être imposées.
2.1.1. Le succès grandissant de Sésamath en quelques chiffres
4Depuis sa création, le nombre de visites sur le site Internet de l’association est en constante progression. Le site en a reçu 11 400 919 pour l’année 2008. À titre de comparaison, le nombre de visites en 2006 a été de 6 100 025. Grâce à la vente des cahiers et manuels, les recettes de l’association croissent elles aussi très rapidement. Elles s’élevaient à 14 105,67 euros en 2006 pour atteindre le montant de 76 935,80 euros en 2008.
2.1.2. Les finalités décrites dans les statuts de l’association
5Sésamath se donne pour devise : « Les mathématiques pour tous8 ». Ses finalités, présentées ci-après, sont publiées dans les statuts publiés sur le site Internet de l’association :
6– « promouvoir l’utilisation des TICE dans l’enseignement des mathématiques ;
7– faciliter le travail coopératif et la co-formation des enseignants ;
8– respecter la philosophie de service public ;
9– mettre à disposition des services d’accompagnement des élèves dans leur apprentissage ;
10– et plus généralement, toute activité pouvant se rattacher directement ou indirectement à l’un des objets spécifiés, ou à tout autre objet similaire ou connexe, de nature à favoriser, directement ou indirectement les buts poursuivis par l’association, son extension et son développement ».
2.1.3. Sésamath, une organisation regroupant de multiples projets
11Les projets de Sésamath, ou soutenus par celle-ci, sont nombreux et divers. Ils sont organisés sur la page d’accueil du site de l’association autour de quatre thématiques :
12– Travailler ensemble, s’entraider et communiquer : sont regroupés dans cette rubrique des espaces d’échanges entre enseignants, des listes de discussions ainsi qu’un projet destiné à faciliter les apprentissages des élèves hospitalisés.
13– Comprendre, réviser, s’entraîner… progresser : les cahiers, les manuels, le logiciel d’exercices Mathenpoche ainsi que des espaces de révision composent cette rubrique.
14– Des sites pour un laboratoire de mathématiques : le visiteur peut y trouver un tableur ainsi qu’un logiciel permettant d’illustrer les cours de géométrie.
15– Pour les enseignants, écrire des documents mathématiques correctement : Sésamath propose, ici, des ressources pédagogiques et des macros utilisables sur Open Office.
2.2. Le phénomène Sésamath : une organisation innovante dont l’étude relève de différents points de vue
16La compréhension de Sésamath nécessite de faire appel à différents points de vue. Nous avons convoqué les notions de communautés de pratique et d’innovations ascendantes, puis, nous basant sur la nature des ressources produites par Sésamath, nous sommes intéressés au fonctionnement des organisations développant des logiciels libres et à celles qui partagent des ressources numériques construites collectivement.
2.2.1. Appréhender Sésamath comme une communauté de pratique
17Le terme de communauté est polysémique. Une communauté peut être entendue comme un noyau familial très soudé ou, à l’extrême, comme une communauté latente, composée de membres réunis par un traitement logiciel. Ainsi, la communauté des ressortissants français est composée de membres qui ne se connaissent pas et qui sont pourtant rassemblés dans une même communauté par un tri informatique effectué en fonction de données concernant leur nationalité. Les auteurs qui ont cherché à donner une définition des communautés de pratique (Wenger, 2005 ; Preece et Maloney-Krichmar, 2005) s’accordent pourtant sur les éléments suivants : une communauté de pratique est composée d’un groupe organisé d’individus partageant des ressources et une culture commune. Nous pensons donc que Sésamath peut être considérée comme une communauté de pratique, au moins en ce qui concerne les acteurs les plus impliqués.
2.2.2. Sésamath, un lieu d’innovations ascendantes
18Dans le cadre des innovations ascendantes, l’innovation est le fait des usagers. Elle n’est pas planifiée par les concepteurs du projet. Pour Cardon et Aguiton (2005), les innovations ascendantes ne peuvent se développer que si le projet est repris par un grand collectif d’utilisateurs. Ils précisent également qu’il est possible de distinguer trois cercles d’acteurs différents : le noyau des innovateurs, le cercle des réformateurs et la nébuleuse des contributeurs.
19– Le noyau restreint des innovateurs : il correspond à un petit groupe de personnes à l’origine du projet. Les membres de ce groupe s’attribuent, parce qu’ils sont fondateurs, des droits quant à la sélection des nouveaux contributeurs et à la façon dont l’innovation peut être partagée.
