De Heyne à Lachmann. Biographies héroïques de philologues allemands
p. 127-139
Texte intégral
1La biographie, parfois l’autobiographie pieusement remaniée de philologues est un genre original en Allemagne, un genre ambigu, car il fournit d’une part la documentation nécessaire à l’histoire des sciences, mais d’un autre côté il peut donner lieu à de véritables textes littéraires. Comme en France à une autre époque les biographies, les récits de vies d’hommes illustres, sont les pierres de construction préalables à l’édification d’un panthéon virtuel. Il est frappant que pour la période qui va de la fin du XVIIIe au milieu du XIXe, les hommes illustres sont notamment et peut-être avant tout des héritiers de la tradition gréco-latine susceptibles d’illustrer les convergences entre la culture allemande et la culture grecque. Destiné à conforter une sorte d’homogénéité sociale de l’Allemagne, le philologue est présenté comme un cas d’ascension sociale. Il vient souvent de milieux modestes. Quelle que soit son origine il apparaît comme un grand homme dans lequel peut se cristalliser l’esprit d’une époque. À mesure que le XIXe siècle avance ce grand homme est de plus en plus lié à une histoire nationale de l’Allemagne. Pourtant ces déterminations extérieures n’empêchent pas une quête intérieure se terminant par la mort une quête dont Wolf fournit l’exemple. Personnage romanesque, le philologue est aussi un objet d’exportation littéraire ou culturelle.
1. Histoire d’une ascension sociale
2Les vies de philologues sont d’abord le récit d’une ascension sociale conduite malgré les obstacles insurmontables qui se dressent sur la route du héros, ce qui leur donne l’aspect de romans balzaciens. Un prototype est la vie de Ruhnkenius par Wyttenbach dont il est rendu compte dans le tome 2 de la 6e année du Magasin encyclopédique de 1800. Wyttenbach allègue trois raisons pour justifier son entreprise biographique : son chagrin, la valeur exemplaire de la biographie et les Belles-Lettres : « De Ruhnkenio et mens me dolor scribere jubet, et viri virtus, et vero bonarum emolumentum literarum »1. Dans cette entreprise Wyttenbach s’autorise d’une relation d’amour réciproque entre le maître et le disciple : « Ruhnkenius me ut filium dilexit, ego illum ut parentem colui »2. L’ambition littéraire et l’objectif moral convergent. Condisciple de Kant à Königsberg, Ruhnken est une figure emblématique de la philologie dont l’ascension correspond à une translation d’est en ouest au cours de laquelle il obtient diverses sanctions. Ainsi à vingt-deux ans, il part pour Göttingen écouter Johann Matthias Geßner, mais à Wittenberg on lui a conseillé de se mettre à l’école de Tibère Hemsterhuis professeur à Leyde. C’est ce qu’il fait, et à Leyde il va devenir le biographe d’Hemsterhuis3. En 1757 il devient lecteur à Leyde à la suite d’un discours De Graecia artium et doctrinarum inventrice puis professeur en 1761. On lui a proposé de prendre la succession de Johann Matthias Geßner à Göttingen. Il refuse mais suggère un nom, celui d’un jeune philologue encore inconnu qui a aussi engagé par la philologie une ascension sociale exemplaire, celui de Christian Gottlob Heyne. En 1795 Friedrich August Wolf dédie son travail sur Homère à Ruhnken, contribuant ainsi à perpétuer une tradition. Ruhnken a fait en 1755, l’année de la publication par Winckelmann des Idées sur l’imitation, un voyage d’un an à Paris, passant, vante son biographe, l’intégralité de son temps à consulter les manuscrits antiques des bibliothèques parisiennes, et cherchant une récréation non pas dans la littérature française moderne, mais dans le commerce des parisiens et l’exploration de la ville et de ses rues. Un élément de modernité est inséparable du portrait du philologue.
