5. Trajan l’Égyptien : portrait croisé d’un empereur dans le monnayage romain et alexandrin
p. 123-152
Résumés
Le monnayage romain de Trajan n’est datable que par ses six consulats, soit très imparfaitement ; le rapprochement avec le monnayage d’Alexandrie, daté à l’année près, permet d’aborder la question des transmissions idéologiques et iconographiques entre l’Vrbs et la métropole égyptienne. Le constat est nuancé : si le préfet d’Égypte puise souvent dans des modèles antérieurs et si les thématiques locales prédominent, à certaines occasions des modèles spécifiques ont été envoyés de Rome. L’étude comparée des deux ateliers permet ainsi de mieux cerner l’image politique de Trajan diffusée dans l’Empire.
Trajan’s Roman coins are only datable through his six consulates, which is not really precise; in the Egyptian workshop, the year is indicated on each coin. By comparing the two productions we can study ideological and iconographical transmissions between the two cities. It appears that the praefectus Aegypti often used old models and local designs, but sometimes imperial orders came from Rome: so it is possible to analyze a new political representation of Trajan, between Rome and Alexandria.
Remerciements
Ce travail, esquisse plus que résultat, a pour point de départ la collection numismatique du Musée Puig (Perpignan), dont les séries, encore inédites, font l’objet de travaux d’étudiants depuis plusieurs années. L’objectif en est la publication exhaustive des séries antiques, et leur analyse historique. C’est ce second point qui est abordé ici. Je remercie les collègues du séminaire de Lille de leurs suggestions et remarques : S. Benoist, M. Horster, A. Gangloff, J. Arce, J. A. Jiménez Sanchez… Et je remercie Sabine Got-Castellvi du Musée numismatique Puig : sans sa disponibilité, la bibliothèque du musée, et sans les photographies des monnaies aimablement reproduites ici, cet article n’aurait pu voir le jour.
Texte intégral
1On cherche en vain, dans la littérature antique, une visite de Trajan en Égypte, ou un lien direct avec Alexandrie. Le seul contact remarquable (hors aspects administratifs usuels1) entre Trajan et le grand dieu de la cité macédonienne, Sérapis, se fit lors d’un ambassade à Rome, dans le cadre, semble-t-il, du conflit qui y couvait entre Juifs et Grecs. Voici le texte d’un papyrus qui le mentionne :
Quand Hermaïskos [l’ambassadeur] prononçait ces paroles, une sueur a soudain perlé sur le buste de Sarapis que portaient les envoyés [d’Alexandrie à Rome] ; Trajan est resté interdit de ce spectacle. Et peu après des foules commencèrent à affluer dans la ville de Rome, des clameurs s’élevèrent de toute la foule et tous s’enfuirent vers les quartiers élevés des collines (…)2.
2La réaction populaire devant le prodige paraît motivée par ce qui demeure la caractéristique principale de l’Égypte pour les Romains : la crue du Nil. Et Sérapis transpirant soudain paraît avoir été interprété comme le signe d’un débordement imminent du Tibre, son cousin latin. Quoi qu’il en soit, si le monnayage de Rome n’a pas gardé trace de ce prodige propice aux Alexandrins, on peut tenter d’étudier le règne de Trajan vu depuis l’Égypte, à travers les frappes de l’atelier d’Alexandrie. Pour cela, il convient d’établir d’abord quelques caractéristiques du monnayage romain de cet empereur.
Atelier romain
3Ce monnayage est caractérisé par un certain nombre d’éléments marquants, ici présentés de manière à suivre les grandes étapes chronologiques.
4De nombreuses frappes montrent des allégories féminines. Ainsi les deniers de la première année de règne (98-99) constituent un corpus intéressant : Abundantia, Concordia, Felicitas, Vesta, Victoria, Pax et Securitas (?)3 diffusent un message rassurant, notamment en affirmant, sur deniers et aurei, et par la légende PROVID(entia) et l’image de Trajan recevant le globe de Nerva4, l’harmonieuse succession entre les deux empereurs, dans la paix civile et la victoire extérieure.
5Les aurei, plus rares, portent des allégories davantage en rapport avec la biographie trajanienne : Prouidentia donc, mais aussi Fortuna, Victoria, Germania et Roma5. Cette répartition pourrait indiquer une « hiérarchie métallique », avec comme message aux hautes sphères de la société (les utilisateurs d’aurei) : le destin, par l’adoption de Trajan, donne à Rome un empereur conquérant, déjà victorieux en Germanie (où il se trouve encore) mais respectueux du Sénat. Pline le Jeune exprime ainsi l’opinion des Patres dans le Panégyrique :
« La postérité croira-t-elle que le fils d’un patricien, d’un consulaire, d’un triomphateur, alors qu’il était à la tête de l’armée la plus solide, la plus importante, la plus dévouée à sa personne, n’a pas été fait empereur par cette armée ? Que ce même général, alors qu’il gouvernait la Germanie, a reçu de Rome le titre de Germanicus ? Qu’il n’a rien combiné pour devenir empereur ? Qu’il n’a rien fait, si ce n’est servir et obéir ? Oui, tu as obéi, César, et tu es parvenu au principat par ta soumission »6.
6Le fait que seule la Victoire soit commune à tous les métaux (on la trouve aussi sur les quinaires7 et bronzes8 : voir ci-après) montre de surcroît sous quels auspices débutait le règne de Trajan.
7L’observation des séries de bronze (sesterce, dupondius, as) permet de préciser la variation thématique. Si Concordia figure sur les sesterces ainsi que Pax9, Abundantia se retrouve sur les dupondii10, et Roma11 et Victoria sur les as12. Mais surtout, de nouvelles thématiques, davantage dirigées vers l’armée et le peuple de Rome que vers le Sénat, sont mises en exergue. Ainsi Pietas sur les as13 peut-elle renvoyer à celle de l’héritier pour son défunt père adoptif Nerva, ou à la pietas envers les dieux – ou aux deux. En cette période de transition, le thème était central. Preuve en est la lettre de Pline au nouvel empereur, datée de février 98 :
« Ta piété (pietas) filiale, vénérable empereur, t’avait fait souhaiter de succéder le plus tard possible à ton père. Mais les Dieux immortels ont eu hâte d’appeler tes vertus au gouvernail de l’État (…) »14.
8Autre preuve : la colonne érigée à Rome en l’honneur de la pietas de Trajan en 99 après J.-C. On en a retrouvé la base, portant la dédicace ex Senatus Consulto, comme les monnaies où figure Pietas. Il y a là, à n’en pas douter, un thème fort de l’année inaugurale du règne15 : celui de l’héritage recueilli et assumé avec piété par Trajan. Un aspect important de sa légitimité politique passait assurément par cette qualité, et Pline la mentionne encore, dès le début du Panégyrique :
« Quant au peuple romain il sait distinguer entre ses chefs : (…) aujourd’hui il célèbre le grand courage (fortissimum) du nôtre [prince], (…) il salue la piété, le désintéressement et la bonté du nôtre (pietatem, abstinentiam, mansuetudinem laudat) »16. Ou : « Quel présent du ciel est plus précieux ou plus beau qu’un empereur vertueux, saint et tout semblable aux dieux ? »17. Enfin : « Cet empereur [Nerva], tu l’as d’abord honoré de tes larmes, comme il convenait à un fils, ensuite de temples (…) »18.
9Le second thème paraît être celui des compétences du nouvel empereur dans l’ensemble de l’Empire, Vrbs comprise. En effet, la FIDES EXERCIT(um), essentielle pour éviter tout risque d’usurpation, est célébrée dans une scène où Trajan en toge sacrifie en présence de l’armée et des prétoriens19 ; et une autre représentation met en scène un Trajan cavalier, en cuirasse et armé, accompagné par l’armée20. Là encore, l’efficacité et la fidélité militaires paraissent primordiales, et pour cause : Pline mentionne un mouvement de troupes (rébellion), qui amena Trajan à accepter l’Empire :
« Aussi suis-je persuadé que cet égarement même et cette sédition des soldats ne se sont produits que parce qu’une grande violence et un grand péril pouvaient seuls triompher de ta modestie »21.
10Il est probable que la monnaie renvoie à ce thème de l’ordre maintenu (in extremis ?) dans l’armée grâce à l’accession de Trajan.
11Enfin, un sesterce montre Trajan sur une estrade, en toge, avec Liberalitas et deux citoyens recevant un don monétaire (?) : la légende est CONG(iarium)22. L’ensemble fait allusion, d’abord à une distribution aux citoyens de Rome, réalisée lors de l’arrivée de Trajan dans la Ville (fin 99), ensuite à des cérémonies exaltant la fidélité des troupes de l’Empire et de l’Vrbs au nouvel empereur. Pline les a évoquées ensemble, exaltant la primauté donnée par Trajan au peuple :
« Toutefois comment ne dire qu’un mot des largesses dont ont bénéficié les tribus, du congiaire distribué au peuple et distribué totalement, tandis que les troupes n’avaient reçu qu’une partie du donatiuum ? Est-ce le fait d’une âme médiocre de payer comptant plutôt ceux à qui on peut le plus aisément dire non ? (…) Ah quelles attentions ont présidé à la répartition ! quelle peine tu t’es donnée pour que personne ne fût exclu de tes libéralités ! »23.
12Ces diverses apparitions de l’empereur sur les revers du début du règne (avec Nerva ; avec l’armée ; avec les citoyens de Rome24) étaient de nature à garantir la concorde interne, et Trajan y était montré avec les qualités résumées dans la vieille formule latine domi forisque : compétent tant à Rome qu’à l’extérieur25. Rappelons que cette expression figure sur les piédestaux de statues de Trajan sises en 112 en façade de sa Basilica Vlpia26, mais il est clair que le thème était de nature à rassurer dès après la mort de Nerva.
13Un dernier sesterce du début du règne confirme ce discours élogieux et civique : une couronne de chêne entoure l’inscription SPQR OB CIV SER27. À peine empereur, Trajan méritait déjà la couronne civique28.
14Toujours au début du règne (98-99), une seule divinité (si on excepte Roma, Vesta et les allégories pré-citées) apparaît : Mars29, et uniquement sur les as. Cela confirme l’importance de la dimension militaire en cette année de prise de pouvoir. Ajoutons que Mars sera présent, de manière croissante, tout au long du règne : d’abord sur as30, puis sur denier, sesterce et as31, enfin sur aureus, denier, sesterce, dupondius et as32.
15Ce dieu guerrier est rapidement rejoint par un nouveau venu : l’année 100 (COS III) marque le retour d’Hercule comme divinité majeure sur les aurei et deniers33. Le dieu apparaît de 100 à 111 (COS III à V)34. De manière cohérente, il figure en 101, au début de la première guerre dacique, dans la liste des divinités sollicitées par les Frères Arvales pour le salut, la protection et le retour de Trajan :
« Hercule Victor, dans les termes selon lesquels nous avons fait vœu de sacrifier un bœuf aux cornes dorées à Jupiter très bon et très grand (…), si toi tu fais cela de cette manière, alors, nous en formulons le vœu, des taureaux aux cornes dorées te seront sacrifiés (…) »35.
16Sa mention clôture une énumération qui comporte Jupiter Très Bon Très Grand, Junon Reine, Minerve, Jupiter Victor, Salus, Vénérable Mars, Mars Victor, Victoria, Fortuna Redux, Vénérable Vesta, et Neptune36. J. Scheid explique la présence d’Hercule en fin d’énumération en fonction de sa place hiérarchique puisqu’il n’est qu’un demi-dieu37 ; mais on peut souligner d’abord sa présence inédite, reflet de la protection personnelle et militaire que Trajan espérait de lui (tout comme de Jupiter et de Mars, Neptune étant surtout lié au voyage maritime), et le pluriel des offrandes : il est le seul à qui est promis le sacrifice de plusieurs animaux. Erreur, ou particularité de son culte, s’interroge J. Scheid ? Pour ma part, j’y perçois l’importance accordée, en ce début des opérations daciques, à ce dieu choisi par Trajan pour être son protecteur divin.
