Journal de voyage d’un jeune noble savoyard à Paris en 1766-1767
Ce livre est recensé par
Lettres de Henry, comte de Costa à son père pour luy servir de mémoire de tout ce qu’il a vu à Paris dans le voyage qu’il y a faict à la fin de 1766 et d’où il est revenu à la fin de 1767 âgé de 14 ans
p. 37-187
Extrait
1//(f° 1r°). Après que je t’eus quitté le cœur bien serré, Papa, à Bourgouin1, nous arrivâmes sur les dix heures à Lyon que le brouillard nous empécha de voir de loin. Je vis cependant avec assés d’attention la façade de l’Hôpital qui m’a parut un très beau morceau d’Architecture2. Je vis aussi la place de Bellecour et celle des Terreaux. J’ai vû faire les étoffes en or3. Mon oncle m’a acheté une très belle veste et une main de grand papier gris bleu.
2Nous sommes parti de Lyon à une heure après midi, nous avons couché à Tarare4 ; le Samedy à quatre heures du matin nous en sommes partis et sommes arrivés à Moulins à onze heures et demi du soir. Voilà à peu près le précis abrégé de tout ce qui m’est arrivé jusqu’à présent. Je viens d’écrire au Villards5 ; je vais commencer demain des lettres en forme de journaux, que je t’enverrai aussi souvent qu’il me sera possible. Adieu, papa, la poste qui va partir m’empêche de t’en dire d’avantage.
3Le C[omte] de Costa
2e De Moulins le 17e X
Les formats HTML, PDF et ePub de cet ouvrage sont accessibles aux usagers des bibliothèques qui l’ont acquis dans le cadre de l’offre OpenEdition Freemium for Books. L’ouvrage pourra également être acheté sur les sites des libraires partenaires, aux formats PDF et ePub, si l’éditeur a fait le choix de cette diffusion commerciale. Si l’édition papier est disponible, des liens vers les librairies sont proposés sur cette page.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Souvenirs de guerre du recteur Georges Lyon (1914-1918)
Georges Lyon Jean-François Condette (éd.)
2016
Journal de guerre d’une institutrice du Nord 1939-1945
à Dunkerque, Arras, Bailleul, Hazebrouck
Denise Delmas-Decreus Bernard Delmas (éd.)
2015
Journaux de combattants & civils de la France du Nord dans la Grande Guerre
Annette Becker (dir.)
2015
Léon de Rosny 1837-1914
De l'Orient à l'Amérique
Bénédicte Fabre-Muller, Pierre Leboulleux et Philippe Rothstein (dir.)
2014
Journal de voyage d’un jeune noble savoyard à Paris en 1766-1767
Joseph-Henry Costa de Beauregard Patrick Michel (éd.)
2013
Femmes sur le pied de guerre
Chronique d’une famille bourgeoise 1914-1918
Jacques Resal et Pierre Allorant (éd.)
2014
Journal de guerre 1914-1918
Abbé Achille Liénart aumônier du 201e RI
Achille Liénart Catherine Masson (éd.)
2008
La traduction en moyen français de la lettre anticuriale
De curialium miseriis epistola d’Æneas Silvius Piccolomini
Æneas Silvius Piccolomini Jacques Charles Lemaire (éd.)
2007
Souvenirs de guerre du recteur Georges Lyon (1914-1918)
Georges Lyon Jean-François Condette (éd.)
2016
Journal de guerre d’une institutrice du Nord 1939-1945
à Dunkerque, Arras, Bailleul, Hazebrouck
Denise Delmas-Decreus Bernard Delmas (éd.)
2015
Journaux de combattants & civils de la France du Nord dans la Grande Guerre
Annette Becker (dir.)
2015
Léon de Rosny 1837-1914
De l'Orient à l'Amérique
Bénédicte Fabre-Muller, Pierre Leboulleux et Philippe Rothstein (dir.)
2014
Journal de voyage d’un jeune noble savoyard à Paris en 1766-1767
Joseph-Henry Costa de Beauregard Patrick Michel (éd.)
2013
Femmes sur le pied de guerre
Chronique d’une famille bourgeoise 1914-1918
Jacques Resal et Pierre Allorant (éd.)
2014
Journal de guerre 1914-1918
Abbé Achille Liénart aumônier du 201e RI
Achille Liénart Catherine Masson (éd.)
2008
La traduction en moyen français de la lettre anticuriale
De curialium miseriis epistola d’Æneas Silvius Piccolomini
Æneas Silvius Piccolomini Jacques Charles Lemaire (éd.)
2007
Accès limité
Acheter
Édition imprimée
Presses universitaires du Septentrion1 Bourgoin-Jallieu, Département de l’Isère.
2 Les plans du Nouvel Hôtel-Dieu de Lyon furent dressés par l’architecte Jacques-Germain Soufflot. La longue façade sur les bords du Rhône fut édifiée entre 1741 et 1761. Le grand dôme construit à partir de 1755 pour permettre le renouvellement de l’air dans les immenses salles communes fut achevé en 1764.
3 Lyon était alors réputée pour ses fabriques d’étoffes et surout de la soie. Elles l’une des attractions de la ville. J.F. Marmontel les visita lui aussi et raconte dans ses Mémoires (éd. J. Renwick, Paris, 2008, p. 447) : « Les deux jours suivants furent employés à voir la ville ; et depuis la filature de l’or avec la soie jusqu’à la perfection des plus riches tissus, nous suivîmes rapidement toutes les opérations de l’art qui faisait la richesse de cette ville florissante ».
4 Ville du canton du département du Rhône dans l’arrondissement de Villefranche.
5 Château familial dévasté en 1793, aujourd’hui détruit, qui se trouvait sur la commune actuelle de Loysieux près de Yenne en Savoie.
6 Il a emporté avec lui un échantillon de sa production, vraisemblablement les tableaux intitulés L’Atelier du Villard et Une biche enrubannée présentée à la marquise Costa et à ses enfants.
7 Il s’agit du mausolée que Mme de Montmorency avait fait édifier dans la chapelle de la Visitation à Moulins, à la mémoire de son mari le duc Henri de Montmorency, décapité le 30 octobre 1632 au Capitole de Toulouse. Commandé en 1649, le mausolée fut entièrement réalisé à Paris. Les sculptures en sont dues à Michel Anguier et à Thibaut Poissant. Le duc est représenté tête nue, la main reposant sur un casque, vêtu « à la romaine », étendu sur un lourd sarcophage de marbre noir. La duchesse, les mains jointes, est assise à ses côtés. Ils sont entourés de quatre grandes statues allégoriques représentant le courage militaire, la foi, la force et la libéralité. Une urne de marbre blanc enguirlandée par des génies, et un fronton orné d’attributs rappelent les fonctions du duc. De chaque côté du sarcophage on voit deux statues en marbre, Hercule à gauche, symbolisant la force, le courage et l’énergie du Duc et à droite, la Libéralité offrant ses trésors.
8 Hercule Farnèse.
9 Il s’agit sans doute de surtouts de table.
10 Sur le succès des scènes privées au XVIIIe siècle, voir M. Lever, Théâtre et Lumières. Les spectacles de Paris au XVIIIe siècle, Paris, Fayard, 2001, chapitre VI.
11 Au XVIIIe siècle plusieurs régiments étaient cantonnés à Moulins : Orléans-dragons, Royal Normandie, Royal Guyenne, Reine-Cavalerie, Chartres-Cavalerie… D’après H. Dussourd, Histoire de Moulins, Clermont-Ferrand, 1975, p. 201.
12 Le jeune Costa était un fervent lecteur de Cervantes et il dessina à la plume des scènes tirées des aventures de Don Quichotte. L’une d’entre elles qui recourt à une technique très proche de l’effet de la gravure, a été reproduite par R. Fournier-Sarloveze (Artistes oubliés, Paris, 1902, p. 155).
13 Chapelle de la Visitation où se trouvait le mausolée d’Henri de Montmorency
14 D’après le Dictionnaire étymologique de la langue française de Ménage (éd. Paris, 1750, p. 338), ce mot vient « de chalandum, corrompu de chelandun, qui se trouve dans les auteurs de la Basse-Latinité, pour une espèce de bateau… ». On pourrait interpréter ici ce terme comme moyen de passer la soirée.
15 Il faut sans doute voir ici une allusion au cercle de François Tronchin.
16 L’Émile ou de l’Education de Jean-Jacques Rousseau, ouvrage publié en 1762.
17 Une Mme de la Roche est impliquée en juillet 1765, dans une affaire de lettre anonyme ainsi que M. de la Bellangerais et l’abbé de Boisbilly dont le nom se retrouve dans le présent « Journal », dont il est question dans Pierre-Etienne Bourgeois de Boynes, Journal inédit. 1765-1766, éd. par Marion F. Godfroy, Paris, Champion, 2008, p. 214, 22 juillet 1765.
18 Louis-René de Caradeuc de La Chalotais, procureur général au Parlement de Bretagne qui se rendit célèbre en demandant la suppression des Jésuites en publiant son Essai d’éducation nationale, ou plan d’étude pour la jeunesse, ouvrage dans lequel il soutenait que « l’éducation donnée par les jésuites était vicieuse, propre tout au plus pour l’école, et qu’on pouvait en substituer une qui formât des sujets pour l’État ». En cela il se heurta au roi qui hésitait sur le parti à prendre. Il fut arrêté le 11 novembre 1765 et conduit au château du Toro, puis à la citadelle de St-Malo. Son fils, également procureur général partagea sa disgrâce (d’après Michaud, Biographie universelle, VII, Paris, 1854, p. 416-417).
19 Saintes en Charente Maritime.
20 Nous n’avons pas retrouvé de périodique portant ce titre dans J. Segard éd., Dictionnaire Journaux 1600-1789, Paris, 1991, 2 vol. Il doit s’agir selon toute vraisemblance du Courrier d’Avignon (1733-1768), voir J. Segard éd., op. cit., I, p. 258.
21 Johann-Joachim Winckelmann (1717-1768). Il s’agit vraisemblablement de sa Geschichte der Kunst des Altertums (Histoire de l’art dans l’antiquité).
22 Lire : « Dessiner d’après le cheval… » ? Joseph-Henry fait visiblement allusion au cheval retors qu’il a eu à monter (voir ici f° 2v°). Le fait qu’il qualifie celui-ci à deux reprises de « singe » plaide en faveur de cette interprétation.
23 Massif calcaire des Alpes françaises, au nord du département actuel de la Haute-Savoie.
24 Sans doute un modèle destiné à la broderie d’un gilet.
25 Le pastelliste Maurice Quentin de La Tour (Saint-Quentin, 1704-id. 1788).
26 Geuze (1725-1805).
27 À Genève les mouvements populaires furent précoces et les troubles et les luttes autour de la Constitution durèrent tout au long du siècle et furent violents, d’où le nom donné à Genève de « laboratoire de la Révolution ». Ils s’expliquent en partie par la situation économique de la ville manufacturière, dont la société était très diversifiée et où les inégalités étaient grandes. La bataille pour la démocratie se « concrétise dans les revendications du parti populaire dit des « Représentants » dont les membres se recrutent, « en grande partie, dans l’artisanat, dans la moyenne et la petite bourgeoisie ». À l’époque qui nous intéresse, c’est notamment l’interdiction des ouvrages de Jean-Jacques Rousseau (particulièrement du Contrat Social), l’auteur favori de la petite bourgeoisie genevoise qui fut l’occasion de nouveaux troubles en 1764-1768. Le parti populaire demanda alors l’établissement de la souveraineté du peuple. Sur cette question, voir notamment P. Guichonnet éd., Histoire de Genève, Toulouse-Lausanne, 1974, p. 236-244 et F. de Capitani, « Vie et mort de l’Ancien Régime 1648-1815 », dans Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses, Lausanne, Payot, 1986, p. 460-461.
28 L’Encyclopédie (Diderot et d’Alembert, éd. 1751-1772, IV, p. 577) donne du terme cette définition : « Connaisseur,.. n’est pas la même chose qu’un amateur. Exemple. Connaisseur en fait d’ouvrages de Peinture, ou autres qui ont le dessin pour base, renferme moins l’idée d’un goût décidé pour cet art, qu’un discernement certain pour en juger… ».
29 Il faut voir ici avant tout une allusion à François Tronchin, ami de la famille.
30 François Tronchin était un patricien, du parti des « négatifs » comme on les qualifiait. Entré au Conseil des Deux-Cents de la ville de Genève en 1738, il a siégé au Petit Conseil de 1753 à 1768. Il était donc membre du Gouvernement, en 1762, lorsque celui-ci condamna et fit brûler par la main du bourreau de la ville deux ouvrages du plus célèbre des Genevois, Jean-Jacques Rousseau, son Émile et le Contrat social, jugés « téméraires et scandaleux ».
31 Allusion aux troubles que connut Genève, non pas seulement à ce moment précis, mais tout au long du XVIIIe siècle, marqué par les vagues de protestations, les émeutes et de véritables batailles de rues fortement réprimées. Les tableaux auxquels Joseph-Henry Costa fait allusion, constituaient ce que l’on a appelé la « première collection Tronchin » vendue à Catherine II de Russie en 1770.
32 Terre familiale située sur la commune de Chens-sur-Léman (Haute-Savoie). Elle est entrée dans la famille en 1670.
33 Malchance.
34 Louis-Marie-Gabriel César, baron de Choiseul.
35 Il semble qu’il faille lire M. de Viry
36 Après bien des projets et des échecs la construction d’un nouveau pont de pierre fut enfin décidée en 1753 et sa réalisation confiée à M. de Régemortes « Premier Ingénieur des Turcies et Levées » qui a laissé un ouvrage détaillant la construction du pont de Moulins (paru en 1771). La première pierre en fut posée le 4 octobre 1757. Il fallut 9 ans pour l’achever, la difficulté venant de la présence de fonds sableux.
37 Le vieux château des ducs de Bourbon, partagé entre plusieurs locataires, fut détruit partiellement par un incendie en 1755.
38 Dans la fanfare de cavalerie, le timbalier, avec ses deux timbales, instruments de percussion, accrochées de chaque côté de la selle, marchait avec les trompettes.
39 La comédie en cinq actes et en vers de Jean-François Regnard (1655-1709). Représentée pour la première fois en 1708, elle fut écrite pour le Théâtre-Français.
40 Nous n’avons pas pu éclaircir le sens de ce terme et son origine.
41 Coutume qui voulait que celui qui découvrait la fève cachée dans un morceau de gâteau, le jour des Rois (le 6 janvier), devienne le roi de la soirée et choisisse sa reine et sa cour.
42 C’est le duc de Nevers, de la famille de Gonzague qui avait fait venir d’Italie au XVIe siècle des verriers pour les installer à Nevers. Ils furent suivis par des Lorrains. Nevers devint ainsi l’un des grands foyers de l’art verrier français où l’on produisit jusqu’au XVIIIe siècle du verre « à la façon de Venise ».
43 Dès 1608, on trouve mention de l’existence d’une fabrique de faïence à Nevers dirigée par les frères Conrade. Au XVIIe siècle on recense quatre fabriques dans la ville et au XVIIIe siècle Nevers demeurait l’un des centres les plus importants de la production céramique française.
44 Jean-Antoine de Tinseau, évêque de Belley de 1745 à 1751.
45 Ou pseudo-connaisseur. L’abbé Le Blanc (Lettre sur l’exposition des ouvrages de peinture, sculpture…, de l’année 1747, Paris, 1747, p. 74) stigmatise « les prétendus connaisseurs qui n’approuvent que ce qui est antique…, charlatans dont toute la science ne consiste qu’en des mots ».
46 À cette date il s’agit selon toute vraisemblance de « M. de Quincy », soit Boula de Quincy, Maître des Requêtes, et Secrétaire des commandements de la Maison de la Dauphine, dont il est question dans l’Almanach Royal (Paris, 1766, p. 139) et dans E. de Croÿ, Journal de Cour, éd. par L. Sortais, t. III (1763-1767), Paris, Paleo, 2004, p. 204.
47 Désigne l’action de « faire beaucoup de bruit en s’agitant, s’agiter, se démener pour obtenir ou empêcher quelque chose ». D’après A. Rey et S. Chantreau, Dictionnaire des expressions et locutions figurées, Paris, Robert, 1979, p. 322.
48 Vraisemblablement Armand-François de Bayanne, chevalier de Malte, amateur et peintre qui séjourna à Rome en 1769 en compagnie de son frère Alphonse Hubert de Lattier de Bayanne, ecclésiastique originaire de Valence en Dauphiné, qui deviendra auditeur de Rote. Il est question de ce personnage dans G. Montègre, La Rome des français au temps des Lumières, Rome, Ecole Française de Rome, 2011, p. 61.
49 Le plus jeune frère de Joseph-Henry Costa.
50 Il s’agit de l’actuel quai de l’horloge, aménagé sous les règnes de Henri III et d’Henri IV et qui doit son nom aux « plaideurs qui se morfondaient en une longue attente dans cet endroit exposé au vent glacial du nord ». D’après J. Hillairet, Évocation du Vieux Paris, Paris, éd. de Minuit, 1952, I, p. 596.
51 Crayons de mine de plomb.
52 L’ouvrage d’Antoine-Nicolas Dezallier d’Argenville, Voyage pittoresque de Paris ou indication de tout ce qu’il y a de plus beau dans cette grande Ville, en Peinture, Sculpture & Architecture, Paris, 1757. À la date de son séjour il a pu utiliser la 4e édition de ce classique, publiée chez De Bure l’ainé, en 1765 en un fort volume in 12° de 476 pages, édition qui comprend une « Table alphabétique des Peintres, sculpteurs et architectes » (p. 424-476).
53 Dont la première pierre fut posée le 31 mai 1578 par Henri III. Après une longue interruption les travaux reprirent sous le règne de Henri IV. Le pont fut achevé en décembre 1605. Il s’agissait du premier pont ne comportant pas de maisons ce qui permettait de voir la Seine. Il devint très vite, pour cette raison, le lieu de promenade des parisiens. À partir de 1629, de nombreuses échoppes de bouquinistes s’installèrent dans les demi-lunes. Sous le règne de Louis XVI ces boutiques furent construites en pierre et louées au profit de l’Académie de Saint-Luc.
54 Dans une apostille à son testament du 6 mars 1661, le cardinal Mazarin avait ordonné la création d’un nouveau collège au sein de l’université, destiné à l’instruction gratuite de soixante gentilshommes des nations réunies à la Couronne de France par le traité de Westphalie (1648) et le traité des Pyrénées (1659), d’ou le nom de collège des Quatre-Nations (Artois, Alsace, Pignerol et Catalans du Roussillon et de Cerdagne). C’est Colbert qui chargea l’architecte Louis le Vau de dresser les plans de ce nouveau collège élevé entre 1662 et 1688 en face du palais du Louvre. La bibliothèque du cardinal trouva place en ces lieux (actuelle Bibliothèque Mazarine). En 1805 le bâtiment fut dévolu à l’Institut de France.
55 Celle-ci fut réalisée en deux temps. En août 1614 on mit en place le cheval de bronze fondu à Florence, par Pietro Tacca d’après Giambologna, puis en 1635 la statue de Henri IV.
56 Ce pourrait être le fils aîné de Louis-François Auberjon, seigneur de Murinais, appelé le marquis de Murinais, Sous-Lieutenant des Gendarmes Anglais, tué à la bataille de Todenhausen-Minden le 1er août 1759. D’après, De La Chenaye-Desbois et Badier, Dictionnaire de la noblesse, 3e éd. Paris, 1868, t. I, col. 923.
57 On désignait par ce mot les jeunes gens habillés selon une mode voyante, affectant volontiers une certaine désinvolture et un certain cynisme dans les relations mondaines et galantes. Jeune homme vaniteux et libertin, d’après le « Glossaire », dans L. S. Mercier, Tableau de Paris, éd. Paris, 1994, p. 1919.
58 Opinion confortée par les témoignages des voyageurs russes qui visitèrent Paris un peu plus tard. Denis Fonvizine écrit ainsi : « Par contre la malpropreté est telle dans la ville que des personnes qui ne sont pas tout à fait des bêtes ont du mal à la supporter. Presque nulle part, on ne peut ouvrir une fenêtre, en été, l’air étant si vicié… » (D. Fonvizine, Lettres de France (1777-1778) à Piotr Panine, Paris, ce 14 juin 1778 dans Les Russes à la découverte de la France au XVIIIe et au XIXe siècle, éd. Paris-Moscou, Éditions du Progrès, 1990, p. 39-40). De même, Nicolaï Karamazine (Lettres d’un voyageur russe (1791-1792), cité dans, Les Russes à la découverte de la France au XVIIIe et au XIXe siècle, éd. Paris-Moscou, Éditions du Progrès, 1990, p. 89), écrit : « (…) si bien que vous devrez dire de Paris que c’est la plus splendide et la plus méchante, la plus parfumée et la plus malodorante des villes. Toutes les rues sans exception, sont étroites et sombres du fait de la grandeur d’immeubles. La célèbre rue Saint-Honoré est la plus longue, la plus bruyante et la plus sale de toutes. Malheur aux pauvres piétons, particulièrement quand il pleut ! Il vous faut, soit patauger dans la boue au milieu de la chaussée, ou bien l’eau qui s’écoule des toits par les dauphins vous trempera jusqu’aux os. Une voiture est ici indispensable, tout au moins pour nous autres étrangers : quant aux Français ils ont une merveilleuse façon de marcher dans la boue sans se crotter, de sauter de pierre en pierre, et ils se cachent dans les boutiques pour éviter les voitures emmenées au galop. Le fameux Tournefort, qui a fait presque le tour du monde, a regagné Paris et a été écrasé par un fiacre parce que, au cours de ses voyages, il avait perdu l’habitude de sauter comme un cabri dans les rues : un art indispensable pour les habitants d’ici ! ».
59 Jeze (État ou Tableau de la Ville de Paris, éd. Paris, 1765, p. 34) écrit : « Le Luxembourg. Galerie de Rubens… Tableaux du Cabinet du Roi. Ces morceaux précieux sont placés dans plusieurs appartemens parallèles à la galerie de Rubens… On les voit tous les Mercredis & samedis, depuis dix heures du matin jusqu’à une heure, depuis le mois d’Octobre jusqu’au mois de Janvier ; le reste de l’année, depuis quatre heures après midi jusqu’à sept ».
60 Le palais du Luxembourg présentait depuis 1750 une sélection de 96 tableaux des collections royales françaises, ce qui constituait la première version du futur Museum. Voir J. Laran, « L’exposition des tableaux du Roi au Luxembourg en 1750. Description inédite de l’abbé Gougenot », B.S..H.A.F, année 1909, p. 154-202. Ces tableaux étaient exposés dans les appartements aménagés entre 1733 et 1736 pour la fille du Régent, Louis-Elisabeth, veuve de Louis 1er d’Espagne, situés dans l’aile orientale du palais. On y accédait par la porte de la rue de Vaugirard. Le visiteur pouvait se guider grâce à un Catalogue des tableaux du Cabinet du Roy au Luxembourg (Paris, Prault, 1750), ouvrage in-12 de 47 pages, rédigé par Jacques Bailly qui connut plusieurs éditions et qui était vendu à l’entrée. Les tableaux étaient répertoriés par écoles. Selon selon Dezallier d’Argenville (éd. 1765, p. 338), le Cabinet du Roi était installé « dans l’Appartement qu’occupait la Reine d’Espagne (qui) est présentement décoré d’une partie des Tableaux du Cabinet du Roi. Ces Trésors avoient jusqu’à présent été renfermés dans les appartements de la Surintendance à Versailles, S.M. a permis qu’ils fussent transportés à Paris, afin que les Amateurs de la Peinture, & les artistes surtout fussent à portée de faire d’utiles remarques sur ces rares productions que nous devons à plusieurs siècles ». Sur cette préfiguration de l’exposition des collections royales, voir notamment A. McClellan, Inventing the Louvre. Art, Politics, and the Origins of the modern museum in Eighteenth-Century Paris, Berkeley-Los Angeles-Londres, 1994 et D. Poulot, Musée, Nation, Patrimoine 1789-1815, Paris, 1997.
61 Rappelons qu’en 1622 Rubens avait été appellé à Paris par Marie de Médicis pour concevoir le décor de deux galeries de son nouveau palais du Luxembourg. Seul le cycle de la vie de Marie de Médicis fut achevé et installé en 1625. La deuxième galerie, dédiée à Henri IV, demeura à l’état de projet.
62 Sur ce point Joseph-Henry paraît partager l’opinion des amateurs français si l’on en croît un passage des Mémoires du peintre allemand Mannlich (J.C. Von Mannlich, Histoire de ma vie. Mémoires de Johann Christian von Mannlich (1741-1822) éd. par K.-H. Bender et H. Kleber, Trier, 1989, I, p. 174) qui déplore « le peu de cas que le Public de Paris et ses artistes faisaient des chefs-d’œuvre de ce grand homme… ». À l’opposé le peintre allemand parle du « Divin Raphaël ».
63 Philips Wouwerman (1619-1668).
64 Nicolas Berchem (1620-1683).
65 Un tel jugement montre que Joseph-Henry partageait le préjugé anti-italien de ses contemporains.
66 Dezallier d’Argenville précise (op. cit., 1765, p. 338 : « On les voit les Mercedis & Samedis de chaque semaine, le matin depuis le mois d’Octobre jusqu’au mois d’avril, & l’après-midi depuis Avril jusqu’en Octobre, excepté les jours de Fêtes ».
67 Charles Rollin, Traité des Études. De la manière d’enseigner et d’étudier les belles-lettres par rapport à l’esprit et au cœur. Cet ouvrage connut de très nombreuses éditions depuis celle de 1726-1728 jusqu’au milieu du XIXe siècle.
68 La fontaine de la rue de Grenelle (VIIe arrondissement) commandée par les échevins de Paris, fut élevée entre 1739 et 1745 sur les plans d’Edme Bouchardon.
69 Edme Bouchardon (1698-1762), sculpteur du roi.
70 Déjà en 1739, Voltaire écrivait au comte de Caylus ami du sculpteur : « Je ne doute pas que Bouchardon ne fasse de cette fontaine un beau morceau d’architecture ; mais qu’est-ce qu’une fontaine qui n’aura que deux robinets où les porteurs d’eau viendront remplir leurs seaux ? Ce n’est pas ainsi qu’on a construit les fontaines dont Rome est embellie. Nous avons bien de la peine à nous tirer du goût mesquin et grossier… ». Cité par D. Rabreau (« Fontaine des Quatre-Saisons ou de Grenelle », dans Paris et ses fontaines. De la Renaissance à nos jours, Paris, Délégation Génerale à l’Action artistique de la ville de Paris, 1995, p. 99). Cet auteur écrit : « les philosophes et les polémistes du Siècle des Lumières ont trouvé dans la fontaine de Bouchardon l’exemple-type à dénoncer. La somptueuse fontaine permet d’apprécier le rôle relatif de l’art intégré à l’exercice de l’urbanisme et met en relief le partage inégal des responsabilités qui incombent à l’artiste et aux édiles. La fontaine des Quatre Saisons est née d’un désir d’embellissement monumental, politique. Ce désir, certes, s’appuie sur une fonction édilitaire primordiale et, techniquement, cette dernière paraît avoir été traitée correctement. Mais symboliquement, l’absence d’eau jaillissante et de dégagement devant la façade de pierre et de marbre, dévoile un hiatus par rapport au traitement idéal que l’on espérait enfin voir adopter pour l’introduction de l’élément en ville : un écoulement abondant, signe exérieur d’une nature maîtrisée, généreuse et bienfaisante ».
71 Le pastelliste Maurice-Quentin de La Tour (Saint-Quentin, 1704-1788).
72 Dom A.-J. Pernety (Dictionnaire portatif de peinture, sculpture et gravure, Paris, 1757, p. 412), donne du mot modèle, cette définition : « Nom que les Peintres, Sculpteurs, &c donnent en général à tout objet qu’ils se proposent d’imiter, & qu’ils ont présent pour travailler d’après » (…) Les Sculpteurs font de petit modèles de cire, de terre-cuite, & d’autres matières molles & obéissantes à la main, pour les guider dans les grandes compositions. Les yeux connaisseurs y trouvent un esprit, un goût, un art qui engagent les Curieux à rechercher ces petits modèles avec empressement ; ils les conservent dans leurs cabinets, comme les desseins des Peintres, quand les uns & les autres sont de la main des grands Maîtres ». Il s’agit ici de moulages en plâtre.
73 « Commencé par Gaspar Marsy, a été achevé par Flamen », d’après Dezallier d’Argenville, éd. 1765, p. 69.
74 Simon Thomassin, Recueil des statues, groupes, fontaines, termes, vases et autres magnifiques ornements du château et parc de Versailles, gravés d’après les originaux par Simon Thomassin, La Haye, 1723.
75 Par Thomas Regnaudin (1622-1706). Ce groupe fut sculpté entre 1675 et 1687 pour le Premier parterre d’Eau à Versailles. Après modification de celui-ci, il fut transféré au Parterre de l’Orangerie, puis aux Tuileries jusqu’en 1972, date de son entrée au Louvre.
76 « Commencé à Rome par Théodon, a été fini à Paris par Le Pautre » d’après Dezallier d’Argenville, éd. 1765, p. 69.
77 Par Pierre Le Pautre (1659/66-1744). Ce groupe, réalisé entre 1696 et 1718 et destiné à Marly fut installé aux Tuileries après 1718.
78 « Copiée d’après l’antique par le même (Legros) », d’après Dezallier d’Argenville, éd. 1765, p. 70.
79 Par Sébastien Slodtz (1655-1726). Réalisé entre 1687 et 1704 cet Hannibal destiné initialement à l’Allée Royale de Versailles et demeuré dans les magasins du Roi fut placé en 1722 aux Tuileries avec le Jules César de Nicolas Coustou.
