2 L’édition de ce texte est due à F. Ghisalberti, « Mediaeval Biographies of Ovid », Journal of the Warburg and Courtauld Institutes 9, 1946, p. 50 (Appendix H). Nous avons corrigé in consultis en inconsultis, qui nous paraît plus compréhensible : l’expression apparaît aussi dans la version du manuscrit de Munich publiée par R. Hexter et mentionnée n. 3 infra.
3 Il s’agit en fait de la faute commise par Ovide, qu’il présente comme légère dans ce passage. Le texte de la CUF porte animi nomina.
4 Sur la légende de « Virgile dans le panier », voir les synthèses et témoignages présentés par J. M. Ziolkowski dans J. M. Ziolkowski et M. C. J. Putnam (dir.), The Virgilian Tradition: the First Fifteen Hundred Years, Yale University Press, New Haven & London, 2008, p. 457-459 et 874-875. La légende relative à Ovide est présentée comme une des « vengeances » prêtées à Virgile après son humiliation (ibid., p. 889-890). La version qui en est alors citée et commentée n’est pas la même que celle que nous analysons ici : c’est un accessus aux Tristes, Héroïdes et Amours qui se trouve dans un manuscrit conservé à Munich, et qui a été publié par R. Hexter, Ovid and Medieval Schooling: Studies in Medieval School Commentaries on Ovid’s Ars Amatoria, Epistulae ex Ponto, and Epistulae Heroidum, Munich, 1986, p. 221.
5 Ce n’est pas un « retour » complet, si l’on considère qu’Ovide, avant les Tristes, a écrit les Fastes, en distiques élégiaques. Cependant les Fastes restent du côté de l’élévation épique par leur sujet.
6 On se souvient de l’Élégie boiteuse mise en scène dans le poème liminaire du livre III des Amores.
7 Voir A. Deremetz, Le Miroir des Muses, Presses Universitaires du Septentrion, Villeneuve d’Ascq, 1995, p. 211 sq.
8 Voir par exemple S. Papoioannou, Epic Succession and Dissension. Ovid, Metamorphoses 13.623-14.582 and the Reinvention of the Aeneid, W. de Gruyter, Berlin, 2005.
9 Le bilan que J. Farrell, « The Vergilian century », Vergilius 47, 2001, p. 11-28, dresse des études virgiliennes au XXe siècle s’achève par un questionnement sur l’écart entre Virgile et Ovide (p. 24-28) et sur l’affirmation qu’il peut être fructueux d’expérimenter une lecture de Virgile nourrie des leçons tirées de la lecture d’Ovide.
10 Le roman Lavinia d’U. Le Guin (Harcourt, 2008, traduction française, L’Atalante, 2011) en est un bel exemple.
11 Nous avions surtout analysé les manuels scolaires français du XXe siècle.
12 Les mots en gras sont dans le texte de R. Morrisset et G. Thévenot.
13 Le « problème » de Virgile avec la rhétorique peut être considéré comme un des topoi des Vies du poète : on le trouve dans la Vie de Donat (§ 15-16 : Virgile plaida une fois en tout et pour tout devant des juges, et un témoignage le présente comme étant d’une élocution très lente, « presque comme quelqu’un qui n’aurait pas reçu d’instruction ») aussi bien que dans le Virgile de Jean Giono (Virgile ou les Palais de l’Atlantide, Les Belles Lettres, Collection Eux et Eux, 2001, p. 17 : « Il n’a jamais été éloquent »).
