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    Plan détaillé Texte intégral La hiérarchisation des groupes La hiérarchisation des individus L’objectif de formation : un patriotisme autoritaire Notes de bas de page

    Le nazisme, fausse éducation, véritable dressage

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Visages de la hiérarchisation nazie

    p. 109-129

    Texte intégral La hiérarchisation des groupes Groupes supérieurs et groupes inférieurs Entre les groupes, l’inévitable relation d’agressivité L’antisémitisme nazi La préservation de la pureté de la « race » La sélection des groupes supérieurs La hiérarchisation des individus L’anti-démocratisme nazi Le culte du surhomme La sélection des individus supérieurs L’objectif de formation : un patriotisme autoritaire L’objectif social de l’école : sélectionner les élites L’objectif personnel de l’école : le sentiment patriotique La méthode d’éducation : l’autorité Notes de bas de page

    Texte intégral

    La hiérarchisation des groupes

    Groupes supérieurs et groupes inférieurs

    1Le naturalisme nazi a une implication spécifique d’importance : la « nature » dont il demande de respecter les exigences est elle-même hiérarchisée. Les « natures » des différentes races ne sont jamais égales entre elles. Chacune est, relativement aux autres, plus ou moins puissante, plus ou moins agressive, porteuse de valeurs plus ou moins conquérantes, etc. Il existe, précise Hitler (MK – 381,) un principe aristocratique de la nature. Et ce principe fait qu’il existe des groupes humains et des individus supérieurs, comme, corrélativement, il est des groupes et des individus inférieurs dont le « destin naturel » est de se soumettre aux autres.

    2En conséquence, l’objectif du nazisme réside dans le respect des données de la « nature » en faisant en sorte que chaque être reçoive une formation en rapport avec la place de sa race dans la hiérarchisation des groupes humains. Les êtres supérieurs, individus et/ou groupes, doivent recevoir une formation visant à en faire des dirigeants, les êtres inférieurs devant apprendre à obéir. Le Mein Kampf d’A. Hitler revient fréquemment sur cette question : il aspire à l’émergence et à la prépondérance d’une humanité supérieure représentée par le type humain de l’Aryen1. Obéir à la nature c’est, au plan de la formation, faciliter la prépondérance de celui qu’elle a elle-même pourvu d’une supériorité essentielle et assurer la soumission des autres. L’être supérieur est l’Aryen, l’être soumis, le non-aryen. La culture et la civilisation humaines sont, sur ce continent, indissolublement liées à l’existence de l’Aryen. Sa disparition ou son amoindrissement feraient descendre sur cette terre les voiles sombres d’une époque de barbarie (MK 381). La valeur d’un peuple, dans l’acception nazie du terme de Volk, ne se situe que secondairement au plan politique : elle est d’ordre sociobiologique. Ce n’est pas l’État politique qui importe mais la race. L’État n’est pas un but mais un moyen, lit-on dans Mein Kampf (MK 389). Il est bien la condition préalable mise à la formation d’une civilisation humaine de valeur supérieure mais il n’en est pas la cause directe. Celle-ci réside exclusivement dans l’existence d’une race apte à la civilisation.

    3Ainsi, les races ne sont pas de même valeur. Il en est qui portent en elles des vertus qui en font des groupes dominants, et d’autres qui en sont dépourvues, voire qui sont porteuses de caractères infamants. La conception raciste (völkisch) fait place à la valeur des diverses races primitives de l’humanité. En principe, elle ne voit dans l’État qu’un but qui est le maintien de l’existence des races humaines. Elle ne croit nullement à leur égalité mais reconnaît, au contraire, et leur diversité et leur valeur plus ou moins élevée (MK 380-381).

    4Quel est le profil de la race supérieure ? Les théoriciens nazis sont allés assez loin pour en déterminer les « attributs spécifiques », les formes de comportement ou de pensée. Hitler, dans la ligne de son anti-intellectualisme permanent, situe la différence entre peuples supérieurs et peuples inférieurs non pas au niveau des facultés intellectuelles et des sentiments humains mais à celui du comportement vécu efficace. Les peuples vaincus, écrit-il dans son Mein Kampf sont ceux qui font preuve de ce manque de résolution et de courage qui cherche à se cacher sous le couvert de sentiments humains.

    5Pour A. Baeumler comme pour W. Darré, il existe deux types hiérarchiquement différents de civilisation. La première est surtout attachée à la recherche du bien-être matériel, adopte un comportement plutôt féminin ; elle est localisée essentiellement dans les villes, et, au plan de la pensée, est volontiers attirée par le scepticisme, présentant ainsi le visage de la décadence. La seconde – à laquelle se rattache la race supérieure de l’Aryen – présente les caractères d’un ascétisme viril, se localise essentiellement dans les campagnes et a, le plus souvent, un comportement héroïque se référant aux modèles des temps primitifs.

    6Pour H.-S. Chamberlain (1913), la race germanique a les caractères qui en font une race supérieure. Elle fait preuve de minutie, d’ardeur au travail et de probité lorsqu’elle doit se plier aux verdicts de l’expérience. Ce descriptif est à rapprocher de ce passage de M. Heidegger pour qui la supériorité des races est inscrite dans leur destin. Il écrit (P – 158) : ce qu’un peuple a de plus propre, c’est le travail créateur qui lui est assigné à travers lequel il commence à croître au-delà de lui-même en pénétrant le sens de sa mission historique, et ainsi seulement parvient à être lui-même. Le trait fondamental de leur mission est tracé d’avance aux peuples occidentaux configurateurs d’histoire, en l’heure présente du monde2 et c’est le salut de l’Occident. La race supérieure, entendons, les Aryens, est donc, pour lui, prédestinée à l’être et localisée : il s’agit d’une population de type occidental nantie de certaines vertus ignorées des autres races. Les Orientaux, Africains et autres Amérindiens ne peuvent que relever de races inférieures.

