Les mouvements migratoires entre l’est et l’ouest de l’Allemagne : réalités et perspectives
p. 167-184
Texte intégral
1Depuis peu, l’Allemagne s’inquiète de la fuite des cerveaux vers l’étranger : comme en France, un nombre croissant de chercheurs tentent leur chance ailleurs, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et au Canada notamment. Les conséquences de ces départs pour l’avenir de l’économie nationale sont incalculables. Or, c’est précisément le même phénomène qui s’observe entre l’est et l’ouest de l’Allemagne depuis 1989, mais à une toute autre échelle. Les jeunes gens les plus qualifiés quittent les nouveaux Länder en masse à la recherche de meilleures conditions de travail à l’ouest du pays. Et ce mouvement, loin de s’effriter, comme le prévoyaient les estimations réalisées en 1992, a au contraire repris de l’ampleur à la fin des années 1990. Alors que des prévisions, publiées en 19921, tablaient sur un solde migratoire nul dès l’an 2000, il s’élève en réalité cette année-là à -76 000 et le nombre total de départs à près de 170 000. De fait, les nouveaux Länder enregistrent depuis l’ouverture des frontières en 1989 un déficit migratoire net de près de 1,7 millions, soit un total de plus de 3,5 millions de départs2. A l’est, rares sont ceux qui n’ont pas un voisin, un collègue, un membre de la famille parti à l’ouest.
2Le phénomène ne manque ainsi pas de surprendre : par sa durée, son ampleur, mais aussi, comme nous le verrons, par les groupes de population concernés. Comment s’explique cette formidable vague de départs observée depuis la chute du mur de Berlin ? Quel peut être son impact sur la société est-allemande ? Quel rôle a-t-elle pu jouer dans la profonde crise économique que traverse la région depuis ? C’est ce que la présente étude se propose d’analyser. Il s’agira ainsi de se pencher sur les spécificités de cette véritable saignée que subit l’est de l’Allemagne depuis la chute du mur de Berlin, d’en étudier les causes, puis de cerner les conséquences démographiques et économiques que ces départs ont pu avoir sur les nouveaux Länder.
3L’étude a soulevé un certain nombre de problèmes. Tout d’abord, comment considérer la ville de Berlin ? Faut-il vraiment intégrer les déplacements de Berlin-ouest vers le Brandebourg dans les mouvements migratoires est-ouest, alors qu’il s’agit d’un simple phénomène de sub-urbanisation qui s’est beaucoup développé depuis la réunification ? De la même manière, des habitants de la partie occidentale de Berlin se sont installés dans l’est de la ville en raison du niveau plus bas des loyers, tandis que des résidents de l’est de l’agglomération ont fait le choix inverse, en particulier dans les premiers temps après la chute du mur. Cette question se double d’un problème statistique : jusqu’en 1999, les statistiques opèrent une distinction entre Berlin-est et Berlin-ouest et intègrent Berlin-est aux nouveaux Länder. A partir de 2000, l’Office fédéral de la statistique a décidé d’abandonner la distinction entre les deux parties de la ville – un choix qui s’explique précisément par la multiplication des déplacements entre les deux parties de Berlin – et ne fournit plus de données que pour la capitale dans son ensemble. Or selon les statistiques, Berlin est tantôt associé aux nouveaux Länder, tantôt pas, et parfois traité séparément, ce qui ne facilite pas l’analyse de l’évolution des nouveaux Länder dans leur ensemble. En outre, nous ne disposons malheureusement pas de données sur l’ampleur des retours. Or ceux-ci semblent avoir joué un rôle non négligeable dans le flux des arrivées de l’ouest3. Enfin, il faut souligner qu’il existe peu d’études sur les déterminants du mouvement migratoire est-ouest4 .
Caractéristiques du mouvement de départs
4En premier lieu, le principe de départs vers l’ouest n’a rien de nouveau. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands partent s’installer à l’ouest, mouvement qui va s’amplifier après la fondation de la RDA et se poursuivre malgré la construction du mur de Berlin en 1961. La RDA enregistre 3,8 millions de départs entre 1950 et 1961 auxquels s’ajoutent 600 000 entre 1962 et 19885. Ainsi, malgré un solde naturel positif de plus d’un million, la population de la RDA n’a pas cessé de diminuer jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989 (voir graphique 1) .
Ampleur des départs, faiblesse des arrivées
5Qu’en est-il après la chute du mur de Berlin ? Le mouvement se divise en quatre phases (voir graphique 2). De 1989 à 1991, on observe une vague importante de départs (plus d’un million en trois ans), alors que le nombre d’arrivées reste très faible, de sorte que le solde migratoire est très déficitaire. De 1992 à 1997, le nombre de départs diminue progressivement, passant de plus de 200 000 à 167 000, tandis que les arrivées augmentent. Le solde migratoire est ainsi pratiquement nul en 1997. De 1997 à 2001, les départs reprennent, atteignant près de 200 000 en 1999 et en 2001, tandis que les arrivées reculent6. Les nouveaux Länder enregistrent à nouveau un solde migratoire négatif de près de 100 000 en 2001. A partir de 2002, le mouvement des départs se stabilise avec un recul progressif des départs à 136 000 en 2006, tandis que les arrivées se maintiennent à un niveau bas. Depuis 2003, l’est de l’Allemagne continue de perdre environ 50 000 personnes par an. Ces pertes ne sont pratiquement pas compensées par le solde migratoire avec l’étranger qui n’est que faiblement positif : il s’est élevé en 2006 à 2182 seulement. Par conséquent, le déficit migratoire reste important : les nouveaux Länder font face à 3,57 millions de départs entre 1989 et 2006 pour 1,89 millions d’arrivées, soit une perte nette de 1,68 millions d’individus. Les nouveaux Länder ont perdu plus de 10 % de leur population par émigration.