14 Ph. Hardie, « Contrasts », dans S. J. Heyworth, P. G. Fowler et S. J. Harrison (dir.), Classical constructions: papers in memory of Don Fowler, classicist and epicurean, Oxford 2007, p. 141-173 ; « Ovid versus Vergil? Variationen einer Gegenüberstellung in Mittelalter und Renaissance », dans M. Janka, U. Schmitzer et H. Seng (dir.), Ovid. Werk – Kultur – Wirkung, Darmstadt, WBG, 2007, p. 301-316 ; « La “Critica Contrastiva” dei poeti classici: pratica moderna e pre-moderna », dans A. Barchiesi et G. Guidorizzi (dir.), La stella sta compiendo il suo giro : atti del Convegno internazionale di Siracusa (21-23 maggio 2007). Suppl. SFIC 7, Florence 2009, p. 79-104.
15 Ovide, Rem. 395-396. Traduction H. Bornecque (CUF).
16 R. Tarrant, « Ovid and ancient literary history », dans Ph. Hardie (dir.), The Cambridge Companion to Ovid, Cambridge 2002, p. 13-33, spéc. 23-27. Sur la carrière de Virgile, voir, entre autres, R. Thomas, « From recusatio to Commitment: The Evolution of the Virgilian Program », PPLS 5, p. 61-73.
17 J. Farrell, « Ovid’s Virgilian Career », Materiali e Discussioni 52, 2004, p. 41-55.
18 Pour une étude de la réponse ovidienne à cette « obsession » virgilienne de la linéarité poétique, voir par ex. F. Klein, « L’ἓν ἄεισμα διηνεκές ou la poétique de l’épopée en question. Étude de quelques manifestations de la uox poetae dans les Métamorphoses d’Ovide », dans É. Raymond (dir.), Vox Poetae. Manifestations auctoriales dans l’épopée gréco-latine. CEROR, Paris 2011, p. 335-354 ; ead., « L’écriture épique ovidienne face à “sa” tradition : représentation et mise à distance de la poétique de l’Énéide dans les Métamorphoses », dans A. Estèves et J. Meyers (dir.), Tradition et Innovation dans l’épopée latine, de l’Antiquité au Moyen Âge, Ausonius Éditions, Scripta Receptoria 1, Bordeaux, 2014, p. 62-80.
19 Sur cette représentation ovidienne de l’œuvre virgilienne, voir A. Barchiesi, « Tropes of Intertextuality in Roman Epic », dans Speaking Volumes: Narrative and intertext in Ovid and other Latin poets, Londres 2001, p. 129-140, spéc. p. 131. Pour une analyse de cette identification par Ovide de l’Énéide à un fatum immuable pour mieux se réserver les « libertés » de la fama, voir également S. Clément-Tarantino, « Immotum atque insuperabile fatum. Autour de l’Énéide de la fin des Métamorphoses », dans S. Clément-Tarantino et A. Maugier-Sinha (dir.), Le Virgile des autres, Mosaïque 3, 2010, http://revuemosaique.files.wordpress.com/2010/07/3-1_clement-tarantino.pdf.
20 F. Klein, La leuitas dans l’œuvre ovidienne. Étude d’une catégorie poétique dans le système littéraire de la Rome augustéenne, thèse de doctorat, Lille 3, 2008, spéc. p. 607 sq.
21 Ovide, Trist. II, 1, 533-534, et tamen ille tuae felix Aeneidos auctor / contulit in Tyrios arma uirumque toros, « et pourtant l’heureux auteur de ton Énéide a conduit au lit de la Tyrienne “le héros et ses armes” » (trad. J. André, CUF, modifiée).
22 C’est d’ailleurs cette opposition canonique entre le poète « officiel » et le poète banni que nous avions souhaité rappeler, en composant l’affiche de nos premières journées d’étude, par la confrontation d’illustrations tirées d’éditions anciennes de Virgile et d’Ovide conservées dans la Réserve Patrimoniale des Universités de Lille : à l’image présentant des statues de Virgile et d’Auguste se faisant face (sur la page de titre du commentaire de l’Énéide par J. L. de La Cerda) [Fig. 3], nous avions apposé la vision, en mouvement, d’un personnage – Ovide, sans nul doute – chassé du palais par l’empereur (illustrant le troisième volume, consacré aux œuvres d’exil, de l’édition d’Ovide de P. Burmann, datant du début du XVIIIe siècle) [Fig. 4].
