4. Le Laurentianus L
p. 67-79
Texte intégral
Le Laurentianus 32, 9 (L)
1Le Laurentianus XXXII, 9, noté L1, est le manuscrit le plus ancien pour les pièces de Sophocle ; il pourrait remonter à la deuxième moitié du Xème siècle ; le milieu du siècle serait la date la plus vraisemblable2. Le volume, on sait, comporte le manuscrit principal des pièces d’Eschyle, sous le sigle Mediceus M3, et des Argonautiques d’Apollonius, appelé Laurentianus L4. Le texte de Sophocle a été relié, à date ancienne, avec les deux autres5. Les trois manuscrits ont été écrits à la même époque par trois scribes différents ; le premier copie Sophocle, Perses, v. 1-705 et aussi Apollonius ; le deuxième copie le reste d’Eschyle ; une troisième main écrit les scholies des trois auteurs6. C’est la base de notre connaissance du texte, depuis que le manuscrit (après 1820) a été réintroduit dans la discussion savante, quand même on n’y reconnaît plus une source unique, comme on l’a fait, au cours de la même période du XIXème siècle, pour le Mediceus d’Eschyle7. On a besoin d’autres témoins de la tradition (λ) qu’il représente, soit le palimpseste soit des apographes, dans les cas où la leçon de L n’est pas connue de nous parce que le manuscrit, en raison de grattages8, est à cet endroit devenu illisible9 ; il existe, en outre, des fautes que l’on peut réparer parfois parce qu’on parvient à saisir une tradition authentique par d’autres voies10. Le texte, c’est L, restitué où il le faut, et corrigé où il le faut. On ne peut le dire d’aucun autre manuscrit. Un contaminationniste accordera tout autant qu’il offre la référence permettant d’apprécier la valeur des autres textes11.
2La triade, Ajax, Électre, Oedipe roi (fol. 33 r.-49 r.)12, précède les quatre autres tragédies, classées dans l’ordre Antigone, Trachiniennes, Philoctete, Oedipe à Colone.
3La préhistoire de L a été différemment présentée13. Dindorf14, qu’a suivi Dain, a pensé avoir affaire à un exemplaire direct de translittération, le modèle remontant à la période du IVème au VIème siècle15, contre Turyn, qui admettait un archétype écrit en minuscule du IXème ou Xème siècle et, entre cet archétype et L (daté plus tardivement, voir ci-dessus), deux intermédiaires (λ, symétrique de l’ancêtre ρ de la branche romaine et λa, modèle de L et du palimpseste Ʌ)16.
4L’hypothèse de Dindorf, développée par Dain, éliminait toute activité philologique et, avec elle, les influences mutuelles exercées dans la période intermédiaire, entre la première translittération et la confection de L, que l’on peut au contraire valoriser17. Il devait y avoir un grand nombre d’exemplaires antérieurs à celui de L. Après Colonna, Wilson a montré que l’habitude de noter entre des points les lettres des variantes qui font la différence a pu se perpétuer dans les habitudes des scribes et des grammairiens18.
Les mains de L
5Le scribe copie son texte en ménageant à son collaborateur, le réviseur, un espace dans la marge latérale extérieure, inférieure et supérieure, où loger les riches scholies19. Le correcteur révise, redressant les erreurs que le copiste n’a pas lui-même corrigées20, il précise l’accentuation, la ponctuation et l’orthographe ; en plus des scholies qu’il écrit dans les marges, il ajoute des gloses ou des variantes, soit dans les marges (surtout latérales), soit dans les interlignes. L’écriture diffère, selon qu’il reproduit les notes du commentaire ou qu’il intervient dans le texte poétique21 ; dans les scholies, il se sert d’une semi-onciale penchée ; dans ses interventions il adapte sa main à la cursive du scribe22 par un souci d’harmonisation et sans doute de différenciation du corps et des commentaires, ce qui fait que dans certains cas, notés L23, on n’arrive pas à décider s’il s’agit de corrections du scribe, indiquées par le sigle Ls 1, ou du réviseur, διοριϑότης, Lδ24. Les endroits où le texte corrigé dès sa confection ne se lit plus sont notes (soit Lcs, soit Lcδ, soit Lc1). La copie par le réviseur des scholies marginales a été distinguée ; elle est notée par le sigle L∑.
6La relation scribe-réviseur se retrouve, de façon comparable, dans le Mediceus25 ; l’on s’est demandé si le réviseur pouvait avoir, dans son travail de mise au point et ses compléments, utilisé plus d’un texte26. Lorsqu’on voit le scribe de L omettre δή au vers 968, on peut admettre que la syllabe manque dans un manuscrit qui est la source de GR, qui ne l’ont pas, et qu’il l’introduit, lui, comme le correcteur, d’après un autre27. La collation offrirait l’une des raisons de la supériorité de L28. Le réviseur n’a pas bonne presse en raison des erreurs multiples auxquelles il n’a pas touché29.
