VII. Les hydronymes sacrés celtiques
p. 61-68
Texte intégral
1L’un des caractères les plus marqués de la religion celtique était le culte et la divinisation des sources et cours d’eau, considérés comme des divinités ou liés aux divinités, au point que ces éléments de la Nature constituaient un groupe important dans les nombreuses Mères divines du panthéon celtique. Ce n’est probablement pas un hasard si l’irlandais désigne encore la source comme « mère de l’eau » : mathair uisce, et si le breton emploie pour ce mot un dérivé de mam = mère : mammenn. On regrette ici de ne pouvoir dire si les Matres Suleviae de l’autel trouvé à Marquise étaient des déesses de l’eau : elles semblent plutôt des déesses du destin. Il n’empêche que l’on trouve la présence des déesses de l’eau dans toute la Gaule, culte si fortement marqué qu’il s’est souvent maintenu, mais transformé, à travers le christianisme, comme on le voit tout près de la Morinie, à la fontaine de Saint-Josse toujours fréquentée. La toponymie française en conserve des signes nombreux. Il s’en faut malheureusement que cet élément religieux soit facilement perceptible dans la toponymie de la Morinie, même si de nombreuses sources portant des noms de saints évoquent ce passé reculé dans ce territoire. Nous allons nous efforcer de déceler ce passé pour l’époque gauloise par l’analyse des noms, sans cacher la difficulté de l’opération, en particulier à propos de Thérouanne, dont le nom serait d’origine hydronymique.
1. Un hydronyme sacré à Desvres : une source, et peut-être un cours d’eau
2La ville de Desvres, Deverna en 11731, porte un nom qui fait songer à un hydronyme gaulois. Qu’en est-il réellement ?
3Il faut ici rappeler la solution de A. Dauzat qui comparait Desvres avec un lieu-dit Dèvre dans le Cher, dont la forme ancienne est en rapport avec le mot celtique dubron = eau2. On devrait donc admettre dans cette première explication que le ruisseau de Desvres a été dubron, d’où le nom de l’agglomération, comme Wizernes a été nommée sur la Visara. Mais cela ne correspond pas à la voyelle initiale de Deverna à haute époque.
4Faut-il croire plutôt à un nom de sens sacré ? C’est ce qu’avait suggéré A. Carnoy3. Tout en affirmant que des noms d’hydronymes gaulois pouvaient avoir une origine « irrationnelle », disons plutôt religieuse, il reconstituait pour Desvres un original divaronna qui aurait été le nom de la rivière. Rien, en principe, n’empêche de penser que la ville ait pris le nom de son petit cours d’eau, affluent de la Liane, aujourd’hui la Lène, ou ruisseau de Desvres, dont le nom actuel est probablement proche de celui de la Liane. Mais la reconstitution par A. Carnoy n’est pas certaine : divaronna est possible, en ce sens que l’addition des deux suffixes hydronymiques ara + onna se voit dans la rivière Chalaronne de l’Ain. Mais cette reconstitution est discutable, parce qu’elle n’a pas de parallèle exact ailleurs avec ce thème dev-, et que l’on doit reculer devant une telle évolution phonétique. On pourrait mieux supposer une suffixation s’ajoutant à un premier suffixe ar- comme dans Wizernes, donc une suffixation rn-. Or précisément une suffixation en -r- se voit dans des cours d’eau de la Belgique moderne analysés par le même A. Carnoy qui a indiqué le rapport avec Desvres4 : Deve/Devere, rivière à Ingelmunster et Meulebeke ; Dijver à Bruges ; Dieversdelle > Diesdelle à Uccle ; Desvres, Pas-de-Calais.
5Le ruisseau de Desvres, et la ville elle-même, ont donc probablement porté un nom hydronymique sacré gaulois. Mais il y a plus certain à cet endroit.
6Remarquons en effet que le ruisseau de Desvres, la Lène, vient de la Fontaine-Dieu5, dont le nom pourrait contenir le thème deiv, comme pour la rivière et le village Dieue de la Meuse6, ou la Dive de l’Oise qui passe à Dives, ou encore les cours d’eau Divonne, et aussi les Dee de la Grande-Bretagne7. On sait que ce thème servait aux Celtes à manifester le caractère divin prêté aux sources et cours d’eau, comme l’a fort bien dit Ausone, parlant d’une source Divona atachée aux dieux : Divona Celtarum lingua fons addite divis (Ausone, Ordo urbium nobilium XX, 169).
