Friedrich Schlegel : Philosophie de la philologie (1797)
p. 183-240
Texte intégral
1L’articulation du transcendantal et de l’historique est au cœur du projet herméneutique de Schlegel tel qu’il se formule à travers les notes sur la « philosophie de la philologie » ébauchée en 1797. Schlegel pensait alors à un essai « Sur l’esprit et la finalité de la philologie en général et sur sa situation actuelle » pour le Journal philosophique de Fichte et Niethammer, mais ce projet, comme l’immense majorité de ceux de Schlegel à cette époque, est demeuré inachevé. Les notes furent rédigées vraisemblablement en juillet 1797, puisque fin août, Schlegel en annonce le prochain envoi à Niethammer : « Je pense pouvoir vous envoyer bientôt le Concept de la philologie. Je pense inaugurer avec lui une assez longue série d’essais philosophiques, qui formeront ensemble une philosophie de la philologie complète, et dans laquelle je placerai tout ce dont je vous ai entretenu quelquefois lors de nos promenades. Mes réserves pour cela se sont beaucoup accrues, et l’achèvement final du premier article (dont vous et Fichte ne devez pas attendre une méthode rigoureuse, car ce ne doit être qu’une introduction) n’attend qu’un reflux de mes travaux pour le Lycée. J’espère que l’ensemble méritera sa place dans votre Journal » (cité par J. Körner, p. 3). Le texte que l’on va lire se réfère cependant souvent à cet ouvrage désigné comme le « Concept » (c’est-à-dire le Concept de la philologie), évoque son plan, s’interroge sur son articulation etc. Quelques traces en surnagent dans les fragments de l’Athenaeum, principalement dans le long fragment 404 qui en fait en quelque sorte la synthèse (voir les fragments traduits après ce texte). Les notes préparatoires, à peu près 500 fragments, furent publiées en 1928 seulement par Joseph Körner dans la revue Logos, mais le cahier a été connu directement par Ast, à l’Université d’Iéna à partir de 1798, le disciple et l’ami de Schlegel, et par Schleiermacher, dans la période de « symphilosophie » et de vie en commun à Berlin (1797-98).
2(Voir : J. Körner, « F. Schlegels ‘Philosophie der Philologie’ », mit einer Einleitung herausgegeben, Logos XVII, Mai 1928, pp. 1-72 ; V. Santoli, Filologia, storia e filosofia nel pensiero di F. Schlegel, Florence, 1929, pp. 1-25 ; H. Patsch, « F. S. ‘Philosophie der Philologie’ und Schleiermachers frühe Entwürfe zur Hermeneutik. Zur Frühgeschichte der romantischen Hermeneutik », Zeitschrift für Theologie und Kirche 63, 1966, pp. 434-472 ; H. Nüsse, Die Sprachtheorie F. Schlegels, C. Winter ; Heidelberg, 1962, sp. pp. 88 sq. ; F. Vercellone, ch. I ; J. Zovko, pp. 18 sq. ; H. Schnur, ch. V).
3Nous suivons le texte de l’édition critique (KA XVI, Zur Philologie I-II, pp. 33-81) dans lequel H. Eichner a corrigé certaines lectures de J. Körner et réorganisé parfois les fragments. Entre crochets [] sont les remarques en marge. Les abréviations pour lesquelles Schlegel se servait de lettres de l’alphabet grec ou de formulations mathématiques sont maintenues, et élucidées entre crochet <> en cas de difficulté de lecture. Indiquons les plus communes : ϕ pour philosophie/philosophe (parfois également ϕσ) ; ϕλ pour philologie/philologue ; une formule sur zéro (/0) est portée à l’absolu, sur deux (/2) est divisée ; la mise au carré signifie la réflexivité, ainsi, ϕ2 sera « philosophie de la philosophie » ; ϕμ est pour philomusie, κ pour critique, π pour poésie, ρ pour rhétorique ou comme ραψ pour rhapsodie. On trouvera dans l’index des noms les renseignements essentiels sur les nombreuses références du texte. Nous renvoyons, pour l’horizon propre à ce texte, au développement de l’introduction sur le « modèle philologique », et pour une appréciation de son projet herméneutique à la section « la philosophie de la philologie ». On reconnaîtra l’importance des Winckelmann, Herder et Wolf pour la réflexion engagée ici sur « l’historisme » et la « théorie de la critique historique », ainsi que la mise en place, au-delà de nombreuses catégories critiques inédites, de la problématique même de l’herméneutique.
Sur la philologie
I
1. La différence du classique et du progressif est d’origine historique. Pour cela elle fait défaut à la plupart des philologues. Avec Winckelmann commence aussi à cet égard une époque tout à fait nouvelle. [Mon maître.] Il a bien vu la différence inappréciable, la nature tout à fait originale de l’Antiquité. Il est à proprement parler resté sans successeur.
2. Dans le Concept, la preuve que la philologie est un art1. – [Ruhnken. Wolf. Perfection du plus infime sans égard pour la valeur du matériau.]
3. C’est précisément les défauts de Winckelmann que l’on a imités, ses manières.
4. Pourquoi presque tous les philologues sont-ils garviens ? Apologie des mystiques. – Fanatisme. Acritique. Anhistorique.
5. Multiplicité des connaissances : un but de la philologie. Micrologie.
6. Rapport de la philologie à la critique. – Idéal d’une philologie.
7. Plus tard : méthodologie de la philologie (de la science de l’Antiquité ou de l’art philologique ?). Indications dans Winckelmann.
8. L’application de la philosophie populaire à l’Antiquité a causé la plus grande nuisance. Philosophie anglaise à Göttingen. Cf. Monboddo. – Cela saute aux yeux, comme il serait ridicule à un véritable kantien de vouloir s’adonner à la philologie. – Il faut beaucoup plus insister sur l’historisme, nécessaire à la philologie2. Sur l’esprit, contre la lettre. Cela va avec l’historisme, tout comme les lois, les espèces, les niveaux, les limites, les rapports etc. totalité etc. [situation, classicité] – Sur l’application d’une philosophie donnée. C’est dommageable et à rejeter. Le philologue lui-même doit être philosophe. La philosophie ne se donne ni n’est reçue par cette dernière. Sur l’application.
9. La partie la plus importante pour une philosophie de la philologie est donc une théorie de la critique historique. – L’historisme de Winckelmann.
10. Nécessité de la philologie déduite. Pas l’utilité pour toutes sortes de choses comme jusqu’ici. Même en ces parties, on pense encore à l’heure actuelle beaucoup à la façon de Garve.
11. La philosophie ne peut pas être appliquée à la philologie. – Premier paradoxe. Le second : le philologue doit être philosophe. Troisième paradoxe. La philologie est nécessaire. [Déduction de la philologie.]
12. Sur ce qu’on appelle philologia sacra. Raisons pour lesquelles la science de l’Antiquité classique est le siège et la patrie de la philologie. Sur la philologie et la littérature récente.
13. On peut être littérateur sans être philologue. [Caractéristique des différentes espèces d’hommes qui en font partie.]
14. La philologie est 1) un affect comme la philosophie et la philomusie 2) un art. 1) Pas une science, 2) pas non plus un agrégat. Propositions négatives. Ces deux-là. Distinction de concepts cousins. Rapport à la philosophie. Pas non plus à la philomusie ? Pas la déduction, mais pour la déduction. La méthode ne doit pas être critique. [Pour ne rien trahir] Wolf et Hülsen à louer quelque part.
15. Philosophie critique : un epitheton ornans.
16. Théorie de la polémique philologique.
17. Preuve que ce bavardage esthétique et philosophique dans les notes et lors de l’interprétation est tout à fait inadapté. – Globalement, ce que j’ai à dire directement de la philologie.
18. Chaque philologue doit être un philomuse. La philomusie sans histoire, sans distinction du progressif et du classique, achève la philologie. Tout doit être subordonné à l’histoire. L’attention doit être très soutenue du côté de la théorie de la critique historique, mais elle-même pas donnée. [La domination du philosophique sur l’historique achèverait la philologie comme celle de l’esthétique.]
19. La manière et l’esprit de l’article entièrement philosophiques. Le traitement aussi souple que possible : mais non esquissé. Plutôt fragmentaire. Est-ce que la manière et l’esprit ne doivent pas être aussi philologiques ? Elles ne le peuvent pas, sinon l’essai deviendrait trop grand et trop historique. [Concept de la philologie ou de l’esprit du philologue ? ?]
20. Dans cet article, le tout informel. La forme ne pourrait être que satirique ou rhétorique. Les deux inappropriés ici. Pourtant cela pourrait s’approcher du premier.
21. Description de ce qu’il adviendrait à un philosophe parmi des philologues. [Sur encore et déjà. Sur à peu près.]
22. Passage sur Winckelmann.
23. Pas non plus les principes d’une méthodique philologique ? – L’étude du classique comme fondement. (Uni nécessairement avec, l’étude du progressif.)
24. Remarquable que les anciens critiques se soient appelés grammairiens.
25. Étude des Prolégomènes eu égard à l’esprit philologique. – Si l’on néglige l’aspect historique, l’art philologique devient banausique3 et grammatical, comme il l’est le plus souvent.
26. Wolf commence un peu à historier. Mais pas du tout assez.
27. Le but de la philologie est l’histoire. Une proposition. Ce n’est pourtant presque jamais advenu. Il n’y a encore presque pas d’histoire. Ici de nouveau ce qu’on appelle l’histoire de l’humanité.
28. Égard aux écrits philologiques les plus récents. Heyne, Wolf, Voss, Garve, Sulzer etc. etc. Ilgen, Hemsterhuys, Valkenaar, Ruhnken, les grammairiens hollandais, Ernesti etc. etc.
[Anacharsis4 etc. Est-ce que cela ne mène pas trop loin ? N’est-il pas meilleur de privilégier d’abord le fondement ? – Non ! ! Cela est l’aspect le plus facile.]
29. Preuve que tout historien devrait être un philologue. – L’Antiquité est l’arène de l’art philologique. –
30. Bientôt très rapidement contre toute guerre ouverte. D’après le diaskeue5 et d’autres preuves du droit civil philosophique.
31. L’historien n’est à vrai dire pas du tout une personne spécifiquement différente. – Nécessité de la philologie comme art seulement, abstraction faite de la valeur matérielle de la science de l’Antiquité. Favoriser la philologie formulaire. Plus malheureuse encore est l’immixtion du <point de vue> moral dans le domaine philologique. [Heyne.]
Beck Δωσων Εκδωσων6.
32. Laisser de côté tous les exemples. Cela conduirait à la démesure.
33. Le transcendantisme7 esthétique, qu’il s’exprime de façon sceptique ou mystique, met à mort la philologie. – Ne doit-on pas nommer Lessing, Winckelmann, les morts ? Hemsterhuys ?
34. Bien que la philologie ne soit pas un but en soi, quelqu’un peut-il cependant n’être que philologue sans historisme ? – Oui, c’est tout à fait bien ainsi.
35. Par <son> mysticisme historique, Winckelmann a péché, et c’est seulement en cela qu’on l’a suivi.
36. Dans le Concept, il faut entièrement faire abstraction de la valeur et du but positifs. Mais également aussi de la partie de la méthodique qui s’occupe non de la forme, mais de la matière. Y ressortit encore l’étude permanente du classique. [Ceci peut se tirer aussi bien de l’historisme, outre la philomusie]
37. Est-ce que pour animer, on ne devrait pas introduire quelques exemples, fussent-ils en petit nombre ? [Sans cela, l’article n’aura pas de véritable nerf. – La séparation est pourtant bonne à éveiller et aiguiser la philosophie, ce qui est nécessaire.]
38. Application du concept d’annihilation à la philologie.
39. La critique des écrits antiques repose sur des principes historiques – en particulier ceux qu’on nomme supérieurs. Cette distinction est en soi et pour soi très juste. Pourtant, on passera plutôt là-dessus maintenant.
40. La critique supérieure8 est bien en fait le plus haut point de la philologie séparée et la grammaire est le fondement. [Par là les anciens critiques γραμματικοί]. L’herméneutique est en quelque sorte l’élément habituel, l’occupation constante. Cf. les pensées de Wolf sur l’Hodegetik de Koch. Si la critique, la grammaire et l’herméneutique doivent être achevées en une totalité, elles requièrent une connaissance historique de l’Antiquité. [Elles doivent être traités scientifiquement et conformément à l’art].
41. Alors, l’étude du classique [dans les arts plastiques, dans la poésie] est le fondement – le but historique – pratique. L’occupation constante est de collectionner, de faire des extraits, des recherches historiques, des hypothèses véritables. Lecture de tous les écrivains, lecture εγκυκλοπαιδique. [L’érudition ici chez elle.]
42. Est-ce que ceci ne se laisse pas aussi démontrer ? – Rapport de la chronologie et de la géographie à la connaissance historique.
43. Mais seulement dans la mesure où l’on peut abstraire du concept sans présupposer la valeur positive de l’Antiquité classique. – Ne pas s’engager dans la critique des ouvrages philologiques. Consulter cependant les écrits les plus célèbres sur l’essence de la philologie (et le rapport à la philosophie, mais non sur le but). – [Wolf et Koch, Herder, Ernesti, Bayle, Hemsterhuys, Garve].
44. La connaissance historique de l’Antiquité requiert à proprement parler l’accomplissement <effectif> de la critique et de l’herméneutique. Les deux espèces de la philologie sont ainsi en action réciproque. Il importe que les limites ne se confondent pas, comme dans l’interprétation à la mode et, aussi bien, dans la conjecture.
45. L’herméneutique est aussi le but et la fin de la philologie inférieure [non moins que la critique].
46. [Aussi inutile de ne pas comprendre les écrits authentiques que de comprendre les inauthentiques].
