1 1148. Sequenti mense Septembri, incendium grave factum est Cameraci. Nam Episcopalis Ecclesia B. Mariae cum omnibus offeinis suis atque omnibus Episcopii domibus ac omni castello, una cum Ecclesia S. Autberti igne vastata sunt. (Ex Lamberti Waterlosii, Chronico Cameracensi Autbertino), public dans Recueil des Historiens des Gaules et de la France, t. XIII, 1869, p. 501. 1148. Cameracus civitas ex magna parte sui incendio conflagravit, et principalis aeclesia cum claustro et palatio episcopi, monasterium etiam beati Autberti. Hoc etiam anno combustum est cœnobium sancti Sepulcri in eadem urbe... Sigeb. contin. Gemblacensis, A. 1148, public dans Mon. Germ. Hist., Script. T. VI, p. 390. Idus in octavo Septembris amara vorago urbem vastavit Cameracam, parte cremavit. Quippe domos, templa sanctorum parva vel ampia. Pluribus ipsa ruina fuit mors sic inopina... Annales Cameracenses, A. 1148, dans Mon. Germ. Hist., Script., t. XVI, p. 517. Sous ce prélat Nicolas Ier savoir l’an 1148, les églises de Notre-Dame, de Saint-Aubert et de Saint-Sépulcre furent bruslées : Abbé Tranchant, Catalogue des Evêques et archevêques de Cambrai, B. M. Cambrai, mss. 1275 (1143 bis), fo 3 v. Iterum conflagravit die 6a Septemb. 1148 cum palatio episcopi, ecclesia Sti Autberti et magna civitatis parte ; earn epus Dominique canonici maximis sumptibus sive suis sive fabrice amplissimum et augustissimum prout nunc extat paulatim readificavit.... (A. D. Nord, 3 G 556, Series chronologica episcoporum Camoraconsium usque ad Franciscum Buisseret inclusive, authore quodam anonimo, 1619). Cet incendie est encore mentionné dans la liste et chronique des évêques et archevêques jusqu’au cardinal Guillaume du Bois (A. D. Nord, 3 G 553) et dans les Remarques transcrites de Julien de Ligne sur les églises... : Icelle église de Cambrai fut brûlée derechef en l’an 1148 au 6 de septembre, la tour ruinée et les cloches fendues. Elle fut réédifiée par l’évêque et les chanoines. Cette tour tomba au 4 de décembre 1161 (B. M. Cambrai, mss 1009 (907). La copie de la Chronique de Gelicq par Mutte (B. M. Cambrai, mss 986 (884) 2e partie) et les Chroniques des Evesques de Cambrai qui contiennent la traduction des Gesta pontficum cameracensium (mss. cité, 4e part.) ne relatent pas ces événements.
2 Anno 1161, die 4a decembris, nondum plene reparata ecclesia turris combusta cum tribus campanis decidit ; a quo tempore nova quae in hodiernum diem perseverat extrui cœpit cum sua pyramida tantae molis et altitudinis ut venientibus in civitatem septem ac etiam octo millibus passuum appareat, in qua duae majores campanae Maria et Gloriosa positae anno 1394 (A. D. Nord, 3 G 556, Séries chronologica...). 1161. Principalis vero ecclesia beatae Mariae post concremationem suam ab episcope et aclero et ab omni populo cum maximo labore ac quaestu diligenter foret recuperata, turres etiam ecclesiae per quinquennium fere in altum mire artificialiterque porrectae ; sic opus consummatum omnibus complacent, Dei iudicio permittente, omnia occulta cui sunt manifesta, turres cum optimis campanis solo tenus 3. Nonas decembris corruerunt. Tota vero civitas versa est in lamentum. Annalles Cameracenses, Lamberti Waterlos, publié dans Monum. Germ. Hist., SS., t. XVI, p. 534. En décembre 1161, la tour de l’église de Notre-Dame tomba a bas avec les trois cloches (Calendrier historial touchant les choses principales les plus notables sacrées et profanes, B. M. Cambrai, mss 1009 (907), 1604. au dit an l’église de Cambrai avoit esté arse par le dit feu, les deux tours principales de l’entrée de l’église churent et fondirent les cloches dont ce fut pitiée et par la diligence de l’évesque et du chapitre fut rediffiée (A. D. Nord, 3 G 559, Chronique des Evêques de Cambrai, XVIIIe siècle. De Diogene à Guillaume de Croy). La liste et chronique des évêques et archevêques jusqu’à Guillaume du Bois (A. D. Nord 3 G 553) place l’événement en 1162 ; le feu prit à la tour ou clocher et la renversa ; et on bastit la tour et piramide qui persiste, ou en l’an 1394 furent mises les deux grosses cloches Marie et Glorieuse.
3 Le Glay, Recherches... op. cit., p. 11-13 : vers la fin de l’année 1161, les deux tours qui dévoient tenir lieu de clocher venoient d’être achevées lorsqu’elles s’écroulèrent tout à coup. Nos annalistes ne disent pas si cet écroulement fut le résultat d’un vice de construction. L’évêque Nicolas... substitua aux deux tours abattues un seul clocher surmonté d’une pyramide....
4 J. Houdoy, Histoire artistique...,op. cit., p. 21.
5 L.-Fr. Genicot, Les églises mosanes du XIe siècle, Livre I. Architecture et société, Louvain, 1972, p. 21-27, p. 178-179 (Walcourt et Saint-Hubert devaient appartenir également à cette série). M. Lejeune, dans son livre Les Van Eyck, peintres de Liège et de sa cathédrale, Liège, 1956, p. 44 et 148, estime que l’incendie de 1185 a intégralement détruit l’édifice ottonien ; comme Genicot, nous pensons que ce sinistre a au contraire relativement épargné les parties occidentales de la cathédrale et qu’on n’aurait donc eu qu’à rhabiller les tours pour les mettre au goût du jour ; ici aussi, on comprendrait mal qu’on ait, lors de la reconstruction du XIIIe siècle, conservé délibérément un parti aussi archaïque.
6 Le Glay, Cameracum christianum, op. cit., p. 34. Sur le passage de Nicolas de Chièvres à Saint-Denis, S. McK Crosby, L’abbaye royale de Saint-Denis, Paris, P. Hartmann, 1953, p. 51.
7 M. Aubert, « Le Portail Royal et la façade occidentale de la cathédrale de Chartres. Essai sur la date de leur exécution », Bulletin monumental, t. C, 1941, p. 177-218 et notamment p. 214-216. Deux étages de voûtes étaient montées entre les tours.
