Avant-propos
p. 7-15
Texte intégral
Formes et contenus
1Nous présentons dans ce volume un ensemble de textes portant sur le dialogue philosophique considéré comme un genre textuel1. S’intéresser aux genres est une façon d’attirer l’attention sur le rôle joué par les formes dans l’élaboration du discours philosophique, notamment écrit : on ne saurait isoler les structures d’une doctrine, ses concepts, ses thèses, ses modes démonstratifs de leur inscription dans l’épaisseur d’une langue, dans la complexité de traits stylistiques ou rhétoriques ou dans le cadre de genres textuels. Relire les dialogues des philosophes sous cet angle est une occasion de renouveler nos méthodes de lecture des œuvres de la tradition en réévaluant le rapport existant entre les « contenus » et leurs médiations langagières.
2Nous voudrions ainsi nourrir la réflexion de tous ceux, professeurs, chercheurs, étudiants, pour qui la philosophie ne saurait simplement être considérée comme un ensemble d’idées stabilisées dans des œuvres-monument. Si l’on consent à la considérer comme une activité vivante par laquelle une pensée se cherche en même temps qu'elle s’adresse à d’autres, nous serons amenés à reconsidérer la valeur et la portée de l’écriture des philosophes. Être sensible à la textualité philosophique c’est retrouver dans le texte les traces d’une double activité. Activité d’une communauté discursive, située dans le cadre d’institutions philosophiques (institutions d’enseignement, pratiques de la parole philosophique, conditions d’édition, de circulation des œuvres). Celle-ci constitue l’horizon du texte, à la fois comme sa condition d’émergence et comme ce qu’il veut transformer en y imposant de nouvelles façons de dire. Activité d'un homme ou d’une école de pensée qui utilise certaines techniques d’écriture, adapte ou invente des modes d’exposition pour conduire ses analyses, forger ses concepts, construire son système ou son antisystème dans un idiome singulier qui devrait pourtant être entendu d’une communauté universelle. La doctrine d’un philosophe ne saurait donc être considérée sans référence aux lieux et aux conditions de sa textualisation, aux formes du discours qui la mettent en œuvre, aux genres qu'elle emprunte à la littérature, aux discours religieux, juridique, scientifique.
3Pour autant, les contributions de ce volume se gardent de toute approche formaliste des formes de la philosophie, une philosophie s’élaborant nécessairement dans l’épaisseur d’une langue naturelle, quitte à en rectifier les usages ou à en reconstruire le lexique. Il s’agit donc d’envisager les formes en évitant le risque du réductionnisme formel, tout comme à l’opposé le risque d’une réduction sociologique ou psychologique qui ferait du texte la simple expression de luttes sociales ou de l’âme d’un peuple. Il s’agit plutôt de prendre en considération les modalités expressives du philosophique autant que ses structures ou procès doctrinaux. On ne dissociera pas les formes des contenus comme s’ils étaient indépendants, mais on s’efforcera au contraire de mettre au jour les modalités de leur dépendance.
