Apologie pour une histoire romaine revisitée. Conclusions
p. 531-539
Texte intégral
1L’invocation sévérienne de la joie des temps, ouvrant ce volume en frontispice de la page de couverture, est riche d’évocations pour tout historien, quel que soit son territoire privilégié, en ce sens qu’il pratique assurément une histoire conjuguée au présent, tant le passé ne peut s’actualiser que s’il parvient à conquérir une forme de légitimité en livrant un enseignement pour le futur. Caracalla, le fils de l’empereur régnant, qui lui est associé comme Auguste depuis 198 et pouvait espérer, à partir de son mariage en 202 avec Plautilla, la fille du préfet du prétoire et consors Augusti Plautien, offrir à la dynastie naissante un avenir assuré, peut à bon droit dans les années qui suivent cette cérémonie, la célébration des décennales de son père Septime Sévère cette même année et les préparatifs des jeux séculaires de 204, placer la laetitia temporum au centre d’un discours qui masque, toutefois, quelques inflexions plus douloureuses du cours de la vie de la domus Augusta1. On trouverait dans la même veine les commémorations familiales de la félicité du siècle ou de l’éternité de l’empire (fig. 1 et 2).
Fig. 1 : Aureus de Septime Sévère, vers 202 (cf. RIC, IV, 1, 181c)

Droit : SEVER(us) P(ius) AVG(ustus) P(ontifex) M(aximus) TR(ibunicia) P(otestate) X CO(n)S(ul) III, buste lauré, drapé et cuirassé à droite. Revers : FELICITAS / SAECVLI, buste drapé de Julia Domna de face, avec à gauche le buste lauré et drapé de Caracalla regardant vers la droite et à droite celui tête nue, drapé et cuirassé de Géta regardant vers la gauche
Fig. 2 : Aureus de Julia Domna, vers 201 (cf. RIC, IV, 1, 540)

Droit : IVLIA AVGVSTA, buste drapé à droite. Revers : AETERNIT(as) IMPERI, bustes affrontés de Caracalla, lauré, drapé et cuirassé regardant vers la droite et de Géta, tête nue, drapé et cuirassé regardant vers la gauche
2Chaque jour vient rappeler à l’observateur, plus ou moins engagé, des soubresauts du monde qu’une connaissance bien maîtrisée des historiae, récit du cours des événements et perception de ce qui structure le passé d’une communauté d’hommes dans un environnement spécifique, est essentielle et permet d’éviter bien des écueils. Réunir une trentaine d’historiens français, européens et américains dans le dessein de proposer une exploration, tant historiographique que méthodologique, d’une histoire romaine conçue dans son expression impériale la plus large, n’est donc pas simple affaire de spécialistes qui se retrouveraient en cercle restreint, coupés de toute perception des realia qui les entourent, mais tend à offrir matière à réflexion et proposer, par une démarche autant anthropologique que purement historique, un regard fondé sur l’expérience de sociétés tout à la fois proches et éloignées de notre bassin méditerranéen contemporain, de ses fondations culturelles et religieuses, depuis ses racines gréco-latines et judéo-chrétiennes jusqu’à ses futurs développements musulmans2.
3Pluralité des approches proposées et amplitude de l’arc chronologique envisagé font de cette évocation d’un monde romain impérial, des conséquences de la deuxième guerre punique aux tentatives de reconquête justinienne de l’Occident, de l’Afrique à l’Italie, une leçon d’histoire à méditer pour toute prise en compte de la complexité des sociétés méditerranéennes contemporaines, des enjeux de leur reconfiguration des deux côtés du mare nostrum, du solde des questions impériales et démocratiques : quelle société politique ? sur quelles bases sociales ? et quels legs du passé colonial, pour quelles conceptions de la citoyenneté, qu’elle soit locale, « nationale » ou globale ?