3La biographie la plus circonstanciée est certainement celle que l’historien Heeren a consacrée à son maître Heyne4. Comme c’est souvent le cas, elle reprend des extraits de documents autobiographiques, laisse volontiers parler son objet. On apprend ainsi d’emblée que Heyne était habité par la conscience d’appartenir aux couches pauvres et politiquement discriminées de la population : « La première fois que j’entendis parler de tyrannicide à l’école me vint l’idée de devenir le Brutus de tous les oppresseurs des pauvres qui avaient si souvent laissé les miens se consumer dans la pénurie. »5 Dès l’école élémentaire, le jeune Heyne, dont le père est tisserand, doit travailler pour payer le prix des cours. L’effort accompli donne la mesure de la fascination exercée sur l’adolescent par l’entrée dans le contexte brillant de l’université de Leipzig. La rencontre décisive est celle du professeur Christ qui fut également le maître de Lessing et l’inspirateur de Winckelmann : « cet homme avait un certain sentiment de l’élégance. Mon apparence extérieure ne pouvait guère me recommander ; néanmoins il m’autorisa à me rendre chez lui, me tendit un livre, me fit asseoir dans son bureau. Il s’entretenait parfois avec moi ; il m’enseignait aussi parfois ce qui est convenable et ce qui ne l’est pas. Je commençais à sentir mon manque de plan et de méthode ; il m’incita vivement à suivre l’exemple de Scaliger : lire les Anciens de façon à commencer par les plus anciens et à lire toute la série à la suite. »6 La biographie rapporte, élément nécessaire dans la vie d’un héros du savoir, que Heyne durant ses études ne dormait pas plus de deux nuits par semaine, au point d’en tomber malade. Pourtant ces efforts ne le conduisent qu’aux fonctions de copiste à la bibliothèque du comte de Brühl à Dresde où il traduit des romans français comme Le soldat parvenu ou des romans antiques comme l’histoire d’amour de Chariton. Ce n’est qu’en 1763 qu’il peut prononcer sa conférence inaugurale à Göttingen sur le thème « De veris bonarum artium litterarumque incrementis ex libertate publica. » Heeren évoque les tensions entre Christian Gottlob Heyne et Johann David Michaelis mais brosse surtout le tableau d’un groupe d’amis dont Brandes, Rabener, Gellert, Weisse l’éditeur de la Bibliothek der schönen Wissenschaften de Leipzig, une sorte de sociabilité des Lumières dans laquelle il faut situer un certain nombre d’événements philologiques comme l’édition de Pindare de 1773. Heeren s’efforce de montrer que Heyne dont le plus grand désir aurait été de faire nommer Herder professeur à Göttingen, essayait de faire de l’Université une sorte de capitale allemande de la Bildung avant la lettre : « L’art et la poésie antique seront à jamais, aussi longtemps que tout ne sera pas recouvert par une nouvelle nuit de la barbarie, les deux soleils qui illuminent le monde depuis le fond des siècles. Tous deux étaient sinon disparus, du moins affaiblis ou obscurcis par les brumes d’une étroite érudition scolaire et du pédantisme. À l’un Winckelmann, à l’autre Heyne a rendu son éclat »7. Heeren prend la défense de Heyne contre Wolf, décrypte le choix des objets de recherche de Heyne en montrant leur pertinence politique : quand il était question des colonies des anciens, Heyne n’avait-il pas en vue les colonies américaines ? Mais surtout Heeren a à cœur de décrire le cérémoniel du séminaire dans lequel le maître, parvenu au faite de sa carrière, apparaît dans sa gloire8. Il échappe aux limites de la pure philologie en fondant une sorte d’alliance intellectuelle avec l’historien de l’art de Göttingen Fiorillo ou en produisant avec l’aide de Tischbein une exemplaire édition illustrée d’Homère. La biographie de Heyne par Heeren correspond à la construction d’une icône de la culture allemande.
4Le cas de August Ludwig von Schlözer, dont la biographie a été rédigée par son fils Christian von Schlözer9, est un peu différent. D’abord Schlözer n’est que secondairement philologue, même si son édition de la Chronique de Nestor exigeait une connaissance bien rare au XVIIIe siècle du russe médiéval qu’il était allé apprendre à Saint-Pétersbourg. Sa contribution à la science philologique est liée à une curiosité plus large, à la volonté d’entamer une histoire culturelle de l’Orient. Mais repartons du début. Schlözer est présenté comme un étudiant pauvre issu d’un milieu modeste, celui d’un prédicateur de campagne : « Depuis les temps anciens, c’était un privilège des couches moyennes en Allemagne que de donner à la patrie ses plus remarquables savants et artistes. Schlözer aussi venait de ce milieu. Il comptait parmi ses plus proches parents plusieurs personnes qui avaient déjà atteint un degré élevé dans la société bourgeoise mais aussi nombre de simples artisans. »10 Cette origine semble l’avoir rendu sensible à une politisation de la philologie qui, selon son biographe, le frappa au premier abord à Göttingen : « Il m’écrivit un jour alors que j’étais encore au gymnase d’Eisleben : depuis que Heyne et Michaelis ont commencé à mettre de la politique dans l’étude de l’antiquité, tout a pris un nouveau visage – mots si lourds de sens ! Mais dont à l’époque je ne compris rien. De fait, si on lit par exemple le travail de Michaelis sur le droit mosaïque on pourrait croire avoir plutôt à faire à un législateur ou à un homme d’état qu’à un spécialiste de l’Antiquité. Schlözer a fréquenté tous ses cours au nombre de douze et s’est approprié tout ce qui attirait si puissamment son attention. »11 C’est Michaelis qui procure à Schlözer un premier poste à Stockholm où celui-ci publie en 1758 un premier ouvrage, en suédois, sur l’histoire du commerce. De là son projet était de s’enrichir par le commerce d’apprendre la navigation et les techniques agricoles avant de s’embarquer pour Smyrne, d’y trouver du travail et « en même temps d’utiliser ce temps à l’apprentissage de l’arabe et d’attendre l’occasion de pouvoir confortablement traverser à pied les régions voisines. »12. La philologie à laquelle Schlözer est resté fidèle, puisqu’on lui doit par exemple aussi une histoire de la littérature islandaise à côté de sa chronique de Nestor, est vécue en permanence non comme un renfermement sur des manuscrits à éditer mais comme une ouverture vers l’Orient, un appel à la découverte de peuples différents. La biographie s’efforce de montrer que Schlözer voyage en philologue, en Russie bien sûr mais aussi en France où il se lie d’amitié avec Villoison et l’abbé Mably, en Italie ou il se rend en 1781 accompagné de sa fille de douze ans, un des tout premiers docteurs femmes de l’histoire des universités allemandes. Le philologue est moins un érudit qu’un curieux de cultures étrangères dont l’ascension sociale est aussi, très largement, une entreprise d’émancipation.