80 « Une très belle figure pédestre de Jules-César, faite par Coustou l’aîné » d’après Dezallier d’Argenville, (op. cit., éd. 1765, p. 70).
81 « D’après l’antique » (Dezallier d’Argenville, op. cit. éd. 1765, p. 70).
82 Respectivement de Nicolas Coustou (1658-1733) et de Corneille Van Clève (1646-1732).
83 Les célèbres groupes de Coysevox qui étaient autrefois à Marly.
84 L’actuelle place de la Concorde, entre le jardin des Tuileries et les Champs-Elysées, dont les plans ont été fournis par l’architecte Ange-Jacques Gabriel. Il s’agit de la dernière place associée à l’effigie du souverain aménagée à Paris.
85 Commencée par Edme Bouchardon, elle fut achevée par Jean-Baptiste Pigalle et inaugurée le 20 juin 1763. Le sculpteur y a représenté le roi en pacificateur, vêtu à la romaine, couronné de lauriers, entouré des vertus, entrant à cheval dans sa capitale. La statue sera abattue et envoyée à la fonte le 11 août 1792.
86 Celui-ci est dû à Jean-François-Thérèse Chalgrin. Il est orné de bas-reliefs et à chaque angle d’une statue de bronze évoquant les vertus du Roi, soit la Force, la Justice, la Prudence et la Paix.
87 Les bâtiments projetés sur le projet de l’architecte Ange-Jacques Gabriel, pour la place Louis XV, approuvé en 1755, ne commençèrent à être élevés qu’à partir de 1763. La place ne sera achevée qu’en 1772.
88 « Ainsi appellée, parcequ’on y conservait les Statues antiques qui font aujourd’hui un des principaux ornemens de la Galerie de Versailles. Ce lieu ainsi dépouillé n’offre plus d’autres beautés que le marbre dont il est incrusté » (d’après Dezallier d’Argenville, op. cit., éd 1765, p. 51). D’après Hurtaut et Magny (Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs, Paris, 1779, I, p. 276), on voyait « au Louvre, dans la Sale des Cent-suisses, les Antiques qui étaient autrefois au petit Hôtel de Richelieu. Ils consistent en quantité de bustes & de quelques statues, & des tombeaux très-curieux, entr’autres, celui de Caïus Lutatius Catulus. On y conserve les creux des plus belles Antiques de Rome & de toute l’Italie, moulées avec un soin particulier par les ordres de M. Colbert, Surintendant des bâtiments. La Colonne-Trajane, le plus magnifique monument de Rome, & le plus rare que l’on connoisse pour l’excellence du travail, s’y voit non seulement en creux comme elle a été apportée d’Italie, mais aussi moulé exactement en relief ; de sorte que l’on peut sans peine en remarquer toutes les beautés, & la correction que l’on admire dans les originaux ».
89 Vraisemblablement l’ouvrage de Giovanni Pietro Bellori, Colonna Traiana, eretta dal senato e popolo romano all’imperatore Traiano Augusto nel suo foro in Roma…, Rome, G.G. de Rossi, (s.d.), In-fol. oblong de 119 planches.
90 Le guide d’Antoine-Nicolas Dezallier d’Argenville.
91 « Deux Bénitiers formés de deux pièces d’une Coquille donnée à François I par la République de Venise : elles sont montées sur un rocher de marbre exécuté par M. Pigalle » (Dezallier d’Argenville, op. cit. éd. 1765, p. 363).
92 Placé dans la sixième chapelle (Saint Jean-Baptiste), le mausolée du curé de Saint-Sulpice, Langet de Gergy mort le 11 octobre 1750, et conçu par Michel-Ange Slodtzfut mis en place en 1757 et inauguré le 24 juin de la même année. Il comporte trois figures : Languet de Gergy, agenouillé, l’Immortalité, dégageant de la main droite dans un geste théâtral le voile funèbre recouvrant le défunt, toutes deux en marbre, et la Mort, en bronze, sous la forme d’un squelette renversé à terre. Il fut vivement critiqué par Diderot (d’après A. Boinet, Les Églises parisiennes, Paris, Éditions de Minuit, 1962, II, p. 335-336).
93 Le Dictionnaire de Trévoux donne du mot « Gothique » cette définition : « Se dit par mépris de ce qui paraît trop ancien, hors de mode, de mauvais goût, contre les règles ». Dom Pernety (Dictionnaire de Peinture…, 1757, p. 23) renvoie quant à lui au mot « Barbare », « terme de Peinture qui se dit de la manière de peindre des Peintres qui vivaient quelque tems, & même plusieurs siècles avant Raphaël. C’est cette manière barbare qu’on appelle aussi manière gotique, qui n’a guerres d’autres règles que le caprice, & dont le choix est presque toujours le genre bas… ». Sur la perception du gothique au XVIIIe siècle, voir M. Baridon, Le gothique des Lumières, Paris, G. Montfort, 1991.
94 L’exposition des Mays de Notre Dame dans la nef faisait alors de cette église un véritable musée de la peinture française.
95 Le « Martyre de St. Etienne » et le « Crucifiement de St. André » d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 5).
96 Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 3) ne mentionne que le Paralytique de Jouvenet et La Visitation de la Vierge qu’on appelle le Magnificat » placé à cette époque dans le chœur de Notre Dame (idem. p. 11).
97 La mode était alors aux cabinets d’histoire naturelle. Voir Y. Laissus, « Les cabinets d’histoire naturelle », dans R. Taton, Enseignement et diffusion des sciences en France au XVIIIe siècle, Paris, Hermann, 1986, p. 659-670. Les guides de Paris contemporains, dressent la liste de ces cabinets. Voir par exemple Hurtaut et Magny, op. cit., 1779, II, pp. 6-8. Nous n’avons malheureusement pas pu identifier le cabinet dont il est question ici.
98 Voir ici note 60.
99 Il s’agit des tableaux des collections royales exposés au Musée du Luxembourg à partir de 1750. Il en existe un catalogue correspondant sensiblement à la date de la visite de JosephHenry Costa : [Jacques Bailly], Catalogue des Tableaux du Cabinet du Roy au Luxembourg, 2e éd. Paris, 1764.
100 Le jeune Costa suit, dans ses grandes lignes, l’ordre de l’ouvrage de Dezallier d’Argenville. Mais n’était-ce pas le circuit obligé ?
101 Il s’agissait du « Portrait du cardinal Hyppolite de Médicis », d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 339).
102 Il est intéressant de confronter ce jugement avec celui de l’abbé Gougenot (J. Laran éd., op. cit., 1909, p. 178) qui écrit : « Nous possédons trois tableaux de (Vandeik) dont les deux plus beaux sont le portrait de Rubens et de son fils et celuy de la femme de ce peintre et de sa fille. On reconnaît dans l’un et l’autre de ces chefs d’œuvre de belles carnations et une vérité de dessein telle qu’on la doit désirer dans le portrait, où il faut principalement viser à l’imitation… ».
103 L’abbé Gougenot (J. Laran, éd., op. cit., 1909, p. 181) écrit : « Le païsage a été la seule partie de la peinture qu’ait cultivée Le Claude ; aussy l’a-t-il conduit à une si haute perfection qu’en voyant ses ouvrages il semble que c’est la Nature qui se soit peinte elle-même. À l’égard de la figure, quelque soins qu’il ait pris à la dessiner, il ne l’a jamais bien entendue. On observe cependant que personne n’a sçeu mieux la placer que lui pour l’effet du tout ensemble… ».
104 Les Israélites recueillant la manne (INV. 7275) et La Peste d’Asdod, dit aussi Les Philistins frappés de la peste (INV. 7276), tous deux au Musée du Louvre. À propos de ce dernier, l’abbé Gougenot (J. Laran éd., op. cit., 1909, p. 179) écrit : « Il semble que le Poussin se soit trouvé au milieu des ravages de cette maladie pour avoir rassemblé des images qui causent tant d’horreur et d’effroi ».
105 Il s’agit de la Bataille héroïque aujourd’hui au Louvre (Inv. 585), commandée en 1652 par Mgr Neri Corsini, nonce du pape en France, pour en faire hommage à Louis XIV. Voir S. Loire, Peintures italiennes du XVIIe siècle du musée du Louvre, Paris, Gallimard-Musée du Louvre, 2006, p. 320-325.
106 Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 339) précise qu’il a été gravé par Bernard Baron.
107 L’abbé Gougenot (J. Laran éd., op. cit., 1909, p. 169) s’arrête quant à lui, longuement sur ce tableau : « On a exposé sur un chevalet un excellent tableau d’André del Sarte représentant une Charité. Les attitudes des enfans qu’elle alaite sont très naturelles. Tout indique dans cet ouvrage une si grande manière tant pour le dessein que pour la couleur, que s’il étoit permis aux peintres d’en adopter une, il seroit à désider que ce fût celle-là, et qu’ils contractassent l’habitude de voir la nature avec les mêmes yeux que ce maître. Ce tableau étoit cy-devant sur bois, et en danger de périr de vétusté. Il est présentement mis sur toile. On a fait ce changement avec tant de dextérité qu’il est impossible de s’en apercevoir. Le Sr Picaut a trouvé depuis peu ce beau secret… Nulle découverte ne pouvoit être plus utile aux Arts. Par ce moyen, on pourra faire passer de siècle en siècle leur(s) plus rares productions, au moment même qu’on sera sur le point de les perdre ». Sur l’histoire de cette transposition qui a suscité une véritable curiosité, voir G. Émile-Mâle, « La première transposition au Louvre en 1750 : La Charité d’Andrea del Sarto », Revue du Louvre, 32, 1982, p. 223-230, réed. dans G. Émile-Mâle, Pour une histoire de la restauration des peintures en France, Paris, 2008, p. 231-247.
108 D’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 340) il sagissait d’une œuvre de Rubens représentant : « Un Grand Crucifix, avec S. Jean, la Vierge et la Madeleine, par Rubens ».
109 La « Petite Galerie » d’après Dezallier d’Argenville.
110 Ce tableau n’est pas mentionné par Dezallier d’Argenville parmi les 26 tableaux présentés dans ce lieu (op. cit., éd. 1765, p. 340-342).
111 Il s’agit de la Bataille d’Issus, dit autrefois La bataille d’Arbelles (Musée du Louvre, INV. 1094), daté de 1602, légué à Louis XIV par Le Nôtre en 1693. Voir J. Foucart, op. cit., 2009, p. 107.
112 On le voit, le jugement du jeune visiteur est sévère. Notons qu’il ne dit mot des Quatre Saisons de Poussin exposées en ces lieux, ainsi que de nombreux tableaux des Bassan, il est vrai un peu passés de mode à cette date. Sur la fortune critique des Bassan en France au XVIIIe siècle, voir P. Michel, « Les Bassan en France : histoire d’une réception (XVIIe-début du XIXe siècle », dans Jacopo Bassano, I Figli, La Scuola, l’Eredità, Convegno Internazionale di Studio, Bassano del Grappa, 30 mars-2 avril 2011 (à paraître).
113 Henri IV roi de France en armure par Frans II Pourbus, le jeune (INV. 1707).
114 Il s’agit de deux miniatures à la gouache sur vélin de Johann Wilhelm Baur (vers 1600-1640), provenant de la collection du cardinal Mazarin, achetées aux héritiers du cardinal par Louis XIV.
115 Jean-Baptiste Santerre (1651-1717).
116 Réflexion qui montre que Joseph-Henry Costa partage le goût des collectionneurs français pour les œuvres de Santerre. L’abbé Gougenot (J. Laran éd., op. cit., 1909, p. 183) se montre plus réservé : « On ne peut pas regarder la Madeleine de Santerre comme la plus belle chose qu’il ait faite. Ses carnations, quoique vives, n’ont pas ce ton de vérité qu’on trouve dans ses autres ouvrages. Mais pour adoucir cette critique, qu’il me soit permis de rappeler le souvenir de sa belle coupeuse de choux, principal ornement du cabinet de M. de Gagny. Elle fait illusion. Tel est l’effet d’une belle entente de la couleur locale ».
117 D’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 343) il s’agissait d’un tableau de Pierre Mignard, gravé par J.B. Poilly.
118 Tableau de « Troy le fils » (Jean-François de Troy) d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p 343) et « De Troy le fils d’après La Roche (la Roque), Voyage d’un amateur des arts, Paris, 1783, I, p. 143. Voir C. Leribault, Jean-François de Troy (1679-1752), Paris, Arthena, 2002, p. 285, P. 129. « Le repos de Diane ». Le tableau qui fut présenté au concours organisé par la Surintendance des Bâtiments en 1727 et qui remporta le premier prix à égalité avec La Continence de Scipion de Lemoyne, est aujourd’hui au musée des Beaux-arts de Nancy.
119 Ces quatre tableaux illustrant les vertus du « Bon prince », présentés aux Salons de 1699 et 1704 sont des réductions des peintures commandées en 1672 pour le Cabinet du Conseil du Roi. Ils furent finalement placés au plafond de la Salle des Gardes de la Reine au château de Versailles. Ils sont rentrés dans les collections de Louis XV en 1751. Voir I. Compin et A. Roquebert, Catalogue sommaire illustré des peintures du Musée du Louvre et du Musée d’Orsay, Paris, 1986, III, p. 173, INV 3475, INV. 3476, INV. 3477 et INV. 3478. Voir également M. Szanto, Le dessin ou la couleur ? Une exposition de peinture sous le règne de Louis XIV, Genève, 2008, p. 28.
120 Il est décrit ainsi par Jacques Bailly (Catalogue des Tableaux du Cabinet du Roy au Luxembourg, Paris, 1764, no°(38) : « Plusieurs Musiciens des plus habiles du siècle de Louis le Grand, sont représentés ; le fameux Luly se remarque, par le soin qu’il prend de leur montrer le papier de Musique ». Il sagit de la Réunion de musiciens de Pierre Puget (1651-1707) datant de 1688, provenant des collections de Louis XIV, aujourd’hui au Musée du Louvre (INV. 7346).
121 Pierre-Jean Mariette, Recueil d’Estampes d’après les plus beaux Tableaux et d’après les plus beaux dessins qui sont en France…, Paris, 2 vol., 1729 et 1742, plus connu sous le titre abrégé de Recueil Crozat. Sur la genèse de cette publication, voir F. Haskell, La difficile naissance du livre d’art, Paris, RMN, 1992.
122 La Vierge à l’Enfant avec le petit Saint Jean, dite La Belle Jardinière (Musée du Louvre, INV. 602), gravée par Jacques Chéreau, le jeune (1694-1776).
123 Le Petit Saint Michel et le Petit Saint Georges de Raphaël avaient appartenu à Mazarin. Le premier a été gravé par Claude Duflos (Recueil Crozat, t. 1, 1729, no°15), et le second par Nicolas Larmessin (Recueil Crozat, t. I, 1729, no°16).
124 Ce célèbre tableau avait appartenu à Mazarin. Gougenot écrit (J. Laran éd., op. cit., 1909, p. 174-175) : « Nous n’avons qu’un seul tableau du Corrège, qui nous fait regretter de n’en pas posséder un plus grand nombre. Il représente Antiope endormie et Jupiter venant la visiter sous la figure d’un Satire. Antiope et l’Amour qui sommeille auprès d’elle sont posés à la vérité d’une manière assez singulière ; mais que de beautés ne découvre-t-on pas dans cet ouvrage ? Les maîtres n’ont-ils pas lieu de s’étoner que, sans le secours des oppositions, le peintre ait si bien réussi à donner autant de relief à une figure que l’air prend de toutes parts ? Nous l’admirerions cependant davantage s’il y avait une différence plus sensible entre les carnations de l’Antiope et celle de l’amour et sur tout si ce dernier n’étoit pas dessiné avec tant d’incorrection. Le Corrège n’a jamais passé pour exact dans ses contours. On dit qu’il s’ambarassait peu d’arrester ses desseins et que, rempli de son sujet, il le peignoit avec l’enthousiasme d’un homme qui produit sur le champ. Ceu mêmes qui se sont récrié(s) sur ses défauts ont été les premiers séduits des grâces et du moileux de son pinceau ».
125 L’abbé Gougenot (J. Laran éd., op. cit., 1909, p. 173) porte ce jugement sur ce tableau : « Les caractères de ces figures sont si expressifs, le dessein en est d’un si bon goût et rendu avec tant de pureté qu’on ne peut assez regretter de ce que le Dominiquain n’ait pas répandu le même esprit dans tout cet ouvrage ».
126 La Kermesse ou Noce de village, dite encore Fête de village (Musée du Louvre, INV. 1797). Voir A. Brejon de Lavergnée, L’Inventaire Le Brun de 1683…, Paris, 1987, p. 435, no°454 et J. Foucart, op. cit, 2009, p. 239). Tableau à propos duquel l’abbé Gougenot (J. Laran éd., op. cit., 1909, p. 177) écrit : « Un autre tableau du même (Rubens), dans un genre bien opposé, n’attire pas moins les regards des connoisseurs. C’est une Nopce de village. Les convives, échauffés des vapeurs du vin, se livrent à des excès de tendresse dont les femmes ont peine à se défendre. Cet incident jette dans la composition un certain désordre qui n’en relève pas peu le mérite. Rubens, en égaïant ainsy son pinceau, nous fait voir avec quel danger il l’aurait employë à des sujets plus lubriques. Mais en ne considérant ce tableau qu’avec des yeux de connaisseurs, il ne peut passer que pour une esquisse avancée ».
127 Par Nicolas Berchem. « Une Bergere qui file, par Berghem et Une Femme qui sort du bain, du même », d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 347).
128 « Des Chevaux dans une écurie, de Wouwermans, et Une amazone avec plusieurs cavaliers, du même » d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 347).
129 « Biblis et Caune, de l’Albane et Apollon & Daphné, du même », d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 347).
130 Tableau d’Antoine Carrache (v. 1583-1618) provenant de la collection de l’abbé Gavotti et qui avait appartenu à Mazarin. Voir P. Michel, op. cit., 1999, p. 119-120 et S. Loire, op. cit., 1996, p. 162-165.
131 Ceux-ci sont difficiles à identifier car leur présentation faisait l’objet d’un roulement. L’abbé Gougenot (J. Laran éd., op. cit., 1909, p. 184) rappelle en effet que « a l’égard des desseins, on fait passer successivement en revue ceux des plus exellents maîtres. Ils ne sont pas tous également bien choisis. Il paraît que la collection du Roy n’a point de supériorité dans cette partie sur celle de nombre de nos amateurs… ».
132 L’abbé Gougenot (J. Laran éd., op. cit., 1909, p. 184) confirme que l’on a distribué dans différens endroits de la grande gallerie des vases de forme antique de très bon goût ».
133 À cette date il ne peut s’agir de la « Table dite de Richelieu » aujourd’hui dans la Galerie d’Apollon au Musée du Louvre qui n’arriva au Museum qu’en 1800.
134 Faubourg Saint-Honoré. La première pierre de cette église fut posée le 28 mai 1653. Elle fut construite sur les plans de Jacques Lemercier. Demeurée inachevée à la mort de celuici, en 1654, la construction fut interrompue vers 1660 pour des raisons financières. Les travaux reprirent seulement en 1701 et l’édifice fut achevé en 1723. La façade fut édifiée à partir de 1736 sur les plans de Robert de Cotte et l’église fut consacrée le 10 juillet 1740. Pour un historique complet, nous renvoyons à A. Boinet, op. cit., 1962, II, p. 344-381.
135 Etienne-Maurice Falconet se vit confier la direction des travaux de Saint Roch en 1753.
136 Voir A. Boinet, op. cit., 1962, II, p. 364.
137 La coupole de la chapelle de la Vierge est décorée d’une peinture représentant le Triomphe ou l’Assomption de la Vierge, commandée à Jean-Baptiste Marie Pierre en 1748, par le curé Jean-Baptiste Marduel. Elle fut inaugurée le 2 octobre 1756.
138 Ces deux statues en plomb, désignées comme les « colosses » et qui représentaient les deux prophètes, sculptées par Falconet, fondues à la Révolution ont été remplacées par un Saint Jérôme en marbre de Lambert-Sigismond Adam et une sainte Barbe en marbre, travail français du XVIIIe siècle. Voir A. Boinet, op. cit., 1962, II, p. 365.
139 François Tronchin (1704-1798) frère du financier Robert Tronchin. Il fit partie à un moment du Petit Conseil ou pouvoir exécutif de la République de Genève, fonction qui lui valut le titre de Conseiller. Il est surtout connu comme un amateur d’art, collectionneur et un fin connaisseur. Voir H. Tronchin, op. cit., 1895 et cat. exp. De Genève à l’Ermitage. Les collections François Tronchin, cat. expo. Genève, Musée Rath, 1974.
140 Marie-Josèphe de Saxe (Dresde, 1731-Versailles, 1767), fille d’Auguste III, électeur de Saxe et roi de Pologne. Elle avair épousé le Dauphin Louis en 1747.
141 Jean-Baptiste Greuze (1725-1805).
142 Celui qui était chargé de l’éducation de ce jeune homme de grande famille.
143 Il semble qu’il faille plutôt lire Custine, famille qui tire son nom du château de Custine, première pairie du comté de Rochefort, situé près de Charlemont, dans la pays de Liège. D’après G. Chaix d’Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, Evreux, 1914, XIII, p. 25.
144 L.S. Mercier disait à propos de Greuze : « Greuze et moi, nous sommes deux grands peintres ; du moins Greuze me reconnaissait pour tel. Nous nous connaissions depuis longtemps. Il a mis le drame dans la peinture et moi la peinture dans le drame… « (Paris le Jour, Paris la Nuit, éd. M. Delon et D. Baruch, Paris, R. Laffont, 1990, p. 485, note 20).
145 Probablement L’Avare et ses enfants, tableau dont il est question dans la Lettre de M. Raphaël à M. Jérome. Réponse de M. Jérome, rapeur de tabac, à M. Raphaël, peintre de l’Académie de Saint-Luc, 1769.
146 La description de ce tableau correspond trait pour trait au célèbre Fils ingrat. Or celui-ci ne date que de 1777, de même que son pendant Le Fils puni. On peut dès lors se demander si le jeune Costa n’aurait pas vu des ébauches de ces tableaux ou du moins les dessins préparatoires à ces compositions, datés de 1765, aujourd’hui au Musée des Beaux-arts de Lille.
147 La Pieté filiale, exposé au Salon de 1763 qui fut acheté par Catherine II en 1766 (Saint Pétersbourg, musée de l’Ermitage).
148 Jean Baptiste Louis Gresset (Amiens, 1709-id. 1777), poète et littérateur, membre de l’Académie française.
149 Allusion au guide de Jacques Bailly, Catalogue des tableaux du cabinet du Roy exposés au Luxembourg, Paris, 1750.
150 L.S. Mercier (op. cit., 1994, II. Chapitre DCLXXII, p. 489-494), qui écrit bien après le séjour de Joseph-Henry Costa à Paris : « On a donc commencé par analyser l’eau ; et l’on réfléchit aujourd’hui quand on en boit un verre, ce que ne faisaient pas nos ancêtres insouciants… ».
151 D’après Jèze (op. cit. 1765, p. 70) : « Hostels et Chambres garnies. XXe quartier S. Germain des Près »), l’Hôtel de Nevers se trouvait « rue du Bacq ». Il en coûtait alors de 15 à 100 livres par mois pour y résider.
152 La collection du Palais-Royal était alors une véritable école pour les artistes. On trouve des descriptions de la galerie du Palais-Royal, alors l’une des principales attractions de la Capitale, dans tous les guides de l’époque (Brice, Le Rouge, Piganiol de La Force, Dezallier D’Argenville, Thiéry…). Le visiteur avait en outre à sa disposition un guide spécialisé, celui de Dubois de Saint-Gelais, Description des tableaux du Palais-Royal, Paris, Houry, 1725, 2e éd. 1727). Sur la fortune de cette célèbre galerie, voir F. Mardrus, « Le guide, la curiosité et la galerie du Palais Royal », Histoire de l’Art, no°21/22, 1993, p. 17-25.
153 À l’occasion de cette visite, il suit l’ordre proposé par Dezallier d’Argenville.
154 Cette « chambre » fut célébrée par les guides de Paris dès 1719. Mais son aménagement a toutefois été modifié au cours du temps. Pour un état des lieux précoce et détaillé, voir Le Rouge, Les Curiosités de Paris, de Versailles, de Marly, Paris, 1719, p. 149 et Piganiol de La Force, Nouvelle description de la France, Paris, 1722, II, p. 221. Voir F. Mardrus, « À propos du voyage de Sir James Thornhill en France », dans Nicolas Poussin, 1594-1665, actes du colloque Musée du Louvre, 1994, sous la dir. d’A. Mérot, Paris, 1996, p. 811-833.
155 Londres, Dulwich Picture Gallery. Gravé par Loyr, d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 81).
156 The Marquess of Tavistock and the Trustees of the Bedford Estate. Dezallier d’Argenville, op. cit., éd. 1765, p. 81. Gravé par Etienne Baudet.
157 Dezallier d’Argenville, op. cit., 1765, p. 69.
158 C’est à dire intégré à Crozat, Recueil d’estampes d’après les plus beaux tableaux qui sont en France dans le Cabinet du Roy, Paris, t. I, 1729 ; t. II, 1742.
159 La « Galerie à lanterne » d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 82). Ce tableau est gravé dans le Recueil Crozat par Nicolas Tardieu.
160 Dezallier d’Argenville, op. cit, 1765, p. 70.
161 Ibidem, p. 72.
162 Ce tableau est ainsi commenté par Dubois de Saint-Gelais (op. cit., 1727, p. 57) : « Le Mulet. Peint sur toile, haut de deux pieds un pouce & demi, large de deux pieds dix pouces & demi. Fig. d’un demi. pied. On prétend que c’est une enseigne que ce Peintre avait faite pour son Hôte, quoique la perfection de ce Tableau fasse douter qu’il ait servi à cet usage. Il représente un Mulet chargé, suivi d’un petit, &conduits par un Muletier qui parle à un Paisan qu’il paroît arêter (sic). Le fond est un Paisage ». Il s’agit sans doute du tableau qui se trouvait au XIXe siècle dans la collection de la duchesse de Sutherland, à Stafford House, décrit comme « Un cheval et un âne avec leurs conducteurs », signalé comme provenant des collections de Christine de Suède et du duc d’Orléans. D’après P. Rochery, « Le Corrège (Antonio Allegri) », dans Ch. Blanc, Histoire des Peintres de toutes les Écoles. École italienne, École Lombarde, Paris, Renouard, 1883, p. 23.
163 D’après Dezallier d’Argenville (éd 1765, op. cit., p. 85-86), celles-ci représentaient : La Paix entre les Romains & les Sabins ; L’Enlèvement des Sabines ; La Prise de Carthagela-neuve par Scipion ; La Famille de Coriolan à ses genoux ; Scipion récompensant ses soldats, & faisant la revue des prisonniers de guerre faits à Carthage ; La Continence de Scipion ».
164 Considérée par Chantelou comme un original de Raphaël et donnée encore à ce maître par Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 86).
165 Nicolas IV de Larmessin (1684-1755).
166 Il ne faut pas confondre cette version aujourd’hui à Sarasota (Floride), The John and Mable Ringling Museum of Art avec celle conservée au Louvre, provenant des collections de Louis XIV.
167 Pietra paragone. Pierre à grain fin, de couleur foncée.
168 Saint Jean au désert. Dubois de Saint Gelais (op. cit., 1727, p. 431) le décrit ainsi : « Il est nu & assis sur une roche aiant une peau de tigre sur le bras gauche qui revient par derrière couvrir sa cuisse droite. À gauche un roseau forme une Croix qui répand une lumière que montre ce Saint ». Le tableau a été gravé par Nicolas IV de Larmessin.
169 Dezallier d’Argenville, (op. cit, éd. 1765, p. 80) : « Dans la 2e pièce d’enfilade au Grand Salon ».
170 Dezallier d’Argenville, op. cit., 1765, p. 81. Voir A. Mérot, Eustache Le Sueur, Paris, 1987, p. 231, no°79. Alexandre et le médecin Philippe (disparu) et cat. exp. Eustache Le Sueur, Musée de Grenoble, 2000, p. 112-113, no°30. Tableau gravé par Benoît I Audran, en 1711, avec dédicace au duc d’Orléans. Il est conservé aujourd’hui à Londres, The National Gallery.
171 Il s’agit du tableau désigné sous le titre « Le Songe du Caravage, peint par lui-même, & gravé dans le Crozat par H. Simon Thomassin. Ce Peintre vêtu de haillons se regarde dans un miroir : au-dessus est une tête de mort posée sur une feuille de papier qui est sur un livre fermé » (Dezallier d’Argenville, op. cit., éd. 1765, p. 96). Il était placé à l’époque dans la « Troisième pièce ».
172 De Véronèse (Dezallier d’Argenville, op. cit., éd. 1765, p. 99).
173 Ibidem.
174 Boston, Museum of Fine Arts. La gravure est de Paul Pontius.
175 Peinte par Antoine Coypel (1661-1722) à la demande de Philippe d’Orléans, le futur Régent. Le plafond fut réalisé entre 1703 et 1705 et les sept peintures murales entre 1715 et 1717. Voir N. Garnier, Antoine Coypel 1661-1722, Paris, Arthena, 1989, p. 27. La description de Joseph-Henry Costa suit, dans les grandes lignes, celle d’A.-J. Dezallier d’Argenville, op. cit., éd. 1765, p. 101-104.
176 D’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 102-103).
177 « Dont le dessin est du fameux Oppenord », d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 102).
178 En bronze doré.
179 Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 102) écrit quant à lui : « Sa tablette porte deux grouppes d’enfants qui tiennent des girandoles, le tout de bronze doré d’or moulu, & très-bien réparé ».
