Introduction de la partie
p. 19-20
Texte intégral
1Pour examiner les phénomènes liés à la question nationale et disposer des éléments constituant le cadre et l’arrière-plan de leur interprétation par le critère du nationalisme, il faut d’abord observer les structures politiques mises en place dans l’Allemagne occidentale et le contexte dans lequel s’instaura une relation particulière entre puissances et Allemands de l’Ouest.
2Avec l’évolution du contexte international et le passage d’une coopération des membres de l’alliance anti-hitlérienne en 1945 à leur polarisation et leur confrontation en Allemagne en 1948 (blocus de Berlin), les trois principes qui avaient prévalu dans le traitement du vaincu en 1945 sont demeurés valables dans les années d’après-guerre tout en connaissant, dans les zones occidentales, une atténuation dans leur définition et leur application. En effet, les occupants américains, britanniques et français ne renoncèrent pas aux principes 1) d’occuper le pays, 2) d’y exercer un contrôle général et 3) d’être sévère et rigoureux dans la dénazification et la rééducation à la démocratie. Toutefois, ils prirent progressivement conscience de la pression soviétique en Europe centrale, de la réalité des projets de Moscou dans sa zone et dans l’ensemble de l’Allemagne et enfin des dangers économiques et politiques que signifiaient le maintien de restrictions drastiques à l’Ouest et la poursuite des démontages dans l’industrie. Ainsi s’élabora progressivement dans l’Allemagne occidentale une nouvelle conception des rapports entre occupants et occupés, le contrôle devenant une situation nécessaire mais transitoire dans le cadre de l’éducation de la population allemande à la démocratie parlementaire, au libéralisme économique et à une conception libérale et pacifique des relations avec leurs partenaires occidentaux.
3Toutefois l’évolution divergente des parties orientale et occidentale de l’Allemagne se réalisa dans le maintien d’un principe juridique - qui devait rester lettre morte pendant quarante-cinq ans – selon lequel le destin de l’Allemagne relevait toujours de la responsabilité ultime des Grands. Ce cadre juridique du quadripartisme fut comme figé et mis entre parenthèses, les trois alliés occidentaux donnant dans leurs zones progressivement réunies un nouveau cadre juridique à l’organisation de leurs rapports avec les Allemands de ces zones. En effet, l’élaboration du « statut d’occupation » pour ce qui était en train de devenir la République fédérale d’Allemagne correspondit, au printemps 1949, à l’échec d’un retour au quadripartisme constaté à la conférence du Palais Rose à Paris (23 mai au 20 juin 1949).
4La fondation de la République fédérale d’Allemagne fut très étroitement liée à cette évolution du contexte international, à sa détérioration – qui en fut aussi une clarification – dans la crise du blocus de Berlin et à l’acceptation par l’allié français de modifier l’organisation des zones et de créer un État à partir du moment où la négociation et la signature du Pacte atlantique donnait à la France des assurances sur sa sécurité. C’est quatre jours après la signature du pacte atlantique le 4 avril 1949 que les accords de Washington du 8 avril organisaient la future création de la République fédérale pour laquelle on préparait déjà depuis plusieurs mois un texte constitutionnel dans le cadre du Conseil parlementaire. C’est dans ce cadre que fut mis au point le statut d’occupation maintenant le principe de l’Autorité suprême fixé au printemps 1945 et conformément auquel était créée une Haute Commission alliée en Allemagne fédérale.
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