1 Titre original : Rosenstraße, sorti en Allemagne en 2003.
2 Voir Martin Wiebel, „Das vergessene Wunder. Zur Projektgeschichte der Rosenstraße“, in Thilo Wydra, Rosenstraße. Ein Film von Margarethe von Trotta, Berlin, Nicolai, 2003, p. 173.
3 Ute Janssen / Torben Fischer, in Torben Fischer/Matthias N. Lorenz (éd.), Lexikon der „Vergangenheitsbewältigung“ in Deutschland, Bielefeld, transcript, 2009, p. 349.
4 Andrea Köhler in Neue Zürcher Zeitung, 25/8/2009 („wegen der nationalsozialistischen Verstrickung Rumäniens bis heute tabu“).
5 Wolfgang Benz, „Kitsch as Kitsch can“, in Süddeutsche Zeitung, 18/09/2003. (« Dans le générique du film Rosenstraße de Margarethe von Trotta, on peut lire que les événements narrés se sont effectivement déroulés ainsi fin février / début mars 1943 à Berlin. »)
6 Wolf Gruner, „Die Fabrik-Aktion und die Ereignisse in der Berliner Rosenstraße. Fakten und Fiktionen um den 27. Februar 1943“, in Jahrbuch für Antisemitismusforschung, 2002, no°11, p. 137-177. Depuis, Gruner a également consacré un livre entier à cette question : Wolf Gruner, Widerstand in der Rosenstraße. Die Fabrik-Aktion und die Verfolgung der “Mischehen” 1943, Frankfurt am Main, Fischer, 2005.
7 Ursula Braun, cit. in Nina Schröder, Hitlers unbeugsame Gegnerinnen. Der Frauenaufstand in der Rosenstraße, München, Heyne, 2001, p. 82. (« Nous n’avons rien fait du tout dans la Rosenstraße. J’allais et venais. On parlait. Mais sinon nous ne pouvions rien faire. »)
8 Wolfgang Benz, op. cit (« […] prendre le contre-pied de l’histoire et inventer de nouveaux mythes, c’est malhonnête et l’explication tourne à la fumisterie. »)
9 Beate Meyer, „Geschichte im Film : Judenverfolgung, Mischehen und der Protest in der Rosenstraße 1943“, in Zeitschrift für Geschichtsforschung 52 (2004), p. 36. (« [Le film] nous laisse […] seuls face une question : comment le génocide juif a-t-il pu se produire si sept jours de persévérance suffisaient à l’empêcher ? »)
10 Il est vrai que la phrase du générique ne contient pas le „so“ qu’y ajoute Benz : „Die Ereignisse in der Berliner Rosenstraße vom 27. Februar bis zum 6. März 1943 haben tatsächlich stattgefunden.“ (« Les événements de la Rosenstraße du 27 février au 6 mars 1943 ont effectivement eu lieu. »)
11 Margarethe von Trotta, cit. d’après le dossier de presse in Martin Wiebel, Filmheft Rosenstraße, Bonn, Bundeszentrale für politische Bildung, 2003, p. 9. („Fiktion, aufgebaut auf der Basis von Fakten“).
12 Voir Margarethe von Trotta in Thilo Wydra, op. cit., p. 18. Un autre épisode constitue une pomme de discorde entre d’une part von Trotta et ceux qui la soutiennent et d’autre part des historiens comme Benz : il s’agit de l’épisode relatif à l’intervention de Goebbels. Lena, qui veut faire libérer son mari, trouve avec son frère Arthur un moyen pour en parler à Goebbels. Celui-ci se montre prêt à intervenir : „Ich werde die Sache aus der Welt schaffen.“ (« Je vais régler l’affaire. ») L’interprétation que suggère le film, en enchaînant l’entretien avec Goebbels et la libération des soldats, est que le stratagème de Lena et de son frère a, ou aurait, porté ses fruits. Or Wolfgang Benz, dans l’article déjà cité “Kitsch as Kitsch can”, récuse sèchement l’idée que Goebbels ait pu intervenir : „[…] Goebbels hatte mit der Rosenstraße nichts zu tun und hätte dort nichts bewirken können [...].“ (« […] Goebbels n’avait rien à voir avec la Rosenstraße et n’aurait rien pu faire […]. ») Cette affirmation est contestée par Felix Moeller qui estime que Goebbels, en tant que ministre de la propagande, considérait que tout événement troublant la Stimmung dans le Reich était nécessairement de son ressort. (Voir Felix Moeller, „Der Protest in der Rosenstraße. Eine Woche im Berlin des Jahres 1943“, in Thilo Wydra, op. cit., p. 52.)
