1 A Jacobi, 17 novembre 1788, p. 2. Briefe von Wilhelm von Humboldt an Friedrich Heinrich Jacobi, hg. A. Leitzmann, Halle a.S, Max Niemeyer, 1892. On notera l’erreur de Humboldt sur la distinction de Jacobi entre Scharfsinn et Tiefsinn. Les Wolffiens peuvent être pénétrants, ils ne sont sûrement pas profonds, c’est-à-dire ne vont pas au fond des choses.
2 Après son passage à Pempelfort Humboldt écrit à Jacobi : « Il ne fait pas de toute que ces jours me resteront à tout jamais inoubliables, qu'ils seront toujours de ceux dont je me souviendrai le plus longtemps et avec le plus de plaisir » (17 novembre 1788, p. 28). Remerciant également Forster auquel il a rendu visite, il lui parle de son passage chez Jacobi : « C’est un esprit si remarquable, si riche d’idées nouvelles, grandes et profondes, qu’il présente en une langue si belle et si vivante ; son caractère paraît si noble que je n’arrive pas, en fait, à décider s’il a conquis tout d’abord mon cœur ou mon esprit (10 novembre 1788, Gesammelte Werke, I, p. 272). Ou encore, un peu plus tard : « Je revois très souvent en pensée, avec une vive joie, les jours que nous avons passés ensemble en Hanovre. Laissez-moi vous remercier, du plus profond du cœur, pour les heures que vous m'avez données là ! » (à Jacobi, juillet 1789, p. 29).
3 Humboldt en est tout à fait conscient. En remerciant Forster de lui avoir donné une recommandation, il commente : « Jacobi m’a reçu avec l'amitié la plus grande et la plus inespérée, amitié qui m’aurait rempli de fierté, si je n’avais su ne la devoir qu’à votre bienveillance recommandation. J’ai habité chez lui, mais sans l’entremise d’un Mayençais, il aurait été bien difficile au vrai Berlinois que je suis, à l’ami de Engel, Herz, Biester et tant d’autres anti-Jacobi, de l’approcher de si près » (10 novembre 1788, o.c., p. 272).
4 L. Lévy-Bruhl, La philosophie de Jacobi, Paris, Alcan, 1894, p. 34.
5 Cf. J.-J. Anstett, « Introduction », œuvres philosophiques de F.-Η Jacobi, Paris, Aubier 1946, pp. 10-11. L.lévy-Bruhl, o.c., chap. VIII : « Jacobi et les successeurs de Kant ». X. Léon, Fichte et son temps, Paris, A. Colin, 1954, I, p. 216 sq. X Tilliette, Schelling. Une philosophie en devenir, Paris, Vrin, 1970, I, p. 70 sq., p. 96 sq.
Nous nous sommes tout particulièrement rapporté aux articles de Gilbert Kirscher (1) « Hegel et la philosophie de F.-H. Jacobi », Hegel-Studien, Hegel-Tage Urbino 1965, Bonn, Bouvier, pp. 181-191 ; (2) « La conception de l’histoire de la philosophie de F.-H. Jacobi », Friedrich Heinrich Jacobi, Beiträge einer Tagung in Düsseldorf (octobre 1969), hg. K. Hammacher, Frankfurt a. Μ., V. Klostermann, pp. 237-257 ; (3) « Hegel et Jacobi critiques de Kant », Archives de philosophie, 33, 1970, pp. 801-828.
Sur l'ensemble des textes que Hegel, de Foi et Savoir à l'Encyclopédie, consacre à Jacobi, voir G.kirscher, (1), p. 181, note 1. Cf. aussi : G.-W.-F. Hegel, Recension des œuvres de F.-H. Jacobi, trad. sous la direction de J. Doz, Paris, Vrin, 1976.
6 Le récit par Humboldt de l'entretien de Pempelfort se trouve dans son Tagebuch, G.S., XIV, pp. 57-62 ; sur sa correspondance avec Jacobi, voir note 1. Comme nos références à ces deux documents sont constantes, nous les donnons directement dans le cours de l'exposé, sous la forme : Tg, suivi de la page, pour le premier ; date et indication de la page pour le second. Nous procédons de même pour la correspondance avec Forster, dont la référence complète est : Wilhelm von Humboldt's Gesammelte Werke, Erster Band, Berlin, G. Reimer, 1841, pp. 271-300.