17Hercule disparaît du monnayage en COS VI (112-117), et sa présence était liée, non au sanctuaire de Gadès comme on le lit souvent (Trajan étant né à Italica, on trouve là une explication « régionaliste » à ce surprenant retour en grâce d’Hercule38, effacé depuis Auguste du monnayage romain), mais à… la protection filiale dont Trajan prétend bénéficier de la part de Jupiter. La présence de Jupiter dans son monnayage débute en COS V (103-111), avec : un aigle sur un foudre39 ; le dieu sur son trône40 ; la triade capitoline ; ou, plus étonnant, Jupiter Ammon41. La période suivante (COS VI, 112-117) voit s’affirmer un nouveau type, qui remplace peut-être les frappes avec Hercule. On y observe Jupiter protégeant Trajan de son bras armé du foudre, avec la légende CONSERVATORI PATRIS PATRIAE42 (COS VI, 112-114) : « Au Protecteur du Père de la Patrie ». Or, une image proche se trouve dans l’attique de l’arc de Bénévent, et je renvoie aux textes de Dion de Pruse, Plutarque et Pline le Jeune pour des parallèles philosophiques entre l’empereur, représentant de Jupiter sur terre, et Héraklès-Hercule, fils, héraut et héros de Zeus sur terre. Rappelons enfin que Trajan a été adopté par Nerva devant le temple capitolin de Jupiter Optimus Maximus au cri de « Imperator »43, et que le surnom Optimus [Princeps] apparaît entre 103 et 110 dans les titulatures monétaires (COS V), avant de devenir agnomen officiel en juillet 11444. Cette adoption fonda, pour Pline, « non pas notre servitude, mais notre liberté et notre bonheur et notre sécurité (… sed libertas et salus et securitas fundabatur) ». Nombre de ces valeurs figurent dans le monnayage impérial, mais avec Trajan elles sont liées au choix de Jupiter :
« (…) il serait maintenant évident que notre prince nous a été destiné par une volonté divine. Ce n’est pas l’obscur pouvoir du destin, c’est Jupiter lui-même, au vu et au su de tous, qui l’a révélé (…) »45.
18Fort de cet appui divin, Trajan célébra par une très abondante iconographie militaire, victorieuse et triomphale, ses victoires germaniques mais surtout daciques et parthiques46. Ces monnaies voisinent avec les nombreuses réalisations architecturales du règne, financées par le butin dacique (inscriptions de l’attique du Forum de Trajan : ex manubiis) : Forum, Basilica Vlpia et colonne Trajane, travaux dans le cirque, port d’Ostie, Via Traiana, Aqua Traiana47 ; seuls les thermes ne bénéficient pas d’une frappe, et l’absence de légende explicative empêche parfois d’identifier des édifices (par exemple un temple entouré de portiques, ou un pont48). On voit ainsi figurer un arc triomphal inconnu sur des sesterces de 10049. Enfin, la réforme monétaire de Trajan citée par Dion Cassius (« [Trajan] fit fondre toute la monnaie de mauvais aloi5050 »), consécutive à l’afflux de métal précieux venu de Dacie, lui a permis d’échanger les monnaies anciennes par des frappes contemporaines ; mais il a voulu montrer du respect envers ses prédécesseurs (sauf les damnati du ier siècle) en copiant des monnaies républicaines et impériales « retirées » du circuit économique : 72 frappes dites de restitution constituent ainsi un corpus éclairant quant aux intentions de leur commanditaire.
19On ne peut que constater qu’il n’y a pas, dans le monnayage urbain du règne, de thèmes égyptiens. Il est vrai que la présence des divinités d’Égypte est exceptionnelle à Rome. On relève un temple rond sous Vespasien, identifié à celui d’Isis au Capitole car on sait par les traditions littéraires que Domitien y trouva refuge en 6951. Sérapis paraît une fois sous Domitien, dans un temple52, et Isis une fois sous Hadrien53 ; Nil est plus fréquent mais n’apparaît pas avant le successeur de Trajan54, de même Alexandrie55 ou Aegyptos56. Les troubles liés à la révolte juive en Égypte, durant les années 115-11757, auraient pu amener un regain d’intérêt pour cette région : ce ne fut pas le cas, sans doute en raison de la campagne impériale menée dans le même temps contre les Parthes et de la mort de Trajan en août 117. Il revint à Hadrien de rétablir l’ordre au Proche Orient.
20Seul Jupiter Ammon apparaît en 103-111 sur les monnaies romaines de Trajan. Le dieu est en relation, non avec l’Égypte, mais avec la création de la province d’Arabie le 22 mars 106. Des séries monétaires d’argent au même type, circulant à Bostra la capitale provinciale, auraient en effet été frappées à Rome pour illustrer ce contrôle et la présence sur place de la Legio III Cyrenaica, dont le patron était, de par son origine géographique (proche de l’oasis libyen de Siwa), Zeus-Ammon58. Le fait, s’il écarte le dieu libyen du dossier alexandrin, permet de souligner que l’atelier romain pouvait frapper des monnaies à légendes et étalons grecs pour des provinces orientales, donc diffuser en « contrôle direct » des thèmes depuis la capitale. M. Amandry a d’ailleurs démontré que l’atelier d’Alexandrie servit de relais à Trajan pour la frappe de monnaies à destination de la Syrie59. D’où l’interrogation : des modèles trajaniens furent-ils envoyés à Alexandrie depuis Rome, en relation avec la politique du nouvel empereur ?
Diffusion à Alexandrie de modèles romains ?
21L’atelier d’Alexandrie est, sous le règne de Trajan, novateur. Soheir Bakhoum a souligné, en ce qui concernait l’iconographie des divinités égyptiennes, la grande créativité du règne60. Mais au-delà de ces caractéristiques locales, deux éléments m’amènent à proposer une comparaison entre les deux ateliers.
22Il est extrêmement difficile de dater les frappes romaines de Trajan. En effet, l’absence de mention des puissances tribuniciennes empêche de leur attribuer une année précise (voir le tableau comparatif). Nombre de coins sont placés entre le cinquième consulat (1er janvier 103) et le sixième (débuté au 1er janvier 112), ou entre le sixième consulat (1er janvier 112) et l’octroi du surnom Parthicus (février 116). En revanche, l’atelier d’Alexandrie date chaque monnaie à l’année près, selon la coutume égyptienne qui débute le comput au 29 août. Ainsi l’An 1 de Trajan débuta-t-il à la mort de Nerva (25 ou 28 janvier 98)61 et s’acheva le 28 août 98 ; puis vint l’An 2, commençant le 29 août, etc., jusqu’à l’An 20 du règne, qui débuta le 29 août 116 et s’acheva par la mort de Trajan, début août 117.
23En confrontant les deux ateliers, et en s’intéressant bien sûr aux thèmes communs (qui seront donc des thèmes « romains » exportés vers l’atelier alexandrin, puisqu’il n’y a pas de thèmes égyptiens à Rome), nous pouvons espérer dater à l’année près certaines frappes urbaines de Trajan, à tout le moins resserrer les calendriers par leur croisement. Rappelons que le préfet d’Égypte avait sous sa tutelle l’atelier monétaire d’Alexandrie ; ce dernier n’est donc pas un monnayage provincial « autonome » ; en revanche, il dispose de thèmes locaux, issus d’une longue tradition monétaire.
24Le second élément est lié au premier. Par cette comparaison émergeront peut-être les thèmes idéologiques que Trajan voulait diffuser à Alexandrie, et en regard les thèmes proprement romains, à savoir adressés en priorité aux citoyens de Rome et aux traditions « nationales ». Mais il est aussi possible que le monnayage alexandrin se contente de véhiculer une image « standard » de l’empereur62. Quoi qu’il en soit, le recul devrait nous aider à voir de plus près l’image que l’Optimus Princeps entendait donner dans l’Empire.
25Dès le début du règne, Trajan est en relation épistolaire avec les Alexandrins. Un papyrus d’Oxyrhynchos, dans lequel il possède la seconde puissance tribunicienne (automne 98), a conservé la lettre adressée aux habitants de la métropole d’Égypte :
« L’empereur César Nerva Trajan Germanicus, grand pontife revêtu de la puissance tribunicienne pour la deuxième fois, consul (pour la seconde fois), (au démos) des Alexandrins, salut.
Reconnaissant le parfait dévouement de votre cité envers les Augustes, me souvenant des bienfaits que mon divin père vous a conférés dès le début de son principat, et éprouvant moi-aussi, après vos revendications, une disposition favorable à votre égard, je vous ai recommandés d’abord à moi-même, puis à mon ami et préfet (C.) Pompeius Planta, afin qu’il veille avec tout le soin possible au maintien d’une paix durable et du bon approvisionnement, ainsi qu’à la sauvegarde de vos droits collectifs et individuels (…) »63.
26Ce préfet, Caius Pompeius Planta, demeura en poste en Égypte de septembre 98 à février 10064, et le papyrus démontre l’existence de directives envoyées à la population et au préfet d’Égypte. Qu’en est-il dans le domaine numismatique ?
27Le premier problème est bien sûr celui du délai de diffusion entre les deux ateliers. Lorsqu’un thème apparaît à Rome, figure-t-il aussitôt à Alexandrie, ou bien constate-t-on un décalage temporel entre les deux sites ? R. Bland a souligné qu’Othon et Vitellius, qui ne régnèrent que quelques mois (quatre pour Othon), ont eu des monnaies à Alexandrie à leur nom, mais pas à leur portrait, ce qui implique que la titulature a précédé l’arrivée des imagines officielles. Le délai devait donc être de quelques semaines (ou mois, selon la saison de navigation), mais en tout état de cause l’atelier d’Alexandrie demeure le plus réactif des ateliers provinciaux aux événements de la capitale65. Pour le règne de Trajan, l’étude précise des premières années de règne, convenablement datées de part et d’autre, permettra de tirer un mode de fonctionnement sans doute extensible à l’ensemble du règne66.
28Un historien ne peut observer les monnaies sans s’arrêter aux titulatures. Pour Trajan, celles d’Alexandrie comportent Autocrator Kaisar Nerva Traianos Aristos Sebastos Germanicos, puis Dacicos, enfin Parthicos. Or, si Trajan était « Germanique » au début du règne, il obtint à Rome le surnom de « Dacique » au printemps 102, et celui de « Parthique » le 20 février 116.
29À Alexandrie, où l’année débute donc le 29 août, Dacicus n’apparaît que sur les frappes de 1’An 7, soit entre août 103 et août 10467, ce qui implique un retard d’environ 18 mois – ce qui est long. Le monnayage romain est évidemment plus rapide. Dès le COS IIII (période du 1er janvier 101 au 31 décembre 102), la mention DACICVS figure68 ; certains exemplaires (de bronze) indiquent DACICVS et COS IIII DES(ignatus) V, ce qui les placent après octobre 10269, mais certaines frappes comportent DACICVS et COS IIII seul (sans DES V donc), ce qui peut indiquer une absolue concomitance de calendrier entre les coins de Rome et le nouveau titre, au printemps 102. Être plus précis est impossible, mais le problème est identique en épigraphie : l’inscription bilingue d’Éphèse de l’affranchi impérial Tib. Claudius Classicus70 présente en latin le titre Germanicus et en grec les titres Germanicos et Dacicos : ce qui suppose un léger décalage temporel entre les deux textes… qui est impossible à mesurer.