13 (« Oui, ce fut une victoire. »)
14 Martin Wiebel, Rosenstraße, op. cit., p. 19. („die aus dem Sammellager Rosenstraße durch den Protest ihrer Angehörigen befreit worden waren“).
15 Ibid., p. 15.
16 Ibid. (« Est-ce que la protestation des femmes dans la Rosenstraße peut être considérée comme un acte de résistance contre les nationaux-socialistes ? S’agit-il d’une action non-violente ? En vous appuyant sur l’exemple de la Rosenstraße, essayez de décrire le déroulement d’un acte de désobéissance civile. »)
17 „Vom Tellerwäscher zum Millionär“ dans la traduction allemande : Robert A. Segal, Mythos. Eine kleine Einführung, Stuttgart, Reclam, 2007, p. 12 passim. (Titre original : Myth. A Very Short Introduction, Oxford, Oxford University Press, 2004.)
18 Voir http://antville.medien.uni-weimar.de/filmkritik/topics/Rosenstrasse/ [consulté le 20/4/2009].
19 Thilo Wydra, Margarethe von Trotta – Filmen, um zu überleben, Berlin, Henschel, 2000, p. 90. (« Que quelqu’un commette un hold-up pour sauver une halte-garderie m’a certes d’abord semblé plutôt émouvant et d’une naïveté courageuse, mais caractéristique d’une femme. Les hommes n’accomplissent un tel acte que pour s’enrichir. »)
20 Ibid., p. 88. (« Le film est […] un grand geste de solidarité féminine. »)
21 (« J’ai décidé que nous allons nous marier. »)
22 (« Je suis suffisamment forte. Je peux travailler pour deux. »)
23 C’est ainsi qu’il faut comprendre la formule de Martin Wiebel qui parle à propos des femmes d’une « motivation puisée dans la force [morale] et la colère pour surmonter la faiblesse [physique] et la peur » („Motivation aus Kraft und Zorn, die Schwäche und Angst zu überwinden“). (Martin Wiebel, Rosenstraße, op. cit., p. 10.)
24 Jan Koernicke, in http://www.nensch.de/print/2003/10/3/162345/934 [consulté le 20/4/2009]. (« [Les personnages du film] ne donnent jamais l’impression d’être vraiment désespérés ou effrayés ; ils restent toujours raisonnables. »)
25 (« À cette époque, un grand nombre d’hommes non juifs ont précipité leur femme dans le malheur. »)
26 (« Peut-être était-il simplement faible. »)
27 Selon elle, c’est le contraire qui est vrai. Voici les conclusions que lui inspire l’examen des documents qu’elle a consultés : lorsque l’homme était juif, les épouses étaient en général plus jeunes et d’un niveau social inférieur au sien, le mariage était donc un moyen d’ascension sociale. Lorsque le mari perdait sa situation, ces femmes entamaient la procédure de divorce. Dans le cas inverse, c’est-à-dire lorsqu’un homme non juif est marié à une juive, il n’y a ni différence d’âge, ni différence sociale : „Die Wahl des Ehepartners erfolgte in dieser Konstellation offensichtlich mehr aus emotionalen denn aus materiellen Gründen [...].“ (« Dans ce cas de figure, le choix du partenaire s’expliquait manifestement par des raisons plus sentimentales que matérielles […]. ») (Beate Meyer, op. cit., p. 25.) Raison pour laquelle le lien conjugal est dans ce cas plus solide, et les divorces par conséquent moins fréquents.
