1 Traduction : « Anonyma. Une femme à Berlin ».
2 Max Färberböck, né en 1950, est un réalisateur connu depuis les années 1990 pour ses films de télévision, notamment la série criminelle « Bella Block ». En 1997, il réalise Aimée & Jaguar, un film se déroulant déjà à l’époque nationale-socialiste et racontant l’histoire de deux femmes, qui été vu par plus d’un million et demi de spectateurs allemands. Les deux actrices principales, Maria Schrader et Juliane Köhler, ont obtenu l’Ours d’argent à la Berlinale en 1999 et le film a reçu le Prix bavarois du film et le Prix du film allemand.
3 Anonyma. Eine Frau in Berlin. Tagebuch-Aufzeichnungen vom 20. April bis 22. Juni 1945, Frankfurt/Main, Eichhorn (Die Andere Bibliothek), 2003. L’édition utilisée ici est : Anonyma. Eine Frau in Berlin. Tagebuch-Aufzeichnungen vom 20. April bis 22. Juni 1945, München, btp, 2008.
4 Jörg Friedrich, Der Brand. Deutschland im Bombenkrieg 1940-1945, München, Propyläen, 2002.
5 Ute Frevert, „Geschichtsvergessenheit und Geschichtsversessenheit revisited. Der jüngste Erinnerungsboom in der Kritik“, in : Aus Politik und Zeitgeschichte40-41, 2003, p. 6-13 ; Martin Sabrow, „Den Zweiten Weltkrieg erinnern“, in : Aus Politik und Zeitgeschichte 36-37, 2009, p. 14-21. Sur le thème des expulsions hors des provinces de l’Est, Helga Hirsch valide, elle aussi, la thèse d’une chronologie en trois temps. Voir Helga Hirsch, „Flucht und Vertreibung. Kollektive Erinnerung im Wandel“, in : Aus Politik und Zeitgeschichte 40-41, 2003, p. 14-26.
6 Peter Reichel, Vergangenheitsbewältigung in Deutschland. Die Auseinandersetzung mit der NS-Diktatur in Politik und Justiz (2001), München, Beck, 2007, p. 203 ; Bernd Faulenbach, « Les deux Allemagnes face à l’héritage national-socialiste », in : Jean-Paul Cahn, Ulrich Pfeil (éd.), Allemagne 1945-1961. De la « catastrophe » à la construction du Mur, Villeneuve d’Ascq, Septentrion, 2008, p. 162.
7 Erik Franzen, „In der neuen Mitte der Erinnerung. Anmerkung zur Funktion eines Opferdiskurses“, in : Zeitschrift für Geschichtswissenschaft, 51 (2003), p. 49.
8 Voir Hélène Camarade, « Le passé national-socialiste dans la société ouest-allemande entre 1958 et 1968. Modalités d’un changement de paradigme mémoriel », in : Vingtième Siècle. Revue d’histoire, no 110, avril-juin 2011, p. 83-95.
9 Christopher Browning, Des hommes ordinaires. Le 101e bataillon de réserve de la police allemande et la « Solution finale » en Pologne, Paris, Les Belles Lettres, 1994 [Édition originale : Ordinary Men. Reserve Police Battalion 101 and the Final Solution in Poland, New York, HarperCollins, 1992] ; Daniel Goldhagen, Les bourreaux volontaires de Hitler. Les Allemands ordinaires et l’Holocauste, Paris, Seuil, 1997 [Hitler’s Willing Executioners. Ordinary Germans and The Holocaust, New York, Alfred A. Knopf, 1996].
10 P. Reichel, op. cit., p. 206.
11 Voir Henry Leide, NS-Verbrecher und Staatssicherheit. Die geheime Vergangenheitspolitik der DDR, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2005.
12 Günter Morsch parle de « germano-centrisme », in : Der Tagesspiegel, 07.05.2005, cité in : Marcel Tambarin, « Des films qui font l’histoire ? De quelques productions récentes du cinéma allemand sur le IIIe Reich », in : Allemagne d’aujourd’hui, no 175 (2006), p. 129.
13 Hans-Jürgen Syberberg, « ’La Chute’, film prêt à consommer », in : Libération, 6.01.2005 ; Jean-Marie Tixier, „Der Untergang ou La Chute … d’une Nation“, in : Stephan Martens (éd.), La France, l’Allemagne et la Seconde Guerre mondiale. Quelles mémoires ?, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2007, p. 147.
14 Wim Wenders, „Tja, dann wollen wir mal. Warum darf man Hitler in ‘Der Untergang’ nicht sterben sehen ? Kritische Anmerkungen zu einem Film ohne Haltung“, in : Die Zeit, Nr. 44, 21.10.2004.
15 Propos de Harald Welzer cités in : Tanja Dückers, „Alles nur Opfer“, in : Zeit online, 6.3.2008 (consulté le 27 juillet 2011).