7Est-ce le même livre qui portait λέκτρον comme variante de λέχος (L i.l., GR), v. 976 ? Turyn en fait une correction de Moschopoulos, signalant pourtant « la glose » dans L30. Ne serait-ce pas plutôt que le diorthotès corrige d’après une autre source, qu’utilisera aussi A (directement ou non) ? Πάλαι Lac (et CNO), au vers 48, pourrait être une variante. Peut-être même le texte ancien, qu’avec πάρος on a voulu rendre plus clair ?
Les leçons illisibles dans L
8Quelques leçons adoptées supposent une lecture « optimiste » d’un grattage dans L ; elles sont interprétées à partir de Ʌ, de GR ou de manuscrits postérieurs ; ainsi πετραῖος ὁ, v. 47831 ; σημήνας, v. 957 ; ou ἔλαβέ μ’, v. 1350 ; ἥ σ’ εἶχεν, v. 147732.
9Au vers 248, il y a un grattage dans L’avant ἃμοιρον, qui est la leçon de tous les manuscrits. Au lieu de corriger (metri causa, Porson), on pourrait songer à un texte avec crase, κἃμοιρον ; νιν manque dans Zc (et H). Triclinius ajoute un γ’ (ἄγαν γ’) au vers 439. Il devait scander-αν comme une brève. L avait τ’ (une dittographie ?), qui a été effacé (par A ?).
Le problème de l’archétype
10Pour expliquer les omissions de mots ou de vers, qui sont dans la famille romaine, mais non dans le modèle de LɅ (Oedipe roi, v. 800, Électre, v. 584-586), on pourrait, selon Aubreton, admettre une double translittération (pour λ et ρ)33, contre l’usage commun34.
11Fidèle au principe de la contamination, appliqué à toutes les périodes, Dawe rejette les hypothèses émises au sujet des ancêtres médiévaux de L35 : ni archétype, ni stemma, mais continuation d’une transmission horizontale dans la préhistoire immédiate de L, entre l’an 800 et l’an 1000, de l’invention de la minuscule à la confection de L36.
12Si, à l’époque où la plupart des manuscrits ont été écrits, la tradition était trop multiforme et emmêlée pour qu’on puisse maintenant constituer un stemma, ce ne serait pas nécessairement vrai pour l’ensemble de l’histoire de la tradition médiévale, en particulier à haute époque.
13Pour Dindorf, la différence entre l’archétype déterminé par ce que Campbell appelle les « corruptions universelles » (dans tous les manuscrits connus37) et L ne pouvait pas être grande (sa source, c’était pratiquement l’un et l’autre). Campbell lui répliquait que la démonstration n’était pas faite que l’un des manuscrits dérivait entièrement (ou exclusivement) de l’archétype. La contamination était possible à la source38.
14Pour expliquer les divergences entre les principaux manuscrits de la famille m, chez Apollonius de Rhodes, dont fait partie L et à laquelle il rattache l’ancêtre k de la troisième famille de H. Fränkel, F. Vian explique ses relevés des divers accords entre les manuscrits par des modes de révision complexes, impliquant l’utilisation de l’archétype Ω, par un hyparchétype m, ou par les autres manuscrits de la même origine, comme L : révision sur l’archétype dans le modèle, dans le cas de A (Ambrosianus gr. 120), directement dans le cas de L, ou encore dans un intermédiaire (entre m et k) sur l’archétype ou un manuscrit (L) déjà révisé. Les réviseurs peuvent être plus nombreux ; pour Apollonius, on distingue, des corrections faites par le copiste, celles du réviseur principal (les corrections et additions interlinéaires), et les interventions en semi-onciales (variantes) du copiste des scholies (L1, L2, L3 =ΣL, puis les corrections plus tardives L4)39. Lδ est ici dédoublé.
15χειμάζον, v. 101, peut avec -ει former un doublet dans l’archétype. A aurait retenu une variante ancienne (voir -ει s.l. dans L ; G et R se divisent)40. Pearson, Dain, Colonna, au vers 557, lisent ἔϑ’ αὐτός Lac, notant que le correcteur élimine la faute, en écrivant ετ’ ; comme en vérité L porte ετ’ ante corr. (Dawe et M. Hecquet-Devienne), les variantes sont nettement réparties entre le texte (ἔτ’ αὐτος) et la scholie en marge (ἔϑ’ αὐτoς). Au vers 1267, si ἔκειτο (L2, cf. DXsc) est bon, et si ce n’est pas une correction, la leçon est une variante non attestée (ni dans L et A ni dans GR)41.
Le palimpseste de Leyde (Λ)
16Les sections du texte où l’on dispose de parties lisibles dans le palimpseste de Leyde Λ42 sont, pour Oedipe roi, les vers 32-128, 219-267, 316-605, 744-940, 1039-153043. Il a été d’abord publié par J. Vürtheim44, puis lu avec plus d’attention par H.J. Scheltema et décrit par J. Irigoin45. Nous avons reproduit les indications fournies par Scheltema, comme Colonna et Dawe, avec une marge d’incertitude qui a été signalée46.