47. La critique des écrits sur l’essence de la philologie toujours prise en compte ici ou là.
48. Pour le goût aussi, beaucoup ont fait comme si l’on pouvait s’y lancer comme la craie sur le mur. École de Heyne. E{rnesti} croit aussi avoir du goût et n’en a pourtant aucun. On doit, dans une certaine mesure, être un artiste pour comprendre l’Antiquité. Ce n’est pas une théorie, et cela ne vient pas non plus spontanément (comme pour la vertu selon Platon). L’opinion de Wolf, qui pense que l’esprit philosophique lui est de cette manière congénital.
49. La critique et l’herméneutique présupposent déjà un but historique, qu’il faudrait donc d’autant moins ignorer.
50. La grammaire n’est que moyen, mais fondement.
51. Preuve que l’on ne peut savoir le classique sans le progressif ? ? Non. [Pour la totalité de la culture classique].
52. Le fondement subjectif de la philologie est la philologie, c’est-à-dire l’enthousiasme historique9.
53. L’écriture qui n’est que toute populaire et sans forme serait fragmentaire. Ce qu’indique suffisamment le concept du titre. [C’est précisément pour cela que quelques pensées sur Winckelmann, Lessing, Wolf etc. peuvent être énoncées – pures indications. Autant remarquable par la forme que par la matière. – (Cela paraît plutôt mesquin : que je ne puisse honorer Ruhnken, Bentley etc. Non plus que Casaubon, Saumaise et les Bataves. Donc plutôt sans ces indications)]. [Ernesti etc.]
54. Les Prolégomènes de Wolf sont uniques dans leur genre par l’esprit historique.
55. Les garviens ne sont jamais si déplorables que lorsqu’ils s’imaginent avoir le sentiment de l’art <Kunstgefühl>. Ils doivent être ridiculisés. – Eichstädt, Schütz.
56. Heyne faisait ainsi irruption, sans intelligence <Verstand>, dans l’histoire de l’humanité.
57. A l’avenir, aussi bien sans égard pour les Anciens.
58. Caractère du classique. Winckelmann. – Universalité de la vision. Heyne, Herder. Vision théorique, mais anhistorique. Lessing [sans les indications personnelles. Elles doivent venir toutes d’un coup. Le cas échéant sur les morts (et sur des écoles entières).]
59. Mais pourquoi la forme ne devrait-elle pas être satirique ? A l’avenir. Maintenant, cela interromprait le philosophique.
60. La philologie n’est pas un agrégat de sciences, mais un tout : pas <un tout> logique, mais théorie de l’art.
61. On naît philologue, comme on naît philosophe ou poète. Ceci doit être un principe.
62. L’étonnement marque le commencement : voir comment un affect peut signifier la science, et comment l’agrégat se rassemble.
63. Caractère du philologue, avant l’idéal du philologue.
64. De Quintilien, Cicéron, Denys, on pourrait bien emprunter le plus essentiel.
65. Ils éditent, interprètent et critiquent, en sorte qu’il paraît impossible ce faisant d’atteindre le but historique. Mais s’ils ne menaient pas leur affaire comme un but en soi, tout ce qui est artistique en eux serait entièrement perdu [cf. le vieux traité Sur la valeur].
66. Application des concepts : empiriste, ecléctique, mystique, sceptique, polémique [-garvien] à la philologie.
67. Qui consacre toute sa vie à cette occupation, par amour pour la chose, non par vanité ou recherche du gain, ou par faiblesse, il n’est pas fou. Il se consacre à l’objet le plus digne, du moment qu’il possède la philologie [s’il ne la possède pas, cela ne sert à rien. Un certain degré de philologie est possible sans philomusie et sans philosophie. –]
68. Le tout est donc un art et non une science.
69. Pour bien explorer le caractère du philologue, on doit le considérer purement, sans philomusie, et sans philosophie.
70. Principia philologiae. Latin.
71. Idée d’une histoire du garvianisme en philologie.
72. Quand un philologue, comme Eichstädt, méconnaît à ce point ses limites, cela ne doit pas s’accorder non plus très bien avec l’acuité philologique et la précision. – Admirable chez Wolf, comme il connaît ses limites.
73. S’occuper toute sa vie de poètes, par exemple, sans le moindre sens poétique ; cela touche souvent la philologie. De cette manière, on expose le nécessaire historisme de la philologie.
74. Le respect de Barthélémy devant les témoignages de l’Antiquité est incontestablement plus appréciable que le procédé de ces garviens. – Platitude artificielle.
75. Danger qu’avec Wolf il en aille comme avec Winckelmann, avec Kant et Lessing dans l’ancienne théorie de l’art. Une goutte dans l’océan de la platitude.
76. Axiome de l’l’abitude et postulat de la communauté : les piliers de la science actuelle de l’Antiquité10.
[Au maintenant. – Cela doit pourtant être ainsi. Cela ne se laisse pas penser etc.]
77. Heyne, comme il se doit, loué.
78. La valeur matérielle de l’Antiquité laissée tout à fait de côté. – Plaintes des philologues sur le déclin de leur art.
79. C’est inconséquent et autodestructeur, quand le philologue ne respecte pas tous les principes historiques ; la théorie entière de la culture, avec l’ensemble de la théorie de l’art, de la doctrine de la vertu, de la doctrine de la société etc.
80. La philologie n’est qu’une partie de la philosophie, ou plutôt, une espèce de celle-ci.
81. Pour faire l’histoire des Grecs et des Romains, même les sources sont classiques. Là est le véritable espace de jeu de la philologie, (p. ex. un écrivain qui a du style, on peut certes le compléter ; corriger etc. déterminer l’époque). Chez d’autres, tout à fait autrement.
82. Monstruosité de la philologia sacra. Le moderne n’est que littérature, non proprement philologie. [{philologie} orientaliste. La révélation viendrait clore la philologie à proprement parler. Dieu est au-dessus de la grammaire et de la critique etc.].
83. Extraordinaire multiplicité des occasions de faire de la philologie.
84. A l’histoire progressive n’appartient aucune abstraction pratique.
85. Là aussi, le champ de l’interprétation historique et philologique est proprement – celui de la grammaire.
86. L’interprétation de documents actuels à ne pas confondre avec cela. Ils requièrent l’interprétation, en partie trop est dit, en partie trop peu. Car chaque bonne source historique ne requiert pas l’interprétation, mais seulement les œuvres classiques. La valeur classique et universelle des écrivains antiques doit donc être postulée dans la théorie de la philologie.
87. Le philologue (en tant que tel) doit philosopher. (La proposition : le philosophe doit appliquer la philosophie même à la philologie, énonce quelque chose de tout différent). [Le philosophe sait peut-être ce qu’est la philologie : il saisit alors de travers – F{ichte} et J{acobi} sur l’application de la philosophie, et sur philosopher et être philosophe –]. L’historien doit philosopher. – Rapport du philologue et de l’historien.
88. Commencement : d’où vient-il que le mot qui signifie un penchant etc. ?
89. Quand le philosophe applique la philosophie à la philologie et à l’histoire, le produit en est toujours que de la philosophie, non pas de la philologie ou de l’histoire. – Mais quand l’historien ou le philologue veut appliquer la philosophie à sa matière, elle cesse d’être de la philosophie. C’est de la philosophie (les pensées en soi) et pourtant ce n’est pas de la philosophie (dans la tête de l’auteur).
90. Philologuer utilisé comme philosopher.
91. Personne ne connaît l’Antiquité (selon la matière) moins que les philologues.
92. L’homme empirique attend du philologue qu’il sache le renseigner complètement sur chaque notice et chaque question survenant à propos de l’Antiquité [Totalité de notices].
93. Winckelmann – preuve de tout ce qu’on peut faire pour la science matérielle de l’Antiquité, même sans faire de conjectures ni éditer d’auteurs ou interpréter continûment.
94. On regarde ordinairement le philologue matériel un peu comme un Avocat universel de l’Antiquité.
95. Point de vue de la virtuosité commune, mélange de la philologie formelle et matérielle.
96. Sur la juste dénomination de la critique et de son concept. Cf. Sur la philosophie, où le matériau et la forme sont purement critiques. (Art ou science). [Il y a bien sûr encore tant de choses critiques ; comme si cela seul était critique].
97. Cela n’est ni art ni science, mais seulement une occupation artistique ou scientifique dans une direction déterminée et dans un caractère déterminé.
98. La philologie est maintenant une science purement formelle, c’est-à-dire un art.
99. Idée d’une philosophie de la philologie [La ϕλ traite tout comme des études et comme ἐπίδειξις].
100. Idée de la philologie ? Concept est meilleur !
101. Cf. L’histoire de la philologie de Heeren.
102. Prédilection de tous les artistes pour un mauvais texte. Mozart, Iffland. [Tous des musiciens. Ils considèrent à tort le texte comme matériau. Style alexandrin. – Là où davantage d’art entre en compte, l’artiste doit en même temps être un homme politiquement socialisé]. Utilisation de toute la vie pour une œuvre d’art comme les artistes plasticiens. Souvent aussi prodigue de la bouche avec les années. Après l’astuce mesquine de l’entendement commun, la première grande folie, unique, mais véritablement artistique, et preuve de la divinité des impulsions d’où elle surgit, de pure philologie. – Absence d’amour-propre artistique du ϕλ.
103. Φλ de la nature et ϕλ de l’art. Application des concepts ϕσ [Le premier d’une certaine façon chez Lessing] à la ϕλ. P. ex. concept de <absolue> et ϕλ2 <philologie de la philologie> [L’essence de la ϕλ ne consiste pas du tout en la totalité des notices. Ce n’est en rien un signe distinctif de la science de l’Antiquité].
104. Toutes les découvertes sont des combinaisons de différentes sciences. Heyne réunit la critique anglaise, française et allemande et le raisonnement et l’histoire de l’humanité avec – ϕλ formelle <la moitié de la philologie – la philologie formelle>. Qu’il ne possède pourtant que très imparfaitement. – Wolf universalité heynienne et nouvelle théorie de la poésie de la nature avec la stricte forme ϕλ des Hollandais.
105. A l’occasion, plate citation des Anciens comme exemple en détail. Celui-ci et celui-là etc. Comme souvent chez les Français. Un tel et un tel enseigne que etc. [comme autorité au mauvais sens].
106. Traitement critique des auteurs qui, comme ils doivent eux-mêmes le savoir, ne comprennent absolument rien – authentiquement ϕλ.
107. Il y a une philologie progressive et une philologie classique. – Pour la caractéristique de la ϕλ progressive, l’histoire de l’herméneutique des Pères de l’Église, de l’herméneutique talmudique et enfin de l’herméneutique protestante très importante. – La ϕλ progressive, à ce qu’il semble, a commencé avec l’interprétation des écrits sacrés.
108. Il doit y avoir aussi une ϕλ mystique, une sceptique, une empirique. [Mais la critique est encore en retrait]. La heynienne empirise. La wolfienne scepticise. [Bentley – les Hollandais effroyablement dogmatiques].
109. Gibbon également un connaisseur matériel de l’Antiquité ; mérite à ce titre toute étude. Il a du sens pour le classique comme peu.
110. Déduction systématique de toutes les parties constitutives de l’art ϕλ, et analyse et théorie de chacune d’elles.
111. Très souvent en effet, on applique faussement les principes ϕλ dans les enquêtes historiques. P. ex. en étymologie. – L’herméneutique ϕλ est art, non science. Comme aussi la grammaire ϕλ.
112. Cf. Witz. Sur le Witz proprement ϕλ.
113. Dans Winckelmann, une introduction générale sur l’inattention [de la part de leurs admirateurs] de ce qu’il y a d’original dans les grands hommes.
114. Il n’avait pas le moindre Witz, et sentait pourtant la différence absolue de l’Antique et du Moderne.
115. Cf. Varia. Cf. Ελληνικα. De la valeur et les Matériaux afférents. [Heeren etc., Herder, Ernesti – Hemsterhusii oratio sur le but du ϕλ, Bolingbroke sur Futilité de l’histoire. Gibbon].
116. Critique de l’ouvrage de Heeren où l’histoire de la ϕλ, la science et l’art sont assurément confondues – (Étude de la littérature ancienne).
117. Heyne et Herder par paresse contre le rigorisme grammatical et critique, qui est pourtant l’essence de la ϕλ comme art. – La ϕλ n’est pas une science [Comme science, elle est une partie de l’histoire. – La grammaire ϕλ n’est pas non plus science, ne peut pas être science].
118. Concept d’une ϕσ de la ϕλ et sa prochaine annonce sur plan. –
119. Aux historiens. Pour recommander la ϕσ de l’histoire et la ϕλ comme affect et comme art.
120. La question : chaque historien, chaque philosophe doit-il aussi être philologue ? – plutôt ne pas y répondre maintenant.
121. La ϕλ comme art est bien trop séparée et domine bien trop le champ de la théorie matérielle de l’Antiquité. [Sans ϕσ de l’histoire, pas non plus de ϕσ de la ϕλ].
122. Les Prolégomènes de Wolf comme critère du sens historique d’un ϕλ ; bomitisme {?} d’un ϕλ conjectural tel que Eichstädt.
123. La ϕλ n’est pas seulement utile à toutes sortes de choses, comme Garve, Heyne et Rehberg le pensent, mais <elle est> une tâche nécessaire de l’humanité. [Interroger Herz sur la ϕλ talmudique – Sur l’interprétation kantienne de la Bible. Ses limites –]
124. La déduction de la ϕλ est nécessaire.
125. Chaque utilité déterminée, finie, est sous la dignité d’un art libéral dont la valeur et la dignité sont infinies.
126. Le critique poétique doit parfois être ϕλ. Aiguiser le sens et l’œil.
127. La preuve de la nécessité pour tout ϕσ d’être aussi ϕλ à garder pour le ϕμ. A Hardenberg.
128. Le poète accompli doit être en même temps critique poétique, et donc aussi ϕλ de l’art. Non pas exactement maître, mais cependant amateur. Il y a aussi bien sûr en cet art des connaisseurs, des amateurs et des maîtres [l’amateur et l’écolier n’ont pas tant].