28 (« C’est Ruth, c’est notre fille. »)
29 Martin Wiebel, Rosenstraße, op. cit., p. 10. („Wurzel der Zivilcourage in der Liebe und Treue“).
30 Thilo Wydra, Margarethe von Trotta, op. cit., p. 34. (« Chez moi, la tête et le cœur s’équilibrent à peu près. »)
31 Ibid.
32 Ibid., p. 147. (« Pour les hommes de gauche, le volet intime de la vie d’une personne a toujours été tabou. »)
33 Heike Mundzeck, „Als Frau ist es wohl leichter, Mensch zu werden“. Gespräche mit Dorothee Sölle, Margarethe von Trotta, Heidemarie Wieczorek-Zeul, Reinbek bei Hamburg, Rowohlt, 1984, p. 32.
34 Ibid., p. 31. (« L’aspiration à la totalité et le désir d’union ou de dévouement sont peut-être plus forts chez une femme ; un homme cherche davantage à se retenir, à garder ses distances, à rester sur sa réserve. »)
35 Ibid., p. 81. („Eigenschaften, die man als primär männlich auflisten muss“).
36 Le passage, légèrement modifié, est tiré d’un article paru dans Die Rote Fahne, no°3, du 18/11/1918. Voir Rosa Luxemburg, „Eine Ehrenpflicht“, in Werke, vol. 4, Berlin, Dietz, 1990, p. 403.
37 « Une énergie révolutionnaire inébranlable alliée à l’humanité la plus bienveillante, cela seul est l’essence véritable du socialisme. Un monde doit être renversé, mais chaque larme qui a coulé, même si elle a pu être séchée, est une accusation. »
38 Heike Mundzeck, op. cit., titre (« Quand on est une femme, il est sans doute plus facile de devenir un être humain »). Voir également p. 33.
39 Ibid., p. 146. (« Pour l’amour du ciel, surtout ne pas être un homme ! »)
40 (« Elle a perdu ses deux mères. »)
41 (« Pourquoi ne lui as-tu pas dit combien tu étais triste quand elle est partie ? »)
42 (« Elle avait déjà suffisamment de peine comme ça. »)
43 Elle s’oppose au mariage de sa fille Hannah et du Nicaraguien Luis avec l’argument : „Das kann nicht gut gehen zwischen den beiden ; sie sind zu verschieden.“ (« Ça ne peut pas marcher entre eux, ils sont trop différents. ») Elle empêche même Hannah d’aller au téléphone lorsque Luis l’appelle du Nicaragua parce que la Shiv’ah interdit de téléphoner pendant sept jours.
44 Voir par exemple Die Rückkehr, tourné en Italie et en italien sous le titre original L’Africana, où il est question d’une relation triangulaire entre un homme et deux femmes, et où un sentiment de jalousie s’installe entre les deux amies. L’une, jouée par Barbara Sukowa, affirme : „Dass Männer einen betrügen und verraten, damit rechnet man, dass einen die beste Freundin verrät, nicht.“ (« Que les hommes trompent et trahissent, on s’y attend, mais qu’une femme soit trahie par sa meilleure amie, ça non. ») (Cit. in Thilo Wydra, Margarethe von Trotta, op. cit., p. 177.)
45 (« Hannah, partez maintenant. Le passé peut être très pénible. »)
46 (« Chez Lena, les rideaux sont toujours tirés. »)
47 (« Elle l’a jeté à mes pieds. »)
48 Dans Rosenstraße, von Trotta construit une opposition entre cet anneau « féminin » qui traverse le temps et survit aux épreuves et l’alliance qu’un nazi ôte du doigt de la mère de Ruth sous prétexte que son mari a divorcé d’elle.