Les genres textuels en philosophie
4La catégorie du genre textuel paraît particulièrement appropriée à cette investigation puisqu’elle a pour rôle d’associer étroitement les schèmes spéculatifs d’une doctrine et ses schèmes expressifs. Un genre est un modèle stabilisé d’organisation de la textualité, il offre ses contraintes pour l’exposition et l’articulation interne des contenus en s’appuyant sur les propriétés du langage : y aurait-il des dialogues sans l’inscription dans la langue des marqueurs de l’interlocution, y aurait-il des romans sans l’existence de structures morpho-syntaxiques permettant la narration ? Les genres n’existent pas dans un répertoire de formes fixé une fois pour toutes, ils naissent dans certaines conditions particulières de l’activité philosophique dont ils traduisent certains rituels. Les techniques d’apprentissage dans les écoles hellénistiques se traduisent dans les écrits des fondateurs ou des chefs d’école : les maximes épicuriennes sont autant des moyens mnémotechniques permettant au disciple avancé de retrouver un développement doctrinal systématique, qu’un vade-mecum qui permet au néophyte de commencer à transformer sa vie en récitant les préceptes du maître. La disputatio médiévale offre ses cadres d’exposition à nombre d’ouvrages de Thomas d’Aquin. Enfin, l’habitude contemporaine de l’entretien radiophonique ou télévisuel donne un nouveau type de texte philosophique. Ils participent d’une intertextualité des formes puisque les cadres génériques sont souvent empruntés à d’autres types de discours qu’ils imitent, détournent ou subvertissent. L’exposé des géomètres inspire la présentation de l’Éthique de Spinoza2, les exercices spirituels du christianisme formant à l’examen intérieur se retrouvent dans l’usage de la méditation par Descartes ou Malebranche3, Voltaire écrit des romans ou des contes philosophiques. Tantôt on emprunte un schéma générique existant, comme lorsque Descartes rédige les Principia selon les règles d’un manuel d’école, ou Gassendi la Disquisitio metaphysica en adaptant le vieux modèle pratiqué dans les Universités, tantôt on instaure une forme inédite, (au besoin en détournant un genre existant) qui devient prototypique, comme c’est le cas de Platon par rapport aux logoi socratikoi ou de Descartes par rapport aux méditations religieuses.
5On pourrait objecter que le philosophe utilise en général le traité ou l’essai, que la plupart du temps le mode d’exposition se construit en fonction des particularités internes de la doctrine. Ce serait méconnaître ou sous-estimer les aspects codifiés des pratiques et des modes d’écriture de la philosophie, avec comme présupposition qu’à l’instar de ce que veut faire croire un modèle romantique de la création littéraire, le philosophe serait un être inspiré ne dépendant d’aucun modèle. Nous isolons, par une sorte d’illusion rétrospective, les « grandes » œuvres des « grands » philosophes, sans tenir compte du fait qu’elles s’inscrivent dans une production foisonnante d’écrits divers. Que l’on songe seulement aux genres auxiliaires liés à la transmission et à la didactisation de la philosophie : résumés, recueils de textes, manuels, commentaires, doxographies. Certes, prendre en considération les genres empruntés à d’autres domaines de discours et les genres instrumentaux de la philosophie comme ceux que nous venons d’évoquer ne suffirait pas à épuiser l’inventaire des œuvres philosophiques. Chaque philosophie doit ajuster ses façons de dire à ce qu'elle dit, et pour cela doit se démarquer de façons de dire périmées : une définition nouvelle de la philosophique est solidaire de la mise en avant d’une nouvelle façon de philosopher. Les genres philosophiques jouent aussi bien leur rôle comme genres constitués que comme genres constituants.
Le dialogue philosophique : de Platon au 18e siècle : quelques repères
6Le dialogue occupe une place particulière dans une réflexion sur les genres philosophiques. Sa présence constante dans l’histoire de la philosophie depuis l’Antiquité en fait un objet d’étude offrant un échantillonnage quantitativement significatif et susceptible de donner lieu à des comparaisons, voire à certaines généralisations. Il offre par ailleurs l’avantage d’être une forme ancienne et stable, tout en se diversifiant et en s’adaptant selon les contextes sociaux et doctrinaux. On connaît son rôle dans la philosophie antique, et son retour en force dans la culture de la Renaissance. Il n’appartient pas seulement à la philosophie et se pratique dans d’autres formes de discours, littéraire, religieux ou scientifique. C’est donc l’occasion de comprendre comment la philosophie tisse sa propre histoire à travers une mémoire intime de ses formes, mémoire qui n’est jamais figée et n’empêche pas l’innovation.
7Nous ne cherchons pas cependant à proposer un historique des formes dialoguées dans leur contexte d’emploi4. Nous favorisons plutôt une réflexion méthodologique générale sur la nature et les méthodes d’investigation de la forme-dialogue ainsi que l’étude détaillée de cas exemplaires d’emploi du dialogue philosophique à des époques et chez des auteurs variés. Les textes ici rassemblés s’orientent ainsi selon deux perspectives complémentaires. Nous avons placé en tête du volume trois contributions qui se signalent par leur portée méthodologique. Elles tentent de dégager certaines caractéristiques générales du dialogue ou certains points particulièrement significatifs de son fonctionnement. Les auteurs, au-delà des exemples qu’ils utilisent, explicitent les méthodes d’investigation et de lecture qui peuvent nous aider à en comprendre la signification. Les autres textes s’organisent plutôt autour d’un auteur, d’une œuvre philosophique ou d’une période : nous les avons par commodité classés de façon chronologique afin de montrer que l’emploi du genre est constant.