7 L. Lévy-Bruhl, o.c., p. 81.
8 G. Kirscher, art cit., (3), pp. 808-809.
9 G. Kirscher, art. cit, (1), p. 182, note 3.
10 L. Lévy-Bruhl, o.c., p. 244.
11 Jacobi « est trop philosophe pour vouloir comprendre et expliquer (le supra-sensible). Il croit toutefois pouvoir en avoir l'intuition. Je vous avouerai que je n’en ai pas la moindre idée et ma crainte serait que cela ne conduise facilement à la Schwärmerei » (à Forster, 11 mars 1789, p. 274).
12 Nous soulignons ce passage, non tant pour la présente analyse que pour préparer l’interprétation ultérieure, notamment celle de Weltregierung, qui joue un rôle si important dans la philosophie humboldtienne de l’histoire. Disons-le nettement : Humboldt ne fut en aucune manière jacobien, et l’attitude religieuse lui fut toujours totalement étrangère : Dieu est affaire de cœur, non de raison. Et il sera prêt à accueillir le criticisme quand, ayant accepté le second plan, il aura compris la critique jacobienne de la raison comme une critique de son mauvais usage.
Dieu ne peut être démontré, il ne peut être qu’éprouvé, dans une intution immédiate et le Tout est fondé en Dieu. Humboldt retient de Jacobi, contre la philosophie dogmatique, la première proposition ; contre Jacobi, il refuse la seconde. « La spéculation n’a pas de besoin », autrement dît : quand on pense, on pense, sans besoin qui lui soit extérieur ; la pensée est à elle-même sa propre justification ; elle n’a donc pas besoin de Dieu, par définition extérieur. Maintenant, quand nous voulons penser, et non plus sentir, nous devons admettre une cause ordonnatrice, c’est-à-dire poser que le Tout a un ordre, une unité et une intelligibilité. Dit autrement : nous ne pouvons comprendre le monde, si nous voulons le comprendre, qu’en le posant comme sensé. C’est très exactement la thèse que reprendra Humboldt en 1821 dans Über die Aufgabe des Geschichtschreibers : « L’histoire mondiale n’est pas compréhensible sans un gouvernement du monde » (die Weltgeschichte ist ohne eine Wehregierung verständlich) (G.S., IV, p. 50 ; Werke, I, p. 600 ; PUL, p. 81). Et il le restituera à nouveau dans l'œuvre sur le Kawi (G.S., VII, I, p. 18 ; Werke, ΙII, p. 388). Nous ne l'explicitons pas ici : retenons simplement qu'il écrit en 1788 eine ordnende Ursach, en 1821 Weltregierung, en 1835 Planmässigkeit ; sans entrer dans les nuances différentes de ces termes, notons aussi l'essentiel : il évite à chaque fois Gott, car Gott, pour lui, renvoie au cœur et à Jacobi. Pas plus qu’il ne se fonde sur l’individu, le discours, pour Humboldt, ne se fonde sur Dieu. Nous avons présenté cette interprétation criticiste de Humboldt in La tâche de l’historien, o.c., p. 36 sq.
13 Etwas, das Lessing gesagt hat, Werke, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1968, II, p. 346 sq.
14 O.c., p. 197.
15 O.c., p. 186.
16 David Hume über den Glauben, oder Idealismus und Realismus. Ein Gespräch, Werke, o.c., II, p. 310. Ce passage est traduit par Xavier Léon, in Fichte et son temps, o.c., I, pp. 218-219.
17 G. Kirscher, art. cit., (2), p. 239 ; le présent développement doit beaucoup à cette étude.
18 David Hume, Werke, I, o.c., pp. 301-302 ; trad. Lévy-Bruhl, o.c., p. 188.
19 Lettre de Jacobi à Humboldt du 9 septembre 1790, Friedrich Heinrich Jacobi's auserlesener Briefwechsel, Leipzig, G. Fleischer, 1827, II, pp. 41-42.