23 A. Nadaud, Auguste fulminant, Grasset, Paris, 1997.
24 Virgil and the Moderns, Princeton University Press, 1993. Th. Ziolkowski a ensuite dédié une enquête semblable à Ovide : Ovid and the Moderns, Cornell University Press, Ithaca, New York, 2005.
25 H. Broch, La mort de Virgile, traduit de l’allemand (Der Tod des Vergil, 19451) par A. Kohn, Gallimard, Paris, 1955.
26 Qui n’a jamais pensé, à la manière de l’abbé de Perrault, cité en conclusion par Marie-Claire Chatelain, que, là où Virgile est « divin », Ovide est celui dont on peut faire un des siens ? Or quel amoureux de la nature ne se sent pas proche de Virgile en découvrant le spectacle de celle-ci mis sous nos yeux par ce poète à de multiples reprises, en particulier dans ses deux premières œuvres ? C’est à ce retour du Virgile « pastoral » qu’un Giono aimait à lire dans ses collines de Provence que l’on pourrait assister aujourd’hui, quand la conscience écologique gagne de plus en plus de monde. Ce Virgile poète de la nature peut, du reste, avoir quelque chose d’ovidien, tout en ayant gardé ses attaches officielles : c’est ainsi qu’il apparaît sur la planche de la BD Le dernier Troyen (Valérie Mangin-Thierry Démarez) que nous avions présentée dans l’introduction aux deux premières journées d’étude à l’origine de ce livre. C’est l’introduction du tome 3 (Les Lotophages, Soleil, 2005) où Virgile, en grande conversation avec l’impératrice (Livie, dont on ne verra le visage qu’à la dernière page), souligne la différence entre Énée, las « des combats et de la lutte » et Auguste, « divin », « chef-né » ; suit une généralisation sur l’omnipuissance de la nature aux temps héroïques (c’est elle qui a rappelé à Énée son destin) qui fait le lien avec l’excipit du tome 2 (Les Amazones, 2004) : là, c’était l’extrême richesse et complexité de la nature qui était soulignée par le poète, l’histoire ayant montré que « la caractérisation des sexes n’est pas aussi évidente que l’apparence des corps le laisserait croire. »
27 Les termes cités proviennent ici de la préface de Virgile, l’Énéide, présentation et nouvelle traduction de Paul Veyne, Albin Michel-Les Belles Lettres, Paris, 2012. Les affirmations contenues dans cette préface sont reprises, avec variations, dans l’introduction de l’édition de cette même traduction pour la collection Classiques en poche des Belles Lettres (Paris, 2013) ; parmi ces « variations », l’insistance sur le fait que l’Énéide n’est pas de la « propagande » et que le poète n’est pas un « poète de cour » (p. 8-9).
28 S. Hinds, Allusion and Intertext, Cambridge University Press, 1998, p. 104-107.
29 C’est le cas du livre d’A. Syson, Fama and Fiction in the Aeneid, The Ohio State University, 2013. Pour une mise en perspective de la Fama de Virgile, voir Ph. Hardie, Rumour and Renown, Representations of Fama in Latin Literature, Cambridge University Press, 2012. Philip Hardie est aussi familier de Virgile que d’Ovide, mais c’est tout de même dans la Fama de Virgile qu’il a d’abord relevé, dès son premier maius opus de 1986 (Virgil’s Aeneid. Cosmos and Imperium, Clarendon Press, Oxford, p. 273 sq.), les indices d’une signification métapoétique. Pour ma part [S. Clément-Tarantino], j’ai découvert la Fama de Virgile sans passer par Ovide, mais c’est ensuite dans Ovide (et auprès des autres successeurs… des deux poètes), que j’ai ensuite cherché une sorte de validation de mon interprétation elle-même métapoétique. La multiplication des « manifestations d’intérêt » pour la Fama de Virgile, en tout cas, a été stimulée par la médiation d’Ovide.