180 Peut-être de Jacques Sarazin (1592-1660).
181 Louis-Philippe-Joseph, duc de Chartres, plus tard duc d’Orléans.
182 Greuze avair épousé Anne-Gabrielle Babuti (1733-1811).
183 S’agit-il de Philippe Bridard de La Garde (1710-1767) prêtre rattaché à la cour, qui fut le bibliothécaire de Mme de Pompadour ? Marmontel (Mémoires, éd. par J. Renwick, Paris, Champion, 2008, p. 419-420), parle de lui en des termes peu flatteurs : « Ce Lagarde était si mal famé que, dans la société des Menus-Plaisirs où il était souffert, on l’appelait Lagarde-Bicêtre ».
184 Denis Diderot (1713-1783), essayiste, philosophe, dramaturge, romancier, critique d’art et encyclopédiste.
185 Nous ne sommes pas parvenus à éclairer le sens de cette expression.
186 En 1765, Greuze bien qu’agréé par l’Académie le 28 juin 1755, n’avait toujours pas livré son morceau de réception comme l’Académie l’exigeait. Or il ambitionnait d’être reçu comme peintre d’histoire. C’est seulement en août 1769 qu’il satisfit à cette obligation, en livrant son Septime Sévère reprochant à son fils Caracalla d’avoir voulu l’assassiner. La présentation du tableau au Salon de 1767 fut un échec. Sur cette question voir A. Lemoine et M. Szanto, Greuze ou l’affaire du Septime Sévère, Paris, 2005.
187 En fait, Greuze s’était déjà rendu en Italie en 1755 et 1756 en compagnie de l’abbé Gougenot.
188 Au Louvre.
189 Louis-Jean Gaignat (1697-1768), fut receveur général des consignations des requêtes du Palais. Grand collectionneur, il demeurait rue de Richelieu, à l’ancien hôtel de la Ferté. Voir E. Dacier, « Le testament et les scellés d’un collectionneur du XVIIIe siècle. Louis-Jean Gaignat », B.S.H.A. F, 1920-1921, p. 109-133. La description de ce cabinet à l’époque de Joseph-Henry Costa se trouve dans A.-J. Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 113). Cette collection fut dispersée en 1768 (P. Rémy, Catalogue raisonné des Tableaux, groupes et figures de bronze qui composent le Cabinet de feu Monsieur Gaignat, ancien Secrétaire du Roi, & Receveur des Consignations, Paris, 1768).
190 Le collectionneur genevois François Tronchin, ami de sa famille.
191 Il s’agissait d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 114) d’une « Marche d’armée & un Campement, la Fontaine de Vénus, le Conseil des Chasseurs, la Chasse à l’oiseau, Pyrame & Thisbé, & le Grand Marché aux chevaux, qui est un des plus capitaux de ce Maître pour la finesse et le beau choix. Il y en a une partie de gravés dans son œuvre par Moyreau ».
192 Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 115) signale « Cinq tableaux de Teniers, dont un est, dans son genre, de la plus grande beauté, & un autre qui représente les Œuvres de miséricorde traitées d’une manière toute différente du tableau du Roi ».
193 Sans doute Jan van Huysum (1682-1749).
194 Gabriel Metsu (1629-1667). Ces deux tableaux sont décrits par Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 114) : un Tableau de Metzu, où l’on voit une femme sortant de sa toilette, qui se lave les mains dans une cuvette que lui présente sa femme de Chambre. Un Cavalier vient lui rendre visite, & on juge à l’air de la Suivante qu’il est assez bien avec sa maîtresse » et « Une Marchande de morue, du même ».
195 Gerrit ou Gérard Dou (1613-1675). « Cinq morceaux de Gérard Dou, parmi lesquels on distingue le Hachis d’oignon, gravé par Surugue, & trois figures entières & nues ; tableaux uniques en leur genre » (d’après Dezallier d’Argenville, op. cit., 1765, p. 116).
196 Dezallier d’Argenville (op. cit., 1765, p. 114) cite ce tableau comme « Un morceau capital de Terburg, dont le sujet est un jeune homme qui offre un verre de limonade à une jeune fille aussi jolie qu’innocente. Derrière elle paraît une vieille femme, dont la figure annonce la fonction & le caractère ». Ce tableau avait pour pendant un « Tableau de Metzu, où l’on voit une femme sortant de sa toilette… ».
197 No 260 du catalogue de la vente Gaignat de 1768 : « Un Enfant qui en regarde deux autres jouer aux osselets sur la tablette d’une arcade, ou à gauche sous le coude d’une petite fille il y a un beau tapis de Turquie… ». Il s’agissait en fait d’un tableau de Peter van der Werff.
198 Le tableau est décrit par Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p 116) comme : « La belle Joconde, fameux ouvrage de Léonard de Vinci, qui a appartenu à François I. Le Roi en a une traitée différemment ». Il s’agit du no°1 du catalogue de la vente Gaignat de 1768.
199 No 2 du Catalogue de la vente Gaignat de 1768 : « Le Pape Adrien VI en robe garnie de fourrure… ».
200 Sans doute les bronzes décrits ainsi par Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 117) : « Plusieurs bronzes, entr’autres des grouppes des quatre Saisons très-bien réparés ; on les croit de des Jardins ». No°62 du Catalogue de la vente Gaignat de 1768. Ces bronzes y sont, de fait, attribués à Martin Desjardins (1640-1694). Il est possible d’y reconnaître Les Quatre Saisons, bronzes français de l’époque de Louis XIV de la Wallace Collection. Voir J.G. Mann, Wallace Collection catalogues. Sculpture, Londres, 1931, p. 66-67, S 172-S 175. Ou bien encore les Quatre Saisons, bronzes attribués à Girardon jadis dans la collection d’Hubert de Givenchy, achetés dans le commerce parisien (Maurice Segoura). Information fournie par A. Moatti que je remercie.
201 Selon les volontés testamentaires de Louis-Jean Gaignat, sa riche bibliothèque fut dispersée en vente publique par les soins de Guillaume-François Debure, dit Debure le jeune, bibliographe et libraire (1731-1782).
202 Ange-Laurent de La Live de Jully (1725-1779) avocat du roi au Châtelet, puis Introducteur des Ambassadeurs. Il se démit de sa charge en 1773, sans doute pour des raisons de santé. Sur ce personnage et sa collection voir Colin B. Bailey, Patriotic Taste. Collecting Modern Art in Pre-Revolutionary Paris, New Haven-Londres, Yale University Press, 2002, p. 33-69. En 1762, à la suite de son second mariage avec Marie-Elisabeh-Josèphe de Nettine, il acheta un hôtel près de la rue de Richelieu « au cul-de-sac de Ménars ».
203 La Live de Jully réalisa lui-même un catalogue de son cabinet, en 1770. Voir Colin B. Bailey éd., Ange-Laurent de La Live de Jully. A facsimile reprint of the catalogue Historique (1764) and the Catalogue raisonné des Tableaux (March 5,1770), with an introductory essay and a concordance to the French paintings by C.B. Bailey, New York, Acanthus Books, 1988.
204 C.B. Bailey, éd., op. cit., 1988, p. 61 :« Un tableau de Greuse, sur toile, de deux pieds trois pouces & demi de haut sur un pied dix pouces & demi de large, représentant une jeune fille qui dévide des pelotons, & qui sourit à un chat qui joue avec le fil de ces pelotons. Ce tableau est d’une grande franchise de couleur, & d’une naïveté dans l’expression de la plus grande vérité ».Le tableau a été gravé par Flipart.
205 J.-L. Bordeaux, François Le Moyne, 1688-1737 and his generation, Paris, 1985, p. 111, no°71. Huile sur toile, 102x137cm, Lisbonne, Collection privée.
206 Nantes, musée des Beaux-Arts. Voir T. Gaehtgens et J. Lugand, Joseph Marie Vien (1716-1809), Paris, Arthena, 1988, p. 130, cat. no°8.
207 Sans doute le tableau décrit ainsi : « Un Tableau d’Oudry, sur bois, de quinze pouces & demi de haut sur dix-neuf pouces de large, représentant un repos de chiens de chasse. Ce morceau précieux pour l’exécution & d’une très-belle couleur, est d’un fini qui peut soutenir la comparaison des Flamands & des Hollandois qui ont travaillé dans ce genre » (C.B. Bailey éd., op. cit., 1988, p. 23).
208 Adam Frans Van der Meulen (1632-1690).
209 Catalogue de la vente La Live de Jully, Paris, 5 mars (remise au 5-14 mai) 1770, no°92. Voir A. Ananoff, François Boucher, Lausanne-Paris, 1976, I, p. 174-175, no°38 (à cette date, il est signalé dans la collection Matthieu Goudchaux à Paris).
210 Le Lavement des pieds, auj. Chicago, Arte Institute, Worcester Collection. Voir Th. Lefrançois, Nicolas Bertin 1668-1736, Paris, Arthena, 1981, p. 113-114, cat. no°26.
211 Ce nom est répandu à Chambéry. À cette date il peut être question soit de Christophe Revel qui sera l’un des actionnaires Savoyards dans la compagnie minière de Bonvillard réorganisée en 1784 (J. Nicolas, op. cit., 1978, II, p. 815), soit du « Sr Revel » propriétaire rentier à Chambéry qualifié de « modèle du bon Agriculteur » en 1774 (J. Nicolas, op. cit., 1978, II, p. 866 (et note 145). À moins qu’il ne s’agisse de Jacques Revel, secrétaire à l’Intendance générale à Chambéry (J. Nicolas, op. cit., 1978, II, p. 598, note 32).
212 Il s’agissait en fait de coquilliers, meubles spécialement conçus pour la présentation de ce type d’objets de collection. L’un de ces meubles, portant l’estampille de l’ébéniste Joseph Baumhauer (mort en 1772) a figuré dans une vente à Londres (Christie’s, 7 décembre 1994, Works of art from collections of the Cholmondeley family and The late Philip Sassoon, Bt, from Houghton, no°80). Il est conservé dans une collection privée. Sur ce mobilier, voir S. Eriksen, « Lalive de Jully’s Furniture « à la grecque », The Burlington Magazine, CIII, 1961, p. 340-347 et H. Roberts, « A postscript on Lalive de Jully’s furniture ‘à la grecque’ », The BurlingtonMagazine, no°1034, CXXXI, may 1989, p. 350-353 et M.-L de Rochebrune, « Ange-Laurent de La Live de Jully (1725-1779) », dans El gusto « a la griega ». Nacimiento del neoclasicismo francès, cat. exp. Madrid-Lisbonne, octobre-mai 2008, p. 112-115.
213 La Live de Jully amateur à l’avant-garde, participa par ses choix artistiques à l’introduction en France du goût à la grecque. Vers 1756 il commanda à Louis-Joseph Le Lorrain le dessin d’un mobilier à la grecque, le premier du genre, dont les pièces ont malheureusement été dispersées. Son bureau-cartonnier est conservé aujourd’hui au château de Chantilly.
214 La Live de Jully avait rassemblé un véritable panorama de la sculpture française, avec des œuvres de Lemoyne, Michel Ange Slodtz, Pierre Legros, Francesco Ladatte, Pierre Le Pautre, Michel Anguier, Guillaume Coustou le jeune, Nicolas Coustou, Challes, Saly, Puget, Bouchardon, Le Lorrain, Sarrazin, Berruer, Girardon, Tassaert, Coysevox, Caffieri, Vassé, Pajou.
215 De Martin Van Den Bogaert, dit Desjardins (Breda, 1637-Paris, 1694).
216 D’après Dezallier d’Argenville (Voyage pittoresque de Paris…, éd. 1778, p. 146) : « Aux quatre coins de ce corps avancés sont autant de figures en bronze d’Esclaves, qui désignent les Nations dont la France a triomphé, & qui ont douze pieds de proportion. Ces magnifiques ouvrages sont dûs à des Jardins qui en a donné tous les dessins, &conduit la fonte, avec un succès qui surprit tout le monde, personne en France n’ayant avant lui entrepris un tel ouvrage ».
217 L’actuelle place Vendôme.
218 Statue équestre de Louis XIV en bronze, réalisée par François Girardon entre 1685 et 1694. La statue fut détruite, à l’exception du pied droit (Paris, musée Carnavalet) le 12 août 1792.
219 D’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1778, p. 135) : « Les cartels et ornemens de bronze qui embellissent le piédestal, sont dûs au génie de Coustou le jeune… ».
220 Jean de Jullienne (1686-1766) entrepreneur des Gobelins. Sur ce personnage et sa collection voir I. Tillerot, Jean de Jullienne et les collectionneurs de son temps. Un regard singulier sur le tableau, Paris, Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme, 2010. Voir également P. Michel, Peinture et Plaisir. Les goûts picturaux des collectionneurs parisiens au XVIIIe siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2010, p. 398-402.
221 Vaisemblablement le lot no°867 (p. 215) du catalogue de la vente Jullienne de 1767 : « Charles Parrocel, Une Bataille de Turcs ou Sarasins, dessinée aux trois crayons, sur papier gris, monté sous une glace, de 2 pieds de haut, sur 6 pieds 10 pouces de large ».
222 Lot no°266 du catalogue de la vente Jullienne de 1767 : « Un Bacha faisant peindre sa Maitresse ». On aura reconnu Le Grand Seigneur qui fait peindre sa maîtresse, peint en 1737 (Richmond, Virginia Museum of Fine Arts).
223 Lot 170 du catalogue de la vente Jullienne de 1767, présenté comme « un des plus distingués de ce Cabinet ».
224 Vraisemblablement le lot no°177 (p. 72-73) de la vente Jullienne de 1767 décrit comme : « Une Femme assise sur un mulet ; autre femme qui file à la quenouille ; un homme appuyé sur une des vaches qu’il garde, avec des mouttons & autres animaux, dans un beau & riche paysage ». Tableau à propos duquel Pierre Rémy, l’expert de la vente, ajoute ce commentaire : « Ce Tableau mérite les plus grands éloges, la vigueur du coloris & la beauté de la touche sont portés à un degré éminent… ». Il est précisé qu’il fut gravé par Aveline.
225 Jan van Huysum (1682-1749).
226 Peut-être le lot 197, par Abraham Mignon (1640-1679).
227 Le lot 1231 de la vente de Jean de Jullienne en 1767.
228 Le lot 1240 de la vente Jullienne de 1767, d’après François Girardon.
229 Nous ne trouvons dans le catalogue de la vente Jullienne de 1767 (p. 284) qu’un lot pouvant correspondre à celui décrit par Joseph-Henry Costa, malheureusement sans nom d’auteur indiqué, soit plusieurs groupes sous le no°1313 : « Un Lion au milieu de trois chiens, dont il en déchire un : ce grouppe a 5 pouces 6 lignes de haut, sur 10 pouces de longueur… Deux Chiens combattants contre un Taureau, & pour pendans deux chiens avec un Ours… Deux autres grouppes ; l’un composé de deux chiens, dont un éventré par un Sanglier, l’autre d’un Loup qui se bat contre deux chiens ».
230 Vraisemblablement le lot no°1259 (p. 272) du catalogue de la vente Jullienne de 1767 : « Un buste de porphire que l’on croit de Cicéron ; la draperie & le piédouche en bronze doré d’or moulu ; hauteur total 18 pouces… ».
231 Objets décrits sous le titre : « Pièces qui composent les trophées de la Gallerie » dans le catalogue de la vente Jullienne de 1767, sous les no°1337 à 1356 (p. 187-190).
232 Correspond sans doute au lot no°1627 (p. 66) du catalogue de la vente Jullienne de 1767 : « Deux lanternes chinoises à six pans, de deux pieds & demi de haut, les cages de bois violet, les six principaux piliers de chacun, sont de laque fond brun & or, l’intérieur des six panneaux est d’ivoire à mosaîque à jour, dans le milieu desquels sont des cartouches pleins formant tableaux à branchages & autres sujets de relief artistement travaillés, chaque pan est extérieurement orné de plusieurs attributs Chinois aussi en ivoire, entrelacés avec des cordons de soie avec des franges : ces lanternes font un effet très singulier, lorsqu’elles sont éclairées ».
233 No 1256 (p. 290-291) du catalogue de la vente Jullienne de 1767. Ce lot est accompagné d’une longue description précisant l’identification (mythique) et la provenance de ce bouclier. Il y est dit notamment : « Ce Bouclier est le même & unique qui fut donné à Scipion, surnommé l’Afriquain, fils de Paul Émile, neveu adoptif du grand Scipion. Il fut fait à Rome, sous les ordres de Marius, sénateur Romain, aux dépens de la République, lorsqu’on lui décerna le triomphe, en mémoire de ce qu’il avait vaincu Annibal, pris la puissante ville de Carthage, & réduit les Carthaginois sous le joug des Romains. Ayant été fait Gouverneur de l’archipel, Scipion fixa sa demeure à Smyrne, comme la Capitale. Un Juif fouillant dans les démolitions de son ancien Palais, en 1154, trouva, dans une espèce de coffre de fer, ce bouclier, avec quelques autres armures, ayant été conservé dans la beauté où on le voit encore, avec la date de son ancienneté, qui est 302 avant la venue de N.S.J.C... Le Consul de France qui était alors à Smyrne, homme très curieux, l’acheta dudit Juif, mais étant venu à mourir, il fut vendu à un Particulier, qui passa en France. Un morceau aussi parfait mérite l’attention des Curieux & gens amateurs, sur tout étant d’une matière aussi ingrate que la tôle ». Voir sur cet objet F. Baratte, « Le Bouclier de Scipion », dans Jacob Spon, un humaniste lyonnais du XVIIe siècle, dir. R. Etienne et J.- C. Mossiere, Lyon, 1993 (Publications de la Bibliothèque Salomon-Reinach, Université Lumière Lyon 2, VI), p. 295-301.
234 Lots 295 (« Une petite fille lisant la Croix de Jésus ») et 296 (« Un jeune écolier qui dessine ») de la vente Jullienne de 1767.
235 De Natoire, Deshays, Lagrenée, Drouais, Demachy, Julien, Vernet, Noël Hallé, Pierre, Boucher, Carle Van Loo.
236 La dispersion du Cabinet de Jean de Jullienne eut lieu de fait à partir du 30 mars 1767. Le catalogue en fut rédigé par l’expert P. Rémy, Catalogue raisonné des tableaux, desseins & estampes & autres effets curieux après le décès de M. de Jullienne, Paris, 1767.
237 Il s’agit peut-être de Henin qui fut « Maître des Comptes & Maître d’Hôtel du Roi », possesseur d’un riche cabinet d’histoire naturelle décrit par Dezallier d’Argenville (La Conchyliologie ou Histoire naturelle des coquilles…, 3e éd., Paris, De Bure fils aîné, 1780, p. 215).
238 Marie-Thérèse Reboul (1735-1806), épouse de Joseph-Marie Vien. Elle fut reçue à l’Académie sur un tableau en miniature à l’aquarelle et à la gouache, représentant un Coq qui met sa patte sur l’œuf que vient de pondre une poule. D’après T. Gaehtgens et J. Lugand, 1988, p. 27.
239 Jan van Huysum. Les tableaux de ce maître d’Amsterdam constituaient à cette époque une référence en matière de finesse et ses œuvres étaient alors très recherchées par les collectionneurs.
240 Le peintre graveur et illustrateur Hubert-François Bourguignon, dit Gravelot (Paris, 1699-id. 1773).
241 Étoffe de laine ou de drap croisé dont le poil est tiré en dehors, et frisé de manière à former comme de petits grains (d’après le Dictionnaire de l’Académie française, 7e éd. Paris, 1878, II, p. 575).
242 Lire « lit dans le goût grec ». On voit par ce témoignage combien la diffusion des nouvelles modes en matière d’ameublement fut rapide.
243 Le cordon bleu était l’insigne des chevaliers de l’ordre du Saint-Esprit.
244 Antoine-Léonard Thomas fut élu à l’Académie le 6 novembre 1766 au fauteuil de Jacques Hardion, et reçu le 22 janvier 1767. Les Mémoires secrets de Bachaumont (éd. sous la dir. de C. Cave et S. Cornand, Paris, 2009, II, p. 695) rendent compte de l’événement en ces termes : « M. Thomas a prononcé aujourd’hui dans une assemblée publique de l’Académie française son discours de réception, qui a été fort applaudi. Il y a ménagé un épisode où il fait entrer le portrait de l’homme de lettres ; et il paraît le regarder comme plus utile aux états que l’homme d’état, le législateur même. Cette assertion paradoxale ne pouvait manquer de recevoir un accueil distingué dans une pareille cérémonie… ». Il est également longuement question de cette réception à l’Académie dans La Correspondance littéraire, philosophique et critique de Grimm, Diderot, Raynal, Meister, etc..., éd. M. Tourneux, Paris, 1879, t. VII, p. 213-217.
245 Philipps Wouwerman (1619-1668).
246 Dessiner d’après les feuilles d’arbres, le feuillage.
247 Voir ici note 183.
248 D’après le Littré, le mot vesse désigne le : « Vent qui sort du corps sans bruit ». Il serait donc à prendre ici dans le sens de celui dont les promesses sont du vent.
249 Marie Leszczynska, fille du roi de Pologne Stanislas Leszczynski, reine de France de 1725 à 1768.
250 Les filles de Louis XV, Mesdames Adelaïde, Victoire, Sophie et Louise, la future carmélite. Horace Walpole a laissé d’elles ce portrait cruel : « Les quatre Mesdames, vieilles filles, dodues et massives, qui ressemblent en laid à leur père… » (Lettres d’Horace Walpole écrites à ses amis pendant ses voyages en France (1739-1775), Paris, 1872, p. 43, lettre XII. A John Chute, Esq., Paris, 3 octobre 1765).
251 De Charles Le Brun (1619-1690).
252 Paris, musée du Louvre (INV. 282). Voir S. Loire, Peintures italiennes du XVIIe siècle. Musée du Louvre, Florence, Gênes, Lombardie, Naples, Rome et Venise, Paris, 2006, p. 149-151. Il se trouvait lors de la visite de Joseph-Henry Costa dans les grands appartements du roi à Versailles.
253 Nicolas de Larmessin (1684-1755).
254 Versailles, musée national du château
255 Cincinnatus. Antique des collections de Louis XIV, aujourd’hui au musée du Louvre.
256 Comme bon nombre des peintres de l’Académie royale, Joseph-Marie Vien bénéficiait d’un logement au Louvre. Il obtint en juin 1752 l’ancien atelier de Restout dans le pavillon de l’Infante qu’il fit transformer en un confortable appartement au début de l’année 1753.
257 Il s’agit bien évidemment de son Saint Denis prêchant la foi en France (Paris, Église Saint-Roch), tableau daté de 1767, exposé au Salon cette année là.
258 Un moulage d’après le célèbre marbre antique du Laocoon.
259 Recherches sur les beautés de la peinture et sur les mérites des plus célèbres peintres anciens et modernes, par M. Daniel Webb, ouvrage traduit de l’anglais, Paris, Briasson, 1765. Cet ouvrage est de fait truffé de citations grecques et latines en notes.
260 Ce passage se trouve à la page 15, note (a) de l’ouvrage de D. Webb. Débatant de la « grâce théâtrale » il écrit précisément : « (…) Saint Michel foule aux pieds son ennemi, avec la précision d’un Maître à danser… ».
261 Il s’agissait de la 1re compagnie des Mousquetaires, dénommés ainsi du fait de la couleur de leurs chevaux ». Cette compagnie fut installée en 1671 dans les anciens bâtiments de la Halle Barbier située dans le quadrilatère formé par les rues du Bac, de Verneuil, de Beaune et de Bourbon (l’actuelle rue de Lille), qui fut transformée en caserne. Voir Maurice Dumolin, « L’Hôtel des Mousquetaires gris », Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie des VIIe et XVe arrondissements, no°28, juin 1925, p. 10-19 et Isabelle Dérens, « La Halle Barbier, puis hôtel des mousquetaires gris », dans La rue du Bac…, cat. exp., Délégation artistique à la Ville de Paris, 1990, p. 28-35.
262 Augustin Blondel de Gagny (1695-1776), Trésorier général de la Caisse desAmortissements. Sa collection, intallée dans un hôtel de la place « Louis-le-Grand », l’actuelle place Vendôme, était considérée comme l’une des plus riches de la Capitale. Composée de 416 tableaux et de nombreuses sculptures, elle fut dispersée en vente publique en 1776. Elle est décrite dans tous les guides de Paris de la seconde moitié du XVIIIe siècle et notamment par Hébert, op. cit. 1766, I, p. 36-81.
263 Jan van Huysum (Amsterdam 1682-1749).
264 Joseph-Henry Costa avait sans doute visité cette collection avec son père à Genève. Sur les collections du peintre genevois Jean-Etienne Liotard, voir M. Roethlisberger et R. Loche, Liotard. Catalogue, sources et correspondance, Doornspijk, 2008, I, p. 120-164. Les tableaux auxquels il est fait allusion ici sont décrits par Liotard lui-même comme : « Deux pendants, l’un groupe de fleurs l’autre une grande masse de fleurs sortant d’un Vaze, ils sont de Van Huysum le plus célèbre Peintre qui ait été dans ce genre, chaque tableau a trente pouces de haut et 24 de large je n’en ay point veu de plus beaux que ceux là ny aussi bien conservez ils ont un éclat que je n’ay veu a aucun autre » (M. Roethlisberger et R. Loche, op. cit. 2008, I, p. 139).
265 Terme qui sert à designer au XVIIIe siècle les cadres des tableaux.
266 À cette époque le Louis valait 24 livres. Dix louis faisaient donc 240 livres, soit à peu près le salaire annuel d’un ouvrier (d’après Restif de La Bretonne, La Malédiction paternelle, éd. P. Testud, Paris, Champion, 2006, p. 178).
267 Il s’agissait de l’une des collections les plus riches de Paris, en ce domaine au XVIIIe siècle. Leur description occupe les p. 136 à 190 dans le Catalogue de la vente Blondel de Gagny, Paris, 1776.
268 En fait, la pierre de lard : « Silicate naturel hydraté de magnésium, proche du talc et de l’écume de mer. Pierre compacte mais tendre, également appelée pierre de savon, ou saponite. Elle est facile à travailler et susceptible d’acquérir un beau poli. Sa couleur varie du gris clair, parfois verdâtre ou bleuté, jusqu’à des teintes plus sombres » (d’après J. Girard, Dictionnaire des termes d’art et d’archéologie, Paris, 2007, p. 680). Dans cette collection dispersée en 1776, on trouvait plusieurs meubles en laque enrichis de panneaux de pierre de lard, soit trois armoires et une bibliothèque. Voir T. Wolvesperges, Le meuble français en laque au XVIIIIe siècle, Bruxelles, 2000, p. 366.
269 La rubrique des vases de différentes matières était particulièrement riche chez Blondel de Gagny. Sa description occupe les p. 119 à 127 du catalogue de sa vente en 1776.
270 Lot 1061 de la vente de 1776 : « Une belle tapisserie de Beauvais représentant des amusements champêtres, d’après les desseins de François Boucher ». Il s’agit sans doute de la Noble pastorale, dernière suite de Boucher pour la Manufacture de Beauvais, mise pour la première fois sur le métier en 1755.
271 Lot 1062 de la vente de 1776 : « Une autre tapisserie de Beauvais représentant des sujets de la Fable, de la composition de Jean-Baptiste Oudry ».
272 Une rubrique du catalogue de la vente Blondel de Gagny de 1776 est intitulée : « Ouvrages du célèbre Boule, depuis le no°954 jusque &compris 973 ». Les meubles en marqueterie métallique du grand ébéniste du règne de Louis XIV furent très recherchés sous le règne de Louis XVI.
273 « De la famille des seigneurs d’Arvillars, qui tiraient leur origine de Humbert, bâtard de Savoie… » d’après De la Chesnaie-Desbois et Badier, Dictionnaire de la noblesse…, 3éd., 1864, I, col 862. En 1718 un abbé d’Arvillars était vicaire capitulaire de Tarentaise (Savoie), personnage reconnu pour sa piété et son érudition (d’après Frédéric Meyer, La Maison de l’évêque. Familles et curies épiscopales entre Alpes et Rhône (Savoie-Bugey-Lyonnais-Dauphiné-Comtat Venaissin) de la fin du XVIe à la fin du XVIIIe siècle, Paris, H. Champion, 2008, p. 314 et 413). S’agissait-il du même personnage ? Il est question également de « l’Abbé d’Arvillars », dans une lettre de Madame du Deffand à Horace Walpole, du 27 janvier 1768 (Mrs Paget Toynbee éd., Lettres de la marquise du Deffand à Horace Walpole (1766-1780), Londres, 1912, p. 382, lettre 121), où elle relate un dîner chez l’ambassadeur d’Angleterre auquel elle a participé. Étaient presents : « Mme de Lauzun, les Duchesses et Comtesse de Boufflers, MM. d’Entragues, de Laval, de Pont-de-Veyle, de Mercy, de Souza, de Creutz, l’Abbé d’Arvillars ; on était quinze ».
274 D. Vicente de Souza Coutinho. Il se présenta à la cour de Louis XV comme « ministre plénipotentiaire » et resta longtemps à Paris où il est mourut en 1792. Il épousa une française, Mlle de Canillac. Je remercie Nuno Vassalo da Silva de m’avoir fourni cette information.
275 Il pourrait s’agir plutôt d’un membre de la famille de Cambis. Dans cette hypothèse il pourrait être question ici de Jacques-François, vicomte de Cambis, marié en 1755 à Gabrielle-Charlotte-Françoise d’Alsace-Hénin-Liétard. Il est question de ce personnage dans les Lettres de la marquise du Deffand à Horace Walpole (1766-1780), éd. par Mrs Paget Toynbee, Londres, 1912, I, p. 283 et note 2, lettre 88, du 19 juin 1767.