49 Heike Mundzeck, op. cit., p. 81. (« Je ne dirais pas que cela est déterminé de manière purement biologique ; cette différence a toujours un ancrage social. »)
50 Wolfgang Benz, op. cit. (« Aucun cliché n’est évité. »)
51 („Jüdische Männer sind so zärtlich.“)
52 Voir Beate Meyer, op. cit., p. 36.
53 Margarethe von Trotta dans le dossier de presse du film, cit. in Martin Wiebel, Rosenstraße, op. cit., p. 12. („keine politische Demonstration im üblichen Sinn“).
54 Felix Moeller, op. cit., p. 57. („Mut der Menschen, die für ihre Nächsten eintraten“).
55 Tel est également l’avis de Beate Meyer qui estime, en reprenant les distinctions terminologiques proposées par Detlev Peukert, que la véritable résistance se caractérise par une critique générale du système („Widerstand hingegen zeichnet sich durch generelle Kritik am System aus“ in Beate Meyer, op. cit., p. 34). Elle s’oppose ainsi à une assez grande partie de la littérature consacrée à l’action de la Rosenstraße qui, d’après le titre du livre de Nina Schröder sur ces événements, voit dans les femmes de la Rosenstraße des « opposantes inflexibles à Hitler » („Hitlers unbeugsame Gegnerinnen“). (Nina Schröder, Hitlers unbeugsame Gegnerinnen. Der Frauenaufstand in der Rosenstraße, op. cit.)
56 Beate Meyer, op. cit., p. 36. (« Ainsi le film a laissé passer l’opportunité de nous donner une image plus nuancée du passé. »)
57 Ce que Mircea Eliade exprime en ces termes : « La fonction maîtresse du mythe est donc de “fixer” les modèles exemplaires de tous les rites et de toutes les activités humaines significatives […]. » (Mircea Eliade Le Sacré et le profane, Paris, Gallimard, 2001, p. 87).
58 Martin Wiebel, „Das vergessene Wunder“, op. cit., p. 169. („dass es mitten in der Nazi-Hauptstadt, mitten im Nazi-Krieg eine Alternative zum Mitmachen und Wegschauen gab“).
59 Beate Meyer, op. cit., p. 36.
60 Jan Assmann, „Mythomotorik der Erinnerung. Fundierende und kontrapräsentische Erinnerung“, in Wilfried Barner / Anke Detken / Jörg Wesche (éd.), Texte zur modernen Mythentheorie, Stuttgart, Reclam, 2007, p. 281.
61 Margarethe von Trotta in Heike Mundzeck, op. cit., p. 68 : „Und was heute in meinen Filmen manchmal ein bisschen simpel wirkt auf die Betrachter, das ist das eindimensionale Menschenbild, das ich mir in meiner Kindheit angeeignet habe. Das sollte ich vielleicht irgendwann mal verändern, aber wie mache ich das?“(« Et ce qui aujourd’hui, dans mes films, semble parfois un peu simplet au spectateur, c’est l’image unidimensionnelle de l’être humain que j’ai adoptée dans mon enfance. Peut-être devrais-je un jour changer cela, mais comment faire ? »)
62 Sur la notion de mythe chez Sorel, voir Robert A. Segal, op. cit., p. 172-174.
63 (« Rends-lui l’anneau ; dis-lui qu’il a de nouveau le pouvoir de réaliser les vœux. »)
64 (« Alors tu dois le garder… »)
65 Margarethe von Trotta, op. cit., 2000, p. 41. (« Je ne veux plus changer le monde. »)
66 Cit. in Hui Yang, Auf dem Weg zur Emanzipation. Studie der Filme von Margarethe von Trotta unter frauenspezifischer Perspektive, Berne, e.a., Peter Lang, 2003, p. 267. (« Actuellement, je ne suis plus sûre que nous ayons encore une possibilité pour sortir de l’état d’impuissance dans lequel nous nous trouvons et pour œuvrer en vue d’un changement. »)