Chapitre I. De quoi l’Église se mêle-t-elle ?

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Chapitre I. De quoi l’Église se mêle-t-elle ?

p. 31-42

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1L’Église chrétienne revendique le droit de s’exprimer sur les questions politiques et économiques, et on le lui reproche très largement, même parmi ceux qui, de par leurs convictions personnelles, et de par leur pratique religieuse, sont chrétiens. L’idée communément répandue est que la religion, au même titre que les arts et les sciences, constitue un domaine de la vie, et qu’elle se mêle de ce qui ne la regarde pas lorsqu’elle énonce des principes destinés à la gouvernance d’autres domaines, qu’il s’agisse des arts et des sciences, ou des affaires et de la politique. Lorsqu’un groupe d’évêques a tenté de réunir autour d’une table des ministres, des propriétaires de houillères et des mineurs afin de trouver une solution à la désastreuse grève du charbon de 1926, le premier ministre de l’époque, Mr. Baldwin a demandé aux évêques s’ils aimeraient qu’il consulte la Fédération de la Métallurgie pour leur demander leur avis sur la révision du symbole d’Athanase ; et la réaction d

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1997

1 Cour de justice anglaise sous les Tudor et les premiers Stuart. À l’origine, on trouve l’exercice, par le Conseil du roi, d’une justice retenue, rendue dans une salle du palais au plafond constellé d’étoiles. Aux conseillers ont pu être adjoints des experts, et Henri VII, en 1487, a ainsi établi une cour chargée de poursuivre les coupables d’infractions à la paix publique, et particulièrement les grands du royaume qui échappent aux juridictions communes. Au cours du XVI^e siècle, l’évolution conduit à l’instauration d’une véritable cour de justice régulière, appliquant les dispositions de la common law et apportant son appui aux autres tribunaux lorsque leurs sentences sont bafouées.
La Chambre étoilée est un instrument de pouvoir absolu entre les mains du roi et lui permet d’obtenir rapidement satisfaction dans les cas de désobéissance, de rébellion ou de contestation des lois et arrêts. Sous les premiers Stuarts, elle conserve ses prérogatives traditionnelles, mais son rôle est en fait accru : les prétentions autoritaires de la monarchie multiplient les tentations de désobéissance, par exemple à propos du paiement d’impôts extraordinaires ; l’intolérance religieuse, elle, pousse la hiérarchie anglicane à accuser de sédition les non-conformistes.

2 Enclosure : terme communément utilisé par les historiens pour désigner la clôture des champs accompagnant le passage d’une forme communautaire à une forme individualiste d’économie agraire. Ce phénomène connut sa première offensive sous les Tudors.

3 R.H. Tawney, Religion and the Rise of Capitalism, pp. 170-171.

4 Latimer (1490-1555) : chapelain d’Henri VIII, il fut appelé à l’évêché de Worcester en 1535 ; il fut enfermé à la Tour de Londres pour avoir refusé d’accepter les six articles d’uniformité en 1536. Prédicateur populaire qui attirait les foules, il fut mis à mort par Marie Tudor en 1535.

5 R.H. Tawney, Religion and the Rise of Capitalism, p. 237.

6 Edmund Grindal (1519-1583) : archevêque de Cantorbéry à partir de 1576. Ses sympathies puritaines l’amenèrent à de graves désaccord avec Elizabeth I^re.

7 Ibid., p. 161.

8 En 1660.

9 John Wesley (1703-1791), fondateur de l’Église méthodiste, revint aux sources de la Réforme, provoquant un formidable réveil religieux en Angleterre. On compte qu’il prononça près de quarante mille sermons et laissa une œuvre écrite de près de deux cents ouvrages.

10 Lord Melbourne (1779-1848), premier ministre britannique, assura l’éducation politique de la jeune reine Victoria et, de ce fait, eut une influence non négligeable.

11 John Howard (1726-1790) a consacré sa vie et sa fortune à l’amélioration du système pénitentiaire anglais.

12 Elizabeth Fry (1780-1845) : de famille quaker, elle multiplia les œuvres de bienfaisance et s’occupa de l’amélioration du système pénitentiaire anglais, visitant les prisons et faisant adopter ses propositions de réforme.