276 Hurtaut et Magny (Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs, Paris, 1779, III, p. 44-46) décrivent ainsi cette foire : « Ce lieu qui a été renouvellé depuis l’incendie arrivé en 1763, est un quaré assez régulier ; il est rempli d’allées qui rendent les unes aux autres. Ces allées sont toutes garnies de boutiques occupées par des Marchands & des cafés. Les Spectacles, les Jeux, les Danseurs de corde, le Waux hall d’hiver, sont dans les rues voisines, & attirent beaucoup de monde. Le tout offre un coup-d’oeil fort gracieux. On y vend toutes sortes de choses, excepté des Livres & des armes. Comme cette Foire est franche, il est permis non seulement aux Marchands de dehors, d’y venir vendre leurs marchandises, mais encore à ceux qui ne sont pas Maîtres, sans crainte d’être inquiétés par les Jurés de la Ville. Les boutiques y sont remplies de riches marchandises & de curiosités, qui attirent une multitude de peuple, principalement le soir… ». D’après Jèze, op. cit., 1765, p. 320) cette foire « s’ouvre le 2 février, et ne se ferme que la veille des Rameaux. Les Marchands Forains ont le droit d’y vendre toutes sortes de marchandises, non prohibées… ».
277 On trouve une idée tout aussi négative des spectacles de cette foire dans le Tableau de Paris de L.S. Mercier dans (Paris le jour. Paris la nuit, éd. par M. Delon, Paris, Laffont, 1990, p. 117, t. III, no°215) qui écrit notamment : « La charlatanerie grossière est là sur son trône… ».
278 Jean-Louis Vulliet de La Saunière, marquis d’Yenne (1704-1793), conseiller de ville à Chambéry, de 1758 à 1771 et syndic en 1760, il fut également gentilhomme de la princesse Marianne de Savoie. Il recevait fastueusement dans son hôtel chambérien (d’après A. Palluel-Guillard, L’Administration communale de Chambéry au XVIIIe siècle, Chambéry, 1963, p. 40-41) Il est question du salon du marquis d’Yenne à Chambéry, à propos de Joseph de Maistre, dans F. Descostes, op. cit., 1893, II, p. 183.
279 François-Michel Harenc de Presle (1710-1802), banquier et célèbre collectionneur. Marmontel évoque ce personnage dans ses Mémoires (éd. par J. Renwick, Paris, Champion, 2008, p. 215) : « Mme Harenc avait un fils unique, aussi laid qu’elle et aussi aimable. C’est ce M. de Presle qui, je crois, vit encore, et qui s’est longtemps distingué par son goût et par ses lumières parmi les amateurs des arts ».
280 Médecin dont la célébrité fut grande au XVIIIe siècle, Théodore Tronchin (Genève 1709-Paris 1781) était le cousin du collectionneur François Tronchin. Il fut l’un des premiers à pratiquer l’art de la « vaccine » contre la vérole. Il était le médecin des enfants du duc d’Orléans et de Voltaire et il fut consulté lors de la maladie de la Dauphine.
281 Sur les derniers moments de la Dauphine voir le récit de E. de Croÿ, Journal de Cour, éd. par L Sortais, t. III (1763-1767), Paris, Paleo, 2004, p. 236-238.
282 Celle-ci, membre d’une vieille famille savoyarde amie des Costa, était atteinte d’une maladie incurable des yeux.
283 Au XVIIIe siècle, l’expression être en chenille signifiait, pour les hommes, « être en costume négligé, toilette du matin ». D’après M. Leloir, Dictionnaire du costume, Paris, Gründ, 1951, p. 97-98.
284 Le comte de la Mormora, qui résidait en 1766 « rue du Petit Bourbon, au coin de la rue Garencière » d’après l’Almanach Royal, Paris, 1766, p. 134.
285 Moulages en plâtre.
286 À l’époque de la visite du jeune Costa, l’Académie royale de Peinture et de Sculpture occupait trois salles et la Galerie d’Apollon, situées au 1er étage des appartements du vieux Louvre. Elle voisinait avec l’Académie d’architecture et l’Académie des Belles-Lettres. Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 53-54) donne une description précise de ces lieux signalant notamment que l’Académie « contient un grand nombre de Tableaux, Statues, Bas-reliefs, & Gravures des habiles Maîtres qui la composent. Des deux premières pièces, l’une renferme quelques tableaux de réception, & plusieurs moules d’après les figures antiques ; l’autre, qui est celle du modèle, est tapissée des desseins que les Professeurs en font chaque mois, ainsi que des bas-reliefs en terre cuite faits par les Sculpteurs. Ce sont de beaux modèles dont la vue ne peut qu’exciter l’émulation des jeunes Elèves… ».
287 Dezallier d’Argenville (éd. 1765, p 54) signale quant à lui dans cette salle « les Tableaux de réception des anciens Académiciens, & les Portraits de Louis XIV, de Louis XV, & des Protecteurs de l’Académie. Au bas de ces Tableaux sont rangés les Ouvrages en marbre, sur lesquels les Sculpteurs ont été reçus ».
288 Il s’agit peut-être de La Mort d’Hippolyte de Jean-Baptiste Lemoyne, 1715, Paris, Musée du Louvre, ou bien de La Chute d’Icare de Paul Ambroise Slodtz, 1743, également au Louvre.
289 Sans doute le marbre de Nicolas-Sébastien Adam, dit Adam le Jeune (1705-1778), dont le modèle fut exposé au Salon de 1738, qui n’entra à l’Académie qu’en juin 1762 et qui fut exposé au Salon de 1763 (Paris, Musée du Louvre). D’après A. Fontaine, L’Art dans l’ancienne France. Les collections de l’Académie royale de peinture et de sculpture, Paris, 1910, p. 160, no°175.
290 Sans doute Le Christ portant sa croix de Bouchardon, entré à l’Académie le 27 février 1745, d’après A. Fontaine, op. cit., 1910, p. 162, no°195 (Musée du Louvre).
291 Avec son Esther et Assuérus, 1675, Musée de Bourg-en-Bresse.
292 Apollon faisant écorcher Marsyas, 1735, Paris, École Nationale Supérieure des Beaux-arts.
293 Joseph Henry Costa commet une erreur d’identification du modèle. Il s’agit en fait du « Portrait de Michel Vanloo, peignant son père J.B. Vanloo ». Il fut offert par Michel Vanloo à l’Académie le 9 avril 1763. D’après A. Fontaine, op. cit, 1910, p. 177, no°373.
294 Tableau daté de 1754, Paris, École Nationale Supérieure des Beaux-arts.
295 Jan van Huysum (1682-1749).
296 En 1660, Le Brun avait peint à la demande de Louis XIV Les Reines de Perse aux pieds d’Alexandre (Versailles, musée national du château), tableau qui avait rencontré un grand succès et qui incita le peintre, selon son historien Nivelon, à peindre d’autres tableaux « de pareille forme et grandeur... choisis pour représenter le caractère de l’esprit d’Alexandre ». Ce furent L’Entrée d’Alexandre à Babylone, le Passage du Granique, la Bataille d’Arbelles et Alexandre et Porus, tableaux conservés aujourd’hui au musée du Louvre.
297 Il s’agit de l’opéra dont les paroles sont de Quinault et la musique par Mondonville. Il en est question dans les Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la République des Lettres en France depuis 1762 jusqu’à nos jours (réed. sous la dir. de C. Cave et S. Cornand, Paris, Champion, 2009, t. 2, p. 691) à la date du 10 janvier 1767 : « L’Académie royale de musique se dispose à reproduire sur son théâtre le poème de Thésée de Quinault, remis en musique par Mondonville, le même qui fut joué il y a deux ans à Fontainebleau. Le public est bien impatient de juger de la témérité du jeune musicien, la musique de Lully ayant été en possession de lui plaire jusqu’à présent. Paris n’a pu faire comparaison des deux auteurs, cet opéra n’ayant été représenté qu’une fois à la Cour, suivant l’usage ».
298 Le compte rendu de la première représentation publique paru dans les Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la République des Lettres en France depuis 1762 jusqu’à nos jours (réed. sous la dir. de C. Cave et S. Cornand, Paris, Champion, 2009, t. 2, p. 691, 14 janvier 1767) est plus mitigé : « On a donné hier sur le théâtre de l’opéra Thésée, rajeuni par M. de Mondonville. Le public a paru regretter Lully, et les belles scènes de cet ancien n’ont point été effacées par la musique nouvelle. On doit cependant rendre au sieur de Mondonville la justice d’avoir fait des morceaux qui ont paru de toute beauté, et qui, ajoutés aux autres de Lully, rendront cet opéra admirable ».
299 Intervention d’affinage sur l’apprêt d’une sculpture avant la phase de dorure (d’après J. Girard, Dictionnaire des termes d’art et d’archéologie, Paris, 2007, p. 631).
300 Le narrateur fait sans doute allusion à un droit d’entrer pour copier d’après l’antique.
301 A. de La Chesnaye-Desbois et J. Badier (Dictionnaire de la noblesse, 3e éd., Paris, 1866, t. X, col. 560) mentionnent un Louis de Hennin, marquis de Querenaing, sans préciser de date. Nous ignorons s’il peut être identifié avec le personnage dont il est question ici. À moins qu’il ne s’agisse d’un membre de la famille homonyme des Hennin ou Hénin, originaire de Bourgogne (A. de La Chesnaye-Desbois et J. Badier, op. cit., X, col. 560) ou bien encore de François d’Alsace-Hénnin-Liétard, marquis d’Alsace (ibidem). Ou bien encore du prince Charles-Alexandre-Marc-Marcellin d’Alsace-Hénin-Liétard, colonel (d’après Rex A. Barrell, Georg Augustus Selwyn (1719-1791) and France. Unpublished correspondance, Lampeter, 1990, p. 99). Ce dernier nom nous paraît cependant être le plus vraisemblable. Il est également question d’un « M. d’Hénin », qui est sans doute le même personnage que le précédent, dans la correspondance de Mme du Deffand avec Horace Walpole (Lettres de Mme du Deffand à Horace Walpole (1766-1780), éd. Mrs Paget Toynbee, Londres, 1912, I, p. 199, lettre du 23 janvier 1767) à propos d’un bal à l’hôtel de Brancas.
302 Harenc de Presle, voir ici, note 279.
303 Elle fut fondée en 1760 par Piarron de Chamousset. Elle avait son siège au no°3 de l’actuelle rue des Déchargeurs (1er arrondissement). Elle possédait en 1784, 395 boîtes et 117 porteurs attachés à 9 bureaux centraux. On payait 2 sols dans Paris et 3 sols au-delà des barrières, le temps de remise d’une lettre dans Paris était de trois heures en moyenne. La petite poste portait tort aux Savoyards en ceci qu’il était de coutume avant sa création, d’interpeller dans la rue un de ces enfants pour lui confier, moyennant rétribution le port d’un pli (d’après L.S. Mercier, Tableau de Paris, éd. J. C. Bonnet, 1994, T. 3, p. 1753-1754, note 2).
304 Le livre de Webb. Voir ici, note 259.
305 Voiture légère montée sur deux roues, d’après le Dictionnaire de l’Académie française, Paris, 1762, I, p. 229.
306 Nom familier donné au cocher de la maison Costa. D’après J. Nicolas, les Costa avaient cédé à la vogue de l’exotisme en ayant au château du Villard un serviteur noir qui est peut-être ce cocher. Voir J. Nicolas, « La noblesse de Savoie : de la monarchie renforcée au despotisme éclairé, 1680-1789 » dans M. Messiez dir., Noblesses en Savoie, L’Histoire en Savoie, no°132-133, décembre 1998-mars 1999, p. 118.
307 Télémaque-François-Jean-Antoine-Bonlarron Costa (1761-1828), reçu chevalier de justice de Malte, le 16 février 1765. Il fut également Lieutenant-colonel d’infanterie.
308 Ce terme désignait au XVIIIe siècle un « Jeune homme vaniteux et libertin ». D’après L.S. Mercier, op. cit., éd. 1994, t. II, p. 1921.
309 Nous n’avons pas été en mesure d’établir s’il s’agissait d’un personnage réel ou d’une allusion à quelque personnage de fiction.
310 François Boucher (1703-1770), reçu à l’Académie en 1734, nommé directeur en 1765 et premier peintre du roi la même année.
311 Marie Thérèse Rodet, plus connue sous le nom de Mme Geoffrin (1699-1777), protectrice des Philosophes. Elle reçut dans son « royaume de la rue Saint-Honoré », selon l’expression du marquis de Ségur, les artistes auxquels elle donnait à dîner le lundi (sur une suggestion du comte de Caylus) et les gens de lettres qui étaient conviés le mercredi, avec dîner. N’était cependant pas admis qui voulait dans ce Salon très recherché ; il fallait pour cela bénéficier d’un parrainage, en l’occurrence celui de l’abbé d’Arvillard dans le cas du jeune Costa. Voir M. Hamon, Madame Geoffrin, femme d’influence, femme d’affaires au temps des Lumières, Paris, Fayard, 2010 et sur son salon A. Lilti, Le Monde des salons. Sociabilité et mondanité à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Fayard, 2005.
312 Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 7) : « Le Chœur de Notre Dame est noblement décoré : de Cotte premier Architecte du Roi en eut la conduite, & Vassé fut chargé de faire les desseins & modeles du grand autel, du pourtour du Chœur, avec les deux chaires Episcopales, & des culs-de-lampes qui portent les Anges ; il a exécuté une partie de ces ouvrages ». Le maître-autel a été dessiné par Antoine-François Vassé et le devant en bronze doré représentant la Mise au tombeau, fut réalisé en 1752 par Louis-Claude Vassé.
313 La première par Guillaume I Coustou et la seconde par Antoine Coysevox.
314 Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 8) parle de « six Anges de bronze, de grandeur naturelle, qui tiennent chacun un instrument de la Passion. Les deux plus voisins de l’autel sont de Vancleve : Hurtrelle a fait celui qui tient l’éponge, & Poirier celui qui tient les clous ; l’Ange qui porte l’inscription est de Magnier, &. Le dernier a été fait par Flamen… ».
315 Le dessin de ce pavage de marbres, encadrant un médaillon aux armes royales a été réalisé par Jean-Baptiste Blin de Fontenay, « peintre-fleuriste ». Voir A. Boinet, Les églises parisiennes, Paris, 1958, I, p. 109.
316 Il doit s’agir des « Stales du chœur dessinées par du Goulon (Jules Dugoulon ou Degoulons), (qui) sont d’une menuiserie des plus belles. Le lambris est rempli de bas reliefs, qui représentent des sujets tirés de la vie de la Ste Vierge & du Nouveau Testament, avec quantité d’ornemens & de sculptures sur les pilastres, qui exposent des sujets de la Passion de Notre-Seigneur, du dessein de Charpentier » (Dezallier d’Argenville, op. cit., éd. 1765, p. 10).
317 La Présentation au Temple ou La Fuite en Égypte de Louis de Boullogne (Dezallier d’Argenville, op. cit., éd. 1765, p. 11).
318 « La Visitation de la Vierge qu’on appelle le Magnificat. C’est le dernier ouvrage de Jouvenet, qui le peignit de la main gauche, étant devenu paralytique de la droite. Il est gravé par Simon Thomassin le fils » (Dezallier d’Argenville, op. cit., éd. 1765, p. 11). Le tableau date de 1716. Voir A. Schnapper et C. Gouzi, Jean Jouvenet 1644-1717 et la peinture d’histoire à Paris, Paris, Arthena, 2010, p. 300-301, cat. P. 213.
319 Par « Duplessis fondeur du Roi » d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 10).
320 Saint Charles Borromée, 1753, Paris, Église Saint-Merri.
321 À cette date il s’agissait de M. Le Bel (Almanach Royal. Année M. DCC. LXVI, Paris, Le Breton, 1766, p. 116).
322 Souligné dans l’original. François Boucher.
323 Le jugement de ses contemporains est quasi unanime. Le comte polonais Mniszech (« Un gentilhomme polonais à Paris en 1767. Notes de voyage du comte Michel Mniszech », Nouvelle revue Rétrospective, 1887, p. 109), qui rend visite à Boucher précisément en 1767 écrit : « On trouve en général les tableaux de Boucher très-gracieux, mais trop uniformes ». Marmontel (Mémoires, éd. J. Renwick, Paris, 2008, p. 387) est sensiblement du même avis : « Boucher avait du feu dans l’imagination, mais peu de vérité, encore moins de noblesse : il n’avait pas vu les grâces en un bon lieu ; il peignait Vénus et la Vierge d’après les nymphes des coulisses, et son langage se ressentait ainsi que ses tableaux des mœurs de ses modèles et du ton de son atelier ». De même, Sir Joshua Reynolds, visitant l’atelier de Boucher en 1767, ne cache pas sa déception de voir le peintre travailler « de pratique et de mémoire » (Reynolds, Discours sur la Peinture. Lettres au flâneur suivi des Voyages pittoresques, éd. Paris, 1909, p. 220).
324 Les visiteurs étrangers sont unanimes à vanter la richesse du cabinet de Boucher. Le peintre d’origine allemande, Mannlich, qui fut son élève parle de « son cabinet d’histoire naturelle qui, par la beauté et le choix des objets qu’il renfermait, et surtout par son arrangement était unique » (Mannlich, Histoire de ma vie. Mémoires de Johann Christian von Mannlich (1741-1822), éd. K.-H. Bender et H. Keber, Trier, 1989, I, p. 56). Un visiteur contemporain, le comte polonais Michel Mniszech (« Un gentilhomme polonais à Paris en 1767. Notes de voyage du comte Michel Mniszech », Nouvelle revue Rétrospective, 1887, p. 109) écrit : « Son cabinet, composé de plusieurs pièces, est un immense magasin de curiosités de l’art et de la nature rangées uniquement pour le coup d’œil, et n’offrant aucune suite, mais une multitude de pièces rares et bien conservées… ». Sur Boucher collectionneur voir notamment M. Roland Michel, « Sur quelques collections d’artistes au XVIIIe siècle », dans P. Michel éd., Collections et marché de l’art en France au XVIIIe siècle, Bordeaux, 2002, p. 144-145 ; F. Joulie, Boucher et les peintres du Nord, cat. exp. Dijon-Londres, 2004-2005, p. 17-28, et la même, « La collection de François Boucher », dans C. Monbeig Goguel éd., L’artiste collectionneur de dessin. De Giorgio Vasari à aujourd’hui, Rencontres Internationales du Salon du dessin, 22-23 mars 2006, Paris-Milan, 2006, p. 129-140.
325 Le peintre allemand Mannlich parle de ce cabinet en ces termes « Il m’a avoué qu’il avait des coquilles, qui sans être très rares lui avaient coutée (sic) plus de 600 livres pièce… Sa collection de pierres étoit unique, il y avoit des Solitairs brute et polis d’un prix très considérable ainsi que toutte espèce de pierres précieuses, marbres, Agaths etc ; jusqu’au pavé de la rue » (J. Ch. von Mannlich, op. cit., I, p. 156).
326 Louis-Michel Vanloo (Toulon, 1707-Paris, 1771).
327 L’une des œuvres les plus célèbres de l’art français comme l’attestent les multiples copies connues. Achevée en 1697 elle fut placée à l’autel principal de l’église des Capucines de la place Louis-le-Grand. Auj. au musée du Louvre (Inv. 5493). Voir A. Schnapper et C. Gouzi, op. cit., 2010, p. 233-237, cat. P. 98.
328 Aujourd’hui au musée du Louvre.
329 Présenté au moment de cette visite dans la Galerie d’Apollon « qui servait alors d’attelier aux six Elèves protégés par S.M. » (d’après Dezallier d’Argenville, op. cit., éd. 1765, p. 55).
330 Il faut entendre par là qu’il dessine d’après le modèle vivant.
331 L’auteur revient sur les décors de la galerie d’Enée au Palais-Royal.
332 « À peine avait-il dit ces mots que le nuage autour d’eux répandu se déchire soudain et s’éclaircit en éther transparent. Enée apparut debout, rayonnant dans une éclatante lumière… » (Virgile, Enéide, livre premier, v. 585, trad.. de J. Perret, éd. Paris, Les Belles Lettres, 1992, p 28).
333 Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe (1749-1792).
334 Curieusement nous n’avons retrouvé aucune mention d’une telle foire dans les almanachs et guides de Paris du XVIIIe siècle (Hurtaut et Magny, Jéze…). Hurtaut et Magny, Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs, Paris, 1779, III, p. 43) écrivent : « Il se tient par an cinq Foires principales dans Paris. La foire des Jambons, ou du parvis Notre-Dame, la foire du Temple, la foire Saint-Germain, la foire Saint-Laurent & la foire Saint-Ovide ».
335 Louis-Antoine Crozat, baron de Thiers (1699-1770).
336 Joseph-Antoine Crozat, baron de Tugny étant mort sans héritier en 1751, c’est son plus jeune frère, Louis-Antoine Crozat, baron de Thiers qui fut son héritier. Ayant déjà hérité de son autre frère, Louis-François Crozat du Châtel, il ne conserva que le meilleur de ces deux cabinets qu’il enrichit encore et entreprit de réorganiser sa nouvelle collection ainsi formée. Le Mercure de France de 1751 annonce en effet : « On nous apprend que les tableaux de Monsieur Crozat qui ont passé dans les mains de Monsieur de Thiers seront bientôt mis en ordre. Alors sa maison sera rouverte à tous ceux qui voudraient étudier les grands modèles pour former leur goût et pour perfectionneur leurs talents ». (Cité par M. Stuffmann, « Les tableaux de la collection de Pierre Crozat. Historique et destinée d’un ensemble célèbre, établis en partant d’un inventaire après décès inédit (1740), Gazette des Beaux-Arts, juillet-septembre 1968, p. 35). Un catalogue de cette collection dû à La Curne de Sainte-Palaye, fut publié en 1755.
337 Dans le quartier du Palais-Royal. Elle fut conçue par François Mansart. Voir Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 138-139).
338 Il s’agit en fait du monument conjoint d’Henri de Lorraine (1601-1666) comte d’Harcourt et de son fils Alphonse-Louis de Lorraine, dit le Chevalier d’Harcourt (1644-1689) réalisé entre 1688 et 1694 par Nicolas Renard (1654-1720). Ce tombeau transféré en 1792 aux Petits Augustins, a été placé en 1818 dans l’église Saint-Roch.
339 D’après le modèle vivant. C’est d’après Dom Pernety (Dictionnaire de Peinture…, 1757, p. 412) : « en particulier un homme nud qu’on pose dans différentes attitudes, dans les Salles des académies de Peinture, pour le faire dessiner aux Eleves, & les habituer à travailler d’après nature… ».
340 Noël Hallé (1711-1781). Il exerce cette fonction pendant plus de vingt ans, d’avril 1756 à 1759 et de février 1760 à 1777. Voir N. Willk-Brocard, Une dynastie. Les Hallé, Paris, Arthena, 1995, p. 133.
341 Il s’agissait de fait d’un véritable privilège qui témoigne des solides protections dont bénéficiait notre jeune savoyard, puisque comme le rappelle J. Locquin (La Peinture d’Histoire en France de 1747 à 1785, Paris, Arthena, rééd. 1978, p. 78) l’entrée dans la salle du modèle obéissait à des règles très strictes respectant la hiérarchie des élèves : « Les élèves sont répartis en quatre classes, et une fois le modèle posé, ils entrent dans l’ordre suivant : les premiers appelés sont les fils d’académiciens ; viennent ensuite les Grand Prix… ; puis les Médaillistes, et enfin les simples élèves. Ceux-ci non plus ne se placent pas au hasard, mais suivant le rang qu’is ont obtenu au concours, sinon à la faveur de puissantes protections ». Dans une lettre au marquis de Marigny, en février 1759, Cochin se plaint de ces passe-droits dont bénéficia aussi le peintre Mannlich protégé du duc de Deux-Ponts qui écrit dans ses Mémoires : « j’allais assez régulièrement à l’Académie, ou en ma qualité d’élève du premier peintre, j’étais au nombre des appelle (sic) c’est à dire de ceux qui entraient les premiers pour choisir les meilleures places… » (Mannlich, op. cit., 1989, I, p. 173). En séance du 31 déembre 1771 on décida que « L’Académie a arrêté que Messieurs les Professeurs et M.M. les Adjoints qui les suppléent sont priés de se borner doresnavant à ne faire entrer dans la salle du Modèle avec eux qu’un seul Elève, afin de ne pas décourager les autres qui ont acquis leur place par Concours » (Procès-verbaux de l’Académie Royale, de peinture et de sculpture, éd. par A. de Montaiglon, Paris, 1888, t. VIII, p 90).
342 Pour être admis à dessiner à l’Académie, un élève devait présenter un « billet de protection » émanant d’un académicien et attestant qu’il possédait les premiers éléments du dessin. D’après J. Locquin, op. cit., 1978, p. 72.
343 Lots no°951-953 de la vente de 1770.
344 Le crown-vogel des hollandais, baptisé « faisan couronné des Indes » par Brisson.
345 La Collection complète des œuvres de M. de Voltaire, éditée à Genève, chez Cramer frères à partir de 1768.
346 William Hogarth (1697-1764).
347 D’après Dom Pernety (op. cit., 1757, p. 403) : « Nom que les Peintres donnent à des figures de bois, d’osier, de carton ou de cire, dont les jointures ou attaches des membres sont faites de manière à pouvoir prendre tous les mouvemens & les attitudes que le Peintre veut leur donner ; ce sont des espèces de modèles qui lui servent à disposer les draperies & les attitudes, difficiles à tenir long-temps pour un modèle naturel… ». Nous savons par son frère le géographe d’Anville, que Gravelot « avait rapporté d’Angleterre trois petits mannequins articulés qu’il habillait et disposait à sa convenance, recherchant les attitudes les plus gracieuses et les plus adaptées à la scène qu’il imaginait » (d’après M. Hébert, E. Pognon et Y. Bruand, Bibliothèque Nationale. Département des Estampes. Inventaire du fonds français. Graveurs du XVIIIe siècle, Paris, Bibliothèque Nationale, 1968, X, p. 464).
348 A. Franklin (Dictionnaire historique des arts, métiers et professions exercés dans Paris depuis le Treizième siècle, Paris-Leipzig, 1906, p. 613-614), leur consacre une notice très détaillée à laquelle nous renvoyons. Les savoyards exerçaient alors les emplois de ramoneur, mais cela ne suffisait pas à les faire vivre et quand l’ouvrage manquait, ils joignaient à cette activité principale des menus travaux d’appoint, colportant par les rues des petits objets de cristal taillé et d’orfèvrerie, de la quincaillerie, etc… L. S. Mercier (Tableau de Paris, éd. 1994, V, p. 227) a bien décrit la condition misérable de ces ramoneurs. Il leur consacre également une notice (Tableau de Paris, éd. 1994, t. III, p. 839, chapitre CCCVIII Savoyards). « Des honnêtes enfants, qui de Savoie arrivent tous les ans, et dont la main légèrement essuie Ces longs canaux engorgés par la suie ».
349 La clocher remonterait à l’époque de l’abbé Morard (990-1014), ce qui en ferait l’un des plus anciens clochers de France. Voir A. Boinet, op. cit., 1958, p. 47.
350 Ce bas relief commandé à Pigalle en 1760, représentant Saint Maur montant au ciel et recevant des mains de Saint Benoït la couronne de gloire a aujourd’hui disparu.
351 De Restout, d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 376)
352 Joseph-Henry Costa a visiblement confondu ce mausolée avec celui « des Castellans, fait par Girardon » décrit par Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 376), soit d’Olivier et Louis de Castellan, conçu en 1678 par François Girardon, qui se trouve toujours dans l’église de Saint-Germain-des-Prés. Voir F. Souchal, French sculptors of the 17th and 18th centuries. The reign of Louis XIV, Oxford, 1981, II, p. 44.
353 Il s’agit de la Sainte Marguerite en marbre, datant de 1705, sculptée par Jacques Bourlet, religieux convers de l’abbaye (1663-1740). D’après A. Boinet, op. cit., 1958, I, p. 54.
354 Il s’agit du Baptême de l’ennuque de la reine d’Ethiopie Candace par Saint Philippe, peint par Nicolas Bertin en 1718. T. Lefrançois, Nicolas Bertin (1668-1736) peintre d’histoire, Paris, Arthena, 1981, p. 118-119, no°31. Huile sur toile, H. 4,40 ; L. 3,20 m. Le tableau qui porte la date de 1718 se trouve aujourd’hui dans le bas-côté nord de la nef.
355 La Mort de Saphire, femme d’Ananie, par Sébastien Le Clerc le fils, toujours en place.
356 Faut-il y voir les rats d’Inde qui d’après le Dictionnaire de Trévoux (éd. Paris, 1771, t. VII, p. 162) « ont le poil presque semblable aux marmotes, à la réserve qu’il est mêlé de plusieurs poils blancs qui le font paroitre argenté. Ils ont la tête longue, le museau long, & les oreilles fort petites. Ils sont gros comme des chats, mais ils ont les pieds plus petits, & le poil plus rude. On les appelle aussi rats de Pharaon, ou ramadous, & quelques Auteurs croient que c’est une espèce d’icheneumon ».
357 Bec jaune ou béjaune. D’après le Littré : « Se disait de l’ouvrier qui passait compagnon ou maître, et du régal payé en ces circonstances ». D’après A. Duchesne et T. Leguay (Dictionnaire des mots perdus, Paris, Larousse, 1999, p. 48) : « Montrer à quelqu’un son béjaune : lui prouver sa sottise, son ignorance ».
