Orphisme et Présocratiques : bilan et perspectives d’un dialogue complexe1
p. 205-247
Texte intégral
I. Introduction
1On trouve souvent, dans des études sur les Présocratiques, l’affirmation que telle ou telle doctrine présente une claire influence orphique. Ce qui est surprenant est qu’il s’agit là d’affirmations vagues, imprécises ou non justifiées par des références, que ce soit à des auteurs anciens ou modernes, tout comme si la simple mention des Orphiques expliquait par elle-même suffisamment les choses et qu’il existait en outre, depuis toujours, un accord général sur le cadre idéologique de référence (l’orphisme). Or, il n’en va nullement ainsi en réalité. En effet, nos connaissances sur l’orphisme sont très limitées et, par conséquent, non seulement il n’existe pas, il s’en faut de beaucoup, d’accord arrêté parmi les érudits concernant la portée du terme d’« orphisme », mais encore ce que nous trouvons le plus souvent est seulement une série de généralités assez communes, voire banales, sur les contenus des doctrines orphiques.
2D’autre part, la recherche sur les Orphiques, en particulier celle qui fait référence à leurs rapports avec les Présocratiques, est passée, au long du siècle dernier, par des alternatives extrêmes. On pourrait dire, de manière très schématique, qu’au début du XXe siècle, il était fréquent d’attribuer aux Orphiques, à tort ou à raison, toute une série d’idées, de textes, de pratiques et de rites variés et hétérogènes, et on admettait une importante influence orphique sur la religion et la philosophie grecques dès l'époque la plus archaïque1. Face à ces excès, il se produisit une réaction hypercritique, commandée par Wilamowitz2, qui minimisait l’importance de l’orphisme et était pratiquement arrivée à nier l’existence de ce mouvement religieux, en tant que tel, avant la période hellénistique tardive. Il en résulta que pendant bien des années, disons depuis les années cinquante jusqu’à la fin des années quatre-vingt, la position majoritaire consista à considérer l’orphisme comme une matière presque taboue, de sorte que le fait d’en parler paraissait démodé ou naïf – et en tout cas, peu commode. Des expressions prudentes dans le genre de « le soi-disant orphisme » ou « la poésie attribuée à Orphée » proliférèrent et, bien entendu, presque personne n’osait écrire le mot orphisme sans employer des guillemets3.
3Toutefois, la découverte de témoignages très importants, dont quelques lamelles d’or (à Hipponion, à Pelinna à Entella), les lames en os d’Olbia et, notamment, le Papyrus de Derveni, a obligé à un lent mais irréversible processus de révision de l’hypercritique de l’orphisme. Aussi s’explique que nous puissions désormais apprécier de nouveau des travaux clairvoyants datant des années trente, signés par des auteurs qui avaient montré, face aux excès de l’époque, une attitude plus mesurée – dont l’excellente étude de Nilsson, qui date de 1935, ou celle, toujours indispensable, de Guthrie, parue la même année quoique rééditée et traduite à plusieurs reprises4-, alors qu’ils étaient considérés avec un scepticisme profond dans les années soixante, à tel point que Nilsson lui-même, vraisemblablement sous la pression du prestige de Wilamowitz, en était arrivé à admettre dans un ouvrage postérieur à celui que je viens de citer qu’il s’était trompé5.
4La recherche est donc bien relancée sur des bases nouvelles et les études sur l’orphisme fleurissent à nouveau6. Voilà pourquoi en l’an 2000, et à l’occasion de cette mise à jour des Présocratiques, il est opportun de poser à nouveau le problème des rapports existant entre les Orphiques et les Présocratiques7. Comme il s’agit, sans doute, d’une question complexe qui demanderait plus d’espace que celui dont nous disposons et que les difficultés qui se posent sont plus nombreuses que les réponses admises, il nous a semblé qu’il serait peut-être plus utile d’offrir ici quelques points de départ et surtout quelques matériaux classifiés par thèmes qui pourraient servir de base à une recherche postérieure. Ces matériaux proviennent fondamentalement d’une édition de témoignages et de fragments orphiques que je prépare actuellement8.
5Nous convenons d’avance que ces textes sont d’un intérêt et d’une valeur inégale ; certains sont bien connus et leurs rapports avec la philosophie sont évidents ; d’autres sont plus discutables : quelques-uns, un petit nombre, n’ont pas été habituellement considérés et c’est peut-être à cause de cela qu’ils peuvent apporter des éléments intéressants à la discussion. Il faudra donc envisager notre contribution comme une approche plus philologique que philosophique, devant être comprise comme un recueil de matériaux pertinents pour la discussion, plutôt que comme visant à une conclusion plus ou moins dogmatique. Nous avons déjà discuté en détail quelques-uns de ces matériaux à l’occasion de travaux antérieurs, auxquels nous nous contenterons donc ici de renvoyer.
6Il est d’abord nécessaire de fixer ce que nous entendons par un « texte orphique », avant d’aborder la question, plus complexe, de ce que nous entendons par orphisme.
7Dans l’édition que nous préparons, nous avons considéré comme des textes orphiques tout d’abord ceux qui sont attribués à Orphée par la source qui les transmet, ou bien ceux qui sont désignés comme textes (ou doctrines) orphiques (τὰ’Oρφικά), de même que les textes considérés par les Néoplatoniciens comme provenant du « théologien » (ό θεολόγος) ou d’autres expressions similaires. Ensuite, les passages qui font référence à des doctrines partagées par les Orphiques dans d’autres sources, où l’on dit qu elles proviennent d’un « ancien récit » (παλαιός λόγος), d’un « récit sacré » (ιερός λόγος), d’initiations (τελεταί), etc. Dans un travail antérieur, nous avons étudié soigneusement la manière dont Platon se réfère à la littérature et aux croyances orphiques9. En troisième lieu, des textes épigraphiques (e. g. lamellae aureae) ou des papyri (e. g. Papyrus de Gurob), qui manifestent des formes de pensée que l’on peut qualifier d’orphiques. Finalement, il y a d’autres textes qui ne sont pas orphiques mais qui présentent des traces bien claires de doctrines que nous pouvons considérer comme orphiques. C’est le cas notamment de quelques passages de Platon ayant subi ce que Diès10 appelle « transposition », comme celui du Phèdre qui renvoie à Adrastée11, la cosmogonie mentionnée dans la parabase des Oiseaux d’Aristophane ou des fragments de thrènes de Pindare où l’on parle de cycles de réincarnation12. Ce ne sont pas, certes, des textes orphiques stricto sensu, mais ils parodient ou font allusion à d’autres que nous n’hésitons pas à considérer comme des textes orphiques.
8En ce qui concerne la question portant sur l’essence de l’orphisme, on devrait y répondre avec souplesse en évitant une définition trop stricte. Il est peut-être préférable d’employer des formulations du genre de celle de Nilsson « Orphism and kindred religious mouvements ». L’analyse des textes qui font référence aux Orphiques retrace un large complexe fluctuant, non seulement en fonction des époques et des lieux mais aussi à une même époque et dans un même lieu : bref, dans l’Antiquité, l’orphisme est bien loin d’être un mouvement aux limites définies. C’est plutôt un continuum présentant de nombreuses gradations, avec des éléments communs d’un côté, mais aussi de l’autre, le pythagorisme, Eleusis, le dionysisme et même un certain renouvellement théologique dont nous trouvons des traces chez des auteurs comme Eschyle ou Pindare.
9Nous croyons que l’effort de saisir dans toute sa complexité cet ample mouvement religieux est toujours préférable à la tentative de chercher un orphisme spécifique et restreint qui n’existe pas en tant que tel. Les éléments fondamentaux de la pensée orphique que les textes nous présentent seraient les suivants :
Une nouvelle doctrine sur l’origine et la fin (αρχή et τέλος) du monde, qui se manifeste, d’un côté, par une série de théogonies répondant en plusieurs points à celle d’Hésiode, et de l’autre, par un intérêt marqué pour l’anthropologie, permettant d’enchaîner les idées sur l’origine et la configuration du monde à des principes sotériologiques, c’est-àdire au salut de l’âme.
Un dualisme qui sépare radicalement le corps de l'âme, étant donné que le corps mortel et dépourvu de valeur ne serait qu’une espèce de prison pour l’âme, immortelle et susceptible d’habiter successivement dans des corps différents.
La raison pour laquelle l’âme se voit obligée de passer dans des corps différents est que celle-ci aurait commis un « péché antécédent »13, qui demande à être expié. Le mythe qui raconte et explique ce péché est celui de Dionysos assassiné et dévoré par les Titans.
L’expiation de ce « péché antécédent » se produit le long de différentes vies et dans des délais fixés. Celle-ci exige, tout d’abord, la connaissance exacte de l’explication religieuse du rôle de l’homme dans le monde ; une connaissance à laquelle on a accès par la voie de l’initiation, ensuite la participation à un type concret de rituels dionysiaques (τελεταί)14, qui servent à délivrer l’âme de son oppression et à la préparer pour le passage à l’au-delà et, en troisième lieu, le choix d’une forme de vie alternative, ascétique, végétarienne et soumise à une série d’interdictions.
10Nous possédons un nombre suffisant de témoignages externes attestant la participation à des discussions philosophiques d’adeptes se reconnaissant dans cet ensemble idéologique, ainsi que sur l’influence d’éléments orphiques concrets non seulement chez les Présocratiques15, mais encore chez Platon16, Aristote17, les Stoïciens, dans le moyen platonisme18 et, de manière évidente, dans le Néoplatonisme19. Les premiers témoignages particulièrement clairs en sont ceux que nous trouvons au IVe siècle av.J.-C. surtout dans le Papyrus de Derveni, où un texte religieux attribué à Orphée est commenté, mais en employant des critères et des méthodes propres à la philosophie ionienne (atomistes, Diogène d’Apollonie, Anaxagore) et où sont cités des passages d’Héraclite20.
11D’après ces témoignages externes, nous observons qu’il existe deux niveaux de textes orphiques, les uns poétiques et les autres effectuant l’exégèse des premiers. Avec le temps, les textes exégétiques, influencés par la philosophie, vont à leur tour influencer des productions orphiques plus tardives.
12Nous avons aussi des notices assez consistantes d’auteurs philosophiques qui ont produit de la littérature considérée comme orphique. Depuis le témoignage bien connu d’ion de Chios21, d’après lequel Pythagore aurait composé un texte qu'il aurait attribué à Orphée, jusqu’aux nombreux textes orphiques attribués à des pythagoriciens comme Brotinos or Cercops22.
13Bref, les rapports de textes orphiques avec des textes présocratiques peuvent être de différente nature et aller dans des sens différents :
Quelques textes orphiques anciens ont pu influencer les philosophes présocratiques, lesquels ou bien admettent quelques-unes de leurs idées ou bien polémiquent contre elles. Ce sont les plus difficiles à détecter à cause de la grande pénurie de textes originaux appartenant à cette ancienne production. Pour pallier ces insuffisances nous pouvons compter sur un trait caractéristique de la littérature orphique, à savoir, sa tendance à se nourrir d’elle-même, de telle manière que dans les Rhapsodies, poème tardif qu’il convient probablement de situer vers le Ier siècle av. J.-C., on peut trouver des passages présentant de nombreuses coïncidences avec des témoignages indirects anciens, ce qui nous autorise parfois à penser que notre source la plus ancienne avait lu un texte similaire ou presque identique à celui que nous connaissons, et qui correspond à une époque tardive.
Il existe, d’ailleurs, des textes du corpus orphique qui appartiennent à des philosophes, notamment pythagoriciens (Le Filet, le Peplum, le Cratère, la Lyre).
En troisième lieu, nous connaissons une série de textes orphiques exégétiques où les éléments religieux se combinent avec les méthodes propres à la philosophie. In primis, le Papyrus de Derveni. Leurs auteurs n’ont pas prétendu y effectuer une exégèse « philologique » mais approfondir et parfaire le message religieux.
Finalement, quelques textes orphiques, particulièrement tardifs, se sont vus influencés par la philosophie, dont la Théogonie de Hiéronymos et Hellanikos, ou les Rhapsodies.
14Il est pertinent, d’un point de vue méthodologique, de regrouper les différents types de textes et d’effectuer une analyse minutieuse de chacun, afin de retracer une espèce d’histoire de la réception des idées orphiques, qui reste toujours à écrire. Il n’est pas toujours facile, cependant, de déterminer les cas où l’on a affaire à une véritable influence d’un texte sur un autre et ceux où il s’agit d’une simple communauté de principes admis, ou encore de ce qu’on pourrait appeler « l’ambiance intellectuelle de l’époque ».
15Il n’en reste pas moins qu’il est indispensable, à notre avis, d’insister sur le fait que le courant philosophique présocratique – avec, bien entendu, toute la philosophie postérieure – et le courant religieux que nous pouvons considérer comme orphique, ne sont pas des compartiments étanches et qu’il existe bien au contraire chez eux et entre eux une communauté de pensée et de voies d’influence mutuelle sur des thèmes qui ont pour cadre un même univers conceptuel.
16Procédons donc à l’examen des textes orphiques pertinents pour la comparaison avec les Présocratiques. On pourra les retrouver accompagnés de notes critiques et de commentaires dans l’édition à laquelle nous nous sommes référés plus haut.
17Nous avons classé les thèmes en quatre grands groupes : 1. Cosmogoniques ou associés à la cosmogonie. 2. Sur la vérité et la connaissance. 3. Sur l’âme et 4. Sur la conduite correcte. Ce ne sont pas les seuls thèmes que l’on pourrait prendre en considération. On pourrait, par exemple, parler de l’image de la divinité ou de l’emploi de la méthode étymologique ; mais soit j’y ferai allusion dans le cours de mon exposé, soit les matériaux sur lesquels s’appuient ces questions demanderaient une analyse plus complexe qui dépasserait les limites de cette présentation.
II. De la création du monde
18Commençons par les thèmes cosmogoniques ou associés à la cosmogonie.
19Les rapports existant entre les cosmogonies milésiennes et les théogonies orphiques sont évidents. Il persiste cependant le problème soulevé par Guthrie23 de savoir si nous avons affaire à une influence orphique sur les Milésiens ou inversement. Nous pensons que des influences réciproques se sont produites. Quelques formulations d’Anaximandre paraissent présenter des influences orphiques évidentes, mais, en retour, il y aurait des influences milésiennes non moins évidentes dans la Théogonie de Hiéronymos et Hellanikos.
20Mettons donc de l’ordre dans ces questions concernant les thèmes cosmogoniques.
1. L'un et le multiple
21Nous commencerons par un thème fondamental, celui des rapports entre l’Un et le Multiple. Les Orphiques, tout comme les Présocratiques, se sont intéressés maintes fois au problème des rapports entre l’unité et la multiplicité dans la cosmogonie. Il existe une formulation explicite de la question attribuée à Musée24, absolument comparable aux formulations ioniennes. Nous ignorons la date du poème attribué à Musée, mais nous pouvons situer cette littérature grosso modo à l’époque classique.
22Déjà dans la théogonie commentée dans le Papyrus de Derveni, un texte poétique probablement assez court qui pourrait dater de ca. 500 av. J.-C., nous trouvons une première formulation mythique des rapports entre l'Un et le Multiple. La reconstruction de cette théogonie, dont nous nous sommes occupé ailleurs25, est difficile. Dans un fragment26, on raconte que Zeus dévore le pénis d’Ouranos (que le commentateur interprète comme le Soleil) et, de ce fait, devient enceint de tous les êtres du cosmos, une idée que le poète exprime par le verbe προσέφυν « ils furent conçus en lui ». Zeus est ainsi présenté comme le seul être de l’univers (μοΰνος ἔγεντο)27. Cette dernière expression nous rappelle particulièrement Parménide28 et, comme remarque West29, le seul parallélisme classique pour ce dieu qui engloutit l'univers et le régénère en lui serait le Sphairos divin d’Empédocle.
23Dans les Rhapsodies, quelques siècles plus tard, on pose à nouveau le problème des rapports entre l’un et le multiple ; c’est un passage où Zeus demande à la Nuit la manière de réduire à l’unité la multiplicité du monde, et la Nuit lui répond avec une réélaboration du vieux thème de l'aurea catena Homeri où l’aer serait l’élément qui assure l’unité du monde30.
24Suivant ses conseils, Zeus dévore Protogonos, le premier démiurge, dans une scène dont nous n’avons que des témoignages indirects31. A la suite de ce fait, on nous décrit32 l’unité de toutes les choses à l’intérieur de Zeus, un développement de l’idée que nous avions trouvée en germe dans le Papyrus de Derveni, col. XVI 1.
25Mais retournons au Papyrus de Derveni et à la version la plus ancienne qui nous en soit parvenue. Nous y trouvons aussi la première version d’un hymne à Zeus33 dont nous connaissons deux autres versions postérieures34. Zeus y apparaît comme principe et fin de l’univers, dont il serait l'haleine, le destin35 et la suprême majesté. Nous soulignons particulièrement l’expression « Zeus, souffle du tout » (Ζεὺς πνοιή πάντων)36 qui nous rappelle le rôle de l’air comme souffle de l’univers chez Anaximène et même l’air divin de Diogène d’Apollonie.
2. La création rationnelle du monde
26A cette idée du monde qui se réduit à l’unité à l’intérieur de Zeus s’associe une autre : celle de la recréation rationnelle de l’univers, le passage en retour de l’unité à la multiplicité, mais d’une manière ordonnée et intelligente. Nous en trouvons le développement, dans sa formulation la plus ancienne, dans le Papyrus de Derveni37.. Zeus est doué d’une immense fécondité grâce à l’ingestion du pénis du Ciel (dans les versions postérieures : du fait d’avoir dévoré Protogonos), ce qui explique « sa capacité d’engendrer tous les éléments qui étaient apparus pendant le règne de ses prédécesseurs »38.
27Dans cette recréation rationnelle et ordonnée, Zeus nous est présenté comme un démiurge qui obéit, cette fois-ci, à un dessein préconçu et intelligent, face à la situation antérieure qui était censée être plus « chaotique », plongée dans la violence et le désordre. Pour renforcer cette idée, le poète emploie le verbe très intéressant μήσατο, « concevoir intellectuellement »39. Il s’agit d’« a mental act of planning and contriving »40. D’après un autre fragment de la théogonie de Derveni41, dans son acte dévorateur Zeus non seulement aurait gagné le pouvoir des dieux mais aussi leur mètis. Il y a ici un rapport étymologique clairement mis en relief par le poète. Nous ne pouvons pas ne pas penser au fragment de Parménide où nous retrouvons un verbe similaire (μητίσατο)42.