2. La question du grand homme
5Le philologue, qu’on le prenne au terme de son ascension sociale ou même dans l’ensemble de sa carrière, est présenté dans les biographies qui lui sont consacrées comme un héros de la pensée. C’est notamment le cas pour l’une des figures de la philologie à Göttingen Johann Daniel Michaelis. L’ouvrage qui paraît en 1793 à Leipzig sous le titre Lebensbeschreibung von ihm selbst abgefaßt mit Anmerkungen von Haffenkamp est en fait une autobiographie remaniée13. Dans le cas de Michaelis qui offre l’image interdisciplinaire de la philologie, puisqu’on peut aussi bien voir en lui un théologien ou un orientaliste, le parcours glorieux commence pratiquement dès l’enfance. Michaelis insiste sur ce que lui a apporté un enseignement précoce de S. J. Baumgarten et situe ainsi son expérience de philologue dans un contexte plus large des sciences humaines : « Deux fois sous le contrôle de Baumgarten j’ai participé à l’école à une discussion publique sur un mémoire philosophique que j’avais rédigé, un mémoire qu’il ne modifia pas mais accompagna de ses remarques, de ses louanges et de ses critiques. L’influence que cet enseignement a eue sur ma formation ultérieure, les lecteurs de mes écrits la remarqueront. Ils trouveront en moi quelqu’un qui n’est pas mal familiarisé avec la philosophie leibnizienne bien que l’harmonie préétablie et la théorie des monades ne m’aient pas séduit. »14 Dans ce parcours glorieux Michaelis ne cherche pas à minimiser le rôle de son père, professeur à Halle auquel il soumet en 1739 sa thèse « De antiquitate punctorum vocalium ». Sollicité en 1742 par le mythique fondateur de l’Université de Göttingen Münchhausen pour aller y enseigner, Michaelis succède en 1753 au non moins célèbre Haller à la tête du journal savant de l’université. À sa notoriété, Michaelis devra d’être exempté du logement de soldats durant la Guerre de sept ans. Eichhorn dans une annexe complémentaire à la biographie tend à présenter Michaelis comme le représentant de Bayle en histoire, le véritable introducteur d’une critique philologique des sources historiques. : « Michaelis se fia toujours à son appui assuré depuis qu’il s’est publiquement occupé de recherche historique dans ses écrits et il l’avait sans nul doute exercée d’emblée, à une époque où elle était en Allemagne encore plus rare que plus tard, car dès le départ, il se sert d’elle dans ses écrits de manière très habile. »15 Michaelis se voit rangé dans la lignée des philosophes allemands les plus éminents puisqu’Eichhorn, dans cette biographie collective, voit en lui l’héritier de la Welthistorie de Baumgarten, d’une histoire universelle qui fut la condition pour l’Allemagne de la découverte de l’Orient. Son biographe fait aussi de lui un des véritables organisateurs de Göttingen. C’est lui qui aurait poussé Münchhausen à inviter Ruhnken à la place de Geßner, avant que le même Ruhnken ne mette en avant le nom de Heyne.
6La statue dressée à Michaelis est aussi et surtout liée à son cosmopolitisme. À partir de Pâques 1741, l’auteur insiste sur le fait que son héros à séjourné en Angleterre. Le grand moment dans la reconnaissance de Michaelis serait néanmoins la traduction par Merian et Premonval de son écrit Über den Einfluß der Sprache eines Volkes in seine Meinungen und seiner Meinungen in die Sprache, un mémoire qui obtint un prix de l’Académie de Berlin et suscita tout particulièrement l’assentiment admiratif de D’Alembert. Michaelis est aussi l’initiateur du voyage d’Arabie de Niebuhr : « J’avais écrit à feu le conseiller Bernstorf que nous devrions savoir davantage sur l’Arabie et que le voyage dans ce pays d’un homme avisé apporterait beaucoup aux sciences, notamment à la géographie, aux sciences naturelles, à la linguistique et à l’explication de la Bible »16. Michaelis publie dès lors un ouvrage en français sur les questions que le voyageur de l’Arabie doit poser pour s’informer, et ce livre devient une sorte de manuel européen d’ethnographie philologique. Le philologue apparaît à la pointe des sciences nouvelles et aussi de la politique nouvelle. Grâce à son écho international et plus particulièrement sur la recommandation de D’Alembert, Michaelis a pu rencontrer Benjamin Franklin. Le philologue est une sorte de savant universel, de prince européen du savoir.