20– Le cercle des réformateurs : il s’agit d’un deuxième cercle composé d’acteurs investis, qui interviennent sur le projet technique pour le renforcer et l’améliorer, notamment lorsque jouent des effets d’échelle nécessitant de franchir une étape pour en assurer la pérennité.
21– La nébuleuse des contributeurs : la fonction d’utilité des innovations ascendantes reste très largement inconnue des initiateurs. Elle n’apparaît que progressivement avec l’élargissement des contributions, qui font elles-mêmes évoluer le projet. Ce cercle a donc un rôle primordial dans l’apparition et la diffusion des innovations ascendantes.
22Nous pouvons souligner, ici, une certaine proximité entre Sésamath et le principe des innovations ascendantes. En effet, l’association Sésamath se caractérise par une volonté d’innovation très forte de la part de ses fondateurs. Ils se définissent eux-mêmes comme « des visionnaires ayant mis l’accent sur des utopies stimulantes » (Kuntz et al., 20089).
23Ils mettent également en avant l’aspect collaboratif de leurs productions : les créateurs de Mathenpoche10 ont affiché sur leur site des exercices, encore imparfaits. Les utilisateurs ont aidé à améliorer au fil du temps les productions à partir d’expérimentations dans leurs classes.
2.2.3. Sésamath et le développement de logiciels libres
24Les organisations qui évoluent dans le secteur du développement des logiciels libres sont organisées de la façon suivante (Demazière et al., 2007 ; Elie, 2009) : – Il est nécessaire qu’un groupe restreint de personnes s’investissent, souvent bénévolement, très fortement, dès le départ du projet.
25– Les développeurs doivent déployer des processus structurés de régulation. L’économie des logiciels libres s’appuie, ainsi, sur une division du travail et des statuts d’acteurs bien différenciés. Cette organisation n’est pas définie a priori, mais se construit au fur et à mesure de l’avancée du projet.
26– La gratuité n’implique pas un total désintéressement des acteurs. Ceux-ci peuvent espérer une rémunération indirecte. En effet, leurs efforts peuvent constituer un investissement à long terme valorisable sur le plan professionnel, notamment en ce qui concerne la notoriété, la réputation, les propositions d’embauche ou l’autoformation.
2.2.4. Sésamath : un lieu d’écriture collective et de partage de contenus
27Le wiki (un système de structuration des contenus a posteriori rendant les pages web librement modifiables) permet de mutualiser pour produire et partager des ressources sur Internet sans engager de moyens financiers importants. Le modèle de Wikipédia s’appuie sur un très grand collectif. Sésamath fonctionne, elle, sur la base d’un collectif beaucoup plus réduit. Pourtant ces deux organisations mettent en avant la transparence, le partage et la mutualisation de contenus libres basés essentiellement sur la volonté de mettre en commun des biens informationnels. Les comportements des acteurs sont mis en lumière au travers de leurs actions dans le wiki. Ils doivent appliquer les règles comportementales de l’organisation afin de ne pas être victimes d’une éviction. Les tâches sont hiérarchisées et spécialisées. L’accession au statut de membre ou de responsable de projet représente une preuve que le participant a atteint un niveau d’acculturation aux règles de fonctionnement et un niveau de connaissances techniques assurant le degré d’efficacité requis (Levrel, 2005 ; Endrizzi, 2006). Nous tenterons de mettre en évidence des points communs avec le fonctionnement de Sésamath entre d’une part celui des organisations développant des logiciels libres, et d’autre part celui des organisations produisant des ressources numériques élaborées collectivement.