6Si on compare les nouveaux Länder à la Rhénanie du Nord – Westphalie qui présente un chiffre de population proche de l’est du pays, on constate que ce sont les arrivées qui font la différence. La Rhénanie du Nord – Westphalie a enregistré 136 000 départs en 2005, soit un volume équivalent à celui des nouveaux Länder en 2005-2006 . En revanche, elle a accueilli la même année 146 000 personnes ce qui lui permet de compenser les départs contrairement aux nouveaux Länder. En d’autres termes, aujourd’hui, ce n’est pas le volume des départs enregistrés dans les nouveaux Länder qui est inquiétant, mais la faiblesse du flux des arrivées.
Une population jeune
7En second lieu, quelle population est concernée par ce mouvement migratoire ? Tout d’abord, les départs concernent une population jeune. Entre 1989 et 2006, près de la moitié des migrants, partis s’installer à l’ouest, sont âgés de 18 à 29 ans, alors qu’ils ne représentent que 18 % de la population est-allemande de 19897. La tranche des 30-49 ans constitue un bon quart des départs, ce qui correspond à leur poids relatif dans la population est-allemande, tandis que les mineurs sont légèrement sous-représentés, ce qui suggère une proportion un peu moins importante de familles dans les départs vers l’ouest. Enfin, les personnes âgées sont très nettement sous-représentées. De plus, ce déséquilibre s’accentue depuis quelques années, puisque la part des 18-24 ans se situe entre 34 % et 35 % depuis 2003, tandis que celle des 25-29 ans est passée progressivement à 21 % en 2006 (voir graphique 3).
8Cette tendance au départ d’une population jeune est d’autant plus marquée que les arrivées, nettement moins nombreuses que les départs, comme on a pu le voir, concernent plutôt des personnes plus âgées : les 18-29 ans en constituent 40 % (contre 45 % des départs), les 30-49 ans 30 % (contre 26,5 % des départs), tandis que les personnes âgées de 50 ans et plus représentent 13,5 % des arrivées (contre une part de 9,2 % dans les départs). Il est à noter que les personnes âgées de 65 ans et plus sont les seules à afficher un solde migratoire équilibré8 .Les familles sont sous-représentées étant donné la plus faible part des enfants dans les arrivées. Soulignons pour finir que la part des jeunes a cependant également progressé dans les arrivées au fil du temps (voir graphique 4), puisque la tranche des 18-29 ans constitue 46 % des arrivées en 2006 (contre 55 % des départs), montrant par là que le mouvement migratoire touche, dans son ensemble, surtout une population jeune.
Une dominante féminine
9Par ailleurs, on constate une forte prépondérance féminine dans le solde migratoire : le mouvement de départs concerne d’abord davantage les hommes, mais très rapidement le phénomène s’inverse, ce qui semble surtout lié aux retours (voir graphique 5). Les nouveaux Länder enregistrent en effet un nombre de départs pratiquement équivalent chez les hommes et chez les femmes à partir de 1991, tandis qu’on constate un décalage dans les arrivées d’hommes et de femmes, en particulier entre 1990 et 2000. Ainsi, entre 1988 et 2006, la partie orientale de l’Allemagne accueille 235 000 hommes de plus que de femmes, sur un total de 1,9 millions de personnes, soit une proportion d’hommes de 56,2 % (et de femmes de 43,8 %) dans le flux d’arrivées.
10En bref, ce qui distingue ce mouvement migratoire, c’est avant tout sa durée et sa constance, son ampleur, liée au faible niveau des arrivées, enfin sa sélectivité, puisqu’il concerne une population jeune et majoritairement féminine. Enfin, on note depuis peu une évolution vers un mouvement migratoire plus classique avec des pics en été et en début d’année, un rééquilibrage dans la proportion hommes – femmes et un affaiblissement progressif du mouvement de départs vers l’ouest, tandis que les déplacements interrégionaux reprennent de l’ampleur.
Facteurs du mouvement migratoire est-ouest
Des motifs politiques
11Ce qui distingue également le mouvement migratoire étudié de l’immigration observée en RFA depuis les années 1960 est le rôle des événements politiques. L’immigration varie sur les dernières décennies en fonction de la situation économique propre à l’Allemagne de l’Ouest : la baisse du chômage, la reprise économique favorisent l’afflux d’immigrés. Rien de tel avec la RDA dont les départs correspondent à des facteurs avant tout politiques, tels que la guerre froide, la construction du mur de Berlin qui met un coup d’arrêt aux départs vers l’ouest, et la chute du mur de Berlin, qui relance les départs vers l’ouest (voir graphique 6). Wolfgang Schäuble souligne ainsi le lien étroit entre la pression démographique et le mur de Berlin : « lorsque le nombre de migrants de la RDA dépassa, en 1961, le chiffre mensuel de 30 000, le bloc de l’est se vit amené à construire le mur de Berlin. Lorsqu’à l’automne 1989, ce chiffre atteint un niveau bien supérieur, il conduisit à la chute du mur ». Siegfried Grundmann souligne aussi le lien étroit entre le mouvement migratoire est-ouest et l’histoire de la RDA9.