3. Modèles d’évolution dans la création du monde
28Dans les cosmogonies orphiques, nous avons aussi quelques modèles d évolution de l’unité à la multiplicité qui présentent des points de contact, ou sont parfois même très similaires, à ceux que nous trouvons chez l’un ou l’autre des Présocratiques.
3.1. L’ancienne cosmogonie de l’oeuf
29Un premier cas à considérer est celui de la cosmogonie dite de l’oeuf. Aristophane nous présente dans la parabase des Oiseaux43 une cosmogonie comique contenant quelques traits caractéristiques des cosmogonies orphiques, notamment la présence d’un oeuf cosmique. Un trait d’autant plus intéressant qu’il témoigne non seulement de l’existence à Athènes de ce type de cosmogonie à l’époque du poète, mais aussi du fait qu’il s’agissait d’un modèle familier à son public (autrement le texte n’aurait pas de valeur comique). Déjà Cornford avait mis en relief les similitudes de ce modèle d’oeuf avec la sphère ignée provenant d’une espèce de germe (τò γόνιμον) décrite par Anaximandre (12A10)44.
3.2. La théogonie d’Eudème ?
30Nous ignorons à quelle théogonie orphique faisait allusion Aristote, lorsqu’il rapporte que certains disent qu’aucune chose n’est inengendrée, mais que toutes les choses naissent45. Il doit vraisemblablement se référer à la théogonie d’Eudème, dont nous avons la certitude qu’elle se trouvait dans la bibliothèque du Lycée. Ce qui nous semble intéressant à remar quer dans ce texte, c’est que pour le Stagirite se rangent dans le même groupe les poètes « du cercle d’Hésiode » (οἱ περὶ Ἡσίοδον) et les premiers philosophes de la nature. Evidemment les premiers sont, comme l’interprète correctement Alexandre d’Aphrodise, « Orphée, Hésiode et la plupart des théologiens »46 et, les seconds, les Milésiens. Cela veut dire qu’un observateur aussi avisé qu’Aristote présente les Orphiques et les Milésiens comme partageant une même théorie.
3.3. « La théogonie de la scission »
31Un autre cas curieux est celui de l’allusion à une cosmogonie que nous trouvons dans un fragment de la Mélanippe la Sage d’Euripide. On y racontait comment au commencement du monde, le Ciel et la Terre formaient une seule unité, qui fut ensuite divisée afin de former les réalités multiples du monde47. L’un des vers de ce passage est cité sur une phiale en albâtre d’une époque très tardive48, avec d’autres fragments sans aucun doute orphiques. Cela nous indique que, ou bien la doctrine était déjà orphique à l’époque d’Euripide ou bien que les Orphiques la considérèrent comme leur à une date postérieure. La première possibilité est étayée par le fait qu’une cosmogonie très similaire est mise dans la bouche d’Orphée par Apollonius de Rhodes 1, 494. Ce qui complique la question est qu’on a mis en évidence que les vers 496-502 de la version d’Apollonius paraissent plutôt s’inspirer d’Empédocle. Quelle que soit l’explication qu’on veuille donner à ce fait49, il est clair, encore une fois, que pour beaucoup de Grecs le message orphique avait des points de contact très étroits avec des messages philosophiques, ce qui rend très facile le transfert dans les deux sens. C’est l’avis que manifeste Syrianus quelques siècles après, en affirmant qu’Empédocle, en parlant de l’un, se range du côté des doctrines orphiques et pythagoriciennes50.
3.4. La Théogonie de Hiéronymos et Hellanikos
32Dans la cosmogonie de Hiéronymos et Hellanikos nous retrouvons aussi de remarquables points de contact avec la pensée milésienne, comme nous l’avons signalé dans un travail antérieur51. Dans ce poème était postulée une unité élémentaire première, l’eau, dont, lors d’une première transformation, serait sortie par coagulation la boue52. Jaeger53 avait postulé que Damascius et Athénagore, les sources indirectes du fragment, avaient traduit en des termes « modernes » les noms mythiques qui figuraient dans le poème, si bien que l’eau et la boue y auraient été Okéanos et Gaia. West de son côté préfère penser que le couple représenté serait Okéanos et Téthys54. Dans le travail auquel nous venons de nous référer, nous avions manifesté notre scepticisme envers ces propositions55. Damascius, tout au long de son mémoire sur les anciennes théogonies, ne remplace jamais les noms mythiques par des noms communs, de telle manière que, s’il avait été question dans la Théogonie de Hiéronymos et Hellanikos d’Okéanos et Téthys ou d’Okéanos et Gaia, il nous l’aurait transmis ainsi. Inversement, s’il nous dit qu’on y parlait initialement d’eau, c’est bien qu’on y parlait d’eau et pas d’autre chose. Sur ce point, en plus, son témoignage coïncide avec celui d’Athénagore, qui en est clairement indépendant. Nous sommes d’accord avec l’interprétation de Rudhardt qui pense que « les deux mots (sc. ὕδωρ et ΰλη) formant pour ainsi dire hendiadyin, désignent une eau qualifiée... chargée de ce qui se déposera plus tard sous forme de terre »56. S’il en est ainsi, ce schéma où l'eau primordiale se change en terre grâce à une espèce de coagulation nous rappelle, d’une part, les notices sur la proposition de Thalès, pour qui l’eau serait l’élément originel du monde, et, de l’autre, l’explication d’Anaximène sur les modifications de la matière primordiale en termes de raréfaction et de condensation57. Enfin, la référence à un limon primitif nous rappelle des affirmations similaires chez Anaximandre58. Etant donné que la date de la Théogonie de Hiéronymos et Hellanikos semble tardive (probablement le second siècle av. J.-C.), il faut voir une in-fluence présocratique dans cette théogonie orphique, plutôt que le contraire59.
33Il y a, toujours dans cette même théogonie, un autre détail intéressant : celui de la présence, au moment initial, d’Anankè, un personnage qui n’apparaît pas dans Hésiode mais, par contre, dans Empédocle60. Cette présence d’Anankè à côté de Chronos implique que le poète postule un temps soumis à la nécessité. Une idée présente aussi dans un passage d’Anaximandre que, ne l’oublions pas, Théophraste jugeait « exprimé en des termes assez poétiques »61. Il y a lieu de se demander quel est le modèle poétique auquel pense Théophraste lorsqu’il est devant un texte où apparaissent les expressions « se donner réparation de leur injustice » (διδόναι δίκην) et « suivant l'ordre du temps » (κατὰ τήν τοῦ Χρόνου τάξιν). Nous ne pouvons que songer, en effet, à une version primitive d’une cosmogonie orphique.
3.5. La théogonie des « Rhapsodies »
34En dernier lieu, nous voudrions faire allusion à la description des premiers processus qui se produisent dans la configuration du monde, à l’intérieur de la cosmogonie la plus récente, celle des Rhapsodies. L’établissement du texte pour l’édition, dont on a déjà parlé, nous a amené à nous poser la question de la suite d’événements que le poète situait au commencement des temps et nous avons déjà présenté ailleurs62 le schéma que nous avons reconstruit à partir des évidences que nous possédons. Le poète nous parle d’une matière originelle, antérieure à la naissance du temps, qu’il appelle des manières diverses : « ténèbres incessantes... et sans terme », « brouillard ténébreux », ou « Nuit sombre »63. Une matière « où tout était mélangé »64. Ainsi donc, la Nuit, qui dans la Théogonie d’Eudème était la première déesse, est déjà dans les Rhapsodies une matière primordiale, obscure, infinie et éternelle, dont naît Chronos et qui embrasse et recouvre tout. Le modèle est très similaire aux modèles typiques des Présocratiques65.
35Apion nous raconte comment Chronos fabrique l’oeuf cosmique66. Nous ignorons, encore une fois, dans quelle mesure il s’agit de sa propre traduction en termes philosophiques ou si ce n’est qu’une référence à une partie du poème déjà profondément empreinte de la philosophie. Le fait est qu elle nous rappelle des passages d’Anaximandre et de Démocrite, de même que les références au souffle (πνεῦμα) nous rappelle les Pythagoriciens67.
36Une partie d’un vers, qui nous est parvenue littéralement, nous présente l’éther comme l’élément principiel, et le désigne par le nom de « racine » (ρίζωμα), usuel chez Empédocle et les Pythagoriciens68. A son tour, Apion considère que l’oeuf forme une espèce de sphère, une figure à laquelle on a également recours, très souvent, dans les cosmogonies présocratiques69.
4. La justice cosmique
37Laissant un peu de côté les modèles de développement du monde, nous allons traiter maintenant un autre sujet, très en rapport lui aussi avec celui des cosmogonies, à savoir, le thème de la Justice cosmique. Il s’agit d’une idée formulée mythologiquement par Hésiode et développée par les tragiques70, mais dont nous retrouvons d’intéressantes expositions dans Anaximandre et Héraclite71. Dans les textes orphiques, nous trouvons des témoignages anciens sur le thème de la Justice assistant Zeus. Platon dans les Lois attribue à un « ancien récit » (παλαιός λόγος), sans doute orphique, la référence à une Justice qui accompagne Zeus et venge les infractions à la loi divine72. Burkert73 a mis en relief le fait que la phraséologie employée par Platon est très proche d’un fragment littéral des Rhapsodies où est mentionnée une « Diké sévère Punisseuse qui venge tous les crimes »74. De leur côté, Kern et Rathmann75 ont soutenu que la « Diké sévèrement punisseuse » (Δίκη πολύποινος) du fragment 28 B 1, 14 de Parménide s’inspire d’un poème orphique, ce qui a été discuté76. En tout cas, la citation de Platon nous indique que ce vers, ou un autre similaire, était apparu dans un texte orphique antérieur à lui, ce qui nous renverrait à un poème de date très ancienne. Dans le PseudoDémosthène, nous trouvons aussi une référence au rôle central de Diké chez les Orphiques77.
5. La théorie des éléments
38Toujours autour des thèmes ayant des rapports avec la cosmogonie, nous avons rassemblé des renseignements sur l’intérêt porté par les Orphiques à la doctrine des éléments. Ce sont des données disséminées, mais qui composent un ensemble assez cohérent.
39Tout d’abord, à la ligne 5 de la lamelle d’or de Thourioi, qui date de la fin du IVe siècle av. J.-C.78 nous trouvons (tout comme dans le reste de la lamelle, d’après une nouvelle interprétation du texte que nous avons développée ailleurs79) des termes très significatifs qui forment un système, au milieu de lettres dépourvues de sens. Il s’agit d’Air, Feu, Mère et Nestis (suivis de Soleil et Lune).
40La comparaison avec Empédocle, fragment 7 Wright (31 B 6)80 est évidente. Dans le fragment orphique, les dieux s’apparient aux éléments : Air correspond à Zeus comme à la ligne 2 de cette même lamelle, Feu correspond à Soleil (et celui-ci à Bacchus-Phanès aux lignes 2 et 3, toujours suivant cette tendance orphique connue à identifier les dieux les uns avec les autres). Mère correspond à Terre et Nestis à Eau. A la ligne 8 de ce même texte, les éléments se répètent : Déméter (c’est-à-dire, la terre), le feu, Zeus (l'air) et la Koré (Κρη Χονία), qui doit forcément correspondre à l’eau. Voilà pourquoi il paraît évident que Nestis81 est Perséphone, comme quelques auteurs l’ont déjà soutenu à propos du fragment d’Empédocle82.
41Des séquences très semblables apparaissent dans d’autres ouvrages de la littérature orphique, ce qui appuie notre reconstruction de cette étrange lamelle. Le parallélisme le plus intéressant, nous le trouvons dans deux vers de l'Hymne à Zeus contenus dans les Rhapsodies et que nous avons déjà cités, où, pour nous dire que Zeus contient en lui la totalité de l’Univers, le poète mentionne les quatre éléments83.
42A notre avis, on ne peut pas considérer une coïncidence aussi étroite comme un simple caprice du hasard. Mais si ce n’est pas encore suffisant, nous pouvons citer un autre texte, connu sous le nom de « serment orphique », où nous retrouvons une séquence très similaire à celles-là84.
43Il paraît, au reste, qu’une des théogonies orphiques faisait allusion à une doctrine des éléments. Cependant, les indices sont imprécis, voire contradictoires. En premier lieu, il existe un texte de Sextus Empiricus où l’on parle de trois éléments (la terre, l’eau et le feu)85. En deuxième lieu, nous lisons dans Apion la référence à une τετραγενής ὕλη, que Siouville traduit correctement par « matière composé de quatre éléments »86. La comparaison de ces textes soulève au moins deux questions : la première serait de savoir si l’on doit penser qu’Apion a traduit des termes poétiques en des termes philosophiques, ou s’il vaut mieux penser que le poète luimême avait déjà emprunté à la philosophie quelques traits caractéristiques pour configurer les Rhapsodies, et la deuxième, de savoir si les Orphiques parlaient de trois ou de quatre éléments.
44Pour ce qui est de la première question, nous trouvons dans un poème quelque peu postérieur aux Rhapsodies, les Métamorphoses d’Ovide, un commencement cosmogonique exprimé en des termes poétiques mais dont le contenu a un caractère nettement philosophique. Il y a même lieu de penser que la théogonie des Rhapsodies a elle-même pu être l’une des sources du poème latin. Rien d étonnant à ce que, au moins dans une certaine mesure, il y ait déjà, dans cette partie des Rhapsodies, un langage proche de celui de la philosophie.
45Et, en ce qui concerne la deuxième question, il paraît évident que les Orphiques parlaient de quatre éléments dans la plupart des textes. Il faudrait peut-être expliquer pourquoi certaines sources ne parlent que de trois. Etant donné que l’élément qu elles omettent est l’aer et que celui-ci est l’élément maintes fois identifié avec Zeus87, il y a lieu de penser que dans la source citée par les auteurs qui ne mentionnent que trois éléments il se serait déjà produit une distinction entre un monde composé de trois éléments (l’eau, la terre et le feu) et un Zeus-aer unificateur et vivificateur.
46S’agissant des éléments, nous trouvons encore dans une source orphique un intéressant parallélisme avec la doctrine héraclitéenne du feu. C’est dans la lamelle de Thourioi citée plus haut (n. 78) où nous lisons « le feu donc vainc tout » (πῦρ δή πάντα – νικᾶι), ce qui nous rappelle forcément Héraclite88.
47Enfin, une dernière question concernant ce thème serait celle du rapport des éléments avec une théorie de l’âme, que nous trouverions dans quelques vers d’Orphée cités par Clément d’Alexandrie pour avoir été plagiés, d’après lui, par Héraclite89. Nous ignorons de quel ouvrage orphique ils proviennent, mais tout paraît indiquer qu’il s’agit bien d’un passage tardif, présentant des influences stoïciennes90, dont la source d’inspiration aurait été Héraclite, et non le contraire91. D’autre part, cette interprétation n’est pas compatible avec une idée de la réincarnation de l’âme92, qui, comme nous allons voir, est développée dans les Rhapsodies.
6. Sur la lune
48Un autre aspect intéressant des cosmogonies orphiques est l’attention particulière qu’elles portent à la formation de la lune. Déjà dans le Papyrus de Derveni nous trouvons des éléments de référence à la lune93, qui présentent de notables coïncidences avec Parménide94. Dans cette même cosmogonie ou dans la théogonie d’Eudème (dont le terminus ante quem est Héraclide du Pont) on nous offrait une curieuse image des corps célestes comme d’endroits habités95, ce qui n’est probablement qu’une référence à un passage où il était question d’une lune avec des maisons et des villes96.
7. Des témoignages sur la cosmographie
49Toujours très proche des cosmogonies, nous entrons dans un autre chapitre intéressant, quoique malheureusement très peu connu, des rapports entre les Orphiques et les Présocratiques : une série de poèmes orphiques sur la configuration du monde où celui-ci est comparé à différents objets.
50Les sources les attribuent de manière systématique à des pythagoriciens, et ceci constitue la donnée la plus intéressante, car il s’agit de l’un des points de rapprochement les plus notables entre les Orphiques et les Pythagoriciens97. L’un de ces poèmes, appelé le Filet98, et attribuée à Zopyre ou à Brotinos, comparait l’organisation du monde aux mailles d’un filet. Aristote se réfère expressément à la doctrine contenue dans ce poème99.
51Dans un autre poème, intitulé le Péplum, attribué aussi à Zopyre ou à Brontinos100, la terre était comparée à un péplum, tout comme le faisait Phérécyde101. Il est probable que ce soit de ce poème que proviennent les métaphores d’Orphée, commentées par Epigène, dont nous parle un passage de Clément102. Curieusement, c’est le même Clément qui nous signale que les Pythagoriciens employaient ce type de métaphores.
52Nous ignorons tout d’un autre poème, intitulé la Sphère ou la Balle103, toutefois West104 suppose que ce serait un poème pythagoricien dans le genre des précédents, où la sphère ou balle serait une image de la terre. Quant au poème appelé Cratère105 nous n’en connaissons que le titre et nous savons qu’il était attribué à Zopyre d’Heraclée106 ; mais West présume, avec fondement107, qu’il renfermerait une doctrine similaire à celle d’Alcméon de Crotone108. L’image du mélange est employée par Empédocle109 ; puis aussi par Platon110.
53La liste de ces poèmes est complétée par la Lyre111, qui appartient probablement à l’époque hellénistique et est à coup sûr pythagoricien. Les sept régions célestes y étaient comparées aux sept cordes de la lyre, on y parlait vraisemblablement de l’appel des âmes par la musique.
III. De la vérité révélée et de la philosophie comme initiation
54Nous abordons maintenant un deuxième groupe de questions complètement différentes, où nous trouvons des coïncidences entre les Orphiques et les Présocratiques. Nous nous référons au thème de la vérité révélée et de la philosophie comme initiation. Le thème se manifeste nettement dans le proème de Parménide, où le poète reçoit une révélation d’une déesse qui n’est pas nommée. Il n’est pas besoin de penser avec Pugliese Carratelli que la déesse est Mnémosyne112 pour apprécier les rapports qui existent entre le prologue parménidéen et le schéma initiatique des Orphiques113.
55Nous trouvons aussi dans Empédocle114 une idée similaire à celle-ci, à savoir qu’il y a des sujets qui ne peuvent être entendus de tout le monde. La phrase nous rappelle sans aucun doute l’un des deux vers, qui sont comme une espèce de sceau (σφραγίς) des poèmes orphiques, où l’on prie ceux qui ne sont pas des initiés de fermer les portes115. Du reste, il n’est pas sans intérêt que Plutarque ait attribué ces vers orphiques à Pythagore.