7Tel est de façon maintenant certaine l’hydronyme sacré situé à Desvres.
2. La Dordogne/Divonna
8La Dordogne ou Dordonne, ce petit affluent de la Canche qui passe à Cormont, porte aujourd’hui un nom bien étrange, apparent homonyme de l’affluent de la Garonne, considéré par tous les spécialistes d’onomastique comme préhistorique. Certes ce nom n’est pas attesté ici avant la carte de Cassini. Et l’on a la surprise de découvrir une autre appellation dans un texte médiéval, et dont la localisation n’est pas douteuse, à cause du village de Cormont. Elle se trouve dans le Cartulaire de Saint-Bertin en 831 : Curmontium super fluvium Edivinia8.
9Que signifie cette dualité ? Là encore nous devons réfléchir sur les séries. L’hydronyme Dordogne est inconnu dans le Nord de la France, dans la Belgique telle que la présente César, car il appartient à une série, vraisemblablement préhistorique, issue de Dore connue dans le Midi, en Espagne et Italie9. Mais précisément dans le Nord de la France on rencontre les rivières Tortonne ou Tortille dont le nom s’explique par la figure tordue de leur cours10. Et l’on ajoutera dans cette série le village de Tortefontaine près d’Hesdin, connu dès le xie siècle.
10Il y a donc eu abandon de la référence sacrée du nom précédent, sans doute une Divonna, dérivé de Diva, tous deux très utilisés comme noms sacrés de rivières, ainsi que nous l’avons déjà vu. Mais l’attestation unique de ce mot qui nécessite une correction, et la présence ultérieure de Dordogne mal datée, empêchent une démonstration complète.
3. Thérouanne et Lys : un nom divin celtique ?
11À propos du nom de la ville de Thérouanne, Tarvanna, dont nous parlons aussi dans un autre chapitre, la toponymie comparative montre ici une origine dans un nom de cours d’eau. En effet, de façon inattendue, le nom est connu à la fois comme nom de cours d’eau et d’agglomération, ainsi que l’ont aperçu A. Dauzat, puis P.-H. Billy11. Mais le suffixe -anna laisse penser qu’il s’agit d’abord d’un hydronyme12. Il y a deux rivières Thérouanne au Nord de Paris, une Thérouenne affluent de l’Oise, qui passe à Cambronne-lès-Écourt, près Ribécourt au Nord de Compiègne, une autre Thérouanne affluent de la Marne, dont le confluent est à Congis-sur-Thérouanne à l’Est de Meaux13. En Belgique moderne on rencontre un village de Terwagne au Sud-Est de Huy14 sur le ruisseau de Bonne, qui passe ensuite à Pont de Bonne. Ce village porte-t-il l’ancien nom de ce petit cours d’eau15 ?
12Cela doit nous faire suggérer un rapport entre le nom de Thérouanne et la rivière. C’est assez vraisemblable, même si la rivière de Thérouanne n’est connue aujourd’hui que sous le nom de Lys. En effet, s’il est vrai que la rivière Lys, ou Leye en flamand, porte bien dans un texte du xe siècle le nom de Legia qui paraît celtique16, il faut bien voir que ce nom est en rapport seulement avec l’une des sources, celle de Lisbourg17. Mais il faut tenir compte de la branche nommée Traxenne18, qui a sa source au pied de l’église de Coupelle-Vieille et son confluent avec l’autre branche à Lugy, près de Fruges. Est ce une déformation phonétique ou une cacographie de Thérouanne/Thérouenne ? On ne peut rien affirmer, car le nom ne paraît attesté qu’à partir de l’Atlas de Cassini. Mais de telles déformations existent, comme la Tresme ou Trouanne au lieu de la Thérouanne affluent de la Marne.
13La rivière a vraisemblablement porté deux noms, selon un phénomène qui n’est pas rare, et qui paraît dû ici à la présence de deux sources bien distinctes.