8 Continuatio Andreana aux Gesta episcoporum Cameracensium, dans Mon. Germ. Hist., Scriptores, t. VII, p. 525 : post hunc domnus Nicholaus Golvini de Montibus frater, qui anno Domini 1167 apud Valcellas obiit, sed ad Cameracum tumulandus honorande translatus, sepultus est in vestibulo ecclesie beate Marie, ante altare sancti lohannis baptiste (publié aussi dans le Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. XIII, 1869, p. 533). Nicolaus... in ecclesia Dei genitricis, in parte occidentale consecutus est sepulturam(Chronicon abbreviatum Cameracense, ad annum 1198, auctore anonimo, B. M. Cambrai, mss. B 988 (886) p. 53. Sepultus est in sua cathedrali ecclesia sub campanali cujus hodieque statua visitur lapiedea(Series chronologica episcoporum Cameracensium, A. D. Nord, 3 G 556, fo 26 v.) Qui anno Domini 1167, apud Valcellas obiit, sed ad Cameracum tumulandus honorande translatus, sepultus est in vestibulo ecclesiae B. Mariae ante altare S. Johannis Bapt. (supplément à la chronique de Baldéric, citée par Le Glay, Cameracum christianum, p. 35). Sa tombe de pierre blanche est au pied du clocher (A. D. Nord, 3 G 555, Chronique des évêques de Cambrai. De Diogene à Guillaume de Croy). 1er juillet 1167. Nicolas trépassa à l’abbaye du Mont-Saint-Martin. Il gît en l’église de Cambrai sous le clocher en une tombe de pierre blanche sur un marbre noir (Calendrier historial touchant les jours... auxquels plusieurs évêques de Cambrai trépassèrent... (B. M. Cambrai, mss. B 1009 (907) p. 84). Il git en la tombe de pierre blanche sur un marbre noir tenant à un pilier du clocher sous l’image de Saint Michel archange ; mourut en l’abbaye du Mont-Saint-Martin 1er juillet 1167 (Catalogue des évêques et archevêques sépultures à Cambrai... même mss.) Plusieurs croient avec assez de probabilité que ce Nicolas est inhumé en son église cathédrale de Cambrai au pied du clocher où se voit sa statue couchée au bas de la figure de saint Michel (B. M. Cambrai, Chronique des Evesques de Cambrai, copie de Mutte, doyen de l’église de Cambrai..., mss. 986 (884), P 35.) Selon la Chronique des Evêques de Cambrai rédigée en français, copie du XVIIIe siècle, de Diogene à Guillaume de Croy, A. D. Nord, 3 G 559, un service funèbre a été célébré à Cambrai mais Nicolas fut inhumé à Vaucelles. Nicolaus I, mortuus dicitur 1 Julii 1167, sepultus Valcellis ex chronico Valcellensi (A. D. Nord, 3 G 558, Series episcoporum.... condita a R. D. Adriano Mazile canonico... 1739). C’est à Vaucelles que Gazet plaçait la sépulture de l’évêque. Le Sommaire des Antiquités de l’église archiépiscopale de Cambrai.... de Julien de Ligne, recopié au XVIIIe siècle par l’abbé Tranchant (B. M. Cambrai, mss. 1275 (1143 bis) et B 1009 (907) indique que la sépulture de Nicolas de Chièvres se trouvait au côté senestre de la nef, non loin d’une statue de saint Michel ; la nomenclature des chapelles ne laisse aucun doute sur le fait qu’il s’agit bien du côté nord de la nef ; cette même liste signale l’existence d’une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste du côté opposé. Ce même abbé Tranchant a rédigé une Collectio omnium inscriptionum in metropolis ecclesiae (Ibid., mss. 1049 (941) ; au fo 4 v, il nous fournit les renseignements suivants (le texte est cité par Dehaisnes, Documents et extraits divers, t. I, p. 40-41) : In ecclesia metropolitana Cameracensi, ad campanile, sub crucifixi imagine, videtur figura lapidea S. Michaelis, facta circa annum domini 1170, et sub pedibus hujus est monumentum episcopi pontificalibus induti ; figura est Nicolai, episcopi ejus nominisprimi, qui calendis julii anno 1167, ordinationis suae 32, apud Sanctum Martinum, ut quibusdam placet, vel apud Valcellas, ut alius refert, obiit. Ce texte appelle deux commentaires. Nous devons d’abord remarquer que l’Abbé Tranchant indique que ce tombeau se trouvait ad campanile ; il localise d’autres inscriptions avec la mention sub campanili : sommes-nous en droit de déduire de ce choix de prépositions que la sépulture de l’évêque se trouvait à la jonction de la nef et du clocher, près de la pile nord-est de celui-ci ? De la réunion de ces textes, une conclusion s’impose à l’évidence : il est probable que l’évêque Nicolas de Chièvres a bien été inhumé dans la cathédrale qu’il avait entrepris de reconstruire, mais nous ignorons l’endroit exact où il a été déposé et la date à laquelle cette inhumation a été faite. Notre seconde remarque concerne la mention du crucifix qui, d’après ce texte, se trouvait placé au-dessus de ce tombeau. Le Musée de Lille conserve un magnifique torse de Christ que J. Vanuxem a analysé dans son article « Autour du triomphe de la Vierge du portail de la cathédrale de Senlis, les portails détruits de la cathédrale de Cambrai et de Saint-Nicolas d’Amiens », Bulletin Monumental, t. CIII, 1945, p. 92-94. J. Vanuxem pensait alors que ce torse pouvait être celui du Crucifix qui accompagnait la sépulture de Nicolas de Chièvres. Dans la communication qu’il a présentée en 1969 à la Société Nationale des Antiquaires de France (p. 274-278), il a rectifié cette attribution (il l’avait d’ailleurs déjà fait dans son article « La sculpture du XIIe siècle à Cambrai et à Arras », Bulletin monumental, t. CXIII, 1955, p. 30) et surtout il a proposé une nouvelle hypothèse : la citation faite précédemment indique qu’il s’agissait d’un Crucifix, donc d’un Christ ayant les bras étendus sur la croix ; or, le torse de Lille est celui d’un Christ déjà décloué et J. Vanuxcm l’a rapproché d’un autre fragment conservé également à Lille où sur l’épaule d’un homme est posée une main amaigrie : il s’agirait de Joseph d’Arimathie prêt à recevoir dans les bras le corps du Sauveur : ici, celui-ci n’aurait été encore que partiellement décloué. Le thème iconographique est rare : cette scène se rapprocherait davantage de la voussure d’Ivry-la-Bataille que de la Déposition de l’église de Coudres (Eure). D’autres rapprochements iconographiques ont été vus entre la Normandie et le Nord de la France : à Honnecourt et à la cathédrale de Lisieux, les Évangélistes étaient représentés de façon anthropo-zoomorphique. Sur ces problèmes, voir W. W. Clark, « The central portai of Saint-Pierre at Lisieux : a lost monument of Twelfth-century Gothic sculpture », Gesta, t. XI, 1972, p. 46-58 et notamment notes 55 à 59 (nous avons rendu compte de cet article dans le Bulletin monumental, t. XXI, 1973, p. 54) ; A. Lapeyre, Des façades occidentales de Saint-Denis et de Chartres aux portails de Laon, Thèse, Lettres, Paris, 1960, p. 177-183, 193-199, 294-297 ; J.-P. Suau, « Les débuts de la sculpture gothique dans l’Eure », Les Nouvelles de l’Eure, no 49, 1973, p. 49-71, (nous avons rendu compte de cet article dans le Bulletin monumental, t. CXXXII, 1974, p. 244). Le torse de Lille a figuré à l’Exposition L’Art Roman organisée en 1961 à Barcelone sous les auspices du Conseil de l’Europe (no 340, p. 226 ; la notice rédigée par Michèle Beaulieu ignore la rectification apportée par J. Vanuxem dans son article de 1955 et présente donc à titre d’hypothèse cette pièce comme pouvant être celle du tombeau de Nicolas de Chièvres ; la même remarque vaut pour la notice (no 21 p. 59) du Catalogue de l’Exposition Cathédrales, Paris, 1962 (qui cite pourtant dans la bibliographie l’article en question ; le torse et le fragment représentant Joseph d’Arimathie ont été présentés à New-York en 1970, The Year 1200. A centennial Exhibition at the Metropolitan Museum of Art (The cloisters studies in Medieval Art), Sculpture, no 1, p. 14. J. Vanuxem reliait l’art de ces fragments avec celui de Senlis ; M. Sauerländer ne partage pas ce point de vue (« Die Marienkronungsportale von Senlis und Mantes », Richart-Wallraf Jachbuch, t. XX, 1958, p. 134). Il semble effectivement exact que la sculpture cambrésienne de l’époque soit davantage proche de l’art de Saint-Denis que de celui de Senlis ; on n’y retrouve pas la vivacité, la mobilité de celle-ci.
9 Le Musée de Cambrai (coll. de Baralle) possède un calque de ce dessin de Spicker.
10 E. Lefevre-Pontalis, « Les niches d’autel du XIIe siècle dans le Soissonnais », Congrès Archéologique de France, t. LXXVIII, 1911, p. 138-145. On en trouve aussi des exemplaires, peut-être antérieurs d’ailleurs, en Normandie.