12Cette tendance se confirme avec l’ouverture des frontières en 1989 : l’évolution du mouvement migratoire mensuel est-ouest montre très nettement l’impact des événements politiques : la chute du mur s’accompagne d’une envolée des départs ; ceux-ci diminuent considérablement en avril 1990, suite aux élections qui apportent une victoire au camp favorable à une unification rapide. Ils regagnent en vigueur après l’union monétaire de juillet 1990, qui facilite l’intégration des Allemands de l’est en RFA, mais ils reculent de nouveau à partir d’octobre, suite à la réunification10 .
13Le facteur politique ressort également d’une étude réalisée entre 1989 et 1990 sur les motifs qui ont poussé les « Übersiedler », ces migrants de nationalité allemande partis de RDA pour s’installer en RFA, à se rendre à l’ouest : ils citent en premier la situation politique, puis leur liberté personnelle. Les départs en 1989 s’expliquent par conséquent avant tout par la crainte de manquer une opportunité de partir pour l’ouest, en d’autres termes, par l’incertitude liée à la réunification11 .C’est pourquoi l’un des critères principaux déterminant le choix de la destination est la proximité. Les migrants se dirigent en priorité vers le Land de la RFA le plus proche : ils quittent majoritairement le Mecklembourg – Poméranie occidentale pour le Schleswig-Holstein, le Brandebourg pour Berlin-ouest, la Saxe-Anhalt pour la Basse-Saxe et la Thuringe et la Saxe pour la Bavière12 .
14De fait, l’ouverture des frontières de la RDA, en 1989, a déclenché une immense vague de départs vers l’ouest, un phénomène propre à cet Etat, et qui est bien loin d’avoir connu une telle ampleur dans les autres pays du bloc de l’Est. Pour la seule année 1990, l’Allemagne de l’est recense quelques 342 000 départs. Contrairement aux autres pays de l’ancien bloc soviétique, la RDA ne présentait en effet guère d’identité culturelle et linguistique propre, susceptible d’ancrer la population dans la région. Seul le choix de l’idéologie socialiste justifiait son existence politique et la séparait de la RFA, son voisin. A mi-chemin entre émigration et déplacements interrégionaux, cet exode exprime ainsi avant tout un rejet du système politique et économique de la RDA.
Des motifs économiques
15Or, ni l’annonce d’une accélération du processus d’unification entre les deux Etats, ni l’union politique, qui survient moins d’un an plus tard, ne parviennent à mettre un terme à ce mouvement de départs. Car, avec la concrétisation de la réunification, les motifs évoluent. Dans l’étude précitée, à partir de l’été 1990, ce sont les arguments économiques qui l’emportent : conditions de travail et niveau de vie arrivent en tête des motifs invoqués avant la situation politique et la liberté.
16Cette observation est confirmée par l’évolution des départs dans les années 1990-2000 . Le graphique 7 met bien en évidence le lien étroit entre l’évolution du chômage à l’ouest de l’Allemagne et celle du solde migratoire est-ouest. Le solde migratoire diminue en effet entre 1993 et 1997 à la faveur de la reprise économique liée à la reconstruction de l’est, tandis que l’économie stagne à l’ouest, ce qui se traduit par une forte hausse du chômage. La reprise des départs de 1998 à 2001 coïncide avec la baisse du chômage à l’ouest. Durant cette période, le taux de chômage atteint, en revanche, un niveau très élevé à l’est. A partir de 2002, bien que la situation économique reste difficile à l’est, les départs reculent, car avec la reprise du chômage à l’ouest, les perspectives d’y trouver un emploi se détériorent. La part croissante des 15-24 ans dans les départs pourrait s’expliquer par la difficulté à trouver une place d’apprentissage, qui conduit un nombre important de jeunes à terminer leur formation professionnelle à l’ouest13 .
17Cette évolution dans les motifs ressort enfin de l’analyse des destinations choisies par les Allemands de l’Est : outre le facteur de la proximité, ils optent de préférence pour des Länder dont le niveau de chômage est bas (Bavière et Bade-Wurtemberg), pour les villes-Etat comme Berlin et Hambourg qui se caractérisent par une plus forte concentration d’emplois, de bonnes infrastructures et un niveau de salaires supérieur, et enfin pour les Länder les plus étendus comme la Bavière ou la Rhénanie du Nord – Westphalie qui pourraient offrir de meilleures perspectives professionnelles. Ainsi, entre 1991 et 2003, 64 % des départs ont eu lieu vers le sud, 15 % vers le centre et 20 % vers le nord14 .
18Un élément moteur de la reprise des départs à la fin des années 1990 est la dégradation de la situation économique dans l’est, la difficulté à trouver un emploi. Ainsi, en Saxe-Anhalt, le nombre d’actifs a reculé de 40 % entre 1989 et 200115. Le niveau élevé du chômage – encore 17,3 % en 2006 – a donc joué un rôle majeur dans les départs vers l’ouest.