    Entre les groupes, l’inévitable relation d’agressivité

    7L’inégalité entre les races est, dans le cadre de l’idéologie nazie, source inévitable de conflits entre elles. L’humanité n’est pas un lac aux eaux tranquilles mais une mer tempétueuse. Les groupes s’y affrontent en permanence, cette confrontation permettant l’émergence du groupe supérieur appelé à prendre les rênes du monde. Pour A. Hitler, dans son Mein Kampf, ce groupe supérieur est l’Allemagne de son temps, ou, plus exactement, la nation germanique. Organisme vivant dont le but exclusif est de servir une idée supérieure, y écrit-il, le Reich, en tant qu’État, doit comprendre tous les Allemands et se donner pour tâche non seulement de réunir et de conserver les réserves précieuses que ce peuple possède en éléments primitifs de sa race mais de les faire arriver lentement et sûrement, à une situation prédominante.

    8L’agressivité inévitable entre les peuples est une idée centrale de l’idéologie nazie. Pour E. Krieck (1934), l’évolution de l’humanité ne se fait d’une façon ni harmonieuse, ni linéaire. Elle est le produit des conflits inter-raciaux qui ne relèvent pas de réactions individuelles mais des vertus d’expansion de la race comme entité vitale supra-personnelle. Au terme de chacun de ces conflits, s’impose la Bildung, la culture du groupe prédominant. Ainsi, pour lui, la relation entre les hommes – groupe ou individu – ne saurait être qu’une relation de force.

    9M. Heidegger apporte un éclairage particulier à la question des relations entre groupes humains. Il considère, comme E. Krieck, que l’antagonisme entre les peuples est le moteur de leur devenir et illustre son propos en se référant à l’évolution des peuples grecs auxquels il voue une admiration sans bornes. Pour lui, ces peuples n’ont pris un ascendant sur les autres peuples de leur temps qu’en se heurtant aux barbares asiatiques. Les Grecs, écrit-il (P – 162-163), ce n’est pas en s'enfermant dans leur « espace » qu’ils sont devenus ce qu’ils ne cessent d’être. Ce n’est qu’à force de s’exposer de la manière la plus aiguë, mais aussi la plus créatrice à ce qui leur était le plus étranger et le plus difficile à porter – à savoir l’Asiatique – que ce peuple a su croître si haut... La guerre entre les peuples, comme modalité d’expression des conflits, s’avère, pour lui, un fait incontournable et justifiable.

    L’antisémitisme nazi

    10Le conflit inter-humain essentiel est, pour l’idéologue nazi, celui qui oppose la race aryenne à la race juive. Le fait que l’humanité soit en constante évolution, que cette évolution ait pour moteur les conflits entre les groupes – quelle que soit la forme qu’ils prennent – ne révèle pas, en soi, le fond des choses. Ce fond réside dans l’orientation de cette évolution : qui l’emportera de l’Ubermensch nazi ou de son obstacle primordial, le Juif ? Il est sûr que notre monde s’achemine vers une révolution radicale, écrit A. Hitler dans son Mein Kampf. Toute la question est de savoir si elle se fera pour le salut de l’humanité aryenne ou pour le profit de l’éternel Juif. L’État raciste (völkisch) aura, par une éducation appropriée de la jeunesse, à veiller à la conservation de la race qui devra être mûre pour supporter cette suprême et décisive épreuve. Mais c’est au peuple qui s’engagera le premier sur cette voie que reviendra la victoire.

    11Quels sont les griefs que l’idéologie nazie nourrit à l’encontre des Juifs ? Pour elle, ils portent en eux le pouvoir de commettre tous les méfaits possibles. Ils sont, en quelque sorte, le mal absolu. Si l’Aryen ne prend pas les rênes du monde, c’est le Juif qui les saisira et entraînera l’humanité à une déchéance définitive. L’un des plus hauts tenants du régime hitlérien, Goebbels, déclare en 19433 : si nous perdons la guerre, nous ne tomberons pas entre les mains de quelque autre état ; nous serons tous annihilés par le judaïsme mondial. Le judaïsme est fermement décidé à exterminer tous les Allemands. La loi et la coutume internationales n'offriront aucune protection contre la volonté juive d’annihilation totale. Pour le nazisme, le Juif est l’ennemi total, dirons-nous, dans l’espace et dans le temps. Dans l’espace, car sa malfaisance est universelle, elle sévit dans toutes les régions du monde ; dans le temps, parce qu’elle ne cessera que lorsqu’elle sera parvenue à réaliser la totalité ses desseins destructeurs.

    12Les projets malveillants des Juifs s’expliquent, selon les idéologues nazis, par leur absence d’idéal. Ils ne recherchent, dans leur action, que la victoire sur l’obstacle d’ordre matériel de l’heure. Leur objectif n’est jamais vaste ; ce n’est jamais un idéal lointain mais une exclusive recherche de profit immédiat. Il sont en quête du gain dans l’ici et le maintenant sans tenir compte d’aucune perspective à venir. Bien que ses facultés intellectuelles puissent donner facilement l’impression qu’elles ne le cèdent en rien aux dons spirituels des autres races, lit-on dans Mein Kampf il – le Juif – ne satisfait pas à la condition préalable la plus essentielle pour être un peuple civilisateur : il n’a pas d’idéalisme. En ce sens, le Juif est incapable de transcendance. Sa vie se construit autour du seul effet immédiat de ses actes sans aucune référence à une idée, une valeur qui puisse le faire tendre vers une dimension universelle des choses et des gens. C’est en ce sens que, pour A. Hitler, le Juif n’est pas idéaliste.

    13L’explication sociologique nazie des groupes humains se réduit donc à quelques idées simples : l’humanité se compose de races distinctes, et, selon des critères sociobiologiques, de valeur inégale. Au sommet de la hiérarchie ainsi constituée, domine la race aryenne qui, pour asseoir sa prédominance « naturelle », doit annihiler son obstacle essentiel, la race juive. Comme l’affirme Drieu La Rochelle (1941), si le Juif est le type même de l’individu humain dégénéré, l’objectif premier de l’action politique et de la formation nazies réside dans son élimination.