3. Une histoire nationale
7Cela ne lui enlève pas au demeurant une qualité spécifiquement allemande qui est davantage soulignée (et comment s’en étonner) dans les biographies du XIXe siècle. En 1874 H. Koechly publie par exemple une biographie de Gottfried Hermann17. Il rappelle que la mère de Hermann était d’origine française et répondait au nom de Plantier mais pour souligner par contraste le nationalisme sourcilleux de celui qui fut le philologue par excellence de Leipzig au XIXe siècle et forma le plus de jeunes philologues étrangers notamment américains. Dans le portrait esquissé d’Hermann les attitudes ont une force d’expression que la biographie veut résolument mettre en valeur. Sa voix de fumeur est parfois cassée quand il lit les textes latins ou grecs mais elle a une souplesse et une force que le biographe admire. Un immuable rituel définit les moments du cours qui commence par une mise dans l’atmosphère du texte grec liée à la lecture, puis à une traduction et à un commentaire en langue latine. Le cours de philologie d’Hermann suscite un fort sentiment de communauté où le respect du philologue s’accompagne d’une sorte de terreur sacrée. La description biographique culmine dans l’évocation quasi religieuse des réunions de la société grecque : « Dois-je tenter de vous décrire une séance de la société grecque ? […] C’est l’hiver, un vendredi soir à six heures ; le vieux poêle de faïence exceptionnellement confortable occupe le côté droit. Nous sommes assis une douzaine de membres aux deux côtés de la vieille table que des chandelles suintantes dans de pauvres chandeliers de fer blanc éclairent à peine, la plus grande partie de la vaste salle est enveloppée dans une obscurité cimmérienne. Devant la table et sous la chaire se dresse un fauteuil archaïque qui a aussi connu ses jours de gloire : il fut un jour, à ce qui semble, couvert de velours rouge. Près de lui au bout de la table le rapporteur et le discutant – auctor libelli – et adversarius se font face, d’habitude muets et dans l’attende tendue de ce qui va venir, tandis que les autres bavardent sur tous les sujets possibles. Alors nous entendons le pas sûr et régulier dans l’escalier vermoulu : il entre et se dirige d’un pas rapide vers son fauteuil. Nous nous levons. Salut muet de part et d’autre. Il tend au discutant le travail qu’il a pris avec lui et vient de parcourir une nouvelle fois : le combat commence, très différent selon l’individualité et l’habileté des parties en présence mais toujours bien préparé, sérieux et digne dans la forme. »18 La philologie crée une communauté allemande de philologues et cette dimension nationale imprègne les biographies du XIXe siècle.
8Elle est par exemple particulièrement sensible dans la biographie que Martin Hertz consacre en 1851 à Karl Lachmann. Lachmann est le philologue qui le plus nettement a établi une transition entre l’Antiquité et la culture de la littérature allemande. La dimension nationale est donc chez lui particulièrement sensible. Certes son biographe ne peut pas lui construire une existence en forme de destin comme celle de Wolf. Lachmann est mort à la suite d’une infection entraînée par l’amputation d’un pied. Mais Lachmann est directement lié au réveil politique de l’Allemagne. En 1815, alors qu’il était occupé à Göttingen à produire une édition de Properce, il abandonne ses manuscrits pour participer activement aux guerres de Libération, comparable en cela au premier romaniste Friedrich Diez. À l’occasion de la mort du duc de Braunschweig Friedrich Wilhelm en 1815 Lachmann rédigea un poème nationaliste que son biographe reproduit pieusement :
Der schönste Kranz, des Sieges erste Blume Werd’auf Dein Grab, Du werther Fürst, gestreut ; Der Du das Licht vertauscht mit ewgem Ruhme, Den Krieg mit Deinem heilgen Blut geweiht Und wenn das schöne Werk gelungen, Wenn längst der Franke nicht mehr droht, Dann preisen noch der Enkel Zungen Den ersten Sieg und Braunschweigs Tod !19
9Le biographe rapporte comment Lachmann en 1848 avait rejoint le corps des étudiants et, se mettant au niveau des plus jeunes d’entre eux, s’adonnait au service le plus difficile. Le nationalisme de Lachmann, complaisamment mis en évidence, fait de lui une figure à laquelle on peut s’identifier. Certes un observateur non averti pourrait trouver une certaine dispersion dans les centres d’intérêt de Lachmann, de Tibulle à Lessing en passant par le Nibelungenlied. La biographie se doit dès lors de souligner l’unité profonde de la personnalité : « Son activité n’est pas un conglomérat anarchique et désordonné de matières hétérogènes rassemblées fortuitement mais un cristal se construisant de l’intérieur, en suivant les règles de la Bildung en une constellation harmonieuse »20. Avec les biographies d’Hermann et Lachmann, le philologue passe du statut de prince de la science à celui de héros de la culture nationale, et ce sont des aspects très différents de son activité que le récit qui lui est consacré met désormais en lumière.