2.3. La méthodologie employée pour étudier les discours des acteurs de Sésamath
28Nous avons souhaité mettre en perspective les discours de trois catégories d’acteurs de Sésamath, afin de mettre en lumière les points de convergence et de divergence éventuels, les membres de l’association, les contributeurs et les utilisateurs non contributeurs. Notre première source d’information a été l’étude approfondie du site Internet de Sésamath. Cela nous a permis d’appréhender la communication formelle des membres fondateurs sur le fonctionnement de l’association. Cette étude nous a également fourni des éléments quantitatifs. Nous avons, ainsi, mesuré l’insertion de Sésamath dans la communauté des enseignants de mathématiques (fréquentation du site), la multiplication de ses projets et la croissance de ses activités. La seule analyse du site ne pouvait suffire pour comprendre le fonctionnement de l’association. Il était donc nécessaire de permettre aux différents acteurs d’exprimer leur point de vue. Afin de centrer les discours des acteurs sur les thèmes que nous avions définis au préalable, nous avons choisi la méthode de l’entretien semi-directif. Les grilles de questionnement ont été organisées afin de recueillir des discours sur l’identité des personnes interviewées, leurs trajectoires personnelles et professionnelles et la description des activités menées au sein de Sésamath afin de mieux contextualiser l’interprétation des résultats obtenus. L’analyse des discours sur les raisons à l’origine de la participation à Sésamath devait nous permettre de confirmer ou non l’existence de valeurs partagées. Notre souhait de comparer les attentes exprimées par les différentes catégories d’acteurs nous a conduit à leur demander de s’exprimer sur leurs motivations à s’investir au sein de Sésamath. Enfin, afin de mieux comprendre les circuits de décision de l’association, nous avons questionné les membres de celle-ci sur la description des modes de fonctionnement interne. Ceci nous a permis d’établir une comparaison avec le fonctionnement habituellement rencontré dans les organisations développant des logiciels libres et celles mutualisant la production collective de ressources numériques. Nous inspirant des travaux de Cardon et Aguiton (2005) et Cardon (2006) sur la trajectoire des innovations ascendantes, nous avons adapté les trois catégories d’acteurs (innovateurs, réformateurs et contributeurs) à une réalité qui nous a semblé plus proche du fonctionnement de Sésamath.
29Nous avons procédé à quatre entretiens individuels de membres de l’association. Ces entretiens se sont déroulés à l’INRP11 (Institut national de recherche pédagogique) lors d’une rencontre organisée sur le thème des associations d’enseignants et du travail collaboratif. Cette journée a été conclue par l’assemblée générale de l’association Sésamath. Les membres actifs étaient, par conséquent, tous présents dans le même lieu. Nous avons ainsi entendu quatre membres actifs de l’association, trois hommes et une femme, nommés respectivement M1, M2, M3 et M4. Nous avons procédé à deux entretiens de contributeurs (C1 et C2), de sexe masculin, l’un rencontré lors d’une journée de formation organisée dans les locaux de l’IUFM (institut universitaire de formation des maîtres) de Lyon pour des professeurs de mathématiques, et l’un contacté par téléphone en raison de la distance kilométrique et choisi à cause de sa forte implication. Enfin, nous avons interviewé trois professeurs de mathématiques exerçant leur activité dans l’académie de Lyon, lors d’une journée de formation à l’IUFM de Lyon, un utilisateur des ressources de l’association, professeur en lycée dans l’académie de Grenoble, et un utilisateur, professeur en collège dans l’académie de Lyon. Les utilisateurs (toutes des femmes) ont été nommés U1 à U5. Chaque entretien a duré de quinze à vingt minutes.
3. Ce que nous apprennent les entretiens
30L’analyse compréhensive des discours recueillis nous permet de présenter les premiers résultats suivants.
3.1. La participation à Sésamath fait évoluer les pratiques professionnelles
31Les membres et les contributeurs affirment que leurs activités dans Sésamath ont fait évoluer leur manière d’enseigner et leurs pratiques pédagogiques. Ils emploient des adverbes comme « clairement » ou « forcément » afin de marquer vraiment le changement : ces évolutions sont issues de deux éléments différents, l’échange entre pairs et l’utilisation de ressources interactives dans la classe. C2 énonce que, pour lui, participer à Sésamath a été un moyen de (re)donner du sens à son activité professionnelle. La carrière dans l’enseignement est présentée comme un choix par défaut. Les discours des membres et des contributeurs soulignent que c’est leur implication dans Sésamath qui a fait évoluer leurs pratiques professionnelles et non pas la seule utilisation des ressources mises à disposition :
Être obligé de se remettre en cause, ce que moi je faisais puisque l’écriture des manuels est collaborative et donc chacun apporte sa pierre à l’édifice. Des choses que les collègues ont apportées, je me disais cela ne marchera jamais et d’être/12 obligé entre guillemets, de les tester en classe pour voir si cela fonctionne, j’allais dans des domaines qui n’étaient pas forcément faciles pour moi et de voir l’énergie avec laquelle les élèves répondaient aux questions, je me disais, ben finalement, c’est peut-être aussi par là que je vais réussir à les raccrocher. (M2)
32Pour le groupe des utilisateurs, la notion de développement professionnel n’est pas exprimée. Les utilisateurs mettent en avant la possibilité de trouver des ressources originales et ludiques. D’autres, jeunes professeurs, disent avoir toujours travaillé en utilisant les ressources de Sésamath. Donc, pour eux, cela ne constitue pas une évolution dans leur pratique. Il en a toujours été ainsi.