129. Les petits écrits de Heyne, en particulier son IVo volume [Interprétation scolastique d’Aristote etc. ressortit également à la caractéristique de la ϕλ progressive].
130. Maintenant, seulement le concept et le but. Non pas les différentes espèces de la ϕλ, la profane et la sacrée, la classique et la progressive. [– rien que la différence et l’accord de la ϕλ matérielle et formelle]
131. Qu’est-ce qui ressortit au Concept ? – Essence, fondement (déduction), limites, bornes (differentia specifica) (Essence, fondement et but sont une seule et même chose pour un concept pratique). Parties constitutives. Différence de la ϕσ très importante. C’est le premier point.
132. Sur les espèces de la ϕλ en particulier [Y a-t-il aussi une ϕλ épique, lyrique, dramatique ? – De même qu’une critique, mystique, sceptique, empirique ?] – Différence et accord avec la ϕσ. Encore un point principal.
133. A l’avenir un Codex de la philologie. Présentation systématique des principes avec indication d’application [Ce qui a été dit de la ϕλ de la ϕσ dans ces cahiers rassemblé –].
134. A proprement parler, la division de la ϕλ en sacra et profana – la mienne en classique et progressive – appartient encore au concept de ϕλ [L’herméneutique des mystiques critiquées – un morceau remarquable dans l’histoire de la ϕλ] –
135. Le but de la ϕλ ne peut pas du tout être déterminé. Il est déterminable à l’infini.
136. Partout, on se heurte à des questions qui ne peuvent être décidées sans recours à la ϕσ de l’histoire –
137. La ϕλ est l’intérêt pour un savoir conditionné [Est-ce que tout savoir conditionné est ϕλ et historique ?].
138. Rapport aux concepts affiliés [comme ϕσ et histoire].
139. Qu’est-ce que la littérature ? Une connaissance non historique du matériau ϕλ ? – Est-ce que la vieille culture, les anticaglies11, ne sont pas aussi du matériau ϕλ ? [Comment se comporte la littérature avec les autres parties de l’art ϕλ ? – Elle n’est que moyen, non partie de la ϕλ]. Rapport de l’Antiquaire12 au ϕλ ? ? – Connaissance archéologique des monuments non écrits de l’Antiquité. – Le fait que les monuments écrits sont à ce point l’essentiel pour la ϕλ doit être fondé dans les principes historiques. – L’art de l’interprétation ne peut se montrer en pleine lumière que sur des œuvres sémiotiques.
[Polyhistoire – Encyclopédie – Cette dernière seulement pour la ϕλ historique].
140. Seules les œuvres classiques doivent être critiquées et philologisées.
141. Prédilection des grands ϕλ pour le mauvais matériau. Caractère artistique. [Toute notre ϕλ est épidictique et panégyrique. – Sans fête, sans public – Morceau de maître – Guilde, corporation, artisanat].
142. Caractéristique de la philologie. Le savoir mathématique et physique, et tout savoir appliqué, est conditionné, et n’est pourtant pas ϕλ ?
143. [Postulat : il doit exister des œuvres classiques. Toute la ϕσ de l’histoire doit pouvoir être postulée et déduite à partir de la ϕσ de la ϕλ].
144. Histoire de la signification du mot ϕλ chez les Anciens.
145. Le grammairien doit être ϕλ ; le critique (κατ’έξοχήν, c’est-à-dire l’esthétique) de même ; l’exégète.
146. Nécessaire micrologie du ϕλ.
147. La pure ϕσ sans ϕλ ne constitue que la demi culture logique d’un homme.
148. Sens philologique, esprit, enthousiasme, réceptivité [concepts importants].
149. Idéal d’un ϕλ. – Idéal du critique de Ruhnken. Ars critica de Clericus. La séparation absolue de l’art ϕλ et de la science autant nécessaire que leur réunion absolue. (Idéal et concept unifiés dans le domaine pratique).
150. Indiquer que les femmes, au début, pratiquaient amplement la littérature ancienne. – Pour qui la ϕλ comme art et science est faite ; à n’établir qu’à la fin de l’enquête. Assurément pour tous les gens cultivés.
151. [Écrire en latin comme partie constitutive de la ϕλ. En est-ce une véritable, ou une fausse. Pure Epideixis. –]
152. Dans Gibbon, confusion à chaque page des principes classiques et progressifs.
153. Gibbon a un peu de sens classique, et un soupçon du concept de la chose. Mais non, de loin, cette vue de la différence absolue et universelle comme Winckelmann. – Est-ce qu’un ϕλ a besoin de sens classique ? – Assurément, il ne peut interpréter sans lui. [Donc également culture universelle – ϕσ – Chaque ϕλ doit nécessairement être un ϕσ – cela appartient déjà aux lois de la ϕλ, pourrait donc être supprimé. Mais dans la mesure où cela appartient aussi à l’idéal, cela peut rester].
154. Toute la ϕλ n’est, d’une certaine façon, rien d’autre que de la critique. La critique, en tant qu’art, ne peut s’exercer que sur des œuvres, et certes sur des œuvres classiques. Tout est ici réuni : critique poétique, grammaticale, philologique, historique, philosophique. – La même chose également valable pour la grammaire et l’herméneutique.
155. La philologie, et particulièrement l’ancienne, est pour ainsi dire le classique, l’archétype <à suivre> pour le traitement de chaque littérature moderne nationale et particulière. –
156. Traduire parfaitement à partir des Anciens, c’est : 1) ἐπίδειξις de la théorie matérielle de l’Antiquité au degré le plus bas ; 2) diffusion universelle de la théorie de l’Antiquité, [a deux buts. Semble être également ainsi chez Voss. –]
157. La diffusion universelle est anti-artistique et passe dans la science. La ϕλ sort de celle-ci. [Raison pour laquelle Wolf est contre].
158. La philologie absolue, accomplie, cesserait d’être philologie. Elle s’annihile elle-même. Les lois de la ϕλ sont toutes empruntées, historiques. Pas immédiatement à partir du fondement de la théorie de la culture, mais à partir de la logique historique, laquelle, comme chaque science comprend en elle sa logique appliquée, est composée de ce fondement et de la logique proprement dite. [La logique proprement dite n’est rien que la somme, le résultat, l’ensemble de toutes ces logiques spéciales].
159. A l’herméneutique correspond la grammaire comme à la critique la poétique. Autant la ϕλ a de parties constitutives, autant elle présuppose de sciences matérielles. J’ai d’abord pensé : l’herméneutique repose sur la logique – la grammaire classique sur la grammaire ϕσ. –
[La grammaire est une science, non un art, moyen et non partie constitutive de la ϕλ. – Le fait d’écrire en latin est une virtuosité ϕλ inauthentique. – D’où provient l’expression humaniora ? – Cicéron sur la ϕλ.]
Toute critique, y compris ce qu’on appelle la critique lexicale repose à la fin sur la théorie de l’art. A la fin, tout revient à la question : qu’est-ce qui, dans ces conditions, est classique ou non ?
160. Tous les principes et lois de la ϕλ particuliers, conditionnés, donnés à l’avenir en particulier. – Ceux qui sont inconditionnés, universels, sont déjà dans le concept, et pris au niveau de la pratique, en sont aussi inséparables, et ne disent rien d’autre que la ϕλ s’annihile d’elle-même.
161. La théorie des espèces de la ϕλ repose en partie sur l’histoire de la ϕλ, et présuppose aussi une mise au point de ϕσ de la ϕλ plus détaillée et spéciale que celle qui doit maintenant être donnée. [Les lois ϕλ doivent se comporter vis-à-vis des lois historiques comme les lois ϕσ vis-à-vis des logiques.]
162. L’archéologie, au sens habituel du mot, n’est encore elle aussi que moyen. [Demander à Spalding ce qui a été écrit sur cette matière. – Antiquités.]
163. La question : pourquoi la ϕλ s’appelle-t-elle humaniora ? doit pourtant bien trouver sa réponse également ici.
164. A la fin, toute la ϕλ n’est en fait rien d’autre que critique. – Les anciens ϕλ étaient bien à l’origine des linguistes pratiques.
165. [Le ϕλ est un sujet historique – un virtuose dans la forme historique].
166. Celui qui cultive le sens historique conformément à l’art est ϕλ.
167. L’effectivité et la nécessité de l’histoire doit pouvoir se déduire de la ϕλ.
168. [Le ϕλ accompli ne doit-il pas également être poète ?].
169. Le reproche d’impossibilité serait très plat.
170. Potentialisation de l’article, analyse et déduction de son propre procédé.
171. La ϕλ des Arabes eu égard à la traduction des classiques très mauvaise, absolue, conservatrice, acritique. L’esprit de la religion est antiϕλ. – L’esprit du Christianisme est ϕλ. [Les Scolastiques – Les Pères de l’Église eu égard à la Bible. – Pourtant, l’herméneutique d’un document encore valable est d’une utilité semblable à la rhétorique pour la poésie en vue de l’herméneutique ϕλ authentique venant d’un pur désir de savoir ϕλ].
– L’existence d’une véritable ϕλ, preuve de la culture d’un peuple. La constitution de celle-ci comme critère. Les premiers commentateurs du corpus juris appartiennent aussi à l’histoire de la ϕλ progressive. Enquête au sujet de la ϕλ des Chinois et des Indiens. – ϕλ de la nature et ϕλ de l’art. – Ce n’est que là où la poésie est un art, et où la grammaire et l’histoire sont des sciences, que la ϕλ peut être un véritable art.
172. Chez les Byzantins, en comparaison avec les Arabes, les Occidentaux, les Scolastiques, il y avait encore des ϕλ véritablement excellents, de vrais virtuoses dans l’art.
173. Mystique est la ϕλ qui saute par-dessus la critique, l’herméneutique, au besoin aussi la littérature, l’archéologie et même la grammaire et, sans tout cela, traduit directement p. ex. comme les Arabes.
[Le lexicographe n’est pas encore pour cela un ϕλ.]
174. Sceptique est la ϕλ critiquante, conforme à l’art, mais antihistorique. [De cette sorte est même un peu Wolf. – antiscientifique].
175. La distinction entre la ϕλ de la nature et la ϕλ de l’art repose pourtant bien uniquement sur le fondement scientifique et la relation de cette dernière.
176. Il y a tant de ϕλ qui semblent avoir comme un demi sentiment de l’art <Kunstgefühl>. Pour le Moderne, ils sont sourds et nuls, et pour cela, ils ne connaissent pas non plus vraiment l’Antique, pour lequel on ne peut pourtant pas leur refuser tout sens. [Pour la théorie matérielle de l’Antiquité].
177. La science correspondant à l’herméneutique n’est pas la grammaire, mais la logique. L’interprétation ne commence que là où et quand l’on est déjà au net avec la langue. Assurément, la grammaire est aussi nécessaire à l’herméneutique ; mais ceci vaut aussi bien de la poétique.
La ϕλ est elle-même entière à chacune de ses parties constitutives, et inversement (herméneutique et critique) – Heyne prend la ϕλ simplement pour de l’herméneutique, regarde davantage au but final suprême historique et scientifique. D’autres regardent davantage à l’essence : κριτικοί. D’autres à la matière, Porgane, le médium : Γραμματικοί. D’autres aux matériaux, totalité de notices, littérature et archéologie (le concept le plus populaire).]
178. Herméneutique et critique sont absolument inséparables selon l’essence ; bien qu’elles puissent être séparées dans l’exercice, la présentation, et que la tendance de chaque ϕλ l’emporte communément d’un côté.
179. Cf. Quintilien sur la ϕλ ancienne. Cicéron. Denys.
180. Si l’on suit le but historique final, c’est alors la restitutio du texte qui est le plus important. Y ressortit également la critique supérieure. – Même eu égard à l’art, à la virtuosité etc., la critique mérite l’avantage devant l’herméneutique.
181. Non ! Elles ont à tous égards, au moins au scientifique, un rang égal. Que me sert le texte authentique, si je ne le comprends pas ?
182. La ϕλ sacra est la plupart du temps mystique.
183. La théorie des espèces de la ϕλ appartient en fait pour l’essentiel à la théorie spéciale appliquée de la ϕλ. Ceci ressortit aux principes de la ϕλ. Déroger à une certaine façon contre celle-ci (sacra ?). [Peut-on bien dire : la philologie doit philosopher ?]
184. A la fin – Annonce de tous les traités pour la ϕσ de la ϕλ. – Toujours deux à commencer de nouveau. Pas toujours de cette manière.
185. [Appuis pour mes Grecs et mes Romains13. Il y a sûrement des ϕλμ <philologèmes> dramatiques et lyriques. Concept d’un philologème].
186. Celui qui doit être tout ϕλ, cela reste bien le meilleur chemin vers une vue rhétorique de l’histoire et de la philologie.
187. N’est-ce pas un axiome historique (que je ne dois pas présupposer ici) que la théorie de l’art est fondement de la critique et de ce qui lui ressemble ?? – Cela doit au moins être rendu probable. – [Mieux cependant traité à part].
188. Les principes de la ϕλ doivent faire la conclusion et être présentés tout à fait à la fin. [Également par là, la méthodologie de la ϕλ – objectivement pour l’art scientifique lui-même et pour l’artiste. – De même dans la méthodologie de l’histoire.]
189. 1) Différence de la ϕσ ; 2) différence de l’histoire ; 3) parties constitutives ; 4) achèvement, identité avec la ϕσ et l’histoire.
190. Non pas la ϕ, mais les ϕλμε <philologèmes> doivent se distinguer en épiques (commentaire), lyriques (dissertation), épidictiques, dramatiques (Warton ; Prolégomènes ; Hermann, De Metris ; Bentley).