4. Le philologue et sa quête
10La biographie de Wolf a été écrite dès 1833 par Wilhelm Körte dans un ouvrage intitulé Leben und Studien F.A.Wolfs des Philologen21. Alors qu’Hemsterhuis a trouvé en Ruhnken et ce dernier en Wyttenbach son biographe, Körte observe dans le cas de Wolf une regrettable rupture de la chaîne de la mémoire à compenser par son livre. Wolf est présenté d’emblée comme une personnalité atypique engagée dans une recherche de soi-même. À vrai dire le milieu familial est peu spécifique puisque le père qui s’installe en 1765 à Nordhausen enseigne à l’école de fille avant d’assumer les fonctions d’organiste à Altdorf. F.A. Wolf doit beaucoup à l’influence maternelle qui assure « la formation du cœur ». La biographie insiste sur les perturbations de l’enfance. Vers douze-treize ans Wolf aurait été un gamin des rues s’adonnant à l’errance et aux jeux. Puis il serait devenu un lecteur passionné de Voltaire avant de tomber amoureux à l’âge de seize ans d’une jeune fille qui lui fait découvrir l’œuvre de Wieland, tandis que sa propre mère, loin d’incarner une norme morale, favorise ses jeux amoureux. S’il s’épuise la santé à travailler des nuits entières, Wolf, personnalité faustienne, passe aussi des nuits à boire avec quelques privatdocents de son âge. Devenu lui aussi enseignant sur les flancs du Harz, à Ilfeld, puis à Osterode, il épouse la fille d’un juge de Neustadt dont il se sépare en 1802, ne gardant avec lui que l’une des filles issues du mariage. Wolf est devenu franc maçon à Göttingen où lors de ses études il a eu l’audace de se définir comme philologue. Partageant à Göttingen des soirées arrosées avec Lichtenberg, il serait devenu à Halle l’ami du circumnavigateur Reinhold Forster. En bref dès sa période de formation le philologue est présenté comme une personnalité hors des normes, adonnée avec la même passion à l’étude et au sensualisme, friande de lectures plutôt éloignées des canons antiques.
11Sans doute la présentation de la période d’enfance et de formation de Wolf explique-t-elle le moment décisif de sa carrière, la remise en cause de la personne d’Homère dans les Prolegomena ad Homerum de 1795, ainsi mise en perspective. Les Prolégomènes sont on le sait une césure dans la perception de l’Antiquité, mais il s’agit aussi d’une sorte de scandale philologique. Non que les résultats auxquels est parvenu Wolf soient véritablement contestés, mais la paternité de son association du personnage collectif d’Homère avec l’histoire culturelle de la Grèce archaïque est l’objet de disputes auxquelles sont mêlés Herder mais surtout Heyne. Car Heyne prétend avoir une antériorité par rapport à son élève Wolf qu’il taxe presque de plagiat du Français Ansse de Villoison22, ce découvreur du codex Venetus et de ses commentaires alexandrins d’Homère. Wolf apparaît dans la biographie de Körte comme un élément perturbateur dans une histoire des philologues fondée sur l’admiration réciproque. Il rompt avec son maître Heyne qui essaie de le priver du bénéfice de sa découverte. Au demeurant le scepticisme de Wolf apparaît aussi lors du voyage qu’il entreprend lors de l’été 1797 avec sa fille Johanna à Leyde chez le vieux Ruhnkenius. Les deux hommes s’adonnent principalement aux joies de la chasse, et le biographe rapporte avec quelle légèreté Ruhnkenius dans son âge avancé pouvait sauter par dessus les fossés en s’appuyant sur son épieu. Mais surtout Wolf aurait constaté que le styliste Ruhnkenius ne parlait guère le latin, s’exprimant communément dans un français très personnel, mâtiné de hollandais lorsqu’il s’agissait de s’adresser aux domestiques. Il y a un moment évident de désenchantement dans le récit de la rencontre de Wolf et du philologue de Leyde. D’ailleurs Wolf a repoussé une invitation à enseigner à Leyde comme une invitation de Copenhague ou de Kharkov, n’acceptant finalement que de se rendre à Berlin. Sceptique, Wolf aurait été victime de son scepticisme. En dépit des tentatives d’Aubin-Louis Millin pour faire de lui un membre associé étranger de l’Institut de France en 1811, on lui préféra Sartorius au motif qu’un homme ayant douté de l’existence d’Homère ne méritait pas une telle distinction. Le biographe qui pose la personnalité de Wolf dans un cadre européen, relate sa rencontre avec l’intendant général Daru, souligne tout de même que le principal écho public en France, avec les Observations sur l’Iliade du traducteur de l’Iliade Dugas-Montbell, ont été relativement tardifs. Ce n’est qu’après sa mort que Wolf aurait été reconnu en France, c’est-à-dire dans l’esprit du biographe en Europe, comme celui qui avait apporté la solution finale à la question homérique.