14Thérouanne serait donc d’abord un hydronyme, ce à quoi nous oblige le suffixe -anna/-onna. Dans ces conditions on se gardera de chercher dans ce nom une étymologie qui privilégierait un nom de cité ; il faut chercher une série hydronymique où placer ce mot. Penserait on à un hydronyme en Tar- comme celui qui a été postulé par A. Dauzat et H. Krahe19 et qu’ils ont estimé vaguement « prélatin » ? Un âge celtique ne peut être écarté, car le suffixe -anna/-onna paraît bien être d’époque gauloise, comme pour le lac Lemannus = Leman. D’autre part la forme du mot recommande plutôt un thème tarv-, issu avec métathèse de taur-, et présent dans les langues celtiques modernes : irlandais tarb, gallois tarw, breton tarv/taro. Posons donc nos Tarvanna gauloises et admettons d’y voir un dérivé de tarvos = taureau. N’insistons pas sur les très nombreux toponymes qui contiennent taur-/tarv-, comme les Taurini de Turin, ou la localité de Tarodounon selon la graphie de Ptolémée, qui est aujourd’hui Zarten dans le Breisgau. Mais ce nom de taureau peut il désigner une rivière ?
15Si nous ne craignions pas une comparaison un peu lointaine, nous pourrions ici rappeler des faits de la mythologie gréco-romaine. En effet les Romains ne se sont pas privés de projeter la mythologie du taureau-fleuve sur un fleuve gaulois. Virgile, en effet, voulant montrer César maître des frontières du monde civilisé, évoquait les Morins aux extrémités de la terre habitée : extremique hominum Morini, et le Rhin aux deux cornes : Rhenusque bicornis (Énéide 8, 727). Cette épithète subtile rappelle à la fois la double embouchure du fleuve dans le delta, et le mythe du taureau-fleuve20. Mais bien entendu, il s’agit là d’une mythologie gréco-romaine que Virgile associe également à des fleuves italiques, Po et Tibre, dieux cornus (Georgiques 4, 370 ; Énéide 8, 77)21, et cela n’autorise que de loin nos vues sur un point de mythologie gauloise. D’autant que les Gaulois représentaient parfois le taureau mythique comme bête à trois cornes et non à deux comme les Grecs et Romains, qui gardaient le nombre donné par la nature.
16Venons en à ce que l’on peut savoir de la mythologie gauloise sur ce point. Rappelons donc que des rivières étaient associées par les Gaulois à la féminité et la maternité, comme l’on voit par les nombreuses Matrona > Marne, ou encore par le fleuve irlandais Bouvinda chez Ptolémée, aujourd’hui Bóinn, anglicisé en Boyne, qui est une vache sacrée bó, célébrée dans l’épopée irlandaise. Aussi, on ne voit pas pourquoi des taureaux n’auraient pas été associés également aux cours d’eau en tant que symboles de virilité et de fécondité. Mais peut-on en fournir des exemples ? On peut penser aux hydronymes du Midi comme le Taurus palus = étang de Thau, ou les nombreuses rivières en Taur-, sans la métathèse ur/rv, telles la rivière Taure de l’Aude et Toras de la Drôme, qui sont toutes deux d’anciennes Taurano. Et cela même si A. Dauzat hésitait sur leur origine22. Mais rappelons que l’Écosse aussi a une rivière Tarf. Et voici un toponyme bien celtique Ambitarvius situé en amont de Coblence, supra Confluentes, et dont le nom rappelle à la fois le taureau et le cours d’eau comme tous les noms de lieux gaulois en ambi23. De plus indiquons quelques traits de la mythologie gauloise. Ce n’est évidemment pas sans lien avec cette mythologie que le Pilier des Nautes à Paris associait à Cernunnos le dieu cornu, le taureau aux trois grues, tarvos trigaranus, qui apparaît ainsi comme un animal divin. Avons-nous donc le droit de déclarer que cette bête cornue est l’image de la fécondité divine contenue dans les fleuves et rivières, comme le disaient les Grecs et Romains, par la bouche de nombreux auteurs dont nous ne citerons que Strabon (Géographie 10, 2, 19) commentant un texte de Sophocle24 ? Il faut ici voir qu’en Gaule le dieu de l’abondance à tête animale cornue à ramure de cerf, Cernunnos, qui figurait lui aussi sur le pilier des Nautes, a vraisemblablement donné son nom à une rivière affluente de la Meurthe, nommée dans deux chartes de Wissembourg de 699 : fluvius Cernuni, Zernuni, Cernune, devenue depuis Sarnon, puis Sanon, suivant l’interprétation de P.-M. Duval25. Ces documents, même s’ils sont antidatés, témoignent à tous égards de l’antiquité du nom. Donc un cerf divin est éponyme d’une rivière. Pourquoi pas un taureau divin, puisque sur le relief de Reims Cernunnos est associé à la fois à un cerf et à un taureau ? Et ajoutons le fameux chaudron de Gundestrup où figurent Cernunnos, un cerf, et plusieurs taureaux. Ce taureau divin, sans doute, dont le roi des Galates d’Asie Mineure, client de Cicéron, Deiotaros, portait le nom.