16 „Hunderttausende, vielleicht Millionen Menschen haben zu den damaligen Ereignissen geschwiegen. Das Geschehen war und ist sowohl für das deutsche als für das russische Volk tabu. Darf man so ein Tabu anfassen?“, in : „Director’s Note von Max Färberböck“, site officiel du film : www.anonyma.film.de
17 Voir M. Tambarin, op. cit., p. 119.
18 U. Frevert, op. cit., p. 6-13.
19 Corinne Bouillot, « En Crabe de Günter Grass et le débat médiatique autour des expulsions », in : Allemagne d’aujourd’hui, no 178 (2006), p. 68 ; T. Dückers, op. cit.
20 Norman M. Naimark, „Jeder Soldat ein Richter des Volkes“, in : Die Zeit, Nr. 44, 23.10.2008.
21 De nombreux témoignages le confirment, par exemple celui de l’actrice Juliane Köhler dans l’interview qui se trouve dans le DVD du film Anonyma.
22 Atina Grossmann, « Une question de silence ? Les viols de femmes allemandes par des soldats d’occupation », in : Corinne Bouillot, Paul Pasteur (éd.), Femmes, féminismes et socialismes dans l’espace germanophone après 1945, Paris, Belin, 2005, p. 147-169.
23 Voir Hélène Camarade, « Le viol des femmes allemandes en 1944-1945 : Un tabou transgressé dans les journaux intimes et les romans ? », in : Témoigner. Entre Histoire et Mémoire no 113 (sept. 2012), dossier « Les tabous de l’histoire allemande », p. 99-111.
24 Norman M. Naimark, The Russians in Germany : The History of the Soviet Zone of Occupation 1945-49, Cambridge Mass, 1995, p. 106-107.
25 Götz Aly, „Ein Fall für Historiker. Offene Fragen um das Buch Eine Frau in Berlin“, in : Süddeutsche Zeitung, 18.10.2003.
26 D’après Béatrice Fleury-Vilatte, le scénario a été amputé d’une scène de viol perpétré par des Russes. Les violeurs sont devenus américains à une époque où le personnage américain tombe, selon elle, en disgrâce dans le cinéma allemand. Voir B. Fleury-Vilatte, Cinéma et culpabilité en Allemagne. 1945-1990, Perpignan, Institut Jean Vigo, 1995, p. 174.
27 Traduction : « Libérateurs et libérés. Guerre, viol, enfants ». La première partie du film porte sur les femmes, la seconde sur les enfants.
28 Entretien de l’auteur avec Xavier Villetard, Festival international du film d’histoire à Pessac, 13.11.2009.
29 Matthias Steinle, „Geschichte im Film: Zum Umgang mit den Zeichen der Vergangenheit im Dokudrama der Gegenwart“, in : Barbara Korte, Sylvia Paletschek (éd.), History Goes Pop.Zur Repräsentation von Geschichte in populären Medien und Genres, Bielefeld, Transcript, 2009, p. 152
30 Voir Jens Bisky, „Wenn Jungen Weltgeschichte spielen, haben Mädchen stumme Rollen“, in : Süddeutsche Zeitung, 24.09.2003.
31 „Director’s Note von Max Färberböck“, op. cit.
32 Lorraine Rossignol, « Seules dans Berlin », in : Le Monde, 21.12.2008 ; Joachim Kronsbein, „Tränen in rauchenden Trümmern. Vergewaltigungsdrama Anonyma“, in : Spiegel Online, 22.10.2008 (consulté le 10 mai 2011).
33 Il existe un précédent dans Portrait de Groupe avec Dame (Gruppenbild mit Dame) de Petrovic Aleksander (1977), adaptation du roman du même nom de Heinrich Böll (1971).
34 Ce choix a été fait par bon nombre de femmes, comme en attestent de multiples témoignages, par exemple dans le documentaire d’Helke Sander.
35 „Director’s Note von Max Färberböck“, op. cit.
36 Le Pont (Die Brücke, 1959) de Bernhard Wicki et Le Pont (Die Brücke, 2008) de Wolfgang Panzer, film télévisé. Ce souci est déjà manifeste dans Stalingrad de Joseph Vilsmaier en 1992 qui montre les soldats russes et allemands pareillement victimes de la guerre.
37 C’est pour Evelyn Finger le principal mérite du film. Voir E. Finger „Flieh, wenn du kannst !“, in : Die Zeit, Nr. 44, 23.10.2008.
38 Volker Schlöndorff a fait le même choix en 1979 dans Le Tambour, montrant des soldats russes de type indo-européen violer la voisine des Matzerath, alors que le soldat d’origine asiatique prend les enfants dans ses bras.
39 Sylvie Lindeperg, « Traces, documents, monuments. Usages cinématographiques de l’histoire, usages historiques du film », in : Jean-Pierre Bertin-Maghit, Béatrice Fleury-Vilatte (éd.), Les institutions de l’image, Paris, Éditions EHSS, 2001, p. 13.