12À vrai dire la mort de Wolf, plus que celle des autres philologues, est présentée par son biographe comme le véritable terme d’une quête. Car Wolf, on le sait, n’est pas mort en Allemagne mais à Marseille, l’antique cité des Phocéens, la ville de l’écrivain perdu Pytheas. Les détails infimes des derniers jours de Wolf sont racontés par Körte avec un grand luxe de détails. Le célèbre médecin Froriep de Weimar l’avait recommandé à un certain Sigaud de Marseille. On assiste à la descente du Rhône par Montélimar vers Montpellier où Wolf est accueilli par un représentant de la maison de commerce Liechtenstein, on assiste à son premier bain dans la Méditerranée à Sète, on suit son voyage par Nîmes et Avignon vers Marseille où il descend à l’hôtel des Ambassadeurs, visite le port, mange des glaces et en corrige les effets en buvant du vin de Madère. Il entreprend des promenades, se baigne à nouveau dans la Méditerranée le 20-21 juillet 1824 mais est emporté dès le 8 août par ce que le médecin du lieu définit comme une forme de cholera morbus produit par la chaleur : « C’est ainsi que Friedrich August Wolf qui s’était animé, nourri, occupé sa vie durant de l’esprit des anciens Grecs repose maintenant dans le sol consacré de la plus célèbre et de la plus ancienne Colonie des Phocéens d’Athènes, au bord de la Méditerranée gauloise, chez les plus fidèles alliés de la Rome éternelle »23.
13Des flancs du Harz à Göttingen puis à Halle, de Halle à l’Université humboldtienne à Berlin, d’Allemagne enfin jusqu’au bord de la Méditerranée le récit des péripéties de la vie de Wolf, icône de la Bildung, s’analyse sous la plume de Körte comme une véritable quête, menée parfois avec une certaine rudesse (notamment dans les rapports avec Heyne) – et qui ne s’accomplit pleinement que dans une sorte de fusion terminale avec la Méditerranée massaliote.
5. L’amplification littéraire
14Les biographies de philologues qui sont parfois des autobiographies amendées et complétées ont une valeur littéraire dans leur amplification rhétorique du récit historique. Elles sont parfois de véritables œuvres littéraires. On pense au livre du romancier réaliste Gustav Freytag, toujours à l’écoute des tendances profondes de son temps Die verlorene Handschrift (1864). Il s’agit du portrait d’un philologue, le professeur Félix Werner, qui découvre, dans un vieux manuscrit, qu’un monastère de la ville de Rossau aurait détenu jusqu’au milieu du XVIIe siècle une version complète des Annales de Tacite et part, dans une enquête policière qu’on peut aussi considérer comme un roman de formation, à la recherche de l’ouvrage. La quête ne va pas de soi, rencontre nombre d’obstacles, oblige les philologues à fouiller de vieilles bâtisses, les met en contact avec le prince. Le professeur est présenté dans sa famille, dans ses rapports avec sa femme et un collègue désigné comme le docteur. Ils ont des enfants. Le regard de Freytag se pose avec complaisance sur leur allure, sur leur cadre de vie, mais aux moments décisifs de la narration intervient l’interprétation d’un obscur manuscrit. Entre le professeur Félix Werner et son disciple qui est aussi son ami, désigné comme le docteur, se développe une sorte d’amitié philologique : « Il avait déjà entendu comme étudiant les premiers cours que Félix Werner prononçait à l’université. Peu à peu était née une amitié comme elle n’est peut-être possible que chez des érudits de haute culture. Il devint le confident dévoué des vastes activités de son ami. Chaque recherche du professeur et ses succès furent discutés dans le détail, chaque plaisir d’une nouvelle découverte fut partagé entre voisins. Ils se voyaient chaque jour, bien des soirées passaient dans ce bel entretien propre aux Allemands, dans une discussion qui se situe entre l’évocation et le bavardage, où deux esprits qui cherchent tous deux la vérité se promeuvent réciproquement en échangeant leurs vues. Alors chez chacun d’entre eux poussé par la fine compréhension et les objections de l’autre une force créatrice prenait son essor, et de façon inattendue s’ouvrait pour celui qui parlait comme pour celui qui l’écoutait une compréhension plus profonde »24. Freytag met en scène la Bildung philologique comme pilier de la société bourgeoise du milieu du XIXe siècle. La mise en littérature souligne le fait qu’on est passé d’une science à une véritable éthique. Le modèle de l’éthique philologique comme