30Pour Aristos, l’équivalent grec d’Optimus présent sur les monnaies romaines dès COS V (soit entre 103 et 111)71, il apparaît à Alexandrie sur une frappe isolée de l’An 872 (août 104 / août 105) : ce qui place bien au plus tard en 104, à Rome, la présence du surnom sur les monnaies. Mais il faut attendre l’octroi officiel de l’agnomen (juillet 114) pour voir ARISTOS enfin repris sur les frappes d’Alexandrie. Cela survient au cours de l’An 18 (29 août 114 – 28 août 115)73. Un décalage de quelques mois au minimum entre Rome et Alexandrie est une fois encore constaté, mais moindre que pour DACICVS : Trajan est en Orient depuis l’automne 113, ce qui implique des relations administratives facilitées entre Rome et cette région de l’Empire. Même constat en ce qui concerne Parthicus (20 février 116 à Rome) : le titre apparaît à Alexandrie sur certaines frappes de l’An 19 (août 115 – août 116), forcément pas sur toutes74, mais là encore le transfert a été plus rapide que pour DACICVS. Ce tableau contrasté, entre début et fin du règne, concorde plutôt avec les sondages iconographiques qui suivent.
Premier sondage : mention COS II à Rome (du 1er janvier au 31 décembre 99) et An 1 – An 3 à Alexandrie75
31Du COS II date, à Rome, un quinaire romain avec Victoire ailée marchant à gauche avec couronne et palme76. Il se retrouve en Égypte, presque à l’identique, dès l’An 1, et Nikè est ensuite récurrente77. Le type n’est pas venu de Rome, une Victoire proche sinon identique existait déjà à Alexandrie, par exemple sous Vespasien78 ou Domitien79. Mais la cohérence thématique est à noter, puisqu’à Rome Victoria apparaissait sur tous les types monétaires de l’année 98-99 ; inversement, à Alexandrie, elle n’était pas apparue sur les frappes de Nerva, où on trouvait Eiréné80 ; en fait, depuis l’An 15 de Domitien (95-96 après J.-C.), Nikè avait disparu81 : son retour sous Trajan est donc délibéré.
32On ne trouve rien, à Alexandrie, sur la pietas du nouvel empereur, son entente avec le Sénat, l’armée, la Germanie, le dieu Mars. Les thèmes alexandrins de l’An 1 présentent Agathodaimon, le Nil, Isis, et un ibis82.
33L’An 2 est plus pertinent. À côté des précédents, figurent à présent :
34Elpis, la Spes romaine, adaptée aux circonstances de l’accession au trône83 : mais si la personnification existe à Rome, elle n’y apparaît qu’en COS V, avec une autre fonction donc que d’incarner l’arrivée du successeur de Nerva ; Euthenia (Abundantia), qui figure à Rome sur les deniers et dupondius84 ; Sarapis (trônant ou dans son temple) ;
et un aigle aux ailes déployées, qui renvoie sans doute à Roma et Jupiter85.
35En définitive et hormis Victoria, nul indice attestant un programme iconographique adressé à l’atelier égyptien par l’Vrbs en 98-99. Le préfet C. Pompeius Planta, nouvellement arrivé, s’est contenté d’allusions à la pérennité de l’Empire plutôt qu’au nouvel empereur (excepté l’imago de l’avers, bien entendu).
36Trajan n’apparaît en personne sur les revers qu’à partir des frappes de l’An 3. Si l’ibis, l’aigle et la Victoire perdurent, la nouveauté majeure (outre une frappe avec crocodile) est constituée par un quadrige triomphal dans lequel Trajan (soit à droite, soit à gauche) tient rameau de laurier et sceptre (l’empereur à gauche brandit un sceptre avec aigle)86. Un exemplaire romain de quadrige daté de 98-99 existe, avec la légende IMP NERVA CAES TRAIAN AVG GERM PM87, et à coup sûr en 101-102 (COS IIII). Mais l’image existait déjà à Alexandrie sous Domitien88, et quoi qu’il en soit de la date des exemplaires romains, elle figure à Alexandrie hors référence triomphale précise. C’est en effet une des permanences locales (inutilisable donc pour dater les frappes romaines) que de montrer Trajan en quadrige, à gauche ou à droite, et ce avant même ses triomphes daciques89.
Second sondage : l’année 100, mention COS III à Rome (consul du 1er janvier au 31 décembre 100 ; COS IV à partir du 1er janvier 101), et fin de l’An 3-début de l’An 4 à Alexandrie (29/8/99-28/8/101)
37An 4, citons, outre Elpis, Nil, Nikè et Sarapis, une monnaie avec Tyché debout à gauche, avec à droite un gouvernail et une corne d’abondance à gauche90, identique aux représentations de Rome en COS II (98-99)91, COS III (100)92, et COS IIII (101-102)93. Là encore, le Praefectus Aegypti avait à sa disposition des exemples issus de monnayages locaux antérieurs94, on ne peut donc lier à coup sûr les deux productions au sens où un modèle serait venu spécialement de Rome à Alexandrie à cette date.
38Nul Hercule. Or, le héros signe son grand retour monétaire à Rome en 100 et le modèle préexistait à Alexandrie : Domitien en avait usé en 94-9595. Il n’y eut donc pas de consigne spéciale envoyée en Égypte pour diffuser l’image du dieu, qui reste à ce moment-là une spécificité romaine. De fait, il faut attendre quelques années pour voir un monnayage alexandrin à thèmes véritablement « trajaniens ».
Troisième sondage : An 10 (LI = 29/8/106-28/8/107)
39La silhouette d’Héraclès debout, massue à main droite, main gauche dans la léonté (fig. 1), fréquente à Rome entre janvier 100 et fin 10296, n’apparaît à Alexandrie qu’en 106-107 (fig. 2)97, sous les préfets C. Vibius Maximus (103-107) et Ser. Sulpicius Similis (107-112 : l’arrivée du nouveau préfet peut coïncider avec cette nouvelle phase du monnayage alexandrin), soit avec au minimum quatre ans de décalage avec Rome. C’est étonnant, vue l’importance d’Hercule dans le règne de Trajan. Demeure cependant la diffusion d’une nouveauté depuis l’Vrbs : le type monétaire n’existait pas à Alexandrie, et soit un « descriptif », soit une image « modèle » a circulé de l’Italie vers l’Égypte.
40Hercule est présent An 10 (106-107) et An 11 (107-108)98, puis An 13 (109-110)99 et An 15100 (111-112), frappes auxquelles il faut rajouter celle réalisée An 12 (108-109) : elle montre une tête d’Héraklès avec couronne de laurier et léonté, presque identique au buste de Trajan sur l’avers et très proche d’une tétradrachme d’Antioche101. La fréquence d’apparition du dieu est donc moindre qu’à Rome. Elle est décalée dans le temps mais elle existe, et elle est l’occasion de la diffusion d’un modèle inédit depuis l’Vrbs.
41En parallèle, Mars apparaît la même année 10 qu’Hercule (106-107)102, puis à nouveau An 15 (111-112)103 avec Héraklès, puis de l’An 16 à la mort de Trajan104. On retrouve ici, et tardivement, le rôle qu’occupe le dieu guerrier dans le monnayage romain, alors même qu’Arès ne figure ni chez Nerva, ni chez Domitien qui privilégie à Alexandrie sa protectrice divine, Athéna, au moment des guerres danubiennes105. Cet élément permet d’avancer une explication générale : en temps normal, le monnayage d’Alexandrie reflète les traditions locales ; pas en temps de crise. Dans les deux cas précités (apparition d’Héraklès, forte présence d’Arès), l’Empire prépare ou est en guerre, et pour Trajan les hostilités sont plus orientales que pour Domitien : 106-108 coïncide avec le contrôle de l’Arabie, et les année 111 et suivantes avec la préparation de l’expédition parthique. Pline le Jeune est nommé gouverneur de Bithynie dans cette optique (111), et nous avons vu que l’atelier d’Alexandrie frappait pour la Syrie en 108-109. Ces indices démontrent l’envoi de modèles (Héraklès) ou de consignes (Arès) à Alexandrie lorsque l’actualité régionale nécessite ou permet la diffusion d’une iconographie voulue par le pouvoir impérial ; la fin des guerres daciques détournant Trajan de l’Europe centrale.
42D’autres dieux qu’Héraklès véhiculent, à côté d’Arès, une imagerie martiale : les Dioscures, surtout présents à la fin du règne106, et Athéna, présente de l’An 10 à la mort de Trajan, souvent parèdre d’Arès107. Quant à Zeus, il est représenté en personne à partir de l’An 12 (108-109), mais l’aigle aux ailes déployées figure dès l’An 2108 : un aigle différent, posé sur le foudre, se rencontre à Rome sous Trajan109 et à Alexandrie depuis Auguste110.
43Le Jupiter de Rome COS V (103-111), protecteur de Trajan en COS VI, ne figure jamais à Alexandrie. Cependant, l’image du dieu, foudre en main, assis sur le dos de l’aigle (années 111 à 116)111, puis celle où il trône avec sceptre et Victoire, l’aigle à ses pieds (années 113 à 117)112, enfin celle où il figure debout avec sceptre et aigle (116-117)113, sont trois créations égyptiennes tardives. Est-ce la forme locale, équivalent idéologique du type romain le plus courant dans ces années-là, celui du CONSERVATORI PATRIS PATRIAE ? L’affirmation du caractère jovien du règne est en tout cas similaire, et contemporaine. Elle est renforcée par des frappes où le buste de Trajan sur l’avers jouxte celui de Zeus sur le revers114.
44Notons enfin, autour de l’an 13 (109-110), l’apparition numismatique du dieu Harpocrate dit d’Héracléopolis Magna, dont l’un des attributs est la massue115. Celle-ci n’apparaît que sous Trajan, et le dieu reste très présent dans le monnayage égyptien du règne116. À défaut d’Hercule, l’atelier d’Alexandrie a donc développé l’iconographie du dieu local qui s’en rapprochait le plus d’un point de vue visuel (et fonctionnel ?).
45Le premier constat est contrasté. S’il y a un délai incompressible entre Rome et Alexandrie, il semble que le Praefectus Aegypti demeurât en général libre de puiser dans le répertoire de l’atelier alexandrin les thèmes exaltant la puissance impériale et la prospérité locale. Mais certaines « importations thématiques » (plus qu’iconographiques) ont cheminé de Rome vers l’Égypte : ainsi du retour d’Hercule-Héraklès (et Harpocrate) et des présences de Mars-Arès et Jupiter-Zeus à Alexandrie. Autre constat : c’est essentiellement à partir de l’An 10 (106-107) que le monnayage alexandrin gagne en variété117, donc après les guerres daciques, et c’est alors autour de la personne impériale que l’iconographie numismatique s’organise.
Événements des monnaies de Rome COS V (1/1/103-31/12/112) évoqués à Alexandrie (= An 6 à An 16)118
46Éliminons tout d’abord des frappes alexandrines sans équivalence à Rome :
Trajan en quadrige d’éléphants119 : on peut remarquer un style très simple, par opposition au plus proche prototype attesté dans le monnayage romain, un sesterce célébrant l’apothéose de Vespasien120 ; le type du quadrige d’éléphants apparaît d’ailleurs à Alexandrie sous Domitien et n’est attesté que durant son règne, celui de Trajan, et d’Hadrien121 ;
Trajan en bige de centaures122.