11 Sommaire des Antiquités de l’église archiépiscopale de Cambrai... B. M, Cambrai, mss. B 1009 (907) p. 104 et suiv. et 1275 (1143 bis), 3e partie, fo 64 et suiv. Dans son article « La nef et le clocher de l’ancienne cathédrale de Cambrai », publié dans le Wallraf-Richartz Jahrbuch, t. XVI, 1956, p. 91-110, P. Héliot a naturellement commenté les textes que nous citons au cours de ce chapitre ; notre travail lui doit d’ailleurs beaucoup ; dans sa note 31, p. 98, il indique que l’abbé Tranchant transcrivant les épitaphes qu’il relevait dans l’église ne mentionne ni l’autel de Saint-Jean-Baptiste, ni celui de Saint-André ; la remarque n’est que partiellement exacte puisque l’un et l’autre figurent dans la liste du Sommaire des Antiquités.. ; ils ne s’étaient certainement jamais confondus ou substitués l’un à l’autre puisque celui de Saint-Jean-Baptiste est indiqué comme figurant du côté droit de la nef, celui de Saint-André du côté senestre. Nous pensons pouvoir conclure que celui de Saint-Jean se localisait dans la niche d’autel du bas-côté sud du clocher ; comme celui de Saint-André se plaçait à l’ouest de l’église de Saint-Gengulphe située au-dessus de l’entrée nord de l’église, nous estimons qu’il avait été disposé dans le collatéral nord flanquant la base du clocher. Nous avons déjà évoqué les problèmes que pose cet autel dans notre chapitre consacré à l’histoire de la cathédrale.
12 M. Aubert, « Airaines », Congrès Archéologique de France, Amiens, t. IC, 1936, p. 459-467.
13 M. Aubert, « Lucheux, église »,Congrès Archéologique de France, Amiens, t. IC, p. 198-209 ; à Airaines comme à Lucheux, les profils sont encore primitifs puisqu’ils sont constitués par des tores (en amande à Airaines) ; à Airaines, les nervures, à Lucheux, la lierne longitudinale font queue dans la maçonnerie ; dans la mesure où nous pouvons accepter les renseignements fournis par le dessin de Deswarlez, il semblerait qu’à Cambrai les nervures présentaient comme un profil des tores dégagés d’un bandeau par des cavets.
14 P. Heliot, Les Églises du Moyen Âge dans le Pas-de-Calais, dans Mémoires de la commission départementale des monuments historiques du Pas-de-Calais, t. VII, 1951-1953, p. 280. Des fouilles récentes ont été effectuées tant à Thérouanne qu’à Dommartin ; il semblerait que le plan de la cathédrale des Morins ait été différent de celui publié par C. Enlart, son tracé aurait été vraisemblablement plus proche de celui adopté au XIIe siècle pour les cathédrales de Laon et d’Arras ; il faut espérer que de nouvelles recherches permettront de préciser notre connaissance de ces monuments importants (H. Bernard, « Les fouilles de la cathédrale de Thérouanne. Notes sur quelques découvertes récentes », Bulletin de la Commission départementale des monuments historiques du Pas-de-Calais, t. IX, 3, 1973, p. 255-256 et P. Pontroue, « Quatre ans de recherches archéologiques à l’abbaye de Dommartin », Ibid., p. 266-280.
15 J. Bony, « Origines des piles gothiques anglaises à fûts en délit »,Gedenkschrifi Ernst Gall, Munich-Berlin, 1965, p. 95-122.
16 P. Heliot, « La cathédrale de Tournai et l’architecture du Moyen Âge », Revue belge d’archéologie et d’histoire de l’art, t. XXXI-XXXIII, 1962-1964, p. 20 et 50-51. Sur la pierre de Tournai et ses caractéristiques, V. SCAFP, La sculpture romane de la cathédrale Notre-Dame de Tournai, Tournai, 1971, p. 110 et suiv.
17 P. Heliot, « Les anciennes cathédrales d’Arras », Bulletin de la commission royale des monuments et des sites, t. IV, 1953, p. 45-48 ; ces colonnes jumelées en dépit de leurs quelques huit ou neuf mètres de haut, n’avaient qu’un diamètre de 45 cm environ ; sans doute étaient-elles jumelées d’une façon différente de celles que nous imaginons à la cathédrale de Cambrai puisqu’elles étaient totalement libres et que dans notre monument elles se détachaient en avant d’une structure appareillée ou s’associaient à d’autres colonnettes, mais nous constatons qu’ici aussi on avait eu recours à l’emploi de bagues pour les rendre davantage solidaires. Il n’est sans doute pas sans intérêt de remarquer que les deux chantiers fonctionnaient simultanément et qu’une certaine émulation devait exister entre eux ; à Cambrai qui, jusqu’en 1092, avait administré le diocèse voisin, on ne souhaitait certainement pas recevoir de leçons en fait de modernité de la part d’anciens sujets. Nous trouvons une réunion de quatre fûts en délit pour constituer une pile au côté sud du chœur de l’église de Saint-Hermeland de Bagneux (vers 1180) et dans la rotonde l’église du Temple à Londres (vers 1180-85) (M. Dumoulin et G. Outardel, Les Églises de France, Paris et la Seine Paris, 1936, p. 282-283 ; M. Thibout, « Bagneux et Arcueil », Congrès archéologique de France, Île-de-France, t. CIII, 1944,p. 22 et suiv. ; N. Pevsner, The cities of London and Westminster (The Buildings of England, London, P), p. 41 et pl. 8) ; J. Bony, « French influences on the origins of English gothic architecture », The Journal of the Marburgand Courtauld Institutes, 1949,p. 1-15 (tiré à part) et notamment fig. 3 p. 10.
18 Dr. F. Lesueur, « L’église de la Couture au Mans », Congrès Archéologique de France, Maine, t. CXIX, 1961, p. 127.
19 Dans l’architecture ottonienne, les murs, comme à l’époque carolingienne, conservaient leur aspect lisse, ils étaient dépourvus de toute articulation ; lorsque celle-ci intervint, elle fut conçue dans un esprit tout à fait différent de celui qui caractérise le second art roman, à savoir une réelle indépendance de chacun des niveaux ; on réalisa ainsi des ordres colossaux : ainsi au Dom impérial de Spire et dans les églises de Cherain et de Orp-le-Grand (Belgique). Sur ces problèmes, voir P. Heliot, « Du carolingien au gothique, l’évolution de la plastique murale dans l’architecture religieuse du nord-ouest de l’Europe (IXe-XIIIe siècle) », Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, t. XV, 2, 1966.
20 Tout indique, en effet, que ces arcades étaient au nombre de deux ; la clef d’une unique arcade aurait été placée à un niveau trop haut, les dimensions de l’étage nous étant connues aussi bien par la présence du triforium que par les documents extérieurs ; d’ailleurs ces deux arcades figurent nettement sur les dessins accompagnant le « projet Fénelon » ; on les voit retomber sur un massif allongé doté de colonnettes, soit sur quelque chose de semblable à ce qu’a représenté Deswarlez pour le pilier intermédiaire du mur sud, la colonnette faisant face à la salle centrale faisant cependant défaut. N’oublions pas, d’une part, que cette colonnette semble totalement inutile, d’autre part, qu’elle pouvait fort bien exister primitivement à l’ouest : nos dessins sont des projets de transformation. Ces deux arcades apparaissent aussi sur le dessin de la collection Delloye ; celle du sud forme un trou béant dans le vide. On pourrait s’étonner de ne pas voir sur ce document les arcades correspondantes des murs sud et nord ; c’est que les annexes latérales, c’est-à-dire le prolongement des tribunes de la nef avaient disparu avec la destruction de la cathédrale ; le projet de sauvegarde de la tour ne prévoyait que le maintien de celle-ci ; aussi avait-on dû murer les arcades en question ; on voit d’ailleurs la trace de celle du sud-ouest. C’est parce que le clocher avait perdu ces volumes annexes qui assuraient son équilibre qu’il s’effondra si facilement en janvier 1809. D’après ce même document, on aurait aussi aveuglé les fenêtres supérieures des murs latéraux.
21 La largeur de ce pilastre est facile à expliquer ; elle correspond à la section du mur du clocher ; c’est pour atténuer cette nécessaire muralité qu’on l’a coupé à intervalles réguliers par des cordons moulurés dont le rôle est analogue à celui dévolu aux bagues. Ce détail révèle le tempérament « gothique » du maître d’œuvre et s’ajoute comme preuve à la liste des remarques que nous avons précédemment faites tendant à montrer que le corps de la bâtisse avait été largement repris en sous-œuvre à la suite des deux incendies de 1148 et de 1161.