191. Des philologèmes dramatiques sont nécessairement des œuvres scientifiques historiques. – Même la ϕλ critique est nécessairement philosophique et historique. Elle doit être en même temps progressive et classique, et celle qui l’est, est en même temps ϕσ et historique. –
[Est-ce que ceci n’appartient pas aussi bien au premier traité pour confirmer la proposition : la ϕλ accomplie cesse d’être ϕλ, s’annihile elle-même ???]
[Mieux que comme confirmation après coup, preuve en quelque sorte de l’exemple].
192. Est-ce que la ϕλ de la nature et la ϕλ de l’art réunies ne sont pas la même chose que ci-dessus ? ?
193. Toute ϕλ est nécessairement ϕσique ; qu’elle le veuille ou non ; qu’elle le sache ou non.
[Rien n’est ici présupposé. La démonstration que la ϕλ accomplie devient histoire peut pourtant parfaitement être faite].
194. Le premier cours doit être parcouru avant que l’on puisse distinguer ϕλ de la nature et ϕλ de l’art.
195. Tel est le fondement de la ϕλ2 <ϕλ de la ϕλ>.
196. Le troisième cours [cycle] consiste dans les principes de la ϕλ, après le développement des principes de toutes les sciences appartenant à l’art. [Wolf et Winckelmann sont mes appuis. –]
197. Dans l’œuvre rhétorique Aux philosophes [moment très favorable], seulement la moitié de l’harmonie de la ϕσ et de la ϕλ [Tout ceci en rhétorique]. L’autre moitié en ϕμϕλ. A savoir que le ϕσ doit philologiser. [Non. Cela aussi dans la vue rhétorique. – Mais principalement, que le ϕλ doit philosopher].
198. Maintenant non pas rhétoriquement, mais aussi philologiquement que possible.
199. Rapport de la ϕλ à la théorie de l’art, à la théorie du langage, à la logique. – Le concept médiateur des premiers est le classique. 1) Pas de critique sans théorie de l’art ; 2) Pas d’herméneutique sans logique ; 3) Pas d’étude du langage sans théorie du langage.
200. [Le ϕλ ne doit interpréter que le compréhensible].
201. Le premier traité est ϕλ2. Le second n’est pas non plus différent. Le troisième cycle non plus.
202. [ϕλ2 Chacune des trois propositions doit être démontrée.
(ϕλ2 + x)2
(ϕλ2 + x)2 + y)2]
203. 4) La fin de la ϕλ est l’histoire. – 5) La philologie est la philosophie [Cinq paradoxes].
204. Dans la question du classique, l’ensemble de la critique (la poétique comme celle de l’authenticité) est à l’œuvre. [Sur les œuvres – Monuments – historiques – pas sur les circonstances. Chez les Anciens non séparé.] Même sur la critique historique des données, la question du classique a une grande influence.
205. Chez les Anciens, toute la critique était un art, non séparé.
206. I) Fondement, occasion, genèse de la philologie.
II) Nécessité, but, déduction.
[Les deux n’en sont qu’un. Cela seulement après la ϕλ comme art. En introduction, un peu moins, le résultat général de cela].
207. Harris, Philosophical inquiry ; la ϕλ serait née de l’étonnement et de l’enquête sur les fondements d’œuvres choisies en prose et en poésie. – Gauche – Les œuvres classiques, seulement l’occasion extérieure. – On s’est posé des questions sur bien d’autres choses que sur les causes.
208. Concept du scoliaste comparé à celui du philologue. Concept du littérateur, de l’antiquaire. Celui qui est les deux est polyhistorien. [Historien, philosophe].
209. Distinction de la ϕλ d’avec les concepts affiliés. Où cela mène ? ?
210. Le scoliaste est également bien distinct du commentateur et de l’interpres. C’est particulièrement dans l’interpretado perpetua qu’est supposée une idée d’explication absolue. Cela ressortit à la différence de la ϕλ classique et progressive.
[Ce qui serait donc des Éléments d’une histoire de la philologie. Mention de l’histoire de la ϕλ comme art, comme branche spécifiquement différente de la culture humaine. – Alors, pas seulement sur les espèces, mais aussi sur les niveaux de culture, sur les situations de culture – les rapports de culture. Limites de la ϕλ. Sur les écoles et les époques.]
211. Il existe bien encore une ϕλ grammaticale, critique, littéraire, archéologique, interprétante selon la partie dominante. L’école de Heyne p. ex. néglige les deux premières.
212. Application du concept de style à la ϕλ comme à la ϕσ.
213. Situation de culture de la ϕλ = conditions. Dans le premier traité, les raisons, les parties, les bornes, le but (essence). L’idéal d’une ϕλ proprement positive, déterminée, conditionnée, historique, utilisable pragmatiquement ne peut être établi que dans le second traité : dans la théorie des conditions de la ϕλ et du ϕλ. – Les distinctions des concepts affiliés également seulement pour le second traité. [A part ce qui ressortit à la détermination de l’essentialité]. Par ce concept seulement, l’histoire de la ϕλ reçoit de la lumière.
214. La ϕλ au premier sens est aussi une condition de la ϕλ au second sens : mais, certes, une condition d’existence, une condition génétique, c’est-à-dire un fondement. Non pas une condition qui ne conditionnerait que le mode de l’existence.
215. Nous ne savons à vrai dire pas encore du tout ce qu’est une traduction.
216. Je fais partie des ϕλ interprétants, Voss des ϕλ grammaticaux. [Interprétation de la deuxième puissance absolue – avec la totalité – de la seule possible].
217. Les postulats de la philologie sont : 1) l’histoire ; 2) les classiques ; 3) la philosophie. Comme : 1) but, 2) objet, 3) fondement, organe et critère.
218. Là où le texte n’est que l’occasion de dissertations, idylles ϕλ. Disputes, improvisations ϕλ. Celles-ci ressortissent à l’ ἐπίδειξις. Les écrits en langue morte appartiennent aux mimes ϕλ. Dans les deux cas, la perfection est inaccessible. Ils sont de nature progressive. – [Les mélanges philologiques sont des satires ϕλ. – Les traductions sont des mimes ϕλ. Pensée très féconde !!].
219. Tout ce qui appartient au caractère artistique de la ϕλ dans le second traité. – Je suis un ϕσϕλ <un philosophe philologique> pas un artiste ϕλ. [Je suis plus que ϕλ, ou bien moins : suivant la façon dont on le prend].
220. Ma théorie de l’Antiquité est un roman philologique.
221. Les jugements de Herder et de Schiller sur les Anciens : des scolies ϕλ.
222. Insisté vigoureusement sur la philologie matérielle. Contre la <philologie> seulement formelle. [ϕλ formulaire].
223. L’improvisation et le mime sont les signes distinctifs de l’ἐπίδειξις absolue. Confusion du classique et du progressif. L’ἐπίδειξις est quelque chose de classique. [Certainement, très fréquente aussi dans l’art ϕλ].
224. Rien que de l’enquête philologique ϕλ2 [Réflexion – Intuition de soi] du ϕλ sur soi-même.
225. Non ! c’est ϕσ ϕλ. N’est-ce pas une seule sorte de choses ? Est-ce que philosopher sur un objet signifie autre chose que le potentialiser ?
226. Toute ϕλ absolument artistique et épidictique est mystique ou sceptique. D’un point de vue épidictique, les traductions en Antique méritent l’avantage sur les traductions en Moderne, bien que celles-ci coûtent souvent plus de peine. Que l’on donne maintenant l’avantage à ces dernières ne peut se fonder que sur des principes historiques, scientifiques, logiques. Encore procède-t-on alors amplement selon des principes épidictiques, pas du tout selon des principes scientifiques. On n’examine pas ce qui doit être traduit, on ne sait pas du tout pourquoi cela doit être traduit etc. Pas comment.
227. [Tout art mystifie. – Donc une approche pour la ϕλ critique. – Les scolies ne concernent jamais la totalité, ni dans la critique, ni dans l’interprétation].
228. Que la critique esthétique exige une théorie de l’art, la ϕλ quant à elle la critique esthétique, est depuis longtemps et souvent reconnu.
229. Harris n’est peut-être un ϕλ important que par son soupçon de ϕσ ; pour la même raison un critique important.
230. [Voss aspire à un maximum mimique, comme si son but n’était qu’épidictique].
231. Ce n’est qu’en devenant science que la ϕλ peut se maintenir comme art. [Tout ceci dans le second traité – des augures et des indications de l’époque. –]
232. Heyne lui-même rendu utile par la réunion et l’extension de la ϕσ de l’histoire et de l’art. Moins pour la logique et la grammaire.
233. Une bonne traduction des Anciens est donc un mime ϕλ d’un ϕλ critique. – Existe-t-il donc enfin une bonne traduction, où n’y a-t-il partout qu’une traduction particulière ?
234. [Klopstock a encore une autre ἐπίδειξις : que la langue allemande peut tout imiter ; Voss : qu’en elle tout peut être imité. Toute la différence : actif/passif).
235. Certes, personne n’a encore eu l’intention d’étendre le classique ; ni personne traduit par devoir ϕλ de le faire.
236. Quant au primat de la critique ou de l’herméneutique, il y a là une véritable antinomie.
237. Tout ce qui se rapporte à la question de savoir si la ϕλ est science ou art, et dans quelle mesure elle est l’un ou l’autre, dans le premier traité. [Fondation. Notre traitement n’est en aucune façon acritique comme chez les autres].
238. Aucun égard pour Pölitz et Woltmann. Rien pour le ϕσ et son philologiser nécessaire.
239. Antinomies de la philologie. Il en est vraiment beaucoup. Critique de la philologie. – La déduction doit précéder la plus ample critique en détail. [Pour les principes et les lois].
II
1. Le titre Fondement de la philologie ne serait-il pas meilleur ? – A strictement parler, elle n’en a pas de propre, de spécifiquement différent. Ensuite, c’est pour la pratique une seule chose avec le concept.
2. [En I, pas tant l’idéal philologique que l’absolu philologique, et le maximum <ϕλ absolue>].
3. Les antinomies au sujet de l’essence de la ϕλ, au sujet du primat, du rapport et du nombre des parties constitutives doivent être maintenant déjà prises en compte.
4. Lessing, pourtant certainement un aussi bon ϕλ que Harris. Il philosophait sur l’Antiquité. Mais à l’évidence, cela ne lui a pas réussi à tous égards au mieux.
5. L’érudition est encore tout à fait différente de la littérature et de la polyhistoire. [Erudition grammaticale] [critique, classique]
6. L’interprétation stoïcienne des poètes mérite toute <notre> attention.
7. Plus loin, le traitement des philosophes classiques par des philologues classiques. Mais c’est là assurément une propriété de la philologie classique. Au sens strict, les ϕμ <philosophèmes> ne sont pas classiques, et ne peuvent donc être philologisés et critiqués [Ne peut-on plus faire d’application de cela ?].
8. Les langues anciennes ne pouvaient être enseignées que par l’étude des écrits classiques. [Est-ce qu’étude et érudition sont encore distinctes ?] De là, les ϕλ Γραμματικοί. Tout est parti de la rhétorique. – Je ne dois pas m’embarquer maintenant en I dans la généalogie historique de la ϕλ. Mais seulement dans la généalogie philosophique – la déduction.
9. [Protestation : ma théorie ne serait pas une application de la ϕσ critique à la ϕλ. D’ailleurs je ne voulais pas du tout parler de l’influence d’une telle ϕλ sur la ϕσ. Ne rien anticiper. Critique – ἐπίθετον ornans. Sur la critique transcendantale Cf. Philosophie 5. – Sur appliquer. –].
10. Harris pp. 6-7. Profondément faux et modernisant que le criticisme soit né d’une profonde spéculation sur des œuvres classiques.
11. On regarde la théorie de l’art non pas tant comme une science propre que comme une partie et une branche du criticisme. En particulier les Anglais. – Dans la Lingua latina de Varron, toutes sortes de choses sur la ϕσ de la grammaire et la ϕλ peuvent être utilisables.
12. Ce qu’on appelle divina critica n’est déjà plus du tout de la critique. C’est la mimique philologique absolue si elle n’est pas pratiquée critiquement ni avec un rigorisme scientifique et une micrologie historique. C’est de la magie philologique. Philologie expérimentale. [Comme Ilgen la pratique] – Seigneur, ils ne savent pas ce qu’ils font. Etymologues et conjecturants].
13. Chez les ϕλ, l’autorité vaut bien plus que chez les ϕσ.
14. La genèse historique de la ϕλ pour II. – L’interprétation stoïcienne appartient-elle déjà à la progressive ?
15. [La traduction ne peut se réduire au concept d’explication, comme le veut Harris p. 27].
16. Jusqu’à maintenant, la ϕλ a été le plus souvent analytique. Idée d’une ϕλ de part en part synthétique.
17. Si les traductions sont possibles, de cela, personne ne s’est soucié. – Puisque l’art de la traduction en est encore aux premiers éléments, on doit lui laisser toute liberté, au cas où son chemin n’est pas tout à fait de travers, au cas où ses principes ne s’annihilent pas eux-mêmes.
Avant un siècle, il n’y a pas à penser à la correction ni à l’achèvement.
18. Chaque traduction est une tâche indéterminée, infinie.
19. La critique des écrivains les plus célèbres pouvant passer pour ϕλ, particulièrement des esthétisants et des philosophisants de ces derniers temps. Moritz p. ex., Barthélémy, Gibbon etc. Rousseau, Voltaire, Garve, Bouterweck etc. [Cette critique pour II, tout à fait excellente pour l’article historique].
20. La quatrième pièce d’une ϕσ de la ϕλ serait une histoire de la théorie matérielle de l’Antiquité.
Source, principe,’Έν καί πᾶν de la théorie matérielle de l’Antiquité est le sens classique. [Sur les progrès et les principes de la théorie matérielle de l’Antiquité].