    La préservation de la pureté de la « race »

    14Si la race dominante veut rester telle, elle doit se plier à une exigence fondamentale de l’idéologie nationale-socialiste : elle doit préserver sa pureté, éviter tout mélange, tout métissage avec d’autres races. Dans les textes nazis, le terme de race n’est jamais séparé de celui de pureté. Une race est d’autant supérieure qu’elle aura évité de mêler son sang à celui d’une autre race. En effet, dans la perspective nationale-socialiste, leur mélange est particulièrement lourd de conséquences. L’argumentation du Mein Kampf de A. Hitler, à ce sujet, se résume à deux affirmations comme les deux faces de la même exclusion. D’une part, il affirme que les grands peuples actuels sont ceux qui sont parvenus à préserver leur pureté raciale, d’autre part, il voit dans la perte de cette pureté chez d’autres peuples, la cause essentielle de leur déchéance. En premier lieu, il constate (MK – 395) que les valeurs les plus hautes sont portées par les grandes réserves d’hommes de la race germanique du Nord dont le sang est resté sans mélange et que nous pouvons considérer comme le trésor le plus précieux pour notre avenir. Mais, même chez ces peuples actuellement « purs », un mélange des sangs... abaisserait le niveau de la race supérieure. Le résultat final d’un tel processus serait la disparition des qualités qui ont autrefois rendu le peuple conquérant capable de vaincre... Certes, reconnaît Hitler, le mélange d’une race supérieure et d’une race inférieure élèverait la seconde mais, inéluctablement, provoquerait la déchéance de la première qui est, alors, prise au piège du métissage et perd son statut de race dominante. Le Mein Kampf nous en avertit : en nous unissant continuellement à d’autres races, nous les élevons bien à un degré supérieur de civilisation, mais nous sommes à jamais déchus du faîte que nous avions atteint. Ainsi, pour l’idéologue nazi, il existe deux sortes de peuples : d’une part, ceux qui ont su préserver la pureté de leur sang en évitant tout contact avec les autres sangs, d’autre part, ceux qui n’ont pas su le faire et deviennent semblables à des gens qui voudraient conférer aux caniches les qualités des lévriers sans comprendre que la rapidité et la docilité ne sont pas des qualités acquises par le dressage mais sont inhérentes à la race elle-même. Formulation importante, ici, puisqu’elle rappelle – nous l’avons aperçu dans notre premier chapitre – que les caractères d’un groupe humain sont innés et figés de façon définitive. A la limite, pour Hitler, on naît Ubermensch (surhomme) ou Untermensch (sous-homme), comme, chez Platon, on naît artisan, guerrier ou philosophe. Chacun est enfermé dans une prédestination stricte. Nous y reviendrons.

    15Un peuple est déchu, un État est mauvais lorsque la pureté de la race n’y a pas été préservée. Le Mein Kampf y revient en permanence. L’altération de leur sang, y lit-on encore, a pour conséquence naturelle et inéluctable la dislocation de leur être et la désintégration de leurs forces spirituelles et créatrices n’est que l'effet des modifications apportées à leurs fondements racistes (völkisch). Et ce constat concerne aussi les nations actuelles les plus civilisées. Si les caractères de la race sont innés et définitifs, il faut, néanmoins, en préserver la pureté. Le péril premier pour la race est là, dans le métissage. Son rejet est un souci quasi permanent du dirigeant nazi. Un État peut... être qualifié de mauvais, avertit Hitler (MK 393), si, tout en ayant atteint le degré le plus élevé de civilisation, il voue à la ruine l'homogénéité raciale des représentants de cette civilisation.

    16Ainsi, la préservation de la pureté de la race devient, pour l’idéologue nazi, le premier des devoirs de chacun, simple citoyen ou dirigeant. C’est là l’obligation première du peuple allemand comme porteur des vertus qui lui feront dominer le monde. La pureté de sa race n’est plus seulement reconnue mais revendiquée. Elle n’est pas un constat ; elle devient une exigence civique. Celui qui parle d’une mission donnée au peuple allemand sur cette terre doit savoir qu'elle consiste uniquement à former un État qui considère comme son but suprême de conserver et de défendre les plus nobles éléments de notre peuple restés inaltérés... (MK – 396). On le voit, l’idéologie nazie se fait, à cet endroit, une « idéologie de l’isolement ». Son optique nationaliste l’a amenée – nous l’avons vu – à exiger l’enfermement de la nation sur elle-même. Or, pour elle, le politique ne se sépare pas du biologique, la « nation » ne fait qu’un avec la race. C’est donc très logiquement que la fermeture de la nation sur soi se double du rejet du mélange de la race avec d’autres races. Là est l’essentiel du comportement nazi. Il faut, pour lui, que les formateurs confrontent, exige le Mein Kampf cette unique question – celle de la pureté de la race – avec tous les autres problèmes de la vie... alors ils s’aperçoivent combien ces derniers ont peu d’importance mesurés à cet étalon.

    17Mieux encore, la volonté nazie de préserver la pureté de la race revêt quasiment une signification morale et religieuse. Tout projet humain est marqué de cette exigence. Préserver sa propre pureté raciale relève d’un devoir de chacun vis à vis des autres comme vis à vis de Dieu. L’homme n’a qu’un droit sacré et ce droit est en même temps le plus saint des devoirs, c’est de veiller à ce que son sang reste pur, pour que la conservation de ce qu’il y a de meilleur dans l’humanité rende possible un développement plus parfait de ces êtres privilégiés. Un État raciste (völkisch) doit donc, avant tout, faire sortir le mariage de l’abaissement où l’a plongé une continuelle adultération de la race et lui rendre la sainteté d’une institution destinée à créer des êtres à l’image du Seigneur et non des monstres qui tiennent le milieu entre l'homme et le singe (MK – 400). Hitler en appelle, ici, à la religion pour étayer ses thèses. Nous verrons que cette stratégie est, chez lui, très fréquente.

    18Pour l’idéologue nazi, la route de l’évolution souhaitable de l’humanité est donc clairement tracée. Au plan politique comme au plan de la formation, il convient primordialement de préserver la pureté de la race et ce, afin de maintenir voire renforcer les vertus que possède le peuple germanique pour venir à bout de son ennemi, le peuple juif. Le politique et le formateur se retrouvent face à la même obligation. L’État raciste, écrit A. Hitler (MK 426), aura atteint son but suprême d’instructeur et d’éducateur quand il aura gravé dans le cœur de la jeunesse à lui confiée, l’esprit et le sentiment de la race... et la parfaite connaissance de ce que sont la pureté du sang et sa nécessité.

