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13. Pâris et Didon lecteurs d’Ovide : La Reine des Fées III (Edmund Spenser, 1590), ou Virgile immoralisé

p. 267-280


Extrait

1Au livre II des Tristes, Ovide réduit l’épopée homérique à une double histoire d’adultère :

Ilias ipsa quid est aliud, nisi adultera, de qua
     inter amatorem pugna uirunique fuit ?
Quid prius est illi flamma Briseidos, utque
     fecerit iratos rapta puella duces ?
Aut quid Odyssea est, nisi femina propter amorem,
     dum uir abest, multis una petita procis ?

L’Iliade elle-même est-elle rien d’autre qu’une femme adultère pour laquelle se battent l’amant et l’époux ? Ne débute-t-elle pas par la passion qu’inspira Briséis et les colères suscitées entre les chefs par le rapt de la jeune fille ? Qu’est l’Odyssée, sinon une femme que de nombreux hommes épris désirent en l’absence du mari2 ?

2La même confusion des genres serait à l’œuvre dans l’Énéide, dont l’auteur « a conduit au lit de la Tyrienne “le héros et ses armes”, et aucun passage de l’œuvre entière n’est plus lu que cet amour illégitime3. » Dans ce plaidoyer pro domo, Ovide subordonne totalement les exploits guerriers à l’in

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