56Dans ce même contexte, nous retrouvons chez Parménide, chez Empédocle et chez Héraclite116 l’emploi d’un style emphatique lorsqu’ils parlent de la vérité d’une nouvelle doctrine ; une emphase qui était aussi d’usage parmi les Orphiques, par exemple dans les lamelles d’or117 et les plaques en os d’Olbia118, pour ne citer que ces deux-là. Dans ces dernières, on proclame la « vérité » d’une nouvelle doctrine sur les rapports entre l âme et le corps, d’après laquelle il n’y aurait d’authentique dans ce couple que l’âme. Remarquons au passage les ressemblances qui présentent ces textes avec quelques fragments d’Héraclite119.
IV. Les théories sur l’âme
57Nous disposons d’une grande quantité de matériaux intéressants concernant les théories orphiques sur l’âme. Nous devons parler de théories au pluriel, parce que les témoignages pointent vers des explications différentes, les unes contradictoires avec les autres, et qu’il n’est pas toujours facile de déterminer la provenance de chacune d’elles. Nous essaierons de synthétiser autant que possible.
1. La théorie générale
58Nous commençons par celle que l’on pourrait appeler la théorie générale, transmise par des auteurs d’époques très différentes, depuis Hérodote jusqu’aux Rhapsodies (même s’il existe des variantes ponctuelles, comme nous allons voir).
59Le premier de ces témoignages appartient à Hérodote120. Malheureusement il s’agit d’un texte peu explicite, où l’auteur attribue par erreur aux Egyptiens121 une doctrine d’après laquelle l’âme est immortelle et transmigre dans des êtres différents, dans le cadre d’une pérégrination qui dure 3 000 ans. En outre, il signale de manière énigmatique qu’un certain nombre de Grecs, les uns plus anciens, les autres plus récents, auraient adopté cette doctrine, mais regrettablement pour nous il n’ajoute pas de qui il s’agit. Ce silence a soulevé de nombreuses discussions à l’époque moderne, autour de la question de savoir si Hérodote s'était référé aux Orphiques et à Pythagore ou aux Orphiques et à Empédocle ou encore à Pythagore et à Empédocle122. Nous partageons l’opinion de Burkert qu’Hérodote s’était référé à Pythagore et à Empédocle, mais tout en considérant que, pour l’historien, les Orphiques et les Pythagoriciens étaient une même chose123.
60De son côté, Diogène d’Oenoanda, d’après une reconstruction très vraisemblable de Smith124, attribue une théorie similaire aux Orphiques et aux Pythagoriciens, tandis que Diogène Laërce125 l’assigne aux Mages. Ceci n’a rien d’étonnant si nous envisageons que le mot μάγοι se trouve dans le Papyrus de Derveni référé à des officiants orphiques126.
61L’idée que l ame est immortelle et qu elle appartient à Zeus est exprimée dans deux vers attribués à Orphée par Vettius Valens127. Mais notre source principale pour la connaissance de l’ancienne théorie orphique de l’âme est Platon, autour des témoignages duquel nous pouvons en articuler d’autres, afin de reconstruire un schéma doctrinal assez cohérent. Nous serons brefs parce que nous avons déjà traité cette question dans d’autres travaux128.
62Socrate connaît un vieux poème auquel il se réfère comme à un « ancien récit », ou « récit raconté dans des textes secrets », comme un ouvrage de « poètes inspirés par les dieux », ou de « ceux qui ont institué les initiations », ou, plus concrètement, « de Musée et de son fils », ou des « compagnons d’Orphée ». On racontait dans ce poème une doctrine sur l âme qu’on peut reconstruire comme suit :
63L'âme est immortelle mais elle porte sur elle le poids d’une faute déterminée, quelle doit racheter, aussi bien dans ce monde que dans l’autre, et au long non seulement d’une mais de plusieurs vies, car l’âme peut subir plusieurs réincarnations. Lors de son passage ici-bas, elle se trouve enfermée dans le corps tout comme à l’intérieur d’une prison, ou ensevelie dans celui-ci comme s’il s’agissait d’une sépulture. Nous croyons avoir montré, lors d’un travail antérieur, que malgré les doutes qui ont été émis, la doctrine du corps-sépulture (σῶμα-σῆμα) est orphique129, quoique acceptée par les Pythagoriciens.
64Les images de la prison et du tombeau s’expliquent par le fait que l âme ne mène pas dans ce monde une vraie vie, mais qu elle y est dans les fers, comme morte et en train de racheter sa peine. Un fragment aristotélicien de transmission indirecte130 attribue aussi à « ceux qui racontent les rites initiatiques » (οἰ τὰς τελετὰς λέγοντες) la doctrine du corps comme le lieu où l’âme expie sa peine. Il nous semble alors qu’un poème orphique employé dans les rites initiatiques (τελεταῖς) serait le candidat optimal pour être la source de Platon, que nous ignorons.
65Des idées similaires sont contenues dans les plaques en os d’Olbia, dont nous avons déjà parlé, dont l’une (a) dit « vie, mort, vie, Dionysos, Orphiques » et une autre (c) « Dionysos, mensonge, vérité, corps, âme »131.
66Il reste néanmoins possible d’agir pour abréger ou adoucir la peine par l’intermédiaire de certains rituels. Celui qui les célèbre peut aspirer à participer à un banquet des justes132. En outre, quelques textes viennent à l’appui de cette interprétation : aussi bien un fragment connu de Plutarque133, que deux fragments de comédie134, où on parle des banquets dans l’au-delà, et, ce qui est plus intéressant, une lamelle d’or de Pelinna, qui mentionne le vin comme un prix dans l’autre monde135.
67Par contre, celui qui ne respecterait pas ces rituels est menacé de terribles punitions, dont celle d’avoir à porter de l’eau dans un crible ou un pot troué et de patauger dans la boue136.
68Soulignons, au passage, qu’un texte du Gorgias de Platon137 nous parle d’un homme plein de génie, sicilien ou italiote, qui explique les mythes en ayant recours à la méthode étymologique. Cette pratique semble avoir été relativement fréquente au IVe s. av. J.-C. (cf. la référence du Ménon aux hommes et femmes qui sont capables de rendre compte de ce qu’ils font et celle du Cratyle où nous trouvons des traces de plusieurs interprétations du mot σώμα138, sans parler, bien entendu, du commentateur du Papyrus de Derveni).
69Ce même schéma du cycle de réincarnations et de libération du cycle, et autres doctrines différentes, se retrouve mentionné dans quelques passages des lamelles d’or139 et explicité dans les Rhapsodies. Dans ces dernières, nous voyons comment les âmes, suivant des cycles temporels déterminés (κύκλα χρόνοιο) passent d’un être dans un autre, ces êtres pouvant être des humains aussi bien que des animaux différents140, à la différence qu’à leur mort, les âmes des animaux errent jusqu’à ce qu’un coup de vent les amène à l’intérieur d’un autre être. Tandis que lorsque c’est un homme qui meurt, Hermès de Kyllène amène son âme dans l’Hadès141. Là-bas, les âmes subissent des sorts différents, en fonction de leur comportement sur la terre : celles qui ont été sages se rassemblent dans une prairie auprès de l’Achéron et celles des méchants finissent au Tartare, où elles sont censées subir un châtiment142.
70Comment pouvons-nous concilier ce schéma avec la transmigration ? Vraisemblablement, après avoir passé un temps d’expiation dans l’Hadès, les âmes ont à nouveau la possibilité de purger leurs peines sur la terre et d’essayer d’y gagner une meilleure destinée. C’est ce que Servius laisse à entendre quand il nous parle d’un délai de neuf ans pour les châtiments143. En tout cas, les dieux délivreurs (Dionysos et Perséphone) ont à leur charge de « faire arrêter le cycle et de procurer un certain soulagement de la peine »144.
71Quant à la faute originelle, tout conduit à penser – bien que l’on ait essayé de nier son évidence145 – que le péché que l’âme doit expier est celui de l’assassinat de Dionysos, mis à mort par les Titans. En premier lieu, un fragment de Platon146 parle de la « nature titanique » de l’âme et il est difficile d’interpréter cette phrase autrement que comme une allusion à ce mythe147. En deuxième lieu, cette hypothèse est étayée par un fragment de Xénocrate transmis par Damascius et Proclus148 et dans un fragment connu de Pindare149. Mais le témoignage le plus intéressant et le moins cité serait peut-être un fragment de Dion Chrysostome150 qui met, sans aucun doute, en rapport la théorie du corps-prison avec la faute commise par les Titans.
72On a plusieurs fois rapproché cette croyance d’un texte énigmatique d’Héraclite, selon lequel « les immortels sont mortels et les mortels immortels, les uns vivant la mort de ceux-là, les autres mourant la vie de ceux-là »151. D’après Sextus Empiricus, le philosophe d’Ephèse aurait affirmé ceci parce que « la vie et la mort sont présentes dans notre vie et dans notre mort, car, lorsque nous vivons, nos âmes sont mortes et ensevelies en nous-mêmes, tandis que lorsque nous mourons, nos âmes reviennent à la vie et vivent »152. Nous ignorons cependant si l’explication de Sextus correspond réellement aux intentions d’Héraclite.
73Bref, outre Platon, nous trouvons différentes traces d’une théorie de la transmigration, de la purification, des prix et des châtiments de l’âme chez Hérodote, Héraclite, Pindare, Empédocle et Euripide. Les différences concernent notamment les délais d’expiation : d’après quelques auteurs (dont Hérodote ou Empédocle) l’âme expierait ses fautes pendant des cycles de longues années, tandis que, pour d’autres auteurs, l’âme, grâce à des rituels déterminés, peut parvenir à une expiation rapide. Il y aurait donc, vraisemblablement, des variations de croyance parmi les Orphiques eux-mêmes.
74Voilà ce que nous avons appelé la « théorie générale ». A côté de celle-ci, nous trouvons des traces d’autres théories sur l’âme, également attribuées à Orphée ou aux Orphiques, ce qui indique à quel point nous pouvons trouver des variations, à l’intérieur même du système de croyances de ce mouvement religieux.
2. L'âme inspirée avec l'air
75Dans un petit groupe de témoignages, on considère comme orphique la doctrine que l’âme est inspirée avec l’air. Celle-ci est déjà documentée par une source aussi importante d’Aristote153. Curieusement, dans un autre passage du même ouvrage154, le Stagirite attribue une théorie similaire aux « mythes pythagoriciens ». Nous retrouvons aussi cette théorie dans un vers littéralement transmis par Vettius Valens. Hippolyte l’attribue aux Stoïciens155.
76Cette explication coïncide avec ce que le poète des Rhapsodies affirme de l’âme des animaux et nie explicitement des âmes humaines156. Nous ignorons s’il s’est produit une adaptation de la théorie depuis sa première formulation (connue par Aristote) jusqu’à celle que nous trouvons dans les Rhapsodies.
77Nous trouvons aussi des formulations de la théorie de l’âme-air chez les Présocratiques. Nous croyons qu’il est suffisant de faire allusion ici aux fragments 4 et 5 de Diogène d’Apollonie, ou encore à la proposition de Pythagore du monde comme créature vivante qui respire le pneuma infini157.
3. L'âme est de l'éther et elle retourne à l’éther
78Nous avons, enfin, un fragment, transmis par Vettius Valens, d’après lequel l’âme est de l’éther158. C’est une idée que nous retrouvons éparpillée dans de différentes inscriptions funéraires159 et qui pourrait provenir de la même source qu’un autre fragment que nous avons déjà analysé plus haut160.
V. De la conduite correcte
79Dans un quatrième groupe de textes, nous avons regroupé plusieurs fragments concernant la question de savoir quelle pourrait être la forme de vie correcte. Nous avons déjà vu, et n’allons pas le répéter, la constante allusion orphique à Dikè, laquelle impose, naturellement, le précepte de vivre conformément à la justice. Mais nous savons cependant que les Orphiques avaient d’autres lignes de conduite à suivre pour rester purs et atteindre une meilleure destinée dans l’au-delà. Platon nous parle d’une « vie Orphique » ('Ορφικός βίος) caractéristique des premiers temps idylliques161 et Jamblique identifie la vie dont on parle dans les « anciens récits » (παλαιῶν λόγων, à nouveau cette expression pour faire référence à des textes orphiques) avec celle des Pythagoriciens162. En effet, de multiples témoignages163 signalent les coïncidences entre la vie orphique et la vie pythagorique. De son côté, Porphyre considère que « le théologien » (ό θεολόγος)164 a préconisé ce type de vie.
80Les traits de la « vie Orphique » sont très bien définis dans un fragment des Crétoisd’Euripide, d’après deux analyses récentes du passage165. La vie des prêtres crétois du choeur est qualifiée de « pure » (ἁγνόν), et on y accède après une initiation aux mystères de Zeus et Dionysos, et après être parvenu, au moyen de l’extase, à la catégorie de « bacchant » (βάκχος). Parmi les règles de cette vie, on trouve celle de porter des habits blancs (qui ne devaient pas être en laine), celle d’éviter le contact avec la mort ou l’ingestion de la viande animale.
81Dans une autre série de témoignages, on défend de manger le cerveau et le coeur des animaux166, ainsi que les fèves167. Empédocle suit ce même précepte, que nous retrouvons attribué à Pythagore, et qui fait aussi partie de plusieurs leges sacrae168. Les essais d’explication de ce tabou se sont multipliés, aussi bien à des époques anciennes que dans les temps modernes169.
82Quant aux vêtements, la défense de porter des habits en laine est considérée par Hérodote comme orphique et pythagoricienne et il remarque que celle-ci faisait partie d’un « récit sacré » (ιερòς λóγος)170.
83Mais la règle principale des Orphiques était celle d’éviter l’effusion de sang et la consommation de viande, des préceptes que nous retrouvons aussi chez Empédocle et les Pythagoriciens171, associés naturellement à l’idée de la transmigration : si l’âme humaine peut « migrer » dans un animal, les animaux deviennent des êtres aussi dignes de respect que l’homme, et leur sang ne doit pas être versé. Dans un texte d’une importance capitale, Plutarque établit le rapport entre le végétarisme des Orphiques et le mythe des Titans172.
84On pourrait sans doute poser d’autres problèmes, ajouter d’autres détails. Nous nous sommes limité ici aux grandes lignes en cherchant à présenter les matériaux classifiés. Ce faisant, nous avons voulu respecter l’exigence suivante : chaque fois que l’on parle d’influence orphique chez un auteur, on doit citer des textes soumis à une critique profonde et à une herméneutique minutieuse, pour éviter les lieux communs et les affirmations vides. Le travail reste en grande partie à faire et il est urgent de l’entreprendre. Je m’estimerais très heureux si les matériaux et les réflexions ici présentés pouvaient y contribuer.
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Notes de bas de page
1 Cf. e.g. Harrison 1903 (19223), Reinach 1908-1913, Dieterich. 19132, Macchioro 1920, Eisler 1921.
2 Wilamowitz 1931 (19593), suivi par Thomas 1938, Linforth 1941, Dodds 1951, Moulinier 1955.
3 Cf. les paroles de Dodds 1951, 147 « But I must confess that I know very little about early Orphism, and the more I read about it the more my knowledge diminishes. Twenty years ago, I could have said quite a lot about it... Since then, I have lost a great deal of knowledge, for this loss I am indebted to Wilamowitz, Festugière, Thomas, and not least to a distinguished member of the University of California, Professor Linforth ».
4 Cf. aussi Rohde 19074, Kern 1920, Nock 1933 et 1972, Boyancé 1941, 1948 et 1963, KeydellZiegler 1942, Cumont 1949, Jeanmaire 1951 (1978), Prümm 1956 et 1960, Bianchi 1957, 1974 et 1976ab.
5 Nilsson 1956, 18 n. 1 (« Ich habe mich geirrt »).
6 Cf. e.g. les livres Graf 1974, Orfismo 1975, Alderink 1981, Pugliese Carratelli 1990, Borgeaud (ed.) 1991, Masaracchia (ed.) 1993, Sorel 1995, Brisson 1995, Baumgarten 1998, Burkert 1999 et aussi Burkert 1977, 1980, 1982 et 1998, West 1983, Sfameni Gasparro 1984, Finkelberg 1986, Turcan 1986, Seaford 1986, Casadio 1986, 1990 et 1991, Cosi 1995, Riedweg 1995, Parker 1995. On peut lire aussi un état de la question (un peu vieilli) in Bernabé 1992b.
7 Cf. aussi Cornford 1964, Guthrie 1962 etc., Vernant 1962, 90s., Adorno 1975, Kirk-RavenSchofield 19832, 131s., Scalera McClintock 1985, West 1994.
8 Cf. Bernabé 2000.
9 Bernabé 1998a, cf. Casadesús 1997b, 65.
10 Diès 1927, 432.
11 P1. Phdr. 248c.
12 E.g. Pi. fr. 129 et 131a Snell-Maehler = fr. 58 et 59 Cannatà Fera.
13 Bianchi 1966.
14 Jiménez San Cristόbal (sous presse).
15 Cf. e.g. Syrian. in Metaph. 11, 35 Kroll ἐπεὶ καὶ Πυθαγόρειος ὣν ’Εμπεδοκλῆς πὣς ἄν τὰς ’Oρφικὰς ἢ τὰς Πυθαγορείους ἀρχὰς ήθέτησεν ; ‘Comment Empédocle pourrait-il repousser les principes orphiques ou Pythagoriciens, s’il était Pythagoricien ?’
16 Cf. Bernabé 1998a.
17 Cf. § IV 2.
18 Cf. Bernabé 1996a.
19 Cf. Brisson 1995.
20 Cf. Laks et Most (edd.) 1997.
21 DL VIII, 8 Ἲων δὲ ὁ Χίος ἐν τοῖς Τριαγμοῖς (fr. 116 Leurini) φησιν αὐτόν (sc. τòν Πυθαγόραν [fr. f Timpanaro]) ἔνια ποιήσαντα ἀνενεγκεῖν εἰς Ὀρφέα, Clem. Al. Strom. I, 21, 131, 4 Ἲων δὲ ὁ Χῖος ἐν τοῖς Τριαγμοῖς καὶ Πυθαγόραν εἰς Ὀρφέα ἀνενεγκεῖν τινα ἰστορεῖ, sur lequel cf. Brisson 2000.