19Le glissement des motifs politiques vers des critères économiques traduit l’évolution vers un mouvement migratoire plus classique : les départs sont motivés par des conditions économiques jugées meilleures dans le pays ou la région d’accueil.
Pourquoi davantage de femmes ?
20Les avis des démographes divergent en partie sur cette question, certains affirmant que les femmes sont plus disposées à la mobilité, d’autres affirmant le contraire16 . Dans la mesure où la prépondérance féminine intervient essentiellement à partir de 1991, il peut s’agir là en partie de regroupement familial, les hommes, partis en « éclaireurs », faisant venir leur famille après avoir trouvé un emploi. En outre, on constate surtout une surreprésentation des hommes dans les retours. Les départs des femmes prennent plus souvent un caractère définitif. Enfin, il faut souligner le niveau très élevé du chômage chez les femmes, en particulier les plus jeunes. Les femmes semblent rencontrer plus de difficultés à trouver un emploi à l’est qu’à l’ouest, alors même qu’elles présentent des résultats scolaires et un niveau de formation globalement supérieurs à ceux des hommes17.
Conséquences
Démographiques
21L’exode observé dans les nouveaux Länder se traduit par un net recul de la population : pour les nouveaux Länder sans Berlin, elle a reculé de 15,15 millions à 13,24 millions, soit une diminution de 1,9 million d’habitants entre 1989 et 2006, ce qui représente plus d’un huitième de la population est-allemande de 1989 (sans Berlin). Le solde migratoire représente 60 % dans la baisse de la population enregistrée depuis 198918.
22Par ailleurs, l’émigration vers l’ouest s’accompagne d’un vieillissement accéléré. Il y a à cela plusieurs raisons. En premier lieu, les départs concernent majoritairement une population jeune, c’est moins le cas des retours – qui plus est moins nombreux –, ce qui se traduit par une modification sensible de la structure par âge. La tranche des 20-39 ans a enregistré un recul de 1,43 million de personnes entre 1989 et 2006, soit une baisse de plus de 30 %. Les groupes les plus touchés sont les personnes âgées de 25 à 29 ans (-36,8 %) et de 30-34 ans (-42,3 %)19. Les classes d’âge de 20 à 39 ans ne constituent plus que 24,6 % de la population est-allemande de 2006 contre une proportion de 30,9 % en 1989 (voir graphique 8) .
23Le graphique fait également bien apparaître la forte baisse des moins de 15 ans, liée à l’effondrement de la natalité dans les nouveaux Länder depuis 1990. Leur nombre est passé de 2,95 millions à 1,37 million en l’espace de 17 ans, soit un recul de plus de moitié. Il ne représente plus que 10,3 % de la population contre une proportion de 19,5 % en 1989, ce qui a également fortement contribué au vieillissement démographique des nouveaux Länder.
24En second lieu, comme cette baisse concerne les classes d’âge les plus fécondes, elle se répercute aussi sur la natalité. La structure par âge est en effet nettement moins favorable aux naissances. Le nombre de naissances a ainsi davantage baissé que l’indice synthétique de fécondité : entre 1989 et 1994, cet indice a reculé de 50 %, contre une baisse de 60 % du nombre de naissances. A partir de 1994, les naissances reprennent : jusqu’en 2000, l’indice synthétique de fécondité augmente alors de 57 % contre une hausse de 43 % des naissances. Depuis 2001, alors qu’il poursuit sa progression à un rythme plus lent, pour se stabiliser depuis 2004 à 1,3 enfant par femme20, le nombre de naissances diminue légèrement entre 2001 et 2006. Une part du recul des naissances est lié aux départs vers l’ouest.
25Enfin, dans la mesure où le mouvement migratoire est-ouest touche davantage les femmes, il est à l’origine d’un déséquilibre entre les deux sexes, en particulier aux classes d’âge les plus fécondes. Les nouveaux Länder comptent 120 hommes pour 100 femmes dans la tranche d’âge des 27 ans (voir graphique 9) . Les zones rurales sont plus particulièrement touchées, notamment en Poméranie occidentale et dans l’est de la Saxe, alors qu’on constate une surreprésentation des femmes dans les grandes villes telles que Berlin, Erfurt, Halle ou Leipzig21 . Ce déséquilibre a un impact aussi bien sur les mariages et les unions que sur les naissances. Cette tendance est accentuée par l’arrivée à l’âge adulte des classes creuses nées entre 1972 et 1976, âgées aujourd’hui de 32 à 36 ans.
26L’évolution de la pyramide des âges est tout à fait étonnante : il est stupéfiant d’observer de tels changements en si peu de temps en période de paix. Avec le net recul des personnes âgées de 20 à 40 ans et l’effondrement des naissances, tout se passe comme si les nouveaux Länder sortaient d’une période de guerre (voir graphique 10).
27Le vieillissement démographique se traduit par une plus forte progression du rapport de dépendance des personnes âgées à l’est. Ce taux indique le rapport entre les personnes âgées de 60 ans et plus et les personnes en âge d’activité, c’est-à-dire âgées de 20 à 59 ans. Il atteint 49,1 % en 2006 contre 33,2 % en 1989, soit une progression de près de moitié, tandis que le rapport de dépendance des personnes âgées de moins de 20 ans est passé de 45,6 % à 29,1 %. Ainsi le rapport entre ces deux taux s’est pratiquement inversé (voir graphique 11).