47Ces deux images, ainsi que celle de Trajan en quadrige, existaient sous Domitien123. On voit ici le recyclage d’un prototype antérieur, seul l’avers avec buste de Trajan, et bien sûr la titulature, ont été adaptés. Le sens général en est triomphal, victorieux, sans que le type iconographique et la séquence d’utilisation (de l’An 11 à l’An 20) renvoient à un événement précis : Trajan a vaincu les Daces et a triomphé en 106, mais sa qualité d’imperator est constante. La nature des attelages (centaures, tritons) confirme, si besoin était, le caractère non historique des frappes.
48La même utilisation d’un prototype flavien se retrouve dans les nombreuses figurations d’un arc « triomphal » alexandrin à trois arcades, inconnu à Rome alors que les monuments trajaniens y ont fait l’objet de nombreuses commémorations. Cet arc alexandrin, avec variantes124, mais dont la première occurrence date de 106-107125, utilise à nouveau un prototype de Domitien, rapproché par Soheir Bakhoum de l’arc du triomphe germanique du dernier Flavien à Rome mais sans certitude, ce dernier ayant disparu à la mort de Domitien126. En regard, les monnaies romaines de Trajan montrent deux arcs de type différent, l’un avec trois arches mais de même hauteur et sans fronton triangulaire (COS III, année 100)127, l’autre avec une seule arche et inscrit IOM (COS V, années 103-111)128 : les deux diffèrent donc de l’édifice présent sur les frappes alexandrines de 106 à 113, ce qui témoigne, une fois encore, de l’autonomie locale tant dans le type choisi que dans la chronologie. Tout au plus peut-on supposer que l’actualité romaine (second triomphe dacique en 107) a été l’occasion de la frappe alexandrine d’un arc triomphal, mais aucun prototype n’a traversé la Méditerranée pour servir de modèle à l’atelier égyptien : les ouvriers ont réutilisé l’arc le plus récent, celui de Domitien, qu’ils avaient en réserve. Remarquons aussi qu’aucun des édifices construits par Trajan dans l’Vrbs (Forum, Basilica, colonne, Portus, etc.), n’a fait l’objet de commémoration en Égypte129.
49On y trouve en revanche des édifices locaux, peut-être rénovés par le pouvoir impérial. Pour ne parler que de Sérapis, dès le début du règne (An 2)130, est frappée une vue de son temple ; et l’apparition du type « Sérapis sur une galère » An 11, avec Isis Pharia et Déméter, s’accompagne l’année suivante de la vue d’un temple tétrastyle au fronton orné d’une barque, avec Sérapis, Déméter et Tyché : il s’agit sans doute de monnaies commémorant un temple (rénové ?) et une procession locale131. Enfin, Sérapis avec uexillum à côté d’un bassin à tête de lion, qui apparaît An 15, renverrait à la découverte, en l’An 12, de sources dans le Wadi Fatireh, découverte célébrée par une inscription en raison de l’installation d’une statio militaire : d’où le uexillum tenu par le dieu132. Mais l’événement était « égyptien », au sens où il ne pouvait être compris que par les habitants de la région.
50On le voit, montrer l’activité édilitaire de l’empereur est un souci présent dans l’un et l’autre atelier monétaire, mais ce qui prime est l’adaptation aux réalités locales. Les thèmes renvoient aux édifices que les manipulateurs des pièces étaient amenés à voir, cette célébration étant pour eux la matérialisation concrète des actions du Prince (ou de son Préfet) en leur faveur.
51La personnification de Roma assise à gauche, fréquente à Rome (fig. 3), tenant une victoire ailée de la main droite et le parazonium à gauche133, paraît se retrouver à Alexandrie dès l’An 3134, mais la pièce est très endommagée. Roma à l’identique existe cependant, mais en l’An 8 (104-105 ; fig. 4)135. Or, Roma était peu présente en Égypte sous les Flaviens (une fois sous Domitien)136. Son retour à Alexandrie vingt ans plus tard correspond aux nombreuses frappes romaines de Trajan, mais si les plus proches modèles à l’exemplaire d’Alexandrie datent à Rome de 98-99 (COS II)137, il y a ici adaptation. L’atelier égyptien s’est détaché du prototype local préexistant, néronien (fig. 5)138, pour intégrer une nouveauté trajanienne : la position du parazonium bras gauche. Il semble que, pour ce type précis, il y a eu envoi depuis Rome des éléments majeurs de l’image à créer, et composition par l’atelier égyptien en fonction des prototypes locaux à sa disposition : les jambes de la Victoire ne sont pas dans la même posture à Rome et à Alexandrie.
52Ajoutons un dernier élément : si Roma figure dès l’An 8139, elle est en compagnie d’Alexandria de l’An 11 à l’An 12140, laquelle tient la couronne ou lui remet le sceptre. À partir de l’An 16, c’est Trajan que couronne ainsi la personnification de la cité141. Car c’est bien la personne de Trajan qui incarne l’Empire, à Rome comme à Alexandrie.
53Indéniablement, c’est une commande iconographique qui explique la présence de Trajan chevauchant, manteau au vent et lance main droite. On le trouve à Rome une fois, avec COS III, soit en 100 (fig. 6)142 ; et on le trouve à Alexandrie pour les années 11, 12, 13 (fig. 7) et 15, soit entre 107 et 112143. Les deux productions sont ici très proches et l’apparition tardive du thème en Égypte peut coïncider avec le triomphe dacique de 107 (et/ou à l’arrivée du Préfet Ser. Sulpicius Similis). Plus typique encore, Trajan cavalier écrasant un Dace placé sous son cheval (fig. 8)144, présent à Rome COS V avec des variantes (l’ennemi est parfois placé devant le cheval), figure, semble-t-il, à Alexandrie (fig. 9) années 11 (107-108) et 13 (109-110)145. Le triomphe sur Décébale ayant eu lieu en 107, la concomitance est une fois encore belle, mais les délais constatés précédemment incitent à la prudence, d’autant que la seconde guerre dacique débuta en 105 et justifiait dès son début le thème du combat équestre. Il paraît donc difficile de dater en retour de 107 les monnaies romaines porteuses du thème (la période du COS V couvrant les années 103-111).
54Une nouvelle série de représentations naît à Alexandrie à partir de l’An 13 (109-110) et jusqu’à l’An 20 (117). Il s’agit de scènes où Trajan sacrifie à proximité de Sarapis (An 14)146, ou sacrifie couronné par Alexandrie ou par une Nikè, fait face à Alexandrie ou Roma (An 16, 17, 18, 19, 20)147, est assis avec sceptre et glaive (An 19)148, enfin lève la main droite (An 20)149.
55Plusieurs remarques : la personnification de la cité d’Alexandrie figure à proximité de l’empereur dans les années 112-117, au moment où se préparait l’expédition parthique puis où sévissait la révolte juive. À Rome, les types les plus approchants obéissent à une logique autre : Trajan donne une victoire à Roma assise sur un trône en 101-103, soit après la 1ère guerre dacique150 ; et Italia est montrée entre 103 et 117 pour commémorer les décisions de Trajan en sa faveur151. Par ailleurs, si l’empereur y est montré avec une Victoire, ce n’est pas lors d’un sacrifice152 : il est seul dans l’unique scène de sacrifice où il opère en toge et tête couverte153. Enfin, la spectaculaire frappe romaine qui montre Trajan debout sur un trône, entouré d’aigles et de deux captifs, couronné par une Victoire volant154, n’a aucun équivalent à Alexandrie. Les deux monnayages sont autonomes, quand bien même l’image impériale obéit aux mêmes stéréotypes (victorieux, attentif aux dieux « nationaux » et à la vie civique « locale »).
56Autre thème usuel du monnayage romain : celui des trophées155. Le mannequin d’armes, deux captifs au pied, se rencontre à Alexandrie dès 102-103, en pleine guerre dacique, et court jusqu’en 113, début de la guerre parthique156. Or cette image renvoie, non aux exemplaires romains de types variés des années du COS V157, mais à celles des années du COS VI avec PARTHICO (de février 116 à la mort de Trajan ; fig. 10)158. Les deux prisonniers parthes, dos à dos au pied du trophée, reprennent alors à Rome le schéma alexandrin des années antérieures (fig. 11). La présence de l’empereur en Orient semble ici avoir inversé le cours usuel des influences, puisque c’est un type monétaire d’abord attesté à Alexandrie qui apparaît à Rome à la fin du règne. Mais le prototype était sans doute connu à Rome : on ne peut donc exclure une coïncidence.
57À partir de l’An 13 (109-110), c’est l’empereur qui érige le trophée ou est assis à proximité, avec un ou deux captifs à ses pieds159. Pour les années 17 et 18 (113-115), Trajan est assis sur un siège curule devant un trophée avec une figure agenouillée160. Enfin, An 18 (114-115), il reçoit la soumission d’une figure agenouillée161. Aucune frappe cependant ne mentionne nommément l’Arménie et la Parthie : c’est l’empereur victorieux qui est célébré, comme la forte présence des Nikè le confirme à Rome et à Alexandrie, plus que telle ou telle victoire162. La Nikè avec branche main droite et palme main gauche, pieds au sol, datée de l’An 7 (103-104), est très proche de celle de Rome, unique par le rameau tenu à droite (COS V, 103-111)163. Mais si la Victoire érigeant un trophée, présente années 11 à 13 puis 16164, est une adaptation de thèmes romains fréquents165, celle en bige, avec couronne et palme, des années alexandrines 12 à 15 (108 à 112)166, n’apparaît pas à Rome.
58Inversement, Eirénè n’est attestée sur le monnayage d’Alexandrie qu’entre 109 et 113, soit entre le triomphe dacique et le début de la guerre parthique167. Au seuil de la guerre, elle est toujours présente168, puis disparaît pour revenir la dernière année du règne169. Il semble que ce choix, relevant directement de l’atelier alexandrin, ait obéi tant aux opérations militaires de Trajan en Orient qu’à la réalité égyptienne des opérations contre les Juifs.
59À travers ces exemples, qui n’épuisent pas la matière, on discerne, par-delà la variété formelle170, l’équivalence des thèmes idéologiques présents dans les deux monnayages. Je ne suis pas certain que l’affirmation de Soheir Bakhoum : « Il est certain que le gouvernement romain a utilisé politiquement le monnayage provincial comme instrument d’exploitation du pays », soit fondée171. De fait, l’autorité émettrice s’adresse aux utilisateurs des frappes monétaires en respectant les traditions du lieu : religieuses bien sûr, mais aussi urbanistiques et iconographiques. Si l’on retrouve massivement les dieux gréco-égyptiens à Alexandrie, on retrouve ceux de Rome en Italie. Ainsi Vesta ne figure pas en Égypte alors qu’elle est bien présente dans le monnayage de l’Vrbs, et réciproquement pour Sarapis et Isis.
60Plus surprenant : aucune frappe ne concerne sous Trajan les femmes de la famille impériale172. Mais l’essentiel de l’originalité trajanienne (les victoires militaires, l’aide de Mars, d’Hercule-Harpocrate et de Jupiter, le programme édilitaire, l’accent mis sur la personne impériale) se retrouve, mutatis mutandis, à Alexandrie, et surtout à partir de l’an 10, soit 106-107. Ce qui indique à la fois l’autonomie relative des ateliers provinciaux et l’identité de fonction prêtée à la monnaie d’Alexandrie par le préfet d’Égypte : diffuser l’image, les titulatures impériales et les grands thèmes idéologiques du règne mais en s’adaptant, le plus souvent, aux traditions locales. Plus que tout autre, Hadrien a, après Trajan, développé cette approche œcuménique de la politique impériale.