22 Il serait toutefois faux de considérer que l’ensemble des colonnettes que nous voyons figurer sur le dessin de Deswarlez à l’est de ce pilastre ait pu appartenir à l’arc en question ; sur la face orientale du mur du clocher étaient engagés au niveau du sol les éléments de la pile amorçant la série des grandes arcades de la nef ; il en était de même au-dessus du niveau de leurs tailloirs des colonnettes destinées à recevoir les voûtes hautes de la nef. Telle est certainement la signification que nous devons accorder aux colonnettes représentées ; la colonnette la plus proche du mur, celle de droite par conséquent, devait recevoir le premier doubleau de la nef, un véritable formeret en fait ; il n’est nullement attesté d’ailleurs que le grand arc de la tribune, celui reposant sur le pilastre, n’était pas extradossé par une murette rejoignant le niveau de ce doubleau. Nous reviendrons naturellement sur ce problème de la signification que nous pouvons accorder à ce faisceau de fûts dans notre chapitre sur la nef.
23 M. Aubert, « Les plus anciennes croisées d’ogives, leur rôle dans la construction », Bulletin Monumental, t. XCIII, 1934, p. 41-43 (ex. de Cormery, la tour Saint-Aubin d’Angers, Loches, la tour Charlemagne à Tours, le clocher nord de la cathédrale de Bayeux...).
24 Le problème de l’éclairage du vaisseau central par son mur occidental a été l’une des difficultés auxquelles se sont heurtés les architectes du Moyen Âge ; il était particulièrement malaisé à résoudre dans les cas où, comme à Cambrai, un robuste clocher était planté en avant de la bâtisse. Cependant, les maîtres d’œuvre surent parfois concilier les exigences de l’éclairage dans la partie basse de leurs tours et celles imposées par l’harmonie qui devait présider dans la distribution des percements de leurs constructions ; ceux du Somerset en Angleterre, à l’époque du gothique perpendiculaire, parvinrent à d’assez heureux résultats. C’est pour des raisons d’éclairage que peu après sa construction, on remonta la voûte du niveau inférieur de la tour de Saint-Martin de Hal entreprise vers 1300 ; il fut ainsi possible d’agrandir la fenêtre occidentale : R. Le Maire, « La chronologie de l’église de Hal », Revue belge d’archéologie et d’histoire de l’art, t. XX, 1951, p. 29-55.
25 P. Heliot, « La nef et le clocher de l’ancienne cathédrale de Cambrai », op. cit., p. 98 et note 28 ; comme le remarque cet historien, les ouvertures sont représentées en plein cintre sur la maquette ; nous ne devons pas y prêter trop d’attention, la taille même de l’œuvre excluant la possibilité de représenter avec précision de tels détails ; si, à la rigueur, on peut se demander si Van der Meulen les a représentées vitrées ou non, tout doute est levé lorsqu’on considère les autres documents en notre possession : la maquette, les trois versions de l’illustration des Délices des Pays-Bas, la gravure de Girard, les œuvres de Godard d’Alençon et le dessin de Boileux publié dans la Statistique de 1803. C’est aussi de cette façon qu’elles figurent sur la lithographie de Engelmann d’après le dessin de A. Roge, une œuvre, il est vrai, assez médiocre. Il en est de même enfin, sur le dessin de Scharf conservé au Musée de Cambrai daté, par erreur vraisemblablement, de 1812 ; on y voit très nettement que les fenêtres sont tracées avec des arcs brisés, que leurs proportions sont celles données par la majeure partie de nos documents.
26 Une semblable hypothèse a été proposée par R. Le Maire pour le clocher de l’église de Hal (op. cit., p. 36) ; là aussi une transformation importante a été opérée à la tour construite a début du XIVe siècle puisqu’au siècle suivant, on l’a surélevée d’un nouvel étage de beffroi.
27 Le dessin restituant les dispositions du clocher publié par J.-B. Lassus et A. Darcel dans leur édition de l’Album de Villard de Honnecourt n’a pas respecté les proportions de l’œuvre, les hauteurs ayant été considérablement exagérées ; les détails mêmes sont souvent inexacts : ainsi, les tourelles y masquent totalement le front occidental des bas-côtés et des tribunes. La lithographie de Engelmann d’après le dessin de Roge évite ce défaut, mais les fenêtres y sont placées là où se trouvaient normalement les contreforts et celles des tribunes sont de plus situées à un niveau trop élevé.
28 Il ne faut sans doute pas attacher trop d’importance à cet égard au changement de plan qui intervient dans l’élévation de ces tourelles ; à Saint-Pantaleon de Cologne, comme à Münstereifel, on sut aussi, dès l’époque ottonienne, jouer de ces effets.
29 A. Prache, « Notre-Dame-en-Vaux de Châlons-sur-Marne. Campagnes de construction », Mémoires de la société d’agriculture... de la Marne, t. LXXXI, 1966, p. 63 et 79 ; une illustration de ce croisillon a été publié dans Ernst GALL, Die gotische Baukunst in Frankreich, 2de éd., Braunschweig, 1955, pl. 82 p. 279.
30 P. Heliot, « Les églises de Servon, Villeneuve-le-Comte, Vaudoy et leur famille monumentale dans la Brie au XIIIe siècle », Bulletin de la société de l’histoire de Paris et de lÎle-de-France, t. 93, 1966, p. 59.
31 P. Heliot, « La nef et le clocher de l’ancienne cathédrale de Cambrai », op. cit., p. 100 et suiv.
32 C. Heitz, Recherches sur les rapports entre architecture et liturgie à l’époque carolingienne, Paris, S. E. V. P. E. N., 1963. Du même : « Architecture et liturgie processionnelle à l’époque préromane », Revue de l’Art ; no 24, 1974, p. 30-47. L’interprétation de C. Heitz n’a cependant pas convaincu l’ensemble des historiens, en particulier ceux de langue allemande, qui lui ont réservé un accueil assez réservé ; ainsi, par exemple, G. Bandman, dans son compte rendu dans Histor. Zeitschrift, 206, 1966, p. 376 ou E. Kubach et V. H. Elbern, L’art de l’Empire au début du Moyen Âge, Paris, A. Michel, 1973, p. 61-62. Ces historiens estiment plutôt que l’église-porche était liée au culte impérial, que l’Empereur y avait son trône d’où il pouvait suivre les offices à l’issue desquels, dans la salle haute du bloc ou Kaisersaal, il pouvait accorder des audiences ou recevoir des hommages. Il ne peut être question ici de discuter ce problème ; constatons cependant que, dans le cadre d’une telle conception, on s’explique mal pourquoi on aurait réalisé des bâtisses aussi complexes pour un usage aussi occasionnel ; l’évolution de la liturgie rend aussi beaucoup mieux compte des transformations que n’a pas tardé à enregistrer ce thème monumental ; nous aurons l’occasion de revenir sur ce point important.
33 Le mot crypta ou crypte désignait à l’époque, tout espace relativement bas et voûté ; il s’appliquait donc au niveau inférieur des églises-porche. La bibliographie sur Corvey est fournie par H. Reinhardt et E. Fels, « Étude sur les églises-porches carolingiennes et leur survivance dans l’art roman », Bulletin monumental, t. XCII, 1933, p. 330-365. Une suite à cet article a été publiée dans cette même revue t. XCVI, 1937, p. 425-469 ; l’ouvrage le plus récent est celui de F. Kreusch, Beobachtungen an der Westanlage der Kloster-Kirche zu Corvey. Ein Beitragzur Frage ihrer Form u. Zweck-bestimmung, Cologne, 1963. L’auteur a trouvé dans la tribune haute des graffitti qui sont des notations musicales et qui d’après la paléographie dateraient du IXe ou Xe siècle ; ce qui prouverait l’utilisation liturgique et non impériale de cette tribune.
34 P. Francastel, « À propos des églises-porches : du Carolingien au Roman », Mélanges d’histoire du Moyen Âge dédiés à la mémoire de Louis Halphen, Paris, 1951, p. 247-257.