21. A l’histoire de la théorie matérielle de l’Antiquité ressortissent aussi les imitateurs des Anciens de toute sorte. [Pour la matérielle : Lessing, Moritz, Winckelmann, Herder, Schiller, Humboldt, Garve, Bouterweck, Sulzer, Barthélémy, Hemsterhuys, Gibbon – Harris. – Harris et Lessing principalement pour la ϕσ de la ϕλ. Histoire de la philosophie de la philologie. – Rousseau, Voltaire – Jacobi, Goethe. – Sur les conditions de la théorie matérielle de l’Antiquité].
22. Maintenant, simple critique de la ϕλ formelle. – Jeter seulement un coup d’œil sur Winckelmann.
23. Même l’idée d’une ϕσ de la ϕλ est nouvelle. – Hemsterhuys et Winckelmann ont le plus saisi le tout. Goethe encore plus. Moritz et Herder.
24. Tout cela appartient à la méthodologie et à l’histoire de l’histoire.
25. Le sens classique est une partie de l’esprit historique. La ϕσ de la ϕλ n’est rien que ϕσ de l’histoire. – La critique de la ϕλ formelle gardée pour II ϕλ.
26. Histoire de l’histoire classique – et histoire de l’histoire progressive.
27. La vue rhétorique de la ϕλ de l’histoire (classique) gardée de préférence pour les Grecs et Romains. [non ! – Les deux au besoin aussi dans le Journal de Niethammer]. [Le théorie des conditions et la méthodologie de la théorie matérielle de l’Antiquité mieux dans les Grecs. Même son histoire et jusqu’à la critique de toutes les étrangetés. – Au besoin dans les deux endroits].
28. Une définition profondément fausse de la traduction, je pourrais facilement la donner. Harris.
29. Dans la reprise du vieux droit romain et même dans les croisades se manifeste la régression à l’Ancien ; le premier commencement de la théorie matérielle de l’Antiquité (chez les Anciens eux-mêmes, c’était déjà très habituel. Ce n’est à vrai dire que la théorie de l’Antiquité progressive que nous examinons).
[Il faut donc qu’il y ait une relation à l’absolu. – Chez les Anciens, la connaissance du classique n’était pas aussitôt pratique. –]
30. Dans les philosophèmes des Anciens, on trouve le commencement de l’histoire progressive.
31. Maintenant, aussi peu d’égard que possible aux autres opinions. L’idéal de Ruhnken sera assurément conditionné. Appartient donc à II ou à III (encore mieux).
32. Le concept d’éditer, déjà, est moderne, et vise la popularisation absolue. Il n’y a à peu près qu’Homère que les Anciens aient édité ; les autres, ils ne pouvaient que les recenser ; ils étaient déjà là. [Avons-nous encore le droit de diaskeuiser ?].
33. Encyclopédie philologique n’est pas du tout un bon nom. Cela devrait s’appeler philosophie de la philologie. –
34. Le siège propre de la critique est la ϕλ. Seulement dans le domaine esthétique et historique [non dans le domaine moral et politique], les objets de la critique sont persistants, fixes, ainsi qu’ils doivent être nécessairement quand la critique doit être conforme à l’art. [Il y a une critique de la nature et une critique de l’art]. La critique historique trouve plus de matériau dans l’histoire classique que dans l’histoire progressive. La critique philologique à proprement parler (qui s’occupe de l’authenticité des documents dans leur totalité et dans leurs parties) rencontre plus de difficultés comme d’occasions de s’exercer, mais a aussi des principes plus sûrs [leçons, critica emendatrix, mais la critique conjecturale n’est plus de la critique], et ne peut être exercée conformément à l’art qu’à peu près ici. – On trouve enfin des cas, ici seulement, où les trois espèces de la critique coïncident. Celui qui réunit alors toutes les espèces de la critique d’art en lui mérite au plus haut point le nom de critique, de virtuose critique. Le critique suprême, absolument accompli, doit aussi réunir en lui toutes les espèces de la critique de la nature, autant que cela est possible, sans quoi la critique d’art reste souvent courte. (La critique ϕσ était jusqu’ici tout à fait impossible : de la pure polémique). La critique a besoin des œuvres classiques comme ses objets. [(A la critique ϕσ ressortissent également toutes les espèces de la critique de la nature dans chaque domaine pratique)].
35. L’herméneutique n’est-elle pas aussi une espèce de la critique ? ou n’y a-t-il pas au moins une critique herméneutique ? L’emploi des matériaux (éclaircissements historiques) et des organes (grammaire etc.) herméneutiques est un art, non une science, et assurément pas un art formant des œuvres, mais un art jugeant, donc une critique. [Faut-il à présent l’appeler critique logique ou critique grammaticale ? Le dernier],
36. La critique traverse tous les domaines comme l’art, mais a pourtant son pays, son siège préféré.
37. Une philosophie correcte pourrait aussi s’appeler critique. On appellerait alors toujours plutôt ainsi le système, l’œuvre, comme la ϕσ elle-même.
[On pouvait jusqu’ici appliquer en ϕσ la ϕλ, la critique herméneutique ; mais non la ϕσique. Par là seulement la ϕσ devient art, en un sens bien plus élevé que chez les Anciens, où elle n’était qu’un produit classique de la nature].
38. Comment la connaissance de l’histoire, l’érudition en tant que matériaux herméneutiques, ne serait-elle pas appelée scientifique ?
39. La ϕλ n’a, en tant qu’art, aucune partie constitutive spécifiquement différente. La division en critique et herméneutique est empruntée au but historique. Les documents doivent être corrigés et expliqués.
[Antinomie. Ils doivent d’abord être corrigés, puis expliqués, et inversement. – Faire les deux en même temps est l’affaire du génie ϕλ].
40. L’interprétation de Heyne est presque de part en part analytique. Concept d’une interprétation synthétique.
41. La critique conjecturale procède synthétiquement. Plus elle procède de manière rigoriste, plus elle paraît géniale. –
42. Jean Secundus et d’autres mimes philologiques du même genre tout à fait respectables14. Mais le genre le plus facile de mimes ϕλ. Matériau antique et forme antique. [Où le matériau n’était pas antique comme chez Balde, la forme ne l’était pas non plus]. Plus difficile de traduire en Antique des pensées modernes. Plus difficile encore de traduire l’Antique en Moderne. Pourquoi plus difficile encore ?
43. Une traduction n’est absolument pas une réfection (Nachbildung). Sur la particule nach dans les traductions.
44. La question du sens individuel effectif d’un auteur est historique, ou plutôt philologique [souvent aussi bien rhétorique ou poétique]. Le question : quel peut être le sens ? est logique et grammaticale. [Elle ne détermine du même coup que l’universel.]
45. On a depuis longtemps exercé la critique logique négative contre d’autres en ϕσ. [De même pour la critique grammaticale]. Également une manière fruste de correction de soi-même, l’action en retour de ces deux sortes de critique. De même, une sorte extrêmement fruste et imparfaite de critique positive (honorifique) dans l’histoire de la ϕσ. [On ne peut dénier à Aristote un procédé très critique en ϕσ –] Également dans la mesure où l’on y reliait l’enquête philologique sur chaque philosophème. Cependant, cela était toujours pire avec la <critique> positive. – Toutes les parties constitutives de la critique ϕλ étaient-elles déjà présentes, qu’y a-t-il de neuf maintenant ? Qu’est-ce qu’a apporté Kant ?
46. Un ϕσ critique peut se mouvoir beaucoup plus librement, aller beaucoup plus sûrement, il procède selon des principes déduits (de la logique matérielle) ; il est donc plus artiste que le ϕσ socratique. Il doit même pouvoir devenir plus socratique que Socrate lui-même.
47. La critique ϕσ n’est peut-être rien de plus que la logique à la deuxième puissance [Sur les bornes de la faculté humaine de connaître, on a déjà souvent fait des enquêtes auparavant].
La ϕσ et la logique critique du ϕσ critique ne s’adressent pas seulement au philosophème singulier, à l’individu ϕσ singulier, aux classes et genres ϕσ, mais à la ϕσ elle-même. A cet égard, la ϕσ critique n’est que la ϕσ2, philosophie de la philosophie. –
Le ϕσ ne méritera le qualificatif de ϕσ critique que par l’idée de totalité critique, d’une philosophie absolument critiquée et critiquante, et par la progression réglée, par une approche conforme à l’art de l’idée inaccessible. Kant n’est pas ϕσ critique, seulement un ϕσ critiquant ; Fichte un critiqué. [critique active et critique passive – Kant et Fichte. Tous les passages de Kant sur l’essence de la critique consciencieusement assemblés].
48. A la fin du Ier traité, une allusion au second et à l’histoire de la ϕλ comme art.
49. J’espère que les ϕσ philologueront plutôt que l’inverse.
50. Le traduire appartient entièrement à la ϕλ, c’est de part en part un art ϕλ. [Présuppose pourtant une ϕλ scientifique et esthétique, universelle, libérale. Une ϕλ matérielle]. Le Shakespeare de W. Schlegel à tous égards contre Voss : Hyperion to a Satyr15. Certains sont célèbres, d’autres doivent l’être. Véritable époque dans l’art de la traduction.
51. Une grande et importante utilité de la ϕλ consiste en ce qu’elle développe conformément à l’art la disposition critique de l’homme. Les ϕλ sont souvent ceux qui connaissent le moins les Anciens.
[La valeur déterminée de la ϕλ, son rapport aux autres espèces de la culture seulement dans le second article. – Ici, simplement la nécessité, l’impératif philologique].
52. La plus facile mimique philologique – poèmes latins – pourtant, d’un point de vue artistique et épidictique, est précisément la plus excellente.
53. La critique herméneutique est à la fois logique et grammaticale : souvent aussi historique. La critique historique exige de la ϕσ et une critique de la nature accomplie [et un matériau historique suffisamment accompli].
La question de l’authenticité des œuvres est historique. [et cela, en dernière instance, dans un sens hautement pratique. Mais d’abord au <sens> commun = factuel]. Il n’y a que cela qui appartienne à la critique, ce qui ne se laisse décider en dernière instance que par le jugement ; ce que l’on peut constituer entièrement sans art du jugement et sans génie judicieux n’est pas un objet critique. La philologie n’est elle-même rien d’autre que la critique ; à chacun de ses pas, elle a besoin de toute la critique, et ce n’est que dans la philologie que la critique est exercée. [Pas non plus dans la philosophie critique et philologique ? – Aussi : mais elle est alors pratiquée comme moyen, non comme but en soi ; donc pas développée conformément à l’art].
54. La théorie de l’ensemble cohérent de toutes les sciences est vraiment philologique. – Un Grec commencerait l’histoire de la philologie avec la philologie d’Homère.
55. Étude de l’écrit aristotélicien περὶ ἑρμηνείαs16.
56. Qui veut traduire parfaitement en Moderne doit posséder tellement celui-ci qu’il pourrait au besoin tout rendre Moderne ; mais comprendre en même temps l’Antiquité au point qu’il ne pourrait pas simplement la refaire (nachmachen), mais au besoin la récréer (wiederschaffen). [Le rapport de la critique à la ϕλ doit être pris en compte ici].
57. La recréation (Wiederschöpfung) à introduire dans la science de l’Antiquité ! Hardenberg pourrait bien avoir l’idée que tous les classiques perdus seront produits à nouveau encore une fois].
58. La diaskeuase ne peut se défendre également que dans une philologie matérielle, et certes dans une <philologie matérielle> critique. [Les Anciens se sont pourtant permis quelque chose de plus que ce qui peut se justifier].
59. Rapport et affinité de la méthode cyclique et de la ϕλ, qui se trouve dans le mot ἐγκύκλοπαιδία.
60. Le plus petit philologème est de mode encyclopédique et ne peut être résolu que par un polyhistorien.
61. Est-ce que la méthode cyclique est exclusivement la philologique ? Sinon, il n’y en aurait aucune de propre et de spécifiquement différente. La méthode logique va tout droit. [comme chaque méthode scientifiquement rigoureuse]. La méthode historique est hétéronome en ϕλ, pour autant que la ϕλ est art. La ϕσ ne peut devenir art que par l’art ϕλ, doit donc apprendre d’elle. [La <méthode> mathématique ne cyclise pas. – La cyclisation de Fichte, pas tout à fait mise au clair, est donc une inconséquence critisante, essentielle pourtant à son esprit et à son système. – Donc la mystique mène à la ϕλ, elle a une affinité avec elle.]
62. J’ai aussi reconnu moi-même la méthode de la théorie matérielle de l’Antiquité, bien avant d’avoir su de Fichte, pour cyclique. Si cela doit à présent être dit dans le IIe article, ou bien être gardé pour un article particulier sur la méthode philologique. Le premier serait mieux ; cela fait partie de l’annonce de la méthode suivante. Il faut parler de cela au moins provisoirement. [Mais seulement cela].
63. Dans le premier article, il faut pourtant aussi parler de l’extension de la ϕλ. Cela mène au concept d’encyclopédie et de méthode cyclique. [Klopstock a amplement tort].
64. Cependant, dans le premier article, l’extension ne doit être consignée qu’en général, dans ses contours. Sinon, cela pourrait borner. Et la méthode ne doit être déterminée que de part en part provisoirement et tout à fait en général [non pas tant déterminée que déduite], parce que sa théorie détaillée présuppose la théorie achevée des lois de la ϕλ. [On donnera ici simplement le critère, la définition de chose, la differentia specifica de la méthode ϕλ].
65. La déduction de la méthode cyclique réside peut-être dans le concept d’un art scientifique.
66. Les conjecturants, les étymologues, en partie aussi les Diaskeuastes, sont des philologues transcendants. [Pas simplement les limites sur le côté, mais aussi les limites par le haut].
67. Cf. Bayle sur la philologie, la critique, la grammaire. Les Prolégomènes de Wolf.
68. Les critiques anglais comme Harris n’ont absolument aucun enthousiasme pour le classique lui-même, mais seulement pour le concept du classique.
