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Introduction

p. 257-274

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1Les chapitres précédents ont visé à reconstituer la genèse de la pensée humboldtienne, la base sur laquelle elle s’est construite et les aliments dont elle s’est enrichie, les objets sur lesquels elle s’est exercée, les obstacles, objectifs et subjectifs, auxquels elle a été confrontée. L’analyse se conduit, à travers les domaines particuliers, le monde politique et historique, la philologie et l’Antiquité, le beau, l’œuvre d’art et la poésie, sur fond d’un débat ininterrompu avec la philosophie, pendant environ une décennie, jusqu’en 1797.

2Au terme de ces recherches intenses et variées Humboldt éprouve le besoin de faire le point et la même exigence s’impose à l’interprète de justifier, celui-ci étant effectué, le chemin choisi et d’établir, avant de poursuivre, le bilan, en vue de bien cerner, grâce à l’acquis, la tâche qui reste encore à accomplir.

31797 est, en effet, une date-charnière, beaucoup plus que 1800 que nous continuons à retenir pour des raisons de pure commodit

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1 R. Leroux a donné une brève présentation de cet essai sur le xviii^e siècle, en montrant son lien étroit avec une autre dissertation sur l'anthroplogie comparée. Il suit pas à pas le texte et en indique les idées principales, mais il ne s'élève pas à une thématique véritablement philosophique. Son lecteur ne peut accorder qu'un intérêt très distrait à cet essai, en lequel pourtant Humboldt tente, d'une manière certes encore balbutiante et bien dissimulée, d'ouvrir une voie nouvelle, celle-là même qui a montré sa fécondité en notre siècle. Leroux « aplatit » la dissertation, faute d'en avoir saisi le sens profond, n'aperçoit que l’écume des mots, faute d'une familiarité avec la chose. Aussi n'y voit-il qu'un effort pour fonder une psychologie des individus : cette anthropologie est une « caractérologie... une caractérologie des personnes et une psychologie des groupes » (p. 6). Humboldt avait bien raison de noter, et de le faire à maintes reprises, la difficulté de cerner le projet anthropologique ; le concept n’en était peut-être pas tout à fait clair à ses propres yeux, mais ce qui l'était assurément c'est que cette recherche devait être philosophisch. Il reprochait à l'anthropologie de son temps de n'être qu'empirisch, et Leroux le fait basculer à nouveau justement dans l’empirie, sous les espèces de la psychologie et de la caractérologie. Il l'inscrit d'ailleurs dans une tradition, celle de l’humanisme qui remonte au xvi^e siècle, s'épanouit à travers Machiavel et Montaigne, Bacon, Descartes puis Leibniz, Thomasius et Wolff (pp. 7-10).
Cette présentation a échappé au grand spécialiste de Humboldt en France, faute d'une vue philosophique, ce qui montre, c'est le second aspect, la difficulté d'appréhender le concept d'homme et, ceci est lié à cela, celui d'humanisme. Leroux saisit Humboldt comme le point de convergence et d'aboutissement de réflexions remontant au xvii^e siècle, celles du rationalisme, du piétisme conduisant au Sturm und Drang et de l’historisme (Herder). Il regarde vers le passé, nous avons choisi de nous tourner vers l'avenir, en interprétant cette pensée, à l'opposé de Leroux, comme une rupture justement avec cette tradition et une tentative pour donner un contenu tout à fait nouveau au concept d'homme, celui qui constitue notre modernité.
R. Leroux, L'anthropologie comparée de Guillaume de Humboldt, Paris, Les Belles Lettres, 1958, chap. I : « Le plan d'une anthropologie comparée » (pp. 17-29) ; chap. II : « Le dix-huitième siècle » (pp. 31-69).

2 A. Philonenko, L'œuvre de Fichte, Paris, Vrin, 1984, pp. 15-16.

3 Sur toutes ces disciplines, voir : Georges Gusdorf, L’avènement des sciences humaines au siècle des Lumières, Paris, Payot, 1973.

4 Lénine, « Les trois sources et les trois parties constitutives du marxisme », in Karl Marx et sa doctrine, Paris, Ed. Soc., 1953, p. 60.

5 Lénine, Matérialisme et empiriocriticisme, Paris, Ed. Soc., 1948, p. 176.

6 Heidegger, « Hegel et les Grecs », Questions II, Paris, Gallimard, 1968, p. 53 ; cf. Lettre sur l’humanisme, Paris, Aubier, 1984, p. 91.

7 Encyclopédie, § 44 R, trad. B. Bourgeois, Paris, Vrin, 1970.

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Flores, Valdir do Nascimento. (2021) Saussure e a tradução. DOI: 10.7476/9786558460558
Junkiert, Maciej. (2020) Truth and Falsehood in Science and the Arts. DOI: 10.31338/uw.9788323542209.pp.259-270
Thouard, Denis. (2022) Wilhelm von Humboldt-Handbuch. DOI: 10.1007/978-3-476-05481-4_6
(2015) Bibliographie. Archives de Philosophie, Tome 78. DOI: 10.3917/aphi.783.0525
Clochec, Pauline. (2017) Libéralisme d’État ou libéralisme civil : la controverse entre Wilhelm von Humboldt et Hardenberg. Cahiers d'économie Politique, n° 73. DOI: 10.3917/cep.073.0181

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Quillien, Jean. « Introduction ». In L’anthropologie philosophique de Wilhelm von Humboldt. Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion, 2015. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.septentrion.72118.

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