Notes de bas de page
1 Et citation rhétorique de Pline, pan., 30-31 (trad. M. Durry), où l’auteur explique que Trajan renvoya vers l’Égypte le blé qu’elle avait adressé à Rome, pour compenser une mauvaise récolte consécutive à une faible crue du Nil : « Nous avons retourné au Nil ses richesses », s’exclame Pline. Épisode réel ? Sans doute : le mensonge eut été flagrant aux auditeurs et lecteurs des années 100. Mais le monnayage d’Alexandrie pourra par exemple donner une indication quant à la perception de l’événement dans la cité grecque – si tant est qu’il y fut remarqué.
2 V. Tcherikover et A. Fuks, Corpus Papyrorum Judaicorum II, Cambridge (Mass.), 1960, no 154-159, spécialement no 157, iii, 13-19. Également : H. A. Musurillo, The Acts of the pagan Martyrs : Acta Alexandrinorum, Oxford 1954, VIII, col. III, 1, 51 à 53 ; et A. Harker, Loyalty and Dissidence in Roman Egypt : the case of the Acta Alexandrinorum, Cambridge 2008 (= Loyalty), p. 95 (trad. anglaise). À propos de cette ambassade, voir les pages de J. Mélèze Modrzejewski, Les Juifs d’Égypte de Ramsès II à Hadrien, Paris, 19972 [1991] (= Juifs d’Égypte), p. 265-271 : il date l’ambassade d’avant l’automne 113, départ de Trajan contre les Parthes (trad. française p. 270-271).
3 H. Mattingly et A. Sydenham, The Roman imperial coinage II. Vespasian to Hadrian, Londres, 1923 (= RIC, II), no 1 et 11 (Abundantia = P. -A. Besombes, Monnaies de l’Empire romain IV. Trajan (98-117 après J. -C.), Paris-Strasbourg, 2008 [= Monnaies], no 11 et 50-51) ; no 2 et 12 (Concordia = Besombes, no 12-14 et 52-53) ; no 3 et 13 (Felicitas) ; no 6 et 7 (Pax = Besombes, no 4-5, 15-16 et 54-57) ; no 9, 20 et 21 (Vesta = Besombes, no 17 et 58-59) ; no 10 (Victoria = Besombes, no 18-19 et 60) ; no 16-17 (Pax = Besombes, no 4-5) ; no 19 (Securitas ?).
4 RIC, II, no 28 (= P.-A. Besombes, Monnaies no 1-3). Pline, pan., 66, 2, résume le programme politique de Trajan au début de son 3e consulat (en 100 donc) : « À peine avait lui le premier jour de ton consulat qu’entré dans la curie tu nous as exhortés (…) à reprendre la liberté, à assumer les charges d’un pouvoir pour ainsi dire partagé entre toi et nous, à veiller aux intérêts publics, à nous redresser » (trad. M. Durry).
5 RIC, II, no 4 et 14 (Fortuna = P.-A. Besombes, Monnaies, no 6-7 et 45-46) ; no 8 et 18 (Roma assise, tenant la Victoire et un glaive = Besombes, no 9-10 et 49) ; no 22 (Victoria) ; no 5 et 15 (Germania, déjà vue = Besombes, no 8 et 47-48).
6 Plin., pan., 9, 2-3 (trad. M. Durry).
7 RIC, II, no 23-26 (= P.-A. Besombes, Monnaies, no 20-22).
8 Je nomme « bronze » ce qui est décrit plus exactement par P.-A. Besombes, Monnaies, comme « orichalque et cuivre » (c’est-à-dire sesterce, dupondius, as).
9 RIC, II, no 388 et no 399-400 ; no 383-384 et 389-391, no 401 (Concordia = P.-A. Besombes, Monnaies, no 23-24 et 62 ; Pax = Besombes, no 25-33 et 61).
10 RIC, II, no 382 et 385-387, no 398 (Abundantia = P.-A. Besombes, Monnaies, no 34-36 et 65-67). Mentionnons cependant un as avec Abundantia en 99 (RIC, II, no 406).
11 RIC, II, no 394 et 397.
12 RIC, II, no 395 et 402, no 407-408 (P.-A. Besombes, Monnaies, no 44 et 68-70).
13 RIC, II, no 392-393 (P.-A. Besombes, Monnaies, no 37-43) : Pietas voilée sacrifiant (main droite au-dessus d’un autel).
14 Plin., ep., X, 1 (trad. M. Durry).
15 CIL, VI, 563 (ILS, 283) : Pietati / Imp. Caesaris diui Neruae fil. / Neruae Traiani Aug. Germ. p. m. / tr. p. III cos. II p. p. / ex s. c. Datation : entre les automnes 98 et 99, soit la période de l’arrivée de Trajan à Rome.
16 Plin., pan., 2, 6 (trad. M. Durry).
17 Plin., pan., 1, 3 (trad. M. Durry).
18 Plin., pan., 11, 1 (trad. M. Durry). Ou encore 10, 3 : « piété d’un fils » à l’égard de Nerva.
19 Sesterce encerclé : P.-A. Besombes, Monnaies, no 72.
20 RIC, II, no 403-404 (sesterce = P.-A. Besombes, Monnaies, no 27).
21 Plin., pan., 5, 7 (trad. M. Durry) ; et en 6, 2, il est dit que Trajan dut « faire périr ceux qu’il ne voulait pas, afin qu’il donnât un prince incapable de subir la contrainte » : la répression s’accompagna donc d’exécutions.
22 RIC, II, no 380-381 (sesterce = P.-A. Besombes, Monnaies, no 63-64) : H. Mattingly et A. Sydenham comprenaient la statue féminine en arrière-plan comme Libertas, et non Liberalitas. Mentionnons une ultime monnaie : Trajan en quadrige, mais la datation en 98-99 n’est pas certaine (RIC, II, no 405).
23 Plin., pan., 25, 2-3 (trad. M. Durry).
24 Plin., pan., 23, 3 (trad. M. Durry) évoque successivement le sénat, les chevaliers, les soldats et le peuple lors de l’entrée de Trajan à Rome à l’automne 99.
25 Plin., pan., 4, 4-5 (trad. M. Durry), exprime cette idée en ces termes : « Souvent, Pères conscrits, je me suis en moi-même demandé quelles grandes qualités devait avoir celui qui d’un geste de sa puissance régit mers et terres, paix et guerres. (…) Tel s’est illustré dans la guerre, qui s’est obscurci durant la paix ; tel autre s’est distingué sous la toge, mais pas sous les armes (…) ; celui-ci a perdu au-dehors une gloire acquise dans sa maison, celui-là a perdu dans sa maison une gloire gagnée au dehors ».
26 CIL, VI, 959 : S.P.Q.R. / Imp. Caesari diui / Neruae f. Neruae / Traiano Augusto / Germanico Dacico / [p]ontif. max. tribunicia / [po]test. XVI imp. VI cos. VI p. p. / [opt]ime de republica / [merit]o domi forique.
27 RIC, II, no 421 (sesterce = P.-A. Besombes, Monnaies, no 71).
28 D’autres vertus ou allégories complétèrent cette galerie : citons Aequitas (RIC, II, no 118 ; P.-A. Besombes, Monnaies, no 1243) ; Aeternitas (RIC, II, no 91 ; Besombes, no 445) ; Annona (Besombes, no 1000) ; Clementia (RIC, II, no 409 ; Besombes, no 1010) ; Iustitia (Besombes, no 478) ; Libertas (RIC, II, no 123 ; Besombes, no 422) ; Spes (RIC, II, no 127 ; Besombes, no 272) ; Virtus (RIC, II, no 202 ; Besombes, no 190). Sont absentes : Hilaritas ; Indulgentia ; Patientia ; Pudicitia ; Tranquillitas, souvent présentes dans le monnayage impérial.
29 Le site du British Museum, http://www.britishmuseum.org, qui propose de bonnes reproductions et des fiches techniques récentes, ne présente pas l’as de 98-99, mais le type existe.
30 P.-A. Besombes, Monnaies, no 101 (en 100 : COS III) ; RIC, II, no 396 ; no 410 (en 100 : COS III) ; et no 422-423 (COS III DES IIII : fin 100).
31 COS IIII (101-102) : P.-A. Besombes, Monnaies, no 137-138 : denier (= RIC, II, no 52), et no 146 : sesterce = RIC, II, no 426 : sesterce ; et no 427 : as. COS V (103-111) : Besombes, no 167, 205, 242, 372-376 et 377-378 : denier = RIC, II, no 80, p. 252 no 114, p. 255 no 154-164 (denier) ; et RIC, II, no 482 (sesterce, as).
32 COS VI (112-117) : P.-A. Besombes, Monnaies, no 661-662 : aureus ; no 799 et 819-820, 866-868 et 885-886 : denier ; no 697 : sesterce ; no 716 : dupondius ; no 720 : as = RIC, II, no 258 : aureus ; no 269-270 : deniers ; no 299 : denier, 114-117 ; no 331, no 337-340 : deniers ; no 590 : dupondius.
33 RIC, II, no 37 (aureus et denier), en compagnie d’Abundantia, Concordia, Fortuna, Germania, Pax, Roma, Vesta et Victoria. P.-A. Besombes, Monnaies no 75 (aureus) et no 84 (denier). D. Nony, « Sur quelques monnaies impériales romaines », MEFRA, 1982, 94.2, p. 893-909 (= Monnaies), spéc. p. 900-901, indique que Vespasien utilisa Hercule, mais uniquement sur un « sesterce assez isolé et peu abondant ». Le site http://www.britishmuseum.org répertorie deux bronzes de Domitien avec Hercule, mais ils ont été frappés à Nicée (= W. Wroth, R. S. Poole [éd.], Catalogue of Greek coins : Pontus, Paphlagonia, Bithynia, and the Kingdom of Bosporus, Londres, 1889, p. 155, 20-21). Ni Vespasien, ni Titus, ni Domitien ne citèrent Hercule dans les Actes des Frères Arvales (voir J. Scheid, Recherches archéologiques à la Magliana. Commentarii Fratrum Arvalium qui supersunt. Les copies épigraphiques des protocoles annuels de la confrérie arvale (21 avant J.-C. -304 après J.-C.) (Roma Antica, 4), Rome 1998 (= Commentarii), à la différence de Trajan ; mais on se souvient du poème de Martial, ep., IX, 101, évoquant la ressemblance d’une statue d’Hercule avec Domitien : l’attestation, isolée, paraît révéler une attitude d’ensemble de Domitien vis-à-vis des dieux, pas un lien privilégié avec Hercule.
34 COS IIII, 101-102 : P.-A. Besombes, Monnaies, no 108-110 : aureus ; 134-135 : denier (= RIC, II, no 49-51 : aureus et denier) ; 136 : quinaire (et 158-160 : semis) (= RIC, II, no 45 et 49-51) ; COS V, 103-111 : no 234-235 : as ; no 250 et 361 : aureus (= RIC, II, no 112 ; 152). Il y a des frappes de petites valeurs non datables : quadrans et semis : Besombes, no 936-940 (= RIC, II, no 689-690, et no 699-701 pour le buste d’Hercule sur l’avers et la massue au revers). Le seul exemplaire COS VI est un faux (Besombes, no 991, pl. 54).
35 J. Scheid, Commentarii, p. 182.
36 À titre complémentaire et suivant P.-A. Besombes, Monnaies, p. 127-136, on trouve sur le monnayage trajanien les divinités suivantes : Cérès, Diane, les Castores, Mercure, Minerve, Némésis, Neptune, Quirinus, Vénus (certaines uniquement sur les monnaies restituées).