17Pour les endroits où Ʌ permet de connaître des lettres disparues47, voir v. 42 (l’interversion), v. 117 (κατεῖδε[ν]), v. 322 (εἶπες), v. 568 (τόϑ’),v. 604 (πείϑου), v. 1151 (l’interversion) ;v. 1284 (ἅτε, pour ἄτη, voir l’apparat) ; v. 1289 (μητρòς, contre μὴ et un espace de 4 ou 5 lettres) ; v. 1335 (δ’ ut vid.) ; v. 1422 (oὔϑ’) ; v. 1477 (ἣ σ’ εἶχεν) ; v. 1512 (εὔχεσϑε ut vid.).
18Les erreurs communes à L et A permettent de faire dériver les deux textes jumeaux d’un modèle distinct de celui de la branche romaine (λ, Turyn)48. Le palimpseste doit être considéré comme un jumeau de L49, plutôt que comme un apographe50. On explique ainsi les divergences. Dain s’était demandé si le palimpseste n’était pas une copie de L ; il faut dire qu’il s’exprimait avec beaucoup de réserves, se contentant d’affirmer qu’il représentait « l’exacte tradition »51. Pour Turyn, les différences révélaient toute la richesse de l’arsenal de l’archétype, fournissant une matière diverse aux copistes (les variantes « optionnelles »)52. Certaines divergences ont été également notées par Turyn53. L’accord entre Ʌ et A contre L est d’un intérêt particulier54. Combattant la coïncidence fortuite, Colonna, avec Turyn, voit là encore, une fois de plus, l’influence des variantes consignées dans l’archétype55. Entre l’accident et cette voie plus étroite, il y en a une autre, où Ʌ aurait utilisé une source différente de λ, à laquelle A aurait eu accès de son côté.
19Le butin n’est pas très abondant. Dans Oedipe roi, on note des divergences aux vers 67, Ʌ avec LΣ, contre Lac ; 322 avec A, contre Lac ; 342 contre L ; 1284 contre Lac (l’esprit) ; 1289 contre Lac (éventuellement deux fois) ; 1302 (mauvaise analyse d’une faute) contre Lac ; 1401 v.l. avec LΣ. Trois cas de variantes, contre quatre de fautes.
Les corrections de A dans L
20Dain, puis Colonna, ont distingué dans leur apparat sous le sigle La ou LA les corrections apportées par A dans le Laurentianus, selon la découverte de Turyn. Il a en effet reconnu que le vers 800 a été ajouté dans L par la main de A56. La découverte de Turyn a en fait souvent été anticipée, du moins pour la relation étroite des leçons de A et Lpc57 qui est, avec trop de précaution sans doute, décrite par Masqueray après d’autres58. Mais, bien avant, l’exclusion des corrections postérieures dans L par Dindorf (contre Cobet) visait de fait déjà la relation avec A59.
21Dawe, dans ses relevés, ne distingue pas les mains postérieures de L60. En rapprochant les manuscrits regroupés autour de A (A avec DXrXsZr), on peut facilement deviner l’identité de la correction (L2) portée dans L. La distinction n’a de sens que lorsqu’elle a un fondement paléographique réel et ne repose pas simplement sur l’identité de la correction dans L et du texte de A. Le cas-limite de l’incertitude est représenté aux endroits où L n’est pas lisible ; le blanc du grattage est assimilé par certains éditeurs à LA61. Dans d’autres cas, où la correction n’est pas postérieure, mais remonte soit au scribe, soit au correcteur, elle est pourtant attribuée à A parce que celui-ci porte la même leçon (les exemples abondent)62. En plus, les indications sur LA sont souvent approximatives, voire erronées ou fictives63 (et elles ont été reportées d’une édition sur l’autre)64. Dans les cas rares où le scribe de A reporte ses corrections à l’encre rouge, comme il lui arrive de le faire sur son propre texte65, elles sont de ce seul fait parfois attribuées à une autre main que LA66.
22De façon générale, on lit dans les apparats L2 ou Lpc au lieu de LA. Les exemples sont nombreux, et se laissent rapporter à plusieurs raisons très précises : Lpc a été mal lu et diverge, par conséquent, de A (v. 253 chez Colonna, τῆσδέ τε LAA et non τῆσδέ γε L2) ; ou c’est A qui a été mal lu et diverge, par conséquent, de L corrigé (v. 528 τε Lac : δέ LAA et non τε LA : δέ L2) ; ou la leçon dans A n’a pas été remarquée parce qu’elle est donnée supra lineam (v. 159 chez Colonna, κεκλομένω LA s.l. A s.l., et non L67 ; v. 1231 chez Dain et Colonna, αἳ ἂv LA in marg. A s.l., et non L2) ; ou la leçon dans A est donnée en lettres rouges et attribuée à une autre main : v. 332 ἐγὼ οὔτ’ LA s.l. et A s.l. rubr. litt., et non L2 (super v. add.) A2 (super v. add.) ; 722 παϑεῖν LA v.l. (s.l.) A v.l. rubr. litt. (s.l.), et non L2 v.l. (in marg. add.) A2 v.l. (in marg. add.) ; il arrive aussi que la leçon dans A diffère légèrement (v. 543 πόησον Lac : ποήσων LA : ποιήσων A, et non ποήσων L2) ; parfois le scribe de A est déjà intervenu au même endroit (v. 445 σύ γ’ LA v.l. [σύ γε] LcAA, et non σύ γ’ LAA : σύ γε L2 [in marg. add.]) ; 1231 peut également s’analyser ainsi (αἳ Lac : αἳ’ v LA A in. l. : αἳ’ ἂν LA in marg. A s.l., et non αἳ ἂν L2).