358 On ne l’a pas associé à la conversation.
359 Il semble malheureusement que ces études n’aient pas été conservées.
360 Louis-Jean Gaignat.
361 M. de Souza de Coutinho, demeurant rue Hautefeuille d’après l’Almanach Royal, Paris, 1766, p. 134.
362 Gustave Philippe, comte de Creutz (1726-1786). Il fut ministre de Suède en France pendant dix-huit ans (1766-1783). Il est question de lui notamment dans les Mémoires de Jean-François Marmontel (Mémoires, éd. par J.-P. Guicciardi et G. Thierriat, Paris, 1999), dont il fut l’un des fidèles amis et un habitué du Salon de Mme Geoffrin.
363 L’abbé de Raze, « Ministre du Prince Evêque de Bâle » demeurant place de Vendôme (Almanach Royal, Paris, 1766, p. 135).
364 Sans doute les vélins du roi aujourd’hui au Muséum réalisés en partie par Nicolas Robert au XVIIe siècle. La collection comptait en 1684, 924 vélins, 289 d’oiseaux et 635 de plantes, répartis dans dix-huit volumes, d’après A. Schnapper, Le Géant, la Licorne et la Tulipe. Collections et collectionneurs dans la France du XVIIe siècle. I-Histoire naturelle, Paris, Flammarion, 1988, p. 58.
365 Etienne-François, comte de Stainville, puis duc de Choiseul (1719-1785), ministre.
366 Il s’agit de l’hôtel Crozat, rue de Richelieu qui avait été bâti en 1704 par l’architecte Cartaud et qui échut par héritage au neveu de Pierre Crozat, Louis-François Crozat du Châtel qui le transmit à son tour à sa fille Louise-Honorine, devenue duchesse de Choiseul.
367 Pierre Crozat confia la réalisation de ce plafond de la grande-galerie du rez-de-chaussée de son hôtel à Charles de La Fosse (1636-1716) qui y peignit la Naissance de Minerve et l’Exaltation des Arts et des Sciences. Ce plafond (aujourd’hui détruit) était achevé en 1707. Voir C. Gustin-Gomez, Charles de La Fosse 1636-1716. Le maître et les Modernes, Dijon, 2006, II, p. 113, cat. P 170.
368 Manufacture de tapis au point noué, créée en 1626 par Pierre Dupont associé à Simon Lourdet dans une ancienne fabrique de savon, au bas de la colline de Chaillot (d’après J. Girard, Dictionnaire des termes d’art et d’archéologie, Paris, 2007, p. 655-656).
369 Il pourrait s’agir de la Tenture de Dresde dont les cartons ont été exécutés entre 1747 et 1750 pour la manufacture des Gobelins. Certaines de ses scènes sont inspirées du Bajazet de Racine. Voir Th. Lefrançois, Charles Antoine Coypel 1694-1752, Paris, Arthena, 1994, p. 75 et p. 367-368, cat. P. 273 et P. 274.
370 Ce terme revient très souvent sous la plume de Joseph-Henry Costa. D’après Watelet (Dictionnaire des arts de Peinture, sculpture et gravure…, Paris, 1792, II, p. 315-316) : « Un tableau est fini quand il est parvenu au point d’imiter la nature. Dans la peinture tout est mensonge jusqu’au fini ; ainsi un ouvrage est terminé quand il paraît l’être de la place où il doit être vu… On sent qu’un petit tableau qui doit être placé près de l’œil demande à être fini, parce que le spectateur s’appercevroit qu’on ne fait que lui indiquer ce qu’on s’engage à lui montrer. Mais il faut distinguer le fini du léché : le léché est froid, il est sec ; le fini n’exclut pas la chaleur, il l’exige même, puisque c’est en finissant que le peintre établit les touches fortes & mâles, & les vigueurs qui donnent la vie à un ouvrage de l’art… ».
371 Louise-Honorine Crozat du Châtel, duchesse de Choiseul.
372 Horace Walpole (Lettres d’Horace Walpole écrites à ses amis pendant ses voyages en France (1739-1775), Paris, 1872, lettre XXXVII. A M. Gray, Paris, le 25 janvier 1766, p. 133), dresse ce portrait de la duchesse de Choiseul : « La duchesse de Choiseul, la seule jeune de toutes ces héroïnes, n’est pas très-jolie, mais elle a de beaux yeux : c’est un vrai petit modèle en cire… Oh ! c’est bien la plus gentille, la plus aimable, la plus gracieuse petite créature qui soit jamais sortie d’un œuf enchanté ; si juste dans ses paroles et dans ses pensées, si pleine d’attentions et de bonté !... »
373 Le baron de Gleichen qui était entré dans l’intimité du duc de Choiseul à Rome. Voir G. Chaussinard-Nogaret, Choiseul. Naissance de la gauche, Paris, 1998, p. 80.
374 Jean-François Marmontel (1723-1799).
375 Roman moral et politique de Marmontel publié en 1767, « dont l’action représente le malheur que la sagesse attire sur elle, parce qu’elle prêche la bonté. L’auteur y aborde des questions d’une brûlante actualité, notamment celle de la tolérance religieuse, ce qui suscita de vives réactions et entraîna sa condamnation (d’après Laffont-Bompiani, Le Nouveau Dictionnaire des œuvres de tous les temps et de tous les pays, Paris, 1994, I, p. 661).
376 La marquise de Matharel, née de Laviers avait épousé en premières noces le banquier Claude Philibert. Elle possédait un hôtel situé au 19 de la rue de la Rochefoucauld dans le quartier dit de la Nouvelle Athènes. D’après B. Centorame, « L’aristocratie et les acteurs au XVIIIe siècle », cat. exp. La Nouvelle Athènes, Action Artistique de la Ville de Paris, 2001.
377 Pièce de théâtre en 5 actes et en vers écrite en 1708 par Jean-François Regnard représentée pour la première fois au Théâtre-Français le 9 janvier de cette année là.
378 Etienne-François de Choiseul (1719-1785), comte de Stainville, duc de Choiseul, ministre des Affaires étrangères, ministre de la Guerre et de la Marine.
379 La collection Choiseul sera dispersée en vente publique en 1772.
380 Jeune fille faisant sa prière au pied de l’autel de l’Amour ou La prière à l’Amour. Londres, The Wallace Collection.
381 Le Médecin aux urines (Musée de l’Ermitage) et la Marchande de gibier.
382 Léopold-Charles de Choiseul (1724-1774), archevêque de Cambrai.
383 Nous n’avons pas pu identifier ce membre de la famille de Sales. Il aurait été tentant d’y voir le marquis François de Sales, premier gentilhomme de la chambre du roi, général de cavalerie, capitaine des gentilshommes-archers de la garde, grand-maître de la garderobe et chevalier de l’Annonciade, mais celui-ci meurt en 1769.
384 Jean-François de Troy, Le Repos de Diane, huile sur toile. Nancy, musée des Beaux-arts. Le tableau remporta le 1er prix du concours organisé par la Surintendance des Bâtiments du roi au printemps 1727, à égalité avec l’œuvre de François Lemoyne. Voir C. Leribault, Jean-François de Troy (1679-1752), Paris, Arthena, 2002, p. 285, cat. P. 129.
385 Les tableaux faisaient partie de catégories différentes en fonction de leur sujet. Formulée sous le règne de Louis XIV par André Félibien, cette hiérarchie subsistera jusqu’au milieu du XIXe siècle et régira l’institution académique. En haut de l’échelle on trouvait l’histoire, le « grand genre », c’est-à-dire les toiles ayant pour thème soit l’histoire sainte, soit l’histoire antique ainsi que l’allégorie. Venaient ensuite le portrait et enfin la peinture de genre. Notons que celle-ci intégrait tout ce qui se rapportait à la « nature commune » et se subdivisait en catégories qui requerraient chacune de véritables spécialités : fleurs, animaux, paysages rustiques ou marins, pastorales ou scènes de bataille, ruines ou perspectives, scènes d’intérieur, nature morte. Une célèbre phrase de La Font de Saint-Yenne (Réflexions sur quelques causes de l’État présent de la peinture en France, 1746, éd. Paris, ENSBA, 2001, p. 47) résume bien la place de la peinture d’histoire : « Le Peintre Historien est seul le Peintre de l’âme, les autres ne peignent que pour les yeux ».
386 Nicolas Berchem (1620-1683). Les tableaux de cet artiste furent très recherchés par les collectionneurs au XVIIIe siècle. Voir P. Michel, Peinture et Plaisir. Les goûts picturaux des collectionneurs parisiens au XVIIIe siècle, Rennes, PUR, 2011, p. 211-212.
387 Adrien van de Velde (Amsterdam, 1636-id., 1672).
388 Allusion au tableau intitulé L’Atelier du Villard (coll. privée) reproduit dans Fournier-Sarloveze, op. cit. 1902, p. 159.
389 Allusion au tableau intitulé Le chevreuil (coll. privée) reproduit dans Founier-Sarloveze, op. cit., 1902, p. 151.
390 Marie-Thérèse Reboul (1735-1806), femme de Joseph-Marie Vien, miniaturiste.
391 Dessiner d’après la gravure ou d’après les maîtres.
392 Gabrielle-Françoise-Charlotte d’Alsace-Hénin-Liétard, vicomtesse de Cambis (1729-1809), sœur du prince d’Hénin.
393 D’après J. Meyniel (L’univers salonnier de Mme Geoffrin (1741-1777), Fontaine, 2008, p. 130) le « Whist » « est la synthèse d’un certain nombre de jeux. Il apparait clairement au début du XVIIIe siècle en Angleterre. Mais il n’apparaît en France que vers le milieu de ce siècle et devient le « Whiste »… ». Il devient très rapidement populaire, et évoluera, un siècle plus tard, vers le « Bridge »… » Il se joue à quatre, avec un jeu de 52 cartes classiques. Il est probablement le premier jeu de levées à enchères connu de l’histoire des jeux de cartes… ».
394 Théodore Tronchin (1709-1781).
395 Harenc de Presle. Marmontel (Mémoires, éd. 1999, p. 101) parle de ce personnage en ces termes : « Mme Harenc avait un fils unique, aussi laid qu’elle et aussi aimable. C’est ce M. de Presle qui, je crois, vit encore, et qui s’est longtemps distingué par son goût et par ses lumières parmi les amateurs des arts ».
396 Cette collection fut dispersée en deux ventes, la première le 16 avril 1792, dont nous n’avons pas retrouvé le catalogue et la seconde le 11 floréal, an III (30 avril 1795). J.A. Le Brun, jeune, Catalogue d’objets rares et précieux en tout genre provenant du cabinet du C. Aranc de Presle... ; dont la vente se fera le 11 floréal, 30 avril 1795. Un exemplaire de ce catalogue se trouve à Paris, BNF (8-V-8201(7)). Cette vente se composait de 16 tableaux italiens, de 37 flamands et hollandais et de 25 de l’école française, parmi lesquels des œuvres de Poussin, Bourdon (La mort de Didon), La Hyre, Pater, Jouvenet, Boulogne, Le Moyne, Trémolières, Deshays, Boucher, Vernet, Greuze, Natoire et Lagrenée l’ainé. On y trouvait également des dessins « des trois Écoles ». On notera que la plupart des tableaux et sculptures signalés par Joseph-Henry Costa ne se retrouvent pas dans le catalogue de la vente de 1795.
397 Rosalba Carriera (1675-1757).
398 Dans la vente de 1795 figuraient 63 lots de porcelaine répartis en dix rubriques (ancien céladon du Japon, craquelé fin du Japon, bleu céleste d’ancien la Chine, ancien violet, bleu blanc du Japon, terre de perse, porcelaine de la Chine, ancien Saxe, porcelaine et biscuit de Sèvre, porcelaine de France, Greemwood).
399 David II Teniers, dit le jeune (Anvers, 1610-Bruxelles, 1690).
400 Dès les années 1750-1760 si l’on concède encore que Watteau est « un des plus agréables peintres qui ait existé », on déplore déjà la faiblesse de sa technique, responsable de la ruine d’un bon nombre de ses tableaux. Un auteur anonyme écrit par exemple : « ses tableaux ont beaucoup perdus de leur coloris et il fallait qu’il employ de mauvaises couleurs » (Paris, Bibli. INHA/Doucet, Ms 169, notice 109).
401 No 67 du catalogue de la vente de 1795. Il ne faut pas confondre ce tableau avec l’oeuvre conservée depuis le XVIIIe siècle à Stockholm (auj. Nationalmuseum). Voir Cat. expo. Boucher 1703-1770, New York-Detroit-Paris, 1986-1987, p. 203, cat. no°40). La version Harenc de Presle se trouvait en 1987 dans la collection de Mr and Mrs Stewart A. Resnick, à Beverly Hills.
402 Jeune grecque tenant sur son doigt un serin, vers 1760. Curieusement ce tableau aurait été peint pour Blondel de Gagny dans la collection duquel Dezallier d’Argenville dit l’avoir vu en 1770. Il figure d’ailleurs dans la vente Blondel de Gagny en 1776. Il est aujourd’hui dans une collection particulière (T. Gaehtgens et J. Lugand, Joseph-Marie Vien 1716-1809), Paris, Arthena, 1988, p. 163, cat. 148).
403 Nicolas-Henri de Fassin (Liège, 1728-1811).
404 Jean Huber, dit Huber-Voltaire (Genève 1721-Lausanne 1786) qui se fit connaître par une suite de scènes de la vie domestique de Voltaire qui fut achetée par Catherine II de Russie (Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage). Il se rendit également célèbre par ses fameuses découpures. Son talent en ce genre est évoqué par Marmontel dans ses Mémoires (éd. J. Renwick, Paris, 2008, p. 443) : « Huber avait un talent moins utile (que Cramer le libraire genevois), mais amusant et très curieux dans sa futilité. L’on eût dit qu’il avait des yeux au bout des doigts. Les mains derrière le dos, il découpait en profil un portrait aussi ressemblant, et plus ressemblant même qu’il ne l’aurait fait au crayon. Il avait la figure de Voltaire si vivement empreinte dans l’imagination, qu’absent comme présent, ses ciseaux le représentaient rêvant, écrivant, agissant, et dans toutes ses attitudes. J’ai vu de lui des paysages en découpures sur des feuilles de papier blanc, où la perspective était observée avec un art prodigieux ». Sur les relations de Huber avec la société savoyarde, voir F. Descostes, Joseph de Maistre pendant la Révolution, Tours, 1895, p. 250-253.
405 Guido Reni (1575-1642). Dans le catalogue de la vente Harenc de Presle de 1795 nous ne trouvons qu’une Lucrèce de cet artiste (lot no°1).
406 Jean Raoux, (1677-1734).
407 Ce tableau ne figure pas dans le catalogue de la vente de 1795.
408 Le collectionneur du XVIIIe siècle aimait favoriser de tels rapprochements. Dans ses Salons, Diderot compare souvent ces deux maîtres.
409 Ce tableau ne se retrouve pas dans le catalogue de la vente de 1795, de même qu’un certain nombre de ceux mentionnés par Joseph-Henry Costa.
410 L.-S. Mercier (Tableau de Paris, Paris, 1783, t. 1, p. 224) évoque la vogue de ce « retour à l’antique » dans l’architecture. Il écrit : « Le comte de Caylus a suscité parmi nous le goût grec, et nous avons enfin renoncé à nos formes gothiques (…) On a régénéré deux arts presque en même temps, la musique et l’architecture ». Sur cette question, voir notamment : D. Rabreau (« Du goût à la grecque » sous Louis XV à la perception d’une symbolique gallo-grecques », Revue de l’Art, no°170, 2010-4, p. 41-51) et le catalogue de l’exposition Le goût à la grecque. La naissance du néoclassicisme 1750-1775 », Lisbonne, Museu Calouste Gulbenkian, février-mai 2008.
411 Murillo (1618-1682). Ce tableau ne figure pas dans le catalogue de la vente de 1795.
412 Guido Reni (1575-1642).
413 Aucun marbre correspondant à cette description ne se retrouve dans le catalogue de la vente de 1795.
414 Lire Syrinx. Il s’agit du thème de Pan et Syrinx.
415 Il s’agit de l’église des Carmélites déchaussées de la rue Saint-Jacques.
416 A.-N. Dezallier d’Argenville (Voyage pittoresque de Paris, éd. 1752, p. 264), parle de ces libéralités en ces termes : « Cette église a été magnifiquement décorée par les libéralités de la Reine Marie de Médicis qui y employa pendant long-tems Ph. de Champagne, son premier peintre… ».
417 Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1752, p. 264), dit que celui-ci est « du dessein de Stella ».
418 Guido Reni.
419 Il s’agissait d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1752, p. 265) de L’Adoration des bergers, de la Descente du Saint-Esprit sur les Apôtres, de l’Assomption de la Vierge, de L’Adoration des Mages, de la Présentation au Temple, et de la Résurrection de Lazare.
420 D’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1752, p. 266) ces autres tableaux étaient un Miracle des cinq pains et Jésus-Christ assis sur le bord du puits de Jacob de Stella, et l’Entrée du Christ à Jérusalem et le Christ ressuscité apparaissant aux trois Maries, de La Hyre.
421 Charles Le Brun, Sainte Madeleine repentante renonce à toutes les vanités de la vie, Paris, musée du Louvre, huile sur toile, H. 2,52 m ; L. 1,71 m.
422 De Jacques Sarazin d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1752, p. 267). Sur le décor sculpté de cette chapelle voir F. de La Moureyre, « Les trois mausolées du cardinal de Bérulle. Nouveaux documents », Gazette des Beaux-arts, 118 (1991), p. 213-220.
423 Pour une description précise de ces tableaux voir Claude Nivelon, Vie de Charles Le Brun et description détaillée de ses ouvrages, éd. par L. Pericolo, Genève, Droz, 2004, p. 183-184.
424 À cette époque l’Opéra occupait un des pavillons du Palais-Royal, l’ancien Palais-Cardinal, donnant sur la rue Saint-Honoré. Après l’incendie du 6 avril 1763 une nouvelle salle fut construite par l’architecte Moreau. Voir H. Lagrave, Le Théâtre et le public à Paris de 1715 à 1750, Paris, Klincksieck, 1972, p. 81-86.
425 D’après les Mémoires secrets (éd. C. Cave et S. Cornand, t. 2, p. 719) on jouait à cette date Hippolyte et Aricie, opéra de Rameau.
426 Allusion aux Gobbi de Jacques Callot (1592-1635).
427 Jeaurat (Edme-Sébastien), Traité de perspective à l’usage des artistes où l’on démontre géométriquement toutes les pratiques de cette science, Paris, Jombert, 1750.
428 Petitot (Ennemond Alexandre), Raisonnement sur la perspective pour en faciliter l’usage aux artistes, Parme, Filippo Camignani, 1758.
429 Ne faut-il pas davantage y reconnaître son Almanach iconologique ou des arts...orné de figures avec des explications, publié précisément à partir de 1765, en 9 parties, chez Lattré et achevé d’imprimer en 1773 ?
430 Lit « de travers » pourvu de deux chevets que surmontent quatre colonnes de faible hauteur, prolongées par des tiges de fer en S qui supportent un petit baldaquin.
431 Famille seigneuriale de magistrats aux comptes originaire du Piémont. Les Granery étaient comte de Mercenasco en Piémont et marquis de La Roche et du Chatelet, de Credoz, en Savoie. D’après Teodoro Pagani, Armorial du Duché de Savoie, dressé pour le marquis Costa de Beauregard, Asnières, 2000, p. III des « Indications et corrections apportées par le Comte Amédée de Foras et ses continuateurs à propos de l’Armorial de Savoie dit de Lajolo ». Les Granery étaient propriétaires d’exploitations métallurgiques en Maurienne et dans les Bauges. Voir. J. Nicolas, op. cit., 1978, I, p. 285.
432 Joseph-Henry Costa fait allusion au tableau connu sous le titre de L’atelier du Villard (coll. privée) montrant le jeune artiste dessinant d’après l’antique. Ce tableau a été reproduit dans Fournier-Sarloveze, op. cit., p. 159.
433 Église du couvent de l’ordre des religieux de Saint-Benoît, dits Célestins, elle ouvrait dans la rue du Petit-Musc. De fait, avant la Révolution, outre l’abbaye de Saint-Denis, il n’y avait pas d’église en France qui renfermait autant de tombeaux (J. Hillairet, Evocation du vieux Paris, Paris, 1952, I, p. 44).
434 L’auteur confond ici Marie et Catherine de Médicis et semble confondre également le Monument au coeur de Henri II et le tombeau de ce souverain et de Catherine de Médicis à Saint Denis. La description donnée ici correspond sans aucun doute au Mausolée du coeur de Henri II du à Germain Pilon et à Domenico del Barbiere, réalisé en 1561-1562. Demeuré aux Célestins jusqu’à la Révolution, il fut transporté au Musée des Monuments français puis, placé au musée du Louvre.
435 Germain Pilon (Paris, v. 1535-id., 1590).
436 Mise à sac en 1790, elle fut démolie en 1849 et les œuvres d’art qu’elle renfermait furent réparties entre le Louvre, la basilique Saint-Denis et le musée de Versailles (D’après J. Hillairet, op. cit. 1952, I, p. 44).
437 Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 219) écrit : « À l’entrée de cette Chapelle est une grande colonne torse de marbre blanc, ornée de feuillages, dont le chapiteau porte une urne de bronze, où est le Cœur du Connétable Anne de Montmorency. Cette colonne sculptée par Pilon, est élevée sur un piédestal de marbre, & accompagnée de trois Figures de bronze qui représentent les Vertus ; elles sont de Prieur ».
438 François Anguier (v. 1613-1669).
439 Le monument nous est connu par une gravure de Charpentier publiée dans Aubin-Louis Millin, Antiquités nationales..., Paris, 1790-1799 reproduit dans C. Mazel, La Mort et l’éclat. Monuments funéraires parisiens du Grand Siècle, Rennes, PUR, 2009, pl. XIV a. Le groupe central du monument funéraire d’Henri de Rohan-Chabot de François Anguier, se trouve aujourd’hui à Versailles, musée du château.
440 Faut-il y voir une preuve supplémentaire du dégoût de l’auteur pour les témoignages de cette époque ?
441 Église Saint Thomas d’Aquin, plafond de la chapelle Saint-Louis. Décor réalisé entre août et décembre 1724. Voir J.-L. Bordeaux, op. cit., 1985, p. 17, et surtout, p. 92-93, no°46.
442 Le cabinet de Jean de Jullienne est mentionné dans Dezallier d’Argenville (op. cit, éd. 1765, p. 287) : « Le Cabinet de M. de Julienne Chevalier de l’Ordre de S. Michel, n’est pas ce qu’il y a de moins curieux aux Gobelins, par le choix des Tableaux qui sont des meilleurs Maîtres Italiens, Hollandois, Flamands & François. La quantité de morceaux de Peinture que les différentes pièces de ce Cabinet renferme, & les diverses autres curiosités, telles que les bronzes, vases de porphyre, bustes antiques, porcelaines anciennes, desseins des grands Maîtres, & morceaux de la Chine, demanderaient un très long détail. L’arrangement de tant de belles choses fait beaucoup d’honneur au goût du possesseur, dont la modestie arrête ici ma plume, & ne lui permet point de décrire ce : Séjour charmant, où la docte Peinture fait voir, ainsi que la Sculpture le Sublime de ses travaux ».
443 Catalogue de la vente Jullienne, 1767, no°16 : « Une femme allongée sur un fond de paysage ». Voir I. Tillerot, op. cit., 2010, p. 426, no°439 (Œuvre non localisée).
444 Sans doute le tableau décrit comme : « Le Christ et Les Douze Apôtres, figures à micorps ». En deux tableaux, no°113 du catalogue de la vente Jullienne. Voir Tillerot, op. cit. 2010, p. 406, no°314-315.
445 Nous trouvons dans le Catalogue de la vente Jullienne de 1767, deux sculptures pouvant correspondre à cette description : soit le no°1296 : « Cinq figures, pour donner l’idée du massacre des Innocents », vendu avec un Vulcain assis, forgeant un casque, à la prière de Vénus, qui est debout derrière lui, & un Amour qui tient une épée », soit, deux groupes qui sont qualifiés « de Philippe Bertrand » ; soit le no°1301 : « Un très beau bas-relief de 19 pouces 6 lignes de haut, sur 27 pouces 6 lignes de large, par Etienne Falconet : il représente le massacre des Innocents… ».
446 Dans le catalogue de la vente Jullienne en 1767, nous ne trouvons qu’un seul groupe pouvant correspondre à cette decription, sous le no°1238, mais il est qualifié de « grouppe de bronze très bien fini, d’après le Cavalier Bernin ».
447 Il est difficile de savoir s’il s’agissait-il d’un bronze antique ou d’un petit bronze d’après l’antique, à la manière des productions du padouan Andrea Briosco, dit il Riccio (1470-1532). Les bronzes italiens de la Renaissance étaient en effet considérés comme « antiques » dans les collections du XVIIIe siècle, par exemple chez Crozat de Tugny au milieu du siècle.
448 Vente Jullienne, 1767, no°267. Tableau gravé par Salvator Carmona. Vente New York, Christie’s, 19 mai 1993, no°15. Voir I. Tillerot, op. cit., 2010, p. 384, no°19.
449 Jean I Brueghel, dit de Velours (Bruxelles, 1568-Anvers, 1625).
450 De François Lespingola (1644-1705). Dans le Catalogue de la vente Jullienne (Paris, 30 mars 1767, no°1246), il est décrit ainsi : « Promethée attaché sur le mont Caucas, délivré par Hercule, qui tue le Vautour, sur un pied de bronze doré d’or moulu ».
451 Jan I Brueghel, dit de Velours.
452 Une telle mention atteste encore l’existence d’une petite collection de tableaux dans le château familial du Villard.
453 Joseph-Henry Costa fait sans doute allusion ici à ce que l’homme du XVIIIe siècle qualifie de « léché ». D’après Watelet et Lévesque (Dictionnaire des arts de Peinture, sculpture et gravure, Paris, 1792, II, p. 316) il faut distinguer le fini du léché : le léché est froid, il est sec… On peut dire que le léché, qui est confondu avec le fini par le vulgaire des amateurs, a précisément le défaut de n’être pas assez fini, puisqu’il y manque le dernier travail qui devrait animer l’ouvrage, & cacher la peine qu’il a donnée à l’auteur ».
454 Jean Raoux (1677-1734), « Femme tenant un plat d’argent et un citron à l’extrémité d’un couteau, vue à mi-corps dans une chambre près d’un portique, dans le fond une femme assise, un garçon qui joint les mains et un chien ». no°247 de la Vente Jullienne. Tillerot, op. cit., p. 381, no°172.
455 La liseuse, no°162 de la vente Jullienne en 1767. Auj. Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage. Voir I. Tillerot, op. cit., 2010, p. 395, no°249.
456 Jean-Etienne Liotard (1702-1789), peintre genevois. Il ne s’agissait visiblement pas du même tableau car La liseuse est mentionnée chez Jullienne dès 1754. En revanche, Liotard avait dans sa collection une « Vieille femme qui s’endort en lisant la Bible, un repas à ses côtés » (D’après M. Roethlisberger et R. Loche, Liotard. Catalogue, sources et correspondance, Doornspijk, Davaco, 2008, II, p. 137).
457 Nous n’avons pas retrouvé de tableau de G. Dou sur ce thème dans la collection Tronchin (De Genève à l’Ermitage. Les collections de François Tronchin, cat. expo. Genève, Musée Rath, 1974).
458 Le tableau est de fait attribué à François van Miéris dans le Catalogue de la vente Jullienne de 1767, sous le no°185.
459 Il s’agit de l’Apollon et la Sibylle de Cumes conservé aujourd’hui à Londres, à la Wallace Collection et qui avait appartenu au XVIIe siècle au cardinal Mazarin. Voir P. Michel, op. cit., 1999, p. 381. Ce tableau est représenté in situ, dans un volume de dessins reproduisant l’appartement de Jean de Jullienne, appartenant à la Pierpont Morgan Library de New York. Celui-ci a été publié par I. Tillerot, op. cit., 2010, pl. I-XLIII.
460 De Murillo. no°83 de la vente Jullienne. Aujourd’hui à Birmingham, The Barber Institute of Fine Arts.
461 Le tableau est représenté dans un dessin de l’Album Jullienne (New York, Pierpont Morgan Library), reproduit dans I. Tillerot, op. cit, 2010, pl. XVII.
462 À l’époque de cette visite il y avait quatre tableaux de Jacob Jordaens (Anvers, 1593-id. 1678) dans la collection Jullienne : La Naissance de la Vierge et La Présentation au Temple (non localisés) ; « Comme les vieux ont chanté, les jeunes jouent de la flûte » (France, coll. particulière) ; La Bénédiction des enfants par le Christ (Saint-Louis, The Saint-Louis Art Museum). Voir I. Tillerot, op. cit., 2010, p. 399, no°272-275.
463 Au moment de la visite de Joseph-Henry Costa il y avait encore 9 tableaux attribués à Watteau dans la collection Jullienne (voir I. Tillerot, op. cit., 2010, p. 387-389, no°205-213), soit : Le Docteur Baloir de la comédie italienne (non localisé) ; Les Plaisirs du bal (Londres, Dulwich Picture Gallery) ; Les fêtes vénitiennes (Edimbourg, National Gallery of Scotland) ; La Sérénade italienne (Stockholm, Nationalmuseum) ; L’Amour désarmé (Chantilly, musée Condé) ; Mezzetin (New York, Metropolitan museum of art) ; Paysage avec fabriques, un berger, son troupeau et deux paysannes assises (non localisé) ; Le Dénicheur de moineaux (Edimbourg, National Gallery of Scotland) ; Autoportrait à la palette (non localisé). Il est donc difficile de savoir à quel tableau le narrateur fait allusion.