    19Cette exigence politico-morale de la pureté raciale est présentée par Hitler, en un autre passage, comme une obligation, certes, mais, pourtant, dont la transgression ne bouleverserait pas fondamentalement l’ordre naturel des choses. Quelle que soit l’intervention humaine dans l’évolution du monde, les races pures sont inexorablement appelées à dominer et diriger le monde. L’impureté de la race porte en elle son propre échec comme le nuage porte la pluie. Dans des circonstances où la race résiste victorieusement, le métis succombe... écrit Hitler (MK – 399). Tout croisement de races amène fatalement, tôt ou tard, la disparition des hybrides qui en résultent, tant qu’ils se trouvent en présence de l’élément supérieur ayant participé au croisement et qui a conservé l’unité que confère la pureté du sang. L’obligation politico-morale devient reconnaissance de la nécessité des choses. Le naturalisme nazi se fait, ici, fatalisme : puisque la « nature » a toujours le dernier mot, autant lui obéir dés l’abord. La trame « naturelle » des choses veut que le lendemain de l’humanité appartienne aux Ubermenschen. Obéir à la « nature » c’est donc suivre ce sillage et adopter une morale qui préconise la soumission du faible au fort.

    20Une telle vision du monde en exclut toute perspective de concorde et de paix entre les groupes humains. Hitler en prend conscience. Il ne discute pas les bienfaits de cette perspective, mais la « paix », écrit-il (MK – 395), est celle non pas assurée par les rameaux d’olivier qu’agitent, la larme facile, des pleureuses pacifistes, mais garantie par l’épée victorieuse d’un peuple de maîtres qui met le monde entier au service d’une civilisation. Tout se construit par la force et la guerre, même la paix. Si vis pacem, para bellum. Celle qui existe entre les faibles ne peut être qu’organisée et garantie par les forts. Les élèves n’évitent de se disputer que lorsque le maître est là !

    La sélection des groupes supérieurs

    21Si, selon l’idéologie nazie, les races sociobiologiquement définies sont inégales, si les conflits qui, alors, les opposent font émerger un groupe dominant, celui conservé et préservé par sa pureté, l’évolution des races est une évolution sélective : ne portant pas la même hérédité, ne se transformant pas au même rythme et dans les mêmes directions, ces races n’ont pas la même puissance d’expansion. La « nature », alors, assure la supériorité de la plus puissante par – et parallèlement à – la régression voire la disparition des autres. Cette sélection est, pense A. Hitler, « naturelle » et c’est comme telle qu’il faut lui obéir. Reconnaître la supériorité des races supérieures est un des aspects de cette « obéissance à la nature » que nous avons vue être le présupposé essentiel de l’idéologie nazie. Dans son Mein Kampf A. Hitler y revient à de nombreuses reprises. Nous y lisons (p. 381) : la conception raciste répond à la volonté la plus profonde de la nature quand elle rétablit ce libre jeu des forces qui doit amener le progrès par la sélection. Puis, un peu plus loin (p. 398), il réitère : la nature corrige d'ordinaire par des dispositions appropriées l’effet des mélanges qui altèrent la pureté des races humaines. Elle se montre peu favorable aux métis. Enfin, quelques lignes plus bas (p. 399) : telle est la source de la régénération progressive, bien que lente, effectuée par la nature qui élimine peu à peu les produits de l’altération des races.

    22Les deux temps essentiels de l’argumentation nazie apparaissent, ici, clairement :

    • Définition de la « nature » selon des critères sociobiologiques, à savoir racistes.

    • Affirmation de l’obligation d’obéissance à la « nature ».

    23L’idéologie nazie est bien un naturalisme sociobiologique.

    La hiérarchisation des individus

    L’anti-démocratisme nazi

    24L’idéologie nazie affirme la primauté du groupe sur l’individu. Celui-ci est un spécimen porteur des potentialités de sa race. Pourtant, on peut lire, par ailleurs, dans Mein Kampf des passages qui reconnaissent une importance non négligeable à l’individu. Que l’on en juge : Nos conceptions racistes..., y lit-on (MK – 447), reconnaissent non seulement la valeur de la race mais aussi l’importance de la personnalité et... elles en font la base de toute construction positive. Et cet autre passage où il est affirmé que toutes les inventions humaines révèlent nettement à la base, le travail créateur de l’individu... Elles sont entièrement le produit de la force créatrice et des aptitudes de l’individu isolé. Mieux encore, l’évolution des espèces, estime Hitler, toujours dans son Mein Kampf, ne peut s’expliquer que par le rôle prépondérant qu’y joue l’intervention individuelle : un individu accomplit un acte, les autres le répètent. C’est là la seule loi explicative de l’action collective humaine. Les premières ruses dans la lutte contre les autres animaux, écrit-il, ont été, sans nul doute, à l’origine, le fait de sujets particulièrement doués ; la personnalité fut ici encore, sans conteste, à la base des décisions et des réalisations qui, plus tard, furent adoptées comme évidentes par l’humanité entière. Puis, plus loin (MK – 445), dans le même sens, on lit : la providence de l’humanité n’a jamais été dans la masse mais dans ses cerveaux créateurs qui sont vraiment les bienfaiteurs de la race humaine.

