Eléments rythmiques (côla)
p. 316-318
Texte intégral
1L’unité éolienne (edite regibus, après Maecenas atavis, qui forme un autre côlon autonome : est appelée aristophanien ou basilique (« appellation commode », Dain, § 31, p. 33) ; en Angleterre, on se sert plutôt d’une désignation introduite par O. Schroeder, reprise par A.M. Dale, Lyric Metres, de dodrans (« trois quarts » d’un glyconien) II (ou dodr. A, Dale) pour edite, et I (B) pour le ménécatéen (West, Greek Metre, p. 194).
2Dactylo-épitrites. La désignation conventionnelle, issue des commentaires de Pindare, remonte à R. Westphal. Ce sont des combinaisons d’éléments dactyliques et de mesures iambiques ou trochaïques sous une forme stéréotypée. Le système de notation a été largement adopté1, en dépit de l’écart entre la notation et l’unité effective des côla (chez Wilamowitz, Verskunst, p. 418-440 ; Maas, Greek Metre, p. 40-42, § 55 ; Dale, chap. 11 ; Snell, Griechische Metrik, p. 41-43, 2.d.β. ; West, p. 69-76, pour la lyrique chorale ; p. 132-135, pour le théâtre)2.
3Le symbole D note (cf. Maas) la succession : , d1 : , d2 :
4E : , e :
5A.M. Dale3 adopte le système de notation de Maas, bien qu’elle estime qu’il serait plus simple d’opérer avec d ( « double-short ») et s (, « single-short »), dd () et ss (, hypodochmius), ds, etc. ; s – s serait pour E (qui n’est pas commun dans la tragédie, mais représenté ici aux vers 1089, 1091, 1092).
6Énoplios. L’unité rythmique (voir v. 885, 887) est appelée énoplios choriambique A par A.M. Dale, que suit Dawe ; West propose le nom de hagésichoréen (Ἀγησιχόρα μὲν αὔτα, Alcman, 1, 57)4. Dain, comme Koster, s’en tient à celui de paraglyconien (hipponactéen, pour ce premier côlon, acéphale), d’un rythme déplacé par rapport à celui du glyconien. Si l’on circonscrit, pour l’énoplios du vers 154 ou 196, un type D avec les schémas voisins (voir, pour D : dactylo-épitrites), le terme n’est en effet pas heureux5.
7Le glyconien (ou glyconique), unité éolienne (« l’une des clefs de la métrique » grecque)6, présente, sous sa forme type, le schéma .
8L’hypodochmius () peut être analysé comme la forme anaclastique du dochmiaque de base (, au début, pour ; dans les vers 1208-1209a, il n’y a ni allongement ni résolutions)7. Le kaibelianus (voir ad v. 1339) comporte au début une syllabe anceps de plus ()8.
9L’ithyphallique, unité éolienne de type , est parfois analysé comme une tripodie trochaïque9.
10Le lécythion, lécythium, , est l’une des unités éoliennes le plus souvent utilisées dans la tragédie (voir l’exemple de l’Hymne à Zeus dans la Parados lyrique de 1’Agamemnon). Si le côlon est divisé en ses éléments, on y retrouve soit une tétrapodie trochaïque catalectique, soit une tétrapodie (ou dimètre) iambique acéphale10.
11Le parémiaque, soit : , soit : , peut être analysé différemment. Ou bien à partir de rythmes anapestiques (tétrapodie catalectique) ou alors dactyliques, selon le voisinage11 (tétrapodie acéphale, catalectique), en quel cas le côlon porterait plutôt le nom d’énoplios. Unité D des dactylo-épitrites12 encadrée de syllabes anceps, pour A.M. Dale13.
12Le rythme éolien phérécratien, , est écourté d’un temps si on le confronte au glyconien ( –, au lieu de à la fin).
13Le penthémimère () tient son nom de la division en 5ème position d’un trimètre iambique (au milieu du troisième pied). C’est une tripodie catalectique. D’autres désignations sont : « Kurzvers », parce que l’unité forme l’un des éléments dans certains dicôla14, ou rufulianum par Dain15.
14L’unité éolienne du reizianum () a été analysée à partir d’une anaclase dans une tripodie trochaïque (du type ; le dernier trochée est transféré entre la longue et la brève du premier)16. D’autres comparent les formes à partir de la place du choriambe dans l’unité (comparer le glyconien ou le phérécratien)17. Le reizianum peut être considéré comme la forme catalectique du télésillien18.
15L’unité éolienne du télésillien (nommé d’après là poétesse Télésilla) ... se présente comme un glyconien acéphale ?19
Notes de bas de page
1 Dain ne suit ni cette nomenclature ni l’analyse (ou notation), voir Traité, p. 122 s. (§ 190-191) ; il appelle la combinaison dactylo-trochaïque, et regroupe d'autres éléments, sans syllabes de liaison. Voir aussi J. Irigoin, Recherches sur les mètres de la lyrique chorale grecque. La structure du vers, Paris, 1952, chap. 1.
2 Analyse des utilisations dramatiques du rythme par Irigoin, op. cit., p. 33-38.
3 Lyric Metres, p. 177.
4 Greek Metre, p. 30 , n.3.
5 Il pourrait être étendu à D, ; voir West, op. cit., p. 195.
6 Dain, Traité, § 44, p. 40.
7 Greek Metre, p. 110 s.
8 West, op. cit., p. 62.
9 Dain, Traité, § 28, p. 31 ; Irigoin, Recherches, p. 57.
10 Dain, op. cit., § 53, p. 44.
11 Comme aux vers 154 ou 174.
12 Voir ci-dessus.
13 Lyric Metres, p. 172.
14 Wilamowitz, Verskunst, p. 94, 431.
15 Traité, § 36, p. 35 ; Irigoin, Recherches, p. 23, n. 2.
16 Dain, Traité, § 32, p. 33.
17 Dale, Lyric Metres, p. 138.
18 Ibid., p. 137, Kraus, Strophengestaltung, p. 142 (les deux unités sont souvent associées). Sur l’histoire de cette forme, reconnue au XVIIIème siècle dans Plaute par le philologue allemand F.W. Reiz, et sur ses interprétations, voir C. Questa, Il reiziano ritrovato, Gênes, 1982.
19 Dain, Traité, § 41, p. 37 ; § 44, p. 39 ; Dale, Lyric Metres, p. 137 s.
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