3.2. Peu de consensus sur les valeurs liées au partage de la connaissance
33Il semble difficile de trouver un élément véritablement rassembleur en ce qui concerne les valeurs liées au partage de la connaissance dans le groupe des membres et des contributeurs. Deux membres et un contributeur font des réponses dans lesquelles le vocabulaire utilisé relève de l’idéologie : « militant, mission, non-marchandisation de la connaissance, démocratique, autonomie des citoyens ». Les trois autres se placent sur un registre plus pragmatique : le partage de la connaissance est présenté comme un outil d’aide à la pratique professionnelle notamment pour les enseignants affectés dans un établissement classé en zone d’éducation prioritaire (ZEP). Il convient de noter qu’un utilisateur (U3) utilise le même registre de réponse. Les autres utilisateurs emploient des superlatifs – « extraordinaire, incroyable, j’admire, c’est un sacerdoce » – afin de caractériser l’engagement et l’investissement à titre gratuit des innovateurs et des contributeurs. Les utilisateurs ne discourent pas sur leurs propres valeurs. U4 déclare ne pas avoir particulièrement remarqué que les ressources mises à disposition par Sésamath étaient libres et gratuites. Elle ne s’est pas non plus interrogée sur le statut des membres et des contributeurs.
3.3. Des intérêts et des attentes exprimés de façons différenciées
34L’analyse des discours révèle que les attentes sont différentes en fonction des catégories d’acteurs.
3.3.1. Pour les membres et les contributeurs
L’échange entre pairs et la co-formation
35Tous les innovateurs et les contributeurs mettent en avant l’échange entre pairs, le travail en équipe et l’autoformation comme des facteurs déclenchants de leur participation à Sésamath. Cette idée exprimée différemment revient pourtant dans chacun des entretiens :
Une possibilité de discuter avec des collègues et de me faire avancer dans la réflexion de mon métier, de ma pédagogie, me permettre d’avancer. (M2)
Et puis, c’est vrai que c’est une association qui est sympathique, on est entre amis, il y a beaucoup d’échanges via les mails ou par Skype, donc on a des contacts qui sont très très fréquents. […] Je dirais que j’apprends des choses encore, notamment sur l’utilisation de l’informatique. (M4)
36Ils opposent la possibilité d’échanger dans Sésamath à une solitude ressentie dans l’établissement :
Je suis dans un tout petit établissement scolaire, on n’est que trois collègues de mathématiques et donc ce n’est pas toujours facile de faire émerger de nouvelles idées, tandis que là13, la communauté permet à chacun d’avancer, en tout cas pour moi c’est ça. (M2)
L’insertion dans une communauté
37Une forte implication dans Sésamath va de pair avec la volonté de se sentir membre d’un groupe. Participer à l’association est une manière d’adhérer à une communauté sociale constituée de personnes avec qui l’on peut partager des valeurs, des idées communes : « Le point commun, c’est que l’on partage quand même toujours les mêmes idées et c’est pour ça que je suis encore dedans depuis le temps. » (M3.) La notion de communauté est donc exprimée par les membres et les contributeurs. Pourtant, les discours recueillis ne présentent pas avec précision ce que sont véritablement ces idées communes. Il semble difficile de relever une véritable culture partagée par l’ensemble des membres et des contributeurs.
Le travail technique et la valorisation professionnelle
38L’idée du plaisir qui existe à développer des outils est mise en avant par deux membres et un contributeur :
C’est intéressant à tous ces niveaux-là. Intéressant, personnellement parce que cela met au cœur de plein de choses. Il faut programmer, il faut être en contact avec les gens, donc il y a tout un relationnel qui est intéressant. Il y a un côté technique qui est intéressant. (C2)
39En ce qui concerne l’importance de la reconnaissance professionnelle et du soutien de l’institution, seul C2 en parle ouvertement :
Oui, que l’on ait des aides financières, que l’on ait une reconnaissance institutionnelle aussi. Cela passe par le fait d’être connu auprès des gens de l’éducation nationale et donc d’obtenir des aides. (C2)
40Une utilisatrice aborde ce point. Elle évoque une intervention de Sébastien Hache, membre fondateur et actuellement salarié de Sésamath, lors d’une formation reçue en qualité de stagiaire à l’IUFM de Lille :
Il [Sébastien Hache] se plaignait de ne pas avoir de subventions par/par les IUFM et de l’inspection académique. /À l’époque, c’était vraiment le tout début. Il se plaignait que de pas être aidé, en fait, à l’époque, il se sentait un peu seul. (U5)
3.3.2. Pour les utilisateurs
Un gain de temps et une aide technique
41Les utilisateurs donnent des réponses liées aux avantages professionnels en termes de gain de temps dans la préparation des séquences pédagogiques : « Au niveau professionnel, je l’ai un peu dit au départ, c’est-à-dire plutôt le gain de temps, mais souvent je sais ce que je cherche, j’utilise beaucoup les fiches, les pages d’exercices. » (U1.) Concevoir des figures géométriques ou insérer des formules mathématiques dans un fichier numérique requiert des compétences informatiques, que certains utilisateurs disent ne pas posséder. Les ressources proposées par Sésamath présentent l’avantage d’être « copiables » et « collables » librement. Ils ne cherchent pas à apprendre à construire eux-mêmes leurs propres figures ou formules et se contentent d’utiliser l’aide technique proposée par Sésamath.