qualité humaine a franchi la frontière. Il a frappé au XIXe siècle bien des admirateurs de l’Allemagne dont il devenait une sorte de cristallisation. Parmi eux H. Taine. Taine fait partie des vecteurs de la philosophie allemande en direction de la France. Au-delà de son admiration pour la pensée hégélienne on observe chez lui une fascination caractérisée pour la philologie à laquelle il a dédié un portrait idéal typique en évoquant son ami Franz Wöpcke (1826-1864) dans les Nouveaux essais de critique et d’histoire. Wöpcke était un historien des mathématiques et un orientaliste venu à Paris poursuivre des recherches au croisement de ces deux intérêts dans les manuscrits orientaux de la Bibliothèque impériale. Pour Taine c’était avant tout une incarnation du philologue allemand, consumant une faible santé dans des consultations arides de manuscrits. Certes le philologue a au cours de ses études, pense Taine, acquis une vision générale, philosophique, de l’homme et de l’histoire. Mais par la suite il confond son existence avec l’élucidation d’infimes détails. Il a du plaisir à suivre l’histoire d’une diphtongue et considère que sa vie est bien remplie si ces détails, qui serviront de point de départ aux générations suivantes, sont le reflet d’une érudition impeccable. Le philologue est un stoïcien moderne, mais un stoïcien paradoxal qui serait toujours sur le point de métamorphoser sa rigueur en passion. Dans le portrait littéraire français dressé par Taine, la dimension de prince de la science qui présidait à la rédaction des portraits allemands de Heyne, Wolf ou Michaelis disparaît au profit de l’éloge d’une éthique presque déconnectée de ses résultats historiques ou scientifiques.
15L’introduction de Karl Hillebrand à la traduction de l’Histoire de la littérature grecque d’Otfried Müller (1865) entre dans une catégorie un peu différente de celle du portrait brossé par Taine. Au-delà de la biographie d’Otfried Müller, il s’agit d’une présentation pour les Français de l’histoire et des ambitions de la philologie allemande, sans doute d’une des premières du genre. Émigré allemand de 1848 ayant fait sa carrière dans la France du Second empire, Karl Hillebrand se considère comme un médiateur en charge d’une diffusion des représentations adéquates de l’Allemagne. Les éléments traditionnels de la biographie héroïque sont repris par Hillebrand avec des éléments de simplification comme si la dimension épique de son propos devait être accentuée pour un public étranger. Ainsi le goût prononcé pour les sciences de l’Antiquité se marque très tôt chez Otfried Müller. Le collégien organise les fêtes de famille d’après les indications des auteurs anciens et joue les comédies de Plaute dans son théâtre de marionnettes25. La qualité scientifique d’Otfried Müller doit naturellement s’affirmer au contact de grands prédécesseurs, et ses liens avec Böckh, Wolf, Solger sont soulignés. Mais la qualité du philologue n’est pas seulement un savoir, c’est le symptôme d’une sorte de plénitude de l’existence, d’affirmation de la vie. On sent presque des éléments nietzschéens dans le portrait brossé par Hillebrand : « Son sentiment si vif de la nature et sa passion pour les exercices du corps l’arrachaient souvent à la vie du cabinet, et nous le rencontrons tantôt égaré par sa hardiesse de touriste sur les falaises de l’île de Rügen, où il s’expose à une mort presque certaine, tantôt rêvant dans les forêts de son pays natal, occupé à herboriser ou bien à écouter la Muse en composant des vers allemands »26. Car le philologue est aussi un patriote dont l’attachement à la patrie se manifeste par des goûts littéraires : Otfried Müller est subjugué par Tieck qui le protège et le fait participer à l’esprit du romantisme : « l’admiration des marbres antiques ne le rendait pas inaccessible aux émotions plus mystiques de l’art chrétien »27. Dans l’existence du philologue se produit souvent un miracle d’ordre social et Otfried Müller n’échappe pas à la règle. Hillebrand raconte que l’illustre Heeren, élève de Heyne, adressa une lettre au jeune Otfried Müller, alors âgé de vingt-deux ans, sans famille puissante ni protecteur influent, pour lui offrir la succession de l’antiquisant Friedrich Gottlieb Welcker sur sa chaire de Göttingen. Peut-être Hillebrand suggère-t-il aussi que le mariage d’Otfried Müller avec la fille de l’illustre Hugo, doyen de la jurisprudence allemande et