Deux poèmes de Mila Haugova
p. 253-257
Texte intégral
THÉTA
1…vztýčený kamienok pieskového dna s odtlačkom amonitu
a žilkovaním jemneijším ako pohlavie muža po milovaní….
S dušou udusenou jedovatými slovami, zamurovaná pokorená.
neprestáva…všetko je teraz rovnako ďaleko, rovnako
blízko…prstozrak…ženy bez vlasov zo špinavou tetovanou
pokožkou. Neuveritel’né. Horúce tiene snov. Znásilnené
hl’adajú nenarodené diet’a v kontrolovanom šialenstve.
Ešte sa bribližujú, ešte sa vzd’alujú. Oči. Pokožka o pokožku.
Dokonalá reakcia…touch yourself ! Verili sme dlho v zázraky.
Biely kôň na bielej ceste…Je nešt’astie dedičné ?
Uši zapchaté voskom. Mlčanie vyjadrené tvarom.
Puberta, do ktorej si hlbíme neisté zázemie. Každé odovzdanie
Je konečné ? Sme zlodejky ne-pravých vecí ?
« Minulost’ či blízka, či d’aleká je rovnako stratená
rana – mlčanie Boha v tvaroch, v tichej vlastnou krvou
tetovanej koži dostávame svoju každodennu drogu ihlou
sna – a tam smieme chvil’u bývat’–
THÉTA1
2…dans le fond sablonneux pierre dressée à l’empreinte d’ammonite
et plus délicatement veinée qu’un sexe d’homme après l’amour…
l’âme étouffée de paroles vénéneuses, emmurée, humiliée,
ne cesse…tout est maintenant également lointain, également
proche…vision digitale…femmes sans cheveux à la peau tatouée
sale. Incroyables. Ombres brûlantes des rêves. Violées
elles cherchent dans une folie contrôlée l’enfant pas né.
Elles s’approchent, s’éloignent, encore. Leurs yeux. Peau contre peau.
Excellente réaction…touch yourself ! Longtemps nous avons cru aux miracles.
Un cheval blanc sur une route blanche. Le malheur est-il héréditaire ?
De la cire plein les oreilles. Silence exprimé par le corps.
La puberté où nous approfondissons d’incertains arrières. Tout abandon
Est-il définitif ? Sommes-nous des malfaitrices de contre-façons ? »
Proche ou lointain, le passé est pareillement perdu. »
La joie ne compense guère – ou subtilement – la tristesse...Le corps est une blessure
profonde – silence de Dieu dans les formes, nous recevons
dans notre propre sang silencieux par notre peau tatouée
notre drogue quotidienne, la piqûre
du rêve – et sommes autorisées à y séjourner un instant.
ALFA CENTAURI
3Alebo to mohlo byt’ aj iné.
Len zamotané hlasy, pružné tela, býlie,
jemné beštiarum namiesto zvierat,
Až potom rozoznaš znaky. Sneh na tvári.
Jazerá v mori. Len posledn ý riadok si pamätaš.
Až teraz zachytiš kamennú špiralu do pasce na svetlo :
milovali sme sa u ž pred narodením. V marcovom snehu
mesačný kameň. Chlapec-anjel drží svojou dušou cel oblohu.
Spolu sa stratíme v stratenom. Nie som nič ím z toho,
čoho som čast’ou. Predstieram, že za mojim telom nie je tieň.
Len tichý diamant pod tvojou rukou. Dvojkrídly nôž, predhoria
do ktorých sa nevedom st’ahuhem. Zrázy, horúce chrbty, priemysky.
Plodná mytologia : priezračnost’vtačich ciest.
Vták padá hlboko pod nohy. Roztiahne trhlinu obidvomi smermi.
Dvojústie. Bezhlásková reč. Chceš uzavriet’,
čo by malo zostat’otvorené. Blúdia nami neznáme jazyky.
Priliehajúce úzko k okrajom unikajúcich lučov.
Bože, ako žiaria. Zvieratá schúlené v nás chránia
posledné teplo.
ALPHA DU CENTAURE2
4À moins que cela ne soit encore différent.
Rien que des voix embrouillées, des corps élastiques, des tiges,
un bestiaire délicat au lieu d’animaux sauvages.
Tu ne distingues les signes qu’après. De la neige sur le visage.
Des lacs dans la mer. Tu ne te souviens que de la dernière ligne.
Tu peux enfin capter la spirale de pierre dans le piège à lumière.
Nous nous aimions avant de naître. Pierre de lune
dans la neige de mars. Le garçon-ange tient tout le firmament de son âme.
Ensemble nous nous perdons dans les pertes. Je ne suis pas rien
de ce dont je ne suis qu’une partie. Je feins de n’avoir pas d’ombre
derrière mon corps. Que ce diamant silencieux sous ta main. Couteau
à deux ailes, monts où je m’installe à mon insu. Falaises, crêtes brûlantes, cols.
Mythologie fertile : translucides voies aviaires.
Un oiseau tombe en profondeur sous mes pieds. Il élargit la fente des deux
côtés. Double embouchure. Langue insonore. Tu veux conclure,
ce qui devrait rester ouvert. Des parlers inconnus de nous
errent tout contre l’extrémité des rayons en fuite.
Dieu, comme ils brûlent. Les bêtes blotties en nous conservent
l’ultime chaleur.
Notes de bas de page
Auteur
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