69. Wolf philosophe en fait sur la ϕλ. P. ex. quand il dit qu’elle menace à son tour de devenir sophistique. Encyclopédie. 2
70. Voss également un ϕλ matériel par sa géographie.
71. Les matériaux du ϕλ ne se laissent peut-être pas classifier. [Où va la géographie, la description de voyage – les connaissances d’autres nations pour l’analogie historique. Les connaissances auxiliaires sont infimes – pour la ϕλ réelle].
72. Qu’est-ce qu’une recension ? – Que sont des notes ? des scolies ? un commentaire ? un lexique ?
73. Toute lecture critique, toute lecture prenant en compte la classicité [le caractère] est cyclique (c’est ainsi que j’ai toujours lu. Winckelmann). Seul la lecture de ce qui est cyclique mérite d’être nommé étude.
74. Mais qu’est-ce donc en général que la lecture ? Manifestement quelque chose de philologique.
75. L’ensemble de ce qui surgit de l’affect ϕλ au premier sens est et s’appelle philologie. Ce nom n’a pas besoin d’être exclusivement propre à l’art ϕλ. Celui-ci peut s’appeler critique. [Un virtuose de l’art ϕλ peut déjà s’appeler critique, c’est-à-dire plus que ϕλ. Chaque ϕλ n’est pas critique, mais chaque κ est ϕλ. Celui qui fait ϕλ une œuvre scientifique est historien ; mais seulement quand la forme aussi est historique et non simplement ϕλ. –] La science qui naît de la ϕλ s’appelle histoire. – Mais le nom, universellement libéral et cependant si beau, a autant pour lui que philosophe. K est à peu près comme σοϕός.
76. Y a-t-il aussi une forme proprement critique, comme une historique ? Il n’y a que des œuvres critiques. Est-ce que les recensions ne sont pas de cette sorte ?
77. Chaque philologème se réfère à une quantité incommensurable de connaissances conditionnées, souvent éminemment micrologiques. C’est l’absolu ϕλ. En s’y référant constamment, la ϕλ devient idéale.
78. On doit traduire pour former à l’antique les langues modernes, s’approprier soi-même pratiquement le classique dans sa sève et son sang, et pour favoriser sa plus ample diffusion. Ce sont les principes en question.
79. Cependant, même le plus petit philologème peut être rapporté à l’absolu ϕλ selon des aspects et des directions en nombre infini. – Pouvoir faire cela, est-ce donc l’esprit ou le sens ϕλ ? [Qu’est-ce que l’esprit ou le sens ? Est-ce que l’esprit est quelque chose comme le sens à la puissance deux ?]
80. Lire, c’est s’affecter soi-même ϕλ, se borner, se déterminer soi-même ϕλ. Mais on pourrait faire cela aussi sans lire.
81. L’analyse a son siège bien en dehors de la mathématique, à proprement parler dans la ϕλ.
82. Lire, c’est satisfaire l’impulsion ϕλ. A partir de la pure ϕσ sans ϕλ, on ne peut pas lire du tout. Et difficilement à partir du pur sentiment artistique et de la pure impulsion artistique.
83. [On ne lit que par ennui ou par ϕλ. – Distinction entre lire, et lire quelque chose].
84. La cyclisation est comme une totalisation par le bas [chez Fichte en revanche, c’est une descente].
85. Les lexiques sont des satires ϕλ. Les notes et scolies sont des épigrammes, des xénies ϕλ. [Le commentaire continu est un epos, une épopée ϕλ.]
86. Les recenseurs ne sont pas non plus très souvent des critiques transcendants.
87. ϕλ peut se traduire par amour de la culture ou également par amour de la connaissance. – [Pas toute la culture, mais seulement ce qui concerne la culture spirituelle, pas toute les connaissances, comme la physique, la mathématique, conditionnées, plus que les connaissances, l’intérêt du jugement et même le goût].
88. Le commentaire continu : une chaîne d’épigrammes.
89. Les points intéressants en grammaire : le purisme ; la place des mots, considérée suivant la logique (Platner, Tiedemann, la langue anglaise) et suivant la poésie ; la théorie de l’accent etc. Des traductions. Des lois de la formation linguistique [étymologie]. Elles doivent être traitées avant la métrique, et celle-ci après la poétique appliquée [non, avant. La métrique comme appendice].
90. Ne serait-il pas meilleur, plus critique, plus philosophique, plus philologique de commencer partout, non pas avec la fondation de la théorie du langage, de la théorie de l’art etc., mais avec la critique du traitement précédent de ces sciences. Pour la théorie du langage en particulier, une introduction critique et rhétorique sur la ϕσ de la théorie du langage pourrait n’être pas malvenue. Pour l’art, tout cela dans les premiers principes de l’art et dans la poétique pure. On peut comprendre de façon critique sans s’embarquer de suite dans l’histoire de la science. [Dès que <la critique> s’y embarque, elle n’est plus ni véritable ϕσ, ni pure fondation].
91. A vrai dire, une ϕσ de la critique devrait encore précéder le codex ϕλ. D’une certaine manière, les deux sont identiques, et ce codex lui-même est ϕσ de la critique.
92. Contredisant l’encyclopédie philologique. ϕλ = encyclopédie.
93. Une ϕσ de l’herméneutique devrait aussi bien précéder.
Cela est peut-être une science propre comme la grammaire. N’est-ce pas plutôt un art ? – Si c’est un art, alors c’est aussi une science.
94. La critique doit donc aussi être une science propre ! Cette division en éthique, logique, poétique, politique, historique n’est pas la seule.
95. Il y a un impératif herméneutique.
96. Dans la ϕλ sentimentale comme dans toute sentimentalité, une telle candeur si bête, un entrain si dégoûtant.
97. [Le commentaire continu est de la ϕλ sentimentale qui devient assurément aussi naïve. – Naïves au bon sens sont les vieilles scolies classiques. Aveu public et pourtant inconscient d’auto-annihilation – de non-compréhension absolue].
98. [Épisodes géniaux : du Witz ϕλ – des traductions – De la lecture ( ?) cf. Witz – De la mise en cycles –]
99. Le Witz ϕλ pour l’accomplissement et l’auto-annihilation et la transition pour la théorie matérielle de l’Antiquité. [Même sans sens classique ? ou bien le Witz ϕλ lui-même en est-il la première faible extériorisation ?]
100. Du sens classique, l’esprit antiquaire est encore tout à fait différent : l’intérêt pour l’antique parce qu’il est vieux : l’intérêt à la matière de l’Antiquité, aux reliques, au sol classique. – Les grands hommes ont ce sens ; [Le respect pour la religion est beau et sacré. – Intérêt pour la lettre de l’Antiquité],
101. Comme le Witz ϕλ, l’antiquaire mène aussi à la théorie matérielle de l’Antiquité par le caractère intuitif, [la ϕσ y mène aussi. – Le véritable sentiment de l’art de même. – Goethe et Winckelmann. Pourtant, ces deux-là ont assurément aussi emprunté la voie antiquaire].
102. Que sont les reliques ?
103. Cet intérêt pour l’Antiquité en tant que vieille, pour la localité, l’identité etc. Cf. Philosophie § 5. Sentiment que quelque chose de tel existe – Gibbon, Moritz.
104. La dialectique ne concerne pas la ϕλ. La logique contient les lois de la ϕλ comme de la ϕσ.
105. Est-ce que quelque chose ne doit pas s’ajouter à l’intérêt antiquaire, comme au sentiment de l’art, si cela doit mener à la théorie matérielle de l’Antiquité ? – Est-ce que Goethe possède quelque chose de celle-ci ? – La précision géographique etc. et l’art de la traduction n’y mènent-ils pas aussi ? L’intérêt antiquaire chez Winckelmann très subordonné. De cette sentimentalité de Moritz et Gibbon, il ignore tout. – Goethe dépasse Winckelmann pour son sentiment de l’art, mais il n’a pas assez de connaissances. Mais le sentiment de l’art de Winckelmann <le> conduisait, dans l’appréciation d’autres choses p. ex. de l’aspect civil, plus juste que Goethe son entendement. [Il était mystique et avait plus de sens ϕσ et politique que Goethe. – L’essentiel est le pressentiment du tout. Le Witz y mène. – Par l’application de la méthode cyclique, on doit très bientôt y venir. –]
106. Dans cette mesure, Wolf est le regressor pour la ϕσ classique. Le ϕλ Goethe, ou mieux, le ϕλ Fichte. [Qu’est-ce que la précision en général et dans la ϕλ ? – Sans précision, pas de véritable ϕλ classique]
107. Sans mysticisme, Winckelmann ne serait pas parvenu au tout.
108. La précision ϕλ, quelle qu’elle soit, herméneutique, critique, antiquaire, grammaticale, éveille naturellement le besoin de totalité, et dans cette mesure peut aussi mener à la théorie matérielle de l’Antiquité.
109. Voss n’est parvenu jusqu’à la lettre de l’Antiquité ni par Witz, ni par sentiment de l’art, ni par sentimentalité, mais seulement par précision et conscience professionnelle. Il n’a pas la moindre idée de la différence absolue. N’est donc pas parvenu au royaume de Dieu. [Stupide foi de charbonnier pour l’Antiquité ; à peu près comme chez Harris. La foi dans l’Antiquité <repose> sur l’autorité, parce que d’autres y croient. – Là-dessus vient encore l’habitude. — D’abord, souvent une imitation vaniteuse].
110. La frayeur de Winckelmann face au moderne ne peut s’expliquer que par <son> sens pour le classique (qu’il avait à un haut degré en comparaison avec les autres). Il classicise tout. Sa diction. Pourtant uniforme, pas pour tout le classique. Pas d’universalité. Pas d’abstraction. [Il reste comme du plomb à l’endroit où il a une fois adhéré].
111. Eu égard à la forme, Voss a quand même quelque chose d’un ϕλ classique. Il sert à favoriser la classification de nos ϕλ. Sa forme ϕλ a plus de valeur que sa matière ϕλ.
112. L’amour de Herder pour les Anciens est bien plus de l’intérêt pour la culture en général, qu’elle soit classique ou progressive ou même barbare ou aussi tout à fait puérile. [Au reste de l’étude, de la foi, de l’habitude, un peu de sentiment de l’art, mais pas de sens pour le classique].
113. Voss a beaucoup de Witz classique. Les mimes sont facilement d’espèce bouffonne. Comment en va-t-il avec les mimes ϕλ de Voss ? Ce sont des bouffonneries de nature. – De tels mimes n’imitent souvent rien si fidèlement que la suprême individualité du bouffon de nature lui-même. [Individualisation – intérêt antiquaire ? Quelque chose de plus élevé. Mime caricaturé par Witz – ici par Witz passif)
114. L’interprétation de Heyne est libérale. Le train-train académique de la ϕλ est esthétique, car il est sans but [Toute l’ἐπίδειξις – Maintien de la profondeur ?]
115. Qu’est-ce qu’un index ? – un lexique individuel.
116. La théorie de la traduction pour les κ mêlées. Sur cela aussi, particulièrement dans Suétone. [Parties dans Hérodote, le Brutus de Cicéron, Atticus de Cornelius Nepos – Agricola, Germanie de Tacite. Poétique d’Aristote. Peut-être le Marcellus de Cicéron. Peut-être une petite chose de Platon. Les écrits logiques d’Aristote, περὶ ἑρμηνείσs ou sur l’éloquence sophistique etc.)
117. Il y a des ϕλ péniblement angoissés – Beck comme Feder –, amples Wyttenbach, Eichstädt – plats, leur nom est Sayion {?}, Harles – obliques – Ilgen, Hermann.
118. Est-ce qu’une histoire de l’art plastique des Grecs est également possible ? – Winckelmann ne s’est jamais posé la question.
119. Voss est un traducteur absolu, mystique, parce qu’il veut anéantir esthétiquement l’original, et ne peut savourer Homère qu’en traduction. [Mais ceci est en outre une très grande preuve d’une très grande platitude, si l’on peut tout dire. –]
120. Les ϕλ véritablement critiques lisent très ϕσ sans le savoir. Aspiration à un comprendre absolu. –
121. Est-ce que la déduction de la ϕλ comme affect logique et condition subjective nécessaire d’accomplissement de l’impératif logique ne constitue pas le meilleur commencement ?
122. Je ne peux pas écrire quelque chose de purement ϕλ qui ne serait pas en même temps ϕσ. Donc je suis davantage ϕσ. Car je pourrais bien écrire quelque chose de purement logique. Je dois rechercher si je ne puis pas écrire quelque chose de purement ϕλ.
123. Mes traductions sont pourtant purement ϕλ. Pas non plus. Elles ressortissent cependant à la théorie matérielle de l’Antiquité dans leur but et leur principe. [Rendre peut-être la diaskeue purement ϕλ].
124. Je ne suis à présent plus du tout accordé au classique. Le classique ne m’est plus du tout...17 [ϕσ-ϕλ = 0]
125. [– Même les fondations, dans la mesure où elles doivent être développées, sont philo-logiques.]
126. Fondation de toute la théorie de la culture. – Premiers principes de la <théorie de la culture> générale. – Puis l’archéologie, la classique, la progressive – [la classique exhaustivement].
127. Si cela est possible d’une manière ou d’une autre, je dois tenter de former quelque chose de purement ϕλ, de classique sans la moindre ϕσ.
128. La classique comme science propre qui est peut-être le fondement de la théorie matérielle de l’Antiquité18. [Non pas historique, mais en premier lieu purement pratique. On doit alors chercher celle-ci dans l’histoire].
129. La classique traverse toutes les facultés, les parties constitutives et les aspects de l’esprit humain. C’est une espèce de culture propre, spécifiquement diverse, qui doit pouvoir devenir art, et donc science. – Elle n’est assurément qu’une partie de l’histoire.
130. La classique et la théorie du perfectionnement ne sont rien d’autre que le développement des deux idées historiques.
