1 Elliott, 1971.
2 Voir Dubet, 2003 et 2008.
3 Amadori, 2009. Arrigo Amadori a dirigé un dossier intitulé « Arbitrismo y cultura política en América durante el siglo XVII » (Amadori, 2014). Dans son introduction il dresse un bilan historiographique sur l’arbitrisme. Dubet, 2000 déconstruit et redéfinit l’arbitrisme. Voir également Gutiérrez Nieto, 1986.
4 Muñoz Pérez, 1955. La distinction entre proyectistas et arbitristas est faite par B. et H. Stein (Stein et Stein, 2005, p. 42).
5 Ezquerra, 1962.
6 Castejón, 2013.
7 Bitar Letayf, 1968.
8 Montesquieu, Gournay ou Child étaient les principaux auteurs qui avaient orienté la pensée économique de Rodríguez de Campomanes dans ses Reflexiones sobre el comercio español a Indias (Llombart, 1988).
9 AGI, Lima, leg. 1119, Voto particular del señor don Jorge Escobedo en el expediente de Intendencias, 24 novembre 1801, point 12. Escobedo rappelait que la Representación a Fernando el Sexto du marquis de la Ensenada, avait été un des textes qui avait inspiré les réformes sous Charles III. Il y décrivait les maux qui sévissaient aux Indes et proposait des solutions. Ezquerra, 1962, p. 200-202 cite deux textes. L’un des deux pourrait être celui qu’évoque Jorge Escobedo.
10 José del Campillo y Cossío, Nuevo sistema de gobierno económico para América, 1789, Madrid. Le texte circula sous forme manuscrite jusqu’à sa publication sous l’égide de Rodríguez de Campomanes. José de Gálvez en possédait un exemplaire dans sa bibliothèque (Solano, 1981).
11 Les Reflexiones sobre el comercio español a Indias ont été publiées par Vicente Llombart Rosa en 1988. Le texte a été rédigé en 1762. Les Apuntaciones relativas al comercio de las Indias para resolver la cuestión por él suscitada, lettre du 25 juillet 1788 du comte de Campomanes à Antonio Valdés (BPRM, Ayala, II. 2867), permettent de saisir les évolutions de la pensée de cet auteur.
12 Bernardo Ward, Proyecto económico: en que se proponen varias providencias, dirigidas a promover los intereses de España con los medios y fondos necesarios para su planificación, 1779, Madrid. La seconde partie reproduit au mot près le Nuevo sistema de gobierno económico para América de José del Campillo y Cossío.
13 Lettre du 12 novembre 1762 de Francisco de Craywinckel adressée à Ricardo Wall (BPRM, Ayala, II/ 2869, ffos289-300), les Reflexiones sobre el comercio español a Indias (1762) de Pedro Rodríguez de Campomanes ou encore les Discursos y Reflexiones de un Vasallo de José de Gálvez.
14 Barbier, 1977, Stein, 1981, Barbier et Burkholder, 1982. Ce mot a d’abord été utilisé par les historiens travaillant sur les Indes pour caractériser le règne de Charles III (1759-1788), puis étendu à celui de Charles IV (1788-1808).
15 Des changements réalisés par le prêtre d’une paroisse d’Orizaba, à la mise en place du commerce libre en 1765, tout était réforme bourbonienne. La notion, qui pourrait donner une cohérence à un ensemble de changements, en devenait la coquille vide d’une vision téléologique, animée par l’idée de progrès et inscrite dans une perspective de compréhension des indépendances américaines. Voir Garriga, 2002 et Sánchez Santiró, 2016.
16 AGI, Indiferente, leg. 831, lettre de José Pablo Valiente du 16 septembre 1809 au Conseil des Indes (traduction de l’auteur).
17 Bernard, 1972, p. 57-72.
18 Polybe, Histoires, livre VI.
19 Depuis 1503, Séville jouissait de ce monopole, malgré un site difficile. En 1717, Cadix, avec son site de front de mer, prit le relais.
20 Celui qui détenait le superior gobierno n’avait de compte à rendre qu’au secrétaire d’État et au roi, alors que les gobiernos inferiores dépendaient des titulaires du superior gobierno.
21 Dans les monarchies espagnole et française, le roi, « fontaine de justice », était autant dispensateur de la justice que garant du droit. Ces deux dimensions du roi-justicier étaient essentielles pour appréhender le superior gobierno. L’imbrication entre les fonctions de roi-justicier et le gouvernement des hommes était forte. Cette interpénétration rendait possible la détention du superior gobierno par les magistrats des Audiencias. Les cours souveraines, autre image vive du roi aux Indes, conseillaient le vice-roi (Real Acuerdo), mais pouvaient, en cas de vacance de la présidence, devenir Audiencia gubernativa.
22 Castellano et Dedieu, 1998.
23 Rubio-Argüelles, 1949, Vázquez de Acuña, 1959 ou Claret, 1963.
24 Morales Folguera, 1991 et avant Vázquez de Acuña, 1974. La démarche des auteurs du livre Los Gálvez de Macharaviaya était très laudative et ignorait toutes les aspérités. Le livre de María Soledad Santos Arrebola, en revanche, tranchait avec cette orientation en explorant les relations de patronage entre les Gálvez et la région (Santos Arrebola, 1999).