22 Cf. §II 7.
23 Guthrie 1962 etc., I 39.
24 DL I, 3 (2 A 4) φάναι τε (sc. φασι. Μουσαῖον) ἐξένòς τὰ πάντα γίγνεσθαι καὶ εὶς ταὐτòν πάλιν ὰναλύεσθαι. Cf. Guthrie 1962 etc. I 69, Simondon 1982, 165, Martinez Nieto 2000, 144, 153-5.
25 Cf. Bernabé sous presse 1.
26 P. Derveni col. XVI 1 (Orph. fr. 12 Bernabé, désormais cité B.) [αἰδοῖ]ον τòν ἥλιον ἔφ[η]σεν εἶναι δε[δήλ]ωται.. ὅτι δὲ ἐκ τῶν ὺπαρχόντων τὰ νῦν ὄντα γίνεται λέγει· « πρωτογόνου βασιλέως αἰδοίου, τῶι δ’ ἄρα πάντες / ἀθάνατοι προσέφυν μάκαρες θεοὶ ἠδὲ θέαιναι / καὶ ποταμοὶ καὶ κρῆναι ἐπήρατοι ἂλλα τε πάντα, / ἅσσα τότ’ ἦν γεγαῶτ’, αὐτòς δ’ ἂρα μοῦνος ἔγεντο ».
27 « A ‘monistic’account of the origin of the world » selon Alderink 1981, 29s., « Zeus is... an immanent naturalistic’deity » (ibid. 31), cf. aussi Finkelberg 1986, 325 « My conclusion is that the Milesians and the Orphics shared a pantheistic idea and combined it with a ‘historical view’of the universe : pantheism was cosmogonical in the Milesians and theogonical in the Orphics ».
28 Parm. 28 B 8, 4 οὺλον μουνογενές τε. Cf. Burkert 1969, 1998, 390 n. 18, 1999, 79s., West 1983, 109. Sur le créateur chez les Orphiques, cf. Guthrie 1935, 106, Classen 1962, 9s., Alderink 1981, 25-36, Parker 1995, 492.
29 West 1983, 108, inspiré par Burkert.
30 Orph, fr. 237 B. = 164-166 Kern (désormais cité K.) μαῖα, θεῶν ὑπάτη, Νὺξ ἄμβροτε, πῶς, τάδε φράζε, / πῶς χρή μ’ ἀθανάτων ἀρχὴν κρατερόφρονα θέσθαι... / πῶς δέ μοι ἓν τε τὰ πάντ’ ἔσται καὶ χωρὶς ἓκαστον... /***/ αἰθέρι πάντα πέριξ ἀφάτωι λαβέ, τῶι δ’ ἐνὶ μέσσωι / οὐρανόν, ἐν δέ τε γαῖαν ἀπείριτον, ἐν δὲ θαλασσαν, / ἐν δὲ τά τείρεα πάντα, τά τ’ οὐρανός ἐστεφάνωται. / αύτὰρ έπήν δεσμόν κρατερόν περὶ πᾶσι τανύσσηις / σειρὴν χρυσείην ἐξ ἀἰθέρος άρτήσαντα. Cf. Lobeck 1839, 517-9, Holwerda 1894, 318s., Lévêque 1959, West 1983, 237-9 (p. 238 « the golden chain is derived from allegorical interpretation of Iliad 8,19 »), Brisson 1987, 62.
31 Procl. in Cra. 62. 3, in 771 314, 22 Diehl (fr. 240 B. = 82 + 85 + 97 + 129 K.).
32 Fr. 241 B. = 167 K. ὣς τότε πρωτογόνοιο χαδών μένος Ἠρικεπαίου / τῶν πάντων δέμας εἶχεν ἑῆι ἐνὶ γαστέρι κοίληι, / μεῖξε δ’ ἑοῖς μελέεσσι θεοῦ δύναμίν τε καὶ ἀλκήν, / τοὔνεκα σὺν τῶι πάντα Διòς πάλιν ἐντός έτύχθη,/ αἰθέρος εὐρείης ἠδ’ οὐρανοῦ ἀγλαὸν ὕψος, / πόντου τ’ ἀτρυγέτου γαίης τ’ ἐρικυδέος ἕδρη, / ’Ωκεανός τε μέγας καί νείατα Τάρταρα γαίης / καὶ ποταμοί καὶ πόντος ἀπείριτος ἂλλα τε πάντα / πάντες τ’ αθάνατοι μάκαρες θεοὶ ἠδὲ θέαιναι, / ὃσσα τ’ ἔην γεγαῶτα καὶ ὕστερον ὁππόσ’ ἒμελλεν, / ἓν γένετο, Ζηνὸς δ’ ἐνὶ γαστέρι σύρρα πεφύκει. Cf. Lobeck 1839, 519s., Holwerda 1894, 320, West 1983, 89 («by swallowing Protogonos, then, Zeus has swallowed the universe»), 205, 240, Brisson 1987, 62, Bernabé 1997, 27s.
33 P. Derveni col. XVII 2, XVIII 1, XIX 8 (fr. 14 B.) Ζεὺς πρῶτος [γένετο, Ζεὺς] ὕστατος [ἀργικέραυνος]·/ Ζευς κεφα[λή, Ζεὺς μέσ]σα, Διός δ’ έκ [π]άντα τέτ[υκται / [Ζεὺς πνοιὴ πάντων Ζεὺς πάντων ἒπλετο] μοῖρα· / Ζεὺς βασιλεύς, Ζεὺς δ’ ἀρχὸς ἁπάντων ἀργικέραυνος. Cf. Finkelberg 1986, 325, Janko 1997, 83.
34 Nous connaissons deux versions postérieures de l'hymne à Zeus, insérées dans d’autres théogonies, l’une appartenant au traité pseudo-aristotélicien De Mundo (fr. 31 B. = 21 + 21a K.) et l’autre, plus répandue et incluse dans les Rhapsodies (fr. 243 B. = 168 K.), dont la deuxième partie contient un curieux développement, à savoir que le monde non seulement aurait été une fois à l’intérieur de Zeus, mais qu’il serait lui-même maintenant Zeus à proprement parler, chaque région de l’univers étant, par conséquent, une partie du corps du dieu. Cf. Lobeck 1839, 521-5, Schuster 1869, 26, 35-40, 45 n. 1, 88, Kern 1888a, 35s., Gruppe 1890, 703-6, Holwerda 1894, 325, Zeller 1910, II 154, 157, 184, Schwabl 1978, 1220s., Brisson 1987, 63s., 1990, 2881, 2889-91, 1997, 88-92, Pugliese Carratelli 1990, 396, Masaracchia 1993, 190-2.
35 Cf. Calame 1997, 74 (« Adding Moira to Metis, Zeus... is the master not only of the organization of the cosmos but also of time »), Alderink 1981, 28 (« Moira is an attribute of Zeus and not external to him »), cf. aussi Ricciardelli Apicella 1980, 118-23, Casadesus 1995a, 381-4.
36 Cf. Boyancé 1974, 97 (« πνεῦμα... ne me paraît devoir être en prose autre chose que l’équivalent de ce que πνοιή est dans la langue poétique »), Ricciardelli Apicella 1980, 118, Funghi 1980, 80s. et Tsantsanoglou (per litteras). West 1983, 90 n. 36 pense que ce vers est une « Stoic interpolation », mais à mon avis on a trop parlé d’influences stoïciennes sur les poètes orphiques. Cf. aussi Olivieri 1950.
37 P Derveni col. XXIII 1, cf P. Oxy. II 221, 9, 1 (= Sch. Hom. Ii. XXI, 195 [V 95 Erbse]) (fr. 16 B.) μήσατο δ' Ὠκεανοῖο μέγα σθένος εὐρὺ ῥέοντος / ἶνας δ’ ἐγκατέλεξ' Ἀχελωίου ἀργυροδίνεω, / ἐξ οὗ πᾶσα θάλασ[σα.
38 Cf. Calame 1997, 72.
39 Scalera McClintock 1988, 143 parle d’une « nuova creazione maschile e intellettuale ».
40 Tarân 1971, 407 n. 162, cf. Burkert 1968, 102 n. 16, 1969, 3 n. 7, 1997, 173, Schwabl 1978, 1330, Ricciardelli Apicella 1980, 125s. et n. 82, Casadesus 1995a, 453, Bernabé sous presse 1.
41 Col. XV 11 (fr. 11 B.) μῆτιν καὶ [μακάρων κάτεχ]εν βασιληίδα τιμ[ήν].
42 Parm. 28 Β 13 πρώτιστον μὲν ῎Ερωτα θεῶν μητίσατο πάντων (sur lequel cf. West 1983, 109, Burkert 1998, 390 n. 18). Le verbe μήσατο réapparaît, à la fin de la recréation de monde, dans un vers, reconstruit par Tsantsanoglou, qui a eu la gentillesse de nous faire parvenir sa lecture per litteras du P. Derveni col. XXV 13, XXVI 1 (fr. 18 B.) [αὐτ]ὰρ [ἐ]πεὶ δ[ὴ πάν]τα Διò[ς φρὴν μή]σατ[ο ἔργα]/ἤθελε μητρòς ἑᾶς μιχθήμεναι ἐν φιλότητι. Dans les Rhapsodies nous trouvons des vers, dans le même genre, qui auraient bien pu être déjà dans la version du Papyrus de Derveni (Orph. fr. 155 B. = 91 K.) μήσατο δ’ ἄλλην γαῖαν ἀπείριτον, ἥν τε Σελήνην / ἀθάνατοι κληίζουσιν, ἐπιχθόνιοι δέ τε Μήνην, / ἥ πόλλ’ οὔρε’ ἔχει, πόλλ’ ἂστεα, πολλά μέλαθρα. La source qui nous les transmet, Proclus (Procl. in Ti. II 48, 15 Diehl), les met aussi en rapport avec des idées pythagoriciennes (oἱ δὲ Πυθαγόρειοι ἒλεγον ἐν τῶι οὐρανοῶι θεωρεῖσθαι τὰ στοιχεῖα δίχῶς,... γῆ μὲν γάρ αἰθερία ἡ σελήνη·τοῦτο μὲν οὖν καὶ ὁ θεολόγος εἴρηκε σαφῶς).
43 Ar. Αν 693 (fr. 64 B. = 1 K.), cf. Bernabé 1995b, avec discussion et bibliographie.
44 Cornford 1964, 539-43, cf. Vernant 1962, 90s., Kirk-Raven-Schofield 1983, 131s.
45 Arist. Cael. 298b25 (fr. 103 B.) εἰσὶ γάρ τινες οἵ φασιν οὐθὲν ἀγένητον εἶναι τῶν πραγμάτων, ἀλλἀ πάντα γίγνεσθαι, γενόμενα δὲ τὰ μέν ἂφθαρτα διαμένειν, τὰ δὲ πάλιν φθείρεσθαι, μάλιστα μὲν οἱ περὶ Ἡσίοδον, εἶτα καὶ τῶν ἂλλων οἱ πρῶτοι φυσιολογήσαντες.
46 Alex. Aphr. ap. Phlp. Aet. 212, 20 Rabe περὶ μὲν οὖν τοῦ γεγονέναι τòν κόσμον πάντας φησὶν ἀλλήλοις ὁμογνωμονεῖν τούς τε θεολόγους καὶ τοὺς φυσικούς....’Oρφεύς τε γὰρ καὶ ‘Ησίοδος καὶ οἱ πλεῖστοι τῶν θεολόγων ἐπί ταύτης ἐγένοντο τῆς δόξης.
47 Eur. Melan. fr. 5 Jouan-Van Looy = 5 Auffret (= 484 N2, Collard, Cropp, Lee p. 252, Orph. fr. 66 B.) κοὐκ ἐμòς ὁ μῦθος, ἀλλ’ ἐμῆς μητρòς πάρα, / ὡς οὐρανός τε γαῖά τ’ ἦν μορφή μία / ἐπεὶ δ’ ἐχωρίσθησαν ἀλλήλων δίχα, / τίκτουσι πάντα κἀνέδωκαν εἰς φάος, / δένδρη, πετεινά, θῆρας οὓς [θ’] ἃλμη τρέφει / γένος τε θνητῶν. Cf. aussi Sch. A. R. 496-498ab. νείκεος ἐξ ὀλοοῖο] ’Εμπεδοκλῆς (fr. 8 Wright = 31 B 17) φησιν ὃτι συγκεχυμένων ἁπάντων τò πρότερον νεῖκος καὶ φιλία παραπεμφθέντα τὴν διάκρισιν ἐποιήσαντο, χωρίς δὲ τούτων οὐδέν δύναται γενέσθαι ὧι ἕπεται, ὡς εἰκός, καὶ Ἀπολλώνιος et Martinez Nieto 2000, 247-55, avec bibliographie.
48 Delbrueck-Vollgraff 1934, Bottini 1992, 124, Martinez Nieto 2000, 255-7.
49 Cf. Schuster 1869, 5 n. 3, 41, Kern 1888a, 57-61, Gruppe 1890, 697, 727, 739, Dieterich 1913, 101-7, Harrison 1921, 463, Staudacher 1942, 103, Bianchi 1961, 24, Schwabl 1962, 1469s., Alderink 1981, 38, 103 n. 19, West 1983, 127s. (cf. 264 « possibly contains a distorted echo of E[udemian theogony] »), Vian adloc. 252s., Casadio 1986, 318, Nelis 1992, Iacobacci 1993, 77, Sorel 1995, 60-62.
50 Syrian. in Metaph. 11, 35 Kroll ἐπεὶ καὶ Πυθαγόρειος ὢν Ἐμπεδοκλῆς πῶς ἂν τὰς ’Oρφικὰς ἢ τὰς Πυθαγορείους ἀρχὰς ἠθέτησεν;
51 Bernabé 1994.
52 Cf. fr. 75 B. = 54 + 57 K. Dam. Pr. 123 bis (III 160, 17 Westerink) ἡ δὲ κατὰ τὸν ‘Ιερώνυμον φερομένη καὶ ‘Ελλάνικον.. οὓτως ἔχει· ὕδωρ ἦν, φησίν, ἐξ ἀρχῆς καὶ ὕλη ἐξ ἧς έπάγη ή γῆ, δύο ταύτας ἀρχὰς ὑποτιθέμενος πρώτας, Athenag. Leg. 18, 3 (128 Pouderon) καὶ αὐτοῦ (sc. Ὀρφέως) τὴν πρώτην γένεσιν αὐτῶν ἐξ ὕδατος συνιστάντος... ἦν γὰρ ὕδωρ ἀρχή... τοῖς ὅλοις, ἀπò δὲ τοῦ ὕδατος ἰλὺς κατέστη.
53 Jaeger 1952, 253 n. 57.
54 West 1983, 184-90.
55 Bernabé 1994, 95s.
56 Rudhardt 1971, 15.
57 Cf. Arist. Metaph. 983b20 Θαλῆς μεν (11 A 12)... ὕδωρ φησὶν εἶναι (sc. ἀρχὴν τῶν ὄντων), Thphr. ap. Simp. In Ph. 24, 26 Ἀναξιμένης δε (13 A 5)... φησιν... πυκνούμενον (sc. αέρα)... ἄνεμον, εἶτα νέφος, ἔτι δὲ μάλλον ὕδωρ, εἶτα γῆν (sc. γίνεσθαι).
58 Anaximand. 12 A 30.
59 West 1983, 183 et Brisson 1990, 2912 voient des influences stoïciennes sur le poète orphique. Cf. le refus de cette hypothèse dans Bernabé 1994, 94s., 100.
60 Dam. Pr. 123 bis (III 161, 8 Westerink, fr. 77 B. = 54 K.) συνεῖναι δὲ αὐτῶι τήν Ἀνάγκην, φὐσιν οὖσαν τὴν αὐτὴν καὶ Ἀδράστειαν ἀσώματον διωργυιωμένην ἐν παντί τῶι κόσμωι, τῶν περάτων αὐτοῦ ἐφαπτομένην. Cf. Emp. fr. 109 Wright (31 F 116).
61 Anaximand. 12 B 1 κατὰ τò χρεὼν... κατά τὴν τοῦ Χρόνου τάξιν. Cf. Thphr. ap. Simp. in Ph. 24, 20 (12 A 9) ποιητικωτέροις οὕτως ὀνόμασιν αὐτὰ λέγων. Cf. aussi Bernabé 1990.
62 Bernabé 1998b.
63 ἀζηχες... σκότος, ἂπειρον (Prod. in Ti. I 386, 2 Diehl = fr. 105 B. = 66 K,), σκοτόεσσαν ὁμίχλην (Procl. in Parm. 1175, 7 Cous. = fr. 106 B. = 67 K.) et Νὺξ ζοφερή (Ιο. Mal. Chron. 4, 74 = fr. 107 B. = 65 K.).
64 Procl. in Parm. 1175, 7 Cous. = fr 106 B. = 67 K. ἦν ἀδιάκριτα πάντα κατὰ σκοτόεσσαν ὀμίχλην. J’ai reconstruit le fragment à partir du témoin en prose, cf. Bernabé 2000, 68.
65 Cf. Anaxag. 59 B 1 όμοῦ πάντα χρήματα ήν, 59 B 4 πρὶν δὲ ἀποκριθῆναι ταῦτα πάντων ὁμοῦ ἐόντων οὐδὲ χροιὴ ἔνδηλος ἦν οὐδεμία· ἀπεκώλυε γὰρ ἡ σύμμιξις πάντων χρημάτων, τoῦ τε διεροῦ καὶ τοῦ ξηροῦ κτλ., 59 Β 12 καὶ ἀποκρίνεται ἀπό τε τοῦ ἀραιοῦ τò πυκνόν καὶ ἀπò τοῦ ψυχροῦ τὸ θερμòν κτλ., Arist. Metaph. 1069b22 καὶ ὡς Δημόκριτός φησιν (68 A 57), ἦν όμου πάντα δυνάμει, ἐνεργείαι δ’ οὔ, Thphr. Sens. 39 (Diog. Apoll. 64 A 19) εί μὴ πάντα ήν εξ ενός, Cf. aussi Ovid. Met. I, 5s. ante mare et terras et, quod tegit omnia, caelum / unus erat toto naturae vultus in orbe, / quem dixere Chaos, rudis indigestaque moles.
