2 Calpurnius Siculus, Buc. IV, 64-69 (trad. M. Cabaret-Dupaty, Poetae minores, Panckoucke, Paris, 1842). Pour Stace et les autres auteurs, la traduction est celle de la Collection des auteurs latins publiés sous la direction de M. Nisard (Firmin-Didot, Paris, 1878), avec des modifications.
3 On remarquera, en particulier, l’attaque du premier vers (magna petis…), qui répète les mots et le ton de l’avertissement de Phœbus à Phaéthon chez Ovide, Mét. II, 54 (magna petis, Phaethon). En prétendant imiter Tityre-Virgile, Corydon risque de se brûler.
4 Calpurnius Siculus, Buc. IV, 147-151 (trad. Cabaret-Dupaty modifiée).
5 Ovide la mentionne explicitement plusieurs fois dans sa poésie : voir, par exemple, Amours II, 1, 1 Pelignis natus aquosis ; ibid., III, 15, 3 Peligni ruris alumnus.
6 Sur les Bucoliques de Calpurnius, voir maintenant Calpurnii Siculi, Eclogae, a cura di M.-A. Vinchesi, Firenze, 2014, et spécifiquement sur l’églogue IV, B. Schroeder, Carmina non quae nemorale resultent. Ein Kommentar zur 4. Ekloge des Calpurnius Siculus, Peter Lang, Frankfurt am Main 1991 ; pour d’autres éléments de bibliographie et quelques observations je me permets de renvoyer à mon « Ovidio e la nuova bucolica di Calpurnio : osservazioni e proposte », dans L. Landolfi et R. Oddo (dir.), Fer propius tua lumina. Giochi intertestuali nella poesia di Calpurnio Siculo, Pàtron Editore, Bologna, 2009, p. 41-65 (en particulier 43-46).
7 Cf. Ph. Hardie, « Contrasts », dans S. J. Heyworth (dir.), Classical Constructions. Papers in Memory of Don Fowler, Oxford University Press, Oxford, 2007, p. 141-173 ; voir en particulier p. 142, mais tout l’article est fondamental pour le sujet de mon travail.
8 Il suffit de penser que la première élégie des Amours, déjà, s’ouvre avec le même mot de l’Énéide : arma. Les multiples stratégies qui président à la relecture ovidienne de l’épopée de Virgile ont été très bien illustrées surtout par les nombreux articles de Sergio Casali, en partant de « Altre voci nell’Eneide di Ovidio », Materiali e Discussioni per l’analisi dei testi classici 35, 1995, p. 59-76, au moins, jusqu’à « Ovidian Intertextuality », dans P. E. Knox (dir.), A Companion to Ovid, Wiley-Blackwell, Malden, Ma-Oxford, 2009, p. 341-354.
9 « Il racconto del mondo » est le titre de l’introduction de G. Rosati à Ovidio. Le Metamorfosi, vol. I, BUR, Milano, 1994, p. 5-36.
10 A. Barchiesi, « Genealogie letterarie nell’epica imperiale. Fondamentalismo e ironia », dans E. A. Schmidt (dir.), L’histoire littéraire immanente dans la poésie latine, Fondation Hardt, Vandoeuvres-Genève, 2001, p. 315-354, en particulier p. 321-323.
11 Respectivement : « Color Ouidianus in Silius’ Punica 1-7 », dans N. I. Herescu (dir.), Ovidiana : Recherches sur Ovide, Les Belles Lettres, Paris 1958, p. 475-499 ; et « Color Ovidianus in Silius’ Punica 8-17 », Classical Philology 54, 1959, p. 228-245.
12 Sur les notions de « modello-codice » et « modello-esemplare » , la référence est G. B. Conte, « A proposito di modelli in letteratura », Materiali e Discussioni per l’analisi dei testi classici 6, 1981, p. 147-160 ; voir aussi : G. B. Conte, Virgilio. Il genere e i suoi confini, Garzanti, Milano, 1984 ; A. Barchiesi-G. B. Conte, Imitazione e arte allusiva. Modi e funzioni dell’intertestualità, dans G. Cavallo, P. Fedeli, A. Giardina (dir.), Lo spazio letterario di Roma antica, vol. 1, Salerno Editrice, Roma, 1989, p. 81-114.