4Le parcours proposé dans les vingt-quatre chapitres qui précèdent repose sur une pluralité des approches, des sources et des méthodes, au service d’un discours historique sans a priori et susceptible de livrer quelques enseignements au-delà des limites d’un territoire historique bien défini, le monde romain impérial. D’une cité-État, en proie aux débats plus ou moins âpres sur le processus de provincialisation et sur les dimensions contestées d’un imperium sine fine, à une monarchie constantinopolitaine ayant engagé une œuvre de codification destinée à perdurer, en particulier dans la partie occidentale de l’ancien empire, la perspective retenue d’un champ historique envisagé sur la longue durée ménage toutefois de grandes unités thématiques et livre de ce fait d’utiles leçons d’histoire.
5En premier lieu, l’historien fondant sa recherche sur un usage très large et néanmoins raisonné des sources à sa disposition, les développements proposés ont permis de prendre la mesure des « évidences » qui s’offrent à tout explorateur d’une Rome impériale multi-séculaire. On peut souligner en particulier, ce que l’index fontium qui suit atteste aisément, l’amplitude des leçons dispensées par des enquêtes nourries par toutes les sources disponibles. L’épigraphie et la numismatique ont été notamment à la base de la plupart des enquêtes consacrées à la société politique, aux institutions urbaines et provinciales, à la vie économique et religieuse de la Rome impériale du Haut-Empire. Le droit romain occupe ensuite une place de choix, plus particulièrement dans la troisième partie de ce volume, ce qui permet d’illustrer un domaine historiographique majeur pour les études des romanistes des xixe et xxe siècles, en Allemagne, en France et en Italie. Les sociétés européennes modernes et contemporaines se sont construites à partir d’un discours ayant puisé une partie de sa substance dans une fréquentation orientée du patrimoine commun, romain puis grec, juridique et philosophique.
6De même, une prise en compte très vaste des sources littéraires, tant païennes que chrétiennes, offre une riche leçon de méthode quant aux réalités prégnantes de la rhétorique dans toutes les formes de discours à l’œuvre dans la société impériale des sept à huit siècles d’histoire parcourus dans le cadre de ce volume collectif. Il est de fait significatif de dresser l’inventaire de la pluralité des productions concourant à l’expression de la romanité de l’Vrbs et de l’Imperium. Récits historiques, traités rhétoriques et philosophiques, recueils poétiques et tragédies, ouvrages de polémique religieuse ou discours d’invective politique, constitutions impériales et lois religieuses, la parole plurielle ainsi dégagée d’un aussi vaste corpus, partie émergée d’un continent pourtant en grande partie englouti, témoigne de la réalité d’un vaste monde dans toutes ses dimensions, spatiales et temporelles, linguistiques et cultu(r)elles. L’écho qui nous parvient de la vie quotidienne de ces hommes et femmes, de la matérialité de leurs traces archéologiques à l’élaboration conceptuelle de leur sagesse et de ses expressions figurées, rencontre les témoignages plus nombreux des monumenta de commémoration du pouvoir et de ses titulaires. D’Homère à Augustin, les fragments d’un discours vertueux du bon prince sous le regard des dieux, puis de Dieu, célèbrent l’unité par-delà la diversité des approches successives en un temps et un espace donné de ce vaste orbis terrarum sous la conduite de la cité de Rome3.