17Or les arguments archéologiques ne manquent pas pour supposer ce lien. Non seulement le taureau des Nautes parisiens, marins de la Seine, mais aussi les têtes de divinités cornues et les représentations de taureaux trouvées aux sources de Beire-le-Châtel et conservées à Dijon, les offrandes de cornes dans les eaux, de sources, le taureau en bronze retrouvé dans la Saône à Seveux26.
18N’allons pas plus loin. Nous venons de tenter une analyse de ce nom de Thérouanne à partir d’une notion de taureau sacré lié à l’eau. Nous avons apporté quelques vraisemblances. Mais reconnaissons l’existence d’une série concurrente des cours d’eau en tar- considérés généralement comme préceltiques. La décision ne viendrait que si un texte nous informait sur le sens de ce terme de Tarvanna, ce qui n’est pas le cas. D’ailleurs nous ignorons aussi si nous avons le droit d’interpréter ainsi des hydronymes du Midi où se voit le thème taur- la rivière Taure de l’Aude ou l’étang de Thau = Taurus palus.
19Finalement le résultat que nous cherchions dans cette longue analyse du nom de Tarvanna ne peut être obtenu de manière décisive. Mais deux autres résultats non cherchés apparaissent. Tout d’abord le caractère hydronymique de ce nom : nous devrons nous en souvenir lorsque nous étudierons la ville pour elle-même. Puis, le fait que ce nom a une extension géographique limitée du Nord de Paris à la Belgique au sens moderne. Cet espace correspond au territoire colonisé par les Belges dans les siècles qui ont précédé l’ère chrétienne. Nous en tirerons plus loin une conclusion sur l’appartenance ethnique des Morins.
20Conclusion de ce chapitre : la religion et la mythologie gauloise paraissent avoir influé sur l’onomastique des eaux en Morinie comme ailleurs. C’est une conclusion importante, car elle ruine toute tentative de présenter les Morins à part des autres Belges, comme on a tenté de le faire en s’appuyant sur une interprétation douteuse d’un passage de César.
21Mais nous reconnaissons que pour aucune des rivières étudiées l’analyse des noms n’est exempte de difficultés, et ne peut être considérée comme parfaite. Il est vrai que les changements culturels, germanisation et christianisation, ont fortement contribué à amoindrir la signification sacrée de ces eaux, et à favoriser une dérive de l’onomastique. Ce qui en subsiste est néanmoins suffisant pour ajouter à la connaissance de la religion celtique en cette cité.
Notes de bas de page
1 La forme Deverna se maintient à travers tout le Moyen-Âge dans les textes latins à partir de 1173, selon la charte de Saint-Bertin citée par Loisne 1907, avec amuissement de la finale Devra en 1248, selon la charte de Notre-Dame de Saint-Omer citée par de Loisne 1907, mais avec maintien de la forme ancienne en français jusqu’à la carte de Cassini pour le nom de la ville et de la forêt : Desurene, avec faute d’orthographe.
2 Dauzat, Rostaing 1963, s.v. « Dèvre », cf. aussi Nègre 1990, no 2119. Le Doverense monasterium à Saint-Georges-sur-la-Prée cité en 791 correspond à un toponyme Doverum qui peut venir de dubron.
3 A. Carnoy, « La divinisation des rivières et la toponymie celtique », L’Antiquité classique 20, 1951, p. 103-106.
4 Carnoy 1949, p. 163.
5 Haigneré 1881, 2, p. 379 ; Loisne 1907.
6 Cf. Nègre 1990, no 2106.
7 Liste de cours d’eau en dev- dans Nègre 1990, nos 2106-2110.
8 Cf. Loisne 1907, p. 124.
9 Dauzat et al. 1978, s.v. « Dore ». Liste de cours d’eau en dor- dans Dauzat 1960, p. 127, et Nègre 1990, nos 1042-1043.