66 Apion ap. Hom. Clem. VI, 4, 2 = fr 115 B. = 55 K.) συνέβη ποτέ, αὐτοῦ τοῦ ἀπείρου πελάγους ὑπό ἰδίας φύσεως περιωθουμένου, κινήσει φυσικῆι εὐτάκτως ῥυῆναι ἀπὸ τοῦ αὐτοῦ εἰς τὸ αὐτὸ ὣσπερ ἴλιγγα καὶ μῖξαι. τὰς οὐσίας καὶ οὓτως ἐξ έκάστου τῶν πάντων τὸ νοστιμώτατον, ὃπερ πρòς γένεσιν ζώιου ἐπιτηδειότατον ἦν, ὥσπερ ἐν χώνηι κατά μέσου ῥυῆναι τοῦ παντὸς καὶ ὑπò τῆς πάντα φερούσης ἲλιγγος χωρῆσαι εἰς βάθος καὶ τὸ περικείμενον πνεῦμα ἐπισπάσασθαι καὶ ὡς εἰς γονιμώτατον συλληφθέν ποιεῖν κριτικὴν σύστασιν. ὥσπερ γὰρ ἐν ὕγρῶι φιλεῖ γίνεσθαι πομφόλυξ, οὓτως σφαιροειδὲς πανταχόθεν συνελήφθη κύτος, cf. VI, 5, 4 (fr. 121, 2 Β.) ῥῆξε δ’ ἒπειτα Φάνης νεφέλην, ἀργήτα χιτῶνα, / <ἐκ δὲ> σχισθέντος κρανίου πολυχανδέος ωἰοῦ κτλ (c’est ma reconstruction d’après le texte en prose),
67 Cf. Plut. Plac. philos. 2 φησί δὲ (sc.Ἀ ναξίμανδρος cf. 12 A 10) τò ὲκ τοῦ ἀιδίου γόνιμον θερμοῦ τε καὶ ψυχροῦ κατὰ τὴν γένεσιν τοῦδε τοῦ κόσμου ἀποκριθῆναι καί τινα ἐκ τοῦτου φλογός σφαῖραν πεφυῆναι τῶι περί τήν γῆν ἀέρι... ἥστινος ἀπορραγείσης κτλ., Arist. Ph. 213b22 εἶναι δ’ ἒφασαν καὶ οἱ Πυθαγόρειοι (58 Β 30) κενόν, καὶ ἐπεισιέναι αὐτῶι τῶι οὐρανῶι ἐκ τοῦ ἀπειρου πνεῦμά τε ὡς ἀναπνέοντι καὶ τὸ κενόν, ὃ διορίζει τάς φύσεις κτλ., Democr. 68 Β 5 (II 136, 42) ὑμένες εἰκότες πομφόλυξιν, 137, 28 πομφολυγώδεις υμένας, Anaxag. 59 A 45 (II 18, 20) ὥσπερ ἐκ λίθου πῦρ καὶ ἐξ ὕδατος πομφολυγίζοντος ἀέρα. Cf. aussi Olivieri 1950, Burkert, 1968, 107, Ricciardelli Apicella 1980, 118-20.
68 Procl. in Ti. I, 428, 4 Diehl (fr. 116 B. = 79 K.) (Αἰθήρ) πάντων ῥίζωμα. Cf. Emp. fr. 7, 1 Wright (31 B 6, 1) πάντων ῥιζώματα, Pythag. 58 B 15 παγὰν ἀενάου φύσεως ῥιζώματ’ ἒχουσαν.
69 Apion ap. Hom. Clem. VI, 4, 3 (fr. 117 B. = 55 K.) ἒπειτα αὐτò ἐν ἑαυτώῶι κυηθὲν ὑπò τοῦ περιειληφότος θειώδους πνεύματος ἀναφερόμενον προέκυψεν εἰς φῶς μέγιστόν τι τοῦτο ἀποκύημα, ὡς ἄν ἐκ παντὸς τοῦ ἀπείρου βυθοῦ ἀποκεκυημένον ἔμψυχον δημιούργημα, καὶ τῆι περιφερείαι τῶι ὠῶι προσεοικός καὶ τῶι τάχει τῆς πτήσεως, cf. Procl. Theol. Plat. IV, 38 (IV 110, 18 Saffrey-Westerink) πῶς δὲ καὶ λέγεται σφαῖρα παρά τε τῶι Πλάτωνι καὶ παρ’ ἄλλοις θεολόγοις (« scil Orpheo, fr. 71 a-b Kern Parmenidi, 28 B 8. 43, Empedocli, 31 B 17.19 ss. » Saffrey-Westerink) ἢ ὃτι πρώτιστος μετέχει τοῦ σχήματος καί κατ’ ἐκεῖνο σχηματίζεται νοερῶς.
70 Cf. Hes. Οp. 259 (Δίκη) πὰρ Διὶ πατρί καθεζομένη Κρονίωνι, A. fr. 281a 10 Radt <ΔΙΚΗ.>... ἵζω Διòς θρόνοισιν, S. OC 1381s εἴπερ ἐστίν ἡ παλαίφατος / Δίκη, ξύνεδρος Ζηνὸς ἀρχαίοις νόμοις.
71 Anaximand. 12 B 1, Heraclit. frr. 45, 80, 52 Marcovich (22 B 23, 28, 94).
72 Pl. Lg. 715e-716a (fr. 31-32 B. = 21 K.) ὁ μὲν δὴ ώσπερ καὶ ὁ παλαιὸς λόγος, ἀρχήν τε καί τελευτήν καὶ μέσα τῶν ὄντων ἁπάντων ἔχων,... τῶι δὲ ἀεὶ συνέπεται Δίκη τῶν ἀπολειπομένων τοῦ θείου νόμου τιμωρός, κτλ. Sur l’expression παλαιός λόγος chez Platon cf. Bernabé 1998a, 47, 64s., Casadesus 1997b, 65s.
73 Burkert 1969, 11 n. 25, cf. West 1983, 89s., n. 35.
74 Orph. fr. 233 B. = 158 K. τῶι δὲ Δίκη πολύποινος ἐφέσπετο πᾶσιν ἀρωγός.
75 Kern 1920, 40 n. 2, Rathmann 1933, 64, 80 n. 14, cf. aussi Lobeck 1839, 396, Schuster 1869, 27, Kern 1888a, 52, Brisson 1987, 64, 1990, 2889.
76 Cf. Tarán ad loc., West 1983, 109. Dans son récent commentaire, Coxon ad loc., p. 163 se limite à signaler, comme élément douteux, que « the date of the Orphic line is quite uncertain ». La cite de Platon paraît appuyer une date ancienne.
77 Ps.-Demosth. XXV, 11 (fr. 33 B. = 23 K.) τὴν τὰ δίκαι’ ἀγαπῶσαν Εὐνομίαν περὶ πλείστου ποιησαμένους, ἣ πάσας καὶ πόλεις καὶ χώρας σώιζει· καὶ τὴν ἀπαραίτητον καὶ σεμνήν Δίκην, ἥν ό τὰς ἁγιωτάτας ἡμῖν τελετὰς καταδείξας Ὀρφεὺς παρὰ τòν τοῦ Διòς θρόνον φησὶ καθημένην πάντα τὰ τῶν ἀνθρώπων ἐφοράν, cf. Lobeck 1839, 239, 391, Gruppe 1890, 705, Susemihl 1890, XIV n. 96, Holwerda 1894, 327, Guthrie 1935, 233s., Linforth 1941, 99s., 144-146, West 1983, 265 (« perhaps an Eleusinian poem, perhaps a theogony »).
78 Lamella saec. IV-III a. Ch, Thuriis reperta (fr. 492 B. = 47 K.), cf. Bernabé – Jiménez San Cristobal 2001, 183-200, 273-7. lin. 5 THMH ἀέρ I πῦρ MEM Μᾶτερ ΛΤΕΣΤΙΣΟΙΛ-ΕΝΤΑΤΟ Νῆστι Ν νύξ ΙΝΗΜΕΦ ἡμέρα ΜΕΡΑΝΕΓΛΧΤΕΣ (cf. lin. 2 Ζεῦ ΙΑΤΗΤϒ ἀέρ ΣΑΠΤΑ Ἣλιε, πῦρ δὴ πάντα ΣΤΗI NTΑΣΤΗΝΙΣΑΤΟΠΕ νικᾶι Μ).
79 Bernabé – Jiménez San Cristobal 2001, 183-200.
80 τέσσαρα γὰρ πάντων ῥιζώματα πρῶτον ἄκουε·/Ζεὺς ἀργὴς ῞Ηρη τε φερέσβιος ἠδ’ Ἀιδωνεύς/Νήστίς θ’, ή δακρύοις τέγγει κρούνωμα βρότειον.
81 Cf. Phot. Σικελικὴ θεός· ῎Aλεξις (fr. 323 K.-A.), Eust. in II. p. 1180, 14 καὶ Σικελική δέ τις... θεòς Νῆστις ελεγείο.
82 Sturz ap. Wright adloc., 166, Gallavotti 1975, 173s.
83 Orph. fr. 243 B. = 168 K., w. 7s. ἕν δὲ δέμας βασίλειον. ἐv ὧι τάδε πάντα κυκλεῖται, / πῦρ καὶ ὕδωρ καὶ γαῖα καὶ αἰθὴρ νύξ τε καὶ ἦμαρ.
84 Orph. fr. 619 B. – 300 Κ. ναὶ μὴν ἀθανάτων γεννήτορας αἰὲν ἐόντων / πῦρ καὶ ὕδωρ γαῖάν τε καὶ οὐρανόν ήδε σελήνην / ἠέλιόν τε Φάνη τε μέγαν καὶ Νύκτα μέλαιναν. Cf, Lobeck 1839, 742s., Schuster 1869, 29s., Zeller 1910, II 145, 174 n. 1. Ziegler 1942, 1412s., West 1983, 34s., Brisson 1990, 2923.
85 S. E. P. III, 30 (141 Mutschmann), Μ. IX, 361 (287 M.) (fr. 108 B. = Test. 191 K.) Ὀνομάκριτος δὲ ἐν τοῖς Ὀρφικοῖς πῦρ καὶ ὓδωρ καὶ γῆν (sc. ἔλεξε τὴν πάντων εἶναι ἀρχήν).
86 Apion ap. Hom. Clem. VI, 4, 1 (fr. 104 B. = 55 K.) γεγονὸς δὲ (sc, ὠόν) οὕτω· τῆς τετραγενοῦς ὕλης ἐμψύχου oὔσης καὶ ὃλου ἀπείρου τινòς βυθοῦ ἀεὶ ῥέοντος καὶ ἀκρίτως φερομένου κτλ. Cf. Olivieri 1904, 67s., Mondolfo 1931, 449s. Cf. aussi Simp. in Ph. 24, 13 (-Anaximand. 12 A 9) id., 150, 24, DL. IX, 31 (= Leucipp. 67 A 1), Arist. de An. 411 a7 (= Thaïes 11 A 22).
87 Outre les cas que nous venons de citer, rappelons-nous que dans le Papyrus de Derveni (cf. n. 33) Zeus était appelé πνοιὴ πάντων.
88 Heraclit. fr. 82 Marcovich (22 B 66) πάντα... τò πῦρ ἐπελθòν κρινεῖ και καταλήψεται.
89 Clem. Al. Strom. VI, 2, 17, 1 (fr. 437 B. = 226 K.) Ὀρφέως δὲ ποιήσαντος «ἔστιν ὓδωρ ψυχῆι θάνατος, χὐδάτεσσι δὲ γαῖα· / ἐκ δ’ ὕδατος <πέλε> γαῖα, τὸ δ’ ἐκ γαίας πάλιν ὓδωρ,/ ἐκ τοῦ δὴ ψυχὴ ὅλον αἰθέρα ἀλλάσσουσα».Ἡρακλԑῖτος ἐκ τούτων συνιστάμενος τοὺς λόγους ὧδέ πως γράφει (fr. 66 Marcovich = 22 B 36) « ψυχῆισιν θάνατος ὕδωρ γενέσθαι, ὕδατι δὲ θάνατος γῆν γενέσθαι, ἐκ γῆς δὲ ὓδωρ γίνεται, ἐξ ὕδατος δὲ ψυχή ».
90 Cf. Ar. Did. XXXIX, 471, 11 (= Chrysipp. fr. 821 [SVF II 225, 18 Arnim] = Posidon. fr. 351 Theiler) εἶναι, δὲ ψυχὴν <τὴν> ἐν τῶι ὅλωι. φασίν, ὃ καλοῦσιν αἰθέρα καὶ ἀέρα, κύκλωι περὶ (τήν) γῆν καὶ θάλασσαν καὶ ἐκ τούτων ἀναθυμιᾶσθαι· τὰς δὲ λοιπὰς ψυχὰς προσπεφυκέναι ταύτηι, ὅσαι τε ἐν ζώιοις εἰσὶ καὶ ὅσαι ἐν τῶι περιέχοντι· διαμένειν γὰρ ἐκεῖ τάς τῶν ἀποθανόντων ψυχάς. ἔνιοι δὲ τήν μὲν τοῦ ὅλου ἀίδιον, τὰς δὲ λοιπὰς συμμίγνυσθαι ἐπὶ τελευτῆι εἰς ἐκείνην, cf. Herm. Irris. 14 (= Cleanth. fr. 495 [SVFI 111,6 Arnim]), DL VII, 143 (= Chrysipp. fr. 633 [SVFΑΙΙ 191, 34 Arnim]).
91 Cf. Lobeck 1839, 949, Zeller 1910, II 157, West 1971, 150s., 1983, 222s. et surtout Marcovich. 1973.
92 Cf. Sider 1997, 147.
93 P. Derveni col. XXIV 1 (fr. 17 B.)] ἰσομελὴς .../ἥ πολλοῖς φαίνει μερόπεσσι ἐπ’ ἀπείρονα γαῖαν.
94 Parm. 28 Β 8, 44 μεσσόθεν ἰσόπαλὲς πάντηι. Les coïncidences ont été signalées par West 1983, 93. Cf. aussi Emp. fr. 22, 3 Wright (31 B 28,1) πάντοθεν ἵσος <ἑοῖ>.../σφαῖρος κυκλοτερής, Timo Suppl. Hell 834 (=Xenoph. Test. 63 Gent.-Prato) Ξεινοφάνης... θεòν ἐπλάσατ’ ἶσον ἁπάντηι.
95 Heraclid, Pont. fr. 113a Wehrli (= Orph. fr. 30 B. = 22 K.) Ἡρακλείδης καὶ οἱ Πυθαγόρειοι (I p. 404 n. 2, cf. 44 A 20) ἕκαστον τῶν αστέρων κόσμον ὑπάρχειν γῆν περιέχοντα ἀέρα τε ἐν τῶι ἀπείρωι αἰθέρι. ταῦτα δὲ τὰ δόγματα ἐν τοῖς Ὀρφικοῖς φέρεται, κοσμοποιοῦσι γὰρ ἓκαστον τῶν ἀστέρων.
96 Nous le connaissons parce qu’il est inclus dans les Rhapsodies (cf. Orph. fr. 155 B. = 91 K., cité dans la n. 42), mais, à la vue du témoignage d’Héraclide, il pourrait bien provenir d’une théogonie plus ancienne. Cf. West 1983, 14, contra Tannery 1897 ; cf. aussi Lobeck 1839, 500, Wehrli ad loc., Burkert 1972, 346 n. 43, Bernabé 1996a, 74 et n. 49.
97 Cf. West 1983, 7-15, Brisson 1990, 2925s„ Kingsley 1995, 140s.
98 Suda s.v. Ὀρφεύς (fr. 403 B. = Test. 223 K.).
99 Arist. GA 734al6 (fr. 404 B. = 26 K.) ἢ γάρ τοι ἅμα πάντα γίγνεται τὰ μόρια, οἷον καρδία πλεύμων ἧπαρ ὀφθαλμός καὶ τῶν ἄλλων ἕκαστον, ἢ ἐξεφῆς, ὥσπερ ἐν τοῖς καλουμένοις Ὀρφέως ἔπεσιν· ἐκεῖ γὰρ ὁμοίως φησὶ γίνεσθαι τò ζῶιον τῆι τοῦ δικτύου πλοκῆι. Cf. Schuster 1869, 54 n. 1, Gruppe 1890, 716 n. 1, Ziegler 1942, 1408, Linforth 1941, 151. Cf. aussi Arist. Metaph. 1091 a13 (58 B 26), Ph. 213b22 (58 B 30), et Burkert 1972, 235-8, West 1971, 230, 1983, 10 (« at one might suppose the physical theory of the poem to be older than the more abstract scheme of Philolaus »).
100 Suda s. v. Ὀρφεύς (fr. 403 B. = Test. 223 K.), Clem. Al. Strom. I, 21, 131, 5 (fr. 406 B. = Test. 222 K.). Cf. Lobeck 1839, 836s., West 1983, 10, 212, Bernabé 1992, 43, Janko 1997, 71.
101 Pherecyd. Syr. fr. 68 Schibli et comm, adloc., cf. aussi West 1971, 10s., 230, 1983, 10s.
102 Clem. Al. Strom. V, 8, 49, 3 (fr. 407 B.= 33 K.). Cf. à juste titre Linforth 1941, 114s. : « Clement... finds symbols in simple metaphors », et West 1983, 10 : « Epigenes’allegorical interpretation may of course have been... arbitrary ».
103 Cf. Sch. Hom. II. XVIII, 570c (IV 556 Erbse), Eust. in II. p. 1163, 56.
104 West 1983, 33 n. 99.
105 Clem. Al. Strom. I., 21, 131, 3 (fr. 409 B. =Test. 222 + p. 308 K.), Suda s. v. Όρφεύς (III 564, 27 Adler). Cf. Lobeck 1839, 736, Ziegler 1942, 1411, Nilsson 1958, Kahane 1965, West 1983, 11, Brisson 1990, 920, Edwards 1992, Parker 1995, 486, Kingsley 1995, 134-48, Bernabé 1998a, 68.
106 Peut-être le fragment transmis par Plut. Ser. num. vind. 28 p. 566a (fr. 412 B. = 294 K.) appartient-il à ce poème, cf. l’édition de Kern pp. 306 et 309. Cf. aussi Wilamowitz 1931, II 194 n. 3, Nilsson 1958, West 1983, 12, Klaerr-Vernière ad loc., p. 222s., Kingsley 1995, 135s., Bernabé 1996a, 74.