464 Peut-être des Intérieurs d’église de Peter Neefs I (Anvers, v. 1578-id. 1657-1661) que l’on rencontrait alors dans toutes les collections.
465 De Hans Rottenhamer (1564-1625). No°90 de la Vente Jullienne. Voir I. Tillerot, op. cit., 2010, p. 410, no°333.
466 Plus vraisemblablement le tableau donné à Jacques Callot, dans le Catalogue de la vente Jullienne de 1767, no°209 : « Les Géants foudroyés par Jupiter. Ce tableau paroit avoir le mérite de ceux que l’on connaît, & qui sont donnés à ce célèbre Graveur. Il est sur cuivre, de forme ovale… ».
467 No 1247 du Catalogue de la vente Jullienne de 1767 : « Une Bachanale composée de cinq enfans, dont un est monté sur un bouc ; joli morceau d’après Jacques Sarazin… ».
468 Nous n’avons trouvé mention que de deux membres de cette famille, Charles-Antoine de Guérin marquis de Lugeac (1720-1782), capitaine-lieutenant de la compagnie des grenadiers à cheval et le marquis de Lugeac, Inspecteur général de l’Infanterie depuis 1754, demeurant « porte St Honoré », en 1766 (Almanach Royal, Paris, 1766, p. 118). Mais il n’est pas impossible que le nom soit déformé et qu’il s’agisse en fait de la marquise de Langeac (1748-1839), née Mme Sabbatin, protectrice des arts et précisément maîtresse du comte de saint-Florentin qui était présent à cette réunion. Elle épousera ensuite le comte de Lespinasse. Mme de Langeac possédait une collection de tableaux qui fut dispersée en vente publique en 1778. Il est question d’elle dans Bachaumont, Mémoires secrets pour... l’histoire de la République des lettres..., t. 3, p. 167.
469 Louis Phélypeaux, comte de Saint-Florentin, puis duc de La Vrillière (1705-1777), secrétaire d’État en 1723, ministre d’État en 1751.
470 Jean de Jullienne demeurait en effet aux Gobelins.
471 Dezallier d’Argenville (éd. 1752, p. 258) évoque cette chaire et précise que « Tout ce bel ouvrage a été sculpté par Lesocart sur les desseins de La Hyre ».
472 Saint Pierre ressuscitant la veuve Tabithe, Toronto, The Art Gallery of Ontario. Voir A. Mérot, Eustache Le Sueur 1616-1655, Paris, Arthena, éd. 2000, p. 226, cat. no°75.
473 Il s’agit ici de l’ancienne église Sainte-Geneviève.
474 La France implore la protection de sainte Geneviève pour faire cesser une espèce de stérilité dont elle futaffligée en 1725, dit Ex-voto à Sainte Geneviève. Tableau commandé par la ville de Paris, à la suite d’une famine, à François de Troy qui le réalisa avec son fils Jean François de Troy. L’œuvre destinée à l’église de l’abbaye Sainte-Geneviève est aujourd’hui à l’église Saint-Etienne-du-Mont.
475 François de Troy (Toulouse, 1645-Paris, 1730). Voir C. Leribault Jean-François de Troy 1679-1752, Paris, Arthena, 2002, p. 280-281, cat. no°P. 126.
476 Nicolas de Largillière (1656-1746), Ex voto à sainte Geneviève, 1696 (Paris, église Saint-Etienne-du-Mont).
477 Robert Le Vrac, dit Tournières (1668-1752). Il s’agit de sa seule commande officielle : un ex-voto à Sainte-Geneviève par lequel la Ville de Paris voulut commémorer la guérison du roi. Ce tableau qui a aujourd’hui disparu représentait les échevins en prières. Il n’est déjà plus mentionné dans l’église sainte Geneviève par Piganiol de la Force, dans sa description de cet édifice en 1765.
478 Il s’agit du tombeau du cardinal François de la Rochefoucauld (+ le 14 février 1645), abbé commendataire de l’abbaye Sainte-Geneviève de 1619 à 1634.
479 Il s’agit en fait de quatre figures de femmes autrefois en bois doré conservées aujourd’hui au Musée du Louvre, Département des sculptures (MR 3555 à MR.3558. Voir J.R. Gaborit dir., Musée du Louvre. Sculptures françaises. II. – Renaissance et Temps Modernes, vol. 2, Paris, RMN, 1998, p. 695). La chasse de Sainte Geneviève a été fondue en 1793.
480 Il s’agit de l’église construite par Soufflot (le Panthéon actuel). Bien que le projet date de 1757 les travaux furent différés jusqu’en 1764.
481 Anne-Dorothée Therbusche-Lisziewska (1732-1782), de Berlin, qui fut agrée et reçue à l’Académie le 28 février 1767 avec un tableau représentant Un homme, un verre à la main, éclairé par une bougie (Paris, ENSBA). Diderot, dans sa Lettre à Falconet et à Mlle Collot (mai 1768) cite l’exemple rare de cette femme-artiste reçue après s’être courageusement « mise au-dessus de tous préjugés » en étudiant le modèle masculin nu.
482 L’institution des Invalides a été fondée par Louis XIV en 1670. La construction de l’hôtel des Invalides débuta en 1671 sous la direction de l’architecte Libéral Bruant remplacé en 1676 par Jules Hardouin Mansart. Les travaux furent achevés seulement vers 1750 par Robert de Cotte, son beau frère et collaborateur. L’église, commencée en 1679 était presque achevée à la mort de Mansart en 1708. Sa décoration fut achevée sous la direction de Robert de Cotte.
483 Guillaume 1er Coustou (1677-1746).
484 Corneille Van Cleve (1646-1732). Le bas-relief a été exécuté entre 1691 et 1693. Il a pour pendant un relief représentant Saint Louis recevant l’Extrême-Onction. Voir F. Souchal, French sculptors of the 17th and 18th centuries. The reign of Louis XIV, Londres, Cassirer, 1987, III, p. 376, no°21* et 22*.
485 Jean-Baptiste Lemoyne (1704-1778). Cette statue, commandée en 1745, fut remise en 1796 à Alexandre Lenoir pour le Musée des Monuments français. Elle a disparu. Voir S. Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l’école française au XVIIIe siècle, Paris, 1911, t. 2, p. 65 et L.Réau, Une dynastie de sculpteurs au XVIIIe siècle Les Lemoyne, Paris, 1927, p. 141 no°39. A.-N. Dezallier d’Argenville (Vie des fameux architectes et sculpteurs depuis la Renaissance des arts, avec la description de leurs ouvrages, Paris, 1787-1788, p. 358) parle de cette statue en ces termes : « Le connaisseur retrouve dans cette figure l’enthousiasme et le sentiment qui accompagnaient les extases de la sainte. Ses vêtements sont traités d’une manière aussi vraie qu’ingénieuse. Pour les modeler d’après nature, Lemoyne demande et attend longtemps un habit de Carmélite. La communauté hésite à l’accorder et ne s’y résoud qu’après bien des difficultés. Le don du petit modèle de Sainte Thérèse acquitte à cet égard la reconnaissance du sculpteur et fait naître en même temps dans le cœur des religieuses le désir de décorer leur cloître du modèle en grand. Le bienfait est aussitôt obtenu que sollicité ».
486 Louis-Sigisbert Adam, dit Adam l’aîné (1700-1759). Cette statue, datée de 1752 a été transportée au Musée des Monuments français en avril 1796, puis donnée à l’église Saint-Roch avant 1809. D’après S. Lami, op. cit., 1910, I, p. 8.
487 Louis de Boullogne le Jeune (1654-1733). Il semble qu’il y ait ici une confusion avec le dôme de la chapelle de Saint Augustin dont les esquisses pour ce décor sont aujourd’hui réparties entre le musée Carnavalet ; le Snite museum of art, University of Notre-Dame (Indiana) ; et à Londres, coll. Brisley Ford.
488 Sébastien Slodtz (1655-1726). Voir F. Souchal, Les Slodtz, sulpteurs et décorateurs du Roi (1685-1764), Paris, 1968, p. 591-592. Cette statue a été réalisée entre 1702 et 1705.
489 Par Philippe Bertrand (v. 1664-1724).
490 Pierre Lepautre (1659/66-1744). Voir F. Souchal, French Sculptors of the 17th and 18th centuries. The reign of Louis XIV, Londres, Cassirer, 1981, t. 2, p. 378, no°11.
491 L’ouvrage de Dezallier d’Argenville.
492 Ville du département actuel de l’Isère, dans l’arrondissement de Grenoble.
493 Michel Anguier (1612-1686).
494 Pierre Mignard (1612-1695).
495 Une lecture (ou écriture ?) fautive permettrait d’y voir Camille-Louis de Lorraine, prince de Marsan (1725-1782), lieutenant général.
496 L. S. Mercier consacre un passage de son Tableau de Paris (éd. J.C. Bonnet, Paris, 1994, I, p. 606, chapitre CCXLII) à ce lieu de distraction alors très couru où se cotoyaient sous l’anonymat du domino « les filles entretenues, les duchesses, les bourgeoises… ». Il écrit notamment : « Le bal de l’Opéra entretient cette licence, la consacre par une sorte de convention générale. Il invite les caractères les plus réservés à se livrer au goût universellement avoué. Il est réputé très beau, quand on y est écrasé : plus il y a de cohue, et plus on se félicite le lendemain d’y avoir assisté. Quand la presse est considérable, les femmes se jettent dans le flux et le reflux ; et leurs corps délicats supportent très bien d’être comprimés en tout sens au milieu de la foule, qui tantôt est immobile, et tantôt flotte et roule… On donne six livres par tête, pour entendre une symphonie bruyante et monotone. Quand on n’a rien à demander aux femmes, on s’y ennuie ; mais on y va pour dire le lendemain, j’ai été hier au bal, et j’ai manqué d’y étouffer… ».
497 La Madeleine repentante renonce à toutes les vanités de la vie. Huile sur toile. H. 2,52 ; L. 1,71m (Paris, musée du Louvre), peinte pour les Carmélites de la rue Saint-Jacques vers 1656-57 ( ?). Elle était placée sur l’autel de la chapelle Saint-Charles, face à la statue agenouillée du cardinal de Bérulle par Sarrazin.
498 À la « manière fine ».
499 Subir le rite d’imposition des cendres, le mercredi des Cendres.
500 C’est le même géant qu’évoque le duc de Croÿ, amateur de sciences naturelles, dans son Journal de Cour (éd. par L Sortais, t. III (1763-1767), Paris, Paleo, 2004, p. 204) : « Le 26 mars j’allais à la foire voir un géant de sept pieds huit pouces de haut, et bien proportionné. J’y vis des animaux curieux, des serpents de dix à douze pieds de long, qui me parurent être la vipère à grain d’orge, la langue à trois fourches. Ils ont fait des petits vivipares à Paris, ils étaient singulièrement bien dressés. La femme qui les a élevés dans une boite de cotton, les suspendait par le bout de la queue et leur ordonnait de la baiser… Elle avait aussi un gros animal amphibie qu’elle appelait la panthère de mer, qui était le vrai phocas à tête de chat et à beaux yeux, et moustache (voir au Dictionnaire de Bomare où il est bien dépeint)… ».
501 Le Père Pierre Joseph d’Orléans, Histoire des Révolutions d’Angleterre depuis le commencement de la monarchie, Paris, 1689.
502 Mgr Philippe-François Ferrero, comte de la Mormora.
503 Allusion aux « lundis » de Mme Geoffrin, ou soirée des artistes.
504 Mausolée de Julienne Le Bé, fille du maître d’écriture de Louis XIII et mère du peintre Charles Le Brun, morte en 1668, réalisé d’après un dessin de Le Brun.
505 Gaspard ou Jean Collignon ( ?- 1702). Voir F. Souchal, French sculptors of the 17th and 18th centuries. The reign of Louis XIV, Londres, Cassirier, 1977, I, p. 108-109, cat. no°3*. Suite à une erreur commise par Dezallier D’Argenville, on a parfois attribué la figure de la mère de Le Brun à Tuby.
506 Charles Le Brun, Saint Charles-Borromée, Paris, église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, huile sur toile. H. 257cm ; L. 154 cm. Ce tableau a été gravé par Edelinck. Il est décrit dans Claude Nivelon, Vie de Charles Le Brun et description détaillée de ses ouvrages, éd. par L. Pericolo, Genève, Droz, 2004, p. 568-569.
507 Jérôme Bignon (1589-1656), conseiller d’État, maître de la librairie du roi. Ce monument consistait en un buste flanqué de quatre vertus et une épitaphe. Durant la Révolution, il fut transporté en plusieurs morceaux au Musée des Monuments français et replacé partiellement en 1818 dans la seconde chapelle de l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Voir F. Souchal, French sculptors of the 17th and 18th centuries. The reign of Louis XIV, Londres, Cassirier, 1987, III, p. 334, no°14.
508 Joseph-Henry Costa confond avec François Girardon (1628-1715). Le buste de Jérôme Bignon, déplacé au moment de la Révolution a réintégré cette église.
509 « Aux côtés de l’autel sont les tableaux de la Manne et du sacrifice de Melchisedech, ouvrage de N. Coypel » d’après l’Almanach parisien, éd. par D. Roche, St Etienne, 2001, p. 83.
510 Rue de Vaugirard. Il s’agissait de l’une des églises les plus riches et des plus décorées de Paris.
511 Par Antonio Raggi. Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 357) écrit : « La Chapelle à gauche dans la croisée est celle de la Vierge ; on y admire une très-belle Statue d’albâtre faite à Rome par Raggi, sur un modèle du Bernin. C’est la Vierge assise tenant l’Enfant Jésus sur ses genoux ; elle est placée dans une niche accompagnée de colonnes de marbre veiné, disposées en forme de Temple, dont le Cavalier Bernin a pareillement donné le dessein ».
512 Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 356) écrit : « Les Peintures du dôme sont de Flemaël… ».
513 Pierre-Jacques Cazes (1676-1754).
514 Confusion avec Hallé (Dezallier d’Argenville, op. cit., éd. 1765, p. 392).
515 Par Verdot d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 392).
516 Par Galloche d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 392).
517 Peint pour la chapelle de l’hôpital de la Charité à Paris. Saisi en 1794 ce tableau fut concédé à la ville d’Aix en 1821. Il est aujourd’hui dans l’église Saint-Jean-de-Malte d’Aix-en-Provence. Voir A. Schnapper et C. Gouzi, Jean Jouvenet 1644-1717 et la peinture d’histoire à Paris, Paris, 2010, p. 221, cat. no°P. 69.
518 Abraham et les trois anges, 1736. Saisi à la Révolution, le tableau fut envoyé au Mans en 1797 et déposé en 1817 à l’église Notre-Dame-de-la-Couture (C. Gouzi, Jean Restout 1692-1768, peintre d’histoire à Paris, Paris, 2000, p. 241, cat. P. 76) ; Le Bon Samaritain, 1736. Saisi à la Révolution. Auj. Angers, musée des Beaux-arts (C. Gouzi, op. cit., 2000, p. 240, cat. no°P. 75).
519 Les Noces de Cana, 1741, auj. Chateaudun, église Saint-Jean-de-la Chaîne (C. Gouzi, op. cit., p. 267, cat. no°P. 111) ; et Le Repas chez Simon, 1741, auj. Chevreuse, église paroissiale (C. Gouzi, op. cit., p. 266, cat. no°P. 110).
520 Tomyris et Cyrus. Huile sur toile, 2,05 m x 3,61m, Boston, Museum of Fine Arts. Ce tableau avait appartenu à Christine de Suède. Il avait été acheté par le régent Philippe d’Orléans en 1721 au marquis Odescalchi. Voir E. McGrath, Rubens subjects from History (Corpus Rubenianum. L. Burchard. XIII (1), Londres, 1997, II, p. 14-15, no°2.
521 Aujourd’hui Londres, National Gallery. Il a été gravé par Couché et Dambrun, dans la Galerie du Palais-royal.
522 Souligné dans l’original.
523 Les collectionneurs du XVIIIe siècles se passionnèrent pour les curiosités naturelles et notamment pour les coquilles. Sur cette question, voir K. Pomian, Collectionneurs, amateurs et curieux. Paris, Venise : XVIe-XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, 1987. On attribue au marchand-mercier Gersaint l’essor de ce ce goût en France. Voir G. Glorieux, À l’enseigne de Gersaint. Edme-François Gersaint, marchand d’art sur le Pont Notre-Dame (1694-1750), Seyssel, Champ Vallon, 2002, p. 279-281.
524 On voit affleurer ici la critique du luxe qui va devenir virulente à partir des années 1770. Rouillé d’Orfeuil stigmatise en 1773, dans son Alambic moral ou analyse raisonnée de tout ce qui a rapport à l’homme, par l’ami des Français, ces amateurs qui s’ennorgueillissent d’avoir emporté de haute lutte les chefs-d’œuvre de l’art pour des sommes vertigineuses. Voir P. Michel, op. cit., 2011, p. 285.
525 Le dîner désignait au XVIIIe siècle le repas du midi.
526 Lit de parade Louis XV disposé « de travers » avec un petit baldaquin et des chevets renversés en crosse.
527 Lit de travers, à deux chevets surmonté d’un dais de dimensions inférieures à la surface du lit, porté par quatre montants en partie métalliques, galbés (D’après N. de Reynies, Principes d’analyse scientifique. Le mobilier domestique. Vocabulaire typologique, Paris, 1987, I, p. 252).
528 En raison du qualificatif de « petit », il semble difficile d’y reconnaître le chevalier Charles-Jacques Rochette de La Morlière (1719-1785), chevalier, romancier, journaliste dont il est question en des termes peu flatteurs dans les Mémoires secrets de Bachaumont (éd. C. Cave et S. Cornand, Paris, 2009, p. 109) à la date du 13 août 1762 : « Le chevalier de La Morlière, plus connu par ses escroqueries, son impudence et sa scélératesse que par ses ouvrages, vient enfin d’être mis à Saint-Lazare : sa famille a obtenu cette grâce, de crainte qu’un jour il ne la déshonorât par un supplice ignominieux ». Il en sortit cependant le 11 décembre. Un autre « M. de la Morlière » a été nommé lieutenant général des armés du Roi, le 25 juillet 1762 qui était Maître de la Garde-robe de la Reine, en survivance (Almanach Royal, 1766, p. 101). Il pourrait s’agir également à cette date, de « M. de la Morliere fils », fils du précédent et Maître de la Garde-robe de la Maison de la Reine en exercice en 1766 (Almanach royal, Paris, 1766, p. 137).
529 L’actuelle Place des Vosges, aménagée à partir de 1605. La statue de Louis XIII fut mise en place seulement en 1639.
530 La genèse de ce groupe équestre fut en effet longue et complexe. À la mort de Henri II, Catherine de Médicis avait commandé une statue équestre du feu Roi à Daniel de Volterra en Italie. Seul le cheval avait été réalisé et il demeura inemployé pendant de nombreuses années à Rome. C’est Richelieu qui le fit venir à Paris en 1622. On commanda alors à Pierre Biard le fils, une statue de Louis XIII en empereur romain, pour l’accompagner.
531 Selon Jèze (État ou Tableau de la ville de Paris, Paris, 1765, 3e partie, p. 15) : « Ce Jardin, l’ouvrage du célèbre le Nostre, est, sans contredit, au jugement des Connoisseurs, le plus beau de l’univers, par son exposition, sa disposition & sa distribution. La Rivière lui sert de canal ; & les magnifiques maisons qui la bordent, lui servent de perspective… On ne souffre point dans ce Jardin les Soldats, les Domestiques, & les gens mal-vêtus ; si ce n’est cependant le jour de St. Louis, attendu la célébrité de la journée. Il est juste que la maison du Père commun des Citoyens soit, le jour de sa Fête, ouverte à tout son Peuple ».
532 D’après le Littré : « Déniaiser : Ironiquement, tromper quelqu’un, abuser de sa simplicité ».
533 Actuellement Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). « Choisy-le-Roi. Maison Royale et lieu de plaisance, à trois lieues de Paris, sur le bord de la Seine », d’après l’Almanach parisien en faveur des étrangers et des personnes curieuses, présenté par D. Roche, Saint-Etienne, Publications de l’université de Saint-Etienne, 2001, p. 56. Ce guide donne une description précise des curiosités de Choisy. À la mort de la princesse douairière de Conti, fille légitimée de Louis XIV et de la duchesse de La Vallière, en 1739, Louis XV fit l’acquisition du château qui offrait l’avantage d’être situé à proximité de la giboyeuse forêt de Sénart. À partir de cette date le village prit le nom de Choisy-le-Roi. Le château fut agrandi et le roi y installa la marquise de Pompadour en 1746.
534 Nous n’avons pu identifier ce membre de la famille de Custine.
535 Priser.
536 Le Dictionnaire des arts de Peinture, sculpture et gravure de Watelet et Lévesque (Paris, 1792, V, p. 73) donne du mot cette définition : « On entend par ce mot, &ce qui conveint (sic) à la peinture, &ce qui fait un bon effet dans les ouvrages de cet art… Ce qui dans la nature a des formes maigres, ce qui décrit des lignes droites & régulières, & qui offre peu de variété, n’est pas pittoresque. Les vieux arbres dont le tronc est tortueux & rongé par le tems, dont l’écorce souvent interrompue est profondément sillonnée, dont les branches sont noueuses, sont pittoresques ; un arbre dont la tige est droite & maigre ne l’est pas ; mais il peut se grouper avec d’autres & former une masse pittoresque… ».
537 « Les jardins ; on y trouve des salles de verdure, des grands bassins avec bouillons, un jeu d’oie, espèce de petit labyrinthe.. » (d’après l’Almanach parisien..., op. cit., 2001, p. 56).
538 Anne Marie Louise d’Orléans, duchesse de Montpensier avait fait construire le château de Choisy, en 1682, sur les plans de Jacques Gabriel.
539 Malgré nos recherches nous n’avons pu identifier cette plante.
540 On l’appelle aussi « cierge du Pérou » ou « Flambeau du Pérou ». D’après Valmont de Bomare (Dictionnaire raisonné universel d’histoire naturelle…, Paris, 1764, II, p. 2-3) : « C’est une plante originaire du Pérou, & dont on compte jusqu’à treize espèces. Elle est remarquable par sa forme singulière & par sa hauteur, qui attirent les yeux de ceux qui vont voir les serres du Jardin du Roi. Cette plante, qui a été décrite par M. de Jussieu, est anguleuse & garnie de piquans. Son écorce est d’un verd gai, tendre, lisse, &couvre une substance charnue, blanchâtre, pleine d’un suc glaireux (…) La fleur est sans odeur, composée d’une trentaine de pétales longues de deux pouces (…) À cette fleur succède un fruit semblable à celui du poirier sauvage, charnu, couvert d’une membrane velue & visqueuse (…) Le Cierge épinex, que l’on voit au Jardin du Roi, y fut planté au commencement du siècle, sous la Surintendance de M. Fagon… ».
541 Bec jaune ou béjaune. D’après le Littré : « Se disait de l’ouvrier qui passait compagnon ou maître, et du régal payé en ces circonstances ».
542 C’est à dire qu’il produit le même effet qu’un montreur de lanterne magique.
543 Les auteurs du XVIIIe siècle emploient plutôt le terme de pseudo-connaisseur ou celui de « prétendu amateur ou Connaisseur ».
544 Sur la place du jeu dans la vie de société, voir notamment J. Meyniel, L’univers salonnier de Mme Geoffrin (1741-1777), Fontaine, 2008, p. 129-136. Le jeu pouvait prendre différentes formes, jeux de dames, échecs, jeu des chiffres, le brelan, le Lansquenet, le « Pharaon », le « Hoca », le « Reversis », le « Piquet » le « Whist », le « Trictrac », la « Comète », etc.
545 Dans ce roman philosophique, Jean-François Marmontel se prononce avec vicacité contre le fanatisme. Il fut dénoncé à la Sorbonne par l’archevêque de Paris, ce qui entraina la censure de l’ouvrage par la Sorbonne et suscita de vives controverses dont se font l’écho les Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la République des Lettres en France depuis 1762 jusqu’à nos jours (éd. par C. Cave et S. Cornand, Paris, Champion, 2009, II), Années 1766-1769, voir notamment p. 705 (13 février 1767), p. 706-707 (21 février 1767 ; 26 février 1767) et p. 717 (20 mars 1767).
546 Elie-Catherine Fréron (1718-1776), journaliste, directeur de L’Année Littéraire.
547 Le 6 avril 1767 la Sorbonne censura le livre de Marmontel.
548 Il revient ici sur les jugements portés sur ses tableaux.
549 Vin muscat cuit.
550 Jeze (op. cit., 1765, 3e partie, p. 12) écrit : « Le privilège de donner au Public des Bals où l’on paye, appartient à l’Académie Royale de Musique, exclusivement à tout autre corps &compagnie. Ces bals s’ouvrent le jour de St. Martin : ils continuent tous les Dimanches, jusqu’à l’Avent. On les reprend à la Fête des Rois ; & deux fois la semaine, on les donne pendant le Carnaval, jusqu’au Carême. Ils commencent à onze heures du soir, & finissent à sept heures du matin ».
551 Ne faut-il pas lire plutôt « en freluches », mot qui d’après le Dictionnaire universel de Furetière (Paris, éd. 1727), « se dit aussi figurément de tous les petits fils qui volent en l’air pendant l’été ». On notera également l’existence dans le parler genevois d’un adjectif « Frelore », dans le sens de « perdu ». Ex. Voici mon argent perdu. (Cité dans Jean Humbert, Nouveau glossaire genevois, Genève, 1852, vol. I, p. 216) qui pourrait bien correspondre à ce terme.
552 Camille-Louis de Lorraine, prince de Marsan (1725-1782), lieutenant général.
553 L’annonce de la dispersion de la collection de Jean de Jullienne suscita un véritable mouvement de curiosité, ce dont témoigne le présent texte.
554 Charles-André, dit Carle Van Loo (1707-1765). Le tableau est décrit comme : « Une jeune fille faisant une offrande à l’amour » sous le no°268 du catalogue de la vente Jullienne en 1767. Ce tableau n’est pas localisé aujourd’hui. Il est connu par la gravure de J.B. de Lorraine. Voir M.C. Sahut, Carle Vanloo Premier peintre du roi (Nice, 1705-Paris, 1765), cat. exp. Nice-Clermont-Ferrand et Nancy, 1977, p. 99, no°247 et I. Tillerot, op. cit., 2010, p. 385, no°192.
555 Dès avant 1760, sous l’influence conjuguée du comte de Caylus et de la publication des découvertes d’Herculanum, Vien introduisit des tendances néo-classiques dans la peinture française, c’est à dire des sujets « à la grecque ». Sur cette question voir T. Gaehtgens et J. Lugand, op. cit., 1988, p. 74-93.
556 Glycère, ou la Marchande de fleurs, tableau peint en 1762, exposé au Salon de 1763 (auj. au Musée des Beaux-Arts de Troyes). Voir T. Gaehtgens et J. Lugand, op. cit., 1988, p. 170, cat. 180).
557 Port de mer, daté 1750. Auj. à Bowhill (Grande-Bretagne), collection du duc de Buccleuch et de Queensberry. Il a été gravé par Jean Daullé, en 1760. Voir I. Tillerot, op. cit., 2010, p. 385, no°195.
558 Paul Potter (1625-1654). Il s’agit du tableau connu sous le titre de La Prairie, auj. au Musée du Louvre (Inv. 1732).
559 Jan van Huysum (Amsterdam, 1682-1749).
560 La Liseuse, gravée par Jacques Chéreau. Catalogue de la vente Jullienne, Paris, 30 mars 1767, no°23. Le tableau n’est plus localisé. Voir C. Leribault, Jean-François de Troy (1679-1752), Paris, Arthena, 2002, p. 265, cat. no°P. 108.
561 Sans doute le no°1313 du Catalogue de la vente Jullienne de 1767 : « Un Lion au milieu de trois chiens, dont il en déchire un : ce grouppe a 5 pouces 6 lignes de haut sur 10 pouces de longueur… Deux Chiens combattants contre un Taureau & pour pendans deux chiens avec un Ours… Deux autres grouppes ; l’un composé de deux chiens, dont un éventré par un Sanglier, l’autre d’un Loup qui se bat contre deux chiens ». Ces groupes ne sont malheureusement pas attribués.
562 De Polet, d’après le Catalogue de la vente Jullienne (Paris, 1767, no°1303).
563 Par Lecomte (sans doute Félix Lecomte 1737-1817), d’après le Catalogue de la vente Jullienne (Paris, 1767, no°1306).
564 De Giovanni Francesco Susini (actif v. 1585-Florence, 1653) ?
565 P. Rémy, Catalogue raisonné des tableaux, desseins, estampes et autres effets curieux après le décès de M. de Jullienne, Paris, 1767.
566 Bartolomé Esteban Murillo (Séville 1618-id. 1682). Ce tableau, présenté sous le no°83 dans le Catalogue de la vente Jullienne (aujourd’hui Birmingham, The Barber Institute of Fine arts), vendu 6000 livres en 1767 (en fait « retiré ce même jour à ce prix, et vendu le lendemain », d’après une annotation sur l’ex. de la BNF, Cabinet des Estampes, Yd.-67a-8) est passé ensuite dans la collection de l’abbé Guillaume de Gévigney, puis dans celle du prince de Conti à la vente duquel il obtint 9.060 livres, en 1777. Les tableaux de Murillo étaient alors extrêmement recherchés par les collectionneurs français. Sur cette question voir P. Michel, op. cit., 2010, p. 282-287.
