1 Associé à Guy Michelat dans le cadre de cette première expérience IFOP – Agence France Presse, Jean-Luc Parodi, directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques, notait, vingt ans plus tard, qu’« en France sont apparus en même temps la télévision, les sondages et l’élection présidentielle » (Jean-Luc Parodi, « La politique, la vie et le citoyen », Bulletin d’informations générales du Centre d’information civique, 86, 1987, p. 40).
2 Chrystel Besche, Jean-Luc Richard, « Analyse de textes autour du concept de “race” : deux discours de Jean-Marie Le Pen », Psychologie française, 44, 2, p. 153-162 ; Chrystel Besche, Jean-Luc Richard, « Le Pen – Mégret : identité des messages nationalistes identitaires ? », Actes du IVème Colloque international de psychologie sociale appliquée, Rennes, AUREPS/LPS, 1999, p. 269-272 ; Jean-Luc Richard, « Tropes, un logiciel pour l’analyse de discours : les discours politiques », Journée d’étude de l’IREIMAR, Université de Rennes 1, 20 juin 2003.
3 Frédéric Lebaron relève : « Le travail sur des données textuelles consiste à produire et analyser des données statistiques qui peuvent être fondées sur les occurrences, dans une logique qui va de la description à l’analyse, mais aussi à partir d’un travail de construction théorique (linguistique et sociocognitif) préalable » (Frédéric Lebaron, L’enquête quantitative en sciences sociales, Paris, Dunod, 2006).
4 F. Lebaron, op. cit, p. 42.
5 On pense, pour les années 1970 et 1980, sur les canaux nationaux, à René Rémond, professeur des Universités en histoire contemporaine, longtemps président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP). Dans l’Ouest de la France, sur les canaux de la télévision politique régionale (FR3, à l’époque), c’est l’historien Michel Denis, professeur puis président de l’Université de Rennes 2 – Haute-Bretagne, enfin directeur de l’IEP de Rennes, que l’on vit souvent commenter l’actualité électorale, avant que les politistes de l’Université de Rennes 1 ne prissent la suite, avant les chercheurs de l’unité mixte de recherche CNRS ARENES – Centre de recherches sur l’action politique en Europe.
6 Sur ce sujet, voir Marie-Claire Lavabre, « Conscience et raison en héritage », p. 253, dans Yves Deloye, Alexandre Dézé, Sophie Maurer (dir.), Institutions, élections, opinions. Mélanges en l’honneur de Jean-Luc Parodi, Paris, Presses de Sciences Po, 2014.
7 On citera, par exemple, Jean Charlot, professeur de science politique à l’IEP de Paris, consultant d’IPSOS pour les soirées électorales communes de FR 3 et Radio Monte Carlo en 1988 ; Roland Cayrol, un des responsables de l’institut de sondage CSA.
8 Michel Pinçon, Monique Pinçon-charlot, Voyage en grande bourgeoisie, Paris, Presses universitaires de France, 1995.
9 Pierre Bourdieu, Sur la télévision, Paris, Raisons d’agir, 1996.
10 Nous utilisons le mot « politiste » afin d’éviter la répétition excessive du mot « expert », mais ce dernier peut être, on l’a vu, un historien du politique, ou encore un géographe (Michel Bussi, sur France 3 Normandie ; Jean Rivière, sur France 3 Pays de la Loire).
11 Des cadeaux de la direction ou de la rédaction (de la chaîne de télévision) au consultant peuvent être aussi offerts.
12 Erik Neveu, « Des questions “jamais entendues”. Crise et renouvellements du journalisme politique à la télévision », Politix, 10, 37, 1997, p. 25-56.
13 Voir un échange très tendu entre Philippe de Villiers (alors parlementaire et président du conseil général de Vendée) et Francis Letellier, et le commentaire de ce dernier, 15 ans plus tard (émission sur le thème « La télévision régionale, hochet du pouvoir politique ? La télévision régionale et le pouvoir politique ont toujours eu une relation mouvementée. Ces rapports ont-ils évolué ? » : http://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/emissions/generation-bretagne/actu/generation-bretagne-la-television-regionale-50-ans.html). Francis Letellier est, depuis 11 ans, un présentateur d’émissions politiques nationales et de journaux télévisés nationaux sur France 3, après avoir exercé les mêmes rôles sur France 3 Bretagne, jusqu’en 2006. Voir aussi, et surtout, Benoît Lafon, Histoire de la télévision régionale : de la RTF à la 3, 1950-2012, Bry-sur-Marne, INA Éditions, 2012.