107 West 1971, 230 n. 5.
108 24 B 2 et 4
109 Emp. fr. 12, 3 Wright (31 B 8, 3), fr. 47 Wright (31 B 35).
110 Pdd. llld, Phlb. 61bc, Ti. 35, 41d, Lg. 773d.
111 Sch. Verg. Aen. VI, 119 ap. Cod Par. Lat. 7930 (prim. ed. Savage, TAPhA 56, 1925, 235) (fr. 417 I B.) sipotuit Manes] dicunt tamen quidam liram Orphei cum VII cordis fuisse, et celum habet VII zonas, unde teologia assignatur. Varro autem dicit lihrum Orfei de vocanda anima Liram nominari, et negantur animae sine cithara posse ascendere, Serv in Aen. VI, 645 (II 89, 23 ThiloHagen) (fr. 417 II B.) Orpheus... qui primus orgia instituit, primus etiam deprehendit harmoniam, id est circulorum mundanorum sonum, quos novem esse novimus. e quibus summus, quem anastron dicunt, sono caret, item ultimus, qui terrenus est. reliqui septem sunt, quorum sonum deprehendit Orpheus, unde uti septem fingitur chordis. Cf. Nock 1927, 1929, Keydell-Ziegler 1942, 1336, 1412, Burkert 1972, 357, West 1983, 29-32, Lambardi 1986, Paterlini 1992, Molina 1995.
112 Pugliese Carratelli 1990, 421-30, cf. Sassi 1988, 393.
113 Cf. Namia 1977, 289, Feyerabend 1984.
114 Emp. fr 2, 4 Wright (31 B 3,4) ὧν θἐμις ἐστὶν ἐφημερίοισιν ἀκούειν.
115 Orph. fr. 1 B. = 13 + 59 + 334 K. ἀείσω ξυνετοῖσι· θύρας δ’ ἐπίθεσθε, βέβηλοι, et φθέγξομαι οἶς θέμις ἐστί θύρας δ’ ἐπίθεσθε, βέβηλοι. Cf. Bernabé 1996b.
116 Cf. Parm. 28 B 1, 2-3, et B 8, 18, Emp. fr. 103, 1 Wright (31 B 114,1), 113 Wright (31 B 121), Heraclit. fr. 19 Marcovich (B 28b).
117 Lamelle de Pharsale, c.a. 350-330 a. Ch., (I A 3 Pugliese Carratelli, fr. 477 B.) 7 τοῖς δὲ σὺ ευ μάλα πάσαν ἀληθείην καταλέξαι.
118 L. Dubois, Inscriptions grecques dialectales d'Olbia du Pont, Genève 1996 n. 94 (p. 154s. = frr. 463-465 B.) a) βίος θάνατος βίος | ἀλήθεια, | Διό(νυσος) Ὀρφικοί, b) εἰρήνη πόλεμος | ἀλήθεια ψεῦδoς | Διόν(υσος), c) Διόν(υσος) Ζ | [ψεῦδoς] αλήθεια | σῶμα ψυχή.
119 Cf. Heraclit. fr. 39 Marcovich (22 B 48), 41 Marcovich (22 B 88), 47 Marcovich (22 B 62) et 77 Marcovich (22 B 67), cf. aussi Scalera McClintock 1990, Tortorelli 1990, Bernabé et Jiménez San Cristόbal 2001, 61-64.
120 Hdt. Il, 123 (fr. 423 B.) ἀρχηγετεύειν δὲ τῶν κάτω Αἰγύπτιοι λέγουσι Δήμητρα καὶ Διόνυσον, πρῶτοι δὲ καὶ τόνδε τòν λόγον Αἰγύπτιοί εἰσι οἱ εἰπόντες, ὡς ἀνθρώπου ψυχή ἀθάνατός ἐστι, τοῦ σώματος δὲ καταφθίνοντος ἐς ἄλλο ζῶιον αἰεὶ γινόμενον ἐσδύεται ἐπεὰν δὲ πάντα περιέλθηι τὰ χερσαῖα καὶ τὰ θαλάσσια καὶ τὰ πετεινά, αὖτις ἐς ἀνθρώπου σῶμα γινόμενον ἐσδύνειν, τὴν περιήλυσιν δὲ αὐτῆι γίνεσθαι ἐν τρισχιλίοισι ἔτεσι. τούτωι τῶι λόγωι εἰσὶ οἳ Ἑλλήνων ἐχρήσαντο, οἱ μὲν πρότερον, οἱ δὲ ὓστερον, ὠς ἰδίωι ἑωυτῶν ἐόντι· τῶν ἐγὼ εἰδώς τὰ οὐνόματα οὐ γράφω. Sur cette question, en général, cf. Claus 1981.
121 Bonnet 1952, 76s., Kees 1956, 6, Montégu 1959, 83, Lloyd comm. Ad loc. et introd. p. 57s.
122 a) Orphiques et. Pythagore selon Nilsson 1967, 701, Montégu 1959, 83 (hésitant), Morrison 1956, 137, Casadio 1991, 128-130 b) Orphiques et Empédocle selon Rathmann 1933, 48-50 (mais sans nier a) ; c) Pythagore et Empédocle selon Long 1948, 22, Kirk, Raven et Schofield 1983, 210s. Cf. aussi Guthrie 1962 etc. I, 160, 173 n. 4, West 1983, 8 n. 11, Lloyd, ad loc., Casadio 1996, 203 n. 9.
123 Burkert 1972, 126 n. 38, cf. Timpanaro Cardini 1958, I 21s.
124 Diog. Oen. fr. 40 Smith (Orph. fr. 427 I B.) [μηδὲ λέγοαμεν ὅτι ἡ ψυχὴ] με[ταβαίουσα οὐκ ἀ]πώλλ[υτο, ὡς οἱ Ὀρφεῖ]οι, καὶ Πυθαγ[όρας οὐ] μόνος, μαιν[όμενοι δοκοῦσιν].
125 DL I, 9 (fr. 427 II Β.) καὶ Θεόπομπος ἐν τῆι ὀγδόηι τῶν Φιλιππικῶν (FGrHist 115 F 64)· ὃς καὶ ἀναβιώσεσθαι κατὰ τοὺς μάγους φησί τοὺς ἀνθρώπους καί ἒσεσθαι ἀθανάτους, καὶ τῶι ὄντι ταῖς αὑτῶν περικυκλήσει. διαμενεῖν. ταῦτα δὲ καὶ Εὒδημος ὁ 'Ρόδιος ἱστορεῖ (fr. 89 Wehrli).
126 P. Derveni col. VI 1 (fr. 471 B.) εὐ]χαὶ καὶ θυσ[ί]αι μ[ειλ]ίσσουσι τὰ[ς ψυχάς,] ἐπ[ωιδὴ δ]ὲ μάγων δύν[α]ται δαίμονας ἐμίποδὼν γι[νομένου]ς μεθιστάναι... τὴν θυσ[ία]ν τούτου ἕνεκε[ν] π[οιοῦσ]ι[ν] οἱ μά[γο]ι.
127 Vett. Val. 317, 19 Pingree (fr. 425 B. = 228 d K.) ψυχὴ δ’ ἀθάνατος πάντων, τὰ δὲ σώματα θνητά, et 317, 19 P. (fr. 426 Β. = 228 c Κ.) ψυχὴ δ’ ἀθάνατος καὶ ἀγήρως ἐκ Διός ἐστιν.
128 Bernabé 1995a, 1996a, cf. aussi Kingsley 1995, 116 « The idea that the original, pre-allegorical stratum of the myth derives from an Orphic poem about the underworld is nothing new, and is well founded », Casadesus 1997b, 69s. Les textes pertinents sont les suivants : Pl. Men. Sla (fr. 424 B.) ἀκήκοα γὰρ ἀνδρῶν τε καὶ γυναικῶν σοφιῶν περὶ τὰ θεῖα πράγματα.... οἱ μὲν λέγοντές εἰσι τῶν ἱερέων τε καὶ τῶν ἱερείῶν ὅσοις μεμέληκε περὶ ὧν μεταχειρίζονται λόγον οἵοις τ’ εἶναι διδόναι· λέγει δὲ καὶ Πίνδαρος (cf. Pi. fr. 133 Sn.-Maehl. dans n. 149 et aussi Ol. II, 56-72) καὶ ἂλλοι πολλοὶ τῶν ποιητῶν ὅσοι θεῖοί εἰσιν... φασί γὰρ τὴν ψυχὴν τοῦ ἀνθρώπου εἶναι ἀθάνατον, καὶ τότε μὲν τελευτᾶν – ἃ δὴ ἀποθνήισκειν καλοῦσι – τότε δὲ πάλιν γίγνεσθαι, ἀπόλλυσθαι δ’ oὐδέποτε δεῖν δὴ διά ταῦτα ὡς ὁσιώτατα διαβιῶναι τòν βίον, Pl, Phd. 70c (fr. 428 B. = 6 K.) σκεψώμεθα δὲ αὐτò τῆιδέ πηι, εἴτ’ ἄρα ἐν Ἃιδου εἰσιν αἱ ψυχαὶ τελευτησάντων τῶν ἀνθρώπων εἲτε καὶ οὺ. παλαιός μὲν οὖν ἔστι τις λόγος οὗ μεμνήμεθα, ὡς εἰσὶν ἐνθένδε ἀφικόμεναι ἐκεῖ, καὶ πάλιν γε δεῦρο ἀφικνοῦνται καὶ γίγνονται ἐκ τῶν τεθνεώτων, (cf. Olymp. in Phd. X, 6 [145 Westerink], Dam. in Phd. I, 203 [123 Westerink]) Pl. Phd. 62b (fr. 429 I B. = 7 K.) ὁ μὲν οὖν ἐν ἀπορρήτοις λεγόμενος περὶ αὐτῶν λόγος, ὡς ἒν τινι φρουρᾶι ἐσμεν οἱ ἄνθρωποι καὶ οὐ δεῖ δὴ ἑαυτόν ἐκ ταύτης λύειν ούδ’ άποδιδράσκειν, μέγας τέ τίς μοι φαίνεται καὶ οὐ ῥάιδιος διιδεῖν (cf. Sch. adloc. [10 Greene]), Pl. Cra. 400c (fr. 430 B. = 8 K.) καὶ γὰρ σῆμά τινές φασιν αὐτό εἶναι τῆς ψυχῆς (sc. σῶμα), ὡς τεθαμμένης ἐν τῶι νῦν παρόντι· καὶ διότι αὖ τούτωι σημαίνει ἃ ἄν σημαίνηι ἡ ψυχή, καὶ ταύτηι σῆμα ὀρθῶς καλεῖσθαι. δοκοῦσι μέντοι μοι μάλιστα θέσθαι οἱ ἀμφὶ ’Oρφέα τοῦτο τò ὂνομα, ὡς δίκην διδούσης τῆς ψυχῆς ὧν δὴ ἓνεκα δίδωσιν, τοῦτον δὲ περίβολον ἔχειν, ἱνα σώιζηται, δεσμωτηρίου εἰκόνα· εἶναι οὖν τῆς ψυχῆς τοῦτο, ὥσπερ αὐτὸ ὀνομάζεται, ἓως ἂν ἐκτείσηι τὰ ὀφειλόμενα, [τò] σῶμα, καὶ οὐδέν δεῖν οὐδ’ ἓν γράμμα, Pl. Grg. 493a καὶ ἡμεῖς τῶι ὄντι ἴσως τέθναμεν· ἢδη γάρ του ἒγωγε καὶ ἢκουσα τῶν σοφῶν ώς νῦν ἠμεῖς τέθναμεν καὶ τὸ μὲν σῶμά ἐστιν ἡμῖν σήμα (cf. Philol. 44 B 14, p. 402 Huffman, Arist. fr. 60 Rose, Iambl. Protr. LXXVII, 27), Pl. R. 363c (cité dans la n. 132), Pl. R. 363d (fr. 434 I B. = 4 K.) τοὺς δὲ ἀνοσίους αὖ καὶ ἀδίκους εἰς πηλόν τινα κατορύττουσιν ἐν ῞Αιδου καὶ κοσκίνωι ὓδωρ ἀναγκάζουσι φέρειν, ἔτι τε ζῶντας εἰς κακὰς δόξας ἄγοντες, ἅπερ Γλαύκων περὶ τῶν δικαίων δοξαζόμένων δὲ ἀδίκων διῆλθε τιμωρήματα, ταῦτα περί τῶν ἀδίκων λέγουσιν. ἂλλα δὲ οὐκ ἔχουσιν. ὁ μὲν οὖν ἒπαινος καὶ ὁ ψόγος οὗτος ἑκατέρων, Ρl. Grg. 493a (cité dans la n. 137), Pl. Phd. 69c (fr. 434 III B. = 5 K.) καὶ κινδυνεύουσι καὶ οἱ τὰς τελετὰς ἡμῖν οὗτοι καταστήσαντες οὐ φαῦλοι εἶναι, ἀλλα τῶι ὄντι πάλαι αίνίττεσθαι, ὃτι ὃς ἂν ἀμύητος καὶ ἀτέλεστος εἰς Ἃιδου ἀφίκηται ἐν βορβόρωι κείσεται ὁ δὲ κεκαθαρμένος τε καὶ τετελεσμένος ἐκεῖσε ἀφικόμενος μετά θεῶν οἰκήσει (cf. Plot. I, 6, 6, Olymp. in Grg. 153, 20).
129 Bernabé 1995a, avec discussion et bibliographie.
130 Arist. fr. 60 Rose.
131 Cf. le texte dans la n. 118, cf. aussi West 1982, Casadio 1991.
132 PL R. 363c (fr. 431 B. = 4 K.) Μουσαῖος δὲ τούτων (sc. Hesiode et Homère) νεανικώτερα τἀγαθὰ καὶ ὁ υἱός αὐτού παρὰ θεῶν διδόασιν τοῖς δικαίοις· εἰς ῞Αιδου γὰρ ἀγαγόντες τῶι λόγωι καὶ κατακλίναντες καὶ συμπόσιον τῶν ὁσίων κατασκευάσαντες ἐστεφανωμένους ποιοῦσιν τòν ἅπαντα χρόνον ἢδη διάγειν μεθύοντας, ἡγησάμενοι κάλλιστον ἀρετῆς μισθόν μέθην αἰώνιον, οἱ δ’ ἔτι τούτων μακροτέρους ἀποτίνουσιν μισθούς παρὰ θεῶν· παῖδας γὰρ παίδων φασὶ καὶ γένος κατόπισθεν λείπεσθαι. τοῦ ὁσίου καὶ εὐóρκου, ταῦτα δὴ καὶ ἄλλα τοιαῦτα ἐγκωμιάζουσιν δικαιοσύνην (voir aussi Plut. Comp. Cim. Luc. 1, 2), Cf. Lobeck 1839, 806s., 72, Tannery 1901, 315s., Rohde 1907, 129 n. 3, Dieterich 1913, Nilsson 1935, 209s., 1967, 688, n. 4, Linforth 1941, 85-89, Montégu 1959, 85, West 1983, 23s., Velasco López 1992, 214, Casadio 1994, 85, Casadesus 1995a, 35-60, Bernabé 1998a, 75s.
133 Plut. fr. 178 Sandbach (Orph. fr. 594 B.) ἐν αἶς ὁ παντελὴς ἢδη καὶ μεμυημένος ελεύθερος γεγονώς καί ἄφετος περιιὼν ἐστεφανωμένος ὀργιάζει καὶ σύνεστιν ὁσίοις καὶ καθαροῖς ἀνδράσι.
134 Ar. fr. 504 Κ.-Α. (Orph. fr. 432 I B.), Pherecr. fr. 113 K.-A (Orph. fr. 432 II B.), cf. Graf 1974, 103-107.
135 Ed. princ. Tsantsanoglou – Parâssoglou (= Orph. fr. 485B.) 1987, lin. 6 οἶνον ἒχεις εὐδ<α>ίμονα τιμ<ὐ>ν, cf. Bemabé-Jiménez San Cristóbal 2001, 117-125.
136 Pl. Ερ. VII, 335a (fr. 433 I B. = 10 K.) πείθεσθαι δὲ ὄντως ἀεὶ χρὴ τοῖς παλαιοῖς τε καὶ ἱεροῖς λόγοις οἳ δὴ μηνύουσιν ἡμῖν ἀθάνατον ψυχήν εἶναι δίκας τε ἴσχειν καὶ τίνειν τὰς μεγίστας τιμωρίας, ὃταν τις ἀπαλλαχθῆι τοῦ σώµατος, Pl. Lg. 870d (fr. 433 II Β.) καὶ πρòς τούτοις, ὅv καὶ πολλοὶ λόγον τῶν ἐν ταἳς τελεταῖς περὶ τὰ τοιαύτα ἐσπουδακότων ἀκούοντες σφóδρα πείθονται, τò τῶν τοιούτων τίσιν έν ῞Αιδου γίγνεσθαι, καί πάλιν άφικομένοις δεῦρο ἀναγκαῖον εἶναι τὴν κατὰ φύσιν δίκην ἐκτεῖσαι, τὴν τοῦ παθόντος ἃπερ αὐτòς ἒδρασεν, ὑπ’ ἄλλου τοιαύτηι μοίραι τελευτῆσαι τòν τότε βίον, Pl. R. 330d (fr. 433 IIΙ Β.) οἵ τε γὰρ λεγόμενοι μῦθοι περὶ τῶν ἐν ῞Αιδου, ὡς τòν ένθάδε ἀδικήσαντα δεἳ ἐκεἳ διδόναι ἀδίκην, καταγελώμενοι τέως, τότε δὴ στρέφουσιν αὐτοῦ τὴν ψυχὴν μὴ ἀληθεῖς ὦσιν, Pl. R. 363d (fr. 434 I B. = 4 Κ.) τοὺς δὲ ἀνοσίους αύ καί ἀδίκους εἰς πηλόν τινα κατορύττουσιν ἐν ῞Αιδου καί κοσκίνωι ύδωρ ἀναγκάζουσι φέρειν, Pl. Grg. 493b (fr. 434 II Β.) οὗτοι ἀθλιώτατοι ἄν εἶεν, οἱ αμύητοι, καὶ φοροἳεν εἰς τοòν τετρημένον πίθον ὓδωρ ἑτέρωι τοιούτωι τετρημένωι κοσκίνωι. Bernabé sous presse 4.