37 J. Scheid, Commentarii, p. 183.
38 Par exemple J. Beaujeu, La religion romaine à l’apogée de l’Empire I : la politique religieuse des Antonins, Paris, 1955, p. 81-83 ; ou D. Nony, Monnaies, spéc. p. 901.
39 P.-A. Besombes, Monnaies, no 251 et 433 (aureus = RIC, II, no 224). Présent en COS V (103-111) : RIC, II, no 588 (as) et 589 (dupondius), et COS VI (112-117) : RIC, II, no 294-295 (aureus et denier). Précisons que la monnaie romaine n’est pas identique au monnayage alexandrin d’époque trajanienne (par exemple S. Bakhoum, Sylloge Nummorum Graecorum France 4 ; Alexandrie I. Auguste-Trajan, Paris-Zurich 1998 [dorénavant SNG], no 1029).
40 P.-A. Besombes, Monnaies, no 417 (aureus = RIC, II, no 113 et 153).
41 COS V (103-111) : P.-A. Besombes, Monnaies, no 649 (quadrans). Voir ci-dessous à son propos.
42 P.-A. Besombes, Monnaies, no 736-737 (aureus fin 113-114) ; no 764-765 (sesterce fin 113-114) ; no 794 (aureus, sans la légende CONSERVATORI PATRIS PATRIAE ; 114-116) ; no 802 (denier, sans la légende ; 114-116), no 814-816 (aurei, sans la légende ; 114-116) ; no 841 (sesterce, sans la légende ; 114-116) ; no 971 (denier, atelier oriental ? ; 112-114) (= RIC, II, no 249-250 : aureus et denier, 112-114 ; no 298 et no 336 : aureus et denier, 114-117 ; no 619 : sesterce (112-114) ; no 643 : sesterce (114-117).
43 Plin., pan., 5, 4, et ibid., 8 (trad. M. Durry). Je me permets de renvoyer à des contributions personnelles où les sources sont données et les arguments développés : « L’image publique de Trajan », dans Images romaines, actes du colloque réunis et présentés par Fl. Dupont et Cl. Auvray-Assayas, Presses de l’Ecole Normale Supérieure de Paris (Études de littérature ancienne 9), Paris, 1998, p. 115-141 (à propos des monnaies restituées) ; et La colonne Trajane et les Forums impériaux (CEFR 382), Rome, 2007, spéc. p. 206-209. Depuis, voir l’article d’A. Gangloff, « Le Sophiste Dion de Pruse, le bon roi et l’empereur », RH, no 649, janvier 2009, p. 3-38, et ici même sa contribution.
44 J.-M. Lassère, Manuel d’épigraphie romaine, Paris, 2005 (= Manuel), p. 1007-1008 : il date l’apparition « officieuse » du titre optimus sur les monnaies de Rome de 107, hypothèse reprise ci-après.
45 Plin., pan., 8, 1, et 1, 4-5 pour les deux citations (trad. M. Durry).
46 RIC, II : Germania : p. 238, et p. 245 no 5 (aureus et denier, 98-99) et no 15 (aureus, 98-99) ; Dacia : p. 238-239, et un exemple p. 249 no 78 (aureus, 103-111) ; Danuuius p. 239, et un exemple p. 251 no 100 (denier, 103-111) ; Arabia p. 239, et un exemple p. 250 no 94 (aureus et denier, 103-111) ; Armenia p. 240, et un exemple p. 289 no 642 (sesterce, 114-117) ; Parthia p. 239-240, et un exemple p. 267 no 324 (aureus, 114-117).
47 Par exemple RIC, II, no 255 (aureus, 112-114 : FORVM TRAIAN) ; no 246 (aureus, 112-114 : BASILICA VLPIA) ; no 235 (aureus, 111 : SPQR OPTIMO PRINCIPI avec image de la colonne Trajane) ; no 571 (sesterce, 103-111 : vue du cirque maxime) ; no 471 (sesterce, 103-111 : POR-TVM TRAIANI) ; no 636 (sesterce, 112-114 ; VIA TRAIANA) ; no 463 (sesterce, 103-111 : AQVA TRAIANA) : voir le « Tableau comparatif » pour un essai de chronologie.
48 RIC, II, no 575 (sesterce, 103-111 : temple octostyle) ; no 569 (sesterce, 103-111 : pont).
49 RIC, II, no 419 (arc avec deux chars ; six statues sur l’attique) et no 420 (arc à trois arches, Trajan en quadrige sur l’attique couronné par deux Victoires ; étendards et couronnes de chaque côté) ; P.-A. Besombes, Monnaies, p. 43 no 96 (en 100 : arc à trois baies avec deux seviges ; deux trophées).
50 Dio Cass., 68, 15 (trad. française de E. Gros et V. Boissée ; voir également la traduction anglaise de E. Cary). Remarques intéressantes et bibliographie récente sur le sujet dans P.-A. Besombes, Monnaies, p. 22-25, qui doute du lien réforme monétaire/frappe des monnaies de restitution : il attribue ces dernières d’abord à une volonté idéologique, ce en quoi je le rejoins. Voir sa bibliographie p. 33.
51 F. Coarelli, Guide archéologique de Rome, Paris, 1994, p. 35 ; RIC, II (Vespasien), no 453 et 537.
52 RIC, II (Domitien), no 204.
53 RIC, II (Hadrien), no 826 : Isis assise.
54 RIC, II (Hadrien), p. 504-505 pour les références.
55 RIC, II (Hadrien), no 843-844 p. 446, entre autres.
56 RIC, II (Hadrien), no 296-297 p. 374, entre autres.
57 S. Bakhoum, Dieux égyptiens à Alexandrie sous les Antonins, Paris, 1999 (= Dieux égyptiens), p. 19 ; ead., « L’atelier monétaire d’Alexandrie sous les Antonins. Rythmes de production et témoignages historiques », dans J.-Y. Empereur (éd.), Commerce et artisanat dans l’Alexandrie hellénistique et romaine (Actes du colloque d’Athènes 1998), Athènes, 1998, p. 443-451, à propos de la révolte de 116-117 (p. 444). Elle interprète une frappe avec Trajan triomphant, ennemi barbu en coiffe orientale suppliant (An 18), comme une allusion à la répression de la révolte juive. Je n’y crois pas, car comme l’indique l’auteur cette monnaie est identique à celle de Rome en 116 montrant Armenia avec Euphrate et Tigre au pied de Trajan : la célébration porte ici sur les victoires extérieures de Trajan, non sur la répression en cours.
58 D. Hollard, « Le monnayage de la Legio III Cyrenaica frappé à Bostra sous Antonin le Pieux », RN, 2004, p. 155-173 (= Legio III), spéc. p. 155-157. Le fait qu’un médaillon de bronze du COS V existe, confirme le lien avec l’Arabie : id., p. 169, et Fr. Gnecchi, I Medaglioni romani II. Bronzo, parte secunda, moduli minori, Milan, 1912, p. 14 no 4, pl. 143.10 (= Medaglioni).
59 D. Hollard, Legio III, p. 159, et M. Amandry, « Un tétradrachme syro-phénicien frappé pour Trajan à Alexandrie », BSFN, 1981, p. 85-88 (= Tétradrachme).
60 S. Bakhoum, Dieux égyptiens.
61 SNG, no 1013 : 27 janvier.
62 M. Peachin, Roman Titulature and Chronology, A.D. 235-284, Amsterdam, 1990, p. 10, indique : « We simply cannot be sure who decided what was to be put on the coins in Alexandria. The picture thath emerges, then, is one of rather erratic control of the coinage ». Et R. Bland, « The Roman coinage of Alexandria, 30 B. C.-A.D. 296 : interplay between Roman and local designs », dans D. M. Bailey (éd.), Archaeological research in Roman Egypt (JRA supplementary series 19), Ann Arbor, 1996, p. 113-127 (= Roman coinage), p. 114 : « The mint of Alexandria was not just another provincial mint, of which there were more than 300 throughout the Roman world. Its behaviour in many respects is like that of a special branch of the mint of Rome ». Les constats me paraissent exacts, d’où la difficulté du croisement des deux ateliers.
63 P. Oxy, XLII, 3022 ; cité d’après J. Mélèze, Juifs d’Égypte, p. 263. A. Harker, Loyalty, p. 50-51, date la TR. P. II entre le 9 octobre et décembre 98.
64 J. Mélèze, Juifs d’Égypte, p. 263. Lui succèdent : C. Minicius Italus (101-103) ; C. Vibius Maximus (103-107) ; Ser. Sulpicius Similis (107-112) ; et M. Rutilius Lupus (113-117) (d’après B. E. Thomasson, Laterculi Praesidum 1, Göteborg, 1984, p. 347 : merci à M. Amandry pour cette référence fort utile).
65 R. Bland, Roman coinage, p. 118. Sur le monnayage provincial, consulter Coinage and identity in the Roman Provinces, C. Howgego, V. Heuchert et A. Burnett (éd.), Oxford, 2005, part. C. Howgego, « Coinage and identity in the Roman Provinces », p. 1-18, avec p. 14-15, l’atelier d’Égypte qui est qualifié d’« imperial/imperial ».
66 J’ai hésité à comparer le monnayage d’or et d’argent romain (aurei et deniers) avec les monnaies égyptiennes plutôt proches des frappes de bronze, cuivre, etc. sénatoriales. Mais la grande unité thématique du monnayage trajanien rend le choix inutile : on retrouve, sauf frappe exceptionnelle (mettant en scène le Sénat par exemple : note 4 ci-dessus), les mêmes images sur les deux corpus.
67 SNG, no 1035 ; A. Geissen, Katalog Alexandrinischer Kaisermünzen der Sammlung des Instituts für Altertumskunde der Universität zu Koln I. Augustus-Trajan, Papyrologica Coloniensia vol. V, Opladen, 1974 (= Katalog) p. 146 : an 8 (104-105), no 62 ; U. Kampmann et Th. Ganschow, Die Münzen der römischen Münzstatte Alexandria, Battenberg, 2008 (= Münzen), p. 84 et p. 86 no 27.47-49.
68 RIC, II, no 45 (COS IIII ; thèmes iconographiques : denier : Hercule, Victoire ; aureus : Trajan en quadrige) et 72 (COS IIII, denier : Trajan en quadrige) ; et no 444-449 (COS IIII DES V, thèmes : dupondius : Abundantia ; sesterce : Concordia, Pax, un Dace à genoux devant Roma ; as : un Dace à genoux devant Trajan).
69 P.-A. Besombes, Monnaies, p. 12.
70 AE, 1972, 574 : J.-M. Lassère, Manuel, p. 705-706.
71 P.-A. Besombes, Monnaies, p. 50, date de 104 la mention Optimo Principi sur les monnaies romaines. Il montre, no 190 et suivantes, qu’à partir de COS V, sur tout métal, figure au revers SPQR OPTIMO PRINCIPI.
72 SNG, no 1038 : lecture certaine ? La pièce est usée, mais API se distingue clairement.
73 A. Geissen, Katalog, p. 194 no 660-665, 668, 673-679, 681-683 (les no 666-667, 669-672, 680 ne comportent pas ARISTOS). Même constat dans le SNG, no 1207-1215 (et no 1216-1217 sans ARISTOS). Les frappes des années 19 et 20 comportent toutes ARI(stos).
74 Présent dans R. S. Poole, Catalogue of the Coins of Alexandria and the Nomes (A Catalogue of the Greek Coins in the British Museum), Bologne, 1964 (= Catalogue), no 361, no 398 et 402, no 417 ; SNG, no 1242-1245 ; A. Geissen, Katalog, no 685, 688, 698, 702.