7Les territoires de l’Imperium Romanum qui ont été parcourus dans ce volume sont vastes et les leçons de méthode dispensées fort riches pour tout lecteur, qu’il soit étudiant, chercheur débutant ou confirmé, ou bien esprit curieux d’humanités. D’un monde hellénophone envisagé selon trois angles d’approche complémentaires, de l’Achaïe républicaine et impériale à Chypre et au Pont-Bithynie (chap. 9, 11, 12 et 13), à un espace gaulois fréquenté du Sud au Nord, de la Narbonnaise à la Belgique et aux Germanies (chap. 16 et 21), Rome et l’Occident étant relié sur les plans institutionnels, sociaux et religieux, par l’intermédiaire d’éclairages portant sur les diplômes militaires, les services urbains ou le culte de Magna Mater (chap. 10, 15 et 22), l’ensemble des déclinaisons proposées a concouru à une expérimentation concrète, ou plus théorique (chap. 1), d’un espace impérial romano-centré qui s’est enrichi des interrogations plus contemporaines ayant débouché sur la construction d’un modèle colonial au cours du xixe siècle, en référence à une perception contrastée et très « nationale » d’un héritage antique diversement interprété (chap. 2), ou bien aux façons romaines de concevoir le passé au sein de territoires provinciaux aux histoires et destins multiples (chap. 23). Si plusieurs thématiques ont été privilégiées dans le cadre des études qui précèdent, en particulier deux ensembles centrés sur l’image du prince d’une part, son identité et les formes de discours et de célébration qui lui sont attachées, sur divers supports (chap. 3, 4, 5, 6, 7 et 8), ainsi que, d’autre part, sur le droit romain et plus particulièrement le Code Théodosien (chap. 17, 18, 19, 20 et 24), aucun champ de l’histoire romaine telle qu’elle a été pratiquée ces dernières décennies n’a été négligé. On peut souligner notamment, dans l’approche des méthodes spécifiques à cet objet d’étude, l’usage théorique et pratique de la prosopographie, ses enjeux et ses résultats, domaine pour lequel des dimensions spécifiques à chacune des écoles historiques européennes sont perceptibles (chap. 14). Il convient dès lors d’être sensible à cette histoire romaine impériale qui s’inscrit dans la temporalité d’un passé récent, le plus souvent réactualisé en présent de circonstance4.
8Je souhaite esquisser dans ce qui suit quelques perspectives renouvelées à propos d’une histoire romaine « impériale » au sens large, en insistant sur trois dimensions particulières, toutes pouvant trouver une quelconque résonance dans le contexte présent. Tout d’abord, il s’agit de la conception du régime impérial telle qu’elle émerge de plusieurs enquêtes, qui prennent place indifféremment dans les trois grandes parties développées dans ce livre ; ensuite, de la conception de l’espace et de la société de l’empire ; enfin, d’une approche des temporalités, mémoires et identités à l’œuvre dans l’expérience romaine, des deux derniers siècles de la République à l’époque byzantine. Les relations entre Rome, ses alliés et les futurs territoires provinciaux, ont fourni la matière aux premiers dysfonctionnements de la res publica et ont été estimées dès l’origine à la mesure des enjeux de pouvoir entre imperatores et senatus. Ces derniers n’étaient pas de nature fondamentalement sociale, les uns et l’autre constituant une même communauté politique pour laquelle la nature aristocratique de la société oligarchique romaine fournit une clé de lecture qu’il importe de discuter sinon de rejeter en bloc, dans une perspective plus politique que sociale, sous l’arbitrage plus ou moins symbolique du populus5. On jugera de l’intérêt d’une analyse en termes d’auctoritas senatus et d’imperator auctor afin de rendre compte des liens entre la naissance de l’empire territorial, le processus de provincialisation et les crises de la république tardive (Pierre Sánchez). De cette évolution datent assurément les premiers signes d’une affirmation de l’imperium en tant que pouvoir permanent et dominant au sein de la république. Il appartenait au régime impérial de mettre en scène les nouvelles règles de fonctionnement de l’imperium Romanum sous la forme d’une administration des provinces publiques et impériales pour lesquelles les nouvelles compétences de l’Imperator Caesar Augustus furent essentielles.
9Dès lors, tout ce qui concourt à définir le pouvoir impérial dans l’espace urbain et provincial peut à bon droit être considéré comme découlant des conséquences des processus engagés par la prise de contrôle de territoires étrangers par la cité du Latium. Au-delà de ce constat portant sur les pouvoirs des magistrats et promagistrats, la figure des empereurs s’est construite en partie sur les enjeux politiques et symboliques de la maîtrise de l’Imperium Romanum, d’une identification progressive du prince et du sort du territoire impérial, du destin d’une cité impériale qui ne se limite plus à son espace urbain. Images et discours impériaux, rhétorique et politique, monumenta et commémorations, les nombreux champs d’investigation possible ont notamment concerné dans les chapitres de ce livre le prince et certains membres de sa famille, en particulier les principes iuuentutis (Marietta Horster), les cérémonies urbaines (Stéphane Benoist) et les discours monétaires urbain et provincial, avec l’exemple de Trajan et de l’atelier alexandrin (Martin Galinier), les ressorts de l’héritage homérique dans les discours de légitimation du bon souverain à l’époque antonine (Anne Gangloff). La question des permanences s’est posée de manière plus ou moins aiguë dès qu’il s’est agi de mesurer les évolutions des rituels festifs païens requalifiés en uoluptates, par-delà les enjeux de certaines définitions, en termes de laïcisation ou de sécularisation (Juan Antonio Jiménez Sánchez). De cette affirmation d’un pouvoir impérial légitime (Erika Manders et Olivier Hekster), d’autant plus essentielle en période de « crises », découlent génération, de dynastie en dynastie, au service d’une Roma Aeterna que nous évoquions en commençant. C’est en partie l’ambition d’une réflexion sur les conceptions « romaines » du passé, de la pluralité des perceptions urbaine et provinciales, faites d’autant de strates de reconstruction de figures mémorielles partagées (Emma Dench)6.
