1 Erving Goffman cité par Guillaume Devin, « Observer « la scène internationale » : une perspective goffmanienne », Guillaume Devin (dir.), 10 concepts sociologiques en Relations internationales, CNRS Éditions, Paris, 2015, p. 13.
2 Erling Bjol, « The Small State in International Politics », August Schou et Arne Olau Brundland (éds), Small States in International Relations, Stockholms, Almqvist & Wiskell, 1971, p. 32-4.
3 Marie-Claude Smouts, « La région comme nouvelle communauté imaginaire ? », Patrick Le Gales, Christian Lequesne (dir.), Les paradoxes des régions en Europe, La Découverte, 1997, p. 37.
4 L’Intergovernmental Authority on Development est créé en 1996 pour remplacer l’Autorité intergouvernementale sur la sécheresse et le développement (IGADD), fondée en 1986. L’IGAD est l’une des Communautés Economiques Régionales du continent (CER / Regional Economic Communities – RECs).
5 Richard Nixon, La vraie guerre, Paris, Albin Michel, p. 45.
6 Günther Schlee, « Redrawing the Map of the Horn: The Politics of Difference », Journal of the International African Institute, vol. 13, n° 3, 2003, p. 343-368.
7 La tradition éthiopienne attribue abusivement l’émergence de l’empire d’Axoum, vers 972-932 av. J.-C., à la rencontre du roi juif Salomon et de la reine de Saba, Makeda. La légende raconte que la reine de Saba, accompagnée d’une caravaneur de chameaux chargés d’or de pierres précieuses et d’épices, se rendit à Jérusalem pour s’entretenir sur la façon de régner avec le roi Salomon, dont la sagesse était notoire. À son retour à Axoum, elle enfanta d’un fils, le futur Ménélik I, premier souverain d’Axoum et fondateur de la dynastie salomonide.
8 Samuel M. Makinda, « Conflict and the Superpowers in the Horn of Africa », Third World Quarterly, vol. 4, n° 1, 1982, p. 93-103.
9 Barry Buzan et Ole Wæver, Regions and Power. The Structure of International Security, Cambridge, Cambridge University Press, 2003, p. 2.
10 Thierry Balzacq, « Introduction thématique : Renouveler la sécuritisation : théorie et pratiques », Études Internationales, vol. 49, n° 1, Hiver 2018, p. 7-24.
11 Barry Buzan et Ole Wæver, Regions and Power. The Structure of International Security, Cambridge, Cambridge University Press, 2003, p. 40.
12 Mohamed Farah Aydiid (1934-1996) est un somalien qualifié de « chef de guerre » dont les forces ont tué 18 soldats américains au début des années 1990.
13 Malgré l’absence d’un soutien formel du Kenya à son intervention en Somalie en 2006, et bien que l’Éthiopie ait tardé à apporter son soutien à l’opération « Linda N’chi » lancée en octobre 2011 par le Kenya, l’Éthiopie a finalement, quelques semaines plus tard, soutenu l’effort kenyan en envoyant ses troupes dans l’ouest de la Somalie.
14 Sonia Le Gouriellec, « Sécuritisation et construction d’un complexe de sécurité régional dans la Corne de l’Afrique », Études Internationales, volume 48, numéro 1, 2018, p. 83-104.
15 Marc Fontrier, L’État démantelé 1991-1995. Annales de Somalie, L’Harmattan, Paris, 2011, p. 26.
16 En Somalie, les Anglais établissent en 1887 sur le nord, le protectorat du British Somaliland alors qu’en 1889, les Italiens établissent un protectorat sur le sud de l’actuelle Somalie, la Somalia italiana.
17 Marc Fontrier, Éthiopie. Le choix du fédéralisme ethnique. Chronique du gouvernement de transition 1991-1995, L’Harmattan, 2012, p. 109.
18 Ibid., p. 185.
19 Marc Fontrier, L’État démantelé 1991-1995. Annales de Somalie, L’Harmattan, 2012, p. 82-89.
20 Ibid., p. 89.
21 Alain Gascon, « La guerre comme rite géographique : l’exemple de la Corne de l’Afrique », Cultures & Conflits, n° 1, 1990, p. 2.
22 Rapport annuel du Secrétariat Exécutif de l’IGAD, 1996, Djibouti.
23 L’Union africaine porte, par exemple, aux yeux du régime érythréen, l’héritage de l’OUA, qui n’avait pas reconnu le mouvement de libération. Elle reste perçue à travers le prisme de la guerre contre l’Éthiopie et est donc considérée comme soutenant Addis Abeba.
24 Martin Plaut, Understanding Eritrea. Inside Africa’s most repressive state, Hurst, p. 174.
25 « La normalisation avance à grands pas », La Lettre de l’Océan indien, n° 991, 6 avril 2002.