137 Pl. Grg. 493a (fr. 434 II B.) ἢδη γάρ του ἒγωγε καὶ ἢκουσα τῶν σοφῶν ὡς... τῆς δὲ ψυχῆς τοῦτο ἐν ὧι ἐπιθυμίαι εἰσὶ τυγχάνει ὂν οἷον ἀναπείθεσθαι καὶ μεταπίπτειν ἂνω κάτω, καὶ τοῦτο ἂρα τις μυθολογῶν κομψός ἀνήρ, ἴσως Σικελός τις ἢ Ἰταλικός, παράγων τῶι ὀνόματι διά τò πιθανόν τε καὶ πειστικόν ὠνόμασε πίθον, τοὺς δὲ ἀνοήτους ἀμυήτους, τῶν δ’ ἀνόήτων τοῦτο τῆς ψυχῆς οὗ αἱ ἐπιθυμίαι εἰσί, τὸ ἀκόλαστον αὐτοῦ καὶ οὐ στεγανόν, ὡς τετρημένος εἴη πίθος, διὰ τὴν ἀπληστίαν ἀπεικάσας, τοὐναντίον δὴ οὗτος σοί, ὦ Καλλίκλεις, ἐνδείκνυται ὡς τῶν ἐν Ἃιδου – τὸ ἀιδὲς δὴ λέγων – οὗτοι ἀθλιώτατοι ἂν εἶεν, οί ἀμύητοι, καὶ φοροίεν εἰς τòν τετρημένον πίθον ὓδωρ ἑτέρωι τοιούτωι τετρημένωι κοσκίνωι. τὸ δὲ κόσκινον ἂρα λέγει, ὡς ἔφη ό πρòς ἐμὲ λέγων, τήν ψυχήν εἶναι· τήν δὲ ψυχήν κοσκίνωι ἀπήικασεν τήν τῶν ἀνόήτων ὡς τετρημένην, ἅτε οὐ δυναμένην στέγειν δι’ ἀπιστίαν τε καὶ λήθην, ταῦτ’ ἐπιεικῶς μέν ἐστιν ὑπό τι ἂτοπα, δηλοῖ μὴν ὃ ἐγὼ βούλομαι σοι ἐνδειξάμενος. Le κομψός ἀνήρ n’est pas un poète, mais un interprète qui se sert de l’étymologie comme méthode d’analyse (παράγων τῶι ὀνόματι), cf. Bernabé 1995a, 228s., 1998a, 51s. Il me semble très vraisemblable que c’est Platon lui-même qui a inventé les étymologies, cf. Casadesus 1997a.
138 Pl. Men. 81a, et Pl. Cra. 400c, cités dans la n. 128.
139 Cf. Guthrie 19522, 175, Burkert 1975, 91, 1998, 395, Casadio 1991, 135s., Giangiulio 1994, 28-30, Diez de Velasco 1995, 134, Bernabé-Jiménez San Cristóbal 2001, 159-164. Nous nous en référons à la plupart des passages significatifs dans les textes parallèles à ceux des Rhapsodies que nous citerons.
140 Orph. fr. 338 B. = 224 K. οἱ δ’ αὐτοὶ πατέρες τε καὶ υἱέες ἐν μεγάροισιν / εὒκοσμοι τ’ ἂλοχοι καὶ μητέρες ἠδὲ θύγατρες / γίνοντ’ ἀλλήλων μεταμοιβομένηισι γενέθλαις. / [...] / οὕνεκ’ ἀμειβομένη ψυχή κατὰ κύκλα χρόνοιο / ἀνθρώποον ζώιοισι μετέρχεται ἂλλοθεν ἄλλοις· / ἄλλοτε μέν θ’ ἳππος, τότε γίνεται *** / ἂλλοτε δὲ πρόβατον, τότε δ5 ὄρνεον αίνον ἰδέσθαι, / ἄλλοτε δ’ αὖ κύνεόν τε δέμας φωνή τε βαρεῖα, / καὶ ψυχρῶν ὀφίων ἓρπει γένος ἐν χθονἐ δίηι. Cf, Emp. fr 124 Wright (31 B 137) 4 σφάξας ἐν μεγάροισι, fr 8 Wright (31 B 17) 13 et fr 16 (31 B 26) 12 κατά κύκλον, fr 107 Wright (31 B 115) 7s. φυόμενον παντοῖα διὰ χρόνου εἴδεα θνητῶν / ἀργαλέας βιότοιο μεταλλάσσοντα κελεύθους, a(ii) (ν. 282) Martin-Primavesi [ἀλ]ά μεταλλάσσοτ’ ἀίσσ] κύκλω [άπάντηι], fr. 108 Wright (31 B 117) 2 θάμνος τ’οιωνός τε, a (ii) 6s (vv. 266s) Martin-Primavesi [πολλ]οὶ δ’αιῶνες πρόπρό-τερ[οι ?... /[πρὶν] τούτων μεταβήναίι et comm, Martin et Primavesi ad loc. p. 194s. Cf. aussi Lobeck 1839, 795-806, Kern 1888b, Zeller 1910, Il 155, Rathmann 1933, 72, 104, 106, Linforth 1941, 326, Ziegler 1942, 1394, Casadio 1991, 138, Brisson 1987, 68s.
141 Orph. fr. 339 B. = 223 K. αἱ μὲν δὴ Θηρῶν τε καὶ οἰωνῶν πτεροέντων / ψυχαὶ ὃτ’ ἀίξωσι, λίπηι δέ μιν ἱερός αἰών, / τῶν οὒ τις ψυχὴν παράγει δόμον εἰς Ἀίδαο, / ἀλλ’ αὐτού πεπότηται ἐτώσιον, εἰς ὅ κεν αἰτήν / ἀλλο ἀφαρπάζηι μίγδην ἀνέμοιο πνοῆισιν· / ὁππότε δ’ ἄνθρωπος προλίπηι φάος ἠελίοιο , / ψυχὰς ἀθανάτας κατάγει Κυλλήνιος Ἑρμής / γαίης ἐς κευθμῶνα πελώριον, cf. Emp. fr 14 Wright (31 B 21) 11 et a (ii) 1 (v. 271) Martin-Primavesi θῆρές τ’ οιωνοί τε (accus., fr 15 Wright [31 B 23] 7). Cf. aussi Rohde 1907, Rathmann 1933, 72, Dieterich 1913, 135, Ziegler 1942, 1394, West 1983, 98-100, Casadio 1991, 138, Brisson 1987, 68, Bernabé 1998a, 69.
142 Orph. fr. 340 B. = 222 K. oὅ μέν κ’ εὐαγέωσιν ὑπ’ αὐγὅς ἠελίοιο, / αὖτις ἀποφθίμενοι μαλακώτερον οἶτον ἒχουσιν / ἐν καλῶι λειμῶνι βαθύρροον ἀμφ’ Ἀχέροντα, / [...] / οἳ δ’ ἂδικα ῥέξαντες ὑπ’ αὐγάς ήελίοιο/ὑβρισταὶ κατάγονται ὑπò πτύχα Κωκυτοῖο / Τάρταρον ές κρυόεντα, cf. Lam. Thur. (fr 489 B.) 6s. ήκω πα<ρα>ὶ ἁάγνήὶ<ν> Φε<ρ>σεόφνε<ι>αν,/ ως με(ι) πρόφ<ρ>ω<ν> πέμψη<ι> έδρας ές εὐαγέ(ι)ων, Lam. Thur. (fr 487 B.) 5-6 χαῖρ<ε> χοῖρε δεξιάν ὀδοιπορ<ῶν>/λειμῶνάς ’(ε) ιερούς καὶ. ἄλσεα Φερσεφονείας, Lam. Pher. (fr. 493 Β.) εἴσιθ<ι> ἱερòν λειμῶνα.
143 Serv. in Aen. VI, 565 (II 79, 14 Thilo-Hagen, fr 345 B. = 295 K.) fertur namque ab Orpheo quod dii peierantesper Stygem paludem novem annoruin spatio puniuntur in Tartaro, Emp. fr 107 Wright (31 B 115). Cf. Lobeck 1839, 812, Dieterich 1913, 134 n. 1, West 1971, 25s., 1983, 99 et n. 55 («it looks as if this part of the Rhapsodies cornes from the fifth century, and from the first half rather than the second»),
144 Orph. fr 348 B. = 229-230 K. Simp. in Cael 377, 12 Heiberg ἐνδεθῆναι δὲ ὑπò τοῦ τò κατ’ ἀξίαν πᾶσιν ἀφορίζοντος δημιουργοῦ θεοῦ ἐν τῶι τῆς εἱμαρμένης τε καὶ γενέσεως τροχῶι, οὗπερ ἀδύνατον ἀπαλλαγήῆναι κατὰ τòν Ὀρφέα μφ τοὺς θεοὺς ἐκείνους ἱλεωσάμενον « οἷς ἐπέταξεν » ὁ Ζεύς « κύκλου τε λῆξαι καὶ ἀναψῦξαι κακότητος » τὰς ἀνθρωπίνας ψυχάς, cf. Procl. in Ti. III 297, 3 Diehl ἧς καὶ οἱ παρ’ Ὀρφεῖ τῶι Δυονίσωι καὶ τῆι Κόρηι τελούμενα τυχεῖν εὒχονται 'Κύκλου κακότητος’ cf. aussi Lam. Thur. (fr. 488 B.) 5 κύκλο<υ> δ’ ἐξέπταν βαρυπενθέος ἀργαλέοιο, Lam. Pelinn. (fr. 485 B.) 2 εἰπεῖν Φερσεφόναι σ’ ὅτι Β<άκ>χιος αὐτòς ἔλυσε. Sur cette question cf. Lobeck 1839, 798-800, Rohde 1907, 124 n. 1, 130 n. 3, Rathmann 1933, 72, 106, Stettner 1934, 9, 88, Ziegler 1942, 1394, Bacigalupo 1965, 277, Zuntz 1971, 321 et n. 4, West 1983, 173, Brisson 1987, 69, Casadio 1991, 139, Burkert 1999, 68.
145 En dernier lieu Edmonds 1999, mais cf. Bernabé sous presse 3.
146 Pl. Lg. 701b (fr. 37 I B. = 9 K.) ἐξεφῆς δὴ ταύτηι τῆι ἐλευθερίαι ἡ τοῦ μὴ ἐθέλειν τοῖς ἄρχουσι δουλεύειν γίγνοιτ’ ἄν, καὶ ἑπομένη ταύτηι φεύγειν πατρòς καὶ μητρòς καὶ πρεσβυτέρων δουλείαν καὶ νουθέτησιν, καὶ ἐγγὺς τοῦ τέλους οὖσιν νόμων ζητεῖν μὴ ὑπηκόοις εἶναι, πρòς αὐτῶι δὲ ἤδη τῶι τέλει ὅρκων καὶ πίστεων καὶ τò παράπαν θεῶν μὴ φροντίζειν, τὴν λεγομένην παλαιόν Τιτανικήν φύσιν ἐπιδεικνῦσι καί μιμουμένοις, ἐπὶ τὰ αὐτό. πάλιν ἐκεῖνα ἀφικομένους, χαλεπόν αιῶνα διάγοντας μὴ λῆξαί ποτε κακῶν, cf. Pl. Lg. 854b (fr. 37 II Β.) ὦ θαυμάσιε, οὐκ ἀνθρώπινόν σε κακόν ούδέ θεῖον κινεῖ τὸ νῦν ἐπὶ τὴν ὶεροσυλίαν προτρέπον ἰέναι, οἶστρος δέ σέ τις ἐμφυόμενος ἐκ παλαιῶν καὶ ἀκαθάρτων τοῖς ἀνθρώποις ἀδικημάτων, περιφερόμενος ἀλιτηριώδης.
147 Cf. Schuster 1869, 26, Kern 1888a, 44, 1920, 44, Rohde 1925, II 119 n. 4, Mondolfo 1931, 434s., Rathmann 1933, 68, 76, Nilsson 1935, 202, Guthrie, 1935, 156, Ziegler 1942, 1354, Dodds 1951, 156 et. n. 132 p. 176s., 177, Bianchi 1977, 132, Colli 1977, 398, Bernabé 1998a, 75, qui croient que Platon parle ici du mythe orphique, contra Festugière 1936, 308s., Boulanger 1940, 74, Linforth 1941, 339-345, Moulinier 1955, 50s., West 1983, 165 n. 88, cf. aussi Sfameni 1984, 149, Schbpsdau adloc., Baumgarten 1998, 107.
148 Dam. in Phd I, 2 (29 Westerink, fr 38 I B.) τούτοις χρώμενοι τοῖς κανόσι ῥαιδίως διελέγξομεν ὡς οὒτε τάγαθόν ἐστι ἡ φρουρά, ὥς τινες... ἀλλ’ ὡς Ξενοκράτης (fr. 219 Isnardi Parente) Τιτανική ἐστιν καί εἰς Διόνυσον ἀποκορυφοῦται, Procl. in Ti. II 165, 8 Diehl fr 38 II B.) ὃ καί Ξενοκράτης (fr. 189 Isnardi-Parente) ἀκούσας τοῦ καθηγεμόνος ἠινίξατο λέγων κατ’ ἀριθμόν εἶναι τὴν ψυχὴν οὐσίαν, ἐξ οὐσιῶν μίαν πολλῶν αὐτήν ὑπάρχειν δηλῶν κατ’ οὐσίαν οἶσαν ἀριθμόν, ὃλην δι’ ὃλης ἑαυτῆς μένουσαν, ἃμα μίαν καὶ διαιρουμένην εἰς πλῆθος μερῶν οὐσιωδῶν. επειδή δὲ διαίρεσις ἣ μέν ἑστιν ούσιώδης τῶν ψυχών, ἣ δὲ ὰπό τής αύτών ζωής – λέγονται γὰρ αἱ ήμέτεραι ψυχαὶ ζῆν ποτε Τιτανικῶς εαυτός διαιροῦσαι περí τοίς σώμασιν – κτλ, Cf. le commentaire d'Isnardi Parente ad loc., Linforth 1941, 337-339, Boyancé, 1948, 1963, Dodds 1951, 156 et n. 134 p. 177, Westerink ad ioc., Bernabé 1998, 75 n. 138, sous presse 3.
149 Pi. fr. 133 Sn.-Maehl. (fr 443 B.) οἷσί κε Φερσεφόνα ποινὰν παλαιοῦ πένθεος / δέξεται, ἐς τòν ὓπερθεν ἄλιον κείνων ἐνάτωι ἔτεϊ / ἀνδιδοῖ ψυχὰς πάλιν, ἐκ τᾶν βασιλῆες ἀγαυοὶ / καὶ σθένει. κραιπνοὶ σοφίαν τε μέγιστοι/ ἄνδρες αὔξοντ’· ἐς δὲ τòν λοιπόν χρόνον ἥροες / ἁγνοὶ πρός ἀνθρώπων καλέονται. Cf. Bernabé 1999, avec discussion et bibliographie.
150 D.Chr. 30, 10 (fr. 429 II B.) τοῦ τῶν Τιτάνων αἳματός ἐσμεν ἡμεῖς ἃπαντες οἱ ἄνθρωποι. ὡς οὖν ἐκείνων ἐχθρῶν ὂντων τοῖς θεοῖς καὶ πολεμησάντων οὐδὲ ἡμεῖς φίλοι ἐσμέν, ἀλλὰ κολαζόμεθά τε ὑπ’ αὐτοῶν καὶ ἐπὶ τιμωρίαι γεγόναμεν, ἐν φρουρᾶι δὴ ὂντες ἐν τῶι βίωι τοσοῦτον χρόνον ὃσον ἕκαστοι ζῶμεν. τοὺς δε ἀποθνήισκοντας ἡμῶν κεκολασμένους ἤδη ἱκανῶς λύεσθαί τε καὶ ἀπαλλάττεσθαι. εἶναι δὲ τòν μεν τόπον τούτον, ον κόσμον ὀνομάζομεν, δεσμωτήριον ὑπò τῶων θεῶν κατεσκευασμένον χαλεπόν τε καὶ δυσάερον,... (17) τοιαῖσδε μὲν δὴ καὶ τοσαὴσδε βασάνοις ξυνεχομένους τοὺς ἀνθρώπους ἐν τῆιδε τῆι φρουρᾶί καὶ τῶιδε τῶι δεσμωτηρίωι μένειν τòν τεταγμένον ἓκαστον χρόνον, cf, Procl. in R. II 85, 1 Kroll (fr. 349 B.= 221 K.). Cf. aussi Gruppe 1890, 717, Rohde 1907, II 279 n. 1, Espinas 1894-1895, Tannery 1901, 314, Rathmann 1933, 65, Roux 1961, Boyancé 1941, 1963, Courcelle 1965, Loriaux 1968, Strachan 1970, Sfameni Gasparro 1984, 143s., 150, Casadio 1987, 389s., 1991, 123s., Riedweg 1995, 46, Kahn 1997, 59s. et Burnet, Robin et Colli ad locc., Westerink ad Damasc. in Plat. Phaed. I, 2 p. 28 n. 2.
151 Heraclit. fr. 47 Marcovich (22 B 62 = Orph. fr. 455 B.) ἀθάνατοι θνητοί, θνητοὶ ἀθάνατοι, ζῶντες τòν ἐκείνων θάνατον, τòν δὲ ἐκείνων βίον τεθνεῶτες. Cf. Reinhardt 1959, 195s., Guthrie 1962 etc., I 464, 480s., West 1982, 19, Seaford 1986, 14-16, Casadesus 1995b, 107s., Sorel 1995, 119s., Sider 1997, 145, cf. aussi Marcovich ad Ioc., Colli 1977, III 55, Plat. Leg. 854b et Dodds 1951, 177.
152 S. E. P. III, 230 ‘Ηράκλειτός φησιν, ὅτι καί τò ζῆν καὶ τò ἀποθανεῖν καὶ ἐν τῶι ζῆν ἡμᾶς ἐστι καὶ ἐν τῶι τεθνάναι· ὃτε μὲν γὰρ ἡμεῖς ζῶμεν, τὰς ψυχὰς ήμῶν τεθνάναι καὶ ἐν ἡμῖν τεθάφθαι, ὅτε δέ ἡμεῖς άποθνήισκομεν, τάς ψυχάς ἀναβιοῦν καὶ ζῆν.
153 Arist. de An. 410b27 (fr. 421 B. = 27 K.) τοῦτο δε πέπονθε καὶ ὁ ἐν τοῖς Ὀρφικοῖς καλουμένοις ἔπεσι λόγος· φησί γὰρ τὴν ψυχήν ἐκ του ὃλου εἰσιέναι ἀναπνεόντων, φερομένην ὑπò τῶν ανέμων, cf. Phlp. in de An. 202, 3 Ha3td. Cf. Lobeck 1839, 349, 755-758, Schuster 1869, 54, Zeller 1910, II 156, Nilsson 1935, 213, Linforth 1941, 151, Ross in De an. 208s., Olivieri 1950, Dodds 1951, 149, 171, Boyancé 1974, 99s., Alderink 1981, 56-58, West 1983, 99, n. 54, 112, Sfameni 1984, 144s. n. 104, Casadio 1991, 125s., Bernabé 1998a, 69.