8Nous proposons un seul article sur le dialogue platonicien (ch.4), en n’ignorant pas que son importance pour notre question mériterait de plus amples développements. En effet, le dialogue platonicien fixe les caractéristiques du genre, les formes imitatives ou alternatives postérieures ainsi que le formes connexes devant se définir par rapport à lui. D’autant que dans le contexte platonicien lui-même, le dialogue investit tout le champ de l’expressivité philosophique : il n’est pas employé par Platon pour des raisons contingentes, car il est en relation directe avec les schèmes doctrinaux. Nous avons consacré un volume à la forme-dialogue chez Platon et à sa réception5 et il existe déjà une littérature substantielle sur le sujet6. Nous désirons surtout, dans ce volume, insister sur la postérité du genre et sur la diversité des formes de réappropriations ou de réaménagements auxquelles il donne lieu. Le dialogue platonicien joue certes le rôle de prototype par rapport auquel les autres usages se définissent, mais il ne doit pas masquer la diversité des fonctions que le genre peut jouer dans des contextes doctrinaux très différents. D’autant que le modèle cicéronien, dérivé d’un contexte néo-académique, a fini par jouer un rôle concurrent7. Tantôt le dialogue est l’instrument privilégié d’un accès progressif à la vérité qui ne saurait être dissocié d’un effort pédagogique, d’une forme de partage, avec ses marques de sociabilité, comme c’est le cas en Italie au quattrocento (ch.5), chez Galilée (ch.6), Descartes (ch.1, 2), Leibniz (ch.1, 8) ou Shaftesbury (ch.10). On retrouve là l’influence du modèle platonicien. Tantôt, au contraire, le recours à ce genre permet aux philosophes d’opérer une double suspension. Il leur permet de suspendre leur responsabilité autoriale en offrant un substitut d’anonymat : avancer masqué derrière la multiplicité des voix que l’on donne à entendre. Corrélativement, il opère une suspension du rapport des énoncés à la vérité, puisqu’ils ne sont pas réellement assertés mais distribués synoptiquement, dans une équivalence de force argumentative. Cela traduit un contexte sceptique, ou au moins une crise des systèmes, comme c’est le cas pour G. Bruno, La Mothe le Vayer8, pour le Théophrastus Revividus (ch. 7), pour Hume (ch.9) ou pour Diderot (ch.11). La tradition lucianesque, le modèle cicéronien jouent ici pleinement leur rôle de forme source.
Dans la philosophie moderne : déclin ou renaissance du genre ?