30 G. B. Conte, p. 60-61.
31 Sur ce sujet, les références incontournables demeurent les premières pages de l’ouvrage de S. Hinds, op. cit., et l’article d’A. Barchiesi, « Figure dell’intertestualità nell’epica romana », dans Atti del Convegno internazionale Intertestualità, Lexis 13, p. 65-7, repr. en anglais, sous le titre : « Tropes of Intertextuality in Roman Epic », dans Speaking Volumes, London, 2001, p. 129-140.
32 Richard Thomas en avait fait le constat, sous forme d’avertissement, dans son article intitulé « Callimachus back in Rome » (dans M. A. Harder, R. F. Regtuit et G. C. Wakker (dir.), Callimachus, Groningen 1993, p. 197-215). Depuis, et sous la belle impulsion des recherches florissantes dans le domaine de la littérature hellénistique, les spécialistes de poésie augustéenne ont commencé à tenir compte du caractère fondamentalement changeant de la réception de Callimaque à Rome – voir, par exemple, pour une synthèse, le chapitre que lui consacre A. Barchiesi, « Roman Callimachus » (dans B. Acosta-Hughes, L. Lehnus et S. Stephens (dir.), Brill’s Companion to Callimachus, Leiden ; Boston, p. 511-533).
33 Virgil’s Aeneid and the Argonautica of Apollonius Rhodius, Francis Cairns, Cambridge, 2001.
34 On pense aux concepts mis en place par G. B. Conte et qui ont été si productifs pour l’étude des rapports d’intertextualité dans les œuvres antiques, la poésie latine en particulier : ceux de « modèle-code » et de « modèle-exemple ». Voir, en premier lieu, G. B. Conte, Memoria dei poeti e sistema letterario : Catullo, Virgilio, Ovidio, Lucano, Einaudi, Torino, 1974. Le modèle-code, qui représente l’« institution littéraire », un « système de règles » , le « paradigme que l’auteur décline selon une grammaire spécifique, dans un langage propre et personnel », c’est, par excellence, ce que les épopées homériques représentent pour l’épopée de Virgile ; ce dernier ne se limite pas, en effet, à imiter quantité de passages spécifiques d’Homère (à l’utiliser comme un « modèle-exemple ») ; l’Iliade et l’Odyssée sont, de façon plus essentielle, le cadre voire la « langue » dans lesquels l’Énéide a été composée. Marco Fucecchi revient sur ces concepts majeurs dans son chapitre, pour signaler aussi qu’il a fallu les dépasser : Virgile n’est peut-être pas le seul (ou seulement) « modèle-code » dans les épopées d’époque flavienne. L’épopée d’Apollonios de Rhodes excède d’ailleurs vraisemblablement le statut de « modèle-exemple » pour l’Énéide.
35 C’est à cette conclusion négative qu’a abouti l’enquête de Marie Humeau sur les exercices de rhétorique dans la « rhétorique romaine et médiévale », enquête qu’elle avait présentée lors de la journée d’étude du 6 mai 2011. Même s’ils le citent moins comme référence, les commentateurs de Virgile montrent qu’ils connaissent Ovide : c’est notamment le cas du côté du Servius de Daniel dans le commentaire servien à l’Énéide ; voir par exemple M. Mahé, « Une Circé ovidienne chez Servius Danielis ? », Eruditio antiqua [en ligne] (4), 2012, p. 371-383.