[La classique pourrait aussi se nommer théorie de la culture originaire. Mais celle-ci n’est à son tour qu’une partie de la théorie du perfectionnement dans son ensemble. On pourrait cependant peut-être la traiter provisoirement à part]
131. Moritz a un pressentiment de la différence absolue entre la grammaire classique et la grammaire progressive. Les mètres classiques ne peuvent absolument pas être rendus dans les langues progressives. – Dans les modernes, la syllabe du radicale est souvent forte, et elle représente la longue dans la mesure, et c’est une autre qui a la hauteur, l’accent. Même en parlant, nous comptons les syllabes ; les Anglais les expulsent à la hâte, les nations classiques du sud les polissent calmement, font droit à chaque sonorité. La raison en est certainement très profonde. [Extension – donc notre appesantissement est arbitraire. Le parler classique est en quelque sorte un calme parler en vue de lui-même. Le parler progressif se hâte vers un but].
132. Dans cette mesure, notre prosodie est entièrement logique.
133. Cette classique est encore entièrement différente des lois historiques de la culture classique, de la vie, du cycle etc.
134. Fondement de toute la théorie de la culture – premiers principes de la théorie de la culture générale – Sur la ϕσ de l’histoire – Fondement d’une histoire de l’humanité – Élément – Classique.
135. La poétique pure pourrait cependant bien présupposer déjà une grammaire. – Dans la cyclisation, toujours procédé analytiquement. L’un tiré de l’autre. Au demeurant, aussi synthétique que possible. La théorie de l’art ne peut pas être tirée de cette ϕσ de la ϕλ. Elle doit commencer entièrement à neuf.
136. La théorie du classique et la critique devrait même précéder les premiers principes de l’art. – Mais comment faire intervenir le concept de génie ? [Alors, <parler>; aussi du rapport de la théorie et de la pratique dans l’art, donc ϕσ de la ϕσ de l’art].
Au reste, il faut qu’il en soit ainsi.
137. ϕσ de la ϕσϕλ ou ϕσϕλ2. Ceci devrait encore contenir proprement le concept, au moins dans ses contours ; détaillé seulement lors du dernier cycle. [Pour la méthodologie de la ϕλ – pour la ϕλ en effet ; ce qu’elle est pour la ϕσ ne nous regarde pas ici –]
138. L’herméneutique et la grammaire doivent être travaillées ensemble.
139. Le lien complexe de la théorie de l’art avec la philologie ne se laisse déduire qu’à partir de la ϕσ du classique et de la théorie de la critique. – [Je dois pourtant une fois commencer à nouveau à partir d’autant de points qu’il y a de sortes de culture dans la ϕλ –]
140. Pour l’herméneutique, on ne doit postuler que la logique.
141. Même dans le Concept, la classique et la critique doivent être anticipés comme il appartient aux premiers principes critiques de la théorie de l’art.
142. Concept de la philologie – fondement de l’ensemble de la théorie de l’art – premiers principes de la théorie de l’art générale – [lois] poétique pure – poétique appliquée, deuxième partie – métrique – rhétorique pure et appliquée – Fondement de l’ensemble de la théorie du langage – ϕσ de la grammaire etc. [Sur la ϕσ de l’histoire] herméneutique, critique, classique. – Fondement de l’ensemble de la théorie de la culture [premiers principes de la générale etc.], sur la critique historique ; vision rhétorique de l’histoire et ϕλ pour ϕσ ; étude de la ϕσ classique provisoirement ; – Sur les espèces de la ϕλ etc. – Sur les lois de la ϕλ – Méthodologie de l’histoire de la ϕλ. [Principes d’une histoire de l’humanité. Une ϕσ de la critique en générale doit précéder la critique historique. La classique, la critique, toute ϕσ de la tendance traitée comme ϕσ de la ϕλ. – Les sciences matérielles, la grammaire, l’herméneutique, l’histoire comme théorie de l’art].
143. Théorie du classique. – La méthodologie de la ϕλ différente de la méthodologie de l’histoire.
144. Sur la ϕσ de la ϕλ. – D’où reçoit-on tout cela ? Déduction, comme partie constitutive de la ϕσ de la ϕλ. Pas de traités qui ne contiennent que l’histoire de la science. [Idéal d’une ϕλ attentive à la théorie matérielle de l’Antiquité. Conditions subjectives de cette dernière]... Cela pour la classique. – (quelque chose d’antiquaire pour la théorie historique de l’Antiquité).
145. Est-ce que l’ensemble de la théorie de la culture ne comprend pas aussi toute la ϕσ pratique ? [Non – non comme purement pratique, mais bien ce qu’il y a d’historique et théorie de l’art etc. en elle –].
146. Le deuxième cycle de la théorie de l’art ϕσ serait d’après cela une pure théorie de l’art.
147. L’allure de la recherche historique singulière ne doit pas aller tout droit ni être cyclique, mais être hyperbolique comme chez Lessing.
148. Qu’est-ce donc qu’une syllabe ? Tentative pour en déduire une.
149. Concept de littérature. Idéal d’un littérateur.
150. La Bible ne peut et ne devrait à vrai dire pas être critiquée ; parce qu’elle n’est pas un livre classique.
151. Winckelmann était à la vérité plus qu’antiquaire. – Moritz avait certes toutes les dispositions pour faire un grand antiquaire. [Y compris un manque total de sens pour l’art]
152. Polyhistorien et littérateur sont encore très différents.
153. L’apport de Herder dans la poésie de nature et l’humanité de nature en général, son mérite le plus important.
154. Rechercher s’il n’y a pas des connaisseurs de l’histoire politique des Anciens qui ne soient rien d’autre ? En ce cas, il y a beaucoup de choses qu’ils ne peuvent pas bien comprendre !
155. Auteur, public etc. sont des concepts littéraires. – Auteur, créateur, inventeur, écrivain original. Déterminer cela, ce que c’est ou ce que ce n’est pas, n’est guère une chose commune ; de même pour public.
156. Que la théorie matérielle de l’Antiquité dans son ensemble et pas du tout simplement l’art ancien et l’histoire de l’art soit la meilleure école de la critique ; c’est un signe de grande importance. –
157. Le littérateur a affaire à des auteurs, comme l’antiquaire à des antiquités, le philologue et le critique à des classiques ; il travaille pour le public, comme le ϕλ et le κ pour le connaisseur, l’antiquaire pour l’amateur ; l’historien au sens commun, enfin, pour le connaisseur de l’histoire [pragmatiquement].
158. On a depuis longtemps senti l’affinité intime de la classique et de la critique.
159. Les satires, les histoires et les critiques des Anciens sont ce qu’il faut davantage traduire. – Elles peuvent de loin être mieux traduites que la pure π. –
160. L’écrit de Dionysos sur Platon bon à traduire.
161. Gibbon appelle les membres de l’Académie des inscriptions a School of ancient littérature.
162. Les descriptions de voyage sur le sol classique sont l’affaire de l’antiquaire. La chronologie et la géographie comme compilation, simple affaire du polyhistorien. – Mise en place avec la critique historique, cette dernière conduit très vite et bien à la théorie matérielle de l’Antiquité, comme chez Voss.
163. Le livre de Barthélémy est une compilation antiquaire, sans esprit historique, sans la moindre ϕσ (sans sentiment de la beauté), sans style, et sans sens pour le classique [non pas sans tout <sentiment de la beauté>].
164. Même la compilation doit trouver sa place dans la ϕλ à laquelle elle appartient et où elle paraît honorablement [Nécessaire]
165. Étude de Bentley, et aussi en particulier de Warburton comme nature ϕλ. Il faut étudier ce dernier, outre bien sûr pour la ϕ de la prose, dans la rhétorique polémique d’espèce ϕλ [Cf. IVe opuscule de Heyne. Question de savoir si les ouvrages de Nemesius ont effectivement été édités par Beck. Œuvres de Mureti]...
166. Ma vision des Grecs en particulier, pas simplement des Romains que j’ai connus plus tard, est bien <critique absolue> à annoncer sans gloire. [Du reste,
<rhétorique absolue> dont
<critique-mimique-progressif-polémique-synthèse absolue> bien avant que j’eusse le concept de classique.
167. Séparation et opposition étrange de la critique et de l’interprétation ! [p. ex. chez Heeren] Qu’est-ce d’autre que l’interprétation, sinon la critique herméneutique communiquée19, l’enseignement de la critique du sens, [donc du logique, non pas du poétique, ni non plus de l’historique sur l’authenticité etc.]
Pourtant, toutes les espèces sont inséparables.
168. A Göttingen, ils veulent écrire l’histoire de la science et ne savent même pas où commencer et où finir etc.20.
169. La classification de l’ensemble des sciences, l’encyclopédie universelle est également l’affaire de la philologie ; sinon entièrement, du moins en partie.
170. Le concept de classique doit avoir entièrement fait défaut aux Arabes. Sinon, ils n’auraient jamais pu mépriser entièrement l’original après avoir fait des traductions [Absolu – critique négative – critique absolue négative]
171. C’est un fait remarquable que l’on ait étudié et aimé particulièrement, au Moyen âge en Occident, les ouvrages encyclopédiques des Anciens. C’est une grande preuve de culture et cela montre plus de sens philologique que la traduction par les Arabes des ouvrages scientifiques de mathématique, médecine et ϕ. Car pour ceux-ci, ce n’était pas du tout la ϕλ ou la κ qui les poussait, mais la ϕσ [– Par là, la ϕλ s’est maintenue, et certes, comme le germe de la <ϕλ> matérielle et formelle. – N’aimait-on pas avant tout les grammairiens ? Après la diffusion générale de l’étude des Grecs, cela a bien dû être le cas] [La patristique d’abord dans les cloîtres. Qu’est-ce qu’il y eut à Constantinople ?]
172. Partout, les Arabes ont absolutisé. Ce qui ne leur semblait pas utile, ils l’anéantissaient aussitôt [Annihilants].
173. Que l’on ait encore écrit en latin était aussi une chose magnifique. Maintient de la ϕλ.
174. [La rhétorique du Moyen âge, qu’était-elle ? Enquête là-dessus. – La philosophie semble avoir progressivement disparu du cycle des sciences classiques et ϕλ, jusqu’aux scolastiques véritables et aux Arabes. – Non ! Dans Oxford, mise en place par Alfred : 26 grammairiens, 26 ϕσ et 26 théologiens|.
175. Ils ont besoin de la littérature classique pour l’explication de la Bible. Donc encore pour un but ϕλ.
176. A Constantinople, Constantin Porphyre, au siècle de Plotin, tint la rhétorique et la philosophie pour nécessaires à la culture de l’homme d’État.
177. Les extraits des historiens à Constantinople à la même époque tendent manifestement à un savoir encyclopédique matériel. On pratiquait toujours l’histoire à Byzance, et comme cela se passait dans l’imitation des Classiques, davantage comme un art comme chez les Occidentaux [A Constantinople, la ϕλ se trouvait pour l’essentiel dans la façon dont on étudiait les Anciens (en Occident aussi bien sûr. Mais c’était peu au regard de Constantinople)]
178. Lexicographes, commentateurs, compilateurs de toute sorte à Byzance. Encyclopédie matérielle – Eustatius pour la ϕλ formelle.
179. Ce qui provoqua proprement la résurrection des sciences aux IXe et Xe siècles à Byzance. Cf. Gibbon [Auparavant, des hommes comme Proclus et Simplicius, puis encore comme Photius et Eustatius et l’Etymologicus]
180. Excès de ϕσ à Byzance aussi, à l’époque de Psellos. Tournant semblable avec la Scolastique en Occident.
181. La ϕλ n’a proprement jamais tout à fait décliné.
182. Une histoire de la ϕλ depuis les Anciens serait une œuvre très utile et nécessaire.
183. Qu’une secte de ϕσ dénia toute valeur à l’étude des Anciens. Cf. Metalogicus. Jean de Salisbury. livre I ch. 3.5.10 est la première aube d’une ϕσ de la ϕλ.
184. Enquête sur l’Encyclopédie barbare – sur les sept arts libéraux.
185. Fait important : la ϕλ, en celle-ci, comme déjà la κ chez les Anciens, s’est toujours appelée grammaire.
186. [Qu’est-ce que la construction grammaticale ? – comment se rapporte-t-elle à la <construction> mathématique et fichtéenne ?]
187. Au Moyen âge, on absolutisait d’une certaine façon la grammaire. On ne lisait les auteurs que pour en retirer des exemples grammaticaux [Le clergé. Là, la Cour était ϕλ ; en Occident, seulement le clergé]
188. La langue grecque s’est maintenue fort longtemps plus pure et plus vivante que la romaine.
189. Les écrits rhétoriques de Cicéron étaient toujours lus au Moyen âge. – [Une imitation des classiques à proprement parler s’est conservée jusqu’à très tard]
190. Dans le caractère de la ϕλ bornée, il y a de la haine contre la ϕσ et aussi inversement.
191. Le propos et la croyance de Pétrarque d’apprendre la moralité des Anciens est aussi puérile que le rejet absolu des sceptiques ; excellent seulement par la positivité [voir <par> le sens antiquaire, p. ex. dans son amour pour le Grec Homère qu’il ne comprenait pas].
192. La κ conjecturale moderne provoquée par les erreurs des derniers copistes, fondée dans la progressivité de la ϕλ moderne, et, en cela également, la différence totale d’avec la ϕλ conjecturale antique.
193. L’impératif translateur ne sera pas déduit simplement de la classique, mais aussi de la grammaire.
194. La Diaskeue n’est pas transcendante et peut se justifier.
195. [Est-ce que la mythologie est une partie propre de la ϕλ matérielle ?]
196. Le rigorisme de Wolf est à vrai dire déjà ϕλ de nature.
197. La Diaskeue appartient-elle à la ϕλ classique ou à la progressive ? Le non-savoir de ce qui peut advenir n’est à vrai dire que de la progressivité négative.
– Elle appartient au juste à la classique, mais la progressive doit aussi être classique.