10 Dauzat et al. 1978, p. 89, indique une Tortille dans la Somme, signalée également par R. Debrie, Hydronymie de la Somme, Amiens, 1987, s.v. ; E. Lambert, Toponymie du département de l’Oise, Amiens, 1963, no 587, donne Dordonne, affluent gauche de l’Oise.
11 P.-H. Billy, Nouvelle Revue d’Onomastique 35-36, 2000, p. 347 : l’auteur donne à choisir entre « explication hydronymique ou explication animale ».
12 Cf. Lebel 1956, p. 277.
13 Elle s’est appelée Trouanne au xviiie s. et a une variante onomastique Tresme, visible dans le Gué-à-Tresmes près de Congis : cf. Dauzat et al. 1978, p. 88, et Joanne 1890, s.v.
14 Teruonia, 817, Gysseling 1960, Morlet 1985, p. 192.
15 D’autres rivières portent des noms proches cités par Dauzat et al. 1978, s.v. « Tar, Taure » ; Lebel 1956, no 557, Nègre 1990, no 1071. Ces auteurs et d’autres considèrent la série Tar, dans laquelle ils mettent aussi le Tarn, le Thérain de l’Oise, la Tharonne, du Loir-et-Cher, comme préceltique.
16 On pose en général un mot gaulois reconstruit *liga ou plutôt *legia prototype du vocable français lie au sens de « dépôt ». La forme Lege du Cosmographe de Ravenne ne s’y oppose pas. La reconstruction la plus plausible est donnée par Lambert 1994, p. 196. Au contraire la reconstruction de Lebel 1956, no 643, p. 353, paraît compliquée.
17 Lisbourg, Liegesborth en 844, selon Loisne 1907, est germanique et signifie « naissance de la Lys ».
18 Cf. Lebel 1956, no 643, p. 354.
19 Dauzat et al. 1978, p. 88, et Krahe 1950, p. 247-266.
20 Sur la vision romaine de ce delta, cf. R. Dion, « Rhenus bicornis », Revue des Études latines 42, 1964, p. 469-499 ; Id., « Géographie historique de la France », Annuaire du Collège de France 64, 1964, p. 409-429. Cet auteur ne traite que du sens géographique.
21 J. Le Gall, Recherches sur le culte du Tibre, Paris, 1953, p. 32. Sur les représentations gauloises de taureaux à trois cornes, cf. J. de Vries, La Religion des Celtes, Paris, 1963, p. 185 sqq. et M. Green, The Gods of the Celts, Gloucester, 1997, p. 197 sqq.
22 Dauzat et al. 1978 donnent pour ces deux Taurano des attestations en 936 et 1344. Il est impossible de décider si l’on doit ajouter à cette liste des rivières de la moitié Nord de la France comme la Tharonne de Chaumont-sur-Tharonne en Loir-et-Cher. Cf. Nègre 1990, no 1071, qui y voit une racine préceltique et un suffixe gaulois, alors que Dauzat disait plus prudemment « prélatin ».
23 Cité par Suétone, Caligula 8. Essai d’identification dans Grenier 1960, p. 899-901.
24 Cf. RE VI 2 (1909), s.v. « Flussgötter », col. 2780-2781 (Waser).
25 H. Lepage, Dictionnaire topographique du département de la Meurthe, Paris, 1862, p. 124 ; Holder 1896, s.v. « Cernone » ; Förstemann, Jellinghaus 1916, I, col. 1665 ; P.-M. Duval, s.v. « Cernunnos », dans Y. Bonnefoy (dir.), Dictionnaire des mythologies et des religions des sociétés traditionnelles et du monde antique, Paris, 1981. Les chartes sont éditées par C. Zeuss, Traditiones possesionesque Wizenburgenses, Spire, 1842 ; J.-M. Pardessus et al. (éd.), Diplomata, chartae, epistoles, leges aliaque instrumenta ad res Gallo-francica spectantia, Paris, 1849, II, p. 428-430.
26 Toutes ces preuves sont apportées par Bourgeois 1991, p. 150, 183 et 203. Pourtant l’auteur nie p. 87 que le taureau soit particulièrement associé aux eaux ; il montre, p. 34, le Tibre cornu chez les poètes, mais pas en iconographie. Sur le taureau mythique gaulois à trois cornes, cf. S. Deyts, dans À la rencontre des dieux gaulois. Un défi à César. Catalogue d’exposition, Paris, 1998, p. 99-103.
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