23Les encres permettent de distinguer plusieurs couches dans le travail de A sur L. On retrouve les deux encres utilisées pour écrire le texte de A, noire jusqu’à la page 14668 et celle devenue marron clair utilisée à partir de la page 1472, mais leur usage dans L n’est pas linéaire et ne correspond pas à deux étapes bien nettes, parallèles à la progression de la copie de A. On trouve les deux encres dès le début de la pièce dans les corrections de A.
24Il y a d’autre part quelques interventions à l’encre rouge, devenue rose pâle, celle-là même incontestablement dont s’est servi le scribe de A pour corriger et gloser son propre manuscrit69. Nous avons employé le sigle LA pour cette dernière catégorie et pour tous les cas sûrs des deux premières, à savoir quand le critère de l’écriture nous fournit un élément de certitude ou, dans le cas de l’encre devenue marron, quand la nuance du coloris se distingue nettement d’interventions plus incertaines70. Sinon, on a adopté L2, sans distinction de mains (L2 = LA ou non LA)71 ; le sigle n’exclut pas qu’on ait affaire à A, mais marque l’incertitude. La simple suppression de lettres, non identifiable, ou, plus généralement, les cas où le moment de l’intervention ne peut pas être déterminé72 sont notés par le sigle Lpc, quand Lac est visible, par Lc quand il ne l’est pas73.
25L’accord entre A et LA a été clairement observé par Jahn, dans son édition de l’Électre, quand il a distingué la classe de L et la classe de A et K, situant la famille romaine (pour lui G) entre les deux74.
26Tant qu’on n’avait pas clairement distingué A parmi les deuxièmes mains dans L, on pouvait, à moins de limiter la tradition à L, avec Dindorf, tirer argument de cet accord entre les leçons de A et de ces corrections dans L ; quand l’intervention de A n’était pas identifiée, on reconnaissait une source commune authentique, ce qui rehaussait, en raison du prestige de L, même remanié, la valeur de A comme deuxième témoin, par référence au premier75. Turyn l’a rabaissée en révélant l’origine du remaniement. Cependant, la suppression de l’argument positif, qu’entraînent les démonstrations de Turyn, n’implique en rien qu’on puisse porter un jugement définitif sur les sources utilisées par A. Détachée de L, la tradition représentée par A a son autonomie.
27Si A intervient dans L, au vers 957, pour corriger la leçon σημήνας dans le texte, bien que σημάντωρ se trouve dans la marge, c’est qu’il a fait son choix, que la variante lui est connue par L, ou plutôt qu’il la trouve confirmée ailleurs (elle est aussi dans G).
28Le travail éditorial peut être apprécié grâce à la diversité des interventions qu’il implique. A redresse des erreurs aux vers 472 (avec la scholie et ρ), 636, 1151 (avec ρ), 1302. Il substitue de bonnes leçons, v. 310 (la leçon n’est pas ainsi dans ρ), v. 696 (sans ρ), v. 874 (que nous discutons ailleurs, sans ρ). Parmi les variantes introduites (anciennes ou non), je n’ai pas retenu celle du v. 1306 (non partagée avec ρ), mais bien celles du v. 240 (avec ρ) ou du v. 337 (avec Lδ qui présente la variante entre deux points, et ρ) ; la main au v. 398 est incertaine (L2A).
Notes de bas de page
1 Laur(entianus) A ou a (La) au XIXème siècle (voir, après Brunck, Elmsley, Hermann, Dindorf, Nauck, Bellermann, etc.), puis L.
2 J. Irigoin, 1978, p. 723, renvoie à l’article de A. Diller, « The Age of Some Early Greek Classical Manuscripts », 1974, p. 522, contre l’évaluation « ca. 1000 A.D. » de Dawe, Studies, I, p. 98, ou Praefatio, p. VI, qui répond à la date indiquée par Turyn, Manuscript Tradition, p. 101 (« fin Xème ou début XIème siècle ») ; Cobet avait dit : du Xème ; à l’époque de Jebb, on le datait du XIème (« first half », p. LIII ; voir aussi l’éd. du fac-similé par E.M. Thompson et Jebb, Facsimile of the Laurentian Manuscript of Sophocles, p. 7), avec Dindorf, Praefatio de la 3ème éd. de 1860, p. III. Le Mediceus d’Eschyle est daté de la même époque par Diller. Une date intermédiaire (960-980) a été proposée par Dain, vol. I, p. XXVI, qu’a suivi Colonna, Praefatio, p. IX. En 1982, Dawe (« Introduction », p. 25) adopte la date de 950.