Un acte de consommation revendiqué
42Alors que les discours des utilisateurs sur l’implication bénévole des membres de l’association font apparaître de l’admiration, le ton est radicalement différent lorsqu’il est question du choix des manuels pour la classe. Les utilisateurs utilisent des termes liés à la notion de consommation et expliquent que leur choix est guidé par une confrontation des offres commerciales sur le marché de l’édition :
Très positif, parce qu’il est moins cher, ça a été l’une des raisons pour lesquelles on l’a pris. (U3)
Moi, le premier bouquin, je l’attendais avec impatience, mais par rapport aux autres livres avec des dessins et des couleurs c’est vraiment triste. (U2)
43U3 et U2, ici, comparent les ressources de Sésamath avec les manuels scolaires distribués par les éditeurs privés, sans se soucier de leurs origines ni des moyens mis en œuvre. Les références au partage et au bénévolat promulguées par Sésamath dans ses statuts et la charte14 de l’association ne semblent donc pas être un critère influençant le choix d’un manuel pour les utilisateurs.
3.4. Les modalités de travail
3.4.1. Une perception différente de l’aspect collaboratif
44Les listes de discussion sont l’un des moyens employés par les membres de l’association Sésamath pour accompagner la production des ressources collaboratives. La création de listes de discussion autour des projets est également un moyen d’obtenir et de maintenir une forte adhésion au projet : « Et puis, au travers des listes de diffusion, il y a beaucoup de choses qui peuvent se partager, qui peuvent se dire. » (M1.) Les membres de Sésamath mettent en avant le travail collaboratif comme une spécificité de l’organisation de l’association :
Il est aussi pris par les collègues qui utilisent l’outil en ligne. Ils renvoient leurs remarques et cela permet que le projet évolue encore et de temps en temps, on crée un nouveau projet et c’est reparti pour un tour. (M3)
45Les dirigeants de Sésamath communiquent fréquemment sur les avantages du travail collaboratif. Ainsi, à titre d’exemple, les fondateurs de Sésamath (Kuntz et al., 2008) déclarent :
[…] le travail collaboratif est un moteur essentiel pour Sésamath. Les enseignants qui s’inscrivent dans cette optique progressent ensemble […]. Toutes les énergies sont bienvenues et appréciées.
46Il est intéressant de souligner que le travail collaboratif reste peu ou pas perçu par les utilisateurs. Pour eux, c’est même l’une des failles du mode de production de Sésamath. Les utilisateurs présentent les échanges asynchrones médiatisés comme un frein à la collaboration :
Pas très positif parce que ça a été fait par plusieurs personnes, sans concertation réelle, puisque tout ça se fait quand même par le biais d’Internet. […] Il manque un petit fil conducteur. On sent que c’est juste des choses accolées les unes aux autres et sans fil conducteur. (U3)
47Ainsi U3, par exemple, exprime ici un ressenti sur la façon dont les ressources sont conçues. Pour elle, Sésamath ne fonctionne qu’à distance (bien qu’un examen rapide des comptes montre pourtant le contraire : les frais de l’association pour organiser des réunions présentielles se sont élevés à 8 635,17 euros en 200815). Un fonctionnement à distance « par le biais d’Internet » semble pour U3 ne pas autoriser une réelle coordination « de fil conducteur ».