20 David Hume, o.c., pp. 16-21.
21 Lettre citée par A. Philonenko in Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée ? o.c, Introduction, p. 17.
22 David Hume, o.c., p. 21.
23 G. Kirscher, art. cit., (2), pp. 245-246.
24 Hegel, Foi et Savoir, Premières publications, trad. Méry, Gap, Ophrys, 3e éd., 1970, p. 199.
25 L. Lévy-Bruhl, o.c., pp. 206, 210. Ce débat Jacobi-Fichte n’est pas sans intérêt pour l’interprète de Humboldt. Fichte et Humboldt sont tous deux kantiens et ont été tous deux en rapport étroit avec Jacobi. Leur interprétation de Jacobi est donc un indice et de leur lecture du criticisme et de leur conception de la philosophie. D’accord sur la valeur de la personnalité, ils s'opposent sur la thèse : Fichte consonne avec Jacobi, Humboldt, nous l’avons vu, s’en sépare. La seconde attitude se comprend sans peine, la première est sujet d’étonnement : comment l’idéalisme absolu peut-il se rapprocher du réalisme mystique ? Ils ont un point commun : chercher dans le moi la résolution du problème métaphysique comme du problème moral, par le sentiment pour l’un, la spéculation pour l'autre. Or Humboldt rapporte tout également au moi. La différence est donc ailleurs. Jacobi et Fichte saisissent tous deux l’absolu ; Humboldt a retenu la leçon de Kant : on ne peut, par la raison théorique, atteindre l’absolu. Jacobi a bien vu qu’avec Fichte le kantisme prend l’orientation qu’il avait prévue en fonction de sa logique interne et qu’il achève la révolution entreprise par Kant. Humboldt considère que le criticisme est inachevable ; il peut accorder à Jacobi qu'il est inachevé, mais ce n’est pas en raison d’une insuffisance de l’œuvre (thèse également de Fichte), mais en vertu de sa nature même. Il est de la nature d’une philosophie critique de ne pas être achevée, sous peine de fonder un nouveau dogmatisme. En fait, Jacobi est plus proche de Kant que de Fichte, puisque Kant montre que la raison théorique ne peut saisir l’absolu, et fait place à la croyance. On reconnaît à nouveau à l’arrière-plan de tout cela la question du système et de la démarche constructiviste : sur ce plan, Humboldt est du côté de la critique jacobienne à Fichte. Sa position est la suivante : ni intuition en l’absolu, ni non plus système de l’absolu — c’est cela, être criticiste.
26 Heidegger, Schelling, trad. J.-F. Courtine, Paris, Gallimard, 1977, p. 80.
27 Gazette littéraire d’Erlangen, janvier 1799, in A. Goulyga, o.c., p. 267.
28 Il n'existe, en effet, d’ambiguïté qu’en fonction de l’interprétation que l’on donne de la chose en soi. Entendue de façon spéculative, comme le font Jacobi, et, à sa suite, les post-kantiens de Fichte à Hegel, imposant une tradition, elle implique la critique du système, au nom de la cohérence : Jacobi a raison, celui-ci ne tient pas. Eric Weil s’est attaché à restituer la véritable cohérence du criticisme, en rappelant qu’il doit constamment lutter sur deux fronts, le dogmatisme et le scepticisme ; il montre que la chose-en-soi, chez Kant, est le sujet-pour-soi. Eric Weil, Problèmes kantiens, o.c., I, « Penser et connaître, la foi et la chose-en-soi », pp. 13-56. Sur la « Déclaration concernant la Wissenschaftlehre de Fichte » (1799), voir note 17, pp. 37-38.
29 A Beer, o.c., pp. 109-110, supra, chap. I, note 38.
30 E. Spranger, Wilhelm von Humboldt und die Humanitätsidee, Berlin, Reuther et Reichard, 1909, p. 202. Sur le rapport Kant-Humboldt, voir également l’article de Cassirer : « Die kantischen Elemente in Wilhelm von Humboldts Sprachphilosophie », Festschrift für Paul Hensel, Erlangen, Greiz i. V, 1923, pp. 105-127.