9L’éventail chronologique choisi limite l’horizon de ce volume au dix-huitième siècle. Est-ce à dire que la forme dialoguée n’est plus employée au delà de cette période ? Loin s’en faut, comme l’attestent de nombreux exemples, de Renan à Valéry9, et, jusqu’au vingtième siècle, celui de philosophes et d’épistémologues comme Feyerabend ou Lakatos10. Mais, sans entrer réellement en désuétude, son emploi décroît au dix-neuvième siècle et se transforme au vingtième. Sans pouvoir donner ici une explication complète de ce phénomène, nous pouvons suggérer quelques hypothèses. Un auteur-philosophe ne choisit pas un mode d’exposition dans un répertoire de genres comme si le choix d’une forme dépendait des seules stratégies communicationnelles et pouvait être dissociés de ses choix doctrinaux. Il est vrai, parce qu’il s’inscrit dans une histoire et construit son identité par référence à une tradition, qu’il garde une mémoire formelle et générique des formes d’écriture pratiquées par ses prédécesseurs. Nous l’avons vu, le dialogue philosophique appartient à une « classe généalogique » des plus constantes et des mieux fixées, avec ses œuvres-sources, ses œuvres-occurrences, ses lignées distinctes reliées à des sous-modèles, ses sous-genres (comme le dialogue des morts), ses genres connexes (le banquet philosophique)11. En réutilisant ce cadre d’exposition, sans nécessairement ratifier une filiation doctrinale par rapport aux contextes d’emplois précédents, le philosophe, selon D. Maingueneau, utilise une « scénographie » qui valide indirectement son propos en lui garantissant une légitimité par référence à une scène préalable : « L’assignation d’une œuvre à un genre la situe à l’intérieur de la sphère philosophique. Il existe en effet une « sphère » constamment remodelée où sont contenues toutes les œuvres dont la trace a été conservée, une bibliothèque imaginaire dont seule une partie est accessible à partir d’un moment et d’un lieu déterminés. Se positionner, c’est mettre en relation un certain parcours de cette sphère avec la place que par son œuvre on se confère dans le champ. En écrivant des « aphorismes », Nietzsche revient par-delà la philosophie rationaliste à un genre lié à la fois aux moralistes classiques français et aux « dits » présocratiques, il trace donc un parcours dans la sphère philosophique. »12. Ces emplois ou ces refus de certaines scènes génériques assurent à un auteur son appartenance à une « histoire de la philosophie », quand bien même il s’y inscrit par une rupture apparente. En retour, l’emploi de ces genres contribue à assurer à l’archive philosophique une relative stabilité, grâce à la continuité des classes généalogiques. Histoire certes ambiguë, qu’il faut distinguer de la représentation philosophique que s’en font les philosophes eux-mêmes, par exemple sous la fiction d’une philosopha perenis liée à une perspective idéaliste. Nous faisons plutôt allusion à l’auto-constitution discursive de la philosophie comme histoire instituée, la teneur de cette historicisation étant elle-même historiquement changeante.
10Il n’en reste pas moins que cette bibliothèque idéale ne laisse pas le choix des genres à l’arbitraire ou à la fantaisie personnelle. Si l’adoption de l’exposition dialoguée est « motivée », elle l'est par un double jeu de contraintes. Tout d’abord, comme le mettent en évidence les contributions de ce volume, il existe un lien nécessaire, ou au moins non arbitraire, entre la position de schèmes doctrinaux et celle de schèmes dialogiques, entre le type de posture philosophique à l’égard de la vérité ou de la connaissance et le choix du dialogue ou d’un type de dialogue. D’autre part, les arts d’écrire dépendent des formes prépondérantes de la communication sociale et des formes institutionnelles de production, de circulation et de réception de la parole philosophique. Le dialogue philosophique au dix-septième siècle reconfigure de façon fictionnelle les marques de socialité imitées de l’idéal de l’honnête homme, anticipant une interlocution idéale qui devrait avoir cours au sein de la République des Lettres. Il s’inscrit aussi dans la littérature de combat, en développant des formes de résistance au despotisme royal ou à l’emprise de la religion. Au dix-huitième siècle il se met au service du projet des Lumières qui a besoin de développer un espace public d’interlocution élargi vers un horizon plus universel, donnant à la philosophie sa vocation « populaire ». Au dix-neuvième puis au vingtième siècles se développent de nouvelles conceptions du monde, de nouvelles façons de philosopher, de nouvelles formes d’écriture qui privilégient la narrativité ou les formes brèves sur le dialogisme. L’émergence de l’histoire comme forme de représentation du temps, le développement de grand systèmes recomposant les figures de la rationalité à travers des narrations spéculatives, à la façon de Hegel, accompagnent la prédominance du roman comme mode de structuration du récit13. On observe également, comme par une inversion de l’effort de totalisation consenti par les sciences et la philosophie, la présence de formes éclatées, susceptibles de faire pièce au « système », recours au fragment, à l’aphorisme, signes d’une irréductible dispersion. Ainsi, Kierkegaard utilise-t-il des formes romanesques ou fictionnelles, ou, par exemple, recourt à un exposé utilisant le prototype générique du Banquet philosophique dans In vino veritas pour contrecarrer la grande forme hégélienne, alors que Niezsche manie la parabole ou l’aphorisme, tandis que le romantisme de l’Atheneum fait l’apologie des formes brèves.