567 On le voit, le jeune Joseph-Henry Costa partage l’opinion des polémistes de son temps. Au cours de la seconde moitié du siècle, le tableau de maître devient un objet de luxe et à ce titre il est condamnable. À la suite des prix élevés atteints par les tableaux, – principalement « flamands » – dans les ventes publiques, on constate l’apparition d’une réaction très virulente dans l’opinion. Sur cette question, voir P. Michel, Le commerce du tableau à Paris dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Villeneuve d’Ascq, Presses du septentrion, 2007, p. 285-287.
568 Pajot d’Onsembray. Le mari de celle-ci avait formé « un cabinet précieux… qui indépendamment d’une infinité de curiosités naturelles renferme une collection extrêmement étendue de tout ce qui a trait aux sciences et aux arts… » (Paris, Archives nationales, O1/1908, f° 189, lettre de la Direction des Bâtiments du Roi, 23 décembre 1783). Ce cabinet fut donné en 1783 à l’Académie des Sciences.
569 Sans doute la femme du chancelier Henri-François d’Aguesseau.
570 Voir ici, note 311.
571 Plaisanterie sur le fait que Joseph-Henry est savoyard, pays d’où sont originaires les ramoneurs.
572 Le « dîner » désignait alors le repas de midi qui généralement était pris entre midi et treize heures.
573 « Se dit d’un homme qu’on a chassé honteusement de quelque endroit », d’après le Dictionnaire de l’Académie française, 7e éd., Paris, 1878, II, p. 405.
574 Ces quatre tableaux symbolisant les Saisons furent commandés à Vien par Madame Geoffrin. Ils sont datés entre 1762 et 1763 et sont conservés aujourd’hui dans une collection particulière, à Paris. Voir Th. Gaehtgens et J. Lugand, op. cit., 1988, p. 170-171, cat. no°181-184.
575 Dès les années 1750, on constate une réaction contre les excès du style rocaille, notamment dans les écrits de Cochin et l’on prône un retour à l’antique et au « grand goût » du temps de Louis XIV. C’est en 1754, et avec son morceau de réception que se manifeste la réorientation du style de Vien qui privilégie désormais les formes idéales de la plastique grecque. C’est surtout dans les œuvres qu’il expose aux Salons de 1761 et de 1763 « qu’il donne vraiment, aux yeux des contemporains, la preuve de son aptitude originale à interpréter les documents tirés d’Herculanum et de Pompéi ». D’après J. Locquin, La Peinture d’histoire en France…, Paris, éd. 1978, p. 195.
576 La bergère des Alpes, tableau qui fut inspiré par un conte de Jean-François Marmontel publié en 1759 dans le Mercure de France. Ce tableau est aujourd’hui à Tours, musée des Beaux-Arts.
577 Jean-Baptiste Oudry (1686-1755).
578 Mgr Philippe-François Ferrero, comte de la Mormora. Habile diplomate il réussit à négocier trois grands mariages princiers entre la maison de France et celle de Savoie : le mariage du comte de Provence avec Marie-Joséphine-Louise de Savoie, en 1770, puis le mariage de la sœur de celle-ci avec le comte d’Artois et enfin celui du prince de Piémont avec la princesse Clotilde. L’ambassadeur de Sardaigne avait pris à bail le 25 janvier 1766 un hôtel situé rue du Cherche-Midi appartenant aux Carmes (d’après P. Fromageot, La rue du Cherche-Midi et ses habitants depuis ses origines jusqu’à nos jours, Paris, 1915, p. 543-544). Il demeura en poste jusqu’en mars 1773, date de son remplacement par le comte de Viry dont il est souvent question dans les lettres de Joseph-Henry Costa.
579 Un grand modèle.
580 Preuve que Joseph-Henry Costa exerça son talent de peintre au cours de son séjour parisien.
581 Mlle d’Oncieu.
582 Cette collection a été dispersée en vente publique à Paris, le 30 avril 1795. Elle se composait de 73 tableaux et était à dominante « flamande », comme bon nombre de cabinets de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
583 En fait, le parallèle entre ces deux artistes n’a rien d’étonnant. Au XVIIIe siècle on rapproche souvent ces deux peintres dont les œuvres sont accrochées en pendants dans les cabinets des collectionneurs parisiens du XVIIIe siècle.
584 S’agit-il de l’épouse du chevalier Louis de Jaucourt (1704-1779), polygraphe, collaborateur de l’Encyclopédie ?
585 Ce passage a déjà été publié par le marquis de Ségur, op. cit., 1897, p. 60-62. On trouvera une bonne description des soirées de Mme Geoffrin dans les Mémoires de J.F. Marmontel, éd. J. Renwick, Paris, 2008, p. 375-389.
586 Pierre-Jean Mariette (1694-1774), célèbre collectionneur. Voir Le Cabinet d’un Amateur. P.-J. Mariette 1694-1774. Dessins du XVe au XVIIIe siècle, cat. exp. Paris, Musée du Louvre, 1967.
587 Nous ne trouvons dans le catalogue de l’œuvre de Vien (T. Gaehtgens et J. Lugan, op. cit., 1988) qu’un seul tableau pouvant correspondre à celui-ci, sous le no°72 du « Catalogue des peintures non datables » (p. 218) : « Jeune fille donnant à manger à des oiseaux », oeuvre disparue, tableau « commencé par Deshays, fini par Vien, mentionné par Mme Geoffrin dans son Carnet ».
588 Abel-François Poisson, marquis de Ménars, puis de Marigny (1727-1781), frère de la marquise de Pompadour, Directeur des Bâtiments du roi de 1751 à 1773.
589 Louis-Alexandre de La Rochefoucauld d’Enville, duc de.
590 Charles-Nicolas Cochin fils (1715-1790), dessinateur, graveur, secrétaire de l’Académie.
591 Sans doute le quai des Théatins dont il a déjà été question.
592 Nicolas Berchem (Haarlem, 1620-Amsterdam, 1683).
593 Terbusch. Voir ici, note no°76 (Introduction).
594 Il semblerait qu’il s’agisse du Recteur qui à cette époque était Jeaurat, Garde des Tableaux du Roy en survivance » (Almanach Royal, Paris, 1766, p. 286), à moins qu’il ne s’agisse tout simplement du concierge de l’Académie, Philipaut ou de Perronnet, huissier de l’Académie (Almanach Royal, Paris, 1766, p. 391).
595 D’après le Littré : « Sortir d’une maison sans dire adieu à personne, et aussi déménager complètement ».
596 Des maquettes.
597 Allusion à son habit de deuil.
598 Jean Pillement (Lyon, 1728-id. 1808). Lié à ses débuts à la manufacture de tissus lyonnaise, l’artiste livra plusieurs recueils de modèles de fleurs, « fleurs de caprice », « fleurs baroques », « fleurs de fantaisie ».
599 Nicolas Berchem.
600 Henri-François d’Aguesseau, le chancelier.
601 Marly-le-Roi.
602 Nous n’avons pas été en mesure d’identifier ce personnage.
603 Un membre de la famille savoyarde de Noyel de Bellegarde.
604 Louise Julie Constance de Rohan-Montauban (1734-1815), épouse de Charles Louis de Lorraine, comte de Brionne, grand écuyer du roi. La comtesse de Brionne était une étoile de la cour de Louis XV. Elle fut la maîtresse du duc de Richelieu, du maréchal de Castries, puis du duc de Choiseul qu’elle accompagna dans son exil à Chanteloup.
605 Hubert François Bourguignon d’Anville, dit Gravelot (Paris, 1690-id. 1773), illustrateur.
606 Le Voyage pittoresque de Paris d’A.-J. Dezallier d’Argenville.
607 Joseph Louis d’Oncieu, marquis de Chaffardon, gentilhomme de la chambre.
608 Mme de Tracy ?
609 Solon soutenant la justice de ses lois contre les objections des Athéniens. Réduction d’une des peintures commandées en 1672 pour le Cabinet du Conseil du Roi et en fait placées au plafond de la Salle des Gardes de la Reine au château de Versailles (I. Compin et A. Roquebert, Catalogue sommaire illustré des peintures du Musée du Louvre et du musée d’Orsay, III, IV, V. École française, Paris, 1986, III, p. 173 Inv. 3475). La gravure à laquelle il est fait allusion ici est celle de G. Duchange, datant de 1717.
610 Trajan donnant des audiences publiques. Une réduction de cette peinture commandée en 1672 pour le Cabinet du Conseil du Roi et placée en fait au plafond de la Salle des Gardes de la Reine au château de Versailles, se trouve aujourd’hui au Louvre. (I. Compin et A. Roquebert, op. cit., 1986, III, p. 173 Inv. 3477).
611 Nous ne sommes pas parvenus à identifier ce personnage.
612 Marie-Louise-Julie-Constance de Rohan, comtesse de Brionne (1734-1815).
613 Jacques Charles André de la Guerche, colonel d’infanterie au service de l’Espagne. Son buste par Jean-Baptiste Boudard (1715)-1773) se trouvait sur le marché de l’art parisien en 1996. Renseignement fourni par A. Moatti que nous remerçions.
614 Il s’agit selon toute vraisemblance d’Achille Joseph Robert de Lignerac, duc de Caylus (1733-1783) qui se distingua par son train de vie dispendieux à Versailles. Fortement endetté, ses biens furent d’ailleurs saisis en 1777 et mis en vente par le Châtelet de Paris.
615 Le chevalier de la Vieuville figure parmi les amateurs, pour avoir gravé une suite d’aventures de chats, d’après P.-M. Gault de Saint-Germain, Les Trois siècles de la Peinture.., Paris, 1808, p. (330). Il pourrait s’agir également du marquis de Vieuville dont la collection fut dispersée en vente publique en 1762.
616 Joseph-Henry Costa utilise ici les deux termes pour caractériser le personnage. Or, au XVIIIe siècle on établit une distinction entre les mots « d’amateur » et de « connaisseur ». Watelet écrit : « Connaisseur, n’est pas la même chose qu’amateur. Connaisseur en fait d’ouvrages de peinture ou des autres arts qui ont le dessin pour base, renferme moins l’idée d’un goût décidé pour l’art, qu’un discernement certain pour en juger… ». Voir sur cette question C. Guichard, Les Amateurs d’art à Paris au XVIIIe siècle, Seyssel, 2008, et P. Michel, op. cit., 2010, p. 17-28.
617 Pierre de Cortone (1597-1669).
618 Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux (1636-1711).
619 Jean Chapelain (1595-1674), l’auteur de la Pucelle.
620 Antoine Coypel (1661-1722).
621 Joseph-Henry Costa revient curieusement ici sur le décor de la galerie d’Enée au Palais-Royal. La scène décrite correspond à l’épisode intitulé Les Vaisseaux d’Enée changés en nymphes, représentant l’incendie de la flotte d’Enée, ravagée par Turnus, roi des Rutules. La composition réalisée entre 1703 et 1706 n’est plus connue aujourd’hui que par la gravure de D. Beauvais. Voir N. Garnier, Antoine Coypel 1661-1722, Paris, 1989, p. 154, cat. *94 et fig. 272.
622 Noël Coypel (1628-1707).
623 Noël Nicolas Coypel (1690-1734).
624 Charles-Antoine Coypel (1694-1752).
625 Devenu en 1793 le quai Voltaire.
626 Le cabinet de Louis-Antoine Crozat, baron de Thiers (1699-1770).
627 En 1755 fut publié un Catalogue des Tableaux du Cabinet de M. Crozat, Baron de Thiers, par les soins de La Curne de Sainte-Palaye. Cet ouvrage décrivant les tableaux dans l’ordre de leur accrochage était donc conçu comme un guide de visite.
628 Saint-Pétersbourg, Musée de l’Ermitage. Tableau peint en 1649 pour M. Vedeau de Grammont, conseiller au Parlement de Paris. Le tableau passa au XVIIIe siècle dans la collection de Louis-Antoine Crozat de Thiers, puis fut acquis en 1772 par Catherine II avec la plus grande partie de cette collection (Voir A. Mérot, Eustache Le Sueur 1616-1655, Paris, Arthena, 1987, p. 235, cat. *82).
629 Catalogue Crozat, 1755, p. 37. Ce tableau provenait des collections du cardinal Mazarin. Voir P. Michel, op. cit., 1999, p 121.
630 Catalogue Crozat, 1755, p. 37, Saint-Pétersbourg, Musée de l’Ermitage.
631 Catalogue Crozat, 1755, p. 37, Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage. Sébastien Bourdon était l’un des peintres du Grand Siècle les plus appréciés et les plus recherchés par les collectionneurs français au XVIIIe siècle. Voir P. Michel, op. cit., 2010, p. 231-232.
632 Catalogue Crozat, 1755, p. 39. Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage.
633 Catalogue Crozat, 1755, p. 39. Décrit comme : « une sainte qu’on martirise à coups de poignard accompagnée de deux autres figures », auj. au château de Pavlosk.
634 Mars et Vénus, gravé par J. Couché. New York, Metropolitan Museum.
635 M. Stuffmann, op. cit., 1968, p. 62, no°47. La Judith attribuée à Raphaël dans le catalogue Crozat de 1755 (n ° 41) et gravée dans le Recueil Crozat (planche no°XXXIII) est attribuée aujourd’hui à Giorgione. Elle se trouve à Saint-Pétersbourg, au musée de l’Ermitage.
636 Gravé dans le Recueil Crozat (no XXXV). Catalogue Crozat, 1755, p. 20. Aujourd’hui Moscou, musée Pouchkine.
637 Nous ne voyons qu’un seul tableau pouvant correspondre à ce sujet dans la collection Crozat, Le Baptême du Christ d’Alessandro Varotari, dit Padovanino (Catalogue Crozat, 1755, p. 22), qui, par ses dimensions pouvait fort bien former pendant avec le tableau de Véronèse. Voir M. Stuffmann, op. cit., 1968, p. 71, no°115. Il se trouve aujourd’hui au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.
638 Cornelis van Poelenburgh (Utrecht v. 1586/1595-id. 1667).
639 Par Domenico Fetti. Gravé dans le Recueil Crozat (no 105). Catalogue Crozat, 1755, p. 26. Il est aujourd’hui à Moscou, Musée Pouchkine.
640 Tableau de Domenico Fetti. Catalogue Crozat, 1755, p. 29. Saint-Pétersbourg, Musée de l’Ermitage. Ce tableau avait appartenu au XVIIe siècle au cardinal Mazarin. Voir P. Michel, op. cit., 1999, p. 385.
641 Bartolomeo Schedone (Modène 1578-id. 1615).
642 Catalogue Crozat, 1755, p. 30. Voir M. Stuffmann, op. cit., 1968, p. 101, no°370. Entré à l’Ermitage avec une bonne partie de la collection Crozat de Thiers ce tableau fut vendu après la Première guerre mondiale. Il se trouve aujourd’hui à Lisbonne, Fondation Gulbenkian.
643 Joseph-Henry Costa souligne ici ce qui distinguait Rembrandt des autres artistes des écoles du Nord appréciés par les collectionneurs français du XVIIIe siècle, sa technique. Le marchand Gersaint avait fort bien pressenti que sa « touche fière qui approche de celle de plus grands Maîtres » pouvait détourner de ses tableaux les collectionneurs de son temps qui vouaient un culte exclusif à « la manière si fine & si léchée, qui est ordinaire aux Peintres de ce Pays » (Gersaint, Catalogue de la vente Quentin de Lorangère, Paris, 1744, p. 67). Alors que Roger de Piles (Abrégé de la vie des peintres avec des réflexions sur leurs ouvrages, Paris, 1699, p. 435) parlait de « tableaux raboteux », Dezallier d’Argenville (Abrégé…, éd. Paris, 1762, III, p. 112), évoque quant à lui le fait que « ses tableaux heurtés, raboteux & désagréables à regarder de près, sont d’un suave et d’un relief étonnant, étant vus à une certaine distance ».
644 Gravé dans le Recueil Crozat (no XXXII) sous le nom de Sebastiano del Piombo avec le titre de « Portrait du cardinal Polus ». Catalogue Crozat, 1755, p. 25 sous le nom de Raphaël. Il est conservé aujourd’hui au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg et considéré comme une œuvre de Sébastiano del Piombo.
645 Le fameux cycle de la Vie de Saint Bruno de Le Sueur, peint entre 1645 et 1648, pour orner le petit cloître de la Chartreuse de Paris, jouissait encore au XVIIIe siècle d’une grande réputation parmi les artistes, bien qu’il ait subi dès le XVIIe siècle d’importants dégâts. Les tableaux gagnèrent les collections royales françaises en décembre 1777. Ils sont aujourd’hui au Musée du Louvre. Voir A. Mérot, op. cit., 1987, p. 185-216.
646 Voir ici, note 628.
647 Alexandre et le médecin Philippe, Londres, National Gallery (A. Mérot, op. cit., 1987, p. 231, no°79).
648 Peint pour l’église Saint-Germain l’Auxerrois, à Paris. Auj. Kettering (Grande-Bretagne), Boughton House, collection du duc de Buccleuch (A. Mérot, op. cit., 1987, p. 289, no°158).
649 Raymond Diocrès parlant pendant ses funérailles, Paris, Musée du Louvre (A. Mérot, op. cit., 1987, p. 198, no°37).
650 Joseph-Henry Costa reprend dans ses grandes lignes le commentaire de Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 349) qui ne nomme pas l’auteur de ces lambris.
651 Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 349) dit qu’elles sont « attribuées à Julience », sculpteur né en Provence » d’après la « Table alphabétique des peintres, sculpteurs, &c », placée à la fin de cet ouvrage.
652 Sans doute Le Christ guérissant les malades, peint pour le chœur de l’église des Chartreux, auj. au Musée du Louvre. (A. Schnapper et C. Gouzi, Jean Jouvenet 1644-1717 et la peinture d’histoire à Paris, éd. Paris, 2010, p. 217, no°P. 61). Le tableau a été gravé successivement par Etienne Gantrel, Pierre Aveline, Claude Duflos père et Louis Desplaces.
653 Tableau non localisé.
654 Huile sur toile, 355 x 250cm. Rouen, Musée des Beaux-Arts. Voir Y. Picart, La vie et l’œuvre de J.B. Corneille (1649-1695), Paris, 1987, p. 70 et Ph. Malgouyres, Peintures françaises du XVIIe siècle : la collection du musée des Beaux-arts de Rouen, Paris, 2000, 36, no°25. Appartient à une série de douze tableaux commandés à la fin du XVIIe siècle par les chartreux sur le thème de la vie publique du Christ. Jean-Baptise Corneille en réalisa quatre (Jésus guérissant le paralytique, La Cananéenne, le Centenier et le présent tableau, seule œuvre localisée aujourd’hui de l’artiste) ; les autres furent exécutés par La Fosse, Jouvenet, Noël et Antoine Coypel, Louis et Bon Boullogne et Claude Audran.
655 Huile sur toile, H. 390 x L. 290 cm, auj, Paris, église Notre-Dame-de-Bercy. Voir C. Gustin Gomez, Charles de La Fosse 1626-1716. Catalogue raisonné, Dijon, 2006, p. 87, no°P. 124.
656 Fondé en 1667, et édifié sur les plans de l’architecte Claude Perrault, le frère du conteur, il devait répondre à une double fonction : fournir un lieu propice aux observations astronomiques et abriter les collections de l’Académie des sciences.
657 Allusion au puits vertical de 55 mètres qui perce le bâtiment et servait pour les expériences sur la chute des corps.
658 Voir C. de Vinck et A. Vuaflart, La Place de l’Institut, sa galerie marchande des Quatre-Nations et ses étalages d’estampes 1660-1880, Paris, 1928.
659 En 1647, Mazarin avait favorisé l’installation de l’ordre des Théatins à Paris, leur concédant un terrain à l’emplacement du quai Voltaire actuel. Ils y firent édifier une église très vaste, achevée seulement en 1747. Supprimé en 1790, le couvent fut vendu et l’église transformée un moment en salle de spectacle, puis en Café des Muses, en 1815. Elle fut démolie en 1822. Voir Le Faubourg Saint-Germain. Le quai Voltaire, Études offertes à C. Lamy-Lasalle, Paris, Délégation à l’Action artistique de la Ville de Paris, 1990, p. 24-25.
660 « Institution de concerts publics fondés en 1725 à Paris par Anne Danican Philidor. Premier de ce type en France, elle permit la constitution d’un public d’amateurs et poursuivit ses activités jusqu’au 13 mai 1790, totalisant près de 1300 manifestations. C’est l’orchestre de l’Opéra qui y jouait en principe, d’autant que ces concerts furent primitivement destinés à offrir de la musique les jours de fête religieuse, durant lesquels les représentations d’opéra se trouvaient interdites… » (D’après M. Vignal, Dictionnaire de la Musique, Paris, 2005, p. 323). Jèze (op. cit., 1765, 3e partie, p. 13) situe celui-ci au château des Tuileries et écrit : « Si on avait égard ici aux sages intentions, qui, dans les Fêtes solennelles de l’année, on fait substituer ce Concert aux Spectacles profanes, cet amusement raisonnable, auroit eu, sans contredit, la première place parmi ceux que l’on vient de rappeller ; mais comme il n’a lieu qu’au défaut des autres, il étoit indispensable de ne l’indiquer que le dernier ». Ce concert spirituel était composé de « plus de cinquante voix » et de « plus de quarante symphonistes ». Jèze précise que ce concert « n’a lieu que les grandes fêtes de l’année (suit la liste) et qu’il faut s’adresser pour « retenir les Loges, à Mademoiselle Soubra, au Château des Thuilleries, Cour des suisses ».
661 De Briard le père d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 204). En fait de Pierre-Noël Briard, dit l’aîné (1559-1609). Cette statue équestre réalisée entre 1604 et 1606 fut détruite en 1792.
662 La statue, en bronze, commandée en 1687 à Antoine Coysevox, montre le roi à pied, en triomphateur. Elle se trouve aujourd’hui au musée Carnavalet ainsi que les deux basreliefs. F. Souchal, op. cit., 1977, I, (A.-F). 200, no°51.
663 La publication de la paix d’Aix-la-Chapelle en 1748, de Jacques Dumont, dit le romain (1701-1781). Peinture à l’huile sur toile. 340 x 430 cm. Signé et daté 1761, ce tableau fut commandé en 1758, pour commémorer la paix qui, signée en 1748, avait mis fin à la guerre de Succession d’Autriche. Il s’agit de l’un des rares tableaux de l’ancien Hôtel de Ville parvenu jusqu’à nous Il est aujourd’hui au Musée Carnavalet.
664 Le repas offert par les échevins à Louis XIV, le 30 janvier 1687. Le grand tableau est perdu mais il nous est connu par un ricordo autographe conservé à Saint-Pétersbourg, au musée de l’Ermitage et par deux esquisses, l’une au musée Carnavalet, l’autre conservée au musée du Louvre.
665 Par Louis de Boullogne d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 206).
666 François de Troy (Toulouse, 1645-id. 1730). En 1682 les échevins de Paris commandèrent à l’artiste une Allégorie de la naissance du duc de Bourgogne, tableau aujourd’hui disparu, connu seulement par deux dessins préparatoires (Paris, Musée Carnavalet et Londres, Courtauld Institute). Voir D. Brème dans Visages du Grand siècle-Le portrait français sous le règne de Louis XIV 1660-1715, cat. exp. Toulouse, Musée des Augustins, 1997-1998, p. 250.
667 Ce tableau fur commandé par le prévôt des marchands et les échevins de Paris pour commémorer la paix proclamée à Paris en juin 1739. Saisi durant la Révolution, le tableau fut envoyé au dépôt des Petits-Augustins où il est déclaré « très mutilé ». Il n’est pas localisé aujourd’hui. D’après M.-C. Sahut, Carle Vanloo Premier peintre du roi (1705-1765), cat. exp. Nice-Clermont-Ferrand-Nancy, 1977, p. 105, no°285.
668 Ce groupe en marbre portant la date de 1731, fut commencé par Jean-Baptiste 1er Lemoyne et achevé par Jean-Baptiste II Lemoyne. Placé originairement sur le maîtreautel de Saint-Jean-en-Grève, il fut transféré dans l’église Saint-Eustache, puis au dépôt des Petits-Augustins sous la Révolution et attribué en 1802, à l’église Saint-Roch où il se trouve aujourd’hui.
669 D’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 209) cinq de ces tableaux étaient de Hyacinthe Colin de Vermont. Ils représentaient « La Naissance de saint Jean, le Baptême de Notre Seigneur, la Prison du Saint, sa Mort, & sa tête présentée à Hérode ». Les autres tableaux étaient de Lucas (La Prédication de St Jean dans ledésert) et de Dumesnil (La Visitation).
670 « La Danse d’Hérodias » d’après Dezallier d’Argenville (éd. 1752, p. 174 et éd. 1762, IV, p. 447-448). Tableau aujourd’hui perdu. Voir J. Delaplanche, Noël-Nicolas Coypel, 1690-1734, Paris, 2004, p. 88, cat. no°P. 18. La Danse de Salomé, peint en 1728 pour le chœur de l’église Saint-Jean-en-Grève.
671 La chapelle de la Communion.
672 De Thouvenin d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 209).
673 Hyacinthe Colin deVermont (Versailles, 1693-Paris, 1761).
674 Charles Lamy (1689/ou 1699-1743).
675 Commencé par Salomon de Brosse en 1616, d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 210).
676 Il s’agissait de six tableaux d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 211) : « Saint Gervais & Saint Protais qu’on veut obliger à sacrifier aux idoles » de Le Sueur, Saint Gervais sur le chevalet ; Goulai beau-frère de Le Sueur, l’a peint d’après son esquisse ; la Décollation de St Protais de Sébastien Bourdon ; l’Apparition des deux saints à Saint Ambroise, L’Invention de leurs reliques dans la Basilique de St Felix et de St Nabord, et la Translation des corps de ces deux Saints » tous trois de Philippe de Champaigne ». Comme le rappelle Dezallier d’Argenville « tous les six furent faits pour des tapisseries très-bien exécutées que l’on conserve dans cette Église ».
677 Actuel quai de l’Horloge qui devait son nom « par allusion aux plaideurs qui se morfondaient en une longue attente dans cet endroit exposé au vent glacial du nord ». D’après J. Hillairet, Évocation du vieux Paris, Paris, 1952, I, p. 596.
678 Peut-être Gabriel Cortois de Pressigny (1745-1822), né à Dijon, d’une famille de magistrats, qui sera pourvu en 1780 de l’abbaye de Saint-Jacques dans le diocèse de Béziers et nommé à l’évêché de Saint-Mâlo et sacré le 15 janvier 1786 (d’après Hoefer, Nouvelle biographie générale…, t. XII, Paris, 1855, p. 6).
679 L’hôtel de Luynes.
680 Outre les morceaux d’agrément et de réception des académiciens, il y avait le « Grand Prix » de peinture et de sculpture qui ouvrait traditionnellement les portes de l’Académie de France à Rome, le prix de la Tête d’expression et au niveau le plus bas, le « petit prix » ou « prix de quartier » qui était attribué chaque trimestre et récompensait la meilleure académie réalisée par les jeunes artistes qui suivaient les cours de dessin d’après nature à l’Académie royale.
681 Edme Sébastien Jeaurat, Traité de Perspective à l’usage des artistes, où l’on démontre géométriquement toute la pratique de cette science, suivant la méthode de M. Leclerc, Paris, 1750, in-4°.
682 Le livre du père Andrea Pozzo, Perspectiva pictorum et architectorum Andreae Putei…, Rome, 1693, traduit en français sous le titre La Perspective propre des peintres et des architectes, Rome, 1700. Cet ouvrage, ainsi que celui de Sébastien Leclerc, demeuraient les traités classiques de perspective dans lesquels les artistes puisaient leurs connaissances. C’était d’ailleurs le traité du père Pozzo qui était recommandé aux pensionnaires de l’Académie de France au XVIIIe siècle. On considérait qu’il était « propre à des artistes puisqu’il a été fait par un artiste et ceux qui le sçavent pourront facilement conduire les autres… » (extr. « Des reglemens qui doivent être observés par les pensionnaires de l’Académie de France à Rome d’après les ordres de Monsieur le Directeur général », dans A. de Montaiglon et J. Guiffrey éd., Correspondance des Directeurs de l’Académie de France à Rome, Paris, 1887-1912, vol. 13, p. 158.
683 Sans doute un libraire.
684 Il faut lire ginglime. « Espèce d’articulation dans laquelle deux os se reçoivent mutuellement, de manière qu’un même os reçoit & est reçu », d’après Diderot et d’Alembert, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Paris, 1757, t. VII, p. 664. Ce terme sert donc ici à désigner les mécanismes des articulations du mannequin.
685 La comtesse de Brionne était réputée pour sa beauté. Marmontel, dans ses Mémoires (éd. J. Renwick, 2008, p. 390) écrit : « Pour la comtesse de Brionne, si elle n’était pas Vénus même, ce n’était pas que, dans la régularité parfaite de sa taille et de tous ses traits, elle ne réunit tout ce qu’on peut imaginer pour définir ou peindre la beauté idéale. De tous les charmes, un seul lui manquait sans lequel il n’y a point de Vénus au monde et qui était le prestige de Mme d’Egmont : c’était l’air de la volupté » Il semble qu’il y ait eu confusion dans l’ordre des lettres composant le présent « Journal », puisqu’il a déjà été à plusieurs reprises question de cette dame.
686 Charles-Jean-François Hénault (1685-1770), président de la Première Chambre des enquêtes au Parlement de Paris, historien, membre de l’Académie française et honoraire de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Entre 1726 et 1768 il fut aussi surintendant de la maison de Marie Leszczynska. Il fut surtout répandu dans le monde et très lié avec Mme du Deffand. Voir F. Moureau dir., Dictionnaire des Lettres françaises. Le XVIIIe siècle, rééd., Paris, 1990, p. 592-593.
