Avant-propos
p. 23-25
Remerciements
Je tiens à remercier Philippe Rousseau, Pierre Judet de La Combe et plusieurs chercheurs du Centre de Recherche Philologique (Fabienne Blaise, Myrto Gondicas, Perrine Simon-Nahum), ainsi que mon mari, Pietro Pucci, qui m’ont apporté leur collaboration patiente et professionnelle.
Texte intégral
1Les lecteurs de ce livre vont entreprendre un voyage à travers les pages de l’Iliade et de l’Odyssée. La métaphore du voyage ne correspond pas seulement au thème de l’Odyssée ; elle s’applique aussi au mouvement polytropique de la dérive qui emporte dans ses errances tant Ulysse que l’écriture odysséenne. L’exploration devrait rendre le lecteur conscient de la possibilité d’une lecture intertextuelle de l’Odyssée. Au cœur du livre, il y a en effet la conviction qu’une approche intertextuelle crée un « sens » stimulant et met en lumière une interaction forte entre les deux poèmes homériques.
2Il est clair que les textes se répondent l’un à l’autre dans un jeu intertextuel constant, partout où une formule, un motif ou une scène évoquent dans un poème des traits correspondants dans l’autre. J’aurais donc pu, en principe, analyser tous les vers de l’Odyssée et de l’Iliade. Faute de cela, il me fallait choisir quelques passages ; les critères du choix sont venus des motifs thématiques et rhétoriques majeurs de l’épopée. Dans la première partie, le thème du déguisement est développé en même temps que celui de la rhétorique de la simulation et de la fiction. Le thème du retour, dans la deuxième partie, coïncide avec celui de la reconnaissance et de l’après coup. La troisième partie analyse la synonymie déconcertante du thumos (« cœur ») et du gastēr (« ventre »). La quatrième, enfin, explicite la lecture que l’Odyssée propose des textes rivaux.
3Ces lignes de lecture, diverses mais aussi convergentes, produisent inévitablement des points de vue polytropiques et multiples. S’il fallait comparer ce livre à deux romans célèbres, je dirais qu’il se déploie davantage selon le style digressif et disséminant de Tristram Shandy que selon la cohérence formelle de Middlemarch. Il a en effet son origine dans la prise de conscience moderne — rendue possible par MacLuhan, Barthes et Derrida — du caractère utopique et dépassé de la forme traditionnelle du livre comme totalité organique, comme corps pleinement harmonieux et autonome ; l’écriture peut alors commencer. Dans une certaine mesure, l’Odyssée avait déjà cette conscience d’elle-même comme totalité autonome.
4Je cite Homère d’après l’édition de David B. Monro et de Thomas W. Allen (Oxford, 1902-12). Les traductions françaises s’appuient, en les modifiant, sur celles de Paul Mazon pour l’Iliade (Paris, 1937-38) et de Philippe Jacottet pour l’Odyssée (Paris, 1963). Tous les noms grecs sont translitérés en caractères latins.
5J’ai reçu l’aide de nombreuses institutions et de nombreuses personnes. Une bourse de la John Simon Guggenheim Memorial Foundation (en 1980-81) m’a permis de poursuivre mon travail au très enrichissant Centre de Recherche, Comparées sur les Sociétés Anciennes à Paris.
6L’édition anglaise du livre doit beaucoup à l’aide et à l’habileté éditoriale de Martha Linke.
7Les amis qui ont lu le livre à différents moments de son élaboration et qui m’on offert si généreusement leurs temps, leurs avis et leurs éclaircissements ont toute ma reconnaissance. Je mentionnerai Robert Lamberton, Gordon Kirkwood, Gordon Messing, Frederick Ahl et plus particulièrement Andrew Ford, qui lors des séances de mon séminaire sur l’Odyssée et dans sa lecture de mon texte a été un critique ouvert et généreux.
8A Paris, au Centre de Recherches Comparées sur les Sociétés Anciennes, où j’ai été invité à présenter quelques-uns des résultats de ma recherche, j’ai bénéficié des remarques perspicaces de Marcel Détienne, Nicole Loraux, Pierre Vidal-Naquet, Jean-Pierre Vernant et Heinz Wismann.
9Les critiques constructives et la loyauté sans faille de Gregory Nagy m’ont puissamment aidé dans la rédaction de ce livre.
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