28Les pronostics sur l’évolution démographique des nouveaux Länder sont particulièrement inquiétants : La part des plus de 60 ans devrait progresser de 67 % d’ici 2050 et représenter 44,9 %, soit près de la moitié, de la population en 2050 (contre une part de 39,5 % à l’ouest). Celle des personnes âgées de plus de 80 ans devrait augmenter de 270 % pour constituer 17 % de la population de la partie orientale du pays. La population est-allemande devrait passer de 13,24 millions d’habitants en 2006 (sans Berlin) à 9,13 millions en 2050, soit un recul de 31 % – ce qui est tout à fait considérable -, contre une baisse de 13,7 % à l’ouest. Le rapport de dépendance atteindrait, à l’est, 115,8 % en 2050 contre 87,2 % dans la partie occidentale du pays (voir graphique 12)22. Il est à noter que l’Office fédéral de la statistique a considérablement revu à la hausse ses estimations concernant le vieillissement démographique attendu dans les nouveaux Länder par rapport aux projections réalisées en 2003 seulement, ce qui souligne à quel point le vieillissement s’est encore accéléré ces dernières années, en particulier dans l’est de l’Allemagne23 .
Structurelles
29Par ailleurs, cette vague de départs se traduit par une baisse de densité dans les nouveaux Länder, renforcée par des déplacements régionaux importants depuis 1992. D’une part, les campagnes se dépeuplent au profit des villes. Ce n’est pas nouveau en soi : du temps de la RDA, il était possible d’établir une relation entre la taille de la ville et son taux d’accroissement. Le développement des grands centres urbains était lié, en particulier, à la politique de logement et d’industrialisation du gouvernement. Mais l’urbanisation s’accélère après la réunification, en raison du net recul de la population active dans le secteur primaire. Ainsi, en Saxe-Anhalt, le nombre d’actifs dans le secteur primaire s’est effondré entre 1989 et 2001 de 81,5 %25. Certaines régions se vident au profit de zones urbaines : par exemple la région de Neubrandenburg au profit de celle de Rostock. L’urbanisation est également accélérée par les arrivées de l’ouest qui profitent aux régions les plus industrialisées (Leipzig, Dresde), mais aussi aux capitales régionales en général et tout particulièrement à la ville de Berlin (arrivée de fonctionnaires, d’hommes politiques, de juristes, d’entrepreneurs, de chercheurs). Se développent également les secteurs en bordure des anciens Bundesländer avec l’essor du travail pendulaire : celui-ci est estimé à 300 000 entre les nouveaux Länder et l’ouest, auxquels s’ajoute un effectif estimé à 200 000 entre Berlin-est et le Brandebourg et Berlin-ouest26 .Parallèlement se développe un phénomène de sub-urbanisation. On assiste à une vague de départs des grandes villes vers les banlieues27 .Les villes de Halle, Magdebourg, Dessau sont particulièrement touchées, mais aussi Berlin (est et ouest), dont les actifs partent s’installer dans le Brandebourg. Cette tendance est renforcée par les programmes de construction développés dans les zones suburbaines.
30Or cette évolution soulève plusieurs problèmes. D’une part, les grandes villes s’appauvrissent, car ce sont les couches aisées qui s’installent en banlieue et les groupes de population les plus dynamiques qui partent à l’ouest. La proportion de bénéficiaires de l’aide sociale a donc considérablement augmenté, faisant peser sur un nombre plus restreint de salariés des charges plus lourdes. Les recettes fiscales reculent, des appartements restent inoccupés et la consommation baisse, autant de facteurs qui mettent en péril le financement de l’entretien des infrastructures techniques et sociales. De même, les zones rurales, déjà structurellement défavorisées, s’affaiblissent. Ces régions, comme le sud du Mecklembourg – Poméranie occidentale, sont ainsi confrontées à un cercle vicieux : la diminution des services que leur imposent les départs croissants (fermeture de crèches, de jardins d’enfants, diminution de l’offre culturelle, etc.) dans ces secteurs moins développés s’accompagne d’une hausse du chômage28 .
31Enfin, les nouveaux Länder subissent une importante perte de main d’œuvre qualifiée au profit de l’ouest ou de certains pôles à l’est (Dresde, Leipzig). D’ores et déjà, certaines entreprises de l’industrie est-allemande ne parviennent plus à recruter du personnel qualifié, comme l’a établi une étude menée par la chambre allemande de commerce et d’industrie, alors même que le chômage reste très élevé. Les actifs occupés ne représentent plus que 42 % de la population (7 millions). Un phénomène qui devrait s’aggraver avec l’arrivée à l’âge adulte en 2009 des classes creuses nées depuis 1991. On assiste ainsi à un changement de structure sociale.