3.4.2. Des circuits de décision qui restent flous
48Les membres reconnaissent un droit de décision aux trois membres fondateurs de l’association. Ils semblent bénéficier d’un pouvoir hiérarchique légitimé par le fait d’avoir été les premiers. Ce pouvoir bien qu’informel est reconnu et accepté par l’ensemble des membres de l’association Sésamath :
C’est vraiment plus le CA qui a la charge de veiller à ce que tout soit dans la bonne lignée et puis ces trois personnes que je citais tout à l’heure [les membres fondateurs], qui sont là depuis le début, qui sont vraiment très imprégnés de tout ça. (M2)
Ils [les membres fondateurs] ont les idées et puis nous, les petites mains qui développent, on essaie de mettre en place. (M3)
49Pour le reste, les propos sont plus diffus et ne permettent pas de mettre en lumière une organisation précise. En effet, « les choses semblent se décider dans l’action » (M1), « en général au CA, on décide parfois de créer des interactions » (M4). Les membres, y compris ceux très investis dans l’association (M2 est membre du conseil d’administration) utilisent des termes flous et peu significatifs afin de caractériser les circuits de décision : « Alors, j’espère que//[rire]/enfin pour moi, c’est plusieurs petits projets qui évoluent chacun à leur rythme//avec au-dessus une globuleuse. » (M2.) Ceci marque peut-être une limite au modèle d’analyse choisi a priori. Le cercle des innovateurs (Cardon et Aguiton, 2005) pourrait en fait correspondre aux fondateurs et les réformateurs aux membres de l’association.
3.4.3. La spécialisation des acteurs
50La croissance et la multiplication des projets gérés par Sésamath a contraint les acteurs à se spécialiser.
C’est en fonction des affinités de chacun. Heu… Je n’ai aucune compétence en informatique, donc il était hors de question que je participe à Mathenpoche, en tant que tel. Par contre rédiger des exercices, ça c’était vraiment pour moi // donc je suis rentrée dans le projet. (M2)
Mais quand il y a eu le passage au livre, je trouvais que c’était une bonne idée, mais… d’abord je ne suis pas assez forte pour taper, pour mettre en pages tout ça, donc je ne suis pas allée plus loin, j’ai juste donné mon avis sur des points bien particuliers. (C1)
51Cette différenciation débouche sur la reconnaissance officielle de certains acteurs qui se voient propulsés à la tête de projets, alors que d’autres sont moins mis en avant. Ceux-ci peuvent alors se sentir exclus ou frustrés :
Apparemment avant que j’arrive, il y a eu des crises, une crise interne. Des gens qui sont partis car ils n’étaient pas contents. Il y a eu le passage d’individualités à une équipe et il y a parfois des egos qui ont de la peine à suivre. (M1)
3.5. Des points communs avec les standards de l’économie des logiciels libres
52Si la comparaison avec un modèle d’organisation tel que celui de Wikipédia n’a pas permis de faire émerger de ressemblances significatives, nous avons relevé de fortes similitudes entre le fonctionnement de Sésamath et les organisations évoluant dans le domaine des logiciels libres.
3.5.1. Le transfert de la collecte des ressources vers un autre maillon de la chaîne de valeur
53Les ressources pédagogiques offertes par Sésamath intègrent parfaitement les caractéristiques des biens et services informationnels concernés par la gratuité. En effet, le coût marginal de reproduction est proche de zéro. Il ne coûte pratiquement rien de servir un individu supplémentaire.
54Les choix de Sésamath dans la recherche de ressources financières et humaines sont identiques à ceux qui sont pratiqués par les autres organisations évoluant sur le marché des logiciels libres. Une large diffusion des ressources permet, par le bouche à oreille, de favoriser la notoriété des produits de l’association. Cette notoriété agit comme un véritable facteur clé de succès et permet à Sésamath de déplacer la collecte des ressources nécessaires au financement de ces activités vers un autre maillon de la chaîne de valeur (Porter, 1985). La collecte des ressources se réalise ainsi :
55– par la réception de subventions et de dons ;
56– par la vente des ressources imprimées sur un support physique (documents papier) et par une entrée en concurrence directe sur le secteur marchand ;
57– par la valorisation des efforts d’adaptation des solutions logicielles utilisées par les établissements afin de permettre une compatibilité totale avec les produits de Sésamath.