3 Ed. Fraenkel, Agamemnon, vol. I, « Prolegomena, I The Manuscripts », p. 1 s. ; pour Eschyle, à la différence de Sophocle, le Mediceus a été utilisé et a formé la base de la discussion depuis le milieu du XVIème siècle. Voir ci-dessus, p. 7.
4 Voir H. Friis-Johansen, Suppliantes, « Introduction », 5, p. 55 s., où l’on trouve reproduites aussi quelques étapes de l’histoire du manuscrit (p. 56 s.). Meifert, op. cit., p. 5 s.
5 La reliure actuelle du XIXème (voir la décoration) et du XXème siècle (le dos) imite celle du XVIème, faite lors de l’ouverture de la bibliothèque au public (1571) et en conserve quelques éléments (fermeture, angles, pièce du titre ; renseignements procurés aimablement par Angela Dillon Bussi de la Laurentienne). Cette reliure du XVIème siècle s’était substituée à une autre, plus originale, d’un livre comportant les trois auteurs.
6 Dindorf croyait avoir affaire à deux mains ; il retrouvait l’une dans le Mediceus, Perses, v. 1-705 ; l’autre avait écrit le reste du texte d’Eschyle. Cette répartition des mains de Dindorf, 1860, Praefatio du vol. I, p. III (pour Sophocle et Eschyle), est celle de G. Vitelli et C. Paoli, Collezione Fiorentina di facsimili paleografici greci e latini illustrati da... (1884), et, après eux, de Thompson (1885), dans la préface de l’éd. du fac-similé, p. 4. Dain, « Introd. », p. XXVI, ne reconnaît pas la main du Sophocle dans l’Eschyle (il ne distingue pas le début des Perses) ni dans Apollonius (pour le diorthotès, une troisième main, voir p. XXXIII) ; voir aussi Friis Johansen, op. cit., « Introd. », p. 56 (Sophocle, « written by a different hand »). Le scribe des scholies (de la Vie d’Eschyle et de certaines pages d’Apollonius) formerait donc une quatrième main. Myriam Hecquet-Devienne est parvenue aux conclusions de Vitelli et Paoli.
7 Voir Ed. Fraenkel, op. cit., p. 5 (il cite Burges, 1821, le De arte interpretandi de Cobet, 1847, Dindorf, 1862, Bergk, 1868). L’hypothèse est en tous points parallèle.
8 De la main du diorthotès, voire du scribe, jusqu’aux derniers correcteurs.
9 Les lacunes sont parfois suppléées par le palimpseste où il se lit, voir ci-dessous, p. 74 ; parfois les apographes de L, principalement PPaKZc, corroborent la famille romaine (ρ) ; voir v. 234, ἀπώσει GR et KZcPPa avec d’autres, v. 637, τ’ ἐς οἴκους GR et KZcPPa avec d’autres, τ’ ἐσοίκους fort. Lac ; ou encore v. 478, πετραῖος R et ZcV, πέτραις G et PaFN contre πέτρας LcA. Les apographes attestent la leçon éventuelle de L aux vers 1024, έξέπεισ’ αὐτòν PZc et 1151, οὐδὲν εἰδὼς P, avec Λ (O et Zr). Au vers 631, καιρίαν fort. Lac est dans A, avec DXsZrZc2γρ T contre κυρίαν dans GR et Lc2
10 Voir ci-dessous, p. 74 et p. 128.
11 Dawe, B.T., Praefatio, p. VI ; éd. de 1982, p. 25 ; la suspicion sur sa valeur est rapportée aux variantes introduites par le « correcteur » (διορϑότης).
12 La triade appelée « byzantine » (voir ci-dessous, p. 137, n. 3) est ainsi attestée pour ce manuscrit daté du Xème siècle ; voir A. Blanchard, « Choix antiques et codex », Actes d'une journée d’études sur Les Débuts du Codex, 1989, p. 182. La tétrade suit un ordre alphabétique qui témoigne de l’ancienneté du choix (p. 182, 186). L’oracle et le texte de l’énigme occupent le folio 49 v. A la suite des Trachiniennes sont insérés les Travaux d’Héraclès (Anthologie Palatine XVI, 92 ; en réalité, le livre XVI est formé par les épigrammes de l’Anthologie de Planude, étrangères au manuscrit palatin).
13 Voir ci-dessus p. 61 et n. 3, p. 63.
14 Le scribe était protégé contre les altérations par son ignorance. Elle s’observe dans les bévues, accrues par la difficulté de transcription (quum... et exemplari uterentur literis capitalibus exarato, 1860, Praef., p. III). Les vues de Dain ont été partagées par Colonna et par Friis Johansen, 1962, p. 114. Dans la perspective de Dawe, ce n’est pas une affirmation sensée ; même L est copié d’après plus d’une source. Il prend pour exemple les vers de l’Électre, 584-586, qui manquent dans Lac et Λ et sont ajoutés dans la marge par le scribe (L1 ; Colonna, p. XI ; pour l’utilisation de cet exemple en faveur de la double translittération, ci-dessous, p. 72). Contre l’hypothèse d’une translittération directe de l’archétype unique par L, voir aussi Alberti, 1976, p. 286, défendant la position pluraliste et la contamination ancienne (mitigée par « l’exemplaire officiel, qui rend compte des erreurs communes). Plus stemmatiste, Kamerbeek, dans son compte rendu, 1974, p. 193, reste sceptique devant le nombre élevé de textes pouvant avoir été copiés, selon Dawe, au cours des deux siècles précédents L.