75 Voir le tableau comparatif p. 150-152 infra, et J.-M. Lassère, Manuel, p. 1007-1008 ; P. A. Besombes, Monnaies, p. 12. Lassère, p. 579 : DESIGNATVS COS III le 1er juillet ; Besombes, Monnaies, p. 12 : Trajan DES COS III à partir du 6-12 novembre 99 ; DES COS IIII à partir d’octobre 100 ; DES V à partir d’octobre 102 ; DES VI à partir d’octobre 111.
76 P. A. Besombes, Monnaies, no 21 pl. 1 (victoires similaires : no 171, aureus, COS V ; no 628-631, as, COS V). D’autres types de Victoria, très nombreux, se croisent sur les monnaies romaines de Trajan.
77 SNG, no 1022 pl. 76 (An 3) ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.2 (An 1), 27.12 (An 2), 27.19 (An 3), 27.25 (An 4), 27.34 (An 5), 27.39 (An 6), 27.48 (An 7)… Là encore, il existe des variantes, mais la Victoria romaine du COS V, 103-111 (P. A. Besombes, no 344, pl. 20) est très proche de la Nikè de l’An 7 (103-104 ; SNG, no 1035, pl. 78).
78 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 20.12 (69/70 après J.-C.).
79 A. Geissen, Katalog, no 413 (94/95 après J.-C.).
80 A. Geissen, Katalog, no 433 ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 26.5.
81 A. Geissen, Katalog, no 413 ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 24.240.
82 A. Geissen, Katalog, no 437-440 ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.1-6.
83 À nuancer, car Elpis apparaît sous Domitien An 12, 92-93 après J.-C. (R. S. Poole, Catalogue, no 291 ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 24.193). Elpis-Spes à Alexandrie : Poole, Catalogue, no 435 ; à Rome : RIC, II, no 127 et no 519. Il semble bien que certaines frappes ont été réalisées à Alexandrie avant que Rome ne propose l’équivalent, mais là encore le type est usuel et la ressemblance semble non signifiante.
84 Y a-t-il là allusion à l’envoi de blé à Alexandrie depuis Rome, selon le Panégyrique de Pline ? L’indice et la personnification sont trop vagues pour en juger.
85 A. Geissen, Katalog, no 441-446 ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.7-15.
86 SNG, no 1024-1025 ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.16-21 (quadrige : no 27.17-18).
87 RIC, II, no 405. Pour P.-A. Besombes, Monnaies, no 165, le thème n’apparaît à Rome qu’avec le COS V, soit à partir du 1er janvier 103, et sans doute après le premier triomphe dacique de Trajan en 102 (RIC, II, no 48, aureus, et no 72, denier : COS IIII, 101-102 ; no 532-533, sesterce : COS V). Signalons qu’un médaillon de bronze existe à ce motif, COS V également : Fr. Gnecchi, Medaglioni, p. 14 no 3, pl. 143.9. Vue la position de la jambe du cheval, il n’est pas le modèle de la frappe alexandrine.
88 R. S. Poole, Catalogue, no 339 ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 24.242 (An 15, 95-96 après J. -C.).
89 Ainsi, de 102 à 113, le croise-t-on chaque année ou presque : An 6 : R. S. Poole, Catalogue no 394-395 ; An 7 : Poole, no 396 ; An 11 : SNG, no 1052, pl. 79 ; An 12 : SNG, no 1059-1063, pl. 80 ; Poole, no 515-516 ; An 14 : SNG, no 1099-1101, pl. 84 ; Poole, no 517-518 ; An 15 : SNG, no 1130, pl. 87 et 1148, pl. 89 ; Poole, no 519-520 ; An 16 : SNG, no 1168, pl. 91 ; Poole, no 521-522. À Rome, on le croise sur les monnaies de COS V, soit du 1/1/103 au 31/12/111 : RIC, II, index p. 511 ; P. -A. Besombes, Monnaies, index p. 133-134.
90 SNG, no 1027 ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.24
91 RIC, II, no 4 : aureus ; P.-A. Besombes, Monnaies, no 6-7 (aureus), no 34-36 et 65-67 (dupondius), no 50-51 (denier).
92 RIC, II, no 34 : denier ; P.-A. Besombes, Monnaies, no 76 (denier), no 97-100 (dupondius).
93 RIC, II, no 440-441 : as ; P.-A. Besombes, Monnaies, no 118-119 (denier), no 148 (dupondius).
94 Domitien : R. S. Poole, Catalogue, no 297 pl. XI ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 24.233 (94-95 après J.-C.) ; Nerva : Poole, no 350 ; Kampmann-Ganschow, no 26.9 (96-97 après J.-C.).
95 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 24.220 : pas de reproduction, mais la description indique un type différent de l’Hercule trajanien.
96 Note 34 ci-dessus.
97 SNG, no 1043 pl. 78 ; R. S. Poole, Catalogue, no 426, pl. VI ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.75.
98 An 11 (107-108) : Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.134-135.
99 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.270 : Héraklès dans un temple. L’absence en l’An 14 peut être liée à une lacune de la documentation.
100 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.401.
101 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.67.
102 SNG, no 1057, pl. 79 ; R. Bland, Roman coinage, p. 123 et fig. 35-36 : il considère qu’il s’agit d’un Héraklès-Melqart, suivant M. Amandry, Tétradrachme, p. 86 ; mais compte-tenu du monnayage de Rome et de l’utilisation, par Trajan, de l’atelier d’Alexandrie pour diffuser des monnaies en Syrie (cf. note 59 ci-dessus), compte-tenu également du caractère hellénistique du dieu sur la monnaie, je penche pour un Hercule trajanien, même si le dieu glabre n’a pas d’équivalent à Rome : la série de semis non datée de l’atelier romain (P. -A. Besombes, Monnaies no 936-946) en est la plus proche, mais Hercule y est barbu, ce qu’il n’est pas à Alexandrie. Même en cas de reprise trajanienne d’un type syrien, c’est l’intention politique qui prime sur l’origine typologique.
103 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.381.
104 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.451-452 (An 16) ; no 27.532, et 533 (avec Athéna) (An 17) ; no 27.585 (An 18) ; no 27.631-632, avec Athéna (An 19) ; et no 27.675, avec Athéna (An 20).
105 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 24.1 (An 1, 82-83 : sans doute est-elle à cette date [avènement] la protectrice de l’empereur), 77 (An 8, 88-89), 101 (An 10, 90-91), 127 (An 11, 91-92) : les trois dernières occurrences coïncident avec les opérations militaires sur le Danube et la Dacie. Arès n’est pas présent dans le monnayage alexandrin de Titus et Vespasien.
106 Kampmann-Ganschow, Münzen, An 6, no 27.45 ; An 13, no 27.226 ; An 15, no 27.387-388 ; An 16, no 27.456-458 ; An 17, no 27.540-543 ; An 18, no 27.590.
107 Kampmann-Ganschow, Münzen, An 10, no 27.67 (avec Arès) ; An 11, no 27.116 (R. S. Poole, Catalogue, no 415) ; An 13, no 27.221-222 (en compagnie d’Eirénè) et 272 (dans un temple) (cf. SNG, no 1073, pl. 81, Poole, no 414) ; An 14, no 27.313 ; An 15, no 27.381 (avec Arès) et 382-383 ; An 16, no 27. 451-452 (avec Arès) et 453-454 ; An 17, no 27.532-533 (avec Arès) ; An 18, no 27.584 (avec Arès) ; An 19, no 27.631-632 (avec Arès) ; An 20, no 27.675 (avec Arès) et 676.
108 Kampmann-Ganschow, Münzen, aigle aux ailes déployées : An 2, no 27.14 ; An 3, no 27.16 ; An 5, no 27.31-32 ; An 6, no 27.37 ; An 7, no 27.47 ; An 8, no 27.55 ; An 9, no 27.61 ; An 10, no 27.73 et 78 ; An 11, no 27.85, 123, 129 et 142 ; An 12, no 27.209-210 et 215 ; An 13, no 27.291 ; An 14, no 27.309 ; An 15, no 27.367-368 et 437 ; An 20, no 701 (voir aussi SNG, no 1023 An 3 ; SNG, no 1029-1033 An 5 et An 6 ; SNG, no 1041-1042 An 10 [en même temps que les monnaies d’Héraklès debout] ; SNG, no 1071 An 12 ; SNG, no 1128 An 15 ; R. S. Poole, Catalogue, no 397-398, Ans 17 et 19, pl. I [première mention sous Trajan encore]). Et Zeus en personne, avec sceptre et foudre : An 12 (108-109), no 27.208 ; An 13, no 27.276-278 (dans un temple) ; An 14, no 27.349 ; An 15, no 27.379 (buste lauré) et 427 (assis avec sceptre et aigle) ; An 16, no 27.499 (dans un temple avec sceptre), 504-507 ; An 17, no 27.566-571 ; An 18, no 27.583 et 610-612 ; An 19, no 27.628-629, 656-662 ; An 20, no 27.670 et 697-699.
109 P.-A Besombes, Monnaies, no 251, pl. 14 et no 433, pl. 23 (COS V, 103-111).
110 R. S. Poole, Catalogue, no 1 pl. XXV ; A. Geissen, Katalog, no 1-2 : il s’agit de la reprise du type ptolémaïque.
111 Par exemple An 15 : Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.427 ; An 16 : no 27.504 ; An 17 : SNG, no 1203-1204 pl. 94, et Kampmann-Ganschow, no 27.566 ; An 18 : no 27.611 ; An 19 : SNG, no 1241 et 1245, pl. 98, et Kampmann-Ganschow, no 27.657.
112 Par exemple An 17 : SNG, no 1201-1202, pl. 94, et Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.567 et 570 ; An 18 : no 27.612 ; An 19 : SNG, no 1238-1240, pl. 98, et Kampmann-Ganschow, no 27.660 ; An 20 : SNG, no 1269, pl. 100, et Kampmann-Ganschow, no 27.697. R. S. Poole, Catalogue, no 399-402, pl. I (Ans 17 et 19) : première mention du type sous Trajan (et variante : deux Victoires derrière le trône : no 403-404, An 17).
113 Par exemple An 20 : SNG, no 1268, pl. 100, et Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.699.
114 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.379 (An 15), 583 (An 18, et R. S. Poole, Catalogue, no 355, pl. I), 628-629 (An 19), 670 (An 20).
115 S. Bakhoum, Dieux égyptiens, p. 78-86 et pl. VIII. 5 et X. 21. Sur le monnayage des nomes, voir A. Geissen, « The Nomes coins of Roman Egypt », dans C. Howgego, V. Heuchert et A. Burnett (éd.), Coinage and identity in the Roman Provinces, Oxford, 2005, p. 167-170.
116 An 12 : Harpocrate assis avec massue (R. S. Poole, Catalogue, no 457, pl. XVII) ; An 13 : Harpocrate sur un sphinx avec massue (SNG, no 1082, pl. 82 ; Poole, no 460, pl. XVII) ; An 14 : Harpocrate debout avec massue (SNG, no 1106, pl. 84, et 1116, pl. 85), et Harpocrate debout avec massue (SNG, no 1107, pl. 84) ; An 15 : Harpocrate debout avec massue (Poole, no 454), et Harpocrate assis avec massue (Poole, no 459, pl. XVII) ; An 16 : Harpocrate debout avec massue (Poole, no 455, pl. XVII), et Harpocrate assis avec massue (BMA, p. 55, no 456, pl. XVII). « Pour le seul règne de Trajan, les quatre plus importantes collections (…) attestent que les monnaies du type d’Harpocrate pour l’An 13 représentent 52 émissions et 28 émissions pour l’An 15 du même règne » (S. Bakhoum, Dieux égyptiens, p. 84). La raison de cette fréquence ne me paraît pas, contrairement à l’avis de S. Bakhoum (p. 78 et note 26), liée à l’Hercule de Gadès. Voir également Kampmann-Ganschow, Münzen, An 13, no 27.234 ; An 14, no 27.323 ; An 15, no 27.396 ; An 18, no 27.594-595 ; An 19, no 27.639. Rappelons qu’Héraklès n’est attesté à Alexandrie qu’aux années 10-11 et 13-15.