36 Frappante est la ressemblance entre la définition donnée par Arnoul de ce que Servius appelle l’« intention », à propos des Métamorphoses – [les Mét.] ubi laudat Augustum antecessoribus suis per Eneam (le texte est cité par E. Marguin p. X – : « où il loue Auguste par ses ancêtres en la personne d’Énée ») – et ce qu’on lit chez Servius même (et dans d’autres introductions antiques) : [l’intention de Virgile est de…] Augustum laudare a parentibus (Servius, Commentaire sur l’Énéide, praef. : « louer Auguste d’après ses ancêtres »). Par ailleurs, les Fastes d’Ovide pouvaient être assimilées au Moyen Âge à une sorte d’épopée à la gloire de Germanicus : c’est ce dont témoigne un des accessus publiés par F. Ghisalberti, art. cit. (Appendix F, Cod. Vat. Reg. 1548, XIIIe siècle : introduction aux Fastes) : malgré l’exil, dont il cherche en vain à le rappeler, Germanicus traite Ovide en poète officiel – un rôle qu’il est désormais seul à pouvoir incarner après que Virgile et Horace sont morts !
37 Dans la notice du manuscrit disponible par le CCfr (http://ccfr.bnf.fr/), les deux textes sont recopiés parce que le manuscrit présente des différences (les v. 80-81 du texte des Remèdes que nous avons sont remplacés par les v. 101-102 et le v. 81 apparaît ensuite à la place du v. 89, au v. 83, on lit praecoquit herbas au lieu de percoquit uuas).
38 Dressage des chevaux, agriculture, viticulture, soin à apporter aux arbres en général, image du joug : la référence géorgique est présente de manière particulièrement dense dans ces vers d’Ovide (Remèdes à l’amour, 81 sq.) : voir, notamment, G. Baldo, « Gli haud mollia iussa di Ovidio (Ars 2, 196) », Materiali e discussioni per l’analisi dei testi classici, 22, 1989, p. 37-47.
39 G. Tronchet en a offert une illustration saisissante dans son analyse du centon virgilien Narcisse : « Corolles pour Narcisse. Une lecture ovidienne au cœur d’un centon virgilien », Dictynna [en ligne], 7, 2010. Nous avons entrepris une étude sur le centon Europa, inspirée par la même hypothèse (dans ce centon virgilien à sujet ovidien, Ovide est la principale « cible » intertextuelle ; jusqu’où cela va-t-il néanmoins ?).
40 Pour le relevé des emprunts effectués par l’auteur du Culex, par exemple, à l’œuvre d’Ovide, on pourra se reporter au chapitre « Der Culex und Ovid » de l’ouvrage de D. Güntzschel, Beiträge zur Datierung des Culex, Münster, 1972, p. 65 sq. Une éventuelle investigation sur le rôle joué par les souvenirs ovidiens dans la création d’un poème pseudo-virgilien comme le Culex devra néanmoins tenir compte, entre autres, de l’analyse récente proposée par J. Fabre-Serris sur les intertextes d’époque tardo-républicaine ou augustéenne convoqués par l’auteur du Culex : « Le Culex et la construction du mythe augustéen. Pratiques et enjeux d’un poème faussement adressé à Octave », dans M. Labate et G. Rosati (dir.), La costruzione del mito augusteo, Heidelberg, 2013, p. 285-302.
41 Dans le cas d’Orphée, le qualificatif se justifie par la place exceptionnelle de l’épyllion d’Aristée et d’Orphée dans la tradition littéraire antique et par la suite.
42 Quitte à disparaître pour réapparaître à des siècles de distance : on pense ici à la Lavinia « ressuscitée » – ou enfin née comme personnage à part entière – d’Ursula Le Guin (op. cit.), qui s’émancipe selon la volonté de Virgile même, tel qu’il apparaît dans le roman, i.e. conscient de ne pas avoir été juste avec elle en lui accordant si peu de place dans l’Énéide. La nature potentiellement ovidienne de ce roman, qui « rectifie » l’Énéide mais donc, surtout, donne la parole à une femme, serait intéressante à creuser.
43 M. Szabó, L’instant, traduit du hongrois par Ch. Philippe, Viviane Hamy, Paris, 2009, p. 13.