15 Vol. I, « Introduction », p. XXVII-XXIX ; pour la date du modèle reconstitué (vers le Vème siècle), p. XXXII s. Opinion partagée, pour la translittération, par Colonna ; le modèle λ de L et de Ʌ, écrit en onciales, est par lui situé « peu avant le IXème siècle », Praefatio, p. X.
16 Manuscript Tradition, p. 107-109, p. 121 ; le stemma, p. 119 ; et, pour l’hyparchétype (« of a lower level »), λa, p. 103.
17 Voir Paul Lemerle, Le premier humanisme byzantin, p. 120, n. 40. Pour la présence de gloses, voir ci-dessus, p. 23, n. 1.
18 Colonna, Praef. p. X. L’habitude remonte à l’archétype (cf. Pearson, Praef., p. XI), mais elle s’est conservée (facillime... intactum... servari potuit) ; Wilson, 1976, ρ. 173. Cette tradition antique de notation est représentée dans L. Elle alterne avec le signe γρ(άφεχαι) ; mais elle est moins employée. Sur cette double notation, voir l’étude de J. Irigoin, « Livre et texte dans les manuscrits byzantins de poètes. Continuité et innovations », dans Il libro e il testo, p. 100. Voir aussi le compte rendu du livre de Dieter Harlfinger, Griechische Kodikologie und Textüberlieferung, par P.E. Easterling, 1983, p. 113, où l’hypothèse d’une pluralité de transcriptions en minuscules est rapprochée de l’observation de Lemerle.
19 D’après la description de Myriam Hecquet-Devienne, la couleur de l’encre est la même pour le scribe et le réviseur ; l’écriture n’est pas partout différente (voir l’article plus détaillé qu’elle prépare sur ses lectures du texte d’Oedipe roi dans les manuscrits L et A) ; la liberté qu’on observe dans la liaison des lettres a contribué à accréditer l’hypothèse de Dain que la répartition remontait au modèle écrit en onciales, surtout à sa transcription (les imperfections sont largement rapportées à la nature de l’objet ; « Introd. », p. XXVII ; puis Colonna, Praef., p. X). L’argument s’ajoutait à celui de la disposition des volumes de texte dans la page (Dain, p. XXIX).
20 Notre sigle Lδ. Dans les reprises et grattages « de première main », nous utilisons le sigle Ls
21 . Voir l’étude de M. Hecquet-Devienne. L’alternance des écritures est signalée déjà par Thompson, p. 10, et Jebb, p. 18 du fac-similé.
22 Sa plume est plus fine que celle du scribe dans la ligne du texte.
23 L1, chez Dawe. Pearson n’avait pas distingué ; Lc note chez lui l’une et l’autre des mains anciennes (Ls pour supra lineam).
24 Lδ aussi chez Dain (qui distingue en outre la même main dans les scholies LΣ·, et leurs lemmes, Lλ), LΣ chez Colonna, Ls chez Dawe. Masqueray n’avait distingué que le correcteur (L1) et les mains ultérieures (L2 ; voir Pearson, Praef., p. XI : ubi sine dubio manus recentior correxit, siglo L2 notavi). Dindorf s’est démarqué d’Elmsley en distinguant le « correcteur », 1860, p. IV.
25 Voir l’étude détaillée des interventions du διορϑότης par Friis-Johansen, Suppliantes, « Introduction », 5, p. 57-66.
26 Question controversée entre Rostagni (deux sources) et Wilamowitz (une seule) ; voir Fraenkel, Agamemnon, I, p. 2 ; il ne tranche pas ; Friis-Johansen, p. 65, non plus.
27 Dans l’hypothèse d’une pluralité de lectures (voir ci-dessous, p. 73).
28 Si l’hypothèse tient, G et R ne partageraient avec L que l’un des témoins de la tradition.
29 Voir pour Eschyle, l’édition (O.C.T.) de Page, Praefatio, p. VI. Pour Dindorf qui ne distinguait pas assez les mains, il introduit des conjectures (Praef. de 1860, p. VI ; ci-dessous, p. 76, n. 4).
30 Manuscript Tradition, p. 23.
31 πετραῖος VRZc ; ό est certain dans L ; voir ci-dessus, p. 68, n. 4.
32 Incertitudes plus légères, v. 175, 917.
33 Aubreton, 1956, p. 167. Pour preuve encore la perte, dans l’archétype de ρ, d’Oedipe roi, v. 964-1388, que révèle la Souda, comblée par λ (Turyn, Manuscript Tradition, p. 136 s. ; le lexique ne se réfère pas non plus aux scholies, du vers 917 à la fin) ; ci-dessous, p. 152, n. 1.