3.5.2. La rémunération indirecte des contributeurs
58La production des logiciels libres et/ou gratuits s’appuie sur les compétences bénévoles des innovateurs qui sont rémunérés de manière indirecte. En effet, ils revendiquent un certain plaisir à faire partie d’une communauté, d’autant que celle-ci bénéficie d’une notoriété très importante dans le secteur de l’enseignement des mathématiques : « Le fait de trouver des gens qui ont envie d’avancer ensemble donc de se former ensemble de travailler en équipe, c’est un point important. » (M1.) Par ailleurs, la contribution à Sésamath pourrait de manière indirecte faciliter une reconnaissance technique et professionnelle pouvant, peut-être, servir de vecteur à la progression d’une carrière. Ainsi, certains membres sont en relation avec le rectorat (leur employeur) ou des associations professionnelles qui leur demandent de transmettre les connaissances et compétences mises en valeur au travers de leur investissement dans Sésamath :
Oui, je faisais partie du groupe IREM [Institut de recherche pour l’enseignement des mathématiques] Paris 13, toujours en lien avec ce que l’on développait avec Mathenpoche. (M3)
Avec le rectorat, puisque c’est à Créteil que nous avons monté la première expérimentation Mathenpoche. Donc, c’est moi qui l’avais montée, mise en place là-bas et encadrée pendant cinq ans. Donc, il y a eu des formations associées à cela pour des collègues, utilisation de Mathenpoche avec le développement d’exercices avec le logiciel. (M3)
59Les compétences professionnelles acquises en produisant des ressources pour Sésamath sont aussi reconnues par l’association. Cette reconnaissance aboutit à favoriser la prise de responsabilité au sein de l’association. En ce sens, l’association Sésamath fonctionne en appliquant les standards liés à l’économie des logiciels libres. L’implication des acteurs ne peut pas se résumer à l’altruisme. Il s’agit plutôt d’un investissement qui représente un coût d’opportunité. Des retours futurs sont attendus en échange de ce travail bénévole : l’apprentissage individuel, la réputation ou la socialisation professionnelle.
4. Conclusion : quelques points saillants permettant de décrire le fonctionnement de Sésamath
4.1. Une culture commune peu et mal partagée par les acteurs de l’association
60Il est difficile de relever une véritable culture commune autour des valeurs de Sésamath. Les membres et les contributeurs ont des discours très différents sur leurs attentes et leurs conceptions des projets de l’association. Or, une association loi 1901 ne peut imposer cette culture par voie hiérarchique. Il lui est indispensable de fédérer et de motiver ses acteurs par une adhésion à son projet. Les utilisateurs ont un discours relativement homogène sur leurs attentes – le gain de temps et la praticité des ressources – mais qui semble assez éloigné des valeurs de mutualisation, de partage et de travail collaboratif mis en avant par les fondateurs de l’association.
4.2. Un mode de collaboration complexe
61On observe un profond respect des membres fondateurs par les acteurs impliqués dans l’association qui bénéficient d’un droit informel de décision. Par ailleurs, la recherche d’un mode de direction participatif se traduit par la multiplication des projets au sein de l’association. Chaque projet fonctionne comme une unité autonome, la coordination de l’ensemble étant assurée par le conseil d’administration. Cette situation permet des prises de décision rapides et le maintien d’une certaine unité. Pourtant, l’absence de formalisation des règles rend leur compréhension plus délicate. Ceci pourrait faire naître des tensions parmi les membres de l’association et des contributeurs aux ressources.
4.3. Une aspiration progressive par Sésamath des acteurs et des projets
62Sésamath apparaît comme une association chronophage qui pourrait ne plus laisser de place pour des activités annexes. Ainsi, certains utilisateurs ne contribuent pas de peur de ne pouvoir assumer une charge de travail qui leur semble trop importante. La reconnaissance est souvent liée à la quantité de travail fourni. Les membres disent d’ailleurs ne plus trouver le temps de s’investir dans d’autres associations.
4.4. Une attitude consommatrice revendiquée par les utilisateurs
63Les utilisateurs se considèrent eux-mêmes comme des consommateurs des ressources proposées par l’association. Parfois, la gratuité des ressources proposées sur Internet est présentée comme une évidence, un minimum. La notion de partage de ressources libres et gratuites semble gommée par la vente des cahiers et des manuels. Les utilisateurs adoptent une attitude de comparaison entre les produits de Sésamath et ceux qui sont mis sur le marché par les éditeurs d’ouvrages scolaires.