Conclusion
32L’Allemagne de l’Est a subi, depuis la chute du mur de Berlin, un véritable exode. De fait, l’ouverture des frontières de la RDA, en 1989, a déclenché une immense vague de départs vers l’ouest, un phénomène propre à cet Etat et qui est loin d’avoir connu une telle ampleur dans les autres pays du bloc de l’Est. De fait, ce mouvement se distingue des grands courants migratoires par sa dimension politique, mais aussi par son ampleur, sa durée, et une prédominance féminine. On peut cependant parler depuis peu d’une normalisation. En témoignent le rééquilibrage entre les sexes auquel on assiste, mais surtout l’affaiblissement progressif du nombre de départs vers l’ouest, enfin l’importance des facteurs économiques dans le choix de partir pour l’ouest. Or, l’amélioration de la situation économique en Allemagne de l’Est depuis 2006, qui se traduit par un net recul du chômage et une hausse de la croissance, laisse présager une baisse probable des départs vers l’ouest et une reprise des arrivées, d’autant plus que le potentiel migratoire devrait reculer avec l’arrivée à l’âge adulte des classes creuses nées depuis 1990.
33Avec les départs vers l’ouest et les nombreux déplacements interrégionaux qui se sont multipliés depuis une dizaine d’année, la géographie humaine de l’Allemagne de l’Est a subi des changements majeurs. Les nouveaux Länder se remodèlent : certaines régions se vident au profit d’autres, les pôles de la vie politique, économique et sociale ne sont plus les mêmes. Et les écarts se creusent. L’Allemagne de l’Est change de visage. Mais le processus est douloureux : chute de la natalité, vieillissement accéléré, baisse du nombre d’actifs vont peser de manière croissante sur la vie économique et sociale des nouveaux Länder. Tout se passe comme si, à certains égards, l’Allemagne de l’Est vivait en l’espace d’une quinzaine d’années l’évolution qu’a connu la RFA en 40 ans.
Notes de bas de page
1 Informationen zur Raumentwicklung, Heft 11/12, 1992 . Cité d’après Siegfried Grundmann : Bevölkerungsentwicklung in Ostdeutschland . Demographische Strukturen und räumliche Wandlungsprozesse seit 1945. Leske + Budrich, Opladen 1998, p. 217. Les pronostics tablent pour l’année 2000 sur un nombre total de départs et d’arrivées de 75000, d’où un solde migratoire nul.
2 Chiffres calculés d’après les données de l’Office fédéral de la Statistique, 2007.
3 Voir Grundmann, Siegfried : Bevölkerungsentwicklung in Ostdeutschland. Demographische Strukturen und räumliche Wandlungsprozesse seit 1945. Leske + Budrich, Opladen 1998, p. 195. Et Wendt Hartmut : « Wanderungen nach und innerhalb von Deutschland unter besonderer Berücksichtigung der Ost-West-Wanderungen », in : Zeitschrift für Bevölkerungsforschung 4/1993-94, p. 517.
4 Beck Grit : « Wandern gegen den Strom : West-Ost-Migration in Deutschland », in : Swiaczny Frank, Haug Sonja : Bevölkerungsgeographische Forschung zur Migration und Integration. BiB, Wiesbaden 2004, p. 95-111 ; Grobecker Claire : « Bevölkerungsentwicklung 2004 », in : Wirtschaft und Statistik 12/2005, p. 1261-1272 ; Grundmann Siegfried : Bevölkerungsentwicklung in Ostdeutschland. Demographische Strukturen und räumliche Wandlungsprozesse seit 1945. Leske + Budrich, Opladen 1998 ; Gückel Bernhard : « Im Osten nicht viel Neues : der Bevölkerungsrückgang setzte sich auch 2005 fort », in : BiB-Mitteilungen 03/2006, p. 12-14 ; Heiland Frank : « Trends in east-west german migration from 1989 to 2002 », in : Demographic Research, volume 11, article 7, p. 173-193 ; Kröhnert Steffen, Medicus Franziska, Klingholz Reiner : Die demografische Lage der Nation. Wie zukunftsfähig sind Deutschlands Regionen ? Daten, Fakten, Analysen, Berlin-Institut für Bevölkerungsentwicklung, dtv, München 2006 ; Kroll Georgia : « Migration und Arbeitsmarkt im Kontext der regionalen Bevölkerungsentwicklung von Sachsen-Anhalt », in : Acta universitatis Carolinae Geographica, n° 1/2003, p. 193-202 ; Mai Ralf : Die Alten der Zukunft . Eine bevölkerungsstatistische Datenanalyse . BiB Band 32 . Leske + Budrich, Opladen 2003 ; Mai Ralf : « Binnenwanderungen zwischen den Bundesländern 1950-2003 », in : BiB-Mitteilungen 04/2004, p. 23-30 ; Mai Ralf : Abwanderung aus Ostdeutschland. Peter Lang, Frankfurt am Main, 2004 ; Mai Ralf, Manuela Schon : « Binnenwanderungen zwischen Ost-und Westdeutschland », in : BiB-Mitteilungen 04/2005, p. 25-34. http://www.bib-demographie.de/publikat/bib-mit4_2005.pdf ; Mau Steffen, Zapf Wolfgang : « Eine demografische Revolution in Ostdeutschland ? » In : ISI (Informationsdienst Soziale Indikatoren), 10/1993 ; Münz Rainer, Ulrich Ralf : « Les migrations en Allemagne : 1945-1996 », in : Revue européenne des migrations internationales, volume 14, 2/1998, p. 173-210 ; Salles Anne : « L’emploi des seniors en France et en Allemagne : une question démographique ». In : Brigitte Lestrade (dir.) : L’emploi des seniors. Les sociétés européennes face au vieillissement de la population active, L’Harmattan 2006, p. 165-189 ; Schlömer Claus : « Binnenwanderungen seit der deutschen Einigung », in : Raumforschung und Raumordnung, 2/2004, p. 96-108 ; Statistisches Bundesamt (dir.) : Sonderreihe mit Beiträgen für das Gebiet der ehemaligen DDR. Heft 3. Bevölkerungsstatistische Übersichten 1946 bis 1989, Wiesbaden 1994 ; id. (dir.) : Bevölkerung Deutschlands bis zum Jahr 2050 . Ergebnisse der 10 . Koordinierten Bevölkerungsvorausberechnung, Wiesbaden 2003 ; id. : Bevölkerung Deutschlands nach Bundesländern bis 2050 . Ergebnisse der 11. koordinierten Bevölkerungsvorausberechnung nach Ländern, Wiesbaden 2007 ; Treibel Annette : Migration in modernen Gesellschaften . Soziale Folgen von Einwanderung und Gastarbeit . Grundlagentexte Soziologie . Juventa Verlag, Weinheim et Munich 1990 ; Wendt Hartmut : « Wanderungen nach und innerhalb von Deutschland unter besonderer Berücksichtigung der Ost-West-Wanderungen », in : Zeitschrift für Bevölkerungsforschung 4/1993-94, p. 517-540 ; id., Andreas Heigh (dir.) : Ausländerintegration in Deutschland : Vorträge auf der 2. Tagung des Arbeitskreises„ Migration, Integration, Minderheiten“der Deutschen Gesellschaft für Bevölkerungswissenschaft, Berlin, 14. und 15. Oktober 1999, BIB-Materialien zur Bevölkerungswissenschaft, Bundesinstitut für Bevölkerungsforschung, Wiesbaden 2000 ; Werz Nikolaus (dir.) : Abwanderung und Migration in Mecklenburg und Vorpommern . VS Verlag, Wiesbaden 2004.
5 Münz Rainer, Ulrich Ralf : « Les migrations en Allemagne : 1945-1996 », in : Revue européenne des migrations internationales, volume 14, 2/1998, p. 179. Voir aussi Mai Ralf : Die Alten der Zukunft. Eine bevölkerungsstatistische Datenanalyse. BiB Band 32. Leske + Budrich, Opladen 2003, p. 40.
6 A partir de 2000, Berlin est intégré aux statistiques des nouveaux Länder, ce qui explique en partie la baisse des arrivées : un tiers des arrivées correspondaient en effet aux déplacements de Berlin-ouest vers le Brandebourg, qui ne sont désormais plus comptabilisées dans le mouvement migratoire est-ouest. Une faible part de la baisse des départs est également imputable à ce changement statistique.
7 De 1989 à 2006, les personnes âgées de 18 à 24 ans constituent 30 % des départs, contre une part de 10 % dans la population de 1989. La tranche des 25-29 ans en représente 15 %, contre une proportion de 8 % dans la population est-allemande de 1989.
8 L’arrivée de retraités est peut-être liée au fait que du temps de la RDA, seuls les retraités étaient autorisés à quitter le pays, de sorte qu’ils constituaient la majorité des départs vers l’ouest. Il est donc possible qu’une partie d’entre eux ait choisi de revenir après la réunification.
9 Wolfgang Schäuble : Der Vertrag. Wie ich über die deutsche Einheit verhandelte . DVA, Stuttgart 1991, p. 65. Siegfried Grundmann ajoute : « La RDA n’existe qu’avec et par le mur [de Berlin]. La fin du mur fut aussi la fin de la RDA. Les mouvements migratoires est-ouest sont si étroitement liés à l’histoire de la RDA qu’on pourrait, dans une certaine mesure, définir celle-ci comme l’histoire de mouvements migratoires imposés, empêchés par la force et tolérés à contrecœur. Les motifs qui conduisirent autrefois à la construction du mur furent en définitive aussi ceux qui le firent tomber ». Grundmann Siegfried, op. cit., p. 153.
10 Voir Münz Rainer, Ulrich Ralf, op. cit., p. 181 .
11 Heiland Frank : « Trends in east-west german migration from 1989 to 2002 », in : Demographic Research, volume 11, article 7, p. 173-193.
12 Heiland Frank, op. cit., p. 177.
13 Les difficultés à trouver une place d’apprentissage pourraient être liées à l’arrivée à l’âge de 15-18 ans des classes d’âge plus nombreuses nées entre 1976 et 1986. Selon G. Kroll, seuls 50 % à 60 % des élèves trouvent une place d’apprentissage. Kroll Georgia, « Migration und Arbeitsmarkt im Kontext der regionalen Bevölkerungsentwicklung von Sachsen-Anhalt », in : Acta universitatis Carolinae Geographica, n° 1/2003, p. 193-202.
14 Mai Ralf, « Binnenwanderungen zwischen den Bundesländern 1950-2003 », in : BiB-Mitteilungen 04/2004, p. 26.
15 Kroll Georgia, op. cit., p. 197 .
16 Voir Grundmann, op. cit., p. 190 et Mai Ralf, Manuela Schon : « Binnenwanderungen zwischen Ost- und Westdeutschland », in : BiB-Mitteilungen 04/2005, p. 25.
17 Kröhnert Steffen, Medicus Franziska, Klingholz Reiner : Die demografische Lage der Nation. Wie zukunftsfähig sind Deutschlands Regionen ? Daten, Fakten, Analysen, Berlin-Institut für Bevölkerungsentwicklung, dtv, München 2006, 192 p.