26 Martin Plaut, op. cit., p. 39.
27 Concept développé dans le cas de l’Érythrée par Hélène Thiollet.
28 Conseil de Sécurité des Nations Unies, Résolution 2023, S/RES/2023, 5 décembre 2011.
29 Judy Sarasohn, « Eritrea Pushes to Get U.S. Base », Washington Post, November 21, 2002. L’ambassadeur d’Érythrée en France, Ahmed Dehli, rencontré le 2 mai 2006, n’a pas confirmé cet élément (ne l’a pas nié non plus) et a réaffirmé l’indépendance de l’Érythrée et son souci de ne pas accueillir des troupes étrangères sur son sol.
30 Kidane Mengisteab et Okbazghi Yohannes, Anatomy of the African tragedy: political, economic, and foreign policy crisis in post-independence Eritrea, Red Sea Press, 2005, p. 180-182.
31 Seuls, Aden au Yémen et Massawa en Érythrée offrent de telles facilités, mais les relations diplomatiques avec ces pays sont fréquemment sujettes à des tensions, comme nous venons de le voir.
32 Lange Schermerhorn, « Djibouti. A Special Role in the War on Terrorism », Robert I. Rotberg (éd.), Battling Terrorism in the Horn of Africa, Brookings Institution Press/World Peace Fondation, 2005, p. 62.
33 Ibid., p. 49.
34 Jean-Baptiste Jeangène Vilmer et Franc Gouéry, Érythrée, un naufrage totalitaire, Paris, Presses universitaires de France, 2015.
35 Nous avons développé cet argument dans une contribution pour la revue Études Internationales : « Sécuritisation et construction d’un complexe de sécurité régional dans la Corne de l’Afrique », Études internationales, volume XLIX, n° 1, Hiver 2018.
36 Mark B. Salter, « Securitization and Desecuritization: A Dramaturgical Analysis of the Canadian Air Transport Security Authority », Journal of International Relations and Development, vol. 11, n° 4, 2008, p. 321-349.
37 Une coalition composée de dix bâtiments appartenant à huit pays : États-Unis, Grande-Bretagne, Pakistan, Allemagne, Espagne, Italie, France et Pays-Bas, des bâtiments australiens, canadiens, néo-zélandais ont également participé à la Task Force 150.
38 Quelques travaux ont analysé cette intervention à la fois militairement et juridiquement : Ken Menkhaus, Somalia after the Ethiopian occupation. First steps to end the conflict and combat extremism, Enough Strategy Paper, 2009 ; Christopher Clapham, « Post-war Ethiopia: The trajectories of Crisis » Review of African Political Economy, 2009, n° 120, p. 181-192 ; Napoleon A Bamfo, « Ethiopia’s invasion of Somalia in 2006: Motives and lessons learned », African Journal of Political Science and International Relations, 2010, vol. 4, n° 2, p. 55-65. Peu d’articles ont examiné les conséquences sur l’ordre régional : Elsa González-Aimé, « The Security Issues behind the Ethiopian Intervention in Somalia (2006-2009) » ; Alexandra M. Dias (éd.) State and Societal Challenges in the Horn of Africa: Conflict and processes of state formation, Centro de Estudios Africanos (CEA) ISCTE-IUL, Lisboa, 2013, p. 32-47 ; Berouk Mesfin, « The Horn of Africa as a Security Complex: Towards a Theoretical Framework », Roba Sharamo et Berouk Mesfin, Regional Security in the post-Cold War in the Horn of Africa, avril 2011, 178, p. 1-31.
39 Barry Buzan, Ole Wæver et Jaap De Wilde, Security: A New Framework for Analysis, Boulder, Lynne Rienner Publishers, 1997.
40 Si, en 2000, G.W. Bush déclarait : « l’Afrique n’est pas une priorité stratégique nationale », après les attentats du 11 septembre 2001, ce discours n’est plus à l’ordre du jour. Au moment de sa tournée africaine en 2003, il affirmait : « nous ne laisserons pas les terroristes menacer les peuples africains ni utiliser l’Afrique comme base pour menacer le monde » (Service d’information du département d’État des États-Unis 2003).
41 Barry Buzan et Ole Wæver, « Macrosecuritisation and Security Constellations: Reconsidering Scale in Securitisation Theory », Review of International Studies, vol. 35, n° 2, 2009, p. 253-276.
42 Ruth Iyob et Edmond J. Keller, « US Policy in the Horn: Grappling with a Difficult Legacy », D.A. Bekoe (dir.), East Africa and the Horn: Confronting Challenges to Good Governance, Boulder, Lynne Rienner Publishers, 2006.