13 Les Factory Acts (ou lois sur les manufactures) règlent les conditions de travail dans l’industrie britannique. Durant le XIX^e siècle, huit textes seront publiés : 1802, 1833, 1844, 1847, 1850, 1867, 1874, 1891. Celui de 1802 concernait tout particulièrement les enfants travaillant dans l’industrie du coton et de la laine, et stipulait que les enfants ne pouvaient pas travailler plus de douze heures par jour.

14 John Malcolm Ludlow (1821-1911) se préoccupait surtout de l’aspect politique et pratique du Mouvement [Social Chrétien]. Il orienta le socialisme chrétien vers l’éducation populaire et le coopérativisme. Démocrate, internationaliste et pacifiste, il deviendra ensuite très radical et demeurera toujours idéaliste. Guy Bedouelle, Revue française de sciences politiques, 1969, vol. 19, n^o 4, pp. 820-821.

15 F.D. Maurice (1803-1872), prêtre et professeur de philosophie morale, inspirateur et doctrinaire du mouvement social chrétien, était un théologien libéral mais socialiste d’idées. Ibid., p. 820.

16 Charles Kingsley (1819-1875), prêtre et professeur d’histoire moderne à Cambridge de 1860 à 1869, Chapelain de la reine Victoria, ouvert aux idées libérales, fonde, avec F.D. Maurice et John M. Ludlow, le groupe des socialistes chrétiens.

17 Le 12 avril 1848, après l’échec du mouvement chartiste, F.D. Maurice, J.M. Ludlow et Charles Kingsley publient le manifeste du socialisme chrétien : une « proclamation aux ouvriers d’Angleterre ». Ibid., p. 821.

18 B.F. Westcott (1825-1901), évêque de Durham, quasi fondateur de l’Union sociale chrétienne.

19 Charles Henry Gore, éditeur d’un recueil intitulé Lux mundi qui marque un renouveau dans la théologie anglicane en 1889.

20 Scott Holland anima l’Union sociale chrétienne à partir de 1889.

21 COPEC (Conference on Christian Politics, Economics and Citizenship).

22 William Beveridge a fourni une étude classique de la fluctuation cyclique et de ses causes dans son ouvrage intitulé Unemployment : A Problem of Industry, publié en 1909.

23 Men Without Work. Rapport réalisé à la demande du Pilgrim Trust, précédé d’une introduction de l’archevêque d’York [William Temple lui-même qui fut fortement impliqué dans le projet] et d’une préface de lord MacMillan. (Cambridge University Press, 1938. pp. xxii + 447)

24 Alfred Marshall (1842-1924), économiste britannique, un des pères fondateurs de l’économie néoclassique qui est l’un des courants de pensée dominants actuellement en économie, et l’un des économistes les plus influents de son temps..

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Temple, W. (2013). Chapitre I. De quoi l’Église se mêle-t-elle ? (D. Verheyde, trad.). In Christianisme et ordre social (1‑). Presses universitaires du Septentrion. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.septentrion.60573

Temple, William. « Chapitre I. De quoi l’Église se mêle-t-elle ? ». In Christianisme et ordre social, traduit par Daniel Verheyde. Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion, 2013. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.septentrion.60573.

Temple, William. « Chapitre I. De quoi l’Église se mêle-t-elle ? ». Christianisme et ordre social, traduit par Daniel Verheyde, Presses universitaires du Septentrion, 2013, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.septentrion.60573.

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Temple, W. (2013). Christianisme et ordre social (D. Verheyde, trad.; 1‑). Presses universitaires du Septentrion. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.septentrion.60540

Temple, William. Christianisme et ordre social. Traduit par Daniel Verheyde. Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion, 2013. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.septentrion.60540.

Temple, William. Christianisme et ordre social. Traduit par Daniel Verheyde, Presses universitaires du Septentrion, 2013, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.septentrion.60540.

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