13 S. Hinds, « Essential Epic: Genre and Gender from Macer to Statius », dans M. Depew et D. Obbink (dir.), Matrices of Genre. Authors, canon, society, Center for Hellenic Studies, Washington, 2000, p. 227-246.
14 S. Wheeler, « Lucan’s Reception of Ovid’s Metamorphoses », Arethusa 35, 2002, p. 361-380 ; M. Wilson, « Ovidian Silius », Arethusa 37, 2004, p. 225-249.
15 A. Barchiesi, « Figure dell’intertestualità nell’epica romana », Lexis 13, 1995, p. 49-67.
16 La « section thébaine » des Métamorphoses, qui occupe la première partie du livre III, est un autre moment important de la confrontation critique avec l’Énéide : cf. Ph. Hardie, « Ovid’s Theban History: The First “Anti-Aeneid”? », Classical Quarterly 40, 1990, p. 224-235.
17 A. Keith, « Ovidian Personae in Statius’ Thebaid », Arethusa 35, 2002, p. 381-402, en particulier p. 394.
18 Le début du discours de Jupiter est à comparer avec Ovide, Mét. I, 182-198.
19 Ovide, Mét. I, 165 : foeda Lycaoniae referens conuiuia mensae (« rappelant le banquet impie à la table de Lycaon ») ; 198 : notus feritate Lycaon (« Lycaon, célèbre pour sa cruauté »).
20 Stace, Théb. I, 244-245 : Adrastus socer […] ; hanc etiam […] gentem (« Adraste le beau-père ; cette famille aussi ») ~ Ovide, Mét. I, 240-241 : occidit una domus, sed non domus una perire / digna fuit (« une seule famille a été détruite, mais il n’avait pas qu’une seule famille qui en était digne »).
21 Virgile, Én. I, 50 : talia flammato secum dea corde uolutans (« la déesse, retournant ces pensées en son cœur embrasé ») est à comparer avec Stace, Théb. I, 249 cité ci-dessus dans le texte.
22 Théb. I, 262-264 : cur usquam sanguine festo / coniugis ara tuae, cumulo cur turis Eoi / laeta calet ?
23 Cf., au contraire, l’invective directe et violente qu’Héra adresse à Zeus chez Homère, Iliade I, 552 (αἰνότατε Κρονίδη : « terrible fils de Cronos »).
24 Cf. l’épisode d’Io (Mét. I, 568-746, en particulier 601-609 et 622-624).
25 « Je déteste la ville de Thèbes », dit Junon, « parce que là tu lances la foudre, dont l’éclat n’est dû qu’à moi (I, 258 : mea fulmina torques) ».
26 Stace, Théb. I, 268-270 : quo tempore tandem / terrarum furias abolere et saecula retro / emendare sat est ? (« où est-ce suffisant pour toi de remonter, pour anéantir les fureurs de la terre, pour purger les siècles écoulés ? »).
27 Ovide, Mét. I, 244-245 : dicta Iouis pars uoce probant stimulosque frementi / adiciunt, alii partes adsensibus implent (« des dieux, une partie lui donne son approbation à haute voix et ajoute des mots qui stimulent sa colère, d’autres encore jouent leur rôle en ne donnant que des signes de consentement »).
28 Ailleurs ce genre de serment a des conséquences négatives. Pour s’en tenir aux Métamorphoses, dans l’épisode de Phaéthon, Phœbus se repentira d’avoir juré d’accorder à son fils tout ce qu’il lui aurait demandé : Ovide, Mét. II, 42-46 : … « nec tu meus esse negari / dignus es, et Clymene ueros » ait « edidit ortus, / quoque minus dubites, quoduis pete munus, ut illud /me tribuente feras. Promissis testis adesto / dis iuranda palus oculis incognita nostris » (« Oui, tu es mon fils, et tu mérites de l’être. Clymène ne t’a point trompé ; et, pour t’en convaincre, je suis prêt à t’accorder le don que tu demanderas. J’en atteste le Styx, à mes rayons inaccessible, mais garant redoutable des promesses des dieux »).