10Les angles d’approche proposés par les diverses enquêtes qui précèdent offre une pluralité de lectures sur les conceptions de l’espace, des sociétés provinciales et de l’empire. Depuis les témoignages antiques jusqu’aux perceptions contemporaines, ce sont bien les notions très connotées d’impérialisme et de colonisation qui sont éclairées par des réflexions tant méthodologique (Clifford Ando) qu’historiographique (Monique Dondin-Payre), afin de répondre dans le cadre romain à la question complexe : qu’est-ce qu’un empire ? De la sorte, le pouvoir central et les administrations provinciales doivent être envisagés conjointement, certains développements reprenant à nouveaux frais le thème souvent rebattu des identités, en proposant aux divers niveaux (local, provincial et impérial) autant d’analyses de portée politique et administrative (Xavier Loriot, Pierre Cosme, Anne Daguet-Gagey), sociale (Marie-Thérèse Raepsaet-Charlier), économique (Maria-Luisa Bonsangue) et religieuse (Françoise Van Haeperen). Les liens tissés entre le pouvoir central, ses divers représentants et les élites locales (Christine Hoët-van Cauwenberghe, Maria Kantiréa) sont de nature à expliciter la conception originale d’un pacte impérial qui implique diverses formes d’adhésion et de nombreux échanges de toute nature. Doit-on pour ce faire parler de métissage, de transferts culturels, de modèles d’intégration, revenir sur le vieux débat historiographique en terme de résistance(s) ? Les études les plus récentes choisissent de décentrer le regard en proposant une grille de lecture qui interroge notamment les langues, le vêtement ou les pratiques rituelles7.
11Les temporalités, la mémoire et les identités, quelle que soit la formulation que l’on retienne pour de telles investigations, sont au cœur de l’essentiel des développements proposés dans ce volume. D’une certaine manière, que l’on élise la prosopographie (Ségolène Demougin) ou bien le droit romain (María Victoria Escribano) comme méthodes de recherche privilégiées, la question majeure demeure la suivante : qu’était-ce qu’être Romain, depuis les deux derniers siècles de la République jusqu’à l’empire chrétien ? Les usages onomastiques, les pratiques sociales et cultuelles, les statuts des hommes et des communautés, voilà autant de domaines d’étude qui participent d’une même ambition, comprendre une communauté humaine à un moment donné. Le droit, les gestes et les représentations nous permettent d’approcher certaines réalités, de croiser les données du dire, du faire et de l’écrire. Interroger des situations concrètes impliquant certains hommes, qu’ils s’agissent d’esclaves (Francesca Reduzzi) ou de populations barbares intégrées dans l’empire (Pasquale Rosafio), nous en apprend beaucoup sur le mode de fonctionnement d’un monde et la complexité de ses ressorts : en l’occurrence les contradictions d’une société hiérarchisée, foncièrement inégalitaire mais dotée de mécanismes d’intégration à tous niveaux, en son cœur et sur ses marges. Ce sont bien les hommes qui sont placés au centre des préoccupations des juristes, quelles qu’aient été les perceptions par trop désincarnées que les Modernes ont élaborées à partir du corpus juridique romain8. C’est en ce sens qu’il importe de replacer l’œuvre normative romaine dans son contexte d’élaboration politique et social (Simon Corcoran, à propos des deux versions successives du code de Justinien) puis dans celui de son établissement moderne, notamment dans la seconde moitié du xixe siècle (Pierre Jaillette).