154 Arist. de An. 407b21 ὥσπερ ἐνδεχόμενον κατὰ τοὺς Πυθαγορικοὺς μύθους τὴν τυχοῦσαν ψυχήν εἰς τò τυχόν ἐνδύεσθαι σῶμα. Cf. Nilsson 1935, 212.
155 Vett. Val. 317, 19 Pingree (fr. 422 B. = 228 b K.) ἀέρα δ' ἓλκοντες ψυχὴν θείαν δρεπόμεσθα. Hippol. Haer. I, 21, 3 (83 Marcovich) τὴν δὲ ψυχὴν λέγουσιν (sc. Stoici Chrysippus et Zeno, cf. Chrysipp. fr. 807, SVFII 223, 10 Arnim) ἀθάνατον, εἶναι δὲ. σῶμα καὶ γενέσθαι ἐκ τῆς περιψύξεως τοῦ ἀέρος τοῦ περιέχοντος, διὸ καὶ καλεῖσθαι ψυχήν ὁμολογοῦσι δὲ καὶ μετενσωμάτωσιν γίνεσθαι ὡρισμένων οὐσῶν τῶν ψυχῶν. Cf. aussi Greg. Naz. Carm. arc. 7, 22ss.
156 Cf. Orph. fr. 339 B. = 223 K. cité dans la n. 141.
157 Arist. Ph. 213b22 (58 B 30) εἶναι δ’ ἔφασαν καὶ οἱ Πυθαγόρειοι κενόν, καὶ ἐπεισιέναι αὐτὸ τῶι οὐρανῶι ἐκ τοῦ ἀπείρου πνεύματος ὡς ἀναπνέοντι καὶ τὸ κενόν, ὃ διορίζει τὰς φύσεις, cf. Guthrie 1962 etc., I 129, 201, 277s., 307.
158 Vett. Val. 317, 19 Pingree (fr. 436 B. = 228 a K.) ψυχὴ δ’ ἀνθρώποισιν ἀπ’ αἰθέρος ἐρρίζωται. Cf. West 1971, 151, 1983, 99 et n. 54, Stamatis 1979.
159 Cf. e. gr. IG I3 1179 = CEG 10, 6 Hansen, Inscr. sep. Pirae. ca. 350 a. Ch. (535 Hansen), cf. aussi Arist. Pepl. 61 Bergk, 50 Rose, [Pl.] Ax. 366a, E. Supp. 533s., Erect. fr. 22 Jouan-Van Looy = 65 Austin = 20 Martinez Díez =18 Carrara (cf. p. 172 Collard, Cropp, Lee) v. 71s, fr. 971 Nauck2, Carm. Aur. 70s, Ps. Phoc. 107s., Anth. Gr. App. Epigr. sepulcr. 245, 4, D. H. VIII, 52, 4 et Rohde 1907, II 255-257, Guthrie 1935, 185, Lattimore 1961, 31 § 4, Guthrie, 1962 etc., I 470s., Müller 1965, 167s., Burkert 1972, 361s., Thom ad Carm. Aur. loc.
160 Orph. fr. 437 B. = 226 K., cité dans la n. 89.
161 Pl. Lg. 782c (fr. 625 B. = Test. 212 K.) τὸ δὲ μὴν θύειν ἀνθρώπους ἀλλήλους ἔτι καὶ νῦν παραμένον ὁρῶμεν πολλοῖς· καὶ τοὐναντίον ἀκούομεν ἐν ἄλλοις, ὃτε οὐδε βοòς ἐτόλμων μὲν γεύεσθαι, θύματά τε οὐκ ἦν τοῖς θεοῖσι ζῶια, πέλανοι δὲ καὶ μέλιτι καρποὶ δεδευμένοι καὶ τοιαῦτα ἄλλα άγνὰ θύματα, σαρκῶν δ’ άπείχοντο ὡς οὐχ ὅσιον ὃν ἐσθίειν οὐδὲ τούς τῶν θεῶν βωμούς αἵματι μιαίνειν, άλλὰ'Ορφικοί τινες λεγόμενοι βίοι έγίγνοντο ήμών τοῖς τότε, αψύχων μὲν ἐχόμενοι πάντων, ἐμψύχων δὲ τούναντίον πάντων ἀπεχόμενοι, Cf. 713e τὸν ἐπί τοῦ Κρόνου λεγόμενον βίον, 713c τῆς τῶν τότε μακαρίας ζωῆς. ‘He looks back to a golden age in the past’Guthrie 1935, 197, cf. Rathmann 1933, 72, 109, 112, Linforth 1941, 97s., Montégu 1959, 89, Des Places ad loc., Sfameni 1984, 142s., Casadio 1986, 293, Pugliese Carratelli 1990, 403s., Turcan 1992, 215s., Bernabé 1998, 49, 55s.
162 Iambl. Protr. XXXVIII, 17 (fr. 634 B.) ἀπò τῶν παλαιῶν λόγων καὶ τῶν ἱερῶν μύθων τῶν τε ἂλλων καὶ τῶν Πυθαγορικῶν ὑπομνήσεις εἰς προτροπήν ἐπί τòν σώφρονα καὶ μέτριον καὶ κεκοσμημένον βίον αὶ δὲ αὐταί μεταβάλλουσι τὴν διάνοιαν ἡμῶν ἐκ τοῦ πρòς τὴν ἀκολασίαν καί τού κατά τὴν ἡδονὴν βίου, cf. déjà Alex. fr. 223 K.-A. οἱ πυθαγορίζοντες γάρ, ὡς ἀκούομεν, / οὔτ' ὄψον ἐσθίουσιν οὔτ’ ἂλλ' οὐδε ἓν/ ἒμψυχον, Antiph. fr. 133 Κ.-Α. πρῶτον μὲν ὥσπερ πυθαγορίζων ἐσθίει/ἐμψυχον οὐδέν, Mnesim. fr. 1 K.-A. ὡς Πυθαγοριστί θύομεν τῶι Λοξίαι,/ ἔμψυχον οὐδέν ἐσθίοντες παντελῶς, Call. fr. 191, 62 Pf. κήδίδαξε (Euphorbus-Pythagoras) νηστεύειν/τών έμπνεόντων, Philostr. VA VI, 11 κατιδὼν γάρ τι ἐν Πυθαγόρου μέγα καὶ ὡς ὑπό σοφίας ἀρρητου μὴ μόνον γιγνώσκοι ἑαυτόν, ὅστις εἴη, ἀλλὰ καὶ ὅστις γένοιτο, βωμών τε ώς καθαρός ἅψαιτο καὶ ὡς ἀχράντωι μὲν ἐμψύχου βρώσεως γαστρι χρήσαιτο, καθαρῶι δε σώματι πάντων ἐσθημάτων, ὁπόσα θνησειδίων ξύγκειται κτλ.
163 Cf. l’introduction aux frr. 506-509 de mon édition.
164 Porph. Abst. II, 36 (fr. 635 B.) φησὶ δε (sc. ὁ θεολόγος) ἔμψυχον οὗτος θύειν μη δὲ ἕν, άλλ’ ἄχρις ἀλφίτων καὶ μέλιτος καὶ τῶν ἐκ γῆς ἀκροδρύων τῶν τε ἄλλων ἀνθέων ἀπάρχεσθαι· μηδὲ ἀφ’ ἡιμαγμένης ἐσχάρας ἔστω τò πῦρ, καὶ ὃσα φησὶν ἐκεῖνος τί γὰρ δεῖ μεταγράφειν ταῦτα ; οἶδε δὲ ὁ τῆς εὐσεβείας φροντίζων ὡς θεοῖς μὲν οὐ θύεται έμψυχον οὐδέν, δαίμοσι δὲ και άλλοις ήτοι άἀγαθοῖς ἢ και φαύλοις, και τίνων ἐστὶ τό θύειν τούτοις και τούτων ἄχρι τίνος αὐτοῦ δεομένων, ἐμοὶ δὲ τα μέν άλλα εὔστομα κείσθω « Le théologien » serait Pythagore selon Haussleiter 1935, mais il est fréquent que θεολόγος soit Orphée. Cf. aussi la loi sacrée de Cyrène (Sokolowski n. 116 p. 196ss) A 6ss Ζηνὶ Ύπερφορεῖ οὐδέν ἒμψυχον, Boyancé 1962, 480s., et la note de Sokolowski p. 197 n. 6 : « il semble que le réglement découle d’un cercle orphique ou pythagoricien ».
165 E. Cret. fr. 2 Jouan-Van Looy (472 Nauck2 et. Collard, Cropp et Lee, p. 58) = 3 Cantarella = 79 Austin = 635 Mette (= Orph. fr. 567 B. = p. 230 K.), vv. 9-19 ἁγνòν δὲ βίον τείνομεν ἐξ οὗ / Διòς Ίδαίου μύστης γενόμην,/καὶ (μὴ) νυκτιπόλου Ζαγρέως βροντὰς/ τάς τ’ ὠμοφάγους δαῖτας τελέσας/Μητρί τ’ ὀρείαι δᾶιδας ἀνασχών / μετά Κουρήτ ων/βάκχος ἐκλήθην ὁσιωθείς. / πάλλευκα δ’ ἒχων εἵματα φεύγω/γένεσίν τε βροτῶν καί νεκροθήκας/οὐ χριμπτόμενος, τὴν τ’ἐ μψύχων / βρῶσιν ἐδεστῶν πεφύλαγμαι. Cf. Casadio 1990, Bernabé sous presse 2, avec bibliographie.
166 Orph. fr 647 B. : (I) Plut. Quaest. conv. 2, 635e ἐνέχεσθαι δόγμασιν Όρφικοῖς ή Πυθαγορικοῖς... ὥσπερ ἔνιοι καρδίαν καὶ ἐγκέφαλον. |] (II) DL VIII, 19 (= Arist. fr. 194 Rose) cf. Suda s. v. Πυθαγόρας (IV 265, 12 Adler) παντὸς δὲ μᾶλλον ἀπηγόρευε (Pythagoras)... καρδίας τ’ ἀπέχεσθαι καὶ κυάμων. |] (III) DLVIII, 17 ἦν δ' αὐτῶι τὰ σύμβολα τάδε... καρδίην μὴ έσθίειν. || (IV) Iambl. Protr. XXI (134, 21 Des Places) καρδίαν μὴ τρῶγε. || (V) Gell. IV, 11 (= Plut, fr 122 Sandbach)’Aριστέλης (fr. 194 Rose) δέ μήτρας καὶ καρδίας... ἀπέχεσθαί φησιν τούς Πυθαγορικούς, χρῆσθαι δὲ τοῖς άλλοις. Cf. Burkert 1972, 182 n. 117 « that Pythagoreanism is here directly dependent on Orphism is possible but not definitively probable ». Cf, aussi Nock 1972, 848-50, West 1983, 162, Teodorsson 1989, I 212s. Sur le coeur parmi les Orphiques, cf. Olivieri 1950.
167 Orph. fr 648 B. = 291 K. ἶσόν τοι κυάμους τε φαγεῖν κεφαλάς τε τοκήων/***/ψυχῆις αίζηῶν βάσιν ἒμμεναι ἠδ’ αναβαθμόν/έξ ’Aΐδαο δόμων, ὃταν αὐγὰς εἰσανίωσιν.
168 Cf. Emp. fr. 128 Wright (31 B 141) δειλοί, πάνδειλοι, κυάμων ἄπο χεῖρας ἔχεσθαι, Call. fr. 553 Pf. καὶ κυάμων ἂπο χεῖρας ἔχειν, ἀνιῶντος ἐδεστοῦύ, / κἠγώ, Πυθαγόρης ὡς ἐκέλευε, λέγω, DL VIII, 19 παντὸς δὲ μᾶλλον ἀπηγόρευε (Pythagoras)... ἀπέχεσθαι... κυάμων etc., Porph. Abst. IV, 16 παραγγέλλεται γάρ καὶ ’Eλευσῖνι ἀπέχεσθαι... κυάμων, Sokoloswski, Suppl. 108, 1 [ἀπò ἀφροδισίω[ν], ἀ[πò] κυάμων κτλ (Rhodes), Petzl, Inschriften von Smyrna 728 έχθροτάτην ρίζαν κυάμων, Hdt.II, 37 κυάμους δὲ οὔτε τι μάλα σπείρουσι Αιγύπτιοι ἐν τῆι χώρηι κτλ., Diod. I, 89, 4 φανερόν είναι πᾶσιν ἐκ τού πολλά τῶν εδωδίμων παρ’αὐτοῖς ένίους μὴ προσφέρεσθαι. τινὰς μὲν γὰρ φακῶν, τινὰς δὲ κυάμων, κτλ (mais cf. Lloyd adloc. cum bibl,, cf. aussi Burton ad Diod. loc.).
169 Cf. Olk 1897, 609s., Boehm 1905, 14s., Delatte, 1915, 11, 23, 35s., 292, 1930, Haussieiter 1935, 407s., Linforth 1941, 152-154, Nilsson 1957, 141s., Nock 1972, II 847s., Guthrie 1962 etc., I 184s., Gil 1969, 336-339, Burkert 1972, 183-185, 1982, 186 n. 42, Thom ad Carmen Aureum 67-69.
170 Hdt. II, 81 (fr. 650 B. = Test. 216 K.) οὐ μέντοι ἒς γε τὰ ἱpὰ (Aegyptiorum) ἐσφέρεται εἰρίνεα οὐδέ συγκαταθάπτεταί σφιν οὐ γάρ ὅσιον, ὁμολογέει δὲ ταῦτα τοῖσι ’Oρφικοῖσι καλεσμένοι σι καὶ Βακχικῖοί σι ἐοῦσι δὲ Αἰγυπτίοισι καὶ Πυθαγορείοισι. οὐδὲ γὰρ τούτων τῶν οργίων μετέχοντα. ὃσιόν ἒστι έν είρινέοισι εἵμασχ θαφθῆναι. ἔστι δὲ περὶ αὐτῶν ἱρòς λόγος λεγόμενος. Une notice très similaire nous est offerte par Apulée, Apul. Apol. 56 (63, 12 Helm = Orph. fr. 651 B. = Test. 217 K.) etiamne cuiquam mirum videripotest, cui sit ulla memoria religionis, hominem tot mysteriis deum conscium quaedam sacrorum crepundia domi adservare atque ea lineo texto involvere, quodpurissimum est rebus divinis velamentum? quippe lana, segnissimi corporis excrementum, pecori detracta iam inde Orphei et Pythagorae scitis profanus vestitus est, sed enim mundissima lini seges inter optumas fruges terra exorta non modo indutui et amictui sanctissimis Aegyptorum sacerdotlbus, sed operti quoque rebus sacris usurpatur. Cf. Maass 1895, 164s., Rohde 1907, II 107, Kern 1920, 3 n. 5, Wilamowitz 1931, II 189, Rathmann 1933, 52-55, Nock 1933, 277, Nilsson 1935, 206, Guthrie 1935, 16, 272 n. 34, Boyancé 1937, 94 n. 1, Linforth 1941, 38-50, Long 1948, 24s., Dodds 1951, 169 n. 80, Moulinier 1955, 9s., Morrison 1956, 136, Timpanaro Cardini 1958, I 22s., Montégu 1959, 90s., Burkert 1972, 127s., Lloyd ad loc. 342s., West 1983, 8 et n, 10, Turcan 1986, 240s., Parker 1995, 484s.
171 Cf. Guthrie 1935, 197, Montégu 1959, 89, Zuntz 1971, 219s., Parker 1995, 498, Martin et Primavesi 1999, 64 n. 1.
172 Plut. De esu carn. I 7 p. 996b (fr. 318 B. = 210 K.) οὐ χεῖρον δ’ ἲσως καὶ προανακρούσασθαι καὶ προαναφωνῆσαι τά τού ’Eμπεδοκλέους· ἀάλληγορεῖ γάρ ἐνταύθα τὰς ψυχάς, ὃτι φόνων καί βρώσεως σαρκῶν καὶ ἀλληλοφαγίας δίκην τίνουσαι σώμασι θνητοἀς ἐνδέδενται. καίτοι δοκεῖ παλαιότερος οὗτος ό λόγος εἶναι, τά γάρ δὴ περί τòν Διόνυσον μεμυθευμένα πάθη τοῦ διαμελισμοῦ καὶ τὰ Τιτάνων ἐπ’ αὐτῶι τολμήματα γευσαμένων τοῦ φόνου κολάσεις τε τούτων καὶ κεραυνώσεις, ἠινιγμένος ἐστι μύθος εἰς τὴν παλιγγενεσίαν τò γάρ έν ἡμῖν άλογον καὶ άτακτον καὶ βίαιον ού θεὶον ἀλλὰ δαιμονικόν οἱ παλαιοί Τιτᾶνας ὠνόμασαν, καὶ τοῦτ’ ἔστι κολαζομένους καὶ δίκην διδόντας. Cf. Emp. fr. 120 Wright (31 B 139) – fr. d 5s Martin-Primavesi οἴμοι ὃτι οὐ πρόσθεν με διώλεσε νηλεὲς ήμαρ, / πριν χηλαῖς σχέτλι’ ἔργα βορᾶς πέρι μητίσασθαι, fr. 118 Wright (31 B 128), 8-10 ταύρων δ’ ἀρρήτοισι φόνοις οὐ δεύετο βωμός, / ἀλλα μύσος τοῦτ’ ἔσκεν ἐν ἀνθρώποισι μέγιστον, / θυμòν άπορραίσαντας ἐ<ν>έδμεναι ὴέα γυῖα, fr. 122 Wright (31 B 136) ού παύσεσθε φόνοιο δυσηχέος ; ούκ έσοράτε / άλλήλους δάπτοντες άκηδείηισι νόοιο ; fr. 124 Wright (31 B 137) 5-10 μορφήν δ’ ἀλλάξαντα πατὴρ φίλον υιόν ἀείρας / σφάζει ἐπευχόμενος μέγα νήπιος· οἱ δ’ ἀπορεῦνται / λισσόμενον θύοντες·ὁ δὲ νήκουστος ὀ ὁμοκλέων/σφάξας ἐν μεγάροισι κακήν ἀλεγύνατο δαῖτα. /ώς δ’αύτως πατέρ’υιός ελών και μητέρα παῖδες / θυμòν ἀπορραίσαντε φίλας κατὰ σάρκας ἔδουσιν.
Notes de fin
1 Ce travail a été possible grâce à l’aide de l’Etat espagnol (Proyecto de Investigaciόn del Programa Sectorial de Promocion del Conocimiento, PB98-0763). Je veux remercier Mme Maria Esclavitud Rey Pereira et Claire Louguet pour la traduction ainsi que Luc Brisson et André Laks pour leurs corrections et suggestions.
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