687 Publié en 1744 l’Abrégé chronologique de l’histoire de France jusqu’à la mort de Louis XIV est le principal ouvrage du Président Hénault. Ce livre, par sa forme neuve, connut un grand succès en France et à l’étranger, ce qui fit dire à Voltaire qu’il était « le seul homme qui ait appris aux Français leur histoire ».
688 La collection de Louis-Antoine Crozat, baron de Thiers (1699-1770). Voir M. Stuffmann, op. cit., 1968, p. 1-144 et C. Hattori, Pierre Crozat (1665-1740), un financier collectionneur et mécène, thèse de doctorat inédite (sous la dir. d’A. Schnapper), Université Paris IV-Sorbonne, 1998.
689 Saint-Pétersbourg, Musée de l’Ermitage. Voir M. Stuffmann, op. cit., 1968, p. 100-101, no°366.
690 « Qui est bas, sans noblesse, qui marque une âme dépourvue de sentiments nobles », d’après le Dictionnaire de l’Académie française.
691 La toilette intime, huile sur bois. H. 34,6 x L. 26,5cm, Collection particulière. Voir cat. expo. Watteau 1684-1721, Washington-Paris-Berlin, 1984-1985, p. 333, no°37.
692 L’œuvre est décrite ainsi dans le Catalogue de la collection Crozat en 1755 sous le no°363 (M. Stuffmann, op. cit., 1968, p. 63, no°51) : « Un tableau peint sur papier de treize pouces et demy de long sur trois pieds trois pouces et demy de large, représentant la bataille de Constantin, peint au bistre rehaussé de blanc par Raphaël… ». Ce dessin se trouve aujourd’hui au Louvre (INV. 3872).
693 Gabriel Metsu ? En fait il s’agit d’un tableau d’Adriaen van Ostade décrit sous le no°412 dans le Catalogue Crozat de 1755 (M. Stuffman, op. cit., 1968, p. 100, no°363). Il se trouve aujourd’hui à Saint-Pétersbourg, Musée de l’Ermitage.
694 Il s’agit peut-être des marines de Ludolf Backhuysen. Voir De Genève à l’Ermitage. Les collections de François Tronchin, Genève, Musée Rath, 21 juin-15 septembre 1974, p. 30-31, no°58 et 59.
695 Pietro Vannucci, dit il Perugino (v. 1448-1523). On retouve ici sous la plume de Joseph-Henry Costa le préjugé des collectionneurs français contemporains qui n’appréciaient guère les tableaux des écoles italiennes antérieurs à Raphaël.
696 Jean Moyreau (Orléans, 1690-Paris, 1762).
697 Catalogue Crozat, 1755, p. 83 (M. Stuffmann, op. cit., 1968, p. 120, no°59 : « Une femme trait des vaches, un homme debout ». Saint-Pétersbourg, Musée de l’Ermitage).
698 M. Stuffmann, op. cit., 1968, p 126, no°108, Frère Luce (Moscou, Musée Pouchkine) et no°109, un Paysage (Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage).
699 Peint par Andrea Schiavone d’après le Recueil Crozat (no XI). Catalogue Crozat, 1755, p. 27. M. Stuffmann, op. cit., 1968, p. 74, no°140. Aujourd’hui à Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage.
700 Bartholomeus Breenberg (Deventer, 1598/1600-Amsterdam, 1657).
701 Jan Steen (Leyde, 1623/1626-id. 1679).
702 Vraisemblablement « Des hollandais qui se battent » d’Adriaen Brouwer (M. Stuffmann, op. cit., 1968, p. 95, no°323 (Moscou, Musée Pouckhine).
703 Il convient de lire Jean-Baptiste Pater. Voir M. Stuffmann, op. cit., 1968, p. 132, no°159-160. Pastorales (Saint-Pétersbourg, Musée de l’Ermitage).
704 Sans doute le tableau attribué à Adriaen van der Werff (M. Stuffmann, op. cit., 1968, p. 122, no°71 : « Un homme et une femme couchés ensemble et réveillés, à l’aspect de la mort et du diable qui paraissent au pied du lit », huile sur cuivre (28,4 x 35,2 cm). Ce tableau suscita, par son thème, une certaine curiosité au XVIIIe siècle. Il n’est pas localisé aujourd’hui, mais nous le connaissons par un croquis de G. de Saint-Aubin en marge de l’exemplaire du Catalogue Crozat de 1755, p. 93 (repr. dans M. Stuffmann, op. cit., 1968, p. 122, no°71).
705 Rosalba Carriera (Venise, 1675-id. 1757). Il y avait dans la collection Crozat de Thiers douze pastels de cette artiste. Voir M. Stuffmann, op. cit., 1968, p. 115-116, no°4 à 14.
706 François du Quesnoy (1597-1643). Le sculpteur s’était rendu célèbre par ses statuettes d’enfants, ce qui lui valut le surnom de « Il fattore dei putti ». Ses œuvres étaient très recherchées par les collectionneurs du XVIIIe siècle. Voir M. Boudon-Machuel, François du Quesnoy 1597-1643, Paris, 2005, p. 45-83 et P. Michel, « Le goût pour les petits bronzes de collection en France au XVIIIe siècle », dans M. Favreau et P. Michel éd., L’objet d’art en France du XVIe au XVIIIe siècle : de la création à l’imaginaire, Bordeaux, 2007, p. 157.
707 Ce nom désignait le cabinet placé à la suite de la bibliothèque dans l’hôtel Crozat de Thiers, place Vendôme, (d’après Hébert, Dictionnaire pittoresque et historique, Paris, 1766, I, p. 99). Il témoigne de la spécialisation de certains espaces dans la demeure du collectionneur.
708 Catalogue Crozat, 1755, p. 49. M. Stuffmann, op. cit., 1968, p. 96, no°330. Aujourd’hui Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage (attribué à Peter Lely).
709 M. Stuffmann, op. cit., 1968, p. 128, no°129. Tableau autrefois à l’Ermitage, signalé comme « vendu en 1854 ».
710 Saint-Pétersbourg, Musée de l’Ermitage. Voir M. Stuffman, op. cit., 1968, p. 129, no°135.
711 Il s’agit des tableaux décrits en 1771 comme « L’Odorat, une jeune fille jette des parfums dans une cassolette, d’autres personnes sentent des fleurs » et « Le goût. Des hommes et des femmes galamment vêtus mangent des fruits ». Aujourd’hui Moscou, musée Pouchkine (M. Stuffmann, op. cit., 1968, p. 133, no°167-168).
712 François de Troy.
713 Anne-Claude Philippe de Tubières de Grimoard de Pestels de Levis, comte de Caylus (1692-1765), membre de l’Académie (1731) et de celle des Inscriptions et Belles lettres (1742), archéologue auteur du Recueil d’antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines, Paris, Desaint et Saillant, 1752-1767, 7 vol.
714 Le rôle du comte de Caylus est évoqué en ces termes par J. Locquin (op. cit réed. 1978, p. 83) :« Après une conférence sur le sujet, il entreprend de « réchauffer l’émulation » de la jeunesse académique en fondant un « Prix d’Ostéologie », d’une valeur de 100 livres (1764). « Son dessein », explique Cochin, « est de faire réparer le squelette que nous avons à l’Académie, qu’il soit posé dans une attitude intéressante, telle que celle du Gladiateur, que tous les élèves qui ont gagné des Prix ou des Médailles soient admis à y concourir… ».
715 Située dans le quartier du Palais-Royal. Voir Dezallier d’Argenville, op. cit, éd. 1765, p. 111-112.
716 D’après J. Locquin (op. cit., réed. 1978, p. 77) « C’est seulement lorsque l’élève est ou paraît rompu à l’étude de l’antique, après qu’il a, selon les termes de Chardin, « séché des journées et passé des nuits à la lampe, devant la nature immobile et inanimée », qu’il peut prétendre à passer dans la division supérieure, dans cette École du Modèle, qui était « l’Académie » par excellence ».
717 Nous ne trouvons en fait que 11 tableaux de Wouwerman et 28 Teniers dans cette collection. Ce qui est déjà en soit tout à fait exceptionnel lorsque l’on connaît la fortune que connurent ces deux peintres auprès des collectionneurs français du XVIIIe siècle et le prix élevé de leurs œuvres sur le marché de l’art à l’époque. Voir P. Michel, op. cit., 2010, p. 197-201.
718 Dans le Catalogue de la vente Blondel de Gagny, en 1776, ce tableau (lot no°218) est présenté ainsi : « Ce tableau a toujours fait l’admiration des Amateurs-Connaisseurs ; il pique le goût par les grâces que l’on remarque dans ces deux figures, & le coloris vrai de la belle nature ». Il obtint le prix important de12 400 livres. Voir P. Michel, op. cit., 2010, p. 239.
719 Aucun tableau de cet artiste ne se trouve dans le catalogue de la vente Blondel de Gagny en 1776. Le collectionneur s’en était sans doute séparé entre cette visite et sa mort.
720 Lot 242 du Catalogue de la vente Blondel de Gagny. Une Jeune fille tenant un serin sur son doigt.
721 Lot 239 du Catalogue de la vente Blondel de Gagny, en 1776. Il y est présenté comme « la raison contenant le force, sujet allégorique, composé d’un homme qui retient un lion ». Il fut vendu 1200 livres. Ce tableau se trouve aujourd’hui à Nice, musée Chéret. Voir M.- C. Sahut, op. cit., 1977, p. 56, no°87.
722 Lot no°2 du Catalogue de la vente Blondel de Gagny : « Herminie qui, ayant pris les armes de Clorinde, & s’étant égarée dans une forêt où elle a passé la nuit, arrive chez un vieux berger qui fait des paniers de jonc, & qui est accompagné de sa femme & de trois enfants… ».
723 C’est ce tableau, connu également sous le titre de La Cuisinière qui établit la réputation de Santerre. Ses apparitions en vente publique furent toujours saluées par des enchères élevées. Une version du tableau, seulement attribuée à Santerre est conservée au musée des Beaux-Arts de Bordeaux.
724 Joseph-Henry Costa commet une erreur, il s’agit en fait du tableau catalogué sous le no°3 de la vente Blondel de Gagny sous le nom de Murillo et décrit ainsi : « Une jeune Bohémienne assise, représentée jusqu’aux genoux, & vue de trois quarts, ayant des fleurs dans le bas de son manteau qu’elle tient des deux mains », avec cette appréciation : « Ce tableau… a été & sera toujours regardé comme un des plus précieux ; la réputation méritée qu’il a acquise dans le cabinet de Madame la Comtesse de Verrue, dans celui de M. le Comte de Lassay, & dans celui-ci, n’est point équivoque ». Il fut adjugé la forte somme de 12.000 livres à un acheteur anglais.
725 Lot no°69 du Catalogue de la vente Blondel de Gagny, accompagné de cette remarque : « Ce morceau très gracieux, d’une touche légère & d’un coloris agréable, est un chef-d’œuvre de ce Maître, & très connu par tous les amateurs & les Artistes ». Il est étrange en revanche que Joseph-Henry Costa n’évoque pas l’autre Rembrandt de cette collection connu sous le titre de la Servante de Rembrandt ou La Crasseuse qui jouissait alors d’une grande célébrité.
726 Nous n’avons pas été en mesure d’identifier ce tableau et son auteur dans le Catalogue de la vente Blondel de Gagny de 1776.
727 Sans doute le lot no°166 du Catalogue de la vente Blondel de Gagny, par Gérard de Lairesse.
728 Adriaen van der Werff. Lot no°173 du Catalogue de la vente Blondel de Gagny.
729 Celle-ci était installée à cette époque dans l’Hôtel de Bourgogne. Riccoboni et ses camarades avaient succédé en ces lieux en 1716 à l’ancienne troupe italienne, chassée par Louis XIV en 1697. L’Hôtel de Bourgogne était la plus ancienne salle de théâtre de Paris. Voir H. Lagrave, Le Théâtre et le public à Paris de 1715 à 1750, Paris, 1972, p. 86-90. Celle-ci est décrite dans l’Almanach parisien... op. cit., 2001, p. 129 : « On donne ce nom à ce Spectacle parce que les Acteurs sont originaires d’Italie, et que les noms mêmes des personnages sont italiens ; cependant on n’y joue la plupart du temps que des pièces françaises à Arietes, que l’on appelle opéras-comiques, mais accomodés au genre de ce Théâtre qui veut des Arlequins, des Pantalons, des Docteurs… Les jours du beau monde pour la Comédie italienne sont les Jeudis et Samedis. Le prix des Places est le même que celui de la Comédie française. Au reste on peut s’abonner à ces deux spectacles, et y avoir de petites loges à l’année… ». Jeze (op. cit., 1765, 3e partie, p. 8) vante longuement les mérites de celle-ci, écrivant notamment : « Il est peu de Théâtres où l’on ait fait autant d’efforts, & sur lequel on se soit donné autant de soins & de peine pour attirer le Public & pour lui plaire… ».
730 Lyon était alors une ville réputée pour son industrie textile et notamment pour la fabrication de la soie.
731 Huile sur toile. H. 665 ; L. 400 cm, signée et datée 1767. Tableau peint pout l’église Saint-Roch à Paris et toujours in situ.
732 Il semble qu’il y ait eu confusion dans le titre. Aucun tableau sur ce thème n’est catalogué dans l’œuvre de Vien (T. Gaehtgens et J. Lugan, op. cit., 1988).
733 Il fait sans doute allusion ici au Saint Jean l’Évangéliste à Patmos des collections royales gravé dans le Recueil Crozat attribué aujourd’hui à Innocenzo da Imola (v. 1490/1494-v. 1547/1550).
734 Antoine-Léonard Thomas (1732-1785).
735 Ce lieu de dispersion exceptionnel pour le cabinet d’un collectionneur est attesté par ailleurs par la note d’un certain « M. de Chalandray » sur un exemplaire du catalogue de la vente Jullienne qui écrit : « La vente de cette superbe collection a été faite au Louvre, dans le salon où s’exposent, à la Saint-Louis les ouvrages produits successivement par l’académie, tous les deux ans » (cité par Ch. Davillier, Le Cabinet du duc d’Aumont et les amateurs de son temps…, Paris, 1870, p. 173, note 1).
736 L’abbé de Boisbilly. Il est question de lui dans le Journal inédit de Pierre-Etienne Bourgeois de Boynes (éd. par M. F. Godfroy, Paris, Champion, 2008, p. 214), à propos d’une affaire judiciaire impliquant également Mme de la Roche et M. de la Bellangerais, le 22 juillet 1765.
737 J.-B. Descamps (Vie des Peintres Flamands, Allemands & Hollandais, Paris, 1753, II, p. 217-218), écrit à propos de Gerard Dou : « Que l’on juge du soin singulier qu’il mettait à tout préparer, il broyait lui-même ses couleurs ; il faisait ses pinceaux ; les croisées de son attelier étaient fermées au point que l’air y pouvait à peine passer : Il avait enfermé sa palette, ses pinceaux, ses couleurs dans une boëte bien exacte ; tout ainsi disposé pour le préserver autant qu’il est possible de la poussière… ».
738 Charles-Antoine Coypel (1694-1752). D’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 111) ces trois tableaux représentaient « l’Anonciation, les Disciples d’Emmaüs, & N.S. mis au tombeau… ».
739 Tableau perdu.
740 En fait le Meurtre de Saint Thomas Beckett (huile sur toile H. 278 x L. 152 cm, Paris, Église Notre-Dame de Bercy). Voir N. Lesur et O. Aaron, Jean-Baptiste Marie Pierre 1714-1789. Premier peintre du roi, Paris, 2009, p. 252, no°P. 102.
741 Jean II Restout (Rouen, 1692-Paris, 1768). Le tableau est aujourd’hui à Paris, Église Saint-Nicolas-du-Chardonnet (C. Gouzi, op. cit., 2000, *P166).
742 Louis Galloche (1670-1761), Saint-Nicolas, évêque de Myre (tableau perdu).
743 Jean-Baptiste II Lemoyne (1704-1778). Le monument n’a été inauguré qu’en 1768. Il est aujourd’hui détruit. Il en demeure une description, une gravure et deux fragments mutilés à l’École Nationale supérieure des Beaux-arts à Paris.
744 Voir ici, note 736.
745 D’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 360) on pouvait voir en ces lieux les tableaux suivants : une Descente de Croix de Hallé, la Naissance de la Vierge de Restout, la Présentation au Temple par Marot, la Visitation par Verdier et la Naissance de Notre-Seigneur par Le Clerc et enfin la Purification de Restout.
746 D’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 360) celui-ci était placé « dans la chapelle de la Petite Communauté qui est dans le cul-de-sac de Féron ».
747 La Nativité de Marie est auj. à Saint-Honoré d’Eylau. Voir C. Gouzi, op. cit., 2000, no°P. 73 et P. 117.
748 Gravé par Duflos d’après Dezallier d’Argenville (op. cit., éd. 1765, p. 360). Peint en 1652, ce tableau (huile sur toile : H. 223 ; L. 165 cm) se trouve aujourd’hui au musée des Beaux-Arts de Marseille. Voir Cat exp. Eustache Le Sueur, musée de Grenoble, 19 mars-2 juillet 2000, Pars, RMN, 2000, p. 134, no°45.
749 Voir ici, note 678.
750 Au XVIIIe siècle celle-ci est installée au 14, rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés (actuelle rue de l’Ancienne Comédie). Les Comédiens français avaient acheté un groupe d’immeubles en ces lieux qu’ils firent abattre pour construire un théâtre moderne conçu par l’architecte François d’Orbay. C’est seulement en 1770 qu’ils se transportèrent aux Tuileries. Voir H. Lagrave, op. cit., 1972, p. 74-81.
751 La pièce de Racine, Athalie avait commencé sa carrière de pièce de clôture à la Comédie française en 1716. Entre cette date et 1750, elle fut représentée 90 fois et vue par 58.000 spectateurs (d’après, H. Lagrave, op. cit., 1972, p. 321).
752 Issu d’une famille d’artistes et d’acteurs forains, Jean-Baptiste Nicolet (1728-1796) fit de nombreuses tournées en province avant de s’établir boulevard du Temple en 1760. Son théâtre devint en 1772 le Théâtre des grands danseurs du Roi, puis le Théâtre des Variétés en 1792. Connu pour son esprit inventif, il donna lieu à cette locution populaire : « Comme chez Nicolet, de plus en plus fort ».
753 D’après A. Franklin, Dictionnaire historique des arts, métiers et professions exercés dans Paris depuis le treizième siècle, Paris-Leipzig, 1906, p. 633 : « On désignait sous ce nom les enfants et les jeunes gens que la misère arrachait à leur pays, et qui venaient à Paris chercher leur vie dans quelques métiers faciles. Les Savoyards vraiment originaires de la Savoie se faisaient ordinairement décrotteurs, scieurs de bois, frotteurs, ramoneurs, commissionnaires… ». Jèze (op. cit. 1765, p. 335) leur consacre une rubrique intitulée : « Savoyard et autres commissionnaires & Journaliers » et écrit : « Le titre de Savoyard est devenu dans Paris un nom générique que l’on donne à des jeunes enfans que la misère arrache de leurs Patries, ou tire du sein de leur famille, pour venir dans cette grande Ville chercher à vivre ; ils y sont répandus dans les différens quartiers & dans les différentes rues, où ils rendent aux Citoyens des services journaliers, & procurent à peu de frais des facilités d’un usage très-commode & très-fréquent. Les Savoyards, proprement dits, c’està-dire, ceux de ces jeunes gens qui sont réellement originaires de Savoye, sont décroteurs, frotteurs, scieurs de bois, ramoneurs de cheminée, commissionnaires, &c… ».
754 Anciennement confondu avec le quai Malaquais, il fut appelé quai des Théatins en 1642, en raison des religieux ainsi nommés qui étaient venus s’y établir à la demande du cardinal Mazarin. Construit en 1669, ce quai fut rebaptisé quai Votaire le 4 mai 1791 en mémoire du grand philosophe qui mourut au no°23 de ce quai le 30 mai 1778.
755 Rodomont est un personnage de l’Arioste dont le jeune Joseph-Henry lisait avec délices le Roland furieux. Ce personnage se distingue par sa force et son orgueil extraordinaires. Faire le Rodomont signifie parler avec hauteur comme si on était au-dessus des autres. « Fanfaron qui vante sa bravoure pour se faire valoir et se faire craindre » (d’après A. Duchesne et T. Leguay, Dictionnaire des mots perdus, Paris, Gallimard, 1999, p. 82).
756 Voir ici, note 283.
757 Il pourrait s’agir d’Adam-Philippe, comte de Custine (1740-1793), le futur général.
758 Françoise, princesse de Liechtenstein qui épousa le prince Charles-Joseph de Ligne en 1755.
759 Son buste, réalisé par Jean-Baptiste Lemoyne, fut exposé au Salon de 1765. Lemoyne en réalisa un autre à la demande du futur Gustave III de Suède, lors de son séjour à Paris, en 1771. Il en existe en fait trois exemplaires, l’un en marbre placé en 1791 dans la chambre à coucher de Gustave III au château de Stockholm, l’autre en plâtre (auj. comme le précédent au Musée national de Stockholm) et un autre exemplaire en marbre au château de Haga en Suède. Voir A. Lindblom, « Quelques sculptures françaises du XVIIIe siècle », Revue de l’Art ancien et moderne, XLVI, 1924, p. 109-121.
760 Nous n’avons pu identifier ce personnage.
761 Michel-François Dandré-Bardon (Aix-en-Provence, 1700-Paris, 1783).
762 Pierre-Louis Moreau-Desproux. Un incendie de l’aile droite du palais et de la salle de théâtre entraîna de profondes modifications dans les dispositions du Palais-Royal. Moreau fut chargé de l’édification de l’avant-corps orné d’un balcon à consoles et d’un fronton, situé actuellement sur la place de Valois.
763 Stanislas II Auguste Poniatowski, roi de Pologne de 1764 à 1795.
764 Allusion à la célèbre affaire judiciaire du XVIIIe siècle due à l’intolérance religieuse. Voltaire prit la défense de Jean Calas injustement accusé d’avoir tué son fils et qui fut supplicié en 1762. Il contribua à sa réhabilitation en écrivant son Traité de la tolérance (1763).
765 Elie Catherine Fréron (1719-1776), critique et pamphlétaire français.
766 Il s’agit sans doute des religieuses hospitalières de Saint-Thomas de Villeneuve ou Augustines du Tiers-Ordre, établies à Paris en mars 1661. Installées d’abord rue de Grenelle, elles se fixèrent en 1726 rue de Sèvres. Elles assuraient gratuitement l’éducation des orphelines pauvres. Voir P. et M.-L. Biver, Abbayes, monastères, couvents de femmes à Paris des origines à la fin du XVIIIe siècle, Paris, PUF, 1975, p. 353-358.
767 Installé dans la Bibliothèque du Roi, rue de Richelieu. Il est décrit dans l’Almanach parisien en faveur des étrangers et des personnes curieuses, présenté par D. Roche, Saint-Etienne, 2001, p. 51 : « 6. Le Cabinet d’estampes extrêmement curieux et dans lequel on voit aussi un grand recueil d’animaux peints en miniature… ».
768 Etienne Fessard (1714-1777), graveur des peintures de la Chapelle des Enfants trouvés d’après Charles Natoire.
769 À cette date il pouvait s’agir de la boutique de Bligny, éditeur et marchand d’estampes (actif vers 1762-1782) qui était établi aux Tuileries, cour du Manège. D’après le Dictionnaire des éditeurs d’estampes à Paris sous l’Ancien Régime, Paris, 1987, p. 56.
770 Pierre Mignard (Troyes, 1612-Paris, 1695).
771 Le jeune Joseph-Henry Costa partage le préjugé de ses contemporains et notamment de la critique à l’égard de Boucher. Dès le Salon de 1763, Diderot s’était montré sévère, n’hésitant pas à le rendre responsable de « la ruine de tous les jeunes élèves en peinture » (Diderot, Essais sur la Peinture. Salons de 1759, 1761, 1763, éd. par J. Chouillet, Paris, 1984, p. 196). Sur la fortune critique de Boucher en son temps, voir P. Michel, op. cit., 2010, p. 251-254.
772 Cette appellation s’appliquait à une « Bourre de soie grossière, qui, filée et mélangée avec le coton, sert à fabriquer des articles de bonneterie de basse qualité. C’est aussi le nom donné au tissu ainsi obtenu ». D’après M. Leloir, Dictionnaire du costume…, Paris, Gründ, 1951, p. 177.
773 À l’époque on écrit souvent « Sève » notamment pour désigner les productions de cette manufacture dans les catalogues de vente.
774 Henri Léonard Jean-Baptiste Bertin (1720-1792). Conseiller au Grand Conseil en 1741, intendant du Roussillon (1750), puis de Lyon (1754), lieutenant-général de Police en 1757, contrôleur général des Finances de 1759 à 1763, puis secrétaire d’État de 1763 à 1780. À la date de cette visite, Bertin était contrôleur général des Finances.
775 Porcelaine tendre.
776 La manufacture de Sèvres édita une première série d’enfants (les « Enfants-Boucher ») en biscuit, en 1752 d’après des modèles de François Boucher et exécutés par Blondeau. D’autres ont été réalisés d’après des gravures d’André Laurent d’après des tableaux de Boucher (Le berger galant). Face au succès remporté par les « Enfants-Boucher », la manufacture de Sèvres en multiplia le nombre. Dix-huit groupes ou figures isolées furent réalisés sous la direction d’Etienne-Maurice Falconet. Voir R. Savill, « François Boucher and the Porcelains of Vincennes and Sèvres », Apollo, 115 (mars 1982), p. 162-170.
777 Pigalle avait été chargé de l’exécution du mausolée du maréchal de Saxe en 1753. En élevant un monument à la gloire de Maurice de Saxe, le roi récompensait un des grands serviteurs de la Monarchie, vainqueur notamment de la bataille de Fontenoy. Toutefois, le roi ne pouvait faire entrer à Saint-Denis un mercenaire étranger, bâtard et protestant, d’où le choix du temple de Strasbourg, dans la province dont le maréchal avait été le gouverneur.
778 Les marbres de ce mausolée furent achevés en 1770 et à nouveau exposés en public. Ce monument ne fut mis en place dans le chœur du temple Saint-Thomas à Strasbourg qu’en 1776, soit vingt ans après la présentation des modèles au public, en marge du salon de 1756.
779 À partir de 1762 Pigalle avait ajouté à la réalisation du Mausolée du maréchal de Saxe et du Monument de Louis XV à Reims, un troisième monument, l’achèvement de la statue équestre de Louis XV destinée à la place du même nom à Paris (actuelle place de la Concorde), suite à la mort d’Edme Bouchardon. Le monument ne fut achevé qu’en 1772.
780 L’Amour embrassant l’Amitié, groupe en marbre daté de 1758, Paris, musée du Louvre.
781 Madame de Pompadour en Amitié, statue en marbre, datée 1753. Cette statue resta à Bellevue résidence de Mme de Pompadour jusqu’à sa mort. Mise en vente alors, elle aurait été, au dire de Mopinot de La Chapotte (Eloge historique de Pigal, célèbre sculpteur…, Londres, 1786), rachetée par Pigalle pour éviter que cette statue ne quitte la France. Le sculpteur la céda par la suite au duc d’Orléans. C’est donc ce qui expliquerait sa présence dans l’atelier de Pigalle, lors de la visite de Joseph-Henry Costa.
782 Voir ici, note 758.
783 Le plafond de François Lemoyne (1688-1737), réalisé entre 1733 et 1736.
784 La Diseuse de bonne aventure du Caravage, Paris, musée du Louvre.
785 Valentin de Boulogne, dit Valentin (1594-1632), Les Quatre Evangélistes ? Musée National du château de Versailles.
786 On reconnaîtra ici l’Enée et Anchise de Lionello Spada (1576-1622), Paris, musée du Louvre. La confusion de Joseph-Henry Costa est compréhensible puisque ce tableau, après avoir été attribué au Dominiquin, le fut à Ludovic Carrache par H. Sauval et Bailly. C’est seulement Villot, qui au XIXe siècle, rendit ce tableau à Spada. Voir A. Brejon de Lavergnée, L’inventaire Le Brun de 1683. La collection des tableaux de Louis XIV, Paris, RMN, 1987, p. 97, no°13.
787 Joseph-Henry Costa confond sans doute avec Dejanire enlevée par le centaure Nésus de Guido Reni. Paris, musée du Louvre.
788 Guido Reni (1573-1642), Hercule terrassant l’hydre de Lerne, Hercule luttant avec Achelous, Hercule sur le bûcher (Paris, musée du Louvre).
789 Passementerie tordue formant velours et servant à des travaux de broderie.
790 Le Rémouleur du musée des Offices à Florence.
791 Le bassin de Latone (1668-1670).
792 Le bassin d’Apollon dont le décor est dû à Tuby (1669-1671).
793 Le groupe d’Apollon servi par les nymphes réalisé par François Girardon, entre 1666 et 1673 pour décorer la grotte de Thétis. Ce groupe aujourd’hui à Versailles, parc du château était encadré par les Chevaux du soleil abreuvés par les Tritons, œuvre des frères Marsy et de Regnaudin.
794 Louis XV en Jupiter de Nicolas Coustou (1658-1733), qui était placé avec son pendant, Marie Leszczynska en Junon par Guillaume 1er Coustou (1677-1746) dans le bosquet du Dauphin du château de Versailles à partir de 1736. Les deux statues sont aujourd’hui au musée du Louvre.
795 La création de la Ménagerie par Louis XIV remonterait à 1662 ou 1663.
Journal de voyage d’un jeune noble savoyard à Paris en 1766-1767
Ce livre est diffusé en accès limité. L’accès à la lecture en ligne ainsi qu’aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://0-freemium-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/oebooks
Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org
Référence numérique du chapitre
Format
Référence numérique du livre
Format
1 / 3