18 Calculé d’après les données du Statistisches Bundesamt citées dans Mai Ralf, « Binnenwanderungen zwischen den Bundesländern 1950-2003 », op. cit., p. 28.
19 Calculé d’après les données de l’Office fédéral de la statistique (Statistisches Bundesamt) .
20 L’indice synthétique de fécondité a désormais pratiquement rejoint le niveau des anciens Länder. En 2006, il se situe à 1,30 enfant par femme à l’est et à 1,34 à l’ouest.
21 Kröhnert Steffen, Medicus Franziska, Klingholz Reiner, op. cit. Kurzfassung, graphique p. 7.
22 Statistisches Bundesamt : Bevölkerung Deutschlands nach Bundesländern bis 2050. Ergebnisse der 11. koordinierten Bevölkerungsvorausberechnung nach Ländern, Wiesbaden 2007. Il s’agit ici de l’hypothèse centrale basée sur une estimation moyenne de la fécondité (1,4 enfant par femme dans les deux parties de l’Allemagne), une estimation moyenne de l’évolution de l’espérance de vie et une estimation basse de l’immigration (soit un solde migratoire de 100 000 par an, ce qui est supérieur au solde migratoire que connaît l’Allemagne ces dernières années). Les données concernant l’est de l’Allemagne ne comprennent pas Berlin à partir de 2000. Le rapport de dépendance des personnes âgées de 65 ans et plus est estimé à 80,2 % pour 2050 dans la partie orientale du pays contre un taux de 62,1 % à l’ouest. Voir aussi Mai Ralf : Die Alten der Zukunft. Eine bevölkerungsstatistische Datenanalyse, op. cit., p. 79 et 96.
23 Statistisches Bundesamt (dir.) : Bevölkerung Deutschlands bis zum Jahr 2050. Ergebnisse der 10.
koordinierten Bevölkerungsvorausberechnung, Wiesbaden 2003. Voir Salles Anne : « L’emploi des seniors en France et en Allemagne : une question démographique ». In : Brigitte Lestrade (dir.) : L’emploi des seniors. Les sociétés européennes face au vieillissement de la population active, L’Harmattan 2006, p. 165-189.
24 Le graphique indique l’évolution avérée du rapport de dépendance des personnes âgées de 60 et plus et des jeunes de moins de vingt ans de 1990 à 2006, puis, de 2010 à 2050, les projections réalisées par l’Office fédéral de la statistique en 2006 à partir des données démographiques au 31.12.2005 . Il s’agit ici de l’hypothèse centrale (voir note 21) Les données concernant l’est de l’Allemagne ne comprennent pas Berlin à partir de 2000. Statistisches Bundesamt : Bevölkerung Deutschlands nach Bundesländern bis 2050. Ergebnisse der 11. koordinierten Bevölkerungsvorausberechnung nach Ländern, Wiesbaden 2007.
25 Kroll Georgia, op. cit., p. 197.
26 Wendt Hartmut, op. cit., p. 529-533.
27 Grobecker Claire : « Bevölkerungsentwicklung 2004 », in : Wirtschaft und Statistik 12/2005, p. 1261-1263 .
28 Beck Grit : « Wandern gegen den Strom : West-Ost-Migration in Deutschland », in : Swiaczny Frank, Haug Sonja : Bevölkerungsgeographische Forschung zur Migration und Integration. BiB, Wiesbaden 2004, p. 95-111. Kroll Georgia, op. cit., p. 193-197.
Auteur
Maître de conférences à l’Université de Paris IV
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
La RDA et la société postsocialiste dans le cinéma allemand après 1989
Hélène Camarade, Elizabeth Guilhamon, Matthias Steinle et al. (dir.)
2018
Saisir le terrain ou l’invention des sciences empiriques en France et en Allemagne
Jean-Louis Georget, Gaëlle Hallair et Bernhard Tschofen (dir.)
2017
Fuite et expulsions des Allemands : transnationalité et représentations, 19e-21e siècle
Carola Hähnel-Mesnard et Dominique Herbet (dir.)
2016
Civilisation allemande
Bilan et perspectives dans l'enseignement et la recherche
Hans-Jürgen Lüsebrink et Jérôme Vaillant (dir.)
2013
RDA : Culture – critique – crise
Nouveaux regards sur l’Allemagne de l’Est
Emmanuelle Aurenche-Beau, Marcel Boldorf et Ralf Zschachlitz (dir.)
2017
Le national-socialisme dans le cinéma allemand contemporain
Hélène Camarade, Elizabeth Guilhamon et Claire Kaiser (dir.)
2013
Le premier féminisme allemand (1848-1933)
Un mouvement social de dimension internationale
Patrick Farges et Anne-Marie Saint-Gille (dir.)
2013
France-Allemagne
Figures de l’intellectuel, entre révolution et réaction (1780-1848)
Anne Baillot et Ayşe Yuva (dir.)
2014
La laïcité en question
Religion, État et société en France et en Allemagne du 18e siècle à nos jours
Sylvie Le Grand (dir.)
2008
Migrations et identités
L’exemple de l’Allemagne aux XIXe et XXe siècles
Jean-Paul Cahn et Bernard Poloni (dir.)
2009