198. Il existe aussi une ironie propre que Wolf est seul à posséder.
199. L’orthographe étymologisante est l’unique <orth.> critique. – Vouloir tout distinguer arbitrairement, p. ex. ahnden et ahnen est très empirique et dénué de goût21. [Il est bien plus important que le recours reste ouvert à la synthèse originaire].
200. Dans l’Encyclopédie (la méthode cyclique, la tendance seule systématique), la méthode ne doit pas être exclusivement analytique ou synthétique ; mais les deux selon l’état des circonstances.
Littérature
201. Jakob Wegelin, Sur la philosophie de l’histoire, mémoire de l’Académie de Berlin 1770-1776 ; Sur les biographies de Plutarque, ib. 1780.
G.-J. Vossius, De IV artibus popular. etc. ; de univ. math. const.
D’Alembert, Sur l’Encyclopédie, Introduction, 1751.
G.-B. Mably, Sur la manière d’écrire l’histoire, 1782.
Henry Bolingbroke, Letters on the study and use of history, 1735.
Cf. Tous les cahiers concernant l’histoire de l’humanité. – Les κ anglais.
[Monboddo, Ancient metaphysics particulièrement vol. III. On the origin of language Cf. litt. Sulzer – Meusel, Histoire universelle de Beck.
Ruhnken, De Graecia omnium artium et doctrinarum inventrice et nutrice.
De Hemsterhuys. – Hemsterhuys, De philos. et mathem.
Bentley, Eichstädt, Jacobs ; Volney, Villoison – Wytemb. op. crit. Heyne, Opuscul. Préface de Hermann.
[Garve, Herder, Bouterwek, Hottinger, Sulzer etc. Parallèles et but de la ϕλ]
202. La critique encyclopédique n’est pas fragmentaire, mais rhapsodique – Donc pas de lexiques. [La méthode pour : le traitement rhapsodique d’un thème x est semblable à son absolutisation et sa potentialisation infinie]
203. La tendance encyclopédique est déjà dans le concept de rhapsodique.
204. Les Essais mêlés de Garve p. 314. La ϕλ ne serait qu’un auxiliaire ou une partie des autres sciences. P. 316-317. Nous surestimerions les Anciens en raison de la peine qu’ils nous coûtent pour apprendre à les comprendre.
205. Le titre, mieux : Principes de la ϕλ [(Pas assez historique systématique pour cela)]
206. Ironie socratique = sens de l’art de la vie.
207. Le tout n’est-il pas en quelque sorte meilleur ensemble, comme fondement d’une ϕσ de la ϕλ ? [Construction du ton]
Mise à l’épreuve et communication populaire de ma théorie matérielle de l’Antiquité en celle-ci.
208. ϕλ de nature classique, ϕλ barbare = ϕλ de nature progressive. ϕλρ < ?>, abstraite, transcendante (διασκευη).
209. Déduction des catégories ϕλ, faits, idées, idéaux etc.
210. Le tout ραψ<odique>. Aussi cyclisant que possible, mais non cyclisé. Analytique, mince.
211. ϕ de la traduction.
ϕ de la grammaire.
ϕ de la rhétorique – tout depuis le cycle entier, ce qui est peut-être ανλ ϕλραψ.
212. Ne vouloir lire en ϕλ qu’en émendant, pas du tout de façon cursive, c’est la même chose qu’exiger en ϕσ des démonstrations partout.
213. Les Prolégomènes de Wolf peut-être la meilleure ϕσ ραψ qui existe.
214. Wolf ne paraît, même dans la philologie à proprement parler, ne s’être élevé qu’à la polémique, et non jusqu’à la critique elle-même. [Il sait ce qui est inauthentique, mais il ne peut pas suppléer, restituer l’authentique-]
215. Funk sur l’étude de la ϕλ.
216. [Les conjectures sont des Diaskeuases en petit]
217. L’enquête sur l’esprit scientifique de la ϕλ hollandaise la plus récente serait très importante. Avant tout sur son caractère. Le <car.> virtuose en est le plus proche. [L’esprit de la ϕλ hollandaise est critique]. Ensuite, plus généralement, sur l’influence du caractère national sur la ϕλ. Les Anglais davantage historiques et classiques (même leurs enquêtes sur π Nature π de l’espèce historique). Les Français aimaient mieux les « recherches » sur des passages nodaux et la ϕ universelle sur le but [ἐπίδειξις scientifique et exercice préliminaire], puis très pratiques, ancienne mythologie modernisée, poésie et philosophie chez Rousseau. [Les pôles de la ϕλ allemande semblent être l’humanité et la littérature.].
218. Dans la littérature déjà Fabricius sur les autres ϕ.
219. La compilation n’est pas du tout étrangère aux Français. Même Casaubon s’occupe des passages nodaux (nœud historique et non critique), est compilateur et ϕσ en un certain sens.
Les Italiens sont purement antiquaires.
La ϕλ allemande doit être systématique. Winckelmann encore le seul. [La ϕλ s’occupe du paradoxe historique de l’Antiquité et de sa valeur, et du but de l’étude. Elle veut de nouveau réaliser l’Antiquité].
220. La compilation est assurément universelle et n’est liée à aucune nation.
221. Peut-être que la ϕλ hollandaise ne pouvait fleurir qu’en Hollande, au sein de la stupidité.
222. C’est dans la théorie commune de l’humanité que se trouve le germe de l’universalité ϕλ. Bien sûr, elle n’a aucune valeur sans abstraction. [Seule la ϕλ hollandaise est ϕλ abstraite, et l’allemande hollandaise].
Wolf est le physiologue de la ϕλ (d’où διασκ ραψ Forme etc. Polémique – ἐπίδειξις ironie etc. conséquence) – Pour les mimes comme pour l’histoire, il n’y a que du sens négatif.
223. [Heyne n’est rien qu’un littérateur humain – un Fabricius modernisé, un Ernesti].
224. Winckelmann est l’historien de la théorie de l’Antiquité. (Chez les Modernes, il semble que tout commence par l’histoire) – Mon intention va à présent à la mythologie de la théorie de l’Antiquité.
Notes de bas de page
1 Dans l’enseignement de Wolf, tel que le rapporte l’Encyclopédie de Koch, l’herméneutique et la critique sont définies avant tout comme des arts, c’est-à-dire qu’elles s’enseignent davantage par la pratique que par la théorie, et aident à s’orienter dans le détail des cas concrets. Voir à ce propos l’étude de H. Patsch, « F.-A. Wolf und F. Ast : Die Hermeneutik als Appendix der Philologie », in U. Nassen (éd.), Klassiker der Hermeneutik, sp. pp. 77-88. Schleiermacher donnera une justification théorique à cette détermination pédagogique : « Nous appelons art, et cela déjà dans un sens étroit, toute production composée au cours de laquelle nous sommes conscients de règles générales, dont l’application particulière ne peut plus être ramenée à des règles [...] Les règles ne peuvent former une théorie de l’art que lorsqu’elles procèdent de la nature même de la méthode dans son ensemble et, donc, si elles l’englobent tout entière. » (Le statut de la théologie. Bref exposé, tr. de la 2e éd. (1830) de la Kurze Darstellung des theologischen Studiums, Cerf/Labor et Fides, Paris, Genève, 1994, § 132, remarque, p. 59).
2 Le terme apparaît chez Schlegel pour la première fois de manière fréquente ; voir les références données par G. Scholtz, « Das Historismusproblem und die Geisteswissenschaften im 20. Jahrhundert », in Zwischen Wissenschaftsanspruch und Orientierungsbedürfnis, Suhrkamp, 1991, n. 7, p. 132, et aussi n. 41, p. 323. Les brouillons de Novalis ne le contiennent qu’une fois, dans un cahier courant de novembre à décembre 1798, voir Novalis, Werke t. 2, éd. par H.-J. Mähl et R. Samuel, Hanser, Hambourg, 1978, p. 688.
3 Borné, terre à terre.
4 L’ouvrage de l’abbé Barthélémy.
5 L’explication de ce terme que Schlegel emprunte à Wolf a été donnée dans la présentation, « Le modèle philologique », pp. 17-20.
6 Toujours sur le point de publier.
7 Le texte porte « tanscendantisme ».
8 La critique philologique distingue une critique supérieure et une critique subalterne. Pour Wolf, la distinction renvoie à celle de deux méthodes, l’une étant divinatrice, l’autre documentaire (Wolf, Darstellung der Altertumswissenschaft (1807), repr. Berlin 1986, pp. 39 sq.). Pour Ast en revanche, elle revient à une différence objective : la critique subalterne enquête sur l’authenticité des mots et des passages particuliers, la critique supérieure sur des pans entiers d’écrits ou des œuvres complètes (Ast, Grundlinien der Grammatik, Hermeneutik und Kritik, Landshut, 1808, § 95, p. 215). Pour Schleiermacher, la distinction, jamais absolue, se reportera sur celle des fautes mécaniques et des fautes produites par une intervention consciente (voir F. Schleiermacher, le discours académique du 20 mars 1830, Sur le concept et la division de la critique philologique, tr. infra, pp. 315-328).
9 Schlegel étymologise ici, à sa façon.
10 Prépare L 26, dans lequel P. Szondi volt une décisive critique de l’histoire littéraire (« Sur la connaissance philologique », op. cit., p. 20).
11 D’après A.-W. Schlegel, Vorlesungen über Encyclopädie der Wissenschaften (1803), ce sont des « instruments de toute sorte qui se sont conservés par hasard » (Voir l’édition critique de ses leçons par E. Behler et F. Jolies, Schöningh, Paderborn, t. 1, 1989).
12 Au sens du XVIIIe siècle d’amateur et de spécialiste de l’antiquité.
13 Schlegel se réfère à son ouvrage Die Griechen und Römer. Historische und kritische Versuche über das klassische Altertum, Neustrelitz, 1797 (KA I).
14 Schlegel élabore sa théorie du « mime philologique » (que l’on rapprochera du « mime critique ») à partir de l’exemple des poètes néo-latins, souvent à la fois érudits et poètes, comme Politien ou Marulle (qu’il n’évoque pas). Avec Balde, on est proche de la problématique du Néo-classicisme qui forme le cadre de ses réflexions sur une imitation réfléchie qui, de formative (chez Moritz), devient subversive (chez lui).
15 Il s’agit de la traduction de Shakespeare par A.-W. Schlegel, opposée à la façon de traduire Homère de Voss (toutes deux sont encore en usage en Allemagne). Hyperion to a satyr est emprunté à Hamlet (I, 2 v. 140). Sur les conceptions de la traductions de Voss et d’A.-W. Schlegel, voir A. Berman, L’épreuve de l’étranger. Culture et traduction dans l’Allemagne romantique (Herder, Goethe, Schlegel, Novalis, Humboldt, Schleiermacher, Hölderlin), Gallimard, 1984 (TEL 1995), sp. ch. 5-10.
16 Le De interpretatione (De l’interprétation) de l’Organon d’Aristote, qui est avant tout une étude de la proposition, et non une « herméneutique » au sens moderne, bien que le terme s’y trouve là une première fois (voir l’article « Hermeneutik » rédigé par H.-G. Gadamer pour le Historisches Wörterbuch der Philosophie, édité par J. Ritter, Bâle).
17 La phrase est barrée dans l’original. J. Körner rapproche cette déclaration qui préfigure le renversement du Néo-classicisme en Romantisme d’une lettre de F. S. à Chr. G. Körner, où Schlegel écrit : « J’ai été très studieux, mais je me suis occupé presque seulement des modernes. Je m’y emploie avec beaucoup de zèle et suis plongé dans des écrivains très non-classiques ou anti-classiques. J’étais sur le point, de la meilleure façon du monde, de me pétrifier dans l’étude de l’antique. Mais j’espère qu’il était encore temps pour sauver la souplesse de l’esprit » (Lettre du 21.IX.1796).
18 Schlegel introduit ici l’idée d’une discipline (« la » classique) propre aux objets « classiques » dont il a défini le concept (« le » classique) en rapport à la possibilité de lecture qu’ils permettent.
19 Dans son discours académique sur le concept d’herméneutique de 1829, Schleiermacher reprend la distinction entre subtilitas explicandi et subtilitas intelligendi (HB 11) par laquelle il se distinguait d’Ernesti dès ses ébauches de Halle en limitant l’herméneutique à l’étude de l’acte de comprendre seul (subtilitas intelligendi) : « l’interprétation (ou l’exégèse : Auslegen) ne se distingue de la compréhension (Verstehen) que comme le discours à voix haute se distingue du discours intérieur [...] » (HB 185). Que Schlegel ne pense pas que l’on puisse séparer les deux est bien en conformité avec sa pratique de la critique qui est simultanément sa propre exposition littéraire, et limite en fait la portée fondatrice de sa démarche. Schleiermacher s’ouvre la voie d’une théorie universelle de l’activité même de la compréhension en dissociant celle-ci de son exposition rhétorique. La longue tradition qui solidarisait rhétorique et herméneutique est ainsi dénouée ; la position critique de Schlegel ne dépassait pas à cet égard celle d’Ernesti. Sur le lien de la rhétorique à l’herméneutique, voir la première partie de Wahrheit und Methode de Gadamer sur la tradition de l’humanisme, et le numéro de la revue Poétique consacré à Rhétorique et herméneutique (1975).
20 Schlegel se réfère ici à l’école historique de Göttingen, représentée surtout par J. Chr. Gatterer. Voir Luigi Marino, I Maestri della Germania. Göttingen 1770-1820, Einaudi, Turin, 1975.
21 On écrivait à l’époque de Schlegel indifféremment l’une ou l’autre forme du verbe signifiant « pressentir, anticiper, appréhender ». Il ne semble pas maintenant qu’il y ait eu une justification étymologique à la forme « ahnden », bien qu’elle ait pu être comprise comme la plus ancienne par le « sentiment de langue » souvent égaré des locuteurs.
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