    25Y a-t-il contradiction ? Nous ne le pensons pas. Cette orientation nous paraît, au contraire, demeurer dans le droit-fil des présupposés nazis. De même qu’ils revendiquent une hiérarchie séparant races supérieures et races inférieures, ils affirment la même hiérarchie opposant individus supérieurs et individus inférieurs. L’apologie de l’individu, dans les passages que nous venons de citer, concerne les premiers, non les seconds, les individus d’élite, non la masse. La position d’Hitler est exposée, à ce sujet, dans ce passage. Le national-socialisme, dit-il, est une doctrine qui, écartant l’idée démocratique de la masse, tend à donner cette terre au meilleur peuple, c’est-à-dire aux individus supérieurs, doit logiquement se con-former au même principe aristocratique à l’intérieur de ce peuple et conserver aux meilleures têtes le commandement et l’influence. Au lieu d’édifier sur l’idée de majorité, cette doctrine se fonde ainsi sur la personnalité (MK – 442). Ce passage sonne comme la condamnation de toute démocratie de type occidental moderne. Hitler le confirme sans ambages dans cet autre passage du Me in Kampf : Au principe parlementaire de la majorité, c’est à dire de la masse, l’État raciste substitue sans réserve le droit de la personnalité. Cette approche nazie des structures sociales découle de ses présupposés. En effet, la démocratie occidentale moderne repose sur deux principes : l’égalité socio-politique des individus et la remise du pouvoir entre les mains de la majorité d’entre eux. Or, Hitler récuse, à la fois, l’idée d’égalité et celle de majorité. Il n’y a pas d’égalité mais, au contraire, hiérarchie sociobiologique des races humaines donc de leurs individus ; par voie de conséquence, le critère numérique de la majorité doit le céder à un critère d’ordre racial. Ce n’est pas le nombre mais le sang qui doit décider. Rien donc n’est plus contraire à la démocratie occidentale que la pensée politique nazie.

    26Le mobile profond qui mène au rejet des idées d’égalité et de majorité, chez Hitler, se situe, psychologiquement, au niveau de son mépris de la masse. Il pense que l’organisation d’un pays doit elle-même personnifier la tendance à placer les têtes au-dessus de la masse et réciproquement à mettre celle-ci sous leurs ordres (MK – 445). L’objectif nazi n’est pas de provoquer, par la formation, l’élévation du niveau de la masse mais de tenir compte de ses failles vécues comme indélébiles et la maintenir en état de soumission. Il ne s’agit pas d’élever le peuple mais de s’« abaisser » à lui. Toute propagande, souligne le Mein Kampf doit être populaire et placer son niveau spirituel dans la limite des facultés d’assimilation du plus borné parmi ceux auxquels elle doit s’adresser... La faculté d’assimilation de la grande masse n’est que très restreinte, son entendement petit... son manque de mémoire est grand. Donc toute propagande efficace doit se limiter à des points fort peu nombreux et les faire valoir à coups de formules stéréotypées aussi longtemps qu’il le faudra pour que le dernier des auditeurs soit à même de saisir l’idée. La masse a plus d’imperfections que de puissances. Il ne peut s’agir d’en relever un niveau considéré comme définitif. Il faut que le dirigeant aille vers elle et se situe à son niveau, si bas soit-il.

    Le culte du surhomme

    27L’Ubermensch, le surhomme émergé du Volk, trouve son expression dans la personne d’Hitler lui-même. Le slogan de la jeunesse, sous leIIIe Reich allemand, est le fameux Der Führer wird’s shon machen (le Führer saura bien le faire)4. Ce culte de la personne n’est pas observé au seul niveau du peuple. Le philosophe M. Heidegger (H – 118) lui-même écrit en 1933 : le Führer lui-même et lui seul est la réalité allemande d’aujourd'hui et du futur, ainsi que sa loi. L’autorité à laquelle chacun doit se soumettre apparaît ainsi clairement. Chacun doit obéir à la « nature » sous la forme qu’elle prend dans la race qui, elle-même, est exprimée par l’Ubermensch qu’est le Führer lui-même. L’obéissance à la « nature » et à la race est le chemin idéologique menant à l’absolutisme d’un homme.

    28La situation du surhomme dans le groupe revient souvent sous la plume de M. Heidegger. On retrouve, chez lui, tout d’abord, le mépris et le rejet de la masse telle que nous la percevons chez Hitler. La masse, c’est le « on » anonyme, c’est la grisaille, c’est l’égalité uniformisante qui fait disparaître les particularités individuelles. Il l’écrit dans son Sein und Zeit rédigé en 1927 : Cet être en commun dissout complètement l’être-là qui est le mien dans le mode d’être d’« autrui », en telle sorte que les autres n’en disparaissent que davantage en ce qu’ils ont de distinct et d’expressément particulier. Cette situation d’indifférence et d’indistinction permet au « on » de développer une dictature caractéristique... L’être-en-commun cherche à imposer tout ce qui est conforme à la moyenne... Le souci de la moyenne recèle une nouvelle tendance de l’être-là, nous l’appelons le nivellement de toutes les possibilités de l’être. Le surhomme est donc celui qui sait émerger du on, de la foule. De ce point de vue, la primauté du groupe sur l’individu que revendique l’idéologie nazie et le « socialisme » qu’elle affiche ne sont que les démarches préparatoires à l’émergence du surhomme. L’individu de la masse doit penser et agir selon les vertus de sa race laquelle s’exprime par le truchement de l’individu supérieur qui en porte les vertus, l’Ubermensch. L’idéologie nazie est le fer de lance d’un pouvoir individualiste et élitiste.

    29Cet élitisme nazi a des conséquences au plan du comportement de l’élu, du dirigeant tant en lui-même que dans ses relations avec les dirigés. Pour Heidegger, la relation interindividuelle fait toujours intervenir l’un de ces deux types de comportement : d’une part la Führung, l’aptitude à diriger, d’une autre la Gefolgschaft, la disposition à « suivre ». Dans un groupe duel, l’un dirige, l’autre suit. La relation de collaboration, d’échange, en un mot, de complémentarité est absente de la dialectique heideggerrienne. Il n’y a pas complémentarité mais exclusif antagonisme.

    30Enfin, Heidegger a conscience du fait que la Führung se paie du prix de l’isolement. Il y a dans son texte comme un écho du vieux cri du Moïse d’Alfred de Vigny5 qui se plaint à Dieu de sa solitude :

    Où voulez-vous encore que je porte mes pas ?
    Je vivrai donc toujours puissant et solitaire ?
    Laissez-moi m'endormir du sommeil de la terre !

    31C’est la même solitude du puissant que souligne Heidegger, non pas dans une plainte mais dans le cadre d’un devoir marqué d’orgueil. Ce qu’il y a de décisif, écrit-il (C – 104-105), dans le fait de diriger, ce n’est pas d’aller simplement en tête, mais bien la force de pouvoir aller seul, non par entêtement et désir de dominer, mais en vertu d’une destination... et d’un devoir. La « nature » fixe le destin du surhomme. Il devra lui obéir en se comportant comme un dirigeant solitaire et dominateur.