29 Cf. le prologue du Thyeste de Sénèque.
30 Stace, Théb. XI, 59-60 : nec se tanta in certamina fidit (scil. Tisiphone) / sufficere (« mais elle n’avait pas confiance de pouvoir être à la hauteur d’un si grand combat avec ses seules forces »). Sur toutes ces questions, voir F. Bessone, « Un mito da dimenticare. Tragedia e memoria epica nella Tebaide », Materiali e Discussioni per l’analisi dei testi classici 56, 2006, p. 93-127.
31 Virgile, Én. VII, 331 : uirgo sata Nocte, à comparer avec Stace, Théb. XI, 136 : Erebo sata uirgo (« la vierge née de l’Érèbe »).
32 Virgile, Én. XII, 638 sq. : uidi oculos ante ipse meos…, est à comparer avec Stace, Théb. XI, 175 sq. : uidi ego me propter… ; cf. aussi Én. XII, 665 sq.
33 Cf. A. Keith, art. cit., p. 394.
34 Et la maison des rois un adsuetum… larem (Théb. XI, 109) .
35 Ovide, Mét. IV, 481 sq.
36 Voir Én. VII, 343 : tacitumque obsedit limen Amatae (« elle s’installa devant la porte silencieuse d’Amata ») et Mét. IV, 486 sq. : limine constiterat (« elle était assise devant la porte »).
37 Théb. XI, 388 : eiecit fractis Eteoclea portis (« chassa Étéocle hors du palais en brisant les portes »).
38 Théb. V, 61 sq. ; 136 sq. (le rêve de Polyxo), et 157 sq. : ubique mixta Venus… (« Vénus s’insinue partout… »).
39 Le modèle principal de la scène est naturellement la visite de Junon à Allecto (Virgile, Én. VII, 323 sq.) , mais un autre exemple d’interaction entre Virgile et Ovide se trouve dans la construction du portrait de Fama (Virgile, Én. IV, 173 sq. et Ovide, Mét. XII, 39 sq.) ; cf. H. M. Poortvliet, C. Valerius Flaccus Argonautica Book II. A Commentary, VU University Press, Amsterdam, 1991, p. 92. L’action de Fama, qui prend l’apparence d’une femme, Néère, se déploie contre une autre femme, Eurynomè (Arg. II, 135 sq.) .
40 Voir en particulier Arg. VII, 232-234 : et nunc Ausonii coniunx ego regia Pici […] meque uides Tusci dominam maris (« je suis l’épouse royale de l’Ausone Picus… tu as devant toi la reine de la mer étrusque »).
41 Virgile, Én. VII, 189-191 : Picus, equum domitor, quem capta cupidine coniunx / aurea percussum uirga uersumque uenenis / fecit auem Circe (« Picus, le dompteur de chevaux, que son épouse Circé, ivre de désir, avait frappé de sa baguette d’or et transformé, à l’aide de ses breuvages, en oiseau »).
42 « Elle est désignée par coniunx non en tant qu’épouse mais en tant que femme désirant l’être ».
43 Ph. Hardie, « Contrasts », art. cit., p. 148-150.
44 A. Deremetz, Le miroir des Muses. Poétiques de la réflexivité à Rome, Presses Universitaires du Septentrion, Villeneuve d’Ascq, 1995, p. 411-474.
45 Pun. XI, 288-290 : personat Euboica Teuthras testudine… / et obtusas immiti murmure saeuae / inter bella tubae permulcet cantibus aures (« alors Teuthras fait résonner sa lyre et par ses accords charme ces oreilles habituées à n’entendre au milieu des combats que les sons aigues de la trompette ») ; cf. aussi v. 432 sq.
46 Pun. XI, 291 : Iouem et laetos per furta canebat amores (« il chantait Jupiter et le plaisir qu’il tirait d’amours clandestines ») ; cf. Ovide, Fast. IV, 31 sq. et aussi Virgile, Én. VIII, 134 sq.