43 La Somalie servait de base à un groupe terroriste, Al-Itthad al-Islami (« l’Unité islamique ») agissant également en Éthiopie. Ce groupe est en fait une nébuleuse de groupuscules salafistes, fichée comme organisation terroriste dès le 23 septembre 2001 par les États-Unis, et entretenant, selon eux, des relations avec Al-Qaïda. Trois suspects étaient visés pour leur complicité dans des attentats en Tanzanie et au Kenya (1998 et 2002). Plusieurs compagnies somaliennes furent également inscrites sur la Terrorist Exclusion List. L’une des premières mesures répressives a été de prendre des sanctions, en novembre 2001, contre al-Barakaat, une société somalienne de télécommunications et de transfert de fonds accusée d’entretenir des liens directs avec Al-Qaïda, bien que cette accusation n’ait jamais été prouvée de manière tangible.
44 Bjørn Møller, « The Horn of Africa and the US “War on Terror” with a Special Focus on Somalia », DIIPER Research Series, Working Paper n° 16, 2009, Université d’Aalborg.
45 À la fin de l’année 1992, l’intervention américaine « Restore Hope » en territoire somalien est perçue par Ben Laden comme l’équivalent de l’invasion soviétique en Afghanistan. Le groupe, pour son premier attentat terroriste, cible un hôtel de luxe à Aden au Yémen, où les soldats américains transitaient. Le commandant militaire d’Al-Qaïda, Muhammad Atef, arrive en Somalie en 1993 afin de prospecter et de rallier les islamistes locaux ; il échouera dans sa mission. La population se méfie de ces « étrangers » qui prônent un islam peu populaire en Somalie. Les représentants de Ben Laden ont en revanche réussi à établir des réseaux de renseignement dans les pays voisins, au Kenya notamment.
46 Ken Menkhaus, Somalia: State Collapse and the Threat of Terrorism, New York, Routledge, 2004 ; David Shinn, « Al Qaeda in East Africa and the Horn », The Journal of Conflict Studies, vol. 27, n° 1, 2007, p. 47-75.
47 Roland Marchal, « Somalie. Un nouveau front antiterroriste ? » Les Études du CERI, n° 135, 2007, p. 1-28.
48 Pour une discussion sur le statut d’hégémon de l’Éthiopie dans la région : Sonia Le Gouriellec, « Ethiopia, an “imperfect hegemon” in the Horn of Africa », International Affairs, septembre 2018, volume 94, numéro 5.
49 Foreign Affairs and National Security Policy and Strategy, novembre 2002, p. 1, 5 et 6.
50 D. Mufti (Foreign Ministry Spokesman Ambassador), « The overall orientation of our diplomatic missions is economic diplomacy », The Ethiopian Herald, 17 février 2011, p. 5.
51 Foreign Affairs and National Security Policy and Strategy, novembre 2002, op. cit., p. 9-10.
52 Les termes « humiliation », « disgrâce », « déshonneur » et « honte » sont utilisés près de trente fois dans ces six pages.
53 Foreign Affairs and National Security Policy and Strategy, novembre 2002, op. cit., p. 3 et 4.
54 A. Behetu, « Ethiopia’s Role for Peace and Security in Africa », The Ethiopian Herald, 10 juillet 2007.
55 Samuel Addis, « The salutary lesson and the signifiance of the spirit of Adwa », Site du Ministère des Affaires Étrangères de la République fédérale et démocratique d’Éthiopie, 2013.
56 Alain Gascon, « La guerre comme rite géographique. L’exemple de la Corne de l’Afrique », Cultures & Conflits, 1990.
57 Thierry Balzacq (dir.), Contesting Security. Strategies and Logics, New York, Routledge, 2015.
58 Vincent Legrand, « La prise de décision en politique étrangère », C. Roosens, V. Rosoux et T. De Wilde D’estmael (dir.), La politique étrangère. Le modèle classique à l’épreuve, Bruxelles, PIE Peter Lang, 2004.
59 Thomas Ward, « La légitimité dans les Relations internationales. Dix propositions », Gilles Andreani et Pierre Hassner (dir.), Justifier la guerre ? De l’humanitaire au contre-terrorisme, Paris, Les Presses de Sciences Po, 2005, p. 359-382.
60 Jean-Nicolas Bach, « “Le roi est mort, vive le roi” : Meles Zenawi règne, mais ne gouverne plus », Politique africaine, 2012/4, n° 128, p. 143-158.
61 Sonia Le Gouriellec, « La crainte d’une fragmentation par la violence de l’Éthiopie est fondée », Le Monde, 26 octobre 2019.
62 Fatiha Dazi-Héni et Sonia Le Gouriellec, « La mer rouge : nouvel espace d’enjeux de sécurité interdépendants entre les États du Golfe et de la Corne de l’Afrique », 29 avril 2019, Note de recherche, IRSEM, n° 75, 2019.
63 Alex de Waal, « Beyond the Red Sea: A new driving force in the politics of the Horn », African Arguments, juillet 2018.
64 Entretien à Djibouti, octobre 2018.