    La sélection des individus supérieurs

    32Si, pour l’idéologie nazie, ce sont les peuples supérieurs qui doivent diriger le monde, si ce sont les individus supérieurs qui doivent, parallèlement, diriger les peuples, il est nécessaire de les reconnaître et les sélectionner. Le sang supérieur se trouve à tous les niveaux socio-économiques du Volk. Un ouvrier peut, à la fois, vivre dans des conditions matérielles plus difficiles que celles d’un riche bourgeois tout en étant porteur du même sang. Le statut économico-social n’est pas critère de sélection parce que secondaire relativement au substrat sociobiologique. L’État raciste n’est pas chargé de maintenir une classe sociale en possession de l'influence prédominante qu’elle a exercée jusqu’alors, lit-on dans le Mein Kampf ; sa tâche est d’aller chercher, parmi tous les membres de la communauté, les meilleures têtes et de leur conférer les emplois et les dignités. Une illustration est même avancée pour fonder cette exigence. Elle porte sur le célibat des prêtres au sein de l’Église catholique. Pour Hitler, ce célibat assure un renouvellement exogène des dignitaires ecclésiastiques, un appel à son monde extérieur, au peuple où elle puise sa puissance. L’immense armée de ses dignitaires ecclésiastiques est recrutée sans interruption dans les dernières couches du peuple, constate Mein Kampf. Il ne semble pourtant pas que cet « appel au peuple » soit en contradiction avec l’anti-démocratisme nazi que nous venons de noter. Il confirme, au contraire, le rejet des idées d’égalité et de majorité. Il n’en est appelé au « peuple » que pour en sélectionner les individus « supérieurs » en les isolant de la masse qu’il continue à tenir dans le plus total mépris. Mais il est nécessaire de rechercher les surhommes dans l’ensemble de la population. L’État, réclame Hitler (MK – 431), a le devoir d’opérer une sélection faite avec le plus grand soin et la dernière minutie dans l’ensemble de la population pour en tirer le matériel humain visiblement doué par la nature et le mettre au service de la communauté tout entière. Pour voir germer la meilleure plante, il faut semer à tous vents. L’élitisme se voit contraint de passer par un simulacre de démocratie.

    33Quel est le profil de cet individu supérieur, de cet Ubermensch ? Nous savons qu’il a, sociobiologie oblige, des caractéristiques d’ordre anatomique et physiologique. Mais il présente, de plus, des attributs d’ordre caractériel qui se situent à deux niveaux :

    • Il est totalement dévoué à son groupe, à sa race. L’objectif de la formation consiste à conserver les meilleurs éléments de la race, d’en avoir soin et de favoriser leur développement et à leur donner une éducation qui en fera, plus tard, des membres utiles de la communauté et capables de contribuer à son accroissement (MK – 406).

    • Il est nanti d’un caractère trempé, volontaire, capable de décision. En lui, l’action prime sur la pensée. Toujours dans Mein Kampf on lit que la force de volonté et la capacité de décision ainsi que la propension à assumer avec plaisir une responsabilité, sont le propre d’un individu de haute valeur. Savoir décider, par delà soi-même, au profit du groupe dont on se sent responsable, telle est la vertu que le surhomme doit prioritairement acquérir durant sa formation. Décider est plus important que réfléchir. Cette exigence est d’ailleurs soulignée une nouvelle fois un peu plus loin : il vaut mieux donner un ordre quelconque que de ne pas en donner du tout. Hitler, dans ces passages, fait montre de son indéfectible aversion des capacités intellectuelles et des intellectuels en qui il ne voit que pensée incapable de motiver une action. Il rejette leur lâche incapacité de vouloir et de prendre une décision... et leur peur des responsabilités. En fait, le surhomme, objectif de la formation des races supérieures, doit être, dit-il, la réunion du théoricien, de l’organisateur et du Führer en une seule personne... Cette réunion produit le grand homme. Il pense, certes, mais seulement en vue d’agencer les différentes composantes d’une situation et en décider des principes.

    34Bien sûr, tous les théoriciens nazis ont adopté cette perspective de formation. Pour eux, former une personne a pour objectif non de favoriser l’épanouissement individuel mais d’assurer la sélection des meilleurs au sein d’un groupe. M. Heidegger le confirme lorsqu’il rappelle (C – 100) que le but de l’université est d’éduquer et de discipliner les dirigeants qui veillent sur le destin du peuple allemand.

    35Par quelle méthode doit se faire la sélection des Ubermenschen ? Puisque l’idéologie nazie est un naturalisme, la méthode de sélection des meilleurs doit être « naturelle ». Qu’est-ce à dire ? La recherche des têtes se fait toujours, écrit Hitler (MK – 445)... par la dure sélection de la lutte pour la vie. Le critère de sélection est celui dont la « nature » nous apporte le modèle, c’est la force d’expansion de l’individu, le succès de ses réalisations, son emprise sur les autres, autant de vertus inscrites dans son sang, à savoir celui de sa race, de son volk. Au sein de l’idéologie nazie, naturalisme sociobiologique, pragmatisme et nationalisme forment un ensemble cohérent parce qu’issu des mêmes présupposés.

    36Pourtant, il faudra aider quelque peu le caractère « naturel » de la sélection. Lorsque, selon les critères de la sociobiologie, un individu est susceptible de freiner la progression des couches supérieures de la société, il doit disparaître ou, pour le moins, être stérilisé. Le problème de l’eugénisme est au centre du processus de sélection6. Son aspect éthique n’est pas soulevé par Hitler pour qui la question à résoudre n’est pas de sauver l’âme mais le corps de l’espèce humaine. Et, pour le sauver, il ne faut, certes, pas tenter d’améliorer ses individus déficients puisque cette déficience leur est « naturelle » et définitive, mais les éliminer ou les empêcher de procréer. Il faut que toute la nation, écrit Hitler (MK – 403-404), participe à ce bien suprême : une race obtenue selon les règles de l’eugénisme... : les hommes ne s’attacheront plus alors à améliorer par l’élevage les espèces canines, chevalines ou félines ; ils chercheront à améliorer la race humaine... Cette sélection doit être réalisée dès la naissance, ou mieux, au niveau de la procréation. L’État..., écrit Hitler (MK – 402), dira qu’il n’y a qu’un acte honteux : mettre au monde des enfants quand on est maladif et qu’on a des tares et que l’acte le plus honorable est d’y renoncer... Tout individu notoirement malade ou atteint de tares héréditaires, donc transmissibles à ses rejetons, n’a pas le droit de se reproduire.