31 A Körner, Ansichten über Aesthetik und Literatur von Wilhelm von Humboldt. Seine Briefe an Christian Gottfried Korner, hg. L. Jonas, Berlin, Schleiermacher, 1880, p. 2.
32 Xavier Léon, o.c., p. 86 ; souligné par nous.
33 Kant, L’unique fondement possible d'une démonstration de l’existence de Dieu, in Pensées successives sur la théodicée et la religion, trad. P. Festugière, Paris, Vrin, 1931, p. 25.
34 A. Philonenko, Qu'est-ce que s'orienter... ?, Intr. cit., p. 22.
35 Cf. Bernhard Mensen, « Reinhold zur Frage des ersten Grundsatzes der Philosophie », in Philosophie ans einem Prinzip. Karl Leonhard Reinhold, hg. R. Lauth, Bonn, H. Grundmann, 1974, pp. 108-128.
36 Tagebuch, G.S., o.c., XIV, pp. 157-158. Cf. la lettre à Forster du 28 octobre 1789, G.W., o.c., pp. 285-286.
37 Nous citons constamment et commentons de près cette lettre ; il ne nous a pas paru nécessaire d’alourdir l’exposé en donnant à chaque fois la référence de la citation.
38 Lettre à Fichte, éd. Anstett, p. 307.
39 Ibid, p. 334.
40 Pierre Grappin, La théorie du génie dans le préclassicisme allemand, Paris, PUF, 1952, p. 165, p. 166. Cf. notamment le chap. ΙII : « La 'philosophie populaire' et l'idée de génie » et le chap. IV : « Le génie et les règles : Mendelssohn, Lessing ».
41 Jacobi à Fichte, o.c., p. 320.
42 Fritz Heinemann, Einleitung (p. VII-LXXVIII), Wilhelm von Humboldts philosophische Anthropologie und Theorie der Menschenkenntnis, hg. und eingeleitet von F.-H., Halle a. S, Max Niemeyer, 1929, p. XXVIII.
43 E. Spranger, o.c., pp. 92, 89-90, 91, 93.
44 Wilhelm von Humboldts Briefe an K.G. von Brinkmann, hg. A. Leitzmann, Leipzig, W. Hiersemann, 1939, pp. 20-21.
45 Spranger, o.c., p. 59.
46 Über das Studium des Altertums (1793), G.S., I, p. 267 ; Werke, II, p. 12.
47 Plan einer vergleichenden Anthropologie (1795), G.S., I, p. 383 ; Werke, I, p. 343.
48 Jacobi à Fichte, o.c., p. 320.
49 Rezension von Jacobis Woldemar (1794), G.S., I, p. 289 ; Werke, I, pp. 242-243.
50 Über den Geschlechtsunterschied und dessen Einfluss auf die organische Natur, G.S., I, p. 316 ; Werke, I, p. 274.
51 Ibid., p. 318 ; p. 276.
52 Spranger, o.c., p. 122 : « Il oscille longtemps, sans se résoudre à prendre tout à fait parti pour Kant ».
53 Problèmes kantiens, o.c., p. 70, note 55.
54 Über Religion (1790), G.S., I, p. 57 ; Werke, I, p. 10.
55 Critique de la faculté de juger, trad. cit., p. 25.
56 A Körner, p. 2.
57 Alexis Philonenko, L’œuvre de Kant, Paris, Vrin, 1972, II, p. 181.
58 A Körner, pp. 10-11.
59 Pierre Trotignon, La philosophie allemande depuis Nietzsche, Paris, Colin, 1968, p. 15, p. 17.
60 Voir Eric Weil, Problèmes kantiens, o.c., I, « Penser et connaître, la foi et la chose-en-soi ».
61 Kant, Critique de la raison pure, trad. cit., p. 543, Logique, trad. L. Guillermit, Paris, Vrin, 1966, p. 25.
62 Sur la notion d'« horizon » chez Kant : Critique de la raison pure, pp. 461, 518-519 ; Logique, p. 43.
63 C’est la thèse soutenue notamment par Hans Aarsleff, « Guillaume de Humboldt et la pensée linguistique des Idéologues », La grammaire générale. Des modistes aux Idéologues, Villeneuve d’Ascq, P.U.L., 1977, pp. 217-241.