11Les cadres génériques de la philosophie se sont renouvelés, des formes d’exposition passent au second plan, d’autres sont exhumées, régénérées ou empruntées à d’autres domaines de discours. L’interlocution dialoguée revient sur le devant de la scène au vingtième siècle et sert de trame à de nouvelles formes d’exposition liées à l’existence de nouveaux moyens techniques de communication et de nouvelles pratiques philosophiques : il ne n’agit plus tant de dialogues « écrits » de façon quasi littéraire que d’interventions, de débats, d’entretiens, d’interview télévisuels et journalistiques qui sont livrés avec le minimum de retouches ou sont au contraire réécrits14, voire offrent une mise en abîme de la parole philosophique comme le font les « Pourparlers » de G. Deleuze15. On voit dès lors que les réactivations successives de la forme – dialogue depuis l’Antiquité (Renaissance/17-18ème/époque contemporaine) gardent un substrat formel qui se trouve réaménagé et reconfiguré dans ses aspects figuratifs, conversationnels, structurels. C’est à chaque fois une façon d’articuler de nouvelles manières de dire socialement et historiquement contraintes et de nouvelles manières de penser liées à de nouvelles configurations du savoir.
Notes de bas de page
1 Ce volume reprend pour partie certaines communications prononcées lors de journées consacrées au dialogue philosophique à l’âge moderne, organisées au CIPh en collaboration avec le CERPHI-ENS-Lyon dirigé par P. F. Moreau. On peut rapprocher de ce volume les publications du GRADPhi (Groupe de Recherche sur l’Analyse du Discours Philosophique). Ce groupe de recherche, auquel participent des philosophes, historiens de la philosophie, linguistes et spécialistes de l’analyse des discours et des textes, s’est donné pour tâche l'étude des formes discursives de la philosophie. Créé en 1993, il se réunit mensuellement, organise des journées et rencontres et propose ses travaux dans une série de publications :
L’Analyse du discours philosophique, F. Cossutta éd., Langages, no 119, sept. 1995, Paris, Larousse. Descartes et l’argumentation philosophique, F. Cossutta éd. coll. L’interrogation philosophique, dirigée par Michel Meyer. Paris, PUF, 1996.
Lire Bergson : Le possible et le réel. F. Cossutta éd., collectif du Groupe de Recherche sur l’Analyse du Discours Philosophique, coll. La Librairie du Collège International de Philosophie, Paris, PUF, 1998.
Le discours philosophique. Encyclopédie Philosophique Universelle, tome IV, sous la direction de J.-F. Mattéi, Paris, PUF, 1998. (Contributions des membres du groupe dans la partie 3 : Les formes de la philosophie).
La polémique en philosophie (la polémicité philosophique et ses mises en discours), M. Ali Bouacha, F. Cossutta, éds., avec le concours du Centre Bachelard de Recherches sur l’Imaginaire et la Rationalité, Éditions Universitaires de Dijon, Dijon, 2000.
En préparation : La fiction des philosophes et : Formules, sentences, maximes : le cas du discours philosophique.
2 Cf. J.-L. Solère « Du commencement : axiomatique et rhétorique dans l’Antiquité et au Moyen-âge », Entrer en matière. Les prologues. J. D. Dubois et B. Roussel, Paris, 1998, Éditions du Cerf.