    37Concernant l’eugénisme, on peut constater, toujours la même cohérence de l’édifice idéologique nazi à partir de l’affirmation de la primauté du groupe sur l’individu. L’objectif de la vie politique comme de l’existence individuelle étant le maintien et la pureté de la race, l’individu devient le simple moyen d’y parvenir. S’il devait présenter une déficience susceptible de nuire à la puissance ou la pureté de la race, il doit disparaître ou devenir stérile.. Pour Hitler (MK – 402-403), l’État devra faire de la race le centre de la vie de la communauté ; veiller à ce qu’elle reste pure... Celui qui n’est pas sain, physiquement et moralement et, par conséquent n’a pas de valeur au point de vue social, ne doit pas perpétuer ses maux dans le corps de ses enfants... Le problème des relations groupe-individu est résolu de façon simple et claire : l’individu n’est, comme tel, porteur d’aucune valeur. Seul le groupe en détient une par le sang qui le caractérise. La personne est donc au service du groupe dont les impératifs sont regroupés entre les mains du dirigeant supérieur. Tout doit converger vers le groupe, la Gemeinschaft, la communauté qui s’accorde mal avec l’expression particulière de chacun. Sous l’aspect de soumission au groupe, l’idéologie nazie justifie celle due à son führer qui en est la personnification.

    38La nécessité de la sélection a entraîné, en un premier temps, en Europe, la mise en pratique des thèses de l’eugénisme sous la forme de la stérilisation des individus considérés comme inadaptés, puis, en un second temps, dés 1939, en Allemagne principalement, sous celle de l’euthanasie réclamant leur élimination par mise à mort.

    L’objectif de formation : un patriotisme autoritaire

    L’objectif social de l’école : sélectionner les élites

    39La formation nazie relève, à partir de ses présupposés, d’une orientation sociologiste davantage que psychologiste. Son objectif n’est pas la facilitation de l’expression de la personne mais sa mise à la disposition de la race sous la direction des meilleurs qu’elle a pour objectif de détecter et de sélectionner. Pour Mein Kampf si important que soit dans l’État raciste le système d’éducation physique et intellectuelle, la formation d’une élite n’en joue pas moins dans cet État un rôle capital. Nous touchons là à l’anti-démocratisme nazi. Le décor où est plantée la formation nazie est celui de la distinction radicale – sociobiologiquement déterminée – de l’élite et de la masse, du surhomme et des « imbéciles ». Le but de l’école est de faire s’épanouir non toutes les personnes quelles qu’elles soient, mais de faire émerger pour les sélectionner celles dont la « nature » a fait des êtres supérieurs, car ni la domination des imbéciles ou des incapables ni, en aucun cas, le culte de la masse ne servira les intérêts de tous. La formation nazie est celle d’un groupe hiérarchisé dont les inégalités sont considérées comme biologiquement fondées et figées dans le temps. Ce groupe hiérarchisé se compose d’Ubermenschen et d’Untermenschen. Le formateur doit tenir compte de ces données « naturelles » et, ainsi, respecter la puissance du premier et soumettre le second. Le véritable formateur est celui qui sait faire la sélection des meilleurs, écrit en ce sens M. Heidegger (C – 105), et éveille la véritable disposition à suivre (Gefolgschaft) chez ceux qui ont repris courage. Apprendre aux premiers à commander, aux seconds à obéir, tel est l’objectif essentiel de l’école.

    40Cet apprentissage adapté à la « nature » de chacun n’est pas l’apanage de la seule école. Il doit se poursuivre l’existence durant. L’enfant allemand ne perd pas ses devoirs vis à vis de sa race en devenant adulte. La formation continue, dans le cadre de l’idéologie nazie, est un devoir politique. Son insertion-soumission au groupe est permanente. La formation qui l’y prépare doit l’être également. Hitler souligne (MK – 411) qu’il est absurde de croire que le droit de surveillance sur ses jeunes citoyens cesse pour l’État au moment où ils quittent l’école pour ne rentrer en vigueur qu’au moment où ils font leur service militaire. Ce droit est, en réalité, un devoir permanent.

    L’objectif personnel de l’école : le sentiment patriotique

    41Si, au plan social, la sélection des élites est l’objectif premier de l’école, il se situe, au plan de l’individu, au niveau de ses motivations personnelles. Il ne s’agit pas prioritairement, pour le formateur, d’apporter au formé des savoir-faire et des savoirs ; il s’agit de créer en lui l’impulsion qui l’y mènera. Cette impulsion est, pour l’idéologue nazi, le sentiment patriotique nationaliste. La race, assimilée au peuple, à la nation, à la patrie est la finalité ultime de l’individu qui doit en préserver la pérennité et la pureté. Cette finalité, au plan du vécu individuel, se fait patriotisme nationaliste, sentiment d’appartenance et de dévouement sans partage à la race. Ce sentiment patriotique rejoint l’exigence de sacrifice de soi que nous avons déjà signalé plus haut.