professeur à Göttingen, après deux ans de fiançailles, fut une autre forme de miracle social. Un clin d’oeil au lecteur français oblige Hillebrand à rappeler qu’Otfried Müller était un virtuose de l’enseignement oral. Est-ce aux yeux des Français ou par rapport à sa propre expérience de quarante-huitard que Hillebrand prend enfin garde d’excuser la tiédeur politique avec laquelle Otfried Müller s’est solidarisé avec les Sept de Göttingen dans leur protestation de 1837 contre le roi de Hanovre et leur éviction de l’Université ? Car Otfried Müller, le philologue, doit incarner une personnalité parfaite dont le rayonnement ne se mesure même pas à la pertinence scientifique de ses propos : « La grâce extérieure dont il était doué et qui rendait irrésistible son influence personnelle, plus féconde encore que son enseignement officiel et public, est un trait de plus que le savant moderne avait de commun avec ses Hellènes chéris »28. C’est plutôt une destinée qu’une biographie que souhaite retracer Hillebrand. Le moment de la mort est dans cette perspective particulièrement importante. De même que Wolf était mort dans une colonie de l’antique Phocée, de même Ottfried Müller mourut-il au bord du lac Copaïs, après avoir copié une inscription dans le temple d’Apollon : « L’infortuné, écrivait Welcker à son ami Creuzer, il avait toujours méconnu la divinité solaire d’Apollon ; fallait-il que le Dieu se vengeât en lui faisant sentir, des ruines de son temple, combien ses traits sont encore redoutables pour qui ose les braver ? »29
16Ascension sociale, quête, modèle éthique, modèle national, la philologie ne saurait en aucun cas se résumer à une technique d’édition ou d’interprétation de textes anciens, à une pure activité scientifique. Le philologue est défini comme une sorte de modèle humain dont les mérites dans la redécouverte de l’Antiquité passent quasiment au second plan par rapport à sa valeur d’exemple héroïque dans le corps social. Le philologue, par son style de vie, permet, surtout au XIXe siècle, une approche esthétique de la réalité. Il faut dire que les biographies de philologues montrent bien comment l’on passe de la discipline à des applications historiques ou orientalistes, la facilité avec laquelle la philologie féconde des domaines connexes la définissant comme une science englobante, une science reine. Le philologue devient désormais une incarnation de la science que l’on peut exporter ou transformer en personnage de roman à des fins d’édification. Les nombreuses vies rédigées, souvent par des élèves conservant pieusement la mémoire du maître ou s’en réclamant dans leur propre carrière mettent beaucoup mieux en évidence que les écrits philologiques eux-mêmes la place d’une discipline dans l’espace germanique et le rôle social dévolu à ceux qui en détiennent la clef.
Notes de bas de page
1 Vita Davidis Ruhnkenii a Daniele Wyttenbachio scripta, hg. von Carolus Henricus Frotscher, Fribergae, Engelhardt, 1846, p. 1.
2 Op. cit., p. 5.
3 Elogium Tiberii Hemsterhusi auctore Davide Ruhnkenio, Lugduni Batavorum, 1824.
4 Ludwig Heeren, Christian Gottlob Heyne biographisch dargestellt, Göttingen, Joh. Friedrich Röwer, 1813, p. 7.
5 Op. cit., p. 25.
6 Op. cit., p. 88.
7 Op. cit., p. 188.
8 Op. cit., p. 252.
9 Christian von Schlözer, August Ludwig von Schlözern öffentliches und Privatleben, Leipzig, Hinrich, 1828.
10 Op. cit., p. 1.
11 Op. cit., p. 22.
12 Op. cit., p. 36.
13 Johann David Michaelis Lebensbeschreibung von ihm selbst abgefaßt mit Anmerkungen von Haffenkamp, Leipzig, Barth, 1793.
14 Op. cit., p. 5.
15 Op. cit., p. 156.
16 Op. cit., p. 66.
17 H. Koechly, Gottfried Hermann, Heidelberg, Carl Winter, 1874.
18 Op. cit., p. 79.
19 Martin Hertz, Karl Lachmann. Eine Biographie, Berlin, Wilhelm Hertz, 1851, p. 24.
20 Op. cit., p. 173.
21 Wilhelm Körte, Leben und Studien F.A. Wolfs des Philologen, Essen, Bödeker, 1833, 2 vol.
22 Sur Villoison voir Jean-Baptiste-Gaspard d’Ansse de Villoison, De l’Hellade à la Grèce. Voyage en Grèce et au Levant (1784-1786) édité par Étienne Famerie, Hildesheim, Olms, 2006.
23 Wilhelm Körte, op. cit., II, p. 168.
24 Gustav Freytag, Die Verlorene Handschrift, Hirzel, Leipzig, 8 1875, I, p. 34.
25 Otfried Müller, Histoire de la littérature grecque, Paris, Durand 2 1866, I, p. 107.
26 Op. cit., p. 111.
27 Op. cit., p. 114.
28 Op. cit., p. 138.
29 Op. cit., p. 133.
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