3 E. Dubreuq « Méditation et pratique de soi chez Malebranche », Methodos, no 2, 2002.
4 Une telle histoire reste à écrire et excède les possibilités de ce volume. Soulignons qu'elle soulève des difficultés redoutables, concernant les critères de périodisation et les critères de définition du dialogue « philosophique ». En effet s’il est relativement facile d’identifier l’utilisation de la forme dialoguée chez tel ou tel philosophe inscrit dans les cadres de l’histoire de la philosophie instituée, ce l’est beaucoup moins pour les périodes où la distinction entre philosophie, littérature, science, théologie n’est pas fixée ou repose sur des critères de répartition différents des genres ou des types de discours. C’est le cas pour l’époque médiévale ou la Renaissance, surtout pour cette dernière qui confère à ce mode d’exposition un rôle privilégié. Sur ce point on peut consulter : J. Lavédrine éd. Essais sur le dialogue, publications de l’Université de Grenoble 3, 1980-1989,4 vol. ; D. Vernant éd. Du dialogue, Recherches sur la philosophie et le langage, no 14, 1992 ; S. Gellouz, Le dialogue, Paris, Presses Universitaires de France, 1992, (un index d’auteurs et de titres de dialogue, donné p. 271-291 illustre les difficultés que nous évoquons) ; R. I. Vulcan, Savoir et rhétorique dans les dialogues français entre 1515 et 1550, Hamburg, Lit, 1996 ; « L’argumentation en dialogues », Langue française no 112, Décembre 1996 ; D. Luzzati, J.-C. Beacco et alii, éds., Le dialogique, Peter Lang, 1997 ; A. Godard, Le dialogue à la Renaissance, Paris, Presses Universitaire de France, 2001 ; P. Guérin, R. Suarez éds., Le dialogue et ses formes connexes : les enjeux d'un choix d’écriture. Presses Universitaires de Rennes, à paraître. Pour des raisons similaires, il était difficilement envisageable de proposer une bibliographie générale, les ouvrages portant sur le dialogue philosophique considéré comme tel étant rares, les indications d’articles ou de livres plus spécialisés ayant été laissées aux soins des contributeurs de ce volume.
5 La forme-dialogue chez Platon. Évolution et réceptions, F. Cossutta, M. Narcy éds, Grenoble, J. Millon, 2001.
6 Voir par exemple, les articles et indications bibliographiques dans Lagge 8c N. Smith eds. Methods of interpreting Plato and his dialogues, Oxford studies in ancient philosophy, suppl. vol. 1992 ; Who speaks for Plato, Studies in platonic anonymity, ed. by Gerald A. Press, Rowman 8c Litterfield Publischer Inc. Lanham, USA, 2000. Qu’on se réfère en italien aux travaux de L. Rossetti et S. Nonvel Pietri, cf. références dans le chapitre 1.
7 Voir, sur les caractéristiques du dialogue cicéronien : C. Levy, Cicero Academicus, Rome, 1992, C. Auvray-Assayas « Réécrire Platon ? Les enjeux du dialogue chez Cicéron » dans l’ouvrage cité note 5.
8 Sylvia Giocanti, Penser l’irrésolution : Montaigne, Pascal, La Mothe le Vayer : trois itinéraires sceptiques. Paris, Honoré Champion, 2002.
9 M. L. Blessing, Der philosophische Dialog als literarisch Kunstform von Renan bis Valery, Tübingen, 1965.
10 Du premier, Dialogues sur la connaissance, Paris, Seuil, 1996, du second, Preuves et réfutations. Essais sur la découverte en mathématiques, Paris, Hermann, 1984.
11 Sur ces points, voir le chapitre 1 ; la notion de « classe généalogique » est empruntée à J.-M. Schaeffer, Qu’est-ce qu’un genre littéraire ?, Paris, Seuil, coll. Poétique, 1989.
12 D. Maingueneau, « L’énonciation philosophique comme institution discursive », Langages, no 119, 1995, p. 52-53.
13 G. Philippe, « Roman et philosophie », Encyclopédie Philosophique Universelle, Tome IV, Le discours philosophique. J.-F. Mattéi dir. Paris, PUF, 1998, p. 1541-1553.
14 Comme les derniers livres de J.T. Desanti, ré-élaborés par lui à partir des entretiens conduits par D.-A. Grisoni ; voir : Philosophie : un rêve de flambeur. Variations philosophiques 2. (Conversations avec D.-A. Grisoni), Paris, Grasset, 1999.
15 F. Cicurel « Une mise en scène de la polémique. Les dialogues contemporains », La polémique en philosophie, M. Ali Bouacha, F. Cossutta éds, Éditions Universitaires de Dijon, 2000.
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