    42De plus, ce sentiment patriotique est valorisé : le nationaliste nazi se vit comme membre d’une race supérieure. Il ne ressent pas seulement un sentiment d’appartenance, mais, de plus, celui de la fierté de cette appartenance. Il doit acquérir, par sa formation, la conscience joyeuse de sa supériorité et, corollairement, de l’infériorité des autres. L’édifice de formation nazi se présente, ainsi, selon deux volets inséparables : le volet du vécu humain et celui de la structure des groupes. Il doit acquérir le vécu humain sous la forme du patriotisme nationaliste et découvrir ce sur quoi il se fonde, à savoir la hiérarchisation des races. Le formé doit être un patriote conscient de la supériorité de la race à laquelle il appartient. L’enseignement doit... fournir à l’État raciste le moyen de développer la fierté nationale. C’est de ce point de vue que doit partir l’enseignement de l’histoire universelle... Il faut choisir dans la foule des grands noms de l'histoire allemande ceux qui sont les plus grands, les mettre particulièrement en lumière et appeler sur eux l’attention de la jeunesse avec assez d’insistance pour qu’ils deviennent les piliers d’un inébranlable sentiment national (MK – 424-425). L’idéologie nazie se fait, une fois de plus, ici, « idéologie de la fermeture » aux autres motivée par la hiérarchisation qui fait de la race aryenne un groupe dominateur donc isolé des dominés. Au plan de la formation, c’est la conviction individuelle de cette supériorité qui doit être cultivée chez le formé. Tout le système d’éducation et de culture doit viser à leur (aux enfants allemands) donner la conviction qu’ils sont absolument supérieurs aux autres peuples. La force et l’adresse corporelles doivent leur rendre la foi en l’invincibilité du peuple auquel ils appartiennent... L’admiration qu’on porte à toute grande action doit tourner en orgueil pour l'heureux enfant de la race qui l’a accomplie (MK – 410 et 425). Le sentiment patriotique comme conscience orgueilleuse d’appartenance à sa race est, de plus, dévouement à ses besoins et, principalement, à sa pureté. L’enfant y parviendra d’abord, pense Hitler, par la culture en lui de la force et l’adresse corporelles. Nous retrouvons, ici, la primauté de l’éducation physique que nous avons aperçue plus haut dans la formation nazie.

    La méthode d’éducation : l’autorité

    43Pour former cet homme de décision et de responsabilité, une seule méthode est préconisée par Hitler et les théoriciens nazis : l’autorité indiscutable du formateur sur le formé. Le premier décide, le second se soumet. La relation de l’un à l’autre ne doit ni ne peut être une relation d’échange préservant l’autonomie relative de chacun. Elle est une relation exclusivement verticale du premier au second. Cette école... doit faire du jeune garçon un homme ; elle ne doit pas lui apprendre seulement à obéir, mais le rendre capable de commander un jour ; il apprendra à se taire, non seulement quand il reçoit un blâme justifié mais aussi à supporter l’injustice en silence (MK – 412). L’autorité, dans le cadre de la formation nazie, est ainsi synonyme de pouvoir absolu du formateur et, corollairement, de soumission absolue parce qu’irréfléchie du formé. La réflexion et la liberté sont les deux termes honnis du formateur nazi. L’une et l’autre sont sources de tergiversations, d’hésitations, de velléité, tout ce que doit fuir la formation d’un homme de trempe, d’un Ubermensch. E. Krieck (1934) expose, dans son ouvrage, qu’il appartient à l’État d’organiser et d’imposer la culture (Bildung) au peuple. Toute véritable formation, pour lui, n’est pas une Erziehung visant à l’épanouissement de l’éduqué, mais une Zucht, proche du dressage par la sévérité qu’elle réclame. Par la Zucht, écrit-il, toutes les collectivités sont des puissances susceptibles de dresser l’individu, des sortes de moules dans lesquels s’adaptent les membres et les descendants de la communauté de gré ou de force. L’époque de la raison pure et de la science libre de valeurs est définitivement passée, ajoute-t-il dans sa National-Politische Erziehung. La formation est dressage. Cette approche est, d’ailleurs, confirmée par cet autre théoricien nazi de la formation qu’est Hoerdt qui, dans sa Theorie der Schule7, écrit que chacun porte en lui une réaction instinctive en faveur du dressage, c’est-à-dire une aptitude à s’approprier des manières d’être étrangères par voie d’imitation... Dans toute question bien posée, il entre un élément de volonté, de domination, tout comme dans un ordre. Interroger, c’est donner un ordre, serait-ce déjà par le ton et la forme de la question. Force est de constater, ici, la cohérence de l’édifice de formation nazi. Une fois admis les présupposés, les conclusions s’imposent. Si la société humaine est fruit de la race, s’il existe des races supérieures destinées à commander et des races inférieures destinées à « suivre », leur relation ne peut être que celle existant entre deux pôles : ordre et obéissance, autorité et soumission. L’autoritarisme de la formation nazie est la conséquence inéluctable de ses présupposés sociobiologiques.

    Notes de bas de page

    1 L’emploi du terme aryen par les nazis pour désigner un type d’homme blanc d’origine nordique peut, pour le moins, étonner. En effet, dans l’antiquité, ce terme (ou celui d’arya) désignait des peuples de type méditerranéen oriental qui serait à rapprocher du type alpin. Les Aryens auraient été les envahisseurs et les occupants de l’Inde. La description de l’Aryen comme individu blond, de grande taille, originaire du nord de l’Europe, ne correspond à aucune réalité historique.

    2 Texte rédigé en 1936.

    3 Cité par N. Cohn – 1992.

    4 Cité par D’Harcourt – 1936 – p. III.

    5 Moïse – in Œuvres Complètes – Le Seuil – 1965 – p. 39.

    6 Sur la question de l’eugénisme, voir, en particulier, A. Carrel (1935) qui en est partisan et, parmi les opposants, A. Jacquard (1978), J. Rostand (1952) et J. Sutter (1950).

    7 Cité par J. Piaget – 1965.

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    1 L’emploi du terme aryen par les nazis pour désigner un type d’homme blanc d’origine nordique peut, pour le moins, étonner. En effet, dans l’antiquité, ce terme (ou celui d’arya) désignait des peuples de type méditerranéen oriental qui serait à rapprocher du type alpin. Les Aryens auraient été les envahisseurs et les occupants de l’Inde. La description de l’Aryen comme individu blond, de grande taille, originaire du nord de l’Europe, ne correspond à aucune réalité historique.

    2 Texte rédigé en 1936.

    3 Cité par N. Cohn – 1992.

    4 Cité par D’Harcourt – 1936 – p. III.

    5 Moïse – in Œuvres Complètes – Le Seuil – 1965 – p. 39.

    6 Sur la question de l’eugénisme, voir, en particulier, A. Carrel (1935) qui en est partisan et, parmi les opposants, A. Jacquard (1978), J. Rostand (1952) et J. Sutter (1950).

    7 Cité par J. Piaget – 1965.

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