25 Elle a été complétée par des travaux sur les réformes financières (Salvucci, 1983 ou Yuste, 2002), politiques (Brading, 1971 ou Lempérière, 2003) du visiteur général ou par des études sur la frontière (Weber 1992 et 2005, Bernabeu Albert, 2008 et 2011 ou Navarro García, 1964). Cummins, 2007, rappelle la riche historiographie sur Bernardo de Gálvez gouverneur de Louisiane, puis général victorieux au moment de la guerre d’indépendance américaine. Voir également Ezquerra, 1950. Dès la fin du XIXe siècle, d’importants fonds ont alors été constitués par l’achat de manuscrits ou de copies de documents par des institutions californiennes telles que la Bancroft Library, l’université de UCLA ou la Huntington Library. Ils ont permis à des historiens comme Herbert Ingram Priestley de travailler sur José de Gálvez sans consulter directement les archives de Mexico, de Madrid ou de Séville.
26 Sánchez Bella, 2002. La synthèse, à l’image de l’article d’Ismael Sánchez Bella sur l’action à la tête du Secrétariat d’État des Indes, s’apparentait à une accumulation de faits dont on ne cherchait que rarement à comprendre les mécanismes.
27 Imízcoz, 2007. Il s’agit de familles du nord de Pampelune, qui connurent à la Cour des réussites exceptionnelles.
28 Molas Ribalta, 2008, p. 11-22 reprend toutes les étapes de l’histoire sociale du pouvoir. L’historiographie sur l’étude des réseaux sociaux appliqués à l’histoire est en plein renouveau depuis trois décennies. On peut penser à l’étude exemplaire, en 1993, de J. F. Padgett et C. K. Ansell sur le système d’alliances des Médicis à l’époque de Cosme. Le livre de Castellano et Dedieu, 1998 multiplie les approches à la fois théoriques et les études de cas. Les travaux d’Imízcoz, 2009 et 2011, s’inscrivent dans la continuité en accordant une place importante à la famille. Ponce Leiva et Amadori, 2008, analysent le cheminement de cette démarche issue de la sociologie jusqu’à son appropriation, non sans difficultés, par les historiens du monde hispanique, ainsi que sa pertinence en tant qu’outil heuristique.
29 Imízcoz, 2009, p. 79. En partant de l’observation des liens, l’analyse relationnelle permet de saisir les dynamiques de ce réseau.
30 La base de données FMPro Audiencia a été constituée à partir des décrets et des consultes de l’Archivo General de Simancas (AGS, DGT, Inv. 24, leg. 184 à 186 et AGS, DGT, Inv. 2, leg. 60 à 71) et de l’Archivo General de Indias (AGI, Buenos Aires, leg. 10, 13 et 151 ; AGI, Caracas, leg. 288 ; AGI, Charcas, leg. 421 à 423 ; AGI, Chile, leg. 172A et 172B ; AGI, Cuzco, leg. 4 et 5 ; AGI, Filipinas, leg. 360 à 363 ; AGI, Guadalajara, leg. 242, 243, 244 et 304 ; AGI, Guatemala, leg. 409, 410 et 411 ; AGI, Lima, leg. 597, 598 et 877 ; AGI, Mexico, leg. 1639 à 1642 ; AGI, Quito, leg. 303, 304, 308 à 314 et 319 ; AGI, Santa Fe, leg. 547 et 548).
31 Nous avons constitué deux bases de données à partir des titres conservés à l’Archivo General de Indias (AGI) et à l’Archivo General de Simancas (AGS), des consultes de la Chambre des Indes, des relaciones de méritos des prétendants, des lettres de recommandation et des commentaires du secrétaire d’État qui accompagnaient ces consultes. Nous avons conçu le système de nomination de ces agents comme un ensemble dynamique où même le puissant secrétaire d’État ne pouvait maîtriser l’ensemble des paramètres. Les 222 promotions ou nominations de magistrats des Audiencias des Indes, de février 1776 à juin 1787, se sont traduites par un ensemble de 1 237 notices qui nous ont permis de suivre près de 290 personnes. À ces corpus, il faut également ajouter les quinze nominations à la Casa de la Contratación, les 21 nominations au Conseil des Indes, la nomination de sept camaristas et les 44 promotions parmi les commandements du gouvernement supérieur.
32 Tau Anzoátegui, 1992b.
33 Les approches institutionnelles ont rarement permis de saisir cette rupture. L’histoire institutionnelle du XVIIIe siècle s’inscrit dans la continuité des travaux d’Ernst Schäfer sur le Conseil des Indes aux XVIe et XVIIe siècles. Les travaux de Gildas Bernard (1972) puis de Rafael García Pérez (1998) ont gommé la singularité du ministériat de José de Gálvez. La dynamique du changement a cependant été perçue dès 1971 par David Brading dans sa thèse sur la Nouvelle-Espagne, puis par d’autres historiens à travers l’augmentation du nombre des magistrats des Audiencias (Barrientos Grandón, 2000) et de ceux du Secrétariat des Indes (Gómez Gómez, 2003).
34 Hespanha 1993a et 1993b.