5. Perspectives : impact de Sésamath sur le développement professionnel des enseignants
64L’étude du fonctionnement de Sésamath met en lumière une culture commune peu et mal partagée. L’association est aujourd’hui organisée autour d’un consensus peu explicite. Les créateurs de Sésamath viennent d’ailleurs de publier sur le site Internet de l’association une profession de foi dont le but est de clarifier les valeurs communes de l’association. Il est possible de se demander dans quelle mesure cette mise au clair des valeurs sera acceptée par l’ensemble des acteurs qui expriment, nous l’avons vu, des attentes et des intérêts différents. Mieux comprendre son fonctionnement passe aussi par une étude compréhensive des liens entretenus entre les adhérents avec l’institution ou d’autres associations professionnelles comme l’IREM ou l’APMEP (Association des professeurs de mathématiques pour l’enseignement public). Nous pensons en effet que la force et la qualité de ces liens constituent une condition de diffusion des ressources et de reconnaissance pour un collectif tel que Sésamath. La réussite affichée de Sésamath pourrait également conduire à se questionner sur la nature de l’impact didactique de cette association.
65Enfin, se pose la question de l’association elle-même comme dispositif de formation. On a vu que les membres attestent que leur participation à Sésamath les a conduit à modifier leurs pratiques de formation. Les utilisateurs, quant à eux, ont un discours que l’on pourrait qualifier d’anhistorique, comme si Sésamath était présent de tout temps dans le paysage et ne pouvait être associé à des trajectoires personnelles d’apprentissage. On peut faire un parallèle avec les listes de discussion pour enseignants (voir Baron et Bruillard, 2006). Ainsi, Daele (2006) propose un modèle de développement professionnel associé à une liste de discussion d’enseignants belges, modèle qui se révèle cependant peu adéquat pour rendre compte du fonctionnement de certaines listes, telle celle étudiée par Caviale (2008). En fait, on s’aperçoit que dans nombre de listes, les échanges autour des pratiques professionnelles restent rares. Si on peut bénéficier de conseils, récupérer des informations via des dispositifs en ligne, peut-on avoir une formation sans engagement ou tout au moins sans une participation active dans un projet ?
66Analyser dans quelle mesure la formation professionnelle peut avoir lieu au sein des collectifs d’enseignants qui produisent et partagent des ressources en ligne est complexe. Ces collectifs peuvent-ils constituer des « institutions » de formation ou contribuent-ils plus modestement à la seule formation des enseignants impliqués ? Pour mieux le comprendre, nous poursuivons notre recherche sur Sésamath et, à titre de comparaison, nous réalisons une monographie sur un collectif d’enseignants en économie et gestion16 créé en 2006, sous l’impulsion de quelques enseignants, pour faciliter la mise en œuvre de la réforme du baccalauréat sciences et technologie de la gestion en dehors du cadre institutionnel de formation.
Notes de bas de page
1 http://www.educnet.education.fr/contenus/dispositifs/rip/(consulté le 15 janvier 2011).
2 http://www.educasource.education.fr/AproposSites.asp?idrep=1 (consulté le 15 janvier 2011).
3 http://www.clionautes.org/(consulté le 15 janvier 2011).
4 http://www.weblettres.net/(consulté le 15 janvier 2011).
5 http://www.Sesamath.net/(consulté le 15 janvier 2011).
6 http://www.Sesamath.net/association.php?page=asso_historique (consulté le 15 janvier 2011).
7 http://www.Sesamath.net/association.php?page=asso_statistiques (consulté le 15 janvier 2011).
8 http://www.sesamath.net/association.php?page=professiondefoi (consulté le 15 janvier 2011).
9 educmath. inrp. fr/Educmath/ressources/actes-en-ligne/emfgt6/kuntz. doc (consulté le 7 janvier 2009).
10 Mathenpoche est un projet de Sésamath. Il s’agit d’un logiciel proposant des exercices interactifs couvrant l’intégralité du niveau collège : http://mathenpoche.Sésamath.net/ (consulté le 15 janvier 2011).
11 Journées « Associations d’enseignants et travail collaboratif : quels modèles ? », 13 octobre 2008, compte-rendu disponible sur%20http://eductice.inrp.fr/EducTice/partenariats/journeeTCol/(consulté le 15 janvier 2011).
12 Par convention, /désigne un silence,//désigne un silence plus appuyé.
13 Par convention, un mot accentué par l’interviewé a été retranscrit en italique, lorsqu’il changeait le sens de la phrase.
14 http://www.Sésamath.net/association.php?page=asso_charte (consulté le 15 janvier 2011).
15 http://www.Sésamath.net/association.php?page=asso_comptes (consulté le 15 janvier 2011).
16 http://affinitiz.com/space/eco-droit (consulté le 10 novembre 2009).
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