40 Voir la contribution de Matthias Steinle dans ce volume.
41 Certains avis sont plus critiques : Voir Anne-Marie Corbin, « Le téléfilm Die Flucht : une présentation complaisante des victimes allemandes », in : Allemagne d’aujourd’hui (181/2007), p. 124-131, Evelyn Finger, „Die Ohnmacht der Bilder. Der ARD-Zweiteiler ‘Die Flucht’ zeigt die Vertreibung der Deutschen aus dem Osten – und die Tücken des Geschichts-TV“, in : Die Zeit Nr. 10, 01.03.2007, p. 49.
42 Tout en critiquant de nombreux aspects du film, Evelyn Finger est aussi de cet avis : „Der englische Pilot. Dresden, das ZDF-Katastrophen-Rührstück über die Zerstörung der Stadt 1945“, in : Die Zeit, 02.03.2006, p. 50.
43 J. Kronsbein, op. cit.
44 Voir Svenja Goltermann, Die Gesellschaft der Überlebenden. Deutsche Kriegsheimkehrer und ihre Gewalterfahrungen im Zweiten Weltkrieg, München, Deutsche Verlags-Anstalt, 2009.
45 Annette Wieviorka, « Indicible ou inaudible ? La déportation, premiers récits (1944-1947) », in : Pardès 9-10 (1989), numéro spécial « Penser Auschwitz » sous la direction de Shmuel Trigano, Paris, Cerf, p. 23-60.
46 E. Finger, „Flieh, wenn du kannst !“, op. cit.
47 C’est aussi le point de vue de la féministe américaine Claudia Koonz. Voir C. Koonz, « Les femmes, le nazisme et la banalité du mal », in : Liliane Kandel (éd.), Féminismes et nazisme, Paris, Odile Jacob, 2004, p. 209.
48 „Damals ging es um Schweigen, Verdrängen und Wiederaufbauen. Wiederaufbauen nicht nur der Städte, sondern auch der kränklichen Männer, die man so schnell wie möglich wieder als Familienoberhaupt brauchte.“, in : „Director’s Note von Max Färberböck“, op. cit.
49 Béatrice Fleury-Vilatte est encore plus sévère et parle d’une « déculpabilisation par la souffrance » pour le personnage féminin dans Lili Marleen. Voir B. Fleury-Vilatte, op. cit., p. 193-198.
50 Aimée & Jaguar (Max Färberböck, 1999) et Rosenstraße (Margarethe von Trotta, 2003).
51 Tobbias Ebbrecht, Matthias Steinle, „Dokudrama in Deutschland als historisches Ereignisfernsehen – eine Annäherung aus pragmatischer Perspektive“, in : MEDIEN wissenschaft, 3/2008, p. 254.
52 Béatrice Fleury-Vilatte décèle cette tendance déjà dans les films des années 1970 et 1980, Lili Marleen, Allemagne, mère blafarde, mais aussi DerMädchenkrieg de Brustellin et Sinkel (1977) et Die ReisenachWien de Edgar Reitz(1973). Voir B. Fleury-Vilatte, op. cit., p. 192-193.
53 Voir Liliane Kandel, « Femmes, féminismes, nazisme, ou : on ne naît pas innocente, on le devient », in : L. Kandel (éd.), Féminismes et nazisme, Paris, Odile Jacob, 2004, p. 9-26 ; Atina Grossmann, « La question des femmes et du nazisme au coeur du débat féministe », in : L. Kandel, Féminismes, op. cit., p. 214-224 ; Christina Herkommer, Frauen im Nationalsozialismus – Opfer oder Täterinnen ? Eine Kontroverse der Frauenforschung im Spiegel feministischer Theoriebildung und der allgemeinen historischen Aufarbeitung der NS-Vergangenheit, München, Meidenbauer, 2005.
54 Claudia Koonz, Mothers in the fatherland : women, the family and Nazi politics, New York, St Martin’s Press, 1987 (Les mères-patrie du IIIe Reich, Paris, Lieu commun, 1989) ; Gisela Bock, „Die Frauen und der Nationalsozialismus. Bemerkungen zu einem Buch von Claudia Koonz“, in : Geschichte und Gesellschaft, (4/1989).
55 Karin Windaus-Walser parodie ici Helmut Kohl, né en 1930, qui prétendait avoir bénéficié d’une « grâce de la naissance tardive », lui permettant d’échapper à la culpabilité. Karin Windaus-Walser, „Gnade der weiblichen Geburt ? Zum Umgang der Frauenforschung mit Nationalsozialismus und Antisemitismus“, in : Feministische Studien (1/1988).
56 Voir Marita Krauss (éd.), Sie waren dabei : Mitläuferinnen, Mitnutzerinnen, Täterinnen im Nationalsozialismus, Göttingen, Wallstein, 2008.
57 L. Kandel, « Femmes », op. cit., p. 13 ; Karin Windaus-Walser, « La ‘grâce de la naissance féminine’ : un bilan », in : L. Kandel, Féminismes et nazisme, p. 225-235.
58 Andrian Kreye, „Männer, von Natur aus feige“, in : Süddeutsche Zeitung, 22.10.2008.
59 J. Kronsbein, op. cit.
60 A. Kreye, op. cit.
61 L. Rossignol, op. cit.