117 R. Bland, Roman coinage, p. 12 table 3.
118 R. Bland, Roman coinage, p. 126, cite des monnaies évoquant des événements historiques précis, dont la Victoire sur Boudicca durant le règne de Néron, et celle d’Hadrien en Bretagne.
119 An 11 : R. S. Poole, Catalogue, no 508, pl. XXVII ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.93-94 ; An 12 : no 27.155 (bige) et 156-157 (quadrige) ; An 13 : SNG, no 1077-1078, pl. 82 ; Kampmann-Ganschow, no 27.227-228 ; An 14 : SNG, no 1102-1105, pl. 84 ; Kampmann-Ganschow, no 27.315-319 ; An 15 : SNG, no 1131-1132, pl. 87 ; Kampmann-Ganschow, no 27.391-392 ; An 16 : no 27.459-460 ; An 18 : no 27.591 ; An 20 : no 27.678-679.
120 RIC, II, no 143 : DIVO AVG VESP SPQR.
121 R. S. Poole, Catalogue, index p. 375.
122 An 11 : Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.101 ; An 12 : SNG, no 1064, pl. 80 ; Kampmann-Ganschow, no 27.169-170 ; An 13 : no 27.249 ; An 14 : no 27.333 ; An 15 : SNG, no 1133, pl. 87 ; Kampmann-Ganschow, no 27.408 ; An 16 : no 27.484 ; An 17 : no 27.552 ; An 20 : no 27.685. Un bige de triton existe : no 27.204 (An 12).
123 R. S. Poole, Catalogue, p. 41, no 338, pl. XXVII, et Kampmann-Ganschow, Münzen, no 24.237 (An 15, 95-96) : bige de centaures ; Poole, no 339, et Kampmann-Ganschow, no 24.234 (An 15, 95-96) : quadrige d’éléphants.
124 Quadrige, captifs et trophées : An 12 (SNG, no 1058 pl. 80 ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.205) ; sevige, victoires, captifs et trophées : An 13 (SNG, no 1072, pl. 81 ; R. S. Poole, Catalogue, no 544 ; Kampmann-Ganschow, no 27.279), et An 14 (Poole, no 545 ; Kampmann-Ganschow, no 27.345) ; quadrige, victoires, trophées et captifs : An 14 (SNG, no 1096, pl. 83, et 1097-1098, pl. 84) et An 16 (SNG, no 1161, pl. 90 ; Kampmann-Ganschow, no 27.501). Il est difficile de distinguer les détails statuaires.
125 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.71 (An 10).
126 SNG, no 969-970, pl. 72 ; R. S. Poole, Catalogue, no 285-286, pl. XXIX, et p. 41 no 341-342, pl. XXIX.
127 P.-A. Besombes, Monnaies, no 96.
128 P.-A. Besombes, Monnaies, no 218-219.
129 Ce n’était pas impossible : Auguste le fit pour le temple de Mars Vltor et l’arc parthique (R. Bland, Roman coinage, p. 116).
130 S. Bakhoum, Dieux égyptiens, p. 37 ; SNG, no 1016 ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.11.
131 S. Bakhoum, Dieux égyptiens, p. 54 ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.111.
132 S. Bakhoum, Dieux égyptiens, p. 56 ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.377. D’autres édifices égyptiens figurent dans le monnayage trajanien d’Alexandrie, par exemple : An 11, no 27.112-113 (temple avec personnage portant un sceptre : Sarapis ?) ; An 12, no 27.182-184 (pylônes égyptiens avec Harpokrate, Canope…).
133 RIC, II, no 8, p. 245 ; H. Mattingly, Coins of the Roman Empire in the British Museum III, Nerva to Hadrian, Londres, 1936 (= BMC, III), no 1 ; P. -A. Besombes, Monnaies, no 9 et 49.
134 SNG, no 1021.
135 R. S. Poole, Catalogue, no 381, pl. XXIII ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.57.
136 Vespasien : Roma debout avec lance et bouclier : An 1, 69 (Kampmann-Ganschow, Münzen, no 20.4), An 2, 69-70 (no 20.15) et An 3, 70-71 (no 20.26) ; Domitien : Roma debout avec Nikè et lance : An 4, 84-85 (no 24.39).
137 P. -A. Besombes, Monnaies, no 9-10.
138 C’est la frappe antérieure la plus proche : R. S. Poole, Catalogue, p. 19, pl. XXIII, no 160 ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 14.62 (An 7 de Néron, 60-61, Roma assise avec Nikè et parazonium) ; aussi no 14.67 (avec patère : An 8 de Néron, 61-62).
139 Et à nouveau An 12 : Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.191 (assise sur un trône avec Nikè et glaive).
140 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.90 ; An 12, no 27.191.
141 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.475, 477-478 et 479 (avec Roma) ; An 17, no 27.547-548 ; An 18, no 27.599 ; An 19, no 27.640 ; An 20, no 27.683.
142 COS III : P.-A. Besombes, Monnaies, no 95 (sesterce) ; no 193 ; RIC, II, no 418 (sesterce).
143 An 11 : Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.98 ; An 12 : no 27.165-166 ; A. Geissen, Katalog, no 493 (et 727 : non daté) ; An 13 : SNG, no 1076, pl. 82 ; Kampmann-Ganschow, no 27.244-245 ; R. S. Poole, Catalogue, no 525 ; An 15 : SNG, no 1134-1135, pl. 87 ; Poole, no 526 ; Kampmann-Ganschow, no 27.406.
144 COS V : P.-A. Besombes, Monnaies, no 193 (aureus), 217 (sesterce), 241 (aureus), 305-308 (sesterce), 331-333 (dupondius), 347 (as ; la fig. 8 correspond à cette monnaie), 364-365 (aureus), 559-565 (sesterce), 596-597 (dupondius), 638-639 (as) ; RIC, II, no 208-209, p. 258, et no 543-545, p. 282.
145 An 11 : SNG, no 1048 (Dace sous le cheval) ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.99 ; An 13 : no 27.246. Le Dace est difficile à distinguer…
146 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.332.
147 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.475 (Alexandrie), 476 (Nikè), 477-478 (Alexandrie et Nikè), 479 (Roma) (An 16 ; et BMA, p. 63, no 527) ; 547 (Alexandrie), 548 (Roma) (An 17) ; 596 (Nikè), 599 (Alexandrie) (An 18) ; 640 (Alexandrie) (An 19) ; 683 (Alexandrie) (An 20).
148 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.641.
149 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.684.
150 P.-A. Besombes, Monnaies, no 181-182 (sesterce, COS IIII).
151 P.-A. Besombes, Monnaies, no 431-432 (aureus, COS V, avec légende REST ITAL), 557-558 (sesterce, COS V, avec légende REST ITAL), 595 (dupondius, COS V, avec légende REST ITAL), 728 (as, COS VI, avec légende ALIM ITAL).
152 Trajan debout couronné par une Victoire portant palme : il ne sacrifie pas (P.-A. Besombes, Monnaies, no 173-174, COS V, deniers ; 206-208, COS V, deniers) ; Trajan avec Victoria debout le couronnant (no 111-113, COS IIII, aureus ; 304, COS V, sesterce ; 328-330, COS V, dupondius ; 345-346, COS V, as).
153 P.-A. Besombes, Monnaies, no 593 (COS V, dupondius).
154 P.-A. Besombes, Monnaies, no 213-215 (COS V, deniers).
155 Par exemple Trajan nu érigeant un trophée avec un Dace (ou la Dacie) à ses genoux (P.-A. Besombes, Monnaies, no 114 : COS IIII, aureus) ou Trajan entre deux trophées (no 926-929 : COS VI, dupondius).
156 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.44 (An 6) ; An 7, no 27.54 (pas de captifs) ; An 12, no 27.206-207 ; An 13, no 27.280-282 (et SNG, no 1085, pl. 82 ; R. S. Poole, Catalogue, no 562, pl. XXXI) ; An 14, no 27.346-347 et 354 (et SNG, no 1114, pl. 85) ; An 16, no 27.502 (et SNG, no 1174, pl. 91 ; Poole, no 563, pl. XXXI).
157 P.-A. Besombes, Monnaies, p. 135, index « trophées ».
158 P.-A. Besombes, Monnaies, no 863-864.
159 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.242 et 243.
160 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.549 (An 17) ; 597 (An 18) ; et SNG, no 1220 et 1221.
161 Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.601.
162 Cf. cependant n. 57 supra. Mais il n’y a pas d’inscription, comme à Rome, désignant nommément un adversaire.
163 An 7 : SNG, no 1035, pl. 78 ; Rome : P.-A. Besombes, Monnaies, no 344, pl. 20. De la même année 7 date la monnaie avec trophée (SNG, no 1037, pl. 78) : l’exemplaire est trop abîmé pour le commenter. Je n’ai pas vu la Victoire avançant, avec couronne et palme, décrite dans R. S. Poole, Catalogue, no 442.
164 An 11 : SNG, no 1050, pl. 79 ; BMA, p. 53, no 444, pl. IX ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.102. An 12 : no 27.172. An 13 : SNG, no 1086-1087, pl. 83 ; Kampmann-Ganschow, no 27.250. An 16 : no 27.486.
165 Par exemple P.-A. Besombes, Monnaies, no 637 : COS V.
166 An 12 : SNG, no 1065, pl. 80 ; BMA, p. 52, no 437, p. 53 no 438 ; Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.147-151 ; An 13 : BMA, p. 53, no 439-440, pl. X ; Kampmann-Ganschow, no 27.223-224 ; An 14 : SNG, no 1111, pl. 85 ; Kampmann-Ganschow, no 27.314 ; An 15 : BMA, p. 53, no 441, pl. X ; Kampmann-Ganschow, no 27.384. Mentionnons encore, pour l’An 11, une Victoire (?) assise sur des armes, avec couronne et palme (description du BMA, p. 53, no 443 : Roma ?).
167 An 13 : Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.219 (avec Euthenia) et 220 (avec Homonoia). Encore An 14 (no 27.312, avec Homonoia) et 16 (no 27.445-447 avec Homonoia, et no 27.512).
168 An 17 : Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.528-529 (avec Homonoia).
169 An 20 : Kampmann-Ganschow, Münzen, no 27.663, 665 et 671-673 (seule).
170 A. Geissen, « La politique monétaire des Antonins », dans F. Duyrat et O. Picard (éd.), L’exception égyptienne ? Production et échanges monétaires en Égypte hellénistique et romaine (Études alexandrines 10), Alexandrie, 2005, p. 313-325 (= Politique monétaire), p. 322 : « il est évident que la production des monnaies d’Alexandrie et de Rome fonctionnait en grande partie parallèlement, mais on reconnaît quand même des différences ».
171 S. Bakhoum, Dieux égyptiens, p. 167.
172 R. Bland, Roman coinage, p. 118 : avant Hadrien, sont absents du monnayage d’Alexandrie Germanicus, Agrippine l’Ancienne, Domitille, Julia Titi, Domitia, Plotine, Marciane et Matidie. A. Geissen, Politique monétaire, p. 314.
Auteur
Université de Perpignan Via Domitia, CRHiSM – EA 2984
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