12L’actualité d’une recherche, quel que soit son objet, réside dans sa capacité à mettre en perspective un certain nombre de questions dont les enjeux sortent du cadre strictement délimité par un champ épistémologiquement défini. Le croisement des méthodes et des approches est de nature à féconder toute réflexion, en particulier dans le domaine de ces humanités, bien souvent mises à mal par nos sociétés contemporaines. Si tout n’est pas que rhétorique9, faire retour vers le discours antique de nos sources, littéraires, juridiques, épigraphiques, numismatiques et iconographiques, peut permettre aux historiens, philologues et archéologues, ouverts aux disciplines sœurs de la philosophie, de l’anthropologie ou bien du droit romain, d’apporter ici et maintenant des réponses aux débats souvent peu constructifs sur les pratiques politiques et sociales, les identités personnelles et collectives, le rapport de l’immédiat au passé, l’enfermement dans une stricte dialectique du matériel et du spirituel. Les philosophes antiques et les poètes peuvent nous aider à formuler les bonnes questions, sinon à trouver toujours les réponses appropriées.
« La civilisation gréco-latine commence à s’embrumer un peu pour nous, parce que les programmes éducatifs ne prennent plus qu’épisodiquement pour base ses langues originelles, et que son legs, avec chaque décennie, anime un peu moins directement le vécu de chaque journée […]
À Rome, tout est alluvion, tout est allusion. Les dépôts matériels des siècles successifs non seulement se recouvrent, mais s’imbriquent, s’entre-pénètrent, se restructurent et se contaminent les uns les autres : on dirait qu’il n’y a pas de tuf originel, pas plus qu’il n’y a de couche réellement primitive dans la géologie de notre sous-sol. Et tout est allusion : le terreau culturel qui recouvre la ville est plus épais et plus insondable encore : le Forum, le Capitole, et tout ce qui s’ensuit, sont ensevelis sous les mots plus encore que sous les terres rapportées »10.
Notes de bas de page
1 Cette émission monétaire étant datée aux alentours de 206, nous nous situons donc au lendemain de la révolution de palais ayant entraîné la disparition de Plautien et la relégation de sa fille et de son fils, mais dans la continuité réaffirmée des objectifs d’un pouvoir qui s’inscrit dans la durée d’une Roma Aeterna. Pour le contexte, se reporter aux développements d’A. R. Birley, Septimius Severus, The African Emperor, Londres, 19993 [1971], p. 160-169 et d’A. Daguet-Gagey, Septime Sévère. Rome, l’Afrique et l’Orient, Paris, 2000, p. 348-357 ; à propos du thème de l’éternité, S. Benoist, Rome, le prince et la Cité. Pouvoir impérial et cérémonies publiques (ier siècle av.-début du ive siècle ap. J.-C.), collection Le Nœud Gordien, Paris, PUF, 2005, chap. VIII, part. p. 318-326.
2 En se reportant aux réflexions liminaires évoquant deux approches complémentaires du monde gréco-romain classique partagées entre proximité et altérité radicale, celles de Fergus Millar et de Paul Veyne dans S. Benoist, « Un parcours d’“évidence” : Fergus Millar et le monde romain, de la République au Principat », RH, 630, avril 2004, p. 371-390, à prolonger par les actes du séminaire international de Lille (23-25 juin 2010) ayant porté sur « Le monde romain de Fergus Millar », à paraître dans les CGG, XXI, 2010 (S. Benoist, F. Hurlet, Fr. Pina Polo, P. Eich, C. Ando, F. Millar, Ph. Blaudeau et J.-B. Yon) et par la conférence de F. Millar « Regard rétrospectif sur l’histoire romaine et perspective d’avenir », RH, 657, janvier 2011, p. 3-17.