14 C’est cette logique qui prévalu, en 2002, pour les soirs d’élections et les lendemains de scrutin, relativement aux consultances organisées sur l’Ouest de la France, pour France 3 Ouest.
15 Christophe Matart, « Le “sociologue-expert” à la télévision : un sens pour la posture sociologique ? », Recherches sociologiques et anthropologiques, p. 85-103, 37, 1, 2006.
16 Erik Neveu, « L’Heure de vérité ou le triangle de la représentation », Mots, n° 20, 1989, p. 57-72.
17 Poser la question est sans doute déjà inviter à une réponse négative. Voir Caroline Lessing-Lebel, Les experts cathodiques. Chercheurs face à la tentation médiatique, Lormont, Le Bord de l’eau Éditions, 2008. Il en est de même pour l’analyse électorale. Cf. Brigitte Le Grignou, Erik Neveu, sur les « toutologues », universitaires qui s’expriment sur tous les sujets politiques, indépendamment de leurs thématiques de compétence attestées par des publications scientifiques ; Brigitte Le Grignou, Erik Neveu, Sociologie de la télévision, Paris, La découverte, 2017.
18 Patrick Champagne, « Qui a gagné ? Analyse interne et analyse externe des débats politiques à la télévision », Mots, 20, 1989, p. 5-22. Ainsi que le relève Pierre Lefébure, il conviendrait de distinguer les chercheurs impliqués dans des enquêtes par sondage où les préoccupations scientifiques de type académique sont accessoires ou inexistantes, et les cas de chercheurs qui constituent des bases de données principalement orientées vers une logique de connaissance scientifique et de recherche académique, tel Jean-Luc Parodi, en 1988, avec son « Présidoscope IFOP », ancêtre des panels (longitudinaux) politologiques (Pierre Lefébure, « Dynamiques des électorales et stratégies d’analyse du vote : pour une approche séquentielle et communicationnelle de la formation des choix électoraux », p. 139-158, dans Yves Deloye, Alexandre Dézé, Sophie Maurer [dir.], op. cit.).
19 Patrick Lehingue, Subunda. Coups de sonde dans l’océan des sondages, Vulaines, éditions Le Croquant, 2008.
20 Giuseppe Mininni, Rodolphe Ghiglione, Edith Salès-Wuillemin, « The intralocutor’s diatextual frame », Journal of Pragmatics, 24, 5, 1995, p. 471-487.
21 Rodolphe Ghiglione, Marcel Bromberg, Discours politique et télévision, Paris, PUF, 1998.
22 Un conducteur indique parfois a priori l’agencement prévu des interventions (cas des émissions de lendemains d’élections sur France 3, par exemple).
23 La mesure de l’audience, notamment en temps réel grâce au comptage de personnes suivant le « live » en streaming sur internet, est une réalité.
24 Michel Pinçon, Monique Pinçon-Charlot, Voyage en grande bourgeoisie, Paris, Presses universitaires de France, 1995.
25 Gabriel Argentin, Quand faire c’est dire, Paris, Mardaga, 1995 (2eme édition).
26 Rodolphe Ghiglione, Agnès Landré, Marcel Bromberg, Pierre Molette, L’analyse automatique de contenus, Paris, Dunod, 1998. Sur la complémentarité de Tropes et des approches à partir des modèles d’analyse de données appliqués aux données textuelles (que nous avons déjà utilisés, tel le logiciel Alceste), cf. Marion Wolff, Jean-Marie Burkhardt, Concepción De La Garza, « Analyse exploratoire de “points de vue” : une contribution pour outiller les processus de conception », Le travail humain, 68, 3, 2005, p. 253-286.
27 Chrystel Besche et Jean-Luc Richard, « Analyse de textes autour du concept de “race” : deux discours de Jean-Marie Le Pen », op. cit.