64 Über Schiller und den Gang seiner Geistesentwicklung, 1830, G.S., VI, 14, pp. 492-527 ; Werke, II, 6, pp. 357-394. On trouve le jugement sur Kant in G.S., VI, pp. 509-511 ; Werke, II, pp. 375-378. Nous renvoyons à ces pages, sans indiquer à chaque fois dans notre exposé la référence plus précise.
65 Critique de la raison pure, trad. cit, p. 562.
66 G.S., VI, pp. 505-506 ; Werke, II, p. 372.
67 Ibid., p. 512 ; p. 378.
68 Spranger, o.c., p. 87.
69 Bnefwechsel, éd. Seidel, pp. 229-230 ; éd. Muncker, p. 195. Il existe plusieurs éditions de la correspondance entre Schiller et Humboldt. La première est celle qui fut assurée par Humboldt lui-même, sous le titre complet : Briefwechsel zwischen Schiller und Wilhelm von Humboldt. Mit einer Vorerinnerung über Schiller und den Gang seiner Geistesentwicklung, Stuttgart und Tübingen, Cotta, 1830. Cette édition, qui couvre les années 1792 — 1805, est assez étoffée concernant la première période (1792-1796), puis devient clairsemée (elle passe d’une lettre du 21 mars 1796 à une autre du 27 juin 1798, puis du 17 février 1803). L'édition dont nous disposons : Briefwechsel zwischen Schiller und Wilhelm von Humboldt in den Jahren 1792 bis 1805. Mit einer Einleitung von Franz Muncker, Stuttgart, Cotta, s.d. (1892), est la reproduction de la seconde édition parue chez Cotta en 1876. Elle comporte quelques lettres supplémentaires — 63 lettres au lieu de 57 dans l'édition de 1830, ainsi qu'une lettre à Goethe du 5 juin 1805 (no 64), peu après la mort de Schiller (9 mai).
La grande édition est celle de Siegfried Seidel : Der Briefwechsel zwischen Friedrich Schiller und Wilhelm von Humboldt, Berlin, Aufbau-Verlag, 1962, en deux volumes, avec une introduction de l'éditeur : « Humboldts Freundschaft mit Schiller. Zu den geistigen Grundlagen ihrer Korrespondenz » (pp. V-LX). Le tome I contient des lettres du 19 mars 1790 (quelques lignes ; la véritable correspondance commence avec la lettre no 2 du 8 mai 1792) au 29 décembre 1795 (53 lettres), le tome II, celles du 4 janvier 1796 au 2 avril 1805 (63 lettres) — au total donc 116 lettres. La correspondance n'est pas équilibrée ; une partie des lettres de Schiller à Humboldt a été perdue. Le tome I de Seidel et l'édition de Muncker se correspondent à peu près. Des conditions extrinsèques, la non disposition permanente de l'édition de Seidel, nous conduisent à donner la référence à l’édition Muncker pour la première période, à celle de Seidel pour la seconde. Il faut louer la qualité de cette dernière, véritable instrument de travail efficace. Elle contient des remarques sur les différentes lettres, éclairant les allusions, les références et les éléments biographiques (Nachbemerkung, II, pp. 273-330) et un Register des noms et des personnes extrêmement précieux (pp. 341-377).
Signalons aussi l'intérêt, sous un autre angle, d'une édition qui fait choix des lettres que Humboldt a écrites à d’autres destinataires sur Schiller et Goethe, et de passages de ses œuvres qu'il leur consacre : Wilhelm von Humboldt über Schiller und Goethe aus den Briefen und Werken, gesammelt und erläutert von Eberhard Haufe, Weimar, G, Kiepenheuer, 1963. Avec une introduction de l'éditeur (pp. 5-21) et des éclaircissements concernant le contexte des passages retenus (pp. 347-377).