3 Je signale trois déclinaisons remarquables d’une approche convergente et croisée des sources disponibles au sein d’une excellente collection de Cambridge intitulée « Roman Literature and its Contexts » : C. Edwards, Writing Rome. Textual approaches to the city, Cambridge, 1996 ; D. Feeney, Literature and religion at Rome. Cultures, contexts and beliefs, Cambridge, 1998 ; enfin A. Gowing, Empire and Memory : the Representation of the Roman Republic in Imperial Culture, Cambridge, 2005.
4 En partant des réflexions de F. Hartog, Évidence de l’histoire : ce que voient les historiens, collection Folio Histoire, Paris, 2007, organisées en deux parties, « Voir dans l’Antiquité » et « Évidences modernes », et de son essai sur les Régimes d’historicité. Présentisme et expériences du temps, Paris, 2003 ; avec en contrepoint nos remarques dans S. Benoist, « Introduction. L’historien entre la mémoire et l’oubli » dans S. Benoist, A. Daguet-Gagey, Chr. Hoët-van Cauwenberghe et S. Lefebvre (éd.), Mémoires partagées, mémoires disputées. Écriture et réécriture de l’histoire, collection du CRUHL n ° 39, Metz, 2009, p. 13-25.
5 La bibliographie commentée fournie par F. Hurlet, dans « Démocratie à Rome ? Quelle Démocratie ? En relisant Millar (et Hölkeskamp) », CGG, XXI, 2010, sous presse, permet de replacer le dernier siècle de la République dans le contexte des débats et polémiques suscités principalement par l’œuvre de Fergus Millar. Je citerai dans cette perspective l’édition anglaise augmentée du livre de K. J. Hölkeskamp, Reconstructing the Roman Republic. An Ancient Political Culture and Modern Research, Princeton, 2010, ainsi que mon compte rendu dans la Revue Historique, 653, janvier 2010, p. 162-164, de sa version française.
6 Je mentionne de nouveau les travaux complémentaires d’H. Flower, The Art of Forgetting. Disgrace and Oblivion in Roman Political Culture, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 2006 et de C. Baroin, Se souvenir à Rome : formes, représentations et pratiques de la mémoire, Paris, Belin, 2010.
7 Se poser de nouvelles questions afin de rendre compte de la complexité des processus sociaux et culturels à l’œuvre au sein de l’empire romain, et ce sur la plus longue durée possible, voilà l’enjeu méthodologique de certaines recherches récentes. Citons parmi de nombreuses enquêtes collectives publiées ces dernières années quelques exemples d’un tel renouvellement : S. Bell et I. Lyse Hansen (éd.), Role Models in the Roman World : Identity and Assimilation (Memoirs of the American Academy in Rome. Supplementary Volume 7), Ann Arbor, The University of Michigan Press, for the American Academy in Rome, 2008 ; D. Wilhite, Tertullian the African. An Anthropological Reading of Tertullian’s Context and Identities, Berlin, Walter de Gruyter, 2007 ; J. Edmondson et A. Keith (éd.), Roman Dress and the Fabric of Roman Culture, Toronto, University of Toronto Press, 2008 ; enfin, J. Bodel et M. Kajava (éd.), Dediche sacre nel mondo greco-romano : diffusione, funzioni, tipologie = Religious Dedications in the Greco-Roman World : Distribution, Typology, Use, Institutum Romanum Finlandiae, American Academy in Rome, 19-20 avril 2006 (Acta Instituti Romani Finlandiae 35), Rome, Institutum Romanum Finlandiae, 2009.
8 Je reprends à mon compte, non pas tant le contenu que le titre du livre récent de S. Connolly, Lives behind the Laws : The World of the Codex Hermogenianus, Bloomington-Indianapolis, Indiana University Press, 2010, interrogeant de nouveau la question centrale du modèle de la pétition-réponse, tel qu’il fut présenté naguère par F. Millar, et qui pose de manière essentielle le cadre législatif des relations entre le pouvoir impérial et les habitants de l’empire.
9 Encore que nous pourrions renvoyer à ce propos à l’excellente étude de S. A. Takács, The Construction of Authority in Ancient Rome and Byzantium : The Rhetoric of Empire, Cambridge, New York, Cambridge University Press, 2009.
10 J. Gracq, Autour des sept collines, Paris, José Corti, 1988, p. 7-9, passim.
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