34 D’après H. Erbse, le fait serait exceptionnel. Il part de l’hypothèse d’une transcription unique faite sur le modèle de plusieurs exemplaires en onciales. Voir Geschichte der Textüberlieferung der antiken und mittelalterlicben Literatur, vol. 1, p. 273 s. Voir aussi ci-dessus, p. 32.
35 Studies, I, p. 99. On ne peut ni supposer avec Dain que L est « un exemplaire direct de translittération », ni affirmer avec Thompson (Facsimile, p. 8) que l’archétype était écrit en minuscules.
36 Plusieurs sources pour L ; de multiples transcriptions dans l’espace de ces deux siècles, ibid.
37 Preface, p. XXIV. L’hypothèse d’une utilisation par le réviseur d’un autre modèle était donc discutée ; Dindorf pensait (comme le fera Dain) qu’il n’y en avait qu’un seul.
38 Des six exemples que cite Campbell pour Oedipe roi, un seul (v. 1505, παρίδης dans les manuscrits) est réel ; il connaît la correction de Dawes, sous la forme d’une conjecture d'un manuscrit de Milan (Wa). Au vers 376, il n’y a pas vraiment de faute dans les manuscrits (pour la conjecture de Brunck, il connaît une amorce dans Δ, σέ... γε σοῦ) ; ni v. 876, ni v. 877, ni v. 892, ni non plus v. 906 (à moins qu’on ne considère la lacune ; il y en a ailleurs).
39 Voir Vian, dans son édition des Argonautiques, « Introd., Histoire du texte », p. XLVII.
40 De même ἐπιρράξασ’, v. 1244, dans Lδ seulement, s.l., à côté de ἐπιρρή-. On a le même type d’hésitation.
41 On pourrait, si la matière était moins réduite, supposer l’utilisation d’autres sources, voire les sources mêmes de A (autres que L ou GR), non utilisées par lui.
42 Antérieurement P (apud Scheltema, Dain).
43 Scheltema, 1949, p. 134 s.
44 Leyde, 1926.
45 Irigoin, 1951, p. 443-455.
46 N.G. Wilson, après Turyn, Manuscript Tradition, p. 102, note la précision de ses collations ; cf. H. Lloyd-Jones, 1986 (c.r. de la deuxième éd. de Dawe, B.T., vol. 1), p. 10. J. Irigoin (1978, p. 724) exprime des réserves.
47 On ne devrait pas pour autant noter simplement LA dans l’apparat les leçons qui ne se déchiffrent pour L que par le biais du palimpseste.
48 Voir Turyn, Manuscript Tradition, p. 108. Toutefois, la lecture de L ante corr., au v. 1151, n’est pas tout à fait certaine (Dawe préfère y renoncer) ; Λ a l’inversion. Au vers 1480, Dawe n’ajoute pas Λ à LPPaVZc. Il est vrai que Dawe ne relève pas régulièrement les leçons de Λ. Voir la remarque de Kamerbeek, 1984, p. 192. Les fautes communes à L et Λ (cf. v. 72, 349, 800, 1151, 1480) font poser à Turyn (Manuscript Tradition, p. 103, 108) un modèle, La.
49 Friis-Johansen a supposé que le manuscrit de l’Escurial, E, d’Eschyle pouvait être dans une relation semblable avec le Mediceus, descendant direct ou indirect d’un jumeau (Suppliantes, « Introduction », 5, p. 73 ; voir aussi son article : « Codex Scurialiensis T. I 15 and the Transmission of Aeschylus’ Suppliants », 1968, p. 369). Même scribe, même réviseur. Page (O.C.T.) est sceptique (Praefatio, p. VI, n. 1.).
50 Hypothèse formulée par Diller, dans son compte rendu de Manuscript Tradition de Turyn, 1954, p. 129, n. 5 ; contre lui, Wilson rejoint l’opinion commune, 1976, p. 174.
51 « Introd. », p. XXXVII (« Quatre ou cinq leçons semblent s’opposer... »).
52 Manuscript Tradition, p. 109, 140. Voir aussi Colonna, Praef., p. XII.
53 Manuscript Tradition, p. 109.
54 Voir Colonna, Praef., p. XI s. Dans les exemples cités par Turyn pour les erreurs communes, A, dans sa logique, est du côté de GR.
55 Colonna, Praef., p. XII.
56 Voir les planches II (vers 791-805 dans L) et III (vers 715-810 dans A), dans Manuscript Tradition, permettant de comparer la main de l’addition marginale dans L avec celle de A.
57 Schneider, par exemple, 1877, p. 446, est des plus clairs : « pour Électre, les indications de L2 sont presque toujours identiques à celle du Parisinus ».
58 Il constatait que « dans une multitude de cas les leçons de L2 (« de mains nombreuses », p. XV ; au moins trois pour le XIIème et le XIIIème siècle, d’autres pour les suivants) correspondent au texte de A » (fréquence de A L2). Il ne se sentait pas l’autorité d’affirmer que L2 « est une reproduction de cet A — car je n’en sais absolument rien —... », « Introd. », p. XVII.