35 H. Reinhardt, La cathédrale de Reims, Paris, 1963, p. 21-46.
36 C. Heitz, Architecture et liturgie, op. cit., p. 43-47 ; E. Kubach et V. H. Elbern, L’art de l’Empire au début du Moyen Âge, op. cit., p. 62-63, coupe isométrique d’après A. Haupt.
37 C. Heitz, op. cit., p. 47-51 ; A. Verbeek, Kolner Kirchen. Die kirchliche Baukunst in Ko/n von den Anfangenbis zur Gegenwart, Köln, Greven Verlag, 1959, p. 63-64. La tourelle sud s’écroula en 1757, celle du nord, la tribune sud et l’aile ouest furent démolies en 1768 et la tour centrale fut aussi transformée. Une restauration radicale de l’œuvre fut entreprise dans les années 1890 ; elle aurait été dans l’ensemble satisfaisante si on n’avait pas largement amputé le porche pour lui donner des proportions analogues à celles des ailes nord et sud.
38 M. Warren Sanderson, Monastic Reform in Lorraine and the architecture of the outer crypt, 950-1100. Transactions of the American Philosophical Society, vol. 61, part 6, 1971, a montré que les cryptes extérieures construites au XIe siècle ont été dans leur grande majorité des réalisations liées à la Réforme de Gorze ; leur organisation, leur architecture, en faisaient une représentation symbolique de la vie du Christ et elles furent le cadre principal de la liturgie du temps pascal, héritant ainsi des cérémonies qui, aux temps carolingiens, avaient pour cadre le Westwerk. Dans le compte rendu que nous avons publié de ce pénétrant mémoire (Bulletin monumental, t. CXXX, 1972, p. 365-367), nous remarquons cependant que l’évolution de l’eglise-porche ne s’est pas seulement faite dans les monastères où l’on avait adopté la réforme de Lorraine, que l’explication de cette mutation doit donc être plus générale que celle qui nous est proposée et qu’enfin il semblerait curieux que ce type de crypte soit complètement étranger au culte des reliques qui avait joué un si grand rôle dans la genèse de l’ensemble de ces lieux de culte.
39 Ce mouvement a dominé l’ensemble de l’histoire architecturale du Moyen Âge occidental ; il a abouti à l’époque gothique à l’élimination progressive du bloc de façade dont on a cherché à faire sauter le compartimentage pour mieux l’intégrer dans le corps principal de l’église ; aux cathédrales de Noyon et d’Arras, à l’abbatiale de Saint-Germer-de-Fly, ce bloc se trouva ainsi réduit en une gigantesque cage creuse, une sorte de transept occidental, servant de piédestal aux deux tours (P. Heliot, « Remarques sur l’abbatiale de Saint-Germer et sur les blocs de façade du XIIe siècle », Bulletin monumental, t. CXIV, 1956, p. 81-114. Au XIIIe siècle, à la cathédrale d’Amiens, le processus fut poussé plus loin encore : l’absorption du bloc dans la nef fut telle qu’il disparut totalement, privant ainsi les tours de leurs supports orientaux ; aussi durent-elles être établies sur un plan barlong, ce qui les rend assez disgracieuses lorsqu’on les regarde latéralement. La tendance au regroupement des fonctions liturgiques dans la partie orientale de l’église a naturellement conduit à leur développement : on y a regroupé l’ensemble des choristes, le chœur s’est donc considérablement allongé ; sur ce point encore, c’est à l’époque gothique que s’est achevée cette évolution. Le chœur de la cathédrale de Cambrai nous fournit un bon exemple de ce grand développement du sanctuaire.
40 Charlemagne, œuvre, rayonnement et survivances, Aix-la-Chapelle, 1965, dixième exposition sous les auspices du Conseil de l’Europe, p. 385-388 de l’édition française ; les planches 119, 120 et 121, donnent les photographies de la maquette de Léo Hugot. F. Kreusch, « Kirche, atrium und portikus der Aachener Pfalz », Karl der Grosse, Lebenswerkund Nachleben,III, Karolingische Kunst, p. 463-533 et notamment p. 479-485. W. Braunfels, Die Welt der Karolinger und ihre Kunst, Munich, Callwey, 1968, p. 129-134. E. Gall, « La chapelle du palais de Charlemagne à Aix-la-Chapelle », Mémorial d’un voyage d’études de la société nationale des Antiquaires de France en Rhénanie (juillet 1951), p. 141-144, on y trouve notamment des dessins représentant la chapelle selon les restitutions proposées par J. Buchkremer. Du même : Dome und Klosterkirchen am Rhein, Munich, Hirmer, 1956, p. 11-14.
41 E. Gunther Grimme, « Der Aachener Domschatz », Aachener Kunstblätter, 42, 1972, no 44, p. 66 et planche 56 b p. 245.
42 L. Hugot, Die Pfalz Karls des Grossen in Aachen, dans Karl der Grosse, t. III, op. cit., p. 537-572 et notamment p. 561-564.
43 J. Mertens, « Quelques édifices religieux à plan central découverts récemment en Belgique », Genava, t. XI, 1963, p. 141-161.
44 R. Will, Alsace romane Zodiaque, 1965 (coll. La Nuit des Temps), p. 49-59 et notamment p. 57-58 ; R. Will pense qu’ici on a voulu imiter Aix en tant que sanctuaire le plus important consacré à la Vierge en Germanie. L’une des plus anciennes de ces copies, en tout cas la plus méridionale, serait la chapelle consacrée à la Vierge que Charles le Chauve se fit construire à Compiègne après son couronnement impérial de 875 ; nous ne la connaissons que par des textes ; il est donc difficile de savoir qu’elles étaient ses dispositions exactes ; on ne peut donc faire état de son Westbau. Des fouilles seraient nécessaires. M. Vieillard-Troiekouroff, « La chapelle du palais de Charles le Chauve à Compiègne », Cahiers Archéologiques, t. XXI, 1971, p. 98-108, et Bulletin de la société nationale des Antiquaires de France, 1971, p. 49-50.
45 P. Heliot, « La nef et le clocher... », op. cit., p. 102-103 et C. Heitz, Architecture et liturgie, op. cit., p. 61. Nieul-sur-l’Autize (Vendée) : R. Crozet, L’Art roman en Poitou, Paris, Laurens, 1948, p. 67 ; toutes les parties hautes de la façade et du clocher ont été reconstruites. Saint-Junien (Haute-Vienne) : F. de Catheu, La collégiale de Saint-Junien. Le tombeau, les peintures murales, Paris, Picard, 1948, p. 43-46 ; l’auteur ne souligne que les attaches poitevines du monument. Le Dorât (Haute-Vienne) : R. Face, « Eglise du Dorât », Congrès archéologique de France, Limoges, t. LXXXIV, 1921, p. 186-188. La Souterraine (Creuse) : F. Deshoulieres, « La Souterraine », Congrès Archologique de France, Limoges, t. LXXXIV, 1921, p. 157-169 ; les clochetons et le beffroi ont été refaits par Abadie ; L. Lacrocq, Les églises de France, Creuse, Paris, Letouzey et Ane, 1934, p. 178-182. À la collégiale de Saint-Yrieix (Haute-Vienne), la base du clocher constitue un porche et non la première travée de la nef comme dans les exemples précédents : R. Page, « Saint-Yrieix », Congrès Archéologique de France, Limoges, op. cit., p. 70-72 ; il est flanqué de deux annexes latérales et il n’y a de tourelle d’escalier qu’au nord ; elle n’est d’ailleurs pas visible de l’extérieur ; ce clocher est antérieur à la nef. À Meymac en Corrèze, la base du clocher constitue également un porche.
46 S. Brigode, « L’architecture religieuse dans le sud-ouest de la Belgique. Des origines à la fin du XVe siècle », Bulletin de la commission royale des monuments et des sites, t. I,1950, p. 35-50.
47 H. E. Kubach, « Die fruhromanische Baukunst des Maaslandes », Zeitschrift für Kunstwissenscha.fi, t. VII, 1953, n. 17 p. 117 ; H. E. Kubach et A. Verbeek, Romanische Kirchen an Rhein und maas, Neuss, Gesellschaft für Buchdruckerei A. G., 2de éd., 1972, p. 347.
48 L. Grodecki, AU seuil de l’art roman, l’architecture ottonienne, Paris, A. Colin, 1958, p. 55 et 75, n. 48, 49 et 50. Dans la notice qu’il consacre au monument dans le catalogue de l’exposition Rhin-Meuse (Cologne, Bruxelles, 1972, p. 114) L.-Fr. Genicot ramène cette divergence de vues à une controverse nationaliste ; comme M. Raymond M. Lemaire, « L’architecture romane et gothique », L’Art en Belgique, Bruxelles, la Renaissance du Livre, 3e éd., s. d., p. 44, nous estimons que le cas de Lobbes pose tout le problème de l’originalité même de l’architecture ottonienne mosane.
49 L.-F. Genicot, Les églises romanes du pays mosan. Témoignages sur passé, Celles, 1970, p. 111-115 ; J. Mertens, « Sondages archéologiques dans l’église romane à Celles (Namur) », Mélanges Lavalleye, Louvain, 1970, p. 169-190, et Archaeologia Belgica, 124, Bruxelles, 1970.
50 N. Fraikin, « L’église Saint-Denis à Liège, étude archéologique », Bulletin de la commission royale des monuments et des sites, t. V. 1954, p. 39-50 et 87-95 ; cet avant-corps a été ajouté au XIIe siècle à une nef plus ancienne ; une colonne médiane divise la salle basse en quatre compartiments voûtés d’arêtes ; à l’étage, ouvrant largement sur la nef, on trouvait une chapelle ; les parties supérieures de la tour n’ont pas du être achevées comme on le prévoyait initialement ; on l’a terminée par un beffroi de charpente.
51 R. Maere et L. Delferiere, « La tour de la collégiale de Fosses », Annales de la société archéologique de Namur, t. XLIII, 1938, p. 196-226. Ces auteurs la datent du début du XIe siècle et ils indiquent que ce rez-de-chaussée servait de passage ; en fait, il nous semble avec J. Mertens, « Fosse, recherches archéologiques dans la collégiale Saint-Feuillien », Bulletin de la commission royale des monuments et des sites, t. IV, 1953, p. 133-181, qu’il convient de rajeunir un peu cette construction en la plaçant à la fin du XIe siècle et de considérer qu’elle ne fut percée d’une porte occidentale qu’après 1318, date d’un accord intervenu entre les chanoines et les habitants aux termes duquel ce rez-de-chaussée fut aménagé en église paroissiale.
52 S. Brigode, Les églises romanes de Belgique, Bruxelles, les Editions du Cercle d’art, 1944, pl. II ; L.-F. Genicot, « Hastière-par-Delà (Namur) », Dictionnaire des Eglises de France, t. V, p. 59.
53 J. Mertens, « L’église Saint-Etienne à Waha. Rapport sur les fouilles de 1956-1957 », Ardenne et Famenne, t. I, 1957, p. 93-116 et Archaeologica Belgica, 40, Bruxelles, 1958.
54 Abbé M, Thibaut De M Aisieres, « Les églises brabançonnes à tour centrale », Annales de la société archéologique de Bruxelles, t. XXXVIIL 1934, p. 165-178.
55 R. Maere et L. Delferiere, « La collégiale Saint-Vincent de Soignies », Revue belge d’archéologie et d’histoire de l’art, t. VIII, 1938, p. 5-48 et S. Brigode, L’architecture religieuse dans le sud-ouest de la Belgique, op. cit., p. 61-75. Il n’est pas impossible que, primitivement, le rez-de-chaussée de cette tour ait été un contre-chœur et non un porche. Le problème est le même que pour Lobbes. Un tel aménagement aurait été plus conforme aux habitudes mosanes. L. Grodecki, L’architecture ottonienne, op. cit., p. 206 n’exclut pas cette hypothèse.
56 R. Lemaire, Les origines du style gothique en Brabant. Première partie, l’architecture romane, Bruxelles, Vromant, 1906, p. 131-141.
57 S. Brigode, « Les fouilles de la collégiale Sainte-Gudule à Bruxelles, découverte de l’avant-corps occidental de l’époque romane », Annales de la société royale d’archéologie de Bruxelles, t. XLII, 1938, p. 185-215.
58 R. Lemaire, « Les avant-corps de Sainte-Gertrude à Nivelles », Recueil de travaux du centre de recherches archéologiques..., Anvers, t. III, 1942, p. 29-78 ; A. Mottart, La collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles, Nivelles, 2de éd., 1962. Le second avant-corps de Nivelles a été construit dans la seconde moitié du XIIe siècle, un acte le mentionne en 1185.
59 R. M. Lemaire, La formation du style gothique brabançon, I, Les églises de l’ancien quartier de Louvain, Anvers 1949, p. 136-145. Cet avant-corps a été construit pendant le premier tiers du XIIIe siècle. Tirlemont dépendait du diocèse de Liège.
60 Ibid., p. 198-214. C’est en 1231 que le siège paroissial fut transféré à l’intérieur de l’enceinte à la chapelle Saint-Léonard. La nouvelle église ne fut achevée dans son gros œuvre qu’au siècle suivant. Cependant, son clocher nord avait été mis en place dès la seconde campagne de construction, soit au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle. M. Lemaire (p. 213) compare le frontispice de ce monument aux façades harmoniques françaises, tout en reconnaissant plus loin l’archaïsme de sa conception et sa parenté avec le bloc de Saint-Germain de Tirlemont (p. 214) ; nous ne pouvons retenir que la seconde partie de son jugement. Une de ses observations mérite d’être retenue. Des chéneaux prouvent que, primitivement, la toiture de la nef devait se prolonger jusqu’à un pignon occidental ; si ce projet avait été suivi, on serait en droit d’y voir une réplique des façades harmoniques françaises. Mais on préféra demeurer fidèle au passé : la mise en place d’une toiture transversale au-dessus d’une salle haute reliant les deux tours le prouve assez nettement. On peut en voir une autre confirmation dans l’emplacement des tourelles d’escalier logées aux deux extrémités de la façade, mais en saillie sur sa face occidentale. Seule la tour sud a été achevée. Un petit porche a été édifié en avant de la porte vers la mi-XVe siècle. Par contre, nous sommes en désaccord avec M. Brigode lorsqu’il considère que le bloc de façade de l’abbatiale de Villers dérive des exemples mosans (« L’abbaye de Villers et l’architecture cistercienne », Revue des Archéologues et Historiens d’art de Louvain, t. IV, 1971, p. 117-140) ; il y publie la reproduction d’une planche de Sanderus illustrant son ouvrage Chorographia sacra Brabantiae (entre les pages 9-10), Bibl. Royale de Belgique, Bruxelles, VII, 27225 C, vol. 1 ; cette planche est d’ailleurs inversée puisque les bâtiments conventuels y sont disposés au nord de l’abbatiale alors qu’en réalité ils se trouvaient au sud. On y voit la façade de l’église telle qu’elle se présentait au XIIIe siècle. Il s’agit bien d’une construction transversale coiffée d’une toiture dont l’axe est perpendiculaire à celui de l’église ; il est exact que la faiblesse des supports du rez-de-chaussée prouve qu’on n’avait pas l’intention de couronner ce bloc par des tours ; elles étaient simplement simulées par le jeu des contreforts et des pignons coiffant le faîte de la bâtisse. Les sources de ce curieux parti ne seraient-elles pas plutôt à chercher du côté de l’Aisne et du Soissonnais ? La conception du chœur, du transept et de la nef nous invitent à envisager sérieusement cette hypbthèse. Saint-Yved de Braine et Glennes, Mont-Notre-Dame peuvent lui être comparées ; toutes seraient des rejetons d’une formule issue de Centula, mais dont les maillons nous échappent : J. Bony, « The façade of Bury St. Edmunds : an additionnai note », Romanesque and gothic art, studies in Western Art, Acts of the twentieth international congress of the history of Art, Princeton, 1963, t. I,p. 105-107, pl. XXX et P. Heliot, « Remarques sur l’abbatiale de Saint-Germer... », op. cit., Bulletin monumental, t. CXIV, 1956, p. 110. Ni Bony, ni Héliot n’ont évoqué le cas de Villers.
61 R. Maere, « Maquette des tours de l’église Saint-Pierre à Louvain et l’emploi des maquettes en architecture », Annales de la société royale d’archéologie de Bruxelles, mémoires, rapports et documents, t. XL, 1936, p. 48-81. C’est en 1499 que l’on a décidé de détruire l’ancien avant-corps de l’église ; la maquette aurait été exécutée à partir de 1524. Louvain se trouvait dans le diocèse de Liège, mais au voisinage de la frontière le séparant de celui de Cambrai.
62 Dr. F. de Smidt, F. S. C., Opgravingen in de SintBaafsabdij. De Abdijkerk, dans CultureelJaarbœk voor de Provincie Oostvlaanderen, 1956.
63 R. Lemaire, De romaanse bouwkunst in de Nederlanden, Louvain, Davidsfonds, 1952, p. 240. L. Devliegher, De Zwinstreek, Tielt, Lannoo, 1970, p. 19-29.
64 R. Lemaire, Les origines du style gothique en Brabant, I, l’architecture romane, op. cit., p. 28-30. R. Lemaire, De romaanse bouwkunst..., op. cit., p. 239-240.
65 P. Heliot, « Lillers », Congrès Archéologique de France, Amiens, t. IC, 1936, p. 576-592 ; « La filiation du chevet de la collégiale de Lillers », Bulletin de la société nationale des Antiquaires de France, 1954-1955, p. 166-177.
66 R. Rodiere, « Montreuil-sur-Mer, l’église Saint-Saulve », Congrès archéologique de France, Amiens, t. IC, 1936, p. 318-341 ; du même : Le pays de Montreuil, Amiens-Paris, 1933, p. 30-35. P. Heliot, Les églises du Moyen Âge dans le Pas-de-Calais, op. cit., note 168, p. 128.
67 P. Heliot, La basilique de Saint-Quentin, Paris, Picard, 1967, p. 13-22. Du même : « La collégiale de Saint-Quentin et l’architecture du XIIIe siècle », Compte rendu de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1958, p. 18-30.
68 L.-F. Genicot, Les églises mosanes du XIe siècle..., op. cit., p. 172-188. On a pris l’habitude de désigner sous l’étiquette d’architecture mosane celle qui relevait de l’art ottonien ; comme le remarque justement le comte de Borchgrave D’altena dans l’important compte-rendu qu’il a consacré à l’Exposition Rhin Meuse (Cologne, Bruxelles, 1972) dans le Bulletin de l’Académie Royale d’archéologie, t. XLI, 1972 (1974), p. 181, les églises les plus occidentales de ce domaine se situaient géographiquement dans le bassin de l’Escaut ; il est certain que l’art de bâtir présentait d’une région à l’autre des nuances, ne serait-ce que parce que les carrières n’étaient pas les mêmes ; il n’en reste pas moins vrai que tous ces monuments participaient du même esprit et que c’est là l’essentiel ; l’étiquette est commode, elle rend hommage au groupe le plus dynamique d’artistes, c’est pourquoi nous nous permettrons d’en user.
69 Dans les pays mosans, on trouvait toutefois deux groupes d’églises où les bas-côtés se prolongeaient sur les flancs de la tour, l’un autour de la collégiale de Sclayn (Sclayn, Seilles, Bonneville, Strud), l’autre un peu plus récent, mais plus important autour de Louvain (Bierbeek, Jandrain, Bousval, Kumptich, Hoxem, Neerheylissem ; Louvain, Saint-Quentin), puis à l’époque gothique, Notre-Dame de Diest, Zichem, Saint-Jacques et Sainte-Gertrude de Louvain ; pour l’époque romane, seule, l’église de Guvelingen, située au nord-est de ces groupes, présentait aussi cette disposition. Il n’est pas impossible que les sources soient à rechercher du côté de l’abbaye carolingienne de Kornelimünster : le chapitre de Sclayn avait été fondé par cet établissement en 1072 et Kumptich en avait également dépendu. Cette disposition se propagea aux XIIe et XIIIe siècles suivant l’axe routier Rhin-mer du Nord, en direction de la Flandre où on la trouve vers 1230 à Baardegem. Sur Kornelimünster, Charlemagne, œuvre, influence et survivances. Exposition, Aix-la-Chapelle, 1965, p. 401 ; sur les églises mosanes, J.-C. Ghislain, « Architecture et sculpture sur pierres romanes en Hcsbaye liégeoise », Trésors d’art de la Hesbaye liégeoise et ses abords, exposition, Lexhy, 1972, p. 34 ; L.-F. Genicot, Les églises mosanes du XIe siècle, op. cit., p. 233-238 ; du même : « La collégiale romane de Sclayn-sur-Meuse », Bulletin de la commission royale des monuments et des sites, t. XVIII, 1969, p. 41-90. Le bloc de façade de la cathédrale de Cambrai ne devait présenter aucun lien avec ces églises. Il est naturellement malaisé de se représenter le mode de couverture de ses ailes avant l’incendie de 1148 ; certes, les rapprochements que nous avons proposés entre notre monument et Corvey ou Saint-Pantaleon de Cologne inviteraient à penser qu’elles étaient couvertes par de simples appentis ; si nous proposons pour les couvrir une toiture à double pente disposée transversalement à l’axe général de l’édifice, c’est pour tenir compte de l’évolution générale du Westwerk dans l’Empire ; on en trouvera plus loin des raisons précises lorsque nous aborderons l’étude des monuments saxons et d’œuvres comme les cathédrales de Spire ou de Strasbourg.
70 W. Burmeister, Die Westfälischen Dome, Paderborn, Sœst, Osnabrück, Minden, Munster, Munich, Deutscher Kunstverlag, 1951, p. 42-46.
71 F. et H. Möbius, Architecture religieuse en Allemagne, Saxe, Thuringe, Brandebourg, Mecklembourg, Leipzig, 1964, p. 180-1 ; R. Hootz, dir., Provinz Sachsen, Land anhalt (Deutsche. Kunst denkmaler), Leipzig, 1968, p. 362-363, pl. 61.
72 F. et H, Möbius, Architecture religieuse en Allemagne, op. cit., p. 218-221 ; R. Hootz, Provinz Sachsen..., op. cit., p. 383 (Collégiale Saint-Servais) avec plan, pl. 246 (état actuel de la façade) et 250 (revers occidental de la nef).
73 F. et H. Möbius, Architecture religieuse en Allemagne, op. cit., p. 171-172 ; R. Hootz, Provinz Sachsen, op. cit., p. 359.
74 R. Hootz, dir., Hessen, (Deutsche Kunst denkmaler), Munich-Berlin, Deutscher Kunstverlag, 1964, p. 398.
75 F. et H. Möbius, Architecture religieuse en Allemagne, op. cit., p. 99-101 ; R. Hootz, Provinz Sachsen, op. cit., p. 375 ; la planche 130 donne une image de la façade occidentale avec ses deux tourelles dominant le bloc central.
76 R. Hootz, Westfalen (Deutsche Kunstdenkmaler), op. cit., p. 365-366, plan et planche 93 ; H. Busch, L’art roman du Saint-Empire, Paris, Braun, p. 29 et pl. 32.
77 R. Hootz, Westfalen (Deutsche Kunst denkmaler), op. cit., p. 380 et pl. 224.
78 R. Hootz, dir., Niederrhein, Munich, 1966,2de éd., Deutsche Kunstdenkmaler, p. 398 et pl. 319.
79 W. Buchmmeister, Westfälische Dome, op. cit., p. 22-23 ; R. Hootz, Westfalen, op. cit., p. 388-389 et pl. 283.
80 L. Grodecki, AU seul de l’art roman, l’architecture ottonienne, op. cit., p. 310.
81 Ibid., p. 205.
82 Ibid., p. 104-106 ; H. E. Kubach et W. Haas, Der Dom zu Speyer, Munich, Berlin, Deutscher Kunstverlag, 1972, 3 vol.
83 H. Reinhardt, « La cathédrale de l’évêque Wernher », Société des Amis de la Cathédrale de Strasbourg, Bulletin, 2e sér., 2, 1932, p. 39-64 ; E. Fels, La cathédrale de l’évêque Wernher, nouvelles recherches sur la façade..., ibid. 2e sér. 7, 1960, p. 31-44 ; dans le Bulletin no 9, 1970, a été publiée, une série de planches présentant la maquette de la cathédrale aux différentes phases de son histoire ; on y trouve celle de la cathédrale de Wernher selon Jantzen (façade à deux tours) et selon Reinhardt et Fels (une tour). H. Reinhardt, La cathédrale de Strasbourg, Grenoble, Arthaud, 1972, p. 41-45. La thèse adverse, celle de la façade à deux tours a été défendue par J. Knauth, H. Kunze, E. Gall, Dome und Kloster Kirchen am Rhein, Munich, Hirmer, 1956, p. 36-37 ; H. Schaefer, « The origin of the two-tower façade in Romanesque architecture », The Art Bulletin, t. XXVII, juin 1945, p. 85-108. C’est également la thèse à laquelle se rallie L. Grodecki, AU seuil de l’art roman, l’architecture ottonienne, op. cit., p. 289-290.
84 H. Reinhardt a public dans son article cité une gravure ancienne montrant l’état antérieur à la « restauration » de 1859 ; mais d’après R. WILL, Alsace romane, Zodiaque, 1965, cette robuste construction n’avait été ajoutée qu’après l’incendie de 1457.
85 Ibid., 1965, p. 2 ; M. Rumpler, L’architecture religieuse en Alsace à l’époque romane, Strasbourg, 1958, p. 95-98.
86 Outre les articles cités de Fels et Reinhard : M. Rumpler, op. cit., p. 100. H. Haug, L’art en Alsace, Grenoble, Arthaud, 1962, p. 23, pose le problème de la restitution de la façade de Wernher, il ne tranche pas formellement en faveur de l’une ou l’autre des thèses en présence.
87 L. Grodecki, L’Architecture ottonienne, op. cit., p. 103-104 ; à Limbourg, les tourelles sont disposées aux angles Nord-Ouest et Sud-Ouest de la façade, un peu comme à la cathédrale de Trêves. H. Reinhardt, dans son article de 1932, op. cit., n’admettait naturellement pas la restitution généralement admise d’une façade à deux tours pour ce monument, ou tout au moins élevait des réserves.
88 R. Will, Alsace romane. Zodiaque, op. cit., p. 141. On trouvera en particulier à la page 202 le plan de la construction à chacun de ses niveaux ; C. Heitz, Architecture liturgie..., op. cit., p. 64.
89 C. Heitz, Architecture et liturgie.... op. cit., p. 64 ; P. Hf.i.iot, « La nef et le clocher de l’ancienne cathédrale de Cambrai », op. cit., p. 108.
90 L. Grodecki, AU seuil de l’art roman..., op. cit., p. 204. E. Kubach, Romanische Kirchen am Rhein und maas, op. cit., p. 351 et pl. 10.
91 Le panorama de J. Vuutersprot (1574) a été publié par H. Hymans, on en trouve une photographie dans les Cahiers Bruxellois, t. X, 1965, fig. 1, p. 16. En 1664, la tour de Sainte-Catherine était inachevée et le Magistrat accorda une subside pour terminer la tour qui, depuis plus de vingt ans, restait inachevée et couverte de paille : G. Desmarez, Guide illustré de Bruxelles, Monuments civils et religieux, Bruxelles, 1948. Le dessin de Puttaert, d’après une gouache, a été publié par L. Hymans, Bruxelles à travers les âges, Bruxelles, t. 1, 1880, p, 330 ; on notra qu’un passage se trouvait aménagé sous le chœur de l’église ; il en existait un aussi à Saint-Martin de Hal ; en France, une semblable disposition existait à la Trinité de Falaise et à Triel, dans la région parisienne. Il est probable qu’à Saint-Géry de Bruxelles, à en juger d’après le Panorama de la ville de Bruxelles, que la tour ne comprenait pas de tribune d’étages comme à Cambrai ; la grande baie qu’on y remarque avait sans doute été prévue pour assurer un éclairage suffisant de la nef. Nous devons à l’obligeance de J.-Cl. Ghislain la communication de ces deux documents ; une fois encore, nous sommes heureux de le remercier de son extrême obligeance.
92 G. Durand, L’église de Saint-Riquier, Paris, Laurens, 1933. Du même : « Saint-Riquier », Congrès archéologique de France, Amiens, t. IC, 1936, p. 96-124 ; P. Heliot, « La façade et la tour des abbatiales de Saint-Bertin et de Saint-Riquier », Revue belge d’archéologie et d’histoire de l’art, t. XVIII, 1949, p. 12. Chronique de Pierre Le Prestre, Abbé de Saint-Riquier (14571480). Texte établi par G. Vasseur, Saint Riquier, 1971, p. 44 : des hourdages sont montés à l’intérieur du clocher, un accident c’est produit, un maçon est tué, un autre blessé ; en 1475, le vieux clocher existait donc encore. La publication de ce texte est suivie de deux articles de H. Bernard que nous utilisons dans notre commentaire ; Œuvre monumentale de Pierre Le Prestre et Le commencement d’église de la Chronique de pierre Le Preste à la lumière des fouilles archéologiques (p. 79-126).
93 P. Heliot, « La filiation médiévale de la dernière abbatiale de Saint-Amand » Revue belge d’archéologie et d’histoire de l’art, t. XXIV, 1955, p. 3-15 ; J. Gardelles, « Recherches sur l’église abbatiale de Saint-Amand avant la reconstruction baroque », Revue du Nord, t. L, 1968, p. 511-517.
94 L. Devliegher, « De opkomst van de kerkelijke gotische bouwkunst in West-Vlaanderen gedurende de XIIIo eeuw », Bulletin de la commission royale des monuments et des sites, t. VII, 1956, p. 35.
95 E. Lotthe, Les églises de la Flandre française au nord de la Lys, Lille, 1949 ; R. Le Maire, L’architecture gothique dans l’Art en Belgique, op. cit., p. 82 ; P. Heliot, « La fin de l’architecture gothique dans le nord de la France aux XVIIe et XVIIIe siècles », Bulletin de la commission royale des monuments et des sites, t. VIII, 1957, p. 50.
96 R. Lemaire, L’architecture gothique..., op. cit., p. 89.
97 P. Heliot, « La façade et la tour des abbatiales Saint-Bertin et de Saint-Riquier », Revue belge d’archéologie et d’histoire de l’art, t. XVIII, 1949, p. 12-26 ; du même : Les églises du Moyen Âge dans le Pas-de-Calais, op.cit., 1951, t. VII, p. 129 ; nous ne souscrivons pas au jugement sévère que l’auteur porte sur ces tours : il considère que les tourelles les alourdissent. Dans son mémoire sur « La nef et le clocher de l’ancienne cathédrale de Cambrai », op. cit., p. 110, n. 81, il a nuancé son jugement sur les sources de la tour de Saint-Bertin de Saint-Omer, il la rattache à celle de la cathédrale d’Hereford écroulée en 1786 (en voir une illustration dans J. Harvey, English Cathedrals, Londres, Batsford, 1956, p. 68) ; sans doute le décor pariétal de cette œuvre montre à l’évidence que des influences anglaises et brabançonnes s’y sont mêlées ; mais les sources d’Hereford (ou d’un monument similaire) ne sont-elles pas aussi à rechercher dans le monde carolingien ? Lemaître d’œuvre audomarais n’a-t-il pas été chercher l’une des sources d’inspiration outre-Manche justement parce qu’il y trouvait un parti monumental auquel on était attaché dans la région allié à un décor qui le séduisait ? Il ne nous semble pas nécessaire d’exclure obligatoirement Cambrai de l’affaire.
98 J. De Pas, « Saint-Omer, Cathédrale », Congrès archéologique de France, Amiens, t. IC, 1936, p. 475-514.
99 P. Heliot, « Aire-sur-Ia-Lys », Ibid., p. 546.
100 P. Heliot, Les églises du Moyen Âge dans le Pas-de-Calais, op. cit., p. 116, p. 395-396.
101 R. Hooltz, Kunstdenkmâler in den Niederlanden, Munich, 1971, pl. 51 et p. 363.