1 Geschichte des Verfalls und Unterganges der griechischen Freistaaten, G.S., III, p. 199 ; Werke ; II, p. 104. Cf. aussi G.S., VII, 2, p. 609 sq.
2 An eine Freundin, 12 septembre 1824, o.c., tome I, pp. 92-93.
3 Cf. Alexis Philonenko irr. Encyclopaedia Universalis, vol. 6, 1968, article « Fichte », p. 1071, 3e colonne.
4 Discours de métaphysique, IX, Paris, Alcan, 1907, p. 37 ; éd. L. Prenant, p. 168.
5 Ibidem, XXVI, p. 73 ; p. 186.
6 Cf. Latium und. Hellas, à propos du Grec : « Son caractère essentiel consiste à présenter (darstellen) la forme de l’individualité humaine telle qu’elle devrait être et, il est vrai, ce qui est une qualité secondaire plus fortuite, à le faire de préférence sur des objets de l'intuition » (G.S., ΙII, p. 138 ; Werke, II, p. 26, souligné par nous). Le caractère est donc une Darstellung, la manière donc s’expose l'individualité.
7 Michel Serres, « Leibniz, L’homme et l’œuvre ». Histoire de la philosophie 2, Paris, Gallimard, La Pléiade, p. 556.
8 « De la réforme de la philosophie première et de la notion de substance » (1694), Leibniz. Œuvres, éd. Lucy Prenant, Paris, Aubier, 1972, p. 324. Opuscules philosophiques choisis, trad. P. Schrecker, Paris, Hatier-Boivin, 1954, p. 81 (Opuscula philosophica selecta, Paris, Boivin, p. 75).
9 Essais de théodicée, § 59, Paris, Garnier, 1969, p. 136.
10 Monadologie, § 63, éd. Prenant, p. 404 ; éd. Robinet, Paris, Vrin, 1974, p. 57.
11 Ibidem.
12 Cf. Gottfried Martin, Leibniz. Logique et métaphysique, trad. M. Régnier, Paris, Beauchesne, 1966, p. 182. L'auteur donne une citation de Hegel : « Le principe fondamental de Leibniz est l’individuel ».
13 Emilienne Naert, « Du fondement de l'individualité selon Leibniz », Les Etudes Philosophiques, 4, 1977, pp. 405-419. Nous nous référons à cet article dans le présent développement.
14 Nouveaux essais sur l’entendement humain. Livre II, chap. XXVII. § 9, Paris, Garnier, 1966, p. 201.
15 E. Naert, art. cit., p. 409.
16 Nouveaux essais, livre ΙII, chap. ΙII, § 6, éd. cit., pp. 248-249.
17 A Foucher, cit. par E. Naert, p. 417. L'auteur montre le lien intrinsèque entre la théorie de l'individualité et la méditation de Leibniz sur l'infini. Cf. sa lettre à Sophie : « Le moindre grain de poussière contient un monde d’une infinité de créatures » (p. 415). La fin de l'article reproduit ce passage effectivement très beau, dont la beauté révèle justement de façon saisissante qu’il ne s’agit plus seulement d’une thèse de métaphysicien, mais d’un sentiment profondément ressenti d’admiration, et même de fascination, devant cet enveloppement de l’infini dans l’un fini, de l’infini qui surpasse toutes les grandeurs dans l'infini qui sous-passe toutes les petitesses, devant cette réfraction des infinités l’une à travers l’autre, infiniment répétées et infiniment infinies, de l’ultime singulier au fondement de toutes choses. Ce sens aigu de la singularité se retrouve chez Humboldt et l’exaltation de sa jeunesse à cet aspect de la Monadologie fut réelle. Leibniz y voyait la présence de Dieu et l’harmonie préétablie. Qu’on imagine la force que prend ce sentiment éprouvé dans l’absence de Dieu devant le spectacle d’une harmonie qui n’est pas préétablie, mais s’auto-crée de toute éternité et quoditiennement ! Ces infinités en miroir trouvent chez Leibniz leur point d’arrêt et de repos dans la première raison des choses. Cette première raison est chez Humboldt Tunique raison d’elle-même, se manifeste dans l’infinité du vivant et s’apparaît à elle-même dans la raison humaine, raison de la raison, qui la déroule en raison. Les rayons infinis de ces miroirs infinis trouvent tous leur point de convergence en l’homme et leur point de cristallisation dans l’individualité humaine — sinon ils ne seraient que réfléchissement sans fin à perte d’univers, sans raison, puisqu’il n’y aurait personne pour en dire la raison. Au fond, la marque de la finitude humaine réside dans un pouvoir infini d’infini — c’est cela, nous semble-t-il, que Humboldt appelle Sehnsucht. L’homme est l’être fini dont l’être consiste à viser infiniment —et indéfiniment— l’infini.
18 De rerum originatione radicati Opuscula, p. 78, p. 82 ; Opuscules, p. 84, p. 88 ; éd. Prenant, p. 339, p. 342.
19 Über die Aufgabe des Geschichtschreibers : « L'historien s'acquitte d’autant plus parfaitement de sa tâche professionnelle qu'il parvient par le génie et par l'étude (durch Genie und Studium) à une compréhension plus profonde de l'humanité et de son action » (G.S., IV, p. 38 ; Werke, I, p. 588 ; PUL, p. 70). Il faut atteindre en histoire la forme (Gestalt) vraie que seul dévoile un regard d'historien, quand, heureux par nature, il est aiguisé par l'étude et l'exercice (durch Studium und Übung) », p. 41 ; p. 591 ; p. 72).
20 Kant a vu le problème, le pose de façon claire et indique en toute netteté son choix (Critique de la raison pure, Dialectique transcendantale, Appendice, p. 571 ; p. 458) et ce nouvel exemple montre que Humboldt le suit entièrement, jusqu'à un certain point, puis va au-delà : dans les deux cas, il s'agit d'une réalité que l'on ne peut pas connaître, mais que l'on doit soupçonner, conjecturer (vermuten), selon l'un, deviner(erraten), selon l'autre.
Kant se pose la question de l'harmonie dans la nature et de la recherche d'une unité à la variété infinie des choses : « On voit que... la diversité en apparence infinie ne doit pas nous empêcher de soupçonner derrière elle l’unité des propriétés fondamentales, dont la diversité ne peut être dérivée qu'au moyen de diverses déterminations ». Cette unité est une simple idée que, reconnaît Kant, on a de tout temps prise pour une réalité ; c'est pourquoi, « il a paru plus nécessaire de modérer le désir qui nous y porte, que de l'encourager ». La confusion que dénonce Kant est le passage illégitime de l'unité de la raison à celle de la nature : il faut distinguer la recherche d’une unité derrière la variété de « l'idée d’après laquelle chacun suppose que cette unité rationnelle se conforme à la nature même ». Bref, il ne faut pas confondre unité de l'idée et unité dans les choses. Or Humboldt fait justement ce qui, du point de vue kantien, est un saut, de l’idée à la chose : le caractère de l'individu n'est pas simplement l'unité synthétique construite par l'analyse à partir de la variété de ses manifestations, mais il existe. Le caractère d’un individu n'est pas dans la tête de l'anthropologue, mais dans l’individu lui-même. Kant soupçonne qu’il existe, Humboldt cherche à deviner quel qu'il est. La notion de « saut » ne vaut que pour Kant, parce qu’il sépare les manifestations, objets de connaissance, de l'unité, soupçonnée par la raison ; pour Humboldt il ne peut y avoir saut, puisque idée (unité) et phénomène (diversité) sont indissociables, plus précisément, puisque la réalité est l'idée-phénomène.
21 Die Aufgabe. « Ce qui s’est produit n’est visible dans le monde sensible que pour une part, le reste doit être ressenti, conclu, deviné de surcroît (das Übrige muss hinzu empfunden, geschlossen, erraten werden) », p. 35 ; p. 585 ; p. 67.
22 Paul Ricœur, De l’interprétation. Essai sur Freud, Paris, Seuil, 1965, p. 91.
23 Sigmund Freud, « Pulsions et destins des pulsions », Métapsychologie, Paris, Gallimard, coll. Idées, 1968, p. 12.
24 Ibidem, p. 18.
25 Sigmund Freud, Trois essais sur la théorie de la sexualité, Paris, Gallimard, coll. Idées, 1962, pp. 56-57.
26 Métapsychologie, p. 15, — souligné par nous.
27 « L'inconscient », Métapsychologie, p. 65.
28 Ibidem, p. 66.
29 Ibidem, p. 96.
30 P. Ricœur, o.c., p. 138 — souligné par l'auteur.
31 Métapsychologie, pp. 11-12.
32 Ibidem, p. 75.
33 Ibidem, p. 18.
34 Trois essais, p. 56.
35 Métapsychologie, p. 82 ·— souligné par nous.
36 Ibidem, p. 102.
37 Cf. P. Ricœur, Le Conflit des interprétations. Essais d’herméneutique, Paris, Seuil, 1969, p. 105 sq.
38 De l'interprétation, pp. 40-44. Le conflit des interprétations, pp. 148-151.
39 Métapsychologie, pp. 11-12 — souligné par nous.
40 Jacques Lacan, Télévision, Paris, Seuil, 1974, p. 16.
41 « Origines et développement de l’herméneutique », Le monde de l'esprit, Aubier, 1947, I, pp. 319-340.
42 O.c., p. 319.
43 O.c., p. 320.
44 O.C., p. 329.
45 Das Verstehen, Hildesheim, Olms, 1966, I, p. 250.
46 Nous avons repris et approfondi cette question dans un article intitulé : « Pour une autre scansion de l’histoire de l’herméneutique. Les principes de l’herméneutique de W. von Humboldt ». La naissance du paradigme herméneutique. Schleiermacher, Humboldt, Boeckh, Droysen, éd. A. Laks et A. Neschke, Presses Universitaires de Lille, 1990, pp. 69-117.