59 Dindorf supposait que le « réviseur » de L (qu’il appelle S) lui-même puisait largement déjà dans le stock des grammairiens, à la différence du scribe, corrigeant d’après son modèle. Le manuscrit pour lui était du XIème siècle. Le nombre des « corrections » proposées lui paraissait trop élevé (Praef. de 1860, p. V). Il comptait avec une activité critique importante. Le travail fait par le διορϑότης était aussi « critique » et secondaire que celui qu’il trouvait dans les manuscrits postérieurs interpolés, ce qui le discréditait (p. VI). L’opinion a été bientôt abandonnée ; voir la description de Jebb, p. LIV, d’après E.M. Thompson ou, avant eux, par Nauck et d’autres ; cf. Tournier, « Introd. », p. IX, n. 2. Ce sera a fortiori le cas pour les corrections d’autres mains (Dindorf en voit trois qu'on ne distingue pas toujours), au XIIème et au XIIIème siècle ; toutes sont des conjectures, soit bonnes soit mauvaises, puisées dans les apographes retravaillés (de même Jebb, ibid.). L’identité des leçons de LA et A était rapportée à la même origine savante que chez Turyn.
60 Dawe ne distingue pas (dans les Studies, I) la main de A des autres mains correctrices. Il emploie le sigle L2 pour une main autre que celle du scribe (L1) ou du διορϑότης (Ls). Une correction signalée L2pc peut donc virtuellement viser A ou une main postérieure autre que A (notre L2). Ailleurs, quand il n’identifie pas la main correctrice, il emploie le sigle LPC au lieu de L2pc. Ainsi, chez Dawe, LA ou bien figure sous le sigle LPC par incertitude (possibilité qu’elle remonte au scribe ; voir dans Studies, II, par exemple ad v. 598, pour αὐτοῖς, ou ad v. 635, pour ἐπῄ ρατ’), ou bien L2pc (cf., entre autres, ad v. 528, pour δέ, ou ad v. 652, pour οὔποτε) ou corr. L2 (voir par exemple ad v. 252, pour ταῦτα, ou ad v. 305, pour κλύεις) ; il n’est pas signalé, dans l’édition, face à Lac, quand l’apparat est négatif. Je ne me base pas sur l’édition Teubner mais sur les relevés complets des Studies, II ; toutes les corrections n’y sont pas notées. Voir, par exemple v. 78 (σύ LA), 136 (ϑ’ LcA).
61 Parmi les occurrences relevées par M. Hecquet-Devienne, l.c., à propos de Dain et de Colonna, on peut citer par exemple le vers 145, où ils attribuent tous deux au manuscrit A la correction du second a de δράσαντος (Lac) en o ; ou le vers 250, où la suppression du ἂν de L est donnée au manuscrit A, ou bien encore le vers 1079, où ils lisent par ailleurs dans Lac un γ’ difficile à confirmer.
62 On peut citer, parmi beaucoup d’autres exemples, les vers 358, pour L1 (προὐτρέψω), ou 1301, pour Ls (μακίστων), que Dain et Colonna attribuent à A.
63 Là encore, les exemples abondent (voir l’étude de M. Hecquet-Devienne). Ainsi, le πόλει de L n’est pas corrigé au v. 165, tout comme λέχος, au v. 976. Parfois l’erreur est double. Au vers 1251, par exemple, L est corrigé en ἀπόλλυται par Lδ et non, comme l’affirment Dain et Colonna, par A, qui est lui-même mal lu (ἀπολλύναι est une lecture purement fictive).
64 Les exemples ci-dessus font apparaître, parmi beaucoup d’autres, que Colonna reprend la plupart du temps les lectures de Dain, pour averti qu’il soit (voir, pour la famille romaine, Praef., p. XIV).
65 Voir ci-dessous, p. 84.
66 Ainsi Dain, au vers 201, ne reconnaît pas la main de A dans l’adjonction de la leçon L en κράτει, pas plus qu’au vers 349, où il attribue, avant Colonna, la restitution de εἶναι à L2. Au vers 397, l’indication est correcte.
67 Cf. l’ajout du vers 800 dans L avec cette encre marron-gris clair.
68 Voir ci-dessous, p. 84.
69 Voir par exemple les vers 863, 1088-9 et 1199, au-dessus de la ligne. Dans L, il s’agit des vers 201, 349, 657.
70 Selon les observations de M. Hecquet-Devienne.
71 Lc A ou Lc 2 lorsque Lac ne se lit pas.
72 Voir par exemple les vers 145 ou 250, déjà cités, supra, p. 77, n. 1, ou encore le vers 596, où le v de χαίρων est supprimé.
73 Cf., entre autres, ad. v. 510.
74 Medium quendam inter utrosque locum, préface de Michaelis, p. VI.
75 Voir Turyn, Manuscript Tradition, p. 176 ; Dindorf avait étendu les interventions du réviseur au-delà de ce qui lui revient. Lorsqu’après la nouvelle lecture de Wolff, on distinguait mieux les mains (voir la discussion du problème chez Lipsius, 1860, p. 5-7), ce qui n’était pas pris à L (LA <L) provenait d’une source proche de L (manus... codice Laurentiani archetypo vel eius simillimo usa